Indiana Jones et le jouet perdu (Louis)

Ma vie a pris un tournant étrange. Je ne sais pas trop pourquoi Aaron a agi comme il a agi, mais dans mes rêves les plus fous c’était parce qu’il tenait vraiment à moi et parce qu’il voulait que je sois sienne pour le reste de ma vie. Il m’a pris avec autorité et je pourrais même dire avec violence même si celle-ci était plus ou moins contrôlée. Peut-être voulait-il seulement baiser comme un animal et que j’étais là, disponible ? J’y ai pensé à cette possibilité et je l’ai chassé du revers de la main pour avantager celle qui me convenait. Une goutte d’eau supplémentaire dans ce verre qui, une fois plein, me brisera le cœur. Aaron n’est pas l’homme qui me faut, mais il est l’homme que je veux et pour qu’il soit à moi je dois lui donner envie de me donner son cœur dans sa totalité. J’y ai pensé et je me suis dit qu’un peu de piquant devrait aider, surtout suite à cette nuit remplie de passion non ?

Donc, après ma journée de travail, je me suis précipitée chez moi pour prendre une douche et pour me changer. J’étais sur le quart du matin ce qui signifie qu’il est maintenant 15 h et que je suis fin prête à affronter le monde. Habillé d’une camisole blanche et d’un short de jean plutôt sexy, je me suis dirigé vers l’arrêt d’autobus. Le week-end dernier dans ma recherche du meilleur établissement possible, le hasard est tombé sur une boutique bien précise. Je n’y suis jamais allé, je ne sais pas du tout si je vais trouver ce que je recherche, mais quand le hasard dit oui, je dis oui aussi. Pendant le trajet, qui me semble interminable, j’en profite pour zieuter mon horaire de la semaine prochaine. Deux soirées… 3 matins… et raaaaaah non je suis de corvée aussi d’inventaire le sixième jour ce qui me fait grogner.

Cesser de regarder toutes ces vidéos idiotes sur Instachose et vous cesserez de grogner comme un animal.

Je relève la tête et je vois une vieille chouette qui me regarde d’un air hautain.

Aller donc travailler au lieu de perdre votre temps.

Je la regarde encore, bouche bée.

Votre mère ne vous a jamais appris la politesse ?

Je regarde à droite, à gauche puis la dame de nouveau avant de prendre la parole à mon tour.

Je regardais mon horaire de travail pour la semaine prochaine et je travaille 6 jours. Je cuisine pour les soldats… Vous savez ce qu’est un soldat non ? Pou ce qui est d’aujourd’hui j’ai fait du 4 h du matin à 14 h cet après-midi et là je vais acheter un jouet sexuel afin de prendre mon pied avec mon petit copain, ce que vous devriez faire parce que, entre vous et moi, vous en avez besoin.

Je me lève et descends et me dirige vers l’avant afin de la laisser mijoter. Le moment venu je descends et me dirige vers la boutique, le cœur encore palpitant sous l’adrénaline fournie par cette rencontre. C’est sans prendre le temps de respirer convenablement que j’entre dans la boutique. Je ne suis jamais entrée dans ce type d’endroit et arrêter devant la porte aurait signé ma fuite.

Allo ?

Mot murmuré presque pour moi-même alors que mes pas me mènent vers les premières étagères.

Woooo… Si je croise un gars avec un truc de cette grosseur, je fuis. En aucun cas ça ne peut pas entrer là ce truc. Ich… et ça ? OK, je ne suis pas dans la bonne section, voyons voir…

Je suis satisfait, le magasin tourne bien et cette nouvelle employée à l’air de faire du bon travail, le magasin a été rangé comme je le désire, les produits ont été mis en avant comme je lui ai demandé tandis que j’ai été occupé à passer des commandes pour le restocke et les nouveautés de mon fournisseur principal. Elle a fini sa journée et elle est rentrée chez elle. Je sais que c’est compliqué parfois pour une femme de travailler dans ce genre de boutique, les clients peuvent être assez lourds, dragueurs, j’ai toujours un œil sur eux quand je suis dans le bureau car des caméras de sécurités sont installées mais ma petite nouvelle ne s’est pas laissée démonter, elle a remis en place ceux ou celles qui se sont fait intrusifs mais avec le sourire et légèrement en rentrant dans leur jeu également ce qui a eu le don de faire rougir ceux les plus timides. Après son départ, j’ai accueilli, servi, conseillé quelques clients sur des besoins spécifiques, j’en ai vu passer leur curiosité, préparé des réservations sur le shop internet. Pas de fioritures dans mon shop chacun vient flâner comme il souhaite, regarde, touche, explore, des cabines sont présentes pour que les plus courageux, les plus déterminés essayent les sous-vêtements qui séduiront leur partenaire. Les plus coquins défilent ou s’envoient en l’air dans lesdites cabines ou devant le porno qu’ils peuvent mater moyennement supplément dans l’espace prévu à cet effet.  

Je viens de remonter les manches de ma chemise blanche qui n’est pas rentrée dans mon chyno gris-bleu pour être plus à l’aise de manipuler les deux cartons qui viennent d’arriver. Je place le premier dans la réserve et le second doit être déballé tout de suite. Je ne m’y attendais pas, l’arrivée de cette commande était bloquée aux douanes et ne devait arriver que la semaine prochaine. Finalement des nouveaux produits et un peu de réassort sont là, je peux les placer en rayons. Il s’agit de de dvd principalement venus du japon, des hentaïs comme ils nomment cela, des dessins animés pour adultes avec des scénarios digne parfois de films de science-fiction et des poitrines défiant à chaque fois les lois de la gravité. La sonnette de la porte se laisse entendre, j’espère que ce n’est pas encore le livreur qui a oublié un paquet. J’entends un faible son, c’est une cliente vu le timbre de voix, il faut que je termine de ranger les derniers dvd. Le carton est déjà plié et prêt à placé avec les autres pour que l’on puisse me les prendre et les recycler. Une fois terminé, je quitte le rayon des dvd pour retrouver l’entrée et les étagères avec une série de sextoys mis en tête de gondole. Une jeune femme les regarde en s’en approchant et alors que je suis proche d’elle, je l’entends se dire à mi-voix si un mec à un engin de cette grosseur, elle fuit. Elle me fait doucement sourire. Elle semble réellement chercher quelque chose maintenant il me faut savoir ce qu’elle cherche et lui faire trouver son bonheur.

« Bonjour, bienvenue au love store. Puis-je vous aider à trouver votre bonheur ? »

Je viens de me placer à côté d’elle et la détaille légèrement, elle est sexy avec son mini-short qui lui moule bien le cul et cette camisole blanche qui laisse imaginer un joli potentiel mammaire.

« Ceux que vous voyez-là sont parmi les derniers modèles et croyez-moi cela rentre avec un peu d’entrainement. Si vous voulez en voir d’autres, je peux vous les montrer. »

Elle n’a qu’à me suivre dans le bon rayon et en verra d’autres sinon, je pourrais lui montrer les tous derniers reçus mais cela se négociera car, je ne la connais pas encore.

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Je suis ici pourquoi déjà ? J’aurais peut-être dû lui demander de venir choisir un truc lui-même non ? Ça le fait moins côté surprise, pas faux, mais je ne sais pas du tout où aller ni même quoi faire de tous ces trucs. Je m’ennuie de mon comptoir et de mes couteaux de chef su le coup. Il y a peut-être une section couteau ici, non ? Pour en faire quoi ? Bordel Lilly, mais au pire tu sors d’ici et tu cesses de dire des conneries.  

Puis-je vous aider à trouver votre bonheur ? »

Trop tard… Si je ne bouge pas, il partira ? Non non non… Pourquoi cela m’arrive à moi. Pourquoi j’arrive à me mettre les deux pieds dans les plats sans m’en rendre compte et pourquoi ce n’est pas punissable de mort d’espionner les gens quand ils parlent tous seuls ?

Tuez-moi !!

Je suis morte de honte, mes deux mains sont devant mon visage pour le cacher, croyant à tort pouvoir disparaitre si c’est moi qui ne le vois pas. Mais j’ai quel âge ? 3 ans ? Voilà… il est encore là ? Si je regarde entre mes doigts… Ah merde il est encore là et le rouge de mes joues en devient encore plus rouge, comme si c’était possible.

Oui je veux bien essayer, euh non, je veux dire oui, pour regarder les autres, euh, modèles.

Essayer ? ESSAYER ? Tu veux essayer de disparaitre, oui, mais là le mec il va croire que tu lui fais des avances. Il est mignon en plus, donc lui faire des avances est tout à fait possible, mais ce n’est pas du tout ce que je fais.

Si vous avez des trucs plus adaptés à ma… morphologie… je veux bien les euh, les regarder.

Il ne sait pas qui je suis donc si je tourne les talons et sors en courant il ne peut rien contre moi c’est ça ? Enfin non, Lilly, redresse les épaules et fais une femme de toi. Tu côtoies des soldats toute la journée, six jours semaines, tu peux donc faire face à ce monsieur sans faire une conne de toi, timide ou pas, fonce. Fonce… plus facile à dire qu’à faire. Bon, OK, mes mains reprennent place à côté de mon corps et mes épaules se redressent, bien, je peux me donner une tape sur l’épaule pour me féliciter.

Vous travaillez ici depuis longtemps ?

Question comme une autre pour briser la glace non ?

Je demande parce que… si c’est la première fois que vous croisez une femme inexpérimentée dans le domaine des euh… jouets… vous me le dites hein. Je peux bien essayer des choses, mais ce mammouth-là ? Non merci !

En prononçant le mot < mammouth > je pointe le jouet qui est censé pouvoir rentrer avec de l’entrainement, ces paroles, pas les miennes. Non, mais, je me vois mal entrer au boulot après avoir mis ce truc en moi, si vous voyez ce que je veux dire. Déjà que les blagues sexistes pleuvent pour un oui ou pour un non, si en plus je marche comme un pingouin, ils vont se faire un malin plaisir de me le remettre sur la tronche jusqu’à la fin de mes jours. Puis, c’est moi ou j’ai encore prononcé le mot < essayer > ?

Vous me montrez le chemin ?

Revenons aux choses sérieuses parce que plus vite je trouve mon bonheur, plus vite je suis sur le chemin du retour et plus vite j’oublie tout cela. Se sera difficile a oublié, lui en particulier puisqu’il est canon, mais j’ai un homme dans ma vie et cela me suffit. Je devrais d’ailleurs lui demander où se trouvent les jouets pour hommes non? Non, j’achète pour moi et je fouillerai le web pour un cadeau à Aaron, il ne me servira à rien de m’humilier davantage. Non, mais, il se passera quoi si je lui demande si je peux essayer ?

Les français des râleurs, désagréables si ce n’est un combo des deux ? Encore plus quand ils sont parisiens ? Dans les transports en commun de la capitale ou sur le périph de cette dernière, c’est assez vrai mais dans les magasins, pas forcément ici, certainement pas. Les gens sont assez cools, les clients respectueux et les vendeurs connaissent leur métier. Pas de quoi m’énerver réellement sauf si ce n’est les livreurs qui sont souvent en retard … il faut dire que je suis assez intransigeant si ce n’est chiant là-dessus car, je souhaite toujours être livré très tôt le matin avant même d’être ouvert ainsi, je ne dérange pas les clients et eux ne sont pas tentés d’aller fouiller dans les cartons que je dois contrôler. Finalement deux cartons sont arrivés, bloqués par les douanes depuis un certain temps et qui ne devaient arriver que la semaine prochaine. Mes clients seront heureux des nouveaux arrivages c’est certain. En parlant de client ou plus précisément de cliente dans ce cas, en voilà une très jolie qui se trouve dans la boutique. Elle regarde une de mes têtes de gondole. Elle fait partie de la catégorie clientes timides, pas sûre d’elle vu ce qu’elle me répond. J’aurais bien envie de lui dire qu’elle est au paradis de la petite mort mais, cela ne ferait plus de mal que de bien je pense.

« Vous êtes au paradis de la petite mort. »

J’émets un petit sourire car merde après tout, un peu d’humour n’a jamais tué personne. Non ? Si ? On verra bien. J’ai deviné juste, elle n’est totalement pas à l’aise dans mon univers du plaisir. Je vais devoir tenter de la mettre en confiance, même si elle n’achète pas, cela sera ça de gagné et qui sait, elle reviendra peut-être une autre fois. Je l’observe, elle se cache le visage avec les mains avant de les baisser pour me regarder et avoir le rouge encore plus fort sur les joues. Elle est d’accord pour essayer, change d’avis une première fois, puis une seconde et m’avoue bien vouloir regarder les autres modèles. Elle a bafouillé mais, je l’ai bien entendue me dire essayer aussi. Je ne suis pas dupe. Je suis redevenu sérieux, elle est bien mignonne mais pas question de la mettre encore plus mal à l’aise pour le moment. Je ne relève pas ses hésitations me contentant de sourire. Elle me parle de truc plus adapté à sa morphologie que les monstres qu’elle peut apercevoir en ce moment. Je hoche de la tête pour lui signifier que j’ai sans doute ce qu’elle recherche.

« J’ai certainement de quoi vous combler. »

Professionnel Louis … Sauf si elle ne comprend ou ne capte pas le double sens que je viens d’évoquer. On dirait à son body language qu’elle s’agaillardir, elle vient de se redresser comme pour se montrer plus forte. Elle s’intéresse à moi en me demandant si je travaille ici depuis longtemps.

« En effet, je travaille ici depuis l’ouverture du magasin. »

Je me passe bien de lui dire que je suis le patron de la boutique, je crois qu’elle doit s’en moquer un petit peu. Elle me donne des justifications en pensant que si c’est la première fois que je croise une je croise une jeune et jolie femme inexpérimentée dans le domaine des jouets, je dois lui dire. Elle m’affirme qu’elle veut bien essayer des choses mais pas le mammouth qu’elle observe encore qu’elle me pointe du doigt. Non, il est bien trop imposant pour elle sauf si elle veut ou aime souffrir.

« Ne vous inquiétez pas, j’ai déjà croisé des femmes comme des hommes qui n’y connaissaient rien dans ce genre de jouet et qui voulaient se faire plaisir à leur partenaire ou faire plaisir. Suivez-moi j’ai en ai des moins imposants à vous proposer. »

Le tout est dit dans un calme olympien, dans un professionnalisme à couper au couteau et surtout avec le plus grand respect de ma cliente. Une fois de plus, elle prononcé le mot essayer sans que je ne relève mais doucement, je commence à me dire que je pourrais lui faire essayer quelques-uns de mes jouets ou mon naturel car elle est sincèrement mignonne cette blondinette. Elle me demande lui montrer le chemin. J’acquiesce d’un mouvement de tête.

« Suivez-moi s’il vous plait. »

Je l’entraine à travers les rayons en passant par les dvd, les sextoys pour homme avant d’arriver au rayon jouets féminins. Je ne m’arrête pas spécialement aux vibromasseurs comme elle semble intéressée par les godes réalistes, c’est vers ça que je me dirige. Je m’arrête d’un coup sur le premier, un modèle très réaliste dans sa fabrication avec une longueur de vingt-trois centimètres, il est légèrement courbé et a un design soigneusement veiné. Ce dernier pourrait stimuler ses sens avec ses nombreux modes de vibration et il est résistant aux éclaboussures.

« Celui-là possède une ventouse et il est de la même taille que l’autre. »

Annonçais-je en lui montrant le second encore plus réaliste avec une couleur chair. Il possède les mêmes caractéristiques. Je la détaille encore un peu plus, il est dommage qu’une si jolie femme doivent s’amuser toute seule ou s’est pour pimenter ses jeux coquins avec son mec … Allez Louis n’y pense même pas … sauf que bordel, c’est un sacré petit lot qui monterait bien au sommet de ma tour Eiffel. Je lui présente un troisième modèle qui pourrait lui plaire. Toujours de couleur chair, il est toutefois plus petit avec une taille de seize centimètres et une ventouse.

« Celui-là a la particularité de posséder des testicules en plus et de pouvoir s’accrocher sur un harnais pour gode-ceinture. »

Je marque une légère pause.

« Les trois se nettoient facilement à l’eau tiède et avec le petit nettoyant qui est fourni dans les boites. »

Je lui ai montré pour le moment les trois plus faciles à utiliser et surtout les plus classiques mais j’en possède d’autres un peu plus … spéciaux on va dire.

« Si aucun ne vous plait, j’en ai d’autres à vous proposer. Toutefois si vous n’êtes pas certaine et que vous souhaitez ouvrir les boites on peut le faire et je peux même vous laisser en tester un si vous le désirez. »

Moi sympa ? Oui et non car je suis un commercial avant tout et j’aimerais la voir essayer l’un de ses jouets en ma présence car au risque de le redire mais cette cliente est réellement mignonne.

« Vous êtes au paradis de la petite mort. »

Je suis déjà morte de honte et le mec il en rajoute ce qui m’enfonce davantage dans le mode < je dis n’importe quoi >. Je m’enfonce et je ne m’attends même pas à ce qu’il me lance une jolie bouée de sauvetage, au contraire, et j’ai raison. Il en remet en disant qu’il a de quoi me combler, hourra, mais je ne suis pas tout à fait convaincu qu’on parle de la même chose. J’en viens à tenter de changer la voie prise par la conversation en lui posant quelques, une, question personnelle. Par chance il répond et j’ai presque envie de le remercie, mais m’en abstiens. Au lieu, je continue à balbutier n’importe quoi, championne en la matière. Un peu plus honteuse au fur et à mesure que je m’enfonce et heureusement, je dis bien HEUREUSEMENT, il prend la suite en charge de façon professionnelle.  

« Suivez-moi s’il vous plait. »

Ces mots, si j’étais ailleurs et dans des circonstances plus sombres, me feraient trembler de trouille. Ici je me sais en sécurité puisque tout ce qui l’intéresse est de faire des ventes. Je le suis donc là où il se dirige, jetant des regards ici et là aux objets, vêtements et autres bidules inconnus de ma petite personne. JE cesse mes pas quand il le fait et m’installe à côté de lui, devant une étagère remplie de… oh my god. Je l’écoute et ouvre les yeux très grands lorsqu’il me parle de ventouse. Une ventouse ? Je ne vais pas lui demander à quoi peut bien servir ce genre de truc, mais il s’agit bel et bien d’une question qui tourne en rond dans mon esprit. Pour ce qui est de la même taille que l’autre, on pourrait passer a autre chose ?

S’accrocher ?

Genre… pour…

Oh!

Entre le < s’accrocher > et le < Oh > il a ajouté que les trois se lavaient très bien. J’i eu envie de dire que c’était le minimum, mais je ne l’ai pas fait, par chance. Ou pas. Lui paraitre ingrate aurait peut-être empêché cet homme de poursuivre et m’offrir d’essayer. Oh pardon, non, il a dit tester et non essayer…  Ma réponse ? Mes yeux se sont agrandis davantage et il est maintenant fixé au sien. Bouchée bée, j’essaie de voir s’il blague ou s’il est sérieux et plus je le regarde, plus je peux gouter au sérieux de la situation.

Tester comme dans tester… ici ?

Je prends celui avec les testicules, celui que l’on peut attacher à une ceinture.

Je… vous voulez dire que je pourrais ouvrir la boite et … le tester ? Là ? Ici ? Maintenant ? Pendant que vous allez servir d’autres clients ou, si absence de client, pendant que vous allez écouter ?

Bravo championne, tu viens de lui dire haut et fort que tu n’es pas la plus silencieuse des femmes.

Et si je veux essayer avec la ceinture, vous vous portez volontaire pour être le cobaye ?

Aussi dit, aussitôt regretté. J’enchaine donc avec autre chose, pour lui faire oublier l’offre du jour.

Vous ne seriez pas…jaloux ? Je veux dire, quel homme laisserait une femme se faire plaisir sans se sentir coupable ou jaloux ou je ne sais pas quoi ? À moins que ce ne soit une façon détournée pour me tendre la main entre le début et la fin, sans jeu de mots.

Je n’ai pas détourné le regard et mes yeux sont toujours aussi ronds, des lueurs alarmées, curieuses et joueuses brillent au centre, contre ma volonté. Joueuse ? Je viens de le piquer sans le bouloir et j’en suis mi-mortifiée, mi-fière. Toute cette bravade qui veut sortir sous la carapace de timidité et de honte qui m’accable est agréable.

OK.

OK ? Oui j’ai dit OK. OK je veux essayer, tester et OK je veux le faire ici. Je lui tends donc l’objet choisi en souriant, attendant s’il de voir s’il était sérieux ou s’il essayait de me lancer de la poudre aux yeux. C’est à mon tour de lui soutirer un peu de rouge sur les joues. J’ai hâte de le voir se dégonfler.

Je crois que l’humour français ne plaira jamais aux américains. En tout cas cette jolie blonde ne rigole pas et ne comprend pas mon double sens. Heureusement pour ce dernier mais, j’aurais tout de même bien aimé qu’elle le comprenne. Je réponds à sa question, l’écoute balbutier des choses, j’apprends qu’elle est totalement inexpérimentée dans mon domaine. Pas de soucis pour moi, j’essaie de la rassurer avec un calme olympien et l’emmène vers ce qui je pense, va l’intéresser. Là-bas, je commence à lui montrer différents modèles et remarque que ma cliente a les yeux grands ouverts, surprise de m’entendre évoquer une ventouse, un harnais pour un gode ceinture et là, elle m’interroge sur le fait de s’accrocher. Je n’ai pas le temps de lui répondre qu’elle comprend de quoi je parle. Entretemps, j’ai réussi à lui expliquer que cela se nettoyait facilement. Elle agrandit encore plus les yeux avec ma proposition de tester le produit, nos regards s’accrochent. Une nouvelle question est posée, il est vrai que la surprise est grande et ma proposition indécente.

« Ici oui enfin pas dans le rayon mais dans une pièce qui se trouve dans l’arrière-boutique. »

Je la regarde choisir celui est multifonction comme on pourrait le nommer. Toutefois, son créateur ou sa créatrice lui a donné le nom qui conviendrait à une invocation démoniaque ou à un meuble ikea mais pas à un sex-toys.

« Exactement ! Prenez la boite, suivez-moi pour que je vous montre la pièce et faites comme il vous plaira pour essayer. Je fermerai le magasin un moment pour que l’on ne soit pas dérangé. »

Elle s’affranchit dites-moi car elle me propose d’être le cobaye si elle passe la ceinture. LA question m’amuse réellement et c’est une première pour moi ça.

« Je me porterais volontaire oui ! »

J’ai peut-être été trop loin … elle me demande si je ne serais pas jaloux, se reprend en me donnant une explication ou en se questionnant sur la frustration masculine par rapport aux sex-toy qu’elle va tester. Elle a peut-être trouvé que mon intention est de lui tendre la main entre le début et la fin de son essai. Elle commence à se faire joueuse et j’aime ça.

« Pourquoi serais-je jaloux ? Un homme qui sait qu’une femme peut prendre du plaisir et en prendre en la regardant se masturber. Toutefois, je peux vous prendre aussi et jouer avec vous et ce jouet. »

Si elle me prend au mot, je serai gagnant sur tous les points de vue. Elle est d’accord pour tester ici et maintenant. Je prends sa main et l’entraine vers l’arrière-boutique, une fois proche de la caisse, je la lâche pour aller presser un bouton : celui du volet de fer histoire de fermer la boutique un moment.

« Voilà, nous allons être tranquille. »

Nous terminons le chemin et nous entrons dans la pièce qui me sert de salle de repos. Elle peut paraitre spartiate car hormis un frigo, une table avec deux chaises et un petit fauteuil d’une personne, il n’y a rien d’autre. J’aurais pu l’entrainer vers une des cabines d’essayage ou les cabines de projection mais, je voulais quelque chose d’encore plus intime pour elle.

« Je vous laisse vous mettre à l’aise ou vous souhaitez de l’aide ? »

Histoire de se rapprocher encore plus … je la regarde en me mordant la lèvre. Elle va pouvoir m’enfiler mais je compte bien en profiter.

« Vous préférez aller ailleurs peut-être ? »

Je veux qu’elle se sente bien pour encore mieux baiser. Il faut qu’elle soit à l’aise même si l’essai ne lui plait pas et qu’elle n’achète rien, elle aura moins pris son pied avec un pieu de chair.