Next destination : Cloud nine ∞ Iridrew

Dans le cadre de mon travail, je suis amené à prendre l'avion bien plus souvent que ce que l'on pourrait imaginer. En fait, je suis l'homme de l'ombre qui se tient aux côtés de la procureure Taylor, celui qui est toujours prêt à se rendre sur le terrain. Je n'hésite jamais à aller à la source, là où l'action a réellement lieu. Je suis déterminé à trouver ce petit détail crucial, ce petit élément qui pourrait sembler insignifiant à un observateur non averti, mais qui, en réalité, peut s'avérer être la pièce manquante qui permettra de mettre sous les verrous le criminel que nous traquons inlassablement. Il serait à peine exagéré de dire que mon travail représente l'essentiel de ma vie. C'est une passion, un moteur qui m'anime au quotidien. J'y consacre la grande majorité de mon temps et de mes efforts. Outre le travail, je pratique également beaucoup de sport. C'est une autre passion que j'entretiens avec autant d'ardeur. Le sport est une façon pour moi de décompresser, de me défouler. J'ai constamment en moi cette rage, cette colère qui me pousse à me surpasser, à repousser mes limites. C'est une énergie que je dois canaliser, que je dois transformer en quelque chose de positif. Et le sport est l'outil idéal pour accomplir cela.

Je suis installé dans l’avion côté couloir à côté d’une femme d’une cinquantaine d’années qui passe son temps à râler. Le trajet sera long. Très long. Cependant, mon visage s’anime d’un sourire franc et sincère quand Iris marche dans ma direction. Délicieuse hôtesse que j’ai la chance de croiser régulièrement sur mes vols. Belle, souriante, délicate, j’apprécie beaucoup cette fille. Sincèrement, pas uniquement comme une belle plante dont on admire la beauté. Il m’arrive de la draguer ? Un peu oui, je dois reconnaître que je joue de mes charmes en sa présence, rien de direct cependant, un petit jeu plaisant qui s'est instauré lentement entre elle et moi. Elle se penche vers moi, son parfum m’enivre,  elle me demande de la suivre, car elle a réussi à me classer en classe business. Mon visage se fend d’un sourire quand ma voisine demande pourquoi ce n’est pas elle qui est surclassée. Parce que mon sourire est plus charmant que le sien ? Je ne prends même pas la peine de lui répondre. Je me lève et attrape mes affaires.

« Oh, quelle belle surprise, je vous remercie. Je vous suis. »

Je la suis jusqu’à ma nouvelle place, laissant mon regard s’attarder peut-être plus que je le devrais sur sa croupe se mouvant là, juste devant moi. Je m’installe, la regardant avec ce regard pétillant et ce sourire qu’elle me connait si bien. Elle me pose une question purement rhétorique. En réalité elle connait la réponse, ce n’est pas la première fois qu’elle m’offre ce genre de traitement de faveur et elle commence à connaître mes petites habitudes. J’attrape la coupe de champagne qu’elle me sert

« Merci mademoiselle Miller. Tout est absolument parfait. »

Et son sourire radieux n’est pas étranger à l’affaire. Mon sourire s’élargit quand elle passe du vouvoiement professionnel au tutoiement. Est-ce égoïste d’espérer que ses clients ne seront pas trop exigeants pour l’accaparer plus que je le devrais ? Probablement.

« Je ne voulais pas te déranger sur ton temps de travail Iris. »

Je porte ma coupe de champagne à mes lèvres, et buvant quelques gorgées, mes yeux toujours rivés dans les siens.

« Tu restes un peu à San Diego après ce vol ? ou tu repars ? »

Mon interrogation est purement intéressé oui, je dois le reconnaître. Lors du dernier vol que nous avons partagé elle et moi, elle m’avait promis un verre, mais elle avait dû repartir aussitôt. Je n’ai pas oublié. Je n’oublie jamais.

« Si j’ai bonne mémoire, tu m’avais promis que la prochaine fois nous irons boire un verre tous les deux… non ? »

Le sourire que j’affiche est taquin, clairement dragueur également. C’est dans ma nature, on ne se refait pas.