Il y a du soleil et des nanas - Nodrea

Pas vraiment ton genre de jouer les espions pour le compte d’autres personnes que ton père. Pourtant il y a une petite semaine, tu as eu le droit au plus beau discours de ton paternel sur le fait que l’amitié était une culture ayant besoin d’être entretenue dans ce monde et tout une farandole de conneries dans le genre afin que tu acceptes de remplir une mission. Honnêtement l’amitié pour toi c’est une ineptie pure et simple. Tu n’as jamais trouvé quelqu’un étant assez dévoué pour être le tien par exemple… Ouais, enfin en théorie pour en avoir un il te faudrait déjà un minimum d’affection pour quelqu’un, accepter que tu laisses quelqu’un t’approcher et apprécier la présence plus d’une journée de quelqu’un. Démarche clairement non évidente. Non l’amitié c’est comme une relation plus elle est courte mieux c’est… Discours que tu as donc tenu à ton père, jusqu’à ce qu’il annonce le petit pactole que tu ramasserais pour effectuer cette fameuse mission. A l’évocation du chiffre, tu t’es redressée du fauteuil face au bureau de ton père et a enfin daigné lui montrer l’intérêt qu’il te réclamait.


- Attends pour un tarif pareil je viole n’importe qui !
« Noah… On ne parle pas de violer, mais de t’approcher de son fils. L’empire de mon ami est bancal, et son fils pourrait clairement remédier à ces finances. »
- Ça va j’ai compris. Il ressemble à quoi le fiston ?


Tu as eu le droit à une magnifique photo d’un type hâlé au regard sombre. Inutile de préciser que la vision de ce garçon rendait le jeu bien plus appréciable qu’il ne le devait. Il est toujours très agréable de profiter de la marchandise, non ? Tu as donc accepté le boulot, bossant pour le père de ce mec, et apprenant tous ce qu’il était possible de savoir de ce jeune homme. A savoir peu… Le mec vit en retrait de la ville, habitation les pieds dans l’eau, marginal sur pas mal de point, surf et nature. Tout ce que tu n’es pas. Tu as donc dû trouver un moyen de l’approcher sans qu’il ne te voie venir. Les nanas sophistiquées de la ville ça se voit à des kilomètres. Alors qu’est ce qui pourrait amener une femme de la ville, à fréquenter les plages sauvages de la périphérie. Tu n’as pas été peu fière de trouver la solution.


Vendredi soir 18h, deux camions assez conséquents viennent de se garer sur le bord de la plage déserte, à une cinquantaine de mètre à peine de la maison de ta cible, et des équipes de gros bras descendent du matériel de sono avec des basses à en faire frémir tout un quartier. Les mecs n’ont ordre de ne rien dire aux badauds qui poseraient des questions sur le projet de ce soir. Tout est en règle et tu as les documents qui le prouvent, tu ne comptes pas te justifier. 22h la nuit tombe et les premiers fêtards arrivent sur place, la musique envoie des rythmes latins enfiévrés sur des corps dénudés qui n’avaient qu’un dress code à respecter le blanc. Ainsi les bouts de tissus de maillots de bain reflètent les lumières néons qui dessinent des tracés lumineux dans la nuit. Le monde affût rapidement et du bar, tu observes l’habitation voisine. Tu n’attends qu’une chose l’apercevoir avant de passer à l’attaque. Le barman te sert un nouveau shot, alors que tu fais signe au DJ d’endiabler plus fort la piste. La musique devient assourdissante et enfin l’homme tant attendu finit par sortir de sa tanière. Tu bois ton verre cul sec, prend possession de ton téléphone et inspire avant de te mettre dans ton plus beau rôle de nana futile éméchée. Tu avances en tanguant dans le sable dans sa direction, fixant ton téléphone et le mettant en l’air comme si tu cherchais désespérément du réseau. Ah les aléas de la périphérie de la ville…


- Han mais… ce n’est pas possible, elle est… elle est où cette antenne ?


Allez Noah… Prions pour que le jeune homme ai de bons réflexes, et t’évite de bouffer le sable. Tu déambules comme ça jusqu’à ce que ton corps ne finisse par, à proximité du jeune homme, par chuter. Heureusement des bras te soulèvent comme tu l’attendais à l’instant où tu cris, tu finis par pouffer de rire, en te redressant contre le corps délicieux de l’homme que tu viens d’approcher.


- Oh, mince je suis désolée… Ahah… Heureusement que tu étais là…


La chaleur de son corps irradie malgré la soirée chaude qui accompagne cette fête. Tu relèves ton visage vers le jeune homme, il semble contrarié l’espace d’un instant ? Tu t’excuse à plusieurs reprises, et tente de reprendre ton chemin, du moins en apparences, mais la maladresse reste tellement tenace ce soir…


- Oh merde… Il est tombé où ce con ?


Accidentellement ton téléphone vient de se faire la malle. Quel dommage, ton corps s’incline laissant ton magnifique fessier vêtu d’un string blanc, pointé en direction de ton sauveur.


- Il devrait être là pourtant, ça a pas de jambes un téléphone…

Quand on te confie un job, tout comme quand on te demande de mener une action, quelle soit juridique ou politique, il y a deux choses à retenir. Premièrement tu fais ça pour un but, le moyen ou la manière d’y parvenir n’a aucune espèce d’importance, ce qui compte c’est le résultat. Deuxièmement, oublier la morale. Si tu as une morale tu voudras éviter les victimes collatérales, te perdant probablement avec les futilités plutôt que l’objectif en lui-même. Dans ce monde, notamment dans celui professionnel, il n’y a pas de place pour la compassion ou l’altruisme. Si on te paye pour obtenir quelque chose, tu l’obtiens. C’est aussi simple que cela.


Aujourd’hui, tu bosses pour une connaissance, un ami, peu importe ce qu’il est, de ton père. Un abruti qui désire mettre la main sur l’héritage que son fils possèderait à première vue. La morale, si tu en avais une, te dicterait de te révolter contre cette idée. Qui fait ça, à l’un de ces enfants ? Qui ferait passer ces intérêts personnels en oubliant celui de son propre enfant, détruisant un avenir, une sûreté à ce qu’il soit toujours à l’abri ? Visiblement, ce cher Weston est de ceux là. Il te paye grassement pour effectuer cette tâche et tu n’as jamais été du genre à discuter une action. Tout comme avec l’opposant de ton père, tu vas insister sur une plaie jusqu’à ce que celle-ci soit devenue assez insupportable pour que ton but soit atteint. Tu as donc repéré les lieux, vu un semblant du quotidien de ce que cet Andrea, surfeur écolo à ces heures perdues. En soit, rien de bien palpitant, si cet homme possède des lourds moyens financiers il ne s’en sert clairement pas. Mais tu ne peux pas t’arrêter là, alors tu as organisé cette fête pour l’appâter, fait mine d’être en détresse, bourrée et isolée pour qu’il vienne à toi. Sauf qu’à l’étape ultime où il est sensé venir en aide à une dame en détresse, la cible se montre fuyante et c’est un autre qui vient te secourir. Des bras costauds, une carrure de camionneur et, un visage tellement disgracieux que décemment son charme se résume à séduire une moule sur son rocher, voir une huitre sous l’eau s’il a un peu de chance. Tu te relèves mais ta cible continue son chemin, ton regard s’assombrit alors que tu grognes pendant que le gros malin te relève. Tu l’écoutes te faire du rentre dedans avec une grâce là aussi qui laisse à désirer. Bon sang, tu restes silencieuse mais pourtant tu te remets sur tes deux pieds, et manque clairement de lui dire d’aller se faire foutre lorsque Weston junior revient sur ces pas avec ton téléphone. Son regard passe de toi, à ton colosse de partenaire indésirable et tu l’entends s’excuser pour te le rendre. « Weston porte tes couilles bordel, tu vois bien que je ne suis clairement pas réceptive au monsieur, non ? » Tu gardes l’esprit du personnage que tu incarnes cependant et te tiens la tête en déposant un regard de biche sur lui.


- Oh, oui ! C’est bien le mien. Bon sang, je te remercie il y a clairement toute ma vie là-dedans.


Ce qui est naturellement faux mais pour faire la barbie sans cervelle et bourrée, il faut s’en donner les moyens. Weston semble tout intimidé alors qu’il aventure un regard sur la boule à zéro qui ne comprend pas qu’il gêne. Tu vas devoir régler ce problème. Tu tournes ton regard vers l’intéressé et susurre.


- Comment tu as dit que tu t’appelais déjà ?
« Je ne l’ai pas dit. »
- Oui, bon. Est-ce que tu voudrais me faire un immense plaisir et me payer un verre ?
«  Oh euh… Ouais, je… qu’est ce que tu aimes ? »
- Surprends moi !


Putain, tu m’étonnes que lourdaud doit avoir recourt à ces muscles pour empêcher les autres mecs de faire un banco.  Weston vous souhaite une bonne soirée comme pressé de déguerpir et alors que tu te retrouves enfin seul, tu l’interpele les de nouveau.


- En réalité on est pas amoureux ! Je ne le connais même pas ce type. Je l’ai rencontré en même temps que toi, en tombant.


Tu abandonnes un petit rire faussement gêné avant de susurrer. En triturant ton téléphone.


- Et pour être honnête, il ne me rassure pas vraiment. Merci pour mon téléphone... J'aurais vraiment été perdue sans lui. Je peux te remercier avec un verre ?  

Ce que les pauvres écervelés de pousseur de fonte peuvent être agaçant, bon sang. Cinq minutes de plus avec « deux neurones » et tu manquais ton approche avec ta cible. Sérieusement il n’y a pas d’autres petits culs aussi vides de neurones que lui dans l’assemblée ? Il y a bien une nana prête à appeler son fils Dylan et sa fille Brenda, et à l’épouser en acceptant qu’il revienne dégoutant de transpiration chaque soir en lui demandant « Chérie, tu as vu comme je suis beau gosse ? ». Cette perle rare doit bien exister, non ? Qu’on te laisse bosser bordel ! Tu rattrapes le coup de justesse avec le beau marginal. Le remerciant pour ton téléphone, tu avoues ne pas connaitre le monsieur muscle, et profite de ton statut de femme pour appuyer sur la vision des hommes à devoir vous protéger. Idées totalement paléolithiques mais soit. Tu proposes à ta cible un verre et il accepte en précisant que cependant il ne boit pas avec les inconnues et instantanément ton sourire s’illumine, pendant que tes iris se montrent plus charmeuse. Il a une voix assez rauque et un accent relativement sensuel, tu aimes beaucoup pour être honnête.


- Noah, je m’appelle Noah.


Tu le suis vers le bar, alors que la foule devient plus danse et que les corps se rapproche. L’espace d’un instant, l’un d’eux bute contre le corps d’Andrea et l’éclabousse de sa boisson sucrée. Il se tourne vers toi et sa chemise blanche se retrouve instantanément moins opaque, dévoilant la forme relativement appréciable de ces muscles saillants. Décidemment ta cible est loin d’être sans atout semble-t-il. Comme si tu ne distinguais pas bien les formes, le cher richissime brésilien décide d’ouvrir sa chemise pour y laisser glisser son index et goûter le liquide qui vient d’humidifier sa peau. Il conclut pour un Sex on the Beach et tu abandonnes un nouveau large sourire en approchant et en suivant un sillon légèrement en biais du sien pour goûter à ton tour.


- Sex On the Beach sans le moindre doute, avec une pointe de sel je dirais… Et non ! Ca ne serait pas acceptable, et puis il en aurait clairement pas assez !


Tu élargis un regard appuyé plein de malice avant d’approuver à sa proposition de le suivre pour rejoindre ce bar et en commander un à votre tour. Il attrape ta main et son contact a le mérite de réchauffer ta peau. Tu ne fais aucune résistance pour le suivre, et soudainement l’ambiance de la soirée change sur un rythme plus dansant. Le corps de ta proie se met doucement à prendre le tempo et il lève ton bras pour se retrouver face à toi et t’inviter à le rejoindre dans cette danse sensuelle. Tu abandonnes un rire avant de le suivre sans grande difficulté même s’il faut reconnaitre qu’il est sans doute très bon danseur. Tu ondules délicatement des hanches, tout comme les bras avant de les passer autour de la nuque d’Andrea. Le fixant droit dans les yeux tu susurres à proximité de son visage.


- Je ne connais toujours pas ton nom ?


Tu continus de le suivre dans ces mouvements avant de finalement franchir les derniers mètres vous séparant du bar. Tu lèves la main et indique au barman deux cocktails identiques à celui ayant imbiber la chemise de ton partenaire de soirée. Patientant, tu bouges toujours au rythme du son en échangeant de petit regard amusé à Weston.

Tu as toujours beaucoup aimé la musique, la fête, l’adrénaline d’un flirt ou la parade d’une séduction. Ce soir au travers de cette fête tous les éléments sont réunis pour passer un bon moment, tu y as veillé personnellement. Tu ne pouvais pas risquer qu’Andreas se pointe et n’apprécie pas l’instant pour s’en aller aussi vite qu’il ne soit venu. Tu as cherché à connaître ces goûts pour la musique, pour le type de danse, tu as même poussé le vice à savoir quel type de population pouvait-il préférer ? Andreas s’avère être un jeune homme simple, qui n’apprécie pas vraiment la complexité. Il n’y a qu’à observer son mode de vie pour s’en rendre compte. Il aime la nature, la chaleur, le soleil, sans prise de tête. Tu as adapté cette soirée à son mode de vie et à ses préférences sans même qu’il ne s’en doute. Le but était de l’amener à se pointer, et le reste tu le gérerais sur le fait. Non, que tu sois très envieuse de piéger ce garçon, il ne t’a purement et simplement rien fait. Si tu tisses une toile autour de lui, menaçant l’ensemble de son existence et de son avenir c’est simplement pour rendre un service à ton père. Faire en sorte qu’un politicien de merde soit assouvi pour qu’il ne se dresse aucunement sur le chemin de ton père. Andreas est le prix à payer.


Et le plus dommage dans tout cela c’est qu’il est charmant, séduisant, drôle. Tu le découvres des les premières secondes passantes à ces côtés. Lorsque tu ondules contre son corps, en riant sous l’euphorie de l’instant, sous la chaleur d’une musique latine caliente, ou encore au travers d’un sourire délicieux qu’il lance et qui illumine ces prunelles. Tu ondules délicatement des hanches contre lui, au détour d’une mélodie débutante et commande vos boissons dès que votre proximité du barman est propice. Il te confie son identité et tu tournes la tête vers le mobile home qu’il t’indique au loin. Tu joues parfaitement la carte de l’étonnement, la comédie est un talent que tu possèdes de façon assez naturelle.


- Attends là, juste là ? Pratique remarque, tu n’as pas loin à aller une fois la soirée terminée !


Tu bouges au rythme du son et l’écoute te demander si tu es là pour te trémousser ou pour oublier et un petit sourire en coin se pointe. Il y a une règle, une seule à respecter lorsque vous voulez mentir ou faire croire des choses à quelqu’un. Ne jamais inventé un mensonge de but en blanc, quelque chose qui n’a jamais existé. Pour être crédible toujours utiliser une base réelle et en dire le moins possible sur ce qui n’est pas vrai. Tu t’approches de lui et vient contre son oreille pour susurrer.


- Disons que j’ai un homme à oublier oui… Et une quantité de travail assommante à accomplir, alors je profite un peu d’un répit.


Tu lui souris prends une gorgée de ton cocktail, avant de prendre la main d’Andreas et pivoter en passant son bras au-dessus de ta tête, et venir presser ton dos contre son torse en bougeant. Tu te laisses porter au son de la musique et susurre.


- Elle est où ta petite amie ?


Tu vois l’interrogation naître sur son visage, de ce que tu sais il en a une oui. Une jolie minette qui n’est pas passée chez lui ce soir et qui n’est visiblement pas à la soirée non plus. Comme il ne répond pas, et s’interroge sur ta question, tu pouffes doucement de rire et susurre.


- Me dit pas qu’un homme comme toi est célibataire je refuse de le croire !