Emin 1 // A quelque chose malheur est bon ?

Cheffe, H - 40 minutes. Je relève les yeux, fronçant les sourcils pour couvrir Miles d'un regard froid et concentré. Il fait la moue et ouvre les mains, l'air de dire "je contrôle pas le temps" et je souris avant de fignoler la décoration de cette mini tarte au citron que j'avais entre les mains. Une touche de feuille d'or, qui ne sert à rien si ce n'est à faire chic et je pousse un petit soupir.

J'ai été missionnée pour superviser l'installation du buffet au sein de ce casino et j'entends que ma mission se déroule sans accro. Ma tâche principale est de cuisiner ce buffet de desserts évidemment mais aussi de créer des liens entre le casino et notre restaurant, La Gourmandise. J'ai donc passé des heures en cuisine, préparant avec amour et minutie un magnifique assortiment de mignardises délicates et variées. L'idée est maintenant de ferrer quelques richissimes clients pour leur faire gouter la cuisine de notre étoilé.

La réception va bientôt commencer, et je dois y être présente, mais avant pour me préparer, j'ai besoin de me ressourcer. Je me dirige donc vers la suite qui m'a été attribuée, impatiente de prendre une douche revigorante pour me rafraîchir après cette journée bien remplie. J'y entre en étant clairement étonnée de trouver des produits masculins. Pensaient ils que Grayson serait présent? Vont ils en être déçus? Je ne sais pas trop...

L'eau chaude caresse ma peau, dissipant la fatigue accumulée. Chaque goutte qui glisse le long de mon corps efface le stress, et je me laisse envahir par une sensation de bien-être. Les pensées tumultueuses s'apaisent, et je profite de l'instant présent, connectée à l'onde revitalisante qui m'entoure. Après quelques précieux instants sous la douche, me lavant avec un gel douche à la senteur masculine et diablement plaisante, je m'enveloppe dans une serviette moelleuse et quitte la salle de bains, prête à me préparer pour la réception. Mon cœur palpite d'excitation à l'idée de présenter le buffet magnifique que j'ai créé. Ma robe est étendue sur le lit, mes talons soigneusement posés sur le sol.

Alors que je m'apprête à enfiler ma tenue, ma lingerie tout juste revêtue, la porte s'ouvre subitement. Mon souffle se fige, et je tourne instinctivement la tête pour voir qui vient de faire irruption dans la pièce. Je ne le connais pas. Je me retrouve saisie dans une situation inattendue, prise au dépourvu. Une vague d'embarras me submerge alors que je me tiens là, seulement vêtue de mes dessous, ma robe de soirée soigneusement étendue sur ce lit anonyme. Mon visage s'empourpre et mes pensées s'embrouillent, cherchant désespérément les mots qui pourraient expliquer cette confusion. -"Pardon... je ne suis pas encore tout à fait prête." Sauf que... à y regarder de plus près, il ne semblait pas du tout s'attendre à me trouver ici. Donc c'est qu'il ne venait pas me chercher? Je regarde autour de moi, lèvre happée entre mes dents et je réalise... qu'il n'y a pas que les affaires de toilettes... dans cette suite. En fait... elle est clairement occupée. Je ferme un instant les yeux, mortifiée et quand je les rouvre, c'est pour me trouver face à cet inconnu, et à ses fossettes insensées. -"Ohlalala je suis désolée. C'est votre chambre c'est ça?" Je me maudis intérieurement de ne pas avoir été plus attentive et me retrouve extrêmement gênée. Heureusement que j'ai au moins enfilé, un ensemble sage.

Aujourd’hui c’est un peu l’effervescence dans le casino. Je crois qu’un gros truc se prépare. Le casino est petit et c’est compliqué de me concentrer à une table de poker, d’ailleurs je n’ai pas envie. L’espace d’un instant je me dis que ce serait le moment le plus délicieux pour aller embêter la princesse De Quelen avant de me dire qu’elle va encore plus me fusiller de son regard de déesse… C’est dur d’adorer les sourires d’une femme qui en donne si peu… Je me rends donc à la piscine. Je m’installe avec un mojito sans alcool histoire de profiter du gout et de la saveur sans avoir à souffrir des effets de l’alcool. Je me détends et regarde-le peu de personne présente ici. Une nymphette avec un string, surmaquillée et bourrée de Botox fait la belle et prend des photos de son cul aidé par un puceau qui la dévore avec des yeux pleins d’amour… Encore un con qui va réaliser un jour qu’il est manipulé et qu’il aime à sens unique. Je détourne le regard la laissant à ses enfantillages alors que je capte le regard d’une ado. Elle est visiblement avec sa mère qui est occupée à téléphoner derrière ses immenses lunettes noires et son chapeau démesurément grand. J’ai presque envie de pouffer de rire en l’imaginant avec un sombrero. L’ado a les bras croisés et semble bouder. Pas de téléphone ? C’est rare. Je la regarde lui faisant un sourire, je fais apparaitre une carte dans ma main. Je fais une moue surprise avant de poser la carte sur la petite table proche de moi et fais apparaitre de ma main une nouvelle carte surjouant la surprise. Elle m’adresse un sourire tout en détournant le regard. Elle est amusée mais d’un autre côté elle boude. Elle ne peut pas sourire la pauvre puce… Je me lève et plonge, aspergeant volontairement la bimbo instagram qui peste et retourne se maquiller. Elle semble dire au mec que je fais chier et de me gérer. Il approche et me parle et je lui réponds en Gallois histoire de le mettre dans l’embarras. Je sors de la piscine et quand la Bimbo revient. Hop une bombe. Elle est trempée et sa séance photo est foutue. L’ado éclate de rire et se remet à bouder. Je prends ma serviette avec mon éternel sourire de casseur de couilles et me sèche avant de partir. Quand je passe devant le mec je lui lance un sourire éblouissant et lui dit alors dans un Anglais parfait.

« Merci et bonne journée monsieur »

Je m’en vais sourire de braquer aux lèvres et abdos exhibés **THE NUDE** je me rends à la chambre d’hôtel que je garde en permanence déverrouillée. Je n’ai rien de valeur à conserver et je me moque qu’on entre ou sorte de chez moi. Ce n’est pas vraiment chez moi non plus, c’est une chambre ma disposition mais je n’aime pas l’idée d’avoir des choses à perdre ou qu’on pourrait me voler chez moi. Donc ne pas avoir de chez soi c’est plutôt pratique en fin de compte. Je rentre et me retrouve alors derrière une jeune femme très belle en sous vêtements. Je la regarde un instant un peu éberlué par cette charmante apparition et sourit quand elle me remarque et s’excuse de ne pas être prête avant de réaliser qu’elle est dans la mauvaise chambre et de s’excuser en s’affichant en sous-vêtements à mon regard. Mon sourire s’agrandît et je balance ma serviette pour rester torse nu devant elle m’exhibant ouvertement à son regard.

« C’est ça… Vous enlevez le reste toute seule ou vous désirez que je le fasse moi-même ? »

Mon sourire s’agrandit et mes yeux brillent de malice. Je plaisante ouvertement et je ne fais rien pour le cacher. Il vaut mieux un bon fou rire plutôt qu’un malaise non ? Et puis imaginez qu’elle me dise oui ? J’adore déshabiller les jolies filles moi. Par contre je trouve étrange que la princesse De Quelen m’envoie des dames en sous-vêtement dans ma chambre… Est-ce que je devrais l’appeler et la gronder très fort ? Mmmmm ce serait délicieux qu’elle soit forcée de me présenter des excuses mais elle risque de moins sourire encore… Cruel dilemme. Je souris à la jolie dame et lui dit.

« Pardon où sont mes manières. Je vous offre un verre avant de vous déshabiller ou vous préférez qu’on passe directement au vif du sujet ? »

Je me tiens là, debout, totalement sous le choc de l'intrusion de cet Appolon. Prise en flagrant délit de confusion, et maintenant, je me trouve face à un homme incroyablement séduisant, torse nu, qui ne semble pas du tout gêné par ma présence en sous-vêtements. Mon cœur s'emballe alors que je réalise que je suis entrée dans la mauvaise chambre d'hôtel. Comment ai-je pu faire une telle erreur ? C'est du délire... Et je voudrais pouvoir rentrer sous terre pour m'y dissimuler.

Il me regarde, un sourire malicieux aux lèvres, et sa réplique pleine d'audace ne fait que renforcer mon embarras. "C’est ça… Vous enlevez le reste toute seule ou vous désirez que je le fasse moi-même ?" sa voix résonne dans la pièce, taquine et pleine d'humour. Mon visage vire à l'écarlate et je bafouille, essayant de trouver mes mots dans cette situation des plus inattendues. -"Oh non, je... je suis vraiment désolée, je... je suis dans la mauvaise chambre, je devais me changer rapidement pour le... pour le buffet" je m'excuse rapidement, me tournant légèrement pour cacher mon embarras.

Son rire léger résonne dans la pièce, et je réalise qu'il ne me juge pas du tout mais qu'au contraire la situation a l'air de beaucoup l'amusé. Sa serviette valse et j'ai un petit instant de flottement, pendant lequel j'oublie totalement de le regarder dans les yeux. Quand je le fait enfin pour le regarder, je marmonne un. -"Je vous prie de m'excuser, c'était totalement involontaire," me maudissant intérieurement pour ma précipitation. La suite me tire un petit hoquet et un couinement mi amusé, mi outré. -"Je non... je ne bois pas de verre." Oh merde... mais non ! Je rougis de plus belle.

Son attitude décontractée et sa gentillesse me rassurent un peu, et je me permets enfin de sourire, même si c'est timidement. -"Je ne vais pas non plus vous proposer de me déshabiller. Dans le moment ça n'aurait pas le moindre intérêt. J'ai bien trop peu de choses sur moi." Je tente l'humour, léger, sur le même ton. Mais ma voix un peu tremblotante et la façon dont je me tiens pour dissimuler en partie ma quasi nudité, me retire pas mal de ma crédibilité. -"Si vous permettez je vais finir... de... de m'habiller... je ne peux pas... sortir comme ça dans le couloir." dis-je en me dirigeant rapidement vers le lit et ma robe, espérant que je pourrais m'éclipser de cette situation embarrassante au plus vite.

Je récupère la robe de soirée, les mains un peu tremblante, mais je l'enfile pourtant rapidement. Une petite tenue globalement sans prétention au regard des atours que j'ai pu entrapercevoir dans certains salons. Mais qu'importe, le luxe et l'apparat ça n'a que peu d'attraits à mes yeux. Je n'y trouve mon compte qu'en temps qu'employé, au service de la gourmandise. Sinon je préfère largement un short en jean et un débardeur, les cheveux en vrac, prête pour une virée dans la nature. Petit haussement d'épaule et je me mets à me tortiller pour remonter ma fermeture éclair. -"Je peux abuser et achever de me coiffer et de me maquiller ?" Je lui adresse mon plus beau regard de chat potté, abusant clairement de sa patience, mais n'ayant pas tellement le temps de faire autrement. -"Et en échange je vous invite à profiter des merveilles que j'ai préparé ?" Si c'est un client du casino il est surement déjà convié... mais je n'ai pas tellement d'autre argument sous la main.

Résumons la situation, je viens de rentrer dans ma suite et je trouve une femme en sous vêtements et d’ailleurs je comprends rapidement que la dame n’est pas ici volontairement dans le style de femmes que l’établissement louerait pour le plaisir et la détente de certains clients. C’est un peu répugnant mais ça se fait… En tout cas elle s’est véritablement trompée si j’en crois son joli visage tout empourpré de gêne et moi vilain garnement qui s’empresse de rajouter à son malaise avec délice. Je suis véritablement détestable. Elle se retourne et je plaisante encore alors que je retire ma serviette d’un geste théâtral. Elle s’excuse encore et encore. La pauvre, je vais d’ailleurs baisser légèrement le curseur sinon dans deux minutes elle portera plainte pour harcèlement sexuel… Elle refuse le verre et s’empresse de vouloir se rhabiller et je décide de m’arrêter là et de lui tourner le dos pour me rendre au frigo pour une bouteille d’eau alors qu’elle m’explique qu’elle va finir de s’habiller et qu’elle ne pas sortir comme ça dans le couloir. Je souris et me mord la lèvre pour ne pas rire. Lui tournant le dos j’ouvre ma bouteille et bois avant de dire un sourire un lèvre sans la regarder.

« Habillez vous, prenez votre temps je viens de me tourner »

Je l’entends bouger des affaires et j’attends qu’elle recommence à parler pour me tourner et contempler la robe qu’elle a décidé d’enfiler elle se tortille pour tenter de fermer la fermeture éclaire et approchant d’elle je lui fais signe de se tourner et achève de la lui remettre en place avant qu’elle ne se tourne en me mettant un regard de chat potté pour prendre temps de finir de s’arranger. Je la regarde en faisant une moue peu convaincu comme si j’analysais son visage du regard.

« Honnêtement vous êtes déjà parfaite le maquillage sera futile mais ma curiosité l’emporte sur le reste, qu’avez vous préparé ? »

Curiosité quand tu nous tiens… Je crois que j’ai envie de savoir pourquoi elle est ici ? A vrai dire je crois qu’elle doit être stressée pour ne pas avoir vue mes affaires ici. Mais bon ça peut arriver surtout si elle avait pris l’habitude de se changer ici. En tout cas ça pose un vrai soucis de sécurité, je vais en parler à Mme de Quelen… Et peut être faire un scandale ? Non, elle est bien trop jolie pour que je cherche à la mettre en colère et puis je n’ai rien de valeur ici alors… A vrai dire la suite pourrait bruler entièrement que je m’en taperais je n’ai rien d’important sur moi. En tout cas j’attends l’explication de la dame afin de me décider si je décide de lui octroyer plus de temps ici afin de profiter des « merveilles qu’elle préparé » pour citer ses propres mots…

Situation ubuesque que j'ai provoqué sans le vouloir par mon étourderie. Je le laisse remonter la fermeture de ma robe, me mordant la lèvre inférieure quand ses doigts glissent sur ma peau. -"Je vous remercie du compliment, mais je me dois d'être impeccable." Parce que ça fait partie du boulot, de promouvoir l' excellence de la gourmandise. -"Je suis en charge du buffet de mignardises sucrées de la soirée du casino, pour mon patron et notre restaurant." On le sent que ça me met la pression ?

Je pense que oui, parce que ma voix tremble un peu, alors que je rejoins la salle de bain et remonte soigneusement mes cheveux en chignon. Sophistiqué, loin de ce que je porte habituellement, mais il faut ce qu'il faut. Alors que je m'applique à mettre la dernière touche à mon maquillage, je jette un petit coup d'oeil au jeune homme. Il a un sourire étourdissant, qui creuse des fossettes délicieuses au coin de sa mâchoire et je crois que ça me fait légèrement trembler les mains. A moins que ce soit le fait de me dire qu'il serait entré deux minutes plus tôt, il me trouvait nue.

Sa curiosité semble avoir été piquée par mon allusion aux "merveilles que j'ai préparées" en tout cas il me laisse le temps de me préparer. Mon esprit vagabonde, se demandant comment va se dérouler cette soirée et si je serais à la hauteur. D'un point de vue culinaire, je n'ai pas de doute, je suis douée, en revanche socialiser, sourire, vanter les mérites de la gourmandise... je préfère quand le boss est là pour le faire. J'achève mon maquillage avec soin, me sentant à la fois curieuse et nerveuse à l'idée de partager mes créations.

Une fois prête, je me tourne vers lui, un sourire timide aux lèvres, cherchant son regard. "Honnêtement, je suis sincèrement désolée de m'être ainsi imposée et je serais vraiment contente que vous veniez profiter du buffet." Mes mots trahissent un peu de nervosité, mais je retrouve un peu de mon assurance, maintenant que je suis prête. -"Si vous êtes client de l'hotel, vous en avez peut être entendu parler?" J'espère, sinon c'est que la promotion de l'évènement n'a pas été au top. Si c'est le cas, je vais devoir aller attirer les clients en m'imposant d'aller d'une salle à l'autre et je n'ai vraiment pas envie de ça.

Peut être que Liv pourrait s'en charger? Elle m'a accueilli avec beaucoup de bienveillance et je suppose que c'est plus dans ses prérogatives que dans les miennes? Je ne peux pas m'empêcher de laisser errer les yeux sur sa silhouette avant de rougir et de les relever pour balbutier. -"En revanche pas dans cette tenue, mes pâtisseries sont sensées être au centre de l'attention." Foutue spontanéité... je me tire une jolie balle dans le pied... toute seule comme une grande.

Et moi qui pensais que c’était mon jour de chance quand une jeune femme très belle m’attendait en sous-vêtements dans ma chambre… Bon, j'avoue les hôtels et leurs directions, c'est parfois étrange. Combien de fois, on m’a fait monter des Call-girls juste histoire de me « faire plaisir » ou des fois des concurrents ont joué à me fatiguer la veille d’une partie. Il s’avère que j’ai rapidement compris que cette jeune femme était là par mégarde et j’avoue que cruellement, je m’amuse de son trouble. Mais avouez que c’est vraiment tentant de le faire non ? Mais elle me demande de l’aide et en plus, elle m’explique la raison de son stress montant. Ainsi, je décide de cesser mon petit jeu de déstabilisation histoire de la laisser retomber en pression. Elle va siffler comme une cocotte minute sinon… Ainsi donc elle est cuisinière ou pâtissière et il va se dérouler un évènement ici avec un buffet… ça ressemble à une soirée parfaite ça, une jolie femme que j’ai vue à moitié nue et de la nourriture exquise… Délectable… Je l’aide à enfiler sa robe et la questionne sur cette soirée quand une fois fini, elle se tourne vers moi. Elle s’excuse encore de son erreur et m’invite à déguster le buffet. Je souris amusé avant de lui répondre.

« Je n’en avais pas entendu parler et j’aurais sans doute déclaré que vous avoir vu dans une tenue intime et ravissante aurait suffi à ce que je vous pardonne votre méprise, mais j’accepte votre invitation même si votre offre déséquilibre notre échange. »

Un petit sourire charmeur sur le visage, je lui lance pour la taquiner et essayer de la détendre.

« Serions-nous égalité en termes d’échange si vous pouviez me voir en sous-vêtement ? »

Petite boutade histoire de voir si je peux lui arracher un petit sourire. Je suis déjà torse nu alors, on va dire qu'à moins qu’elle soit totalement dingue des cuisses des hommes il n’y a pas grand intérêt à ce que je me déshabille plus encore. Elle regarde mon corps et rougit avant de me faire remarquer qu’elle me trouve plus intéressant que ses pâtisseries si je viens torse nu. Je me mets à rire et la regarde dans les yeux.

« Ma chère, j’aurais préféré entendre cette phrase quand vous ne portiez pas de robe… Vous l’arracher maintenant vous mettrait très en retard et dans une position fâcheuse professionnellement parlant… »

Un sourire charmeur plus tard, je m’écarte de son passage pour l’inviter à filer.

« Je vous laisse partir devant, je vais enfiler quelque chose de plus… Acceptable en société et je vous y retrouve ? »

Si elle reste là 5 secondes de plus, je lui arrache sa robe… C’est mieux qu’elle y aille et que je me détende un peu. Mais bon, il faut me comprendre, je suis un homme sensible et une jeune femme magnifique m’attendait en sous-vêtement dans ma chambre… J’ai presque cru que c’était le plus beau jour de ma vie…

Il propose de nous mettre à égalité en se dévoilant en sous vêtement et je rougis je le crains jusqu'à la racine des cheveux. -"Non mais non mais c'est bien..." Ok la phrase la moins cohérente de mon stock. Mais ce n'est pas non plus tous les jours qu'on se retrouve dans une situation aussi dingue. Je couine en réalisant que je lui dis ensuite que son torse éclipserait mes pâtisseries et je ferme les yeux en me mordant la lèvre inférieure, mortifiée.

L'image qu'il évoque en parlant de ma robe ne m'aide pas du tout à reprendre pied, mais heureusement il me libère de son aura en m'invitant à reprendre le cours de ma soirée. -"Encore une fois, je suis désolée." Un dernier sourire et je m'enligne sur la porte de sa chambre, après avoir récupéré mes quelques affaires. Je sors dans le couloir et croise le regard de Liv de Quelen. Un regard que je ne lui connaissais pas... Glacial, courroucé? Je ne saurais trop dire mais je baisse la tête, soudainement encore plus mal à l'aise. Je vais refermer la porte mais elle m'adresse la parole avant que ce soit fait. Je pensais prévenir la clientèle de l'hotel de la présence de ton buffet mais manifestement tu t'en charge à ta manière. Pourquoi je me sens hyper mal à l'aise? Sa voix vibre comme une espèce de blizzard. -"Je me suis trompée... trom... trompée de chambre." Oui... sans aucun doute ! Cette froideur me serre la gorge et je n'ai pas le temps de répondre qu'elle a fait volte face pour partir à vive allure vers le fond du couloir. Je referme la porte le plus doucement possible, espérant qu'il n'ait pas entendu, ou en tout cas que je n'ai pas foutu le bordel entre eux? Je n'en sais rien ! C'est foutrement stressant.

Je prends l'autre côté du couloir et me dirige vers le salon mis à notre disposition. Je dépose mes affaires entre les bras d'un membre de l'équipe et j'essaie de me recomposer une expression sereine en allant me laver les mains. Me placer derrière mon buffet, sourire, parler de la Gourmandise, en faire la promotion, raconter ce qui m'a amené à créer telle ou telle association. Je peux le faire... mieux, je suis douée, pour le faire ! Alors pourquoi je me sens si mal ? Je relève la tête et croise les prunelles incendiaires de la responsable de la sécurité. Manifestement elle a plus envie de m'étrangler que de gouter à mes petites mignardises... Merde... merde... merde. Qu'est ce que j'ai fait ? Je dois lui dire que... que je l'ai vu torse nu mais que c'est tout ? Enfin j'étais presque nue... mais c'était pas fait exprès... Merde ! Je suis figée comme une idiote et une dame approche. Une personne de quoi 80 ans ? Au moins... on dirait qu'elle va se briser si on lui souffle dessus. -"Ravie de vous accueillir, n'hésitez pas à gouter, je répondrais avec plaisir à la moindre de vos questions."

Okay je suis un affreux jojo à lui faire subir ce genre de choses. Je sais qu’elle est timide et au lieu de l’aider, j'enfonce un peu le clou. Bon en même temps, c'est frustrant de débarquer chez soi et de trouver une jolie femme en sous-vêtements et de devoir rester sage parce que ce n’est pas la raison de sa venue… Mais avant qu’elle ne hurle au harcèlement sexuel, je change de ton et décide de le tourner à la plaisanterie tout en l’accablant de sourires charmeurs et sans plus faire aucune allusion au sex. Je décide finalement de la libérer et lui promet de passer la voir pour déguster ce buffet qu’elle a préparé. Erin sort et j’entends alors sa Majesté passer un savon glacial à la jolie pâtissière nudiste. Je souris, me retenant de pouffer de rire. Liv de Quelen serait-elle jalouse ? Amusant… La jolie Erin s’excuse et file. Je passe la tête au travers de la porte et regarde Liv qui me foudroie également du regard. Mon sourire s’agrandit et je lui envoie un baiser avant de filer pour m’habiller.

New Look

Me voici quittant alors ma chambre dans ce costume que je trouve d’un gout certain. Oui, je déteste les costumes noirs sans fantaisies et même s’il m’arrive d’en porter, je dois avouer que j’aime la couleur. Je m’avance et trouve la salle constellée de personnes goutant les créations de la pâtissière nudiste sous le regard assassin et glacial de sa majesté. Ohhh, dois-je exciter davantage la bête en furie ou incommoder la timide pâtissière nudiste par ma présence et la désigner comme proie de son altesse ? Je choisis le 3eme choix… Avec un sourire charmeur je m’approche de la pâtissière qui parle à une vieille dame et m’excuse en pinçant une pâtisserie entre mon index et mon pouce. Je la porte à mes lèvres et mords dedans avec extase. Texture, gout, saveur… Tout est parfait. Equilibré et divin.

« C’est un délice, je crois que ça va m’aider à calmer le démon… Permettez ? »

Je chaparde l’assiette, laissant la pâtissière toute seule face à la dame et m’avance vers sa majesté dont je suis incapable de décrire le regard. Je me plante devant elle et lui laisse l’assiette dans les mains. Je prends une pâtisserie en souriant et la lui avance vers les lèvres.

« Ce regard assassin n’est pas celui que je préfère voir sur votre beau visage majesté… »

Sourire charmeur et je ramène la pâtisserie à moi et mords dedans avant de sourire à Liv.

« Et il est de bon ton de gouter et si on aime de féliciter les pâtissières maladroites qui en plus d’être stressées se sont retrouvées à demie nue face à un homme par maladresse… Ce serait cruel de l’accabler de ce regard assassin non ? Vos sourires sont plus savoureux que vos regards de tueuse… »

Je m’échappe et m’approche d’Erin avec un sourire.

« J’ai nourri la bête, si elle me balance l’assiette à la tête, merci de me prévenir que je m’écarte. Un traumatisme crânien n’est pas ma chose favorite… »

J'ai fait une connerie, j'ai fait une méga connerie, ça tourne en boucle dans ma tête, même quand j'essaie de me concentrer sur le buffet et les clients autour. Elle me regarde comme si elle allait mettre ma tête au bout d'une pique et je me sens de plus en plus tétanisée. La petite grand-mère qui s'avance et une distraction parfaite et j'engage la conversation alors que l'apollon revient, habillé cette fois, mais toujours avec ce sourire ravageur.

Je me contente d'ouvrir grand les yeux alors qu'il parle de calmer le dragon en s'extasiant au passage sur ma préparation. Je hoche doucement la tête et tente de rester concentrée sur les questions de la dame âgée, sans pouvoir m'empêcher de suivre sa progression du coin de l'oeil. Il rejoint Liv de Quelen et je ne peux pas entendre leur conversation, en plus il me cache la dame, impossible de savoir si elle se radoucit ou non.

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Je pourrais bouger, quitter sa trajectoire et la pièce par la même occasion, pourtant je reste là à le foudroyer de mon regard le plus imperméable. Il me tend son assiette que j'attrape instinctivement. L'éducation... parfois c'est agaçant. Il tend une pâtisserie vers ma bouche, mais je me contente de pencher légèrement la tête sur le côté en l'écoutant. -"Me feriez vous la morale monsieur Powell ?" Il fait marche arrière et croque dans la mignardises avec son sourire gourmand et charmeur qui me tire un petit frisson que je masque pourtant.

Il reprend la parole et je suis obligée de me mordre l'intérieur de la joue pour ne pas sourire. Il a une façon toute particulière de présenter les choses que je dois l'avouer m'amuse assez follement. -"Je ne crois pas être aussi sensible que vous aux charmes de la pâtisserie, mais je me ferais une joie de la féliciter pour son sens de l'accueil." Mes yeux se plissent un peu, mon menton s'élève une seconde et et je pousse un petit soupir avant de poser l'assiette à côté de moi sans y toucher. Jalouse ? Oui... mais je préfèrerais m'arracher la langue que l'avouer. Et de toute manière le voilà qui s'échappe déjà rejoindre la rouquine.

Quand il vient me rejoindre, je jette un petit coup d'oeil à la brune au regard de glace et je tente de sourire, mais je la vois qui approche. -"Oh merde... pas d'assiette mais... dragon en vue." J'ai une petite grimace navrée et je ferme une seconde les yeux avant de m'avancer vers elle. -"Merci beaucoup Liv de nous permettre de proposer ce buffet aux clients du Seven Mile." Elle me remercie de la tête et me signale qu'elle transmettra mes remerciements aux propriétaires des lieux, juste avant de s'avancer tout près d'Emrys pour lever la main, essuyer de son doigt une trace de sucre glace et le porter à ses lèvres pour le sucer d'une façon à la fois discrète et terriblement suggestive et sexy. -"Nettement mieux comme ça pour jouer de votre sourire et charmer la patissière." Je l'entends et je sursaute et je rougis, alors qu'elle a tourné les talons et que je plonge un regard navré dans celui de mon vis à vis. "Rohlala mais quel bazar j'ai mis ! Je suis désolée une fois encore."

Ainsi donc son altesse est à la fois totalement fan de mon humour et de ma manière de parler ? Je suis sans doute un peu idiot mais il faudrait être aveugle pour ne pas être capable de lire dans les yeux d’un vert étourdissant cette somptueuse jeune femme. Est-ce que j’oserai mentir effrontément en essayant de me faire croire que je ne suis pas sensible à ses charmes ? Non en aucune manière. Cependant, je ne suis pas adepte du marquage de territoire ni des crises de possessivité. Parce que l’amour, la fidélité… Je n’y crois en aucune manière désormais. Trouver sa petite amie quelques jours avant le mariage au lit avec votre témoin et meilleur ami… ça vous détend sur le sujet. Je n’appartiens qu’à moi-même et si j’avoue que j’adore attiser son intérêt, je dois avouer que je ne suis pas certain d’aimer qu’elle me considère comme acquis. Et pourtant… Il y a un truc très savoureux à la voir jouer les jalouses. Et sa manière de se sucer le doigt après avoir essuyé ma lèvre est un pur délice. Et c’est la politesse qui m’interdit de la suivre vers le couloir une main sur ses reins pour l’agripper par les cheveux dès qu’on sera hors de vue des gens… Mais d’un autre côté je crois que j’adore l’idée qu’elle me cavale un peu après… Ce petit jeu de séduction entre nous me plait beaucoup je dois l’avouer. Je me retrouve donc face à la pâtissière qui visiblement s’est juste remise à respirer depuis le départ de son altesse. Je souris amusé quand elle se dit désolée et je souris amusés.

« Et encore elle ne nous a pas surpris en train de nous envoyer en l’air… »

Tiens ça fait très femme jalouse… L’image me fait rire. Mais peut-être pas autant que la réaction sur le visage d’Erin à ma réponse. Je souris plus encore devant son trouble alors qu’elle doit sans doute imaginer cette scène et je n’arrive pas à savoir si ce qui la trouble est l’idée que Liv nous surprenne ou si c’est l’idée qu’elle et moi nous envoyions en l’air ?

« D’un autre coté si vous étiez resté a moitié nu dans ma chambre elle ne nous aurait pas vu… »

Ohhh que je suis vilain de la tourmenter ainsi. Est-ce que je lui fais une ultime plaisanterie genre contre soirée avec ses pâtisseries, ses sous vêtements et mon plus beau sourire ? Je suis un affreux jojo. Elle est toute perturbée ? Je ne sais pas. Alors pour la détendre un peu, je décide je plonger ma cuillère dans une petite part de pâtisserie et je la tends vers elle.

« Allez on se détends, goutez-moi plutôt cette merveille que vous avez créé et dites moi comment je peux vous soudoyer pour apprendre à faire au moins moitié aussi bien que vous… »

Ce sera déjà largement excellent si j’en arrive là. Il faut dire ce qui est, si Mozart était pâtissier je crois qu’il ferait de trucs de ce niveau là.

Je suis littéralement terrifiée par le regard de cette femme et la dureté que j'ai pu y lire. Ce n'est pas du tout dans mes plans, de me mettre à dos Liv De Quelen. Ce serait probablement très mauvais pour les affaires et de toute manière je n'aime pas du tous les conflits. Je fais donc un sourire misérable alors qu'elle s'éloigne et je fais part de mon désarroi à mon vis à vis. Mais ça le fait marrer lui... et je rougis jusqu'aux oreilles en l'entendant me dire que ça aurait été pire si elle nous avait trouvé au lit.

-"Mais mais.... mais enfin !" Je ne sais pas ce qui me met le plus mal à l'aise de l'idée de me faire surprendre pendant le sexe, ou de l'idée même du sexe. Mais c'est inconvenant et il y'a du monde qui pourrait surprendre cette conversation et je n'en finis plus de rougir. -"Je ne l'ai pas fait exprèèèèès." Il le sait, mais je ne peux pas m'empêcher de le repréciser, rougissant de plus belle en me souvenant de sa proximité et de son corps... et de cette façon qu'il avait de me regarder. C'est atroce, j'ai le sentiment que je pourrais me liquéfier sur place, mes joues sont brulantes à force de rougir et je respire trop superficiellement pour garder mon calme.

Il semble réaliser que je suis à deux doigts de la crise de panique, parce qu'il change de sujet et revient au buffet que j'ai préparé, me tendant une petite pâtisserie. Je la prends, sourire reconnaissant aux lèvres et je goute. Je trouve l'équilibre que je désirais et la pointe acidulée qui permet de réveiller les papilles et de donner envie d'y gouter encore. -"J'ai déjà proposé à mon patron qu'on organise des ateliers de pâtisserie au restaurant, je serais ravie de vous avoir comme... étudiant?" Je ne sais pas si le mot est bien choisi, mais je n'ai pas trouvé mieux. -"La pâtisserie c'est un peu de créativité et beaucoup de rigueur, c'est souvent ce qui est frustrant quand on débute." Parler de ma passion me rend à mes bases et je m'anime de nouveau. -"C'est quoi votre dessert préféré ? Je me ferais une joie de vous l'apprendre."

Sourire délicat et regard franc, mon naturel sociable et doux reprend le dessus, dès que je me sens un peu moins mise à mal. Faut avouer que cette rencontre est sacrément malaisante. Elle a aussi tendance à aiguiser ma curiosité, je dois bien l'avouer. Je me demande ce qui couve entre eux et depuis combien de temps. Est ce qu'il vit ici de manière pérenne ? Est ce que je me trompe totalement ? Ils sont en couple ? Amants ? Amoureux? Je n'en sais rien, mais en tout cas, jamais encore Liv ne m'avait regardée avec tant de hargne. Je redescends de mon émotion et sur un sourire je me détourne le temps d'accueillir deux nouvelles personnes en leur désignant gentiment le buffet et en les invitant à gouter ce qui leur fera plaisir. Pour l'instant ça semble être un franc succès et j'espère que Grayson en sera content. Les échos positifs c'est une pub parfaite pour le restaurant et on sait que tout avantage est bon à prendre dans la lutte qui nous oppose à l'Eccelente. C'est dommage qu'ils se déchirent ainsi, aussi fort qu'ils se sont aimés, finalement. J'ai choisi mon camp, mais ça me fait mal au cœur.

Mon Dieu que c’est délicieux de pouvoir faire rosir ces deux jolies pommettes. J’y prends vraiment gout je dois dire. Le quiproquo était savoureux et si dans un film pour adulte, on aurait terminé dans des positions folles, la vraie vie est toute différente et je n’aurais jamais eu l’idée de forcer une femme à me céder même si beaucoup d’autres auraient forcé beaucoup plus. Je trouve assez amusant malgré tout que Liv soit jalouse. Je ne sais pas pourquoi mais je trouve délicieusement savoureux qu’elle puisse me vouloir au point de dégager les autres femmes. Mon Dieu pourquoi j’ai l’image de moi nu dans un lit et Liv qui s’avance le regard jetant des flammes écartant ses concurrentes pour venir m’accaparer… Brrrrrrr ce frisson qui me dévale la nuque est délicieux… Erin s’excuse encore et m’arrache des rires et des sourires alors que je déguste son travail qui est absolument parfait. Elle rebondit sur ma demande de prendre sa recette et m’explique qu’elle a proposé à son patron d’organiser des ateliers de pâtisserie… Oh non… Elle n’est pas prude au point de ne pas voir que je préfère les cours particuliers ?

Je retiens mon envie de la provoquer parce qu’elle me parle de ce qu’on attend d’un pâtissier et son regard se met à briller. Elle aime vraiment son métier. Incapable cependant de rester sage plus de deux minutes un sourire charmeur déchire mon visage et mes yeux bleus se plantent dans les siens.

« Pourquoi pas, mais il faudra me gronder et être ferme, je suis étudiant, assez… Dissipé. »

Elle me demande quel est mon dessert préféré et sans hésiter, je lui lance.

« Le mille-feuilles, sans aucune hésitation. »

Ma mère en prenait souvent un le Samedi quand nous rentrions du marché. J’ai toujours aimé cette pâtisserie. C’est grâce à cette jeune femme qui s’était installé dans notre quartier et qui faisait ce genre de choses pour son salon de thé. Elle était devant sa boutique à l’ouverture et faisait gouter aux passants ses mets. J’ai flashé sur le mille-feuille. Je laisse Erin continuer son tour et je cherche du regard Liv de Quelen. Est-ce qu’elle boude ? Moi qui voulais commander une chantilly maison à Erin pour ensuite organiser une dégustation privée… Je sens une tension entre elles… Un bon dessert pourrait rabibocher les deux ? Je pouffe de rire intérieurement et retourne boire un petit verre d’eau pour effacer les saveurs que j’avais en bouche et me laisse tenter par une nouvelle découverte sur les conseils d’un jeune apprenti qui malgré son apparente timidité se montre d’une passion sans équivoque pour son travail. Je reviens vers Erin qui est seule et lui montre que je déguste une nouvelle création avant de venir assez prêt pour lui dire.

« Le plus embêtant c’est que je ne sais pas si j’ai préféré vous voir à moitié nue ou déguster vos pâtisseries… Vous faites très fort vous savez… »

Sourire charmeur et narquois et hop je me détache avant d’aller poser mon assiette vide sur un débarrasse plat. Je me tiens dans un coin sirotant un verre sagement attendant de voir si Erin ou Liv veulent me parler sinon j’irai prendre congé et retournerait dans ma chambre…

Il dit être dissipé et ça suffit à me rendre de nouveau écarlate. Je crois que je panique totalement à l'idée d'avoir fachée miss de Quelen. Parce que je ne peux pas me permettre de déplaire à Grayson, j'ai un besoin XXXL de ce travail et des revenus que j'en tire. C'est même clairement insuffisant si je veux réussir à couvrir mes frais de santé. Pourquoi faut il que je vive dans un pays ou la santé est un produit comme un autre ? Obama care a été une avancée, bien sur, mais pas suffisante pour me sortir de la panade dans laquelle je me trouve.

Le pire étant que ce même métier que j'adore pourtant, me met en danger. Toute coupure un peu sérieuse pourrait m'être possiblement létale. Hémophilie B, c'est ce qu'ils ont dit. Une forme rare... qui explique une détection tardive. A moins que ce soit ma vie plutôt rangée ? Qui m'a évité les blessures et les mises en danger ? A priori le fait d'être une femme est un élément protecteur... mais merde j'avais pas besoin de ça.

Je me perds dans le regard d'ange de cet homme et j'essaie de me calmer, mais il a une façon bien à lui de m'en empêcher. Il me trouble, il le sait et en joue. Je crois que ma timidité provoque son impertinence. D'ailleurs je manque de m'étouffer quand après m'avoir confié que c'est le millefeuille qui a sa patisserie préférée, il fait référence à notre rencontre. Je deviens écarlate et je jete un regard intimidé autour de nous pour vérifier que je suis la seule à l'avoir entendue. Quand je relève les yeux, je suis clairement intimidée, mais il brille une lueur de défi au fond de mes prunelles. Il s'est éloigné, reposant son assiette et j'hésite à le rejoindre... Quand je me décide, je prends une longue inspiration et m'avance, pour découvrir Liv qui approche dans son dos, s'arrête contre lui et semble lui parler à l'oreille.

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Je ne sais pas très bien ce qu'il me prend. Depuis quand je revendique de la sorte, depuis quand je m'agace ainsi ? Je ne me reconnais pas, pourtant quand je le vois s'éloigner de la délicieuse rouquine, je n'essaie pas de réfléchir, je me contente de me mettre en route. Manifestement elle comptait faire de même et je réalise que je lui assène le regard le moins amène de ma panoplie. J'ai très envie de me coller contre le dos d'Emrys, ma main glissant sur son ventre et s'y arrêtant. Juste pour me redresser sur la pointe des pieds, approcher de son oreille et lui chuchoter. -"Et si tu oubliais 5 minutes ta petite pâtissière pour venir avec moi dans ta chambre ?" Offensif ? Assurément. Je crois que je crains trop sa réaction ceci dit, puisque je m'arrête dans ma progression, prend une large inspiration et me détourne. Sourire énigmatique adressé à la rouquine et bouffée du parfum de cet homme en passant près de lui pour quitter la salle et le casino. J'ai dépassé mon quota d'heures depuis des heures de toute manière, et puis j'ai besoin d'air.

***

Je ne sais pas du tout comment réagir, le feu de ce regard sombre me semblant insoutenable. Et puis sans que je ne comprenne bien ce qu'il se passe, elle se détourne et s'en va. Je me tords les mains, quelques secondes et puis je me décide, un pas en avant, le menton qui se redresse et ma voix balbutiante. -"Tu n'as... Pas tout goûté. Pour ... Pour ... Mettre en avant enfin... Définir .... Ta préférence." Je me voulais assurée et sexy, me voilà simplement balbutiante comme l'adolescente timide que je n'ai jamais vraiment cessé d'être.

Quel étrange dessin semble se mettre en place à cet instant précis ? Je joue à chahuter la jolie pâtissière avec mes plaisanteries et mes sous-entendus alors que plus elle devient écarlate et balbutiante je pousse le jeu des répliques savoureuses… Mais il faut avouer que trouver une femme somptueuse en sous-vêtement dans votre chambre, c'est assez inattendu et savoureux. Et le plus amusant c’est que c’est une totale méprise. Je m’en amuse autant que je me surprends de la réaction de Liv quand elle me voit parler avec ma pâtissière. Jalouse ? C’est très flatteur… J’aime beaucoup Liv et notre « relation » un peu chien et chat. Elle me stimule beaucoup et j’aime ce feu sous la glace qu’elle représente. Elle s’approche pendant que je parle avec Erin et me demande d’oublier 5 minutes ma petite pâtissière pour venir avec elle dans ma chambre. Je souris et lui lance en tournant la tête légèrement sur le côté.

« Je prends un dernier truc et j’arrive. Installe-toi… »

Je la laisse filer et m’enivre de son parfum au moment ou elle me frôle pour partir. Je me tourne vers la pâtissière qui semble terrifiée et perturbée par l’aura et l’attitude de Liv. Elle fait alors un pas en avant vers moi et relève son menton avant de chercher une contenance pour me faire une proposition pleine de sous-entendus et de sous-textes. Je la regarde et lui mets un A pour ses efforts. C’est absolument adorable de la voir aller à l’encontre de sa nature pour essayer de me transmettre son envie d’une manière pudique et à la fois qui se veut très offensive. Je souris et doucement je glisse mes doigts dans sa main et en caresse la paume.

« Tu as raison… Viens… Je vais tout gouter… »

Je prends sa main doucement et l’attire avec moi. Nous avançons dans les couloirs et mes doigts s’entrelacent aux siens. Arrivés devant ma porte, je m’arrête et me tourne vers elle avant de lui poser un léger baiser sur le bout des lèvres comme pour m’assurer d’avoir son attention. Je souris devant son air surpris et lui lance doucement.

« N’oubliez pas, c’est une soirée dégustation et… Découverte… »

Je souris et ouvre la porte entrainant la pâtissière avec moi et lance avant même de vérifier si Mme de Quelen est bien ici mais je me doute fortement qu’elle sera bien là.

« Votre altesse sérénissime, je vous apporte le dessert… »

Je ne sais pas trop ce qu'il m'a pris, de m'élancer comme ça... J'ai cru capter un échange, je n'en suis même pas sure. Je ne sais pas si Liv a desserré les lèvres. Mais il lui dit un truc et moi je déclare mes intentions avec toute la maladresse qui me caractérise. J'aurais du me taire ! Mais... c'est fait. Il glisse les doigts dans les miens, sa présence prend toute la place et je crois que je cesse de respirer pendant quelques secondes.

Assez pour qu'il m'entraine dans son sillage et que j'abandonne mon buffet. C'est une catastrophe ! C'est ce que j'entend résonner sous mon crâne, alors qu'on progresse dans les couloirs et qu'il s'arrête finalement devant une porte. Il m'embrasse, avec légéreté et j'écarquille les yeux alors qu'il ouvre la porte et que je ne comprends pas un traitre mot de ce qu'il dit. Le dessert ? Je fronce les sourcils, relève les yeux, cherchant à croiser son regard et découvrant la présence de Liv. Arrêt sur image, bug, je suis incapable de bouger ou de parler. Il l'a appelée comment ? Et ... je... comment... le dessert ? Je prends une inspiration légèrement hachée alors que la brune s'avance.

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Je serre les machoires et soupire doucement. Cette manie qu'il a de m'appeller avec des titres toujours plus ronflants... ça me fait rire et ça me crispe en même temps. C'est assez perturbant. Ceci dit c'est clairement ce qu'il représente dans ma vie, une intense perturbation ! Je ne parviens pas à être aussi indifférente que je le suis habituellement et je crois que je suis bien plus piquée que je ne le souhaite et que je n'ai envie de l'admettre. Je m'avance à leur rencontre et me plante devant la jolie patissière. Je l'observe, le visage penché, les yeux délicatement plissés. Un pas de plus et ma main capte sa nuque, relève son visage vers le mien et je lui adresse un sourire carnassier dont j'ai le secret. -"Je dois vous reconnaitre le bon goût." Je lève les yeux, pour croiser ceux du jeune homme et lui adresse un clin d'oeil. Je joue la détachée... mais ce vernis risque bien de finir par s'écailler. Me penchant à nouveau, je viens doucement glisser la pointe de mon nez dans le cou de la belle patissière. Ni elle ni moi ne devriont être là, nous le savons toutes les deux, pourtant le temps s'étire.

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Panique ! Alerte générale ! Elle va m'arracher les yeux ! Je crois que je tremble un peu, mais je ne m'attendais clairement pas à cette approche, à la sensualité de ses gestes, à cette façon qu'elle a de me provoquer et de jouer avec lui. Je suis totalement ingénue si je leur explique que je suis terrorisée, que je n'ai jamais fait ce genre de chose et que ça fait un peu beaucoup pour moi ? Je ne sais pas, alors je me contente de pencher la tête en arrière et de soupirer doucement quand sa bouche remplace la pointe de son nez dans mon cou. -"Je... je suis pas.... pas prête... pour... pour...." Le simple fait de devoir le nommer me met au bord de la transe et je rougis comme une adolescente.

» Reyna Hazan - Et un jour l'animal fut la seule chose qui te maintenait en vie...

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