Kelly ~ Le passé appartient au passé. Il ne tient qu’à nous de le construire pour un meilleur avenir.

Je suis une femme américaine et la troisième d'une famille de quatre enfants. unique. J'ai deux grands frères avec lesquels je ne me suis pas toujours bien entendu étant jeune et une petite sœur avec qui je n'ai pas été tendre lorsque nous étions jeune. Autrement dit, je n'étais pas l'enfant modèle. Les deux personnes avec qui je n'osais pas m'en prendre, c'était mes parents. Mon père encore plus. De toute notre fratrie, il était le seul qui m'effrayait et me faisait réfléchir à deux fois avant de m'en prendre à lui. On ne peut pas dire que j'ai toujours été une fille modèle. On peut même aller jusqu'à penser que j'ai toujours été une personne capricieuse et orgueilleuse, méchante et sans cœur. C'est totalement faux.

Jusqu'à l'arrivée de ma sœur, j'étais celle à qui l'on prêtait attention, qu'on choyait et qu'on protégeait le plus. Mes frères étaient tendre et affectueux avec moi et j'appréciais d'être la cadette de la famille. Mais quand Alyssa est née, plus rien. Il n'y en avait que pour elle. Alyssa par ci, Alyssa par là. J'ai très mal vécu la naissance de ma sœur. Mais avec le temps et les années, j'ai appris à l'apprécier et à l'aimer comme une grande sœur aimante, mais bien après avoir réalisé tout le mal que j'ai causé aux miens lorsque j'étais petite.

J'étais une vraie peste à l'encontre d'Alyssa. Je la détestais pour ce qu'elle était et lui faisais du mal gratuitement sans aucune véritable raison, ou peut-être dans le but d'attirer l'attention de mes parents. J'étais une enfant et je n'avais pas toujours conscience de mes actes, de mes faits et gestes. Mais mon père ne voyait pas cette méchanceté du même œil. Pour me punir, il m'infligeait des coups de ceinture et me privait également de manger quand ça lui chantait. Mes échanges avec lui se composaient principalement par la colère et la violence. Chaque fois que je devenais une peste avec un membre de notre famille ou que je faisais des crises quelconque, il n'hésitait plus à me battre pour me corriger. Aujourd'hui, j'en ai gardé des séquelles et je ne lui adresse plus la parole.

Des quatre autres membres de notre famille, il est le seul que j'ai toujours crains mais  également celui que je confrontais à chaque fois que l'occasion se présentait. Nous étions comme chat et chien. Enfants, nous le craignions et détestions tous. Mais avec les années, mes frères ont réussis à surpasser leur peur et sont parvenus à être en bon terme avec lui. Je leur en ai voulu pour avoir retournés leur veste, ce qui a provoqué chez moi une colère insoutenable à leur encontre. De son côté, Alyssa a toujours su gagner l'amour de mon père pendant que moi, je me battais pour gagner le sien. Tous des hypocrites.

Ça n'a pas toujours été facile de vivre sous le même toit que mon père et encore moins lorsque j'étais adolescente. Je ne compte plus le nombre de fois qu'il m'a insulté et humiliée en public à cause de ma poitrine. Étant la seule fille à avoir une paire de seins assez imposante, j'étais forcément la cible Number One pour lui et ses remarques désobligeantes, ce qui n'était pas du tout facile à vivre, et me complexait énormément. C'est pour cette raison là que j'ai eu beaucoup de mal à trouver l'amour et à vivre pleinement mes histoires romantiques. Sans compter qu'il était aussi très dur pour moi de ramener mes petits copains à la maison sans passer par la case de mon père, qui n'aurait pas hésiter à m'humilier davantage comme il en avait l'habitude, ou à les humilier, eux. Ça passait ou ça passait pas. Mais à aucun moment mes copains restaient avec moi à cause de mon père. Pour le coup, je me faisais à l'idée que mes ruptures n'étaient pas dû à mon père mais au fait qu'ils ne pouvaient pas dormir chez moi. Le seul qui a pris le risque et qui a accepté cette contrainte, c'est celui avec qui j'ai fait ma première fois. C'est aussi le même qui m'a mise enceinte à 17 ans. Une erreur que j'ai rapidement fait part à me mère, qui m'a soutenu dans cette épreuve et aider à avorter sans que mon père ne le sache et me tue pour cette erreur.

Mon père a toujours été un connard et un alcoolique. Il ne s'intéressait qu'à sa petite personne. Ma mère, il ne la calculait pratiquement jamais et ça me fichait en rogne. De toutes les personnes de mon entourage, c'est la seule pour qui j'ai eu autant d'affection, elle aimait tout le monde, peu importe le comportement que chacun d'entre nous pouvait avoir. Elle n'a jamais pris aucun parti. Mais avec la violence et l'agressivité de notre père, je me suis éloignée d'elle contre mon gré après avoir fait une demande d'émancipation, car il m'était impossible de pouvoir continuer à vivre avec cet homme qui m'empêchait tout simplement d'être heureuse et se faisait toujours une joie de s'en prendre à moi sans raison. Un juste retournement de situation pour me faire payer ce que j'ai fait endurer à Alyssa lorsque j'étais jeune ? Ou bien, il y a quelque chose en moi qui lui a toujours déplu ?

L'expérience que j'ai vécu avec mes relations et le fait d'avoir failli tomber enceinte très jeune m'a fait comprendre une chose : mon père s'est assuré que je ne puisse pas être heureuse ni connaître l'amour. Par sa faute, j'en ai été dégoûté. Depuis mes 17 ans, je n'ai jamais réussi à trouver le bonheur dans les bras d'un homme. J'ai déjà été attachée à eux, mais je n'ai jamais réussi à tomber amoureuse. Ou alors, c'était une histoire de quelques jours avant de me séparer d'eux et d'aller voir ailleurs. Je dirais que je suis devenue une aguicheuse, jouant avec le cœur des hommes sans me rendre compte du mal que j'ai pu leur causer. Je fais souffrir comme j'ai souffert, et pour une raison qui m'échappe, je me venge indirectement de mon père en profitant des hommes que je fréquente.