Une mère, deux chemins (Mathis)

J’ai un grand frère. J’ai toujours su, enfin aussi loin que ma mémoire me le permet, j’ai toujours su que j’avais un grand frère. J’ai grandi avec cette connaissance sans pouvoir y changer quoi que ce soit. Je crois que même nos grands-parents ne savaient pas ou alors, s’ils savaient, ils n’ont jamais tenté de le retrouver. Dans le fond je m’en fous parce que les années qui ont passé nous ont façonnées et que si, il y a 4 ans, je n’étais pas prêt à croiser sa route, maintenant je le suis. Je suis stable financièrement… lui moins… je sais qu’il a fait de la taule et je sais ce qu’il fait pour gagner sa vie. Je sais où il reste, ou il bosse et je sais ce qu’il conduit comme bagnole. Je peux même vous dire le chiffre exact inscrit dans son compte de banque, mais ce serait divulgué trop d’informations privées alors je vais m’abstenir. Puis ce n’est pas la raison pour laquelle j’ai envie de le rencontrer. Un compte de banque n’est qu’une série de chiffres sans importance a mes yeux. Le sang, voilà ce qui est important. Nous sommes de sang plus ou moins identique, par notre mère du moins. Nous avons aussi deux petites sœurs… elles ne le savent pas encore et je ne compte pas le leur dire si l’ainé de la grande fratrie refuse de les voir. Pourquoi les blesser alors que je peux le leur éviter ?

Il est 14 h et je me trouve devant le cabinet de Mathis. J’ai pris ma douche, je me suis habillé pour être présentable, puis là je pèse encore une fois le pour et le contre. Je fais cela un peu trop souvent en ce moment et cela m’autotombe sur les nerfs, je ne vous raconte pas. Je me dis… pourquoi il voudrait savoir que j’existe? Ça va changer quoi dans sa vie ? Un paquet de trouble de plus ? I n’a peut-être pas besoin de cela dans le fond, pourquoi le lui imposer dans ce cas ? C’est toujours la même réponse qui revient et elle est d’une simplicité déconcertante. Parce que… nous sommes frères. N’est-ce pas beau cela comme raison ? OK, c’est beau et je suis d’accord, mais c’est plus facile à dire qu’à faire. Donc, une fois la porte de son bureau ouverte, je dois me botter le cul pour y entrer. La réceptionniste me demande si j’ai rendez-vous, je le réponds que oui à 14 h. Elle regarde l’heure… Je me retiens pour lever les yeux au ciel. Une minute merde, on ne va pas sauter en bas du balcon pour une minute quand même, si?  Ah non, elle me demande de prendre place afin de pouvoir prévenir… Oui oui, j’ai cessé d’écouter son charabia et j’ai pris place. J’ai déjà annulé les autres rendez-vous de la journée en allant jouer dans la centrale de rendez-vous donc, elle ne le sait pas encore, mais je suis le dernier patient de la journée.

M. Davis ? Docteur Rowland est prêt à vous recevoir !

Je la remercie d’un hochement de tête, me lève et me dirige vers son bureau. Une fois-là, j’y entre et referme derrière moi avant de prendre place dans l’un des fauteuils. Mon regard croise le sien… il a les yeux de notre mère alors que je possède ceux de mon père. Nos sœurs ont les même yeux… Ce détail me soutire un doux sourire bien malgré moi.

Première rencontre après 31 ans d’existence, aujourd’hui sera une journée mémorable. Je me présente… je me prénomme Esteban, ton petit frère.

Je n’ai lâché la bombe ni trop tôt ni trop tard parce que, franchement, il n’y aura jamais de bon moment pour le faire. Quand on doit retirer le pansement, aussi bien le faire d’un coup sec.

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Finalement lâcher la bombe sans avoir préparé le terrain n’était peut-être pas une si bonne idée. Il vient de s’étouffer avec une bouchée trop grosse pour être machée au préalable. Je dois lui taper dans le dos ? Blague à part, se craquer les doigts est génétique puisque notre mère et nos sœurs ont, avait cette manie aussi. Je peux comprendre sa nervosité, je peux également comprendre qu’il croit que je me fous de sa gueule, je peux comprendre une multitude de trucs. Ce que je ne comprends pas c’est sa façon de jouer les naïfs. Mon père n’a jamais trompé ma mère… FOUTAISE !!! Je peux compter sur les doigts d’une seule main le nombre de gars fidèle. Je ne le suis pas moi-même. Enfin, j’ai tellement baisé dans ma vie que le jour ou je vais trouver ma cendrillon, je crois que je vais vouloir me caser. J’ai envie de lui dire que je peux creuser un peu pour trouver eux ou trois images ou factures qui mettraient son paternel dans la merde, mais je crois que ce n’est pas le moment. AU lieu de cela, je le regarde reprendre place derrière son bureau, le regarde prendre appui dessus et le regarde me regarder. Ce n’est pas un jeu amusant, mais bon, je fais avec ce qu’il me donne. La suite ? Si je vous dis que je ne m’y attendais pas du tout, vous allez me croire ?  

J’ai pas d’argent donc vous avez frappé à la mauvaise porte.

J’ai ce regard mi-surpris, mi-triste, mi-colérique et mi-amusé. Disons un quart pour chacun, moi et les math on n’est pas copains. Commençons par lui remettre les yeux en face des trous et ensuite ce sera de l’impro.

Je me fous de ton fric, merde. J’ai l’air d’un mendiant pour toi ? Putain, non si on m’avait dit que mon frère me ferait autant chier que notre mère je ne me serais pas fais taper tout le boulot de te retrouver et je ne me serais pas non plus péter les couilles à venir te voir. J’ai autre chose à faire de ma vie que d’aller embêter des inconnus avec des histoires du genre. Puis, côté fric, si je me fie à ton compte de banque, le deuxième, t’es pas à plaindre. T’as le QI assez élevé pour devenir chirurgien, moi j’ai les 1 et les 0 informatique de tatoués dans mes neurones.

Pourquoi je lui dis tout cela ? Je dirais parce que je suis en colère ? Je me pince l’arête du nez pour m’aider à me calmer, réflexe plutôt idiote dont je ne peux pas me défaire hélas.

Non, mais sérieux, tu veux que l’on compare nos comptes bancaires comme les gamins s’amusent a prendre les paris pour qui pisse le plus loin ?

Je marche vers la porte, en silence, le cœur battant comme un petit con dans ma poitrine. Je déteste me mettre en colère comme cela et je n’aurais pas dû lui cracher tout cela à la figure comme je viens de le faire, mais il est quand même venu me chercher. Je sors, me dirige vers la réceptionniste, lui empreinte son portable et reviens dans le bureau. Dans un silence de plomb, je tapote le clavier pendant quelques minutes, le temps d’ouvrir la page facebook de nos sœurs, les copies de papiers prouvant notre affiliation ainsi qu’une photo de notre mère numériser il y a déjà quelques années.

Celle de gauche a 25 ans, celle de droite 26 et l’autre document c’est le test d’ADN trouver sur un site qui permet de retrouver nos ancêtres ou je ne sais pas quoi. Je ne sais pas non plus comment tu as fait pour oublier que tu t’y étais inscrit, ni même si tu le savais, mais les tests ne mentent pas. Je me fous de ton fric, je me fous de ton casier judiciaire et je fous aussi de tes magouilles. Tu ne veux pas de ta fratrie ? Ta perte, pas la mienne.

J’attends un moment pour lu laisser le temps de digérer.

C’est vers l’âge de 16 ans que Cole a annoncé à Mathis qu’il avait été adopté, l'adolescent a été ébranlé et pendant quelques semaines, il fut assailli par un nombre incalculable de questions dont il n’avait aucune réponse. Un soir, il était aller voir son père et ils ont eu une longue discussion. Cole put lui donner les maigres informations qu’il a pu avoir de sa mère biologique, elle était très jeune, elle a abandonné son fils devant les urgences et a disparue, ca faisait beaucoup pour l’adolescent Cole a trouver les mots pour faire comprendre à son fils qu’il serait toujours là pour lui et que s’il voulait entreprendre les recherches pour retrouver ses parents biologiques il le ferait. Mathis l’écouta mais lui annonça qu’il n’avait pas envie de faire des recherches, pour lui ses parents étaient Cole et Cece il l’avait accueilli et aimer pas comme sa mère qui même si elle était jeune ne le voulait pas et la discussion fut close. En grandissant, il est vrai que quelques fois, il pensait à qui pourrait être sa mère et un jour, il fit un test qu’on trouvait sur le net mais quand il reçut la lettre pour les résultats il n’arrivait pas à l’ouvrir et se décida à la mettre dans un tiroir et d’oublier toute cette histoire.

Il se retrouve face à cet homme qui se dit être son petit frère et il ne peut y croire même s’il voit une petite ressemblance entre lui et ce Esteban Davis. Il lui faut un certain pour encaisser cette nouvelle qui l’a terrassé en quelques secondes, son tic de se faire craquer les doigts est revenu et il est venu se mettre derrière son bureau et lui répète comme un mantra qu’il est le fils de Cole Rowland brillant chirurgien et qu’il n’as pas trompé sa mère et que sa mère non plus. Il est sûr de ses paroles mais il remarque que sa voix tremble un peu si Esteban le remarque sa crédibilité en prend un coup. Et c’est là que qu’il lâche quelque chose de super idiot mais c’est tout ce qui lui ai passé par l’esprit, il lui balance et qu’il n’as rien trouvé de mieux de se faire passer pour un frère inconnu pour venir lui soutirer de l’argent mais c’est pas de chance vu qu’il n’en as pas.

Esteban le regarde surpris par cette annonce, c’est clair qu’il ne s’attendait pas à ça… Sincèrement, vous auriez fait comment quand un illustre inconnu déboule dans votre cabinet pour vous annoncer qu’il est votre frère.. vous voyez que c’est compliqué comme situation et Mathis n’est pas au bout de ses surprises quand il lui lance un monologue sensé au demeurant mais le timing n’était pas au point et il met un moment avant de tout assimiler. Il allait lui répondre bien sèchement quand il lui parle de son 2ème compte en banque… aie la Mathis change de couleur, la donne à changer

Il n’as pas le temps d’en dire plus car Esteban ne s’arrête pas là et sort du bureau pour aller prendre le portable de sa secrétaire, il pianote quelques secondes et lui met sous ses yeux le profil de Facebook de l’une de ses sœurs ainsi que les tests d’ADN qu’il a fait et qu’il avait oublié. Il regarde plusieurs fois le téléphone puis Esteban, ca commence à tourner. Il pose le téléphone sur la table et regarde droit dans les yeux Esteban

- Et moi si on m’avait dit que mon frère ne pourrait comprendre que balancer ce genre d’infos sans penser que ca peut être déstabilisant faut vraiment être con ! Il a dit ça sur le coup de la colère mais s’adoucit rapidement en regardant la tête d’Esteban, il s’assit sur sa chaise oui j’ai fait ce test mais j’ai jamais eu le courage d’ouvrir l’enveloppe. Alors j’ai un frère et deux petites sœurs ? Dit-il ému encore sous le choc de ces informations.

@Esteban Davis

Lui cracher tout cela à la figure n’était peut-être pas une bonne idée. Certaines personnes ont besoin d’un coup de pied au cul pour se remettre les yeux en face des trous et d’autres ont besoin d’être câlinés et chouchoutés. Je me suis dit que si moi je faisais partie de la première catégorie qu’il y avait des chances pour que Mathis penche lui aussi de ce côté. C’était un jeu de pile ou face avec une pièce truquée, je dois l’avouer, puisque j’aurais dû la lancer avant d’ouvrir la bouche et non après. J’attends donc sa première réaction et ne peux m’empêcher de sourire quand enfin il ouvre la bouche. Je le regarde reprendre place et sans cesser de sourire, je hoche de la tête.

Si je me fie aux amourettes de la plus vieille… bientôt oncle. Oncle Esteban, même moi je trouve que ça fait débile. Oncle Mathis… Ce n’est pas mieux.

Je reprends place et observe un court moment avant de soupirer. Ma voix est plus douce, plus soucieuse de ces sentiments, ces émotions, quand je reprends.

J’ai appris ton existence j’avais encore mes dents de bébé. Pour moi il n’y a rien de nouveau et je m’excuse d’avoir agi comme un petit con. Pour moi te rencontrer c’est un rêve qui devient réalité et j’avoue avoir agi avec égoïsme. Tes… parents… semblent avoir été de bons parents. Tu as eu de la chance. Si euuuh… s’il y a des choses que tu aimerais savoir sur notre mère je peux essayer de t’aider, mais elle a vite quitté nos vies. Pour ce qui est de nos sœurs… Si tu es végétarien ne le leur dit OK ? Putain elles sont chiantes avec ça.

Un truc me dit que cela va lui prendre un petit moment encore une fois pour remettre les morceaux de puzzle au bon endroit. Mais bon, j’ai tellement de trucs à lui dire que je vais dans tous les sens. J’aurai dû faire comme toutes les femmes de ce monde et me dresser une liste. Quoi ? Mes sœurs font ça pour tout et pour rien. Elles vont faire les courses ? Liste. Elles vont voir le doc ? Liste. Elles vont faire du lèche-vitrine ? Liste. Je ne savais même pas qu’on pouvait dresser une liste pour ne rien oublier de regarder pour les au cas où. Vous me voyez sortir ma liste de questions ? Ma liste de sujet à aborder ? J’aurai l’air franchement con même si, de ce côté, il semble que j’ai déjà frappé la cible.

Sérieusement… tu as envie de discuter ou tu préfères que je te laisse mon numéro de tél. pour quand tu auras envie de me connaitre ?

Je serais franchement déçu s’il me demandait de quitter son bureau maintenant, mais je ne vais pas forcer un lien dont il n’a que faire. Il a sa vie, ces hautes et ces bas. J’ai ma vie, mes hauts et mes bas. Je pourrais en savoir plus sur lui en fouillant le net, mais à quoi bon me faire mal avec toutes ces informations si je ne peux rien en faire ? Qu’est-ce que je peux en vouloir à notre mère d’avoir fait la conne, non, mais je vous jure. Toutes ces vies qu’elle a brisé. La sienne, la mienne, celle de Mathis, celles de nos sœurs, de nos grands-parents et celle de toutes les femmes à qui j’ai fait vivre l’enfer parce que je suis incapable de faire confiance.

On a au moins un truc en commun… Ni toi ni moi ne connaissons notre père…

Je rigole doucement comme si c’était une petite ressemblance insignifiante, ce qu’elle est de mon côté. Personnellement mon géniteur peut aller se faire voir.

Il est vrai qu’il s’est posé quelques fois la question de savoir pourquoi sa mère ou son père n’avait pas voulu de lui. Il a été adopté quand il était bébé et jusqu’à l’annonce de son père à l’adolescence, il était parti sur l’autoroute d’être le fruit des amours de Cole et Cece et savoir qu’il a été adopté il a préféré faire l’autruche et de rester avec les souvenirs qu’il avait … bonne ou mauvaise décision ca c’était son choix.

Encore sous le choc de toutes les révélations d’Esteban… enfin son demi-frère ca tourne encore dans sa tête et cela va tourner encore pendant quelques jours. Non seulement il a un frère mais également 2 sœurs et au dire d’Esteban, il va devenir oncle.

- Il va falloir t’y faire car tu es oncle, j’ai un fils de 3 ans dit-il dans un léger rire, il sort ton portable et lui montre la photo de son fils. Mathis soupire doucement et se passe une main dans les cheveux quand Esteban lui explique sa version et s’excuse d’avoir agi comme un con Mathis fait un signe de la main T’en fais pas, c’est oublié et je comprends tout à fait ta démarche et je pense que j’aurais agi de la même façon. Oui mes parents sont des personnes adorables et je serais ravi de te les présenter tout comme je serais ravi de rencontrer mes petites sœurs… eh non je ne suis pas végétarien. Au vu de son regard et de ses dires, ses 2 petites sœurs doivent lui en faire voir de toutes les couleurs, pour des personnes qui ont vécu avec des frères et sœurs ca doit les gonfler à la longue mais dans son cas c’est quelque chose qu’il a envie de vivre.

Mathis s’assit sur sa chaise et regarde attentivement Esteban, il avait remarqué une ressemblance mais depuis son annonce, il trouve qu’il lui ressemble de plus en plus, c’est totalement dingue cette histoire et il a hâte de la raconter à son père.

- Il est clair que je désire ton numéro et je désire en savoir plus sur notre famille il regarde sa montre J’ai un autre patient qui vas arriver mais ...il marque un temps tout en regardant Esteban puis sort de son bureau et va parler avec sa secrétaire et revient vers lui J’ai annulé mes rendez-vous de l’après-midi, on peut aller dans un pub pas très loin ou alors on fixe un de ses soirs, tu viens chez moi pour dîner avec ou sans nos sœurs, comme tu le souhaites Mathis a hésité avec le mot "nos"  ca lui fait tellement drôle de se dire que maintenant il a une fratrie. Il le scrute en attendant sa réponse.

- Oui c’est ça et d’un côté on est même pas sur qu’on a le même il semblerais que notre mère a eu beaucoup d’amants il ria doucement avant d’aller prendre sa veste sur le porte-manteaux et la montra à Esteban qui avait la même mais on a ca en commun c’est une de mes préférées c'est sûrement le hasard mais il aime savoir qu'ils ont déjà un point commun.

@Esteban Davis

Je lui ai fait du rentre-dedans solide et je suis agréablement surpris et fier qu’il n’ait pas explosé plus que cela. J’aurais mérité une claque sur la gueule et rien de moins. Il y a une petite flamme de fierté qui brule dans mon âme, une petite flamme qui vient de se prendre un coup sur la gueule, elle a dû tripler et rien de moins en apprenant que je suis un oncle. Ne pas pleurer, ne pas pleurer, NE PAS PLEURER. AU lieu de cela je lui explique mes raisons et m’excuse, mots qu’il repousse du revers de la main.

– Il est clair que je désire ton numéro et je désire en savoir plus sur notre famille.

Et moi j’aimerais bien connaitre le prénom de neveu.

Oui je suis encore collé sur cette information et alors ? Je suis heureux que la famille s’agrandisse. Heureux, mais déçu qu’il ait un autre patient. C’est la vie, on ne peut pas tous travailler quand ça nous plait et ou ça nous plait pour gagner notre pain et notre beure. Une déception qui ne dure pas longtemps puisqu’il revient avec une offre que je ne peux pas refuser. À cela il ajoute que nous avons un deuxième point en commun, soit la veste de cuir. Cette mise au point me fait rigoler. J’ai une autre veste, celle des HH, veste que je ne mets pas tout le temps. Je devrais, si je ne la porte pas ce n’est pas parce que j’ai honte, se serait con après avoir fait tout ce que j’ai dû faire pour y être accepter. Non, je ne la porte pas lorsque j’ai des rendez-vous de ce genre surtout si je ne sais rien de mes vis-à-vis. Avec le métier que je fais, être low profile est un moyen de survie.

D’ici la fin de la journée, on devrait avoir trouvé au moins 3 ou 4 autres points communs.

Je me lève pour le suivre hors du bureau, mais au lieu de prendre tout de suite les escaliers, je fais un petit arrêt au bureau de l’assistante. Sans un mot, je prends l’un de ces Post-its, j’y écris mon prénom et mon tél., puis je le recolle sur le bord de son clavier. Tout cela accompagné d’un petit clin d’œil. On ne sait jamais, elle a peut-être envie de se faire plaisir, non ?

Après toi mon frère, je te suis, montre-moi ou tu vas pour prendre un verre.

Je suis curieux, certes, mais pas assez curieux pour avoir déjà cherché toutes ces informations avant de le rencontrer. J’en sais beaucoup, mais je me suis laissé une grande zone de mystère pour me laisser le plaisir de le découvrir. Le découvrir lui et… mon neveu…

Tu… tu crois que je pourrais rencontrer le petit toi euuuh… bientôt ?

La famille s’est sacrée. Je n’ai pas d’enfants, pas de conjointe, officiellement, mais la famille s’est sacrée. J’en ai maintenant deux et cela me rend très heureux. La biologique s’agrandit lentement. Si je sais que les Hounds ne me laisseront jamais tomber, j’ai peur d’en espérer autant de ma famille biologique. Nan, je ne peux pas commencer cette nouvelle aventure avec des pensées négatives, ce n’est pas très cool pour lui. Toutefois, quelque chose me dit que bientôt il y aura un énorme obstacle qui va nous tomber dessus, lui et moi et que cela va perturber notre lien. Pour le mieux ? Pour le pire ? Ça reste à voir.

Il a un frère enfin une famille, sa mère adoptive n’as jamais pu porter un enfant et après son adoption, il n’ont pas voulu ou pu en adopter un autre. Mathis n’as jamais ressenti un manque et n’as jamais été jaloux de ses copains qui avaient des frères ou des sœurs. Il était très bien comme fils unique.

Aujourd’hui, tout est différent avec la venue d’Esteban, il a hâte de le connaître et de connaître ses demi-sœurs. Son demi-frère a fait une entrée plutôt fracassante mais cela a beaucoup plus à Mathis, cela prouve qu’Esteban sait ce qu’il veut et va droit au but. Il y a beaucoup de choses à encaisser autant d’un côté que de l’autre et l’une d’elle et que Mathis et Esteban vont être prochainement oncle. Il sourit à cette information et lui annonce qu’il l’est déjà vu que Mathis est papa et ca a l’air de lui faire plaisir car son visage s’est illuminé

- Il s’appelle Jérémy et voici une photo tout en prenant son téléphone et lui montra une photo de son fils qui avait été prise quand il l’as eu la semaine dernière. C’est un joli petit garçon au yeux bleus comme lui et ses cheveux sont châtains clairs, il se plaît à dire que c’est un joli mélange entre son ex et lui, bien que elle enfin ses beaux-parents disent qu’il ressemble à leur fille.

Les deux hommes sont avides d’en connaître d’avantage l’un sur l’autre mais le moment est mal choisi enfin pour Mathis car il a d’autres patients à voir, mais la curiosité l’emporte et sort de son bureau pour parler à son assistante et lui demander d’annuler ses rv puis il revint vers Esteban et lui dit qu’il est libre pour le reste de l’après-midi et qu’ils peuvent aller boire un verre dans un pub qui se trouve pas très loin. Il enlève sa blouse, enfile sa veste en cuir et dit à Esteban qu’ils ont déjà un point commun il porte la même veste. Il ne connaît pas l’attachement de son demi-frère pour cette veste, pour Mathis c’est sa veste préférée.

Alors qu’ils sortent de son bureau et qu’ils passent devant le bureau de son assistante, il voit Esteban faire 3 pas en arrière prendre un post-il et noter son numéro de téléphone et le lui donner en lui faisant un clin d’oeil.

- Tu perds pas le nord toi, mon assistante est très jolie mais je suis navré de t’apprendre qu’elle aime les femmes et elle va bientôt se marier tout en lui donnant une tape dans le dos et en riant. Encore un point commun, il aime également les jolies femmes même si depuis quelques jours, une jeune femme prend de plus en plus de place.

Ils marchent quelques mètres et arrivent au pub et s’installèrent à une table.

- Je l’ai que un week-end par mois, la prochaine fois c’est le mois prochain et on peut se faire une sortie au parc tous les 3 ? Mais ne m’en veux pas si je te présente comme un ami, mon ex est casse-couille et elle commence doucement à me faire confiance, si je lui dis que j’ai retrouvé mon demi-frère, elle ne vas rien comprendre et vas m’emmerder. Mathis soupira et fit un signe de la main au serveur pour qu’il vienne prendre leur commande. Et toi ? Mise à part draguer mon assistante, une femme ? Une copine … ou plusieurs tout en lui faisant un clin d’oeil complice.

@Esteban Davis

Connaitre ce qui me pend au bout du nez me ferait faire reculer de plusieurs pas. Je ne le sais pas encore, mais une partit de ma famille biologique et ne marchera jamais dans le même sens que ma famille adoptive. Combien de temps avant qu’il s’en rendre compte ? Avant que je m’en rende compte ? Y aura-t-il un terrain commun ? Une parcelle de paix telle le no man lands entre les deux Corée ? Un endroit où on va se regarder, fusil en main, se demandant qui laissera la première balle naviguer vers l’autre. Je sais, je sais, nous allons traverser la rivière une fois devant le pont, cela ne sert à rien d’envisager le pire maintenant. Toutefois, je ne suis pas une autruche et je n’aime pas faire semblant. Je sais que mes doigts vont pianoter mes claviers jusqu’à trouver ou, quand, comment, qui ou pourquoi mon instinct me dit qu’une ombre vient vers nous. On n’est jamais trop prudent. Cependant… Une journée à la fois.

– Il s’appelle Jérémy et voici une photo

Une journée à la fois parce que ce petit bout de chou en vaut la peine. L’assistante aussi en vaut la peine, pour une autre raison bien sûr. Lui laisser mon numéro de téléphone me semble donc être une très bonne idée. La pique de mon frère me fait rigoler, puis hausser les épaules en apprenant que je n’ai aucune chance due à sa préférence pour le même sexe. Je lui réponds un petit < on ne sait jamais >, puis poursuis ma route à ces côtés tout en rigolant avec lui.

Un week-end sur 3 seulement ?

J’ai entendu toute l’explication et je ne vais pas tout lui répéter mot par mot.

Casse couille hum ?

Ohhhhhhhhhhhhhhhh la pauvre, si elle savait… Si Mathis savait… J’étais sur le point de lui donner quelques indices sur mes capacités à trouver des informations pouvant faire chanter son ex quand il reprend la parole pour me poser une simple question. Une question suivie d’un clin d’œil moqué ? C’est moi ou le bougre se fout de ma gueule ?

Officiellement ou officieusement ?

La question se pose non ?

Je suis un homme célibataire qui s’amuse à chasser dans plusieurs poulaillers différents. Je couche et jette juste parce que je le peux. Toutefois, il y a bel et bien une lumière au bout du tunnel. Elle se prénomme Victoria.

Assis depuis peu a l’une des tables de l’établissement, je passe commande, une bière et une entrer de nachos, laisse Mathis commande ce qu’il souhaite et une fois de nouveau seuls je poursuis.

Elle est trop bien pour moi, mais je me suis dit que si je n’essaie pas, je n’obtiendrais rien. Disons que, je ne suis pas homme à laisser filer la perle rare facilement. Puis, en parlant de perle rare… Si tu as besoin d’aide avec ton ex-femme, je peux peut-être aider.

Mon regard fixé au sien, je le soutiens un court moment, réfléchissant à ce que je peux lui dire et ce que je dois éviter de dévoiler avant de reprendre la parole.

Je peux trouver des informations compromettantes pour faire pencher la balance en ta faveur au besoin.

Cela devrait être suffisant pour lui permettre de comprendre ce que j’insinue. Caméra… enregistrement audio… peu importe, je trouve quand je veux ou dois trouver.