Eden Hellis / Journaliste

Fille unique, je suis née dans une famille ordinaire, mais plus qu’extra de tous les points de vue. Mon père, journaliste de métier et ma mère, infirmière, m’ont donné assez d’amour pour mes 5 prochaines vies. Ils ont sacrifié tant de choses pour me donner le meilleur départ possible que jamais je ne pourrai assez les remercier. J’ai été élevée dans une coquette petite maison aux murs extérieurs bleu poudre, dans un quartier où les gens étaient tous plus ou moins de la classe moyenne. Toutefois, contrairement a mes camarades, j’ai eu droit à l’école privée multilingue, je parle donc couramment l’anglais, l’espagnol et l’allemand et je baragouine le français. J’étais loin d’être une première de classe, mais loin aussi d’être la dernière. Les matières ou j’excellais étaient l’anglais et la chimie, aller savoir pourquoi.

Une fois l’école obligatoire terminée, je me suis tout naturellement dirigée vers le journalisme. Je n’ai personne à blâmer sauf moi-même pour ce choix, car jamais mon père n’aurait osé me pousser dans cette voie. Un programme de quatre ans fait en trois ans et demi, j’ai terminé le cursus avec les honneurs. A 22 ans, libre comme l’air, c’est me trouver un emploi qui est difficile. Je travaille à la pige, vendant quelques-unes de mes histoires ici et là entre deux contrats plus juteux. Ça va, je survis, loin de moi l’idée de me plaindre de ma situation. Je vis en colocation avec une folle, mais à part cela tout va bien.

Pour ce qui est de ma vie sociale et bien, disons que je n’ai pas à me plaindre non plus. De mes amies d’enfance, une seule vit encore à San Diego. Bien sûr je me suis fait d’autres copines, des copains aussi, mais il n’y a rien de mieux que les amies d’enfance. Enfin, je ne peux rien y changer, alors aussi bien avancer non ? D’ailleurs, en parlant de copines, je vis en ce moment même en colocation avec une folle je pense. Elle a mis de l’ail sur le bord de sa fenêtre et elle fait ce truc avec du sel qui, de mon point de vue, ne fait que salir le plancher. Je pourrais aller vivre ailleurs, soit, mais je n’en ai pas les moyens. Je ne suis pas souvent chez alors bon, je peux endurer cette misère sans trop de difficulté.

Je vous ai parlé de mon enfance, de mes études et de ma vie sociale… mais pas de ma vie amoureuse ni de ma vie professionnelle. Pour ce qui est du cœur il n’y a franchement rien à dire, mais bon, puisqu’il le faut, il le faut. J’ai perdu ma virginité à 15 ans, ce qui est dans la moyenne. Le mec était mignon, mais côté prestation au lit on repassera. On est sorti ensemble presque deux ans et même après deux ans c’était lamentable. Il a été le premier et le dernier mec stable. Il faut dire qu’à l’université il y a beaucoup de choix sur le menu non ? J’ai gouté un peu à tout sans faire d’excès avec aucun des plats. Celui que je n’oublierai jamais se nomme Jason… PUTAIN DE MERDE, lui il sait comment se servir de son engin. Le dernier en liste se nomme Frederic ou Patrick ou Éric, je ne sais pas trop. C’était il y a deux jours, on n’a baisé dans sa voiture après quelques verres au bar. J’ai vu mieux.

Je vais donc terminer avec ma vie professionnelle. Après avoir obtenu mon diplôme, il y a quatre ans, je m’étais déjà trouvé une passion pour le journalisme d’enquête. Les postes dans ce domaine ne courent pas les rues, je prends donc tous les petits contrats possibles en attendant, mais je fouine tout de même dans l’ombre, on ne sait jamais. J’ai envoyé au frais quelques connards de coin de rue en me disant que le prochain poisson serait plus gros… je l’ai trouvé le poisson… il a mordu… mais il m’a aussi bouffé tout cru. Qui est pris qui croyait prendre et solide. J’ai couché avec lui afin d’obtenir des infos… je ne savais pas que j’étais filmée… je vous laisse deviner la suite.