Graysoa - Le désir n'est qu'une question de goût

❝ Le désir n'est qu'une question de goût ❞

- Noah Hall-Mitchell & @Grayson Mitchell -

Tel père telle fille

Les cernes vont être tout particulièrement difficile à cacher ce matin. Ce n’était pas prévu, tu avais promis à ton père de trouver ce qu’il faudrait pour empêcher ce connard de Brikins de lui mettre des bâtons dans les roues à la prochaine campagne. Il s’avère que malgré ton acharnement à fouiner dans tout ces dossiers en cours, tu n’as strictement rien trouvé, la veille pour le mettre dans une position délicate. Brikins est jeune, 35 ans, l’allure et l’attitude du parfait gendre avec son petit nœud papillon toujours impeccable et ces smokings à prix exorbitant. En société, il inspire l’honnêteté, représente une minorité, et tu n’avais tout bonnement rien pour l’empêcher de malmener ton père aux prochaines élections. Excepté une petite chose…

Tu souris en fixant le plafond de la chambre, d’un blanc éclatant, orné de moulures aux jolies finitions dorées, ton visage se tourne vers la petite lumière rouge que tu as dissimulé dans la chambre avec la plus grande discrétion hier soir. Brikins se revendique comme gay, il s’affiche avec des hommes, dit vouloir que ce monde soit le plus égal possible pour « ces hommes sensibles aux charmes des leurs », ouais… il était des plus sensibles aux queues lorsqu’il t’a fait toutes ces choses cette nuit. Tes iris océaniques se déposent sur son corps dénudé sur ces draps de satin. Sa musculature parfaitement bandée et ceux même dans l’inconscient, alors qu’il tente de récupérer du peu de sommeil que tu lui as octroyée. Tu t’échappes délicatement de la chaleur des draps, attrapant ton tanga de dentelles jonchant le sol pour l’enfiler, déambulant jusqu’à ta petite caméra que tu reprends avant de te saisir de ton soutien-gorge qui lui couvrait une partie de son écran plat. Tu enfiles de nouveau tes vêtements alors qu’une voix s’élève dans ton dos.

« Tu allais te la jouer fille d’une nuit alors ? »

Tu entrouvres les lèvres en l’écoutant, glissant ta caméra avec discrétion dans la manche de ta veste afin qu’elle soit invisible, lorsque tu te tournes vers le jeune homme délicieux que tu as baisé toute la nuit. Tu reviens dans son regard, approchant doucement jusqu’au pieds de lit en le regardant sans cacher le fait que tu le dévores encore de tes prunelles. Une pure comédie qu’il ne soupçonne même pas. Tu as eu ce que tu voulais, le sexe n’était qu’une manière de l’obtenir assez plaisante.

- Je ne voulais simplement pas te réveiller… Je dois aller bosser et… T’éviter sans doute les désagréments des matins avec une conquête qui se refuse de partir.

Tu lui offres un sourire magnifique. Règle numéro une, ne jamais chercher à partir rapidement à tout prix. Plus vous partirez vite, plus votre victime soupçonnera quelque chose. Règle numéro deux, continuer la séduction autant que possible afin que la proie reste sous le charme. Tu vois le corps délicieux de ta conquête se redresser et venir se faufiler jusqu’à toi, s’asseyant au bord du lit pour te glisser sur ces genoux alors que tu enroules tes bras autour de son cou.

« Qui a dit que j’avais envie que tu t’en ailles ? »

Tu abandonnes un rire et vient prendre sa bouche un instant dans un baiser chaste. Règle numéro trois, donner ce que la proie désire et le plumer jusqu’à la moelle.

- J’en ai pas la moindre envie, mais… Me faire virer n’est pas une option.
« Argffff… Est-ce que je vais te revoir ? »

Tu déposes ton front contre le sien, lui offres un regard des plus sensuels, ta bouche revenant une nouvelle fois goûter la sienne avant que tu ne te relèves en susurrant.

- Il est évident qu’on se reverra… Et j’ai vraiment hâte que ça soit le cas.

Tu te relèves, mordille ta lèvre inférieure en le regardant. Tu peux voir dans ces yeux qu’il en a très envie de nouveau. Pour autant cette fois tu t’échappes. Tu doutes qu'il appréciera de te revoir... Dans l’ascenseur qui mène à la sortie, tu enfournes la caméra miniature, tu tapes un message rapide à ton père pour lui dire que tu le tiens. Deux petites heures passantes, le bruit de tes talons raisonne dans le cabinet de ton père. Tu rejoins son bureau, y pénétrant sans toquer. Ouais, les bonnes manières tout ça… Ce n’est pas toujours simple pour toi. Tu agites une petite clef USB détenant tes preuves de cette nuit, évidemment tu as fais en sorte que ton visage soit dissimulé au maximum, alors que le sien…

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Tenue

Putain un jour, elle va débouler dans mon bureau et me trouver en train de tringler une fille. Elle ne sait pas qu’on frappe avant d’entrer ? Bon après j’avoue que je ne suis pas d’humeur. Non, pas du tout. Quel père serait content de savoir que sa fille adorée vient de baiser le connard d’opposant politique pour le faire tomber, à part si on s’appelle Donald Trump et qu’on compte probablement se secouer la nouille sur la vidéo en bouffant un KFC crado dans de la sauce au diabète ? Ouais okay en père modèle je me pose là… Bon après Noah c’est la fille dont j’ignorais l’existence. J’ai rencontré cette gamine de 12 ans à mon retour d’Europe. Sa mère était une journaliste que j’ai baisé salement un soir. On avait juste envie de passer un chouette moment et elle a dû se rendre compte trop tard de ce qu’on avait créé cette nuit. Mais j’ai reconnu ma fille tout de suite. J’ai juste regretté de ne pas l’avoir rencontrée plus tôt. Elle était adorable cette gosse et franchement… Elle a mes yeux putain. Et en grandissant elle venait me voir à la caserne et croyez-moi j’ai dû recadrer pas mal de mecs qui reluquaient son cul. Ma gosse elle a tout pour elle. La beauté, l’intelligence, la détermination et un papa qui peut casser des bouches à la phalange. Elle a mis ses études de droit en suspend pour bosser pour moi et j’avoue que c’est un putain d’élément moteur. Atout charme et choc à la fois. Mais quand j’ai eu les grandes lignes de son plan je dois avouer que j’ai ragé comme un malade. Savoir que ma fille se faisait tringler par ce connard de Brikins pour le compromettre me fait chier profondément. Je la foudroie du regard quand elle entre toute fière avec sa clef USB putain ma fille est devenue actrice de cul… Je refuse de regarder ça. Je soupire et sors mon whisky Irlandais et m’en verse dans le mug « DAD #1 » pour « Irisher mon café ». Je prends une gorgée et me lève.

« Je te préviens, je ne regarde pas cette vidéo et je ne veux aucun détails sur sa queue ni sur ce qu’il t’a fait avec… »

Pitié dites-moi qu’elle a pris une douche avant de venir… Comment ce connard a osé baiser ma fille… Si je m’écoutais j’irais bien lui baiser la gueule mais avec mes phalanges… Le pire, c'est qu’elle a fait bien plus que ce qu’il fallait mais je grogne quand même.

« Je continue à dire qu’on aurait pu payer une pute pour faire ça… »

Mais elle va me rétorquer qu’elle avait toutes les cartes pour séduire largement le monsieur et pour éviter d’éveiller ses soupçons. Bref je sais que son plan est super et qu’elle était la plus indiquée et qu’elle aura soigneusement caché son visage mais putain en tant que père j’ai la rage. Je roule des yeux et lui tends ma joue.

« … Vient me faire un bisou avant que je meure de vieillesse et pose tes fesses dans le fauteuil chérie j’ai à te parler »

Ouais je m’en tape j’utilise plein de petits mots mignons et gnangnan. Je sais que c’est sans doute compliqué pour elle, mais moi j’aime ma fille. Je ne savais pas que j’en avais une pendant longtemps et j’aurais juste aimé le savoir plus tôt pour être là avant pour elle. Alors ouais je surjoue le super papa parce que j’ai capté que parfois ça lui arrache un petit sourire et j’adore faire sourire ma gamine.

« T’as mangé ou t’es encore à jeun avec tes conneries de régime ? »

❝ Le désir n'est qu'une question de goût ❞

- Noah Hall-Mitchell & @Grayson Mitchell -

Tel père telle fille

Ton humeur est particulièrement joyeuse ce matin. En quittant Brikins, tu as fait un saut chez toi, un petit changement de tenue s’imposait, tout comme une douche après tout ces efforts de la nuit passée. Ton père n’était pas très fan de ton plan d’attaque. Tu as du mal à comprendre pourquoi ? Il était en béton ce plan, il allait forcément marcher. Tu étais bien déterminée à foutre Brikins à tes pieds, tu étais certaine qu’il était réceptif à ton charme, lors d’une soirée tu l’avais surpris à te regarder discrètement pendant que tu répondais aux questions d’un journaliste au sujet de ton père. Il aurait dû se méfier à la seconde où tu l’as approché pourtant il n’a même pas fait le rapprochement entre ton identité et celle du gouverneur. Bien sur tu as fait en sorte de te présenter sous le nom de Hall, le nom de famille de ta mère mais étonnement il a été assez naïf pour ne pas chercher plus loin et vouloir te revoir. Il va se mordre les doigts lorsqu’il comprendra à quel point tu l’as coiffé au poteau. Ton père était plutôt partisan de payer une prostituée pour effectuer ce job, mais aussi naïf avait-il été à ton égard, Brikins ne se serait pas laisser autant aller avec une pute. C’est probablement un peu vantard mais… S’il était une cible, il n’en demeurait pas moins qu’une alchimie de dingue vous unissez au contact de l’autre. Tu ne l’explique pas vraiment mais tu as vraiment beaucoup aimé être avec lui… Mais tu avais un job à faire. Tu l’as fait.

Arrivant dans le bureau de ton père, tu croises le regard de glace de l’homme qui est à l’origine de ta création. Ok, pas besoin de notice pour comprendre que ton paternel est de mauvais poil. Nul doute que c’est le fait que tu viennes de lui montrer cette clef USB dont il sait pertinemment ce qu’elle contient. C’est si difficile à comprendre, que tu avais une tâche à effectuer, tu l’as faite point ? Il attrape sa bouteille d’alcool et fourre du Whisky dans son café. Whisky, il est sur les nerfs aucun doute. Il lui faut peu de temps pour se mettre à râler instantanément, disant qu’il ne regardera pas ça. Tu l’observes lever son mug que tu lui as offert plus jeune et qu’il a toujours gardé comme le plus précieux des sésames. Il a l’air d’un gros dur ton père, mais étrangement quand il s’agit de toi, il devient un autre homme. Tu te souviens parfaitement de la sensation que tu as ressenti en le rencontrant un soir d’incendie sur San Diego. Ta mère avait été reporter pour l’évènement. C’était tout bonnement improbable, et pourtant… Dès que tu l’as vu… Tu as su. A partir de ce moment-là, il a passé toutes les années suivantes à tenter de rattraper son absence. Tu as du mal à dissimuler le sourire qui pointe à la vue de ce mug, mais le charme se rompt alors qu’il se met à bougonner.

- Je ne te demande pas de la regarder. Mais pour ton information… Avec cette clef il est mort. Et une pute n’aurait jamais pu l’approcher de cette manière, il aurait été trop méfiant.

Son animosité est belle et bien là, mais difficile pour lui d’être fâché contre toi, très longtemps notamment lorsque tu lui fais ton petit regard de jeune femme pure et innocente. Ça t’amuse d’avoir autant de pouvoir sur un viking tatoué pareil. Une force de la nature, un colosse inébranlable... Bien que... En parlant de ça, pas mal de pauvres connasses bavent ouvertement en le voyant. Un frisson d'effroi te parcourt, Berck ! Tu le vois se renfrogner et tu élargis ton sourire alors qu’il quémande un baiser de sa fille et que tu soupires avec amusement en approchant et en venant à lui. Déposant ta clef sur son bureau, tu attrapes son visage et embrasse sa tempe avant de chuchoter.

- Faut te détendre papounet, tu commences à avoir des cheveux gris !

Ingrate, oui c’est possible. Mais tu aimes le charrier à ce sujet, telle une véritable petite emmerdeuse. Non plus exactement tu l'aimes purement et simplement. Dans ce monde, il fait parti des personnes dont tu ne pourrais clairement pas te passer. Tu réitères un baiser sur sa joue avant de rejoindre le fauteuil qu’il t’a indiqué. Tu t’affales légèrement dedans en pianotant deux trois choses sur ton téléphone alors que ton père te demande si tu as mangé ou si tu es encore dans tes conneries de régime.

- Je ne dirais clairement pas non à un petit déj, Brikins m’a…

Tu vois les yeux de ton père s’ouvrir grand et tu pouffes de rire en t’arrêtant et en faisant un geste de la main destiné à clôturer tes dires.

- Ok laisse tomber. Tu voulais me parler de quoi ?

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Je ne suis peut-être pas le père de l’année et j’aurais sans doute préféré savoir que j’avais une fille avant qu’elle n’ait 12 ans j’aurais voulu être là pour ses premiers pas, ses premiers pleurs, je crois que j’aurais adoré être un papa et depuis que j’ai découvert ma fille et bien, je rattrape le temps comme je peux et je dois avouer que j’adore sa personnalité. Alors quand elle a demandé à travailler avec moi je n’ai pas pu dire non. Je suis content car au-delà de passer du temps avec ma fille, c’est une habile conseillère et ses compétences sont indéniables sans parler de cette capacité à être pragmatique et détachée de la morale quand le temps vient d’être efficace. La fin justifie les moyens. Et pourtant j’ai une profonde colère à l’idée que ce gros con de Brikins… Brrrrr ne pas penser que ce fils de pute a baisé ma fille ou je vais crever de rage et lui péter le nez. D’ailleurs, il est prévu que je m’emporte contre lui et que les gars de la sécu me retiennent si jamais on se croise et que l’identité de Noah était grillée. S’il parle, elle jouera l’ingénue qui était sincèrement amoureuse de lui et qui a été manipulée et moi le père aimant que veut venger sa fille parce qu’il est humain… N’empêche que je déteste savoir que ce connard a mis sa queue dans ma fille !!!!!

Noah me sort son éternel couplet et je peux presque sentir la lassitude dans sa voix quand elle me réexplique encore une fois son plan. Tout le monde sait que le plan est top ce mec est un queutard à la con et il baise tout ce qui bouge et il n’a rien d’un gay du tout. Mais putain l’exposer avec ma fille c’est un truc que je ne digère pas. En plus c’est pas du tout le mec assez calibré pour ma fille. Elle carrément trop canon pour lui !!!! J’avale une gorgée de mon Irish Coffee histoire de me détendre un peu le cul. Noah se fout de ma gueule en rajoutant que je commence à grisonner et je lui jette un regard noir en grimaçant avant de lui dire.

« Tu feras des vannes sur mon âge le jour où tu m’auras fait des petits enfants. D’ici là c’est papa chéri et uniquement ça !!! »

Je me laisse embrasser sur la joue et passe mon bras autour d’elle pour lui faire un rapide petit câlin avant d’embrasser sa tempe et me lever en lui demandant si elle a mangé d’une manière toute personnelle. Elle hasarde un début de réponse qui me fait fulminer en un instant et tourner vers elle un regard noir… Elle se reprend et je récupère ma veste que j’enfile avant qu’on ne se rende au bar qui a une vue panoramique sur la ville. Je laisse au passage la clef USB à mon assistant et nous filons. Nous nous installons et je commande un bon petit dej avec des œufs, salade de fruits. Pain perdu et confiture. Je me prends un immense café noir et lui commande ce qu’elle veut. Je prends alors le temps de lui expliquer ce dont j’ai besoin.

« Comme tu es sur la vidéo avec l’autre connard, et qu’il était question de te sortir de la campagne, j’ai une connaissance qui a besoin d’un service. »

Je prends un temps et je sors mon téléphone lui affichant la photo d’un jeune homme puis si elle défile elle en verra plusieurs. Avec des chiens et là où il habite ainsi qu’une fiche de renseignements divers.

« Il s’appelle Andrea Santana Weston, il est le fils de Mr Weston des entreprises de construction Weston. C’est un enfant qui a eu avec une autre femme. Une riche brésilienne. Bref le papa veut que le fils soit contraint de retourner sous sa coupe pour récupérer l’héritage de la mère qui aurait du lui revenir et qui a totalement été donné à son fils. Il veut que tu t’arranges pour qu’il signe des papiers pour perdre ses droits sur son patrimoine. Il te payera bien et tu as carte blanche. »

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- Noah Hall-Mitchell & @Grayson Mitchell -

Tel père telle fille

Tu n’es pas réellement de genre de femme à être très sentimentale. Probablement parce que tu n’as jamais vraiment pris le temps de t’intéresser à quelqu’un d’autre que toi. Tu reconnais sans mal que peu de personnes comptent à tes yeux, et que ça te va très bien comme ça. En réalité, à part tes parents qui réellement sont tout pour toi, tu n’as pas le moindre scrupule à duper le reste du monde. Ta mère est une femme frivole et insouciante, elle est une excellente journaliste mais elle a souvent été plus enfant que toi depuis ta naissance. D’une certaine manière, ça a sans doute contribuer à faire de toi la jeune femme plus mature et moins délicate que celles de ton âge. Vous savez ce que c’est d’attendre, de préparer un diner pour votre mère et qu’elle y soit absente neuf fois sur dix ? Ce qui était la routine et l’équilibre pour les enfants de ton âge, toi c’était une extraordinaire performance si ta mère était présente pour manger avec toi. Contrairement à ce qu’on pense tu ne lui en veux pas, tes grands-parents étaient là, et puis à l’âge de douze ans, il y a eu ce virile pompier, à la carrure de bûcheron qui est entré dans ta vie. Même si la vie Rock’n’roll qu’il vivait été aussi bancale que celle de ta mère, il y avait nettement plus de stabilité avec lui. Et puis, il y avait aussi son envie palpable dans chacune de ces actions à vouloir rattraper le temps dont il avait été privé durant ton enfance. Alors lorsqu’il est entré en campagne et que sa carrière a changé de vocation, ça a été une évidence, tu voulais être à ces côtés. Qu’on martyrise ton père par des coups bas, oui c’est le jeu, mais si tu peux foutre des fions une ou deux fois en retour tu votes instantanément pour. Personne ne s’en prends à ton père sans s’attendre à un revers. Et le revers, porte des yeux bleus océaniques et des cheveux de déesse.

Quoi qu’il en soit, ton père est d’une humeur fâcheuse et tu suspectes grandement que c’est parce que tu t’es envoyé en l’air avec son opposant. A tes yeux, son comportement est légèrement exagéré, tu as adoré faire gémir cet homme durant des heures, tu le referais même… Enfin si cela était nécessaire. Si ça peut rendre service…. Bref tu t’égares. Donc Grayson Michell est colérique et tes blagues passent difficilement, il accepte sans le moindre enthousiasme tes moqueries et réclame à avoir des petits enfants avant qu’on ne le caractérise de vieux. Tu pinces tes lèvres pour t’empêcher de rire, des petits enfants… ouais… autant dire qu’il risque sérieusement d’être déçu s’il s’attend à ce genre d’avenir. Mais soit ! Il est peut-être temps alors de changer de sujet dans ce cas. Tu le câlines afin de lui faire passer la pilule et tu souris alors que ton père propose que tu déjeunes avec lui après avoir su que tu n’avais rien mangé. Evidemment ton père est attentionné pour tout et tout le temps, ça aussi tu as dû t’y faire avec le temps. Vous rejoigniez le bar de son cabinet et tu t’installes face à lui, pour entendre finalement la mission qu’il souhaite te confier. Tu vois sur ton téléphone la photo d’un jeune homme à la peau hâlée et visiblement des atouts très séduisants à regarder.

- Il est assez canon… Mais il est loin de ressembler aux riches héritiers…

Tu fais défiler les photos en écoutant le résumé que te fait ton père. Un père magna des constructions qui veut s’emparer de l’héritage d’un fils qu’il a eu un jour avec une autre femme. Si tu n’avais pas un détachement total avec ta morale tu dirais que ce gars est un sale enculé. Tu inspires et approuve au fait que tu seras bien payé et que tu as tout le feu vert sur les moyens à mettre en œuvre.

- Weston est en difficulté financièrement parlant ? Qu’est ce qui pousse un père à déshériter totalement son fils d’un héritage financier qui le mettrait à l’abri pour le reste de sa vie ?

Tu n’es pas payé pour te poser des questions, et la sensiblerie ce n’est pas spécialement un domaine d’exercice où tu excelles. Cependant tu aimes connaître toute la vérité, les enjeux et ce qui risque de te mettre des embuches si tu veux à découvrir des choses trop tardivement. Tu relèves les yeux du téléphone et tend de nouveau le téléphone à ton père. Tu inspires et finit par donner ton accord.

- Très bien. S’il paye selon mes conditions ça ne devrait pas prendre très longtemps.

Tu souris aux serveurs qui vous ramène votre commande et le regarde s'éloigner sans te cacher sur le fait que tu le mates.

- Quoi ? Peut être que ça sera lui le père de tes petits enfants...

Tu marques un temps d'arrêt avant d'éclater tout bonnement de rire.

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Elle a 25 ans, je la connais depuis qu’elle en a 12 et à cause de ça, je me sens tellement mal. J’aurais voulu lui donner le biberon, être là pour ses premiers pas. Un jour, on m’a présenté une jeune fille magnifique qui avait mes yeux et qui était ma fille. Elle a grandi pendant 12 ans sans moi et maintenant je suis père et si j’exagère le trait pour faire le superpapa. J’aurais vraiment aimé l’être et pas juste partager une relation d’adulte après avoir aidé une petite fille à traverser l’adolescence en essayant de me montrer plus cool que sa mère et en faisant le papa copain… J’ai presque du mal à dire à haute voix que j’aime ma fille. Parce que je me sens illégitime à ça. Parce que j’ai pas pu être là pour elle au début de sa vie. J’adore qu’elle travaille avec moi. Mais je déteste qu’elle s’envoie des mecs parce que c’est ma fille et que j’ai envie qu’elle se trouve un mec, mais un bien. Un que je n'aurais pas envie de taper ou de tondre avec un chalumeau… Bref on laisse de côté ce connard qui s’est tapé ma fille et qui va tomber parce qu’on va révéler au grand jour qu’il n’a rien d’un gay et qu’il faut qu’il cesse de jouer les progressistes… Je prie juste pour que dans le cas ou il dirait qu’il est Bi elle n’ait pas décidée de tomber enceinte juste pour dire qu’il est Anti-avortement… Le pire c’est qu’elle en serait capable… Pitié seigneur dieu si tu as un tout petit peu de clémence… Fait que ce connard n’ait pas mis ma fille enceinte !

Nous venons donc à parler de ce « service » que me demande Mr Weston. C’est vrai qu’il faisait partie d’un comité qui m’a validé à une époque ou j’avais besoin mais il ne s’est pas non plus mouillé pour moi. Du coup je l’aide et en retour il va faire en sorte d’en faire plus… Les rouages de la politique quoi… Je montre les photos à Noah et lui donne des infos sur la mission. Elle commente en disant qu’il est canon et loin de ressembler aux riches héritiers Je souris amusé.

« Non en effet, c’est un… Hippie, un clodo. Un mec qui vit au jour le jour avec ses chiens. Il est riche à million et il préfère sa caravane sur la plage et une vie tranquille… »

Et je le comprends en fait. Donnez-moi une petite maison un coin tranquille, un joli petit cul à caresser et je passerais mon temps à travailler mon bronzage entre mes orteils… Tiens faudrait que j’aille voir ma docteure pour qu’elle me passe de la crème solaire quand j’aurai ma maison au bord de la plage. L’image me fait rire surtout que j’imagine déjà sa tronche déconfite si je lui demande ça. Noah me demande alors des précisions concernant le jeune homme. Je prends mon téléphone et montre à Noah des graphiques.

« La société de Weston est en chute libre. Il est bien plus mauvais qu’il veut le montrer et il doit réinvestir des capitaux. Personne ne lui fait confiance et il veut faire main basse sur l’argent de son fils. Il pense que comme il a payé durant des années pour lui c’est un truc auquel il a droit, mais la mère de cet Andrea avait fait en sorte de verrouiller sa fortune et l’a partagée en deux. Du liquide sur un compte totalement à son nom et utilisable par lui et un appartement de prestige au cas où. Le gamin ne veut pas vendre à cause du souvenir de sa mère et Weston père veut faire main basse sur toute la fortune pour sauver son entreprise »

Sauf que ce péteux va tout couler dans 10 ans. L’avantage c’est qu’il sera à la retraite et reprochera la gestion de son fils, son « Weston Junior » bonne tête à claque lui aussi. Noah prend les infos et déclare qu’elle se met en charge du dossier. Je lui envoie un mail sécurisé avec les infos dont elle aura besoin. Et là elle me dit que ce sera peut être lui le père de mes petits enfants… Je la fusille du regard et elle éclate de rire. On nous apporte le petit déjeuner et je prends le jus d’orange avant de lui dire.

« Le jour ou tu m’en ramèneras un que tu aimes vraiment je le regarderai dans les yeux et là je saurais si c’est bon ou si je vais le noyer dans le Rio grande… »

Je déconne à moitié. J’aime sincèrement ma fille. Prenant un air plus sérieux je lui lance.

« Weston n’est pas un homme de principe, ne fait rien d’illégal ou que tu pourrais regretter ma chérie. Et si ça devient la merde fais-moi plaisir de me prévenir avant de tenter des trucs. »

❝ Le désir n'est qu'une question de goût ❞

- Noah Hall-Mitchell & @Grayson Mitchell -

Tel père telle fille

L’image d’un paternel t’a manqué. Plus jeune, tu éprouvais toujours un petit pincement devant tes camarades qui avait le loisir de courir dans les bras de leur père à la sortie de l’école. L’image de ces papas prenant souriant en retrouvant leur progéniture après une journée d’absence. Toi, c’était ta mère qui venait enfin lorsqu’elle avait le temps, sinon tes grands parents. Répondre à la maitresse lors de ces interrogations sur le métier de ton père était bien souvent un rappel brutal au fait qu’il n’existait pas. Que tu ignorais s’il était mort, s’il était quelqu’un de bien, si tout simplement il savait que tu existais. Ta mère s’obstinait à vouloir garder le secret malgré tes demandes, et il a fallut ce fameux soir, cet incendie sur lequel ta mère a mené un reportage. Tu avais 12 ans mais tu te souviens parfaitement de ce que tu as ressenti en lisant ces yeux. L’indécision de ta mère, sa gêne manifeste à ce que vous vous retrouviez face à face. En toi, quelque chose s’est révélée être une évidence. Tel un rideau épais recouvrant ton âme, se relevant après un temps désespéré de questionnement, sur la réponse à tes questions. Tu l’as reconnu instantanément et tu crois que ça été aussi le cas pour lui. Tu as appris à le connaître, à comprendre que derrière cette façade de muscles, de tatouages et de virilité exacerbée se cachait un homme d’une tendresse folle. A y repenser tu as presque envie de te marrer, toi qui n’en a strictement jamais eu rien à foutre de la douceur ouais… Mais pour la fille de douze ans, découvrir son père et constater que celui-ci est prêt à tout pour prendre sa place qu’on lui a trop longtemps cachée, c’était tout bonnement un rêve. Découvrir avec quelle détermination il voulait te connaître, s’impliquer dans ta vie et dans ton univers. A quel point tout simplement il voulait être là pour toi. Tu ne lui as probablement jamais dit, mais tu l’aimes. Et même avec tes attitudes de petites connasses arrogantes, ton attitude hautaine et moqueuse, au fond tu es et seras toujours cette petite fille qui l’a un jour regardé comme s’il était le héro que tu attendais depuis toujours.

Tu reviens à l’instant, toi et lui assis pour prendre un petit déjeuné ensemble. Si tu as grandi aujourd’hui, ton père est omni présent dans ta vie. Pas une seule journée ne se passe sans que tu ne l’a au téléphone. Vous travaillez certes ensemble mais même sans cela, il fait parti des personnes que tu appelles chaque jour pour t’assurer qu’il aille bien au travers d’une discussion lambda. Ton père t’expose une mission qu’il aimerait rendre à un type qui est l’une de ces relations. Apparemment l’héritier du PDG de Weston serait détenteur d’une fortune que son paternel souhaiterait détourner. Le jeune homme que tu découvres sur les photos est peu ressemblant à tes cibles en général. Il n’a rien des abrutis de gosses de riche, et pourtant il a du charme. Il est peu conventionnel, et ton père l’affirme en disant que c’est un marginal. Tu écoutes et observe, il dit qu’il possède une caravane dans lequel il vit avec ces chiens. Tu approuves, tout en te questionnant sur les motivations d’un tel patriarche. La morale n’est pas vraiment ton fort, mais ton âme n’a aucun mal à se dire que son père est une enflure. Enfin quoi qu’il en soit, il paye alors… Ton père te donne plus de précision sur les finances de l’entreprise Weston et en un coup d’œil sur les graphiques, t’indique que son fils peut posséder tous les millions qu’il veut, ce crétin fera crouler la boite quoi qu’il advienne.

- Ton pote… Il est au courant que vu sa manière de gérer, il peut investir autant d’argent qu’il veut, il la fera crouler ?

Tu es réaliste, la courbe qu’affiche le graphique est assez évocatrice. Tu relèves les iris sur ton père, il n’a pas besoin de dire quoi que ce soit pour que tu comprennes qu’il est d’accord avec toi mais qu’il te demande de le faire pour une tout autre raison. Sa vie politique. Tu comprends parfaitement les motivations de ton père et c’est également pour cela que tu acceptes. Dans cette affaire, c’est tout bonnement gagnant, argent et influence. Tu approuves et remercie le serveur qui vous ramènes votre commande. Tu le détailles lorsqu’il s’éloigne, non sans ne pas reluquer son fessier divin. Tu reviens à ton père, le charrie à propos de la probabilité que cet Andréa devienne le père de tes enfants et tu pouffes de rire à sa réaction. Tu le sais totalement capable du pire lorsque tu rentres dans l’équation.

- Le Rio Grande carrément ! Rassure-toi, je ne crois pas être un jour prête à te présenter quelqu’un. Ta fille finira peut-être vieille fille… Qui sait !

Tu n’as jamais eu aucune perspective d’avenir concernant une relation amoureuse. Tu n’as jamais été une nana en recherche de la compagnie de quelqu’un, tu te sens parfaitement à ta place seule, alors pourquoi vouloir absolument t’encombrer avec quelqu’un. Ton père te met en garde contre Weston et ton regard s’assombrit en comprenant qu’il serait en mesure de jouer au connard. Tu approuves et élargit un sourire en coin.

- Qu’il essaye de me piéger… Je pourrais y trouver bien du plaisir à sa tentative.

Tu sens l’inquiétude dans la voix de ton père malgré sa mise en garde et tu avances doucement ta main pour couvrir la sienne bien plus large.

- Détends toi, je serais prudente.

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Weston et son « service » c’est exactement ce que j’appelle « la politique » c’est savoir que le mec est une sombre merde. C’est devoir lui rendre un service et « sacrifier » un peu ce gamin en jouant le jeu du connard qui lui veut de la merde. C’est à vomir et j’ai appris à faire avec. Je vais forcément garder un œil sur le gosse une fois que Noah l’aura plumé et voir si j’ai moyen d’adoucir des choses pour lui. Je déteste faire ça, mettre ma fille dans ce genre d’emmerdes mais Weston l’a demandée elle, expressément. Je lui donne des documents sans forcément tout lui expliquer. Elle est bien plus maligne que moi, je sais qu’elle va décortiquer les bonnes choses pour s’assurer de se protéger dans cette affaire elle-même et je lui assure que je suis derrière elle pour l’assurer en cas de besoin. Oui je sais, faire appel à son papa pour la sauver c’est pas dans sa nature. Mais je suis en back up. Elle me parle de Weston en lisant les données et confirme l’analyse que j’avais de la situation. Je souris parce que je suis fier de cette femme intelligente et réfléchie qu’elle est. J’ai presque du mal à croire qu’elle soit de moi tellement elle est parfaite.

« Ouais, il essaye juste de sauver les apparences avant de partir en retraite. À terme il est foutu et y’a que lui qui n’en sait rien. »

Elle décide de changer de ton et me parle de sa « cible » en disant qu’il pourrait être le futur père de mes petits enfants… Je lui balance un couplet paternaliste mais vrai. Je me moque des petits branleurs qu’elle se tape parce qu’elle aime le sex. Je veux qu’elle me présente celui qui les surpasse tous. Celui qu’elle veut pour construire et qui va la rendre heureuse. Et c’est lui que je vais juger et mettre au pas. Je lui explique donc ce que je prépare à un mec qui ne serait pas à sa hauteur et elle ironise déclarant qu’elle peut aussi devenir vieille fille.

« Ma chérie, crois-moi, si toi tu deviens vieille fille, c’est que ce monde est foutu et qu’il est bon à être jeté. »

Ma fille est parfaite. Et pas uniquement parce que c’est ma fille. Je capte tous les regards qu’on lui jette. Elle est divine, séductrice, intelligente et merveilleuse. Le connard qui va gagner son cœur à intérêt à être au niveau parce qu’elle va le rendre terriblement heureux. Et si c’est pas réciproque, je lui perce un rein avec un surin rouillé. Je mets ma fille en garde contre Weston en sirotant mon café et comme toujours elle me démontre que si elle a tout d’une rose, ses épines sont particulièrement meurtrières. Elle prend ma main et me demande de me détendre et qu’elle sera prudente. Je tourne ma main et saisis la sienne avec mon pouce. Je tire légèrement vers moi pour qu’elle comprenne que je suis très sérieux et je m’avance pour une ultime mise en garde.

« Chérie, Weston est une sombre merde et il est acculé. S’il n’a plus d’issu, il va être dangereux. J’ai confiance en toi. Mais pas d’excès d’assurance. Préserve-toi ma fille. »

Je ferme ma main sur la sienne faisant une douce pression réconfortante avant de la libérer. Je m’adosse à mon siège alors que le serveur de tout à l’heure ne cesse de regarder vers nous et surtout sur la chute de reins de ma fille. Je grogne d’une voix légèrement forte pour qu’on m’entende un peu.

« Il veut mes yeux lui ou quoi ? »

Le serveur rougit et se met en quête d’un truc à faire alors que je regarde ma fille de nouveau qui semble à la fois amusée et consternée par mon attitude. Elle a du pot que sa mère et moi n’ayons jamais vécu ensemble. Parce que je peux vous garantir que le premier mec qui serait venu la chercher chez nous aurait transpiré en quelques secondes toute l’eau de son corps… La mission est donnée et on se fera un point bientôt.

❝ Le désir n'est qu'une question de goût ❞

- Noah Hall-Mitchell & @Grayson Mitchell -

Tel père telle fille

Faire une analyse, voir qu’un gouffre s’ouvre face à une situation financière, tout cela ce sont des choses que tu as appris. Ça n’a jamais été compliquée pour toi de croiser des données pour en comprendre les potentielles devenirs. C’est une simple question de point de vue, de vision. Weston est un mauvais gestionnaire, il dilapide l’argent qu’il acquière avec un déraisonnement qui ne pourra que le conduire à sa perte, peu importe l’apport qu’il obtient. Cette société est comme un panier percé qu’on tenterait de remplir. Tu l’as parfaitement compris, et tu es certaine que ton père également. Tu relèves ton regard sur lui en dictant que cette société va crouler et tu remarques la lueur de fierté dans ces yeux. Tu te retiens de sourire face à son attitude. Ton père est un véritable papa poule, depuis la toute première seconde où toi et lui aviez su. Tu sais aussi que s’il te mêle à cette histoire ce n’est pas réellement par envie, mais plus par obligation politicienne. Ce n’est pas spécialement le genre de ton père de foutre quelqu’un dans la merde sans raison, ce qui va se passer pour ce mec, Andrea, si tu rentres dans sa vie. S’il le fait c’est qu’obligatoirement il y est contraint. Tu verrais bien d’autres options mais si la condition est de plumer ce gars, alors… tu exécuteras le contrat.

Un large sourire pointe sur ton visage alors que ton père annonce que le jour où tu finiras vieille fille, le monde sera foutu. Sa vision des choses est trop purement erronée lorsqu’il s’agit de toi. Il te voit comme une magnifique jeune femme, intelligente et qui aurait tout pour être heureuse avec un homme qui aurait de la chance de l’avoir. Il se berce d’illusion… Et c’est presque touchant à voir. Tu n’es pas franchement le genre de femme à avoir des relations sérieuses. Tu n’es pas spécialement quelqu’un d’attachant, de gentil ou d’avenante. Tout chez toi constitue une apparence à tenir en fonction de la personne face à toi et de tes désirs envers elle. Tu es calculatrice, manipulatrice et stratège. En somme, tu n’offres strictement rien d’authentique et de sincère. Et ni toi, ni une éventuelle personne normalement constituée n’aimerait partager cela.

- Ta vision de moi est erronée parce que je suis ta fille, papa. Et tu n’es pas assez stupide pour ne pas le savoir…

Protecteur comme toujours, il persiste à te mettre en garde contre cet homme, Weston qui t’emploi pour cette arnaque. Tu sens sa main se presser plus fort contre la tienne. Tu sais que ton père préférerait te tenir à l’écart de ce genre de pourriture, mais ce genre de situation c’est aussi ce qui te botte. Ce qui te fait triper et qui t’amuse. Grayson te demande de ne pas commettre d’imprudence et de te préserver et tu souris.

- Très bien, je ferais attention…

Tu te détaches doucement de sa main après l’avoir serré à ton tour, et te recule en aventurant un regard amusé à ton père en rajoutant.

- Je lui dirais de mettre des capotes !

Tu t’attends à sa réaction et rit d’anticipation, tu sais pertinemment qu’il saisira ta blague à propos de la protection. Tu apportes délicatement ton café fumant contre tes lèvres et en souffle délicatement la buée avant d’y goûter afin de ne pas te brûler. Tu vois le regard de ton père se faire plus sombre à l’égard d’un serveur qui visiblement t’observe et tu manques de recracher ton café en l’entendant demander s’il ne souhaite pas ces yeux ?

- Papa ! Bon sang j’ai plus 10 ans !

Tu le charries, tu es plus amusée par ces remarques que contrariée en réalité. Que le serveur soit aussi gêné ne montre qu’une seule chose, qu’il n’a pas les couilles de tenir tête à une force de la nature comme ton paternel. Trouillard !

- Oh, en faite ! C'était qui la séduisante jeune femme sortant de ton bureau hier après midi ? J'étais pourtant certaine que tu n'avais plus de rendez vous en fin d'après midi... Et je l'ai vu sortir de ton bureau alors que je passais recupérer un dossier.

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Le propre de l’être humain c’est de s’adapter ou de mourir. Darwin avait appelé ça la sélection naturelle. Les forts survivent et les faibles meurt. Les malins et les astucieux, ceux qui s’adaptent ce sont eux les forts. Weston avait sans doute été un excellent chef d’entreprise, mais le monde a changé. J’étais Pompier à une époque où j’avais la place d’être qui je suis. Foutez-moi dans une caserne aujourd’hui je vais faire pitié et je ne serai pas du tout adapté. C’est la vie. Le lion jeune et fougueux se fait vieux et il laisse les tâches importantes aux plus jeunes… Je regarde ma fille avec admiration parce que je vois dans son regard qu’elle analyse tout ce qui ne va pas dans les stats de Weston. Elle est géniale. Et preuve que Weston est un tocard, au lieu de me demander les services de ma fille parce qu’il est intelligent et qu’il a remarqué que ses compétences pourraient le sauver, ce crétin ne voit que la plastique de la dame et sa capacité à séduire pour le business… Andrea est probablement foutue. Mais en tant que père ce mec me fout la gerbe. Quel connard va sacrifier son môme pour corriger ses erreurs ? Ce type est la pire sous merde de l’univers. Je bois une gorgée de café avant de parler à ma fille. Elle est magnifique et si je lui trouve un défaut, c’est de ne pas avoir encore les yeux qui brillent en pensant à une personne à qui elle tient. Elle va faire le bonheur d’un gros connard de chanceux et j’ai hâte de la voir heureuse. Mais forcément je présente ça comme un gros bourru irlandais à la con sinon c’est trop simple.

« Ma vision de toi est sublimée par le fait que tu es ma fille. Mais crois-moi, le connard ou la connasse que tu vas me ramener ont intérêt à être au niveau de la déesse que tu es. »

Ceci étant dit je me sens forcé de la mettre en garde contre Weston. Je crois ce salaud bien capable de charger Noah si il se retrouvait mis en cause pour un truc bizarre et je lui conseille de faire attention et de me rapporter des infos avant de tenter des trucs pour se mettre potentiellement dans la merde. Noah ironise et me parle de capote. Je roule des yeux avant de grogner comme un gros ours mal léché. Puis je gronde le serveur qui regarde le cul de ma fille avec trop d’insistance. Elle râle en disant qu’elle n’a plus 10 ans. Ouais, mais si elle me ramène un petit con qui baisse les yeux au moindre coup de pression, je sors le fusil. Ramène-moi un mec qui tient la route putain ! Puis elle me demande qui était la séduisante jeune femme qu’elle a vue sortir de mon bureau hier après-midi. Mes pensées flottent vers la jolie DRH de l’hôpital que j’appelle Docteur pour la rendre dingue. Bon je lui dis quoi ? Ta future belle maman quand elle aura largué son connard de mari ? Un plan cul hyper satisfaisant que je rêve de voir devenir plus que ça ? La femme qui me rend dingue ou que je sois et quoi que je fasse ?

« Tu te souviens de cette femme qui avait eu un accident de voiture et que j’ai sorti de là en arrachant sa portière à mains nues pendant que le feu gagnait toute la voiture ? »

C’était elle. Et disons que depuis je me suis arrangé pour que sa dette de vie soit largement réglée mais je ne peux pas m’empêcher de retourner coucher avec elle encore et encore. J’adore ça, j’adore cette femme et un jour j’espère qu’elle réalisera que j’ai pas juste envie de la tamponner encore et encore mais que j’adorerais lui faire un vrai petit dej chaque matin… Pitoyable un vieux sac comme moi tout amoureux… Risible. Je regarde ma fille qui semble s’amuser de mes expressions de visage et de ce qu’elle peut lire en sous-titre de mes paroles. Je la fixe et lève mon index en guise de protestation alors qu’elle semble lire dans mes pensées.

« Tu gardes tes commentaires pour toi. Tu te mêleras de ma vie sentimentale le jour ou il faudra que je te conduise à l’autel »

❝ Le désir n'est qu'une question de goût ❞

- Noah Hall-Mitchell & @Grayson Mitchell -

Tel père telle fille

Durant longtemps, tu maudissais d’avoir une mère comme la tienne. Si ta mère est aimante et divine à regarder, elle a aussi longtemps été une adolescente, frivole, séductrice et aguicheuse. Le fait de t’avoir ne changé strictement rien à son tempérament de femme libérée et insouciante. Toutes tes amies rêvées de l’avoir pour mère, tu n’avais aucun frein, aucune limitation de sortie et aucune obligation. Peut être que si tu avais eu un père à l’époque ton équilibre aurait été plus tempéré. Au lieu de cela tu as dû apprendre à grandir avec ce genre de modèle de femme, et en son absence qui été plus que régulière, avec l’éducation de tes grands parents. Ton père a fait son apparition lorsque tu as eu douze ans. Et s’il est tout aussi rock ’n roll que ta mère, il est cependant un modèle de stabilité bien plus recommandable. Sans doute qu’il t’a évité de devenir purement et simplement le même moule que ta chère mère. Tu es critique c’est vrai, mais tu n’en restes pas moins lucide et franche sur ce que tu penses de l’éducation que tu as reçue. Tu ne serais jamais devenue ce genre de garce, que tu es aujourd’hui sans âme, si ton enfance était plus stable. Le passé cependant est le passé et tu crois au fond que tu n’es pas trop à plaindre.

Voilà pourquoi tu acceptes ce genre de job. Piéger un type à approximativement de ton âge, ayant tout pour réussir mais qui se fera avoir par une garce payée pour le faire échouer. Si tu avais de la morale, tu dirais à Weston de se faire foutre. Mais pour effacer un service que ton père doit, tu es prête à tout. Ton père te considère comme parfaite, mais c’est son amour paternel qui le dupe. Tu n’es pas magnifique, ni capable de rendre heureuse quelqu’un. Pour la simple et bonne raison que tu ne feras jamais passer le bonheur de quelqu’un avant le tien. Et c’est sans doute pour cela que tu ne tomberas jamais amoureuse, ni que quelqu’un le devienne de toi. Grayson réitère le fait que le con ou la conne dont tu seras amoureuse aura de la chance et se devra d’être à la hauteur de ce que tu es et tu désapprouves en sachant pertinemment que lutter contre lui est une affaire déjà perdue.
Tu préfères revenir à des choses plus basiques, tient comme la jeune femme aux cheveux étonnement ébouriffée qui sortait du bureau de ton père durant un certain après-midi. Tu n’es pas dupe, ton père est un serial lover, il est en mesure de prendre dans ces filets n’importe quelle dame, tu tiens tes capacités de son côté de la génétique. Qui est cette femme ? Est-ce qu’elle a de l’importance où est ce juste une nana qu’il a décidé de baiser pour évacuer son stress. Son attitude te donne instinctivement la réponse à la question. Clairement elle n’est pas une pute sans importance, si ce n’est pas une aventure d’un soir ça ne veut pas dire non plus une relation mais quoi qu’il en soit il lui porte du respect. Ton regard devient plus perçant sur lui et tu soulèves l’un de tes sourcils en le regardant. Il te parle après un léger silence de cette femme qu’il a sauvé un jour d’un véhicule en flammes. Tu oublies bien trop souvent comme ton père est un héro avant d’être un politicien. Tu approuves d’un signe de tête en susurrant.

- Oui, le jour où tu as décidé de jouer les superman en te mettant en danger, j’ai un vague souvenir.

Ton ton est bel et bien piquant. Il était un héro oui, mais il est et sera toujours ton père et tu n’avais pas particulièrement aimé son manque de réflexion ce jour-là et sa spontanéité. Contrairement à ce que tu laisses penser, tu as toujours besoin de ton père et cet accident aurait pu te l’arracher. Les héros ne sont pas différents des autres mortels, les héros ça meurt. Tu restes silencieuse le temps qu’il réfléchit à comment te présenter les choses, et un large sourire né sur ton visage. Attends, attends, alors comme ça le papounet donne de l’importance à une dame ? Pire, il y est attaché ! Tu élargis un bien plus grand sourire en observant sa gêne face à toi. Merde ! Il ne se contente même pas de la tamponner. Ton père te connait, et instantanément il pointe son index en ta direction et tu pouffes littéralement de rire. Il te somme de garder tes commentaires et tu désapprouves en articulant.

- Même pas en rêve ! Merde, je vais devoir l’appeler Belle maman du coup ? Est-ce que je peux l’appeler Beeeelllle mammmaannnnnn comme ça ?

Tu tentes de contenir ton hilarité, mais tes yeux commencent déjà à presque s’embrumer tellement tu es euphorique. Ton père est attaché à une nana. Cependant… il a l’air d’être légèrement contrarié par quelque chose. Ce n’est pas les sentiments, ton père assume sans mal lorsqu’il ressent quelque chose, c’est quelqu’un d’entier alors… Qu’est ce que c’est ?

- Ok, c’est quoi le Hic dans l’histoire ?

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Je sais qu’elle n’avait pas aimé cette histoire. Elle avait fait la une des journaux. Le politicien ancien pompier montre son courage et sauve une femme de sa voiture en flamme. Mon équipe avait surjoué le truc. Le pire, c'est que personne ne pouvait me reprocher mon mode d’action en dehors de ma fille. Mais c’est non négociable. Je suis et je reste pour toujours un pompier. Je savais que faire et je devais le faire. Elle a détesté me voir risquer ma peau parce que je sais que malgré son air détaché et le fait que ce soit une femme forte, indépendante et carrément capable de se débrouiller seule, elle redoute de me voir mourir. C’est normal je pense et j’en suis désolé. Je ne cherche pas la mort, je cherche à faire ce qui est en mon pouvoir pour aider les gens. Et j’avoue que le joli cul sexy de cette femme était une douce récompense… Ce jour-là j’ai eu un coup de projecteur sur moi, ma réputation a pris un chouette coup de boost et en plus la jolie blonde m’a remercié comme il le faut toute la nuit… Le pire c’est que j’ai particulièrement adoré ça. Je ne me l’explique pas, c’était juste mieux que beaucoup de choses que j’ai pu vivre avec d’autres femmes et en plus celle-la m’a fait ressentir une connexion très agréable et profonde. Et c’était sans doute un peu trop fou pour moi. Alors pour cacher ce trouble qu’elle doit parvenir à percevoir, je lui balance une vanne sur le fait qu’elle peut garder ses commentaires pour elle et qu’elle pourra me parler de ma vie sentimentale le jour où il faudra que je la conduise à l’Autel. Mais elle me perce à jour sans trop de difficultés en ironisant le fait qu’elle doive l’appeler Belle maman et surjoue la phrase avec délectation. Je roule des yeux en souriant avant qu’elle ne me pose la question qui tue… Quel est le hic dans l’histoire ? J’ai un petit sourire amusé et amer à la fois. C’est une excellente analyse mais c’est un peu compliqué d’en parler.

« Elle est mariée à un gros connard qui ne la mérite pas. »

Et elle me résiste par principe au nom de sa situation de femme mariée alors que le monsieur ne se prive pas de baiser sa putain de secrétaire. Quand on a une femme comme Juliette c’est criminel, croyez-moi… Mais du coup ça me donne envie de lui tartiner la gueule à grands coups de phalanges histoire de lui exploser quelques dents… Je grogne intérieurement en regardant ma fille avant de lui livrer le fond de ma pensée.

« Parfois j’aimerais être à l’époque de la conquête de l’Ouest, une rafale de balles dans les vertèbres et la voilà veuve et légalement disponible pour moi… Mais le pire, c'est que je ne ferai jamais rien pour lui déplaire. »

Je prends mon café et avale une gorgée avant de déchirer la peau d’une mandarine et d’en prélever un quartier que j’avale avant de regarder ma fille lui jetant un petit sourire doux. Je sais qu’elle s’inquiète pour moi et qu’elle veut toujours faire plein de choses pour me soulager de ceci ou de cela et je sais que même si elle n’en croit rien, elle a hérité d’une bonne partie de mon caractère. Ce qui est heureux en revanche c’est qu’en dehors de la couleur de ses yeux elle a hérité du physique de sa mère… C’est plutôt heureux. Je ne crois pas que je sois sexy en femme.

« No panic en tout cas, je ne vais pas faire de conneries on est en pleine campagne électorale… »

Ouais pas le moment de me trouver dans une histoire de couple, mais bon c’est impossible de m’empêcher d’aller baiser Juliette et elle ne veut pas divorcer… Bref encore un truc à gérer plus tard ou à laisser sagement suivre son court…

❝ Le désir n'est qu'une question de goût ❞

- Noah Hall-Mitchell & @Grayson Mitchell -

Tel père telle fille

Ton père est un idiot. Non, en réalité c’est un homme d’une intelligence et d’une âme d’une bonté bien plus forte que tu ne pourras jamais l’espérer. Ton père est altruiste, détestant l’inégalité et l’injustice. Il est l’archétype du superhéros à tes yeux. Non, aux yeux de tous. Chaque collègue qu’il a pu avoir, chaque subordonné qu’il a eu sous sa responsabilité, chaque personne ayant un jour côtoyé son monde, jusqu’à ta mère qui n’a finalement rien eu d’autres avec lui qu’une jolie histoire de baise, s’accorde à dire que Grayson est un homme de valeurs et de courage. Ouais… Tout ces gens sont admiratifs de lui, de sa bravoure. Un ramassis de connard qui égoïstement se rassurent de savoir qu’à ses côtés ils pourraient survivre à tout. Ouais… Et s’il venait à trépasser ? Et si, comme le jour où il a sauvé cette femme, il y restée ? Il se montre sous son attitude responsable, jouant de ses sermons de grand ours paternel et moralisateur sur la grandeur que devra posséder l’homme ou la femme que tu lui présenteras un jour, mais… Se rend-t-il compte que pour cela il faudrait déjà qu’il soit en vie pour qu’il puisse jouer au papa protecteur ? Tu le regardes droit dans les yeux en alliant déconnade et mise en garde, pourtant ton sentiment le plus profond est bien l’inquiétude qu’un jour il finisse par disparaitre… Il te raconte finalement le « hic » dans sa relation avec cette femme, le fait qu’elle soit marié à un connard et tu l’écoutes en pinçant tes lèvres, murmurant tout bas pendant sa phrase.

- Et après tu t’étonnes que les unions et toutes ces conneries ne m’attirent pas ?

Tu lui souris avant de mimer un désolée et de le laisser poursuivre. Il semble pour le moins extrêmement contrarié de ce statut de femme mariée néanmoins, tu le notes mais n’en fera pourtant aucun commentaire. Etonnement il poursuit sa pensée, disant regretter l’époque des cow boys et des indiens. Ce qu’il peut parfois être théâtral, sérieux ? La conquête de l’Ouest, avec les robes à froufrou jusqu’en bas des chevilles, les bottes et l’espèce de tapisserie sur le dessus de la tête ? Une nausée te viendrait presque. Cependant son récit chante une autre donne, il aimerait la voir disponible. La voir disponible et les revendications féminines ça, c’est plutôt nouveau et même assez étonnant. Tu inspires restant pensive à ces mots et à sa manière de les dire. Il tient à elle, nul doute au vu de sa manière de se ressaisir et de ne surtout lui infliger aucun tort. Ça te fait même un peu bizarre de te rendre compte qu’une autre femme plane dans la tête de ton père. Il te dit de ne pas t’inquiéter, qu’il ne fera aucune connerie durant la campagne et tu baisses un instant les yeux en fixant cette tasse de café qui te rappelle toute la noirceur que tu peux contenir parfois en toi.

- Elle te plait vraiment cette femme on dirait.

Pas une question. C’est une affirmation, il n’a aucunement besoin de s’en justifier d’ailleurs. Tu es assez grande et connait assez bien ton paternel pour savoir qu’il ne se serait même pas aventuré dans ce genre d’explicatif si ce n’était pas le cas.

- Je crois qu’on s’en moque un peu qu’elle soit libre ou non, après tout.

Tu restes pensive en dictant cette phrase qui peut paraitre assez déroutante d’ailleurs mais… C’est réel. Cette femme est malheureuse mais cette condition ne tient qu’à elle à ce que cela change. Tu es toi aussi une femme, et tu ne comprendras décidément jamais pourquoi, certaines de ta condition s’oblige à être avec quelqu’un sans réellement en avoir envie. Amour ou pas, dépendance financière ou non, responsabilité ou pas, il ne tient à personne de décider de l’avenir de quelqu’un d’autre. Tu n’es certainement pas le meilleur des pédagogues ni la meilleure des conseillères en relation.

- Elle compte pour toi, profites en. Prends ce qu’elle a à t’offrir. On n’est peut-être pas toujours obligé de tout prévoir, de tout anticiper. L’instant peut être juste ce qui compte non ? L’avenir te dira si elle en valait vraiment la peine.

Tu relèves ta tasse en boit une gorgée avant de la reposer et relever des iris déterminées sur lui.

- Mais si elle te fait du mal, je ferais de sa vie le berceau des enfers.

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Je suis vieux, je joue les cadors pour faire oublier que je suis vieux et que je décline. Si je serai encore capable d’assurer mon boulot de pompier aujourd’hui, je crois qu’il me ferait du mal à terme. Je ne suis plus aussi jeune et solide qu’avant. La cinquantaine approche et je la sens commencer à étendre sa présence sur moi. Dans mes articulations, dans mes tendons, mais faiblesses. Mais je ne reculerai jamais face au danger et je peux voir dans le regard de ma fille qu’elle déteste ça. Qu’elle me ramènerait à la vie pour me tuer d’avoir sacrifié ma vie pour sauver quelqu’un. Quand j’ai sauvé Juliette de cette voiture en flamme, j’ai agi sans réfléchir. C’est après coup que j’y ai pensé. J’ai vu. J’ai su que faire. Mon corps a bougé tout seul. Mais c’est connu, les pompiers ont ce sens du sacrifice et les Américains on aime se prendre pour des héros. Pour cette raison j’ai toujours préféré les Français qui considèrent que les héros sont les morts en service, les vivants sont des pros. J’essaye d’importer cette philosophie, mais contrairement à ma fille, quand j’ai tiré Juliette des flammes je n’ai pensé à rien. Je n’ai pas eu peur. J’ai fais, c'est tout. Je lui parle donc de Juliette parce que cette femme accapare mes pensées même si j’essaye de la rassurer sur le fait que je garde la tête froide. Elle se permet une petite remarque bien sentie à laquelle je ne réponds pas. Elle a peut-être raison, mais parfois il se passe des choses merveilleuses avec ces conneries comme elle dit. Et j’en ai la preuve vivante en face de moi. Je continue de parler et elle conclut que cette femme me plait vraiment.

Puis ma fille me donne son avis sur la question de sa situation maritale et se montre étrangement permissive et sensée. Le conseil est bon et de toute manière mes options sont largement limitées. Mais j’ai pas prévu de laisser cette femme me glisser entre les doigts. Je la veux et je me battrai pour lui donner envie de prendre son courage à deux mains et de tenter l’aventure avec moi. Puis ma fille me lance une réplique qui me fait dire qu’elle est bien ma fille.

« Soyons clair doux fruit de mes entrailles. Le protecteur à tendance tarte à la phalange c’est moi. Toi tu es douce et délicate. »

Et tu attires beaucoup trop les regards de serveurs qui ont oubliés de porter leurs couilles avec eux mais bon ça c’est normal. D’un autre côté je crois que je serai heureux le jour ou elle me ramènera un mec qui me serrera la main avec poigne en me fixant droit dans les yeux. Je termine mon café et repose ma tasse.

« On va déjà bien se concentrer sur ma réélection dans deux ans et voir ce que ça donnera… Mais toi promet d’être prudente. Weston est un sacré connard. »

Et accessoirement je souhaite à ma fille de trouver une personne qui la fasse vraiment vibrer au point de lui donner envie de faire des choses complètements illogiques juste parce qu’elle aura le cerveau qui pétille de bonheur.

» Abel L. Braumann — Guidé par l'instinct, stimulé par le désir.

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