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Ah ! San Diego ! Cette ville emblématique de la Californie et de sa douceur de vivre. Un climat chaud, des plages sublimes à perte de vue qui bordent l'océan Pacifique. Difficile de ne pas succomber à son charme de carte postale, et pourtant ... Avouons-le, la belle photo sur papier glacé dissimule dans l'ombre de nombreuses rivalités. Au coeur de la ville un dilemme rode, Pick a Side or don't ! En découvrir plus
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 Haydille 1 // La rancœur est vraiment tenace ?

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Sybille Maxwell
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MessageSujet: Haydille 1 // La rancœur est vraiment tenace ?    Haydille 1 // La rancœur est vraiment tenace ?  EmptyLun 26 Juin - 23:42

Parfois il suffit d'un son... c'est étonnant mais ça réactive le cerveau et toute une chaine de souvenir s'active. Et là en sortant du disquaire c'est exactement ce qu'il m'arrive. J'entends un type démarrer sa moto et ça me rappelle une histoire qui a commencé avec une rencontre inoubliable, celle d'un motard au sourire envoûtant. Une histoire? Plutôt un pan de mon histoire. Il était un vent de fraîcheur dans ma vie parfois morne, notre relation était un véritable élixir de vie, qui me permettait de supporter d'aller de casting en casting et de me planter plus souvent qu'à mon tour. Je me rappelle encore du frisson qui m'a parcouru lors du premier regard échangé et ça m'énerve de ressentir ça. C'était la première fois que je tombais éperdument amoureuse, ok et après ? Globalement il y'a prescription désormais, même si nos moments ensemble étaient une bouffée d'oxygène et une sublime échappatoire au quotidien.

Mais le destin est parfois cruel et sournois, ou bien le karma ne m'aime pas? Un jour, la vie nous a séparés brutalement, tout s'est arrêté, violemment. Mon cher motard s'est retrouvé derrière les barreaux, emprisonné, pour une affaire dont il a refusé de me parler. Mon amour pour lui était si fort que j'ai tout mis en œuvre pour obtenir un droit de visite. J'étais prête à affronter tous les obstacles pour le soutenir dans ces moments difficiles. Je crois que je m'en foutais...

Cependant, rien ne pouvait me préparer à la froideur avec laquelle il m'a accueillie lors de ma première visite en prison. J'ai été littéralement jetée hors de son monde, brisée par ses mots glaciaux. Je ne pouvais pas comprendre ce qui avait changé entre nous, je ne voulais pas le croire ou l'accepter... pourtant ça sonnait le glas de ma seule histoire de couple. Cela fait maintenant six longues années, et il suffit d'un foutu bruit de moteur pour que je parte en couille? Navrant Sybille, grandit un peu.

Les anniversaires sont des rappels cruels du temps qui passe. Alors je préfèrerais les laisser s'évanouir dans l'oubli. Cette expérience m'a profondément marquée, m'enseignant une leçon douloureuse. J'ai appris à me protéger, à me méfier des relations durables. Papillonner est devenu mon mode de vie, une façon de préserver mon cœur et mon âme des désillusions. Sauf que... j'avais pas prévu de tomber sur la colocataire la plus torride de la terre... et puis cette nuit sur la plage... Pfiou, je crois que je n'en suis pas remise. San Diego est une ville où les rencontres sont légion, où les passions se croisent et se séparent. Les rues bruissent de promesses d'amour éternel, même si je ne suis sans doute pas prête à écouter. Parce que ces même rues, elles dissimulent aussi les cicatrices des cœurs brisés. Je me demande souvent quel est le juste équilibre à trouver entre l'ouverture à de nouvelles rencontres et la protection contre les déceptions? Sans réussir à vraiment trouver une réponse... En fait je réalise, en relevant la tête pour croiser le regard d'Hayden... qu'Ismaël... a été le premier homme, depuis lui. Je me fige sur place, complètement sidérée de l'avoir sous les yeux, alors même que je faisais défiler sous mon crâne le film de notre histoire. J'ai envie de me frapper le front. Un gang de motard... un gang d'haïtien, y'a un truc que j'ai pas compris ou je suis juste irrécupérable en fait?

Face à Hayden je sais absolument pas comment réagir. Je suis juste un peu hallucinée de le croiser comme ça, surtout dans l'état actuel de mes réflexions faussement philosophique sur mon incapacité chronique à me lancer dans une quelconque relation amoureuse... depuis lui. Alors je baisse les yeux, sur ma tenue, comme pour vérifier que je suis présentable ? Oui une connerie du genre. J'agrippe mes lunettes, les relève sur mon crâne et j'articule un... -"Salut." Sans savoir si je veux dire bonjour ou au revoir. Putain là tout de suite, je donnerais juste tout l'or du monde pour être ailleurs.

Hayden Sawyer
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MessageSujet: Re: Haydille 1 // La rancœur est vraiment tenace ?    Haydille 1 // La rancœur est vraiment tenace ?  EmptySam 8 Juil - 22:26

Cette nuit, j'ai fait un cauchemar. Sans doute parce que cette nuit, j'ai dormi chez moi, enfin chez moi… C’est vite dit. Cet ancien garage à avion biplaces est devenu mon chez-moi. Le riz de chaussée est un garage où se trouve ma moto et du matos au rabais qui me permet de soigner une bécane ou deux. Parfois un Hounds me laisse sa monture et je m’en occupe pour quelques billets. Ce n’est pas vraiment un souci l’argent, avec le temps, j'ai mis du fric de côté pour pas m’en occuper et je ne dépense presque rien. On accède à une mezzanine par un escalier en métal. En haut, une petite salle de bain, mon lit, un truc pour les fringues. La cuisine est en bas dans le fond de l’atelier. C’est pas mal, mais je ne dors pas souvent ici. Mais, depuis plusieurs jours, il pleut fort et je suis forcé de rester ici. Les murs et les toits m’angoissent. Je déteste me sentir enfermé. Je sais que je ne supporterai plus d’aller en taule. Je préfère la mort à l’idée de me faire enfermer de nouveau. Cette nuit donc comme je le disais, j'ai fait un cauchemar, je revoyais cette sensation angoissante d’être pris entre quatre murs qui se rapprochaient. Puis alors qu’ils allaient m’écraser, je me retrouvais face à Sybille. Elle était là-derrière cette putain de vitre plus solide que l’acier et me parlait dans un téléphone. Superbe et les yeux pleins de larmes alors que je la jetais comme une merde. Sans aucun égard pour elle. Pourquoi j’ai rêvé cette scène qui m’a fait un mal de chien ? Alors qu’elle était la seule femme avec qui j’ai eu ce qu’on peut appeler « un semblant d’histoire » ? Je me suis réveillé en sueur. Torse nu, couvert de sueur alors que le soleil brillait et que la sensation étouffante de l’été enveloppait le local. Il est heureusement sous les arbres, mais c’est déjà une sale période niveau chaleur. Je déteste le chaud. Je me lève et je me prends une douche glacée alors que je me demande pourquoi mon foutu cerveau me ramène à Sybille ?

Tout en me savonnant je me fais le détail de ce que j’ai fait ce jour-là. Ce regard triste, choqué et plein de larmes me hantent encore. Sybille c’est ce top-modèle. Physiquement, elle est parfaite. Je l’ai captée dans un bar où on était avec les gars, j’ai fait le gros bras avant de me lever et de la draguer sans aucun ménagement. Je n’avais jamais fait ça. Chaque réplique sortait juste. Elle lui arrachait sourire et rire et j’ai fini par la ramener chez elle. Je l’ai embrassé et lui ai donné rendez-vous demain. Nous avons fini ensemble sans que je ne le réalise. Comment une fille aussi bien pouvait s’intéresser à moi ? Sans doute l’image du mauvais garçon. Je m’échappais souvent pour venir la retrouver. Elle était mon échappatoire dans ce monde entre deux chaises. Les Hounds et les flics. Tout allait bien et je crois que je commençais à trouver mes marques. L’infiltration allait finir et je me voyais lui avouer que j’étais flic et peut être lui proposer d’essayer que je laisse des affaires chez elle. Mais, ce soir-là, j'ai trouvé mon agent de liaison gorge tranchée dans une voiture et alors que j’ai tenté de l’aider, on m’a coincé. Mes empreintes n’étaient pas sur l’arme et pourtant on s’acharne à me faire avouer. Je vrille et personne ne sait ce que je suis. Le seul qui me rattache aux flics est mort et on m’accuse de l’avoir tué… Je me retrouve en taule, on me passe à tabac et de peur et de rage, je me défends assez pour faire mal et les gardiens interviennent. Je suis à cran, je n’ose pas dormir et je me pointe au parloir pour parler à mon connard d’avocat qui veut juste classer mon dossier. Mais c’est Sybille. Elle me regarde avec tendresse, les larmes aux yeux. Alors c’est ça ? Cette image navrante de la déchéance ? Une femme sublime qui a tout pour elle qui va mourir à petit feu à venir voir cette merde puante que je suis derrière cette vitre ? C’est odieux. J’ai barricadé mon âme à double tours et j’ai juste été odieux et froids. Glacial. Je l’ai larguée sans aucune émotion, droit dans les yeux. Zéro douceur. Je devais devenir le connard, le méchant, celui qu’on déteste de toute son âme. Qu’elle regrette chaque seconde avec moi et qu’elle se dise que c’est bien que je sois en taule. Choquée, elle est partie et ça s’est fini. Je n’ai jamais eu le désir de la revoir. Je crois que je ne le supporterai pas. Elle méritait mieux que moi. Elle méritait mieux que cette vie que ma détention allait lui donner. Elle méritait d’être heureuse.

Sortant de la douche, je me porte sur le café. Merde, je suis à sec… Fais chier. Je m’habille en hâte d’un gilet sans manches en jean avec le symbole des Hounds dans le dos, jean et bottes de moto.
**TENUE**
Pas la place de prendre discrètement mon colt, alors je le roule dans le holster avec sa ceinture et le range dans mon sac à dos. Je dois faire des courses, mais j’aime l’avoir avec moi cette antiquité. Mes cheveux ont poussé un peu. Je vais devoir les couper de nouveau. Je déteste les avoir longs depuis maman… Je place mon casque sur ma tête et enfile mes lunettes aviateur. Je prends mes gants et en avant. Le Fat-Boy réagit bien mieux depuis la vidange. Je pousse l’accélérateur pour me rafraîchir de la morsure du soleil. Mes courses sont vite faites et je craque pour un café glacé que je déguste à l’ombre avant de repartir. Sur le parking devant le store je savoure ma boisson le cul appuyé contre la selle de la moto quand une blonde sublime habillée avec gout et élégance se plante face à moi et remonte ses lunettes pour me dire « salut ». Juste… « Salut » et là, c'est la gifle. La grosse gifle, la frappe douloureuse qui fait passer un revers patriarcal pour une caresse d’ange. Je regarde cette femme qui était d’une beauté parfaite il y à 6 ans et qui avec ces quelques années de plus est devenue encore plus éblouissante. Un semblant de maturité qui l’a fait devenir femme. Toujours aussi belle, élégante et son parfum si doux qui m’attaque directement les narines. Ce parfum si merveilleux signe que j’étais dans une bulle. Ce parfum qui rayonnait dans les fibres de ses coussins et qui m’enveloppait de douceur. Je porte encore mes lunettes et ça me permet de conserver cette distance froide et glaciale pour que je ne m'effondre pas. J’ai été un connard. J’ai choisi ce rôle. Je dois le tenir. Je déglutis lentement, trouvant le café glacé très amer subitement. Je relève le menton et la regarde avant de simplement répondre un simple et merdique.


« Salut »
Sybille Maxwell
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MessageSujet: Re: Haydille 1 // La rancœur est vraiment tenace ?    Haydille 1 // La rancœur est vraiment tenace ?  EmptySam 9 Sep - 20:06

Arythmie furieuse d'un cœur en déroute. Il relève la tête et le doute n'est plus permis. C'est bien Hayden qui se tient devant moi. Hayden, qui semble aussi surpris que moi de cette rencontre fortuite. Il répond à mon salut hésitant d'un simple "Salut" en retour, comme s'il est lui aussi pris au dépourvu, ou tout simplement parce qu'il ne me reconnait pas? Ou parce que ça n'a pas la moindre espèce d'importance pour lui?

Nous nous tenons là, face à face, au milieu de la rue animée de San Diego, chacun sans savoir quoi dire ni comment réagir. Tous les souvenirs que j'ai refoulés pendant des années me submergent soudainement, et je me retrouve dans un état de confusion totale. Hayden est la dernière personne que je m'attendais à croiser, je crois que mon esprit était juste incapable de l'envisager. Mais le destin en a décidé autrement.

J'affiche un sourire un peu nerveux, mais étrangement j'arrive à me contenir et à faire bonne figure, en tout cas je crois. -"Je suis contente de..." le voir? Non, ça me fait mal au ventre. Savoir qu'il est sorti? Je ne sais même pas depuis quand, ni ce que ça a pu représenter pour lui. Je secoue la tête, incapable de trouver les mots pour poursuivre. Mon esprit est en plein tumulte, mon cœur bat la chamade, et je me demande pourquoi la vie est si déterminée à me confronter à mon passé. Finalement je souffle. -"De voir que... que tu vas bien." Lamentable, limite pathétique. "Je ne savais pas que tu étais en ville." Pas mieux, mais ça traduit le maelstrom émotionnel dans lequel je suis plongée. "Écoute, je ne veux pas te déranger," la fuite ! Voilà ! Ma solution est toute trouvée. Je n'aurais jamais du l'aborder, je ne sais pas quoi lui dire.

En sa présence quelque chose en moi se réveille et ça me fait paniquer. Je n'étais pas la même quand on s'est connus, j'étais sensible, plus douce, amoureuse aussi et persuadée que ça pouvait abattre n'importe quel obstacle. Réaliser que pour lui, je n'étais rien, ça a été d'une violence folle, alors oui j'ai souffert, mais je me suis forgée aussi. Plus solide, plus libre, moins dépendante. Peut-être est-ce l'influence de toutes ces rencontres fortuites et de toutes ces histoires qui ont suivi... j'en sais rien. Peut-être que c'est le moment de briser ce cycle, de faire face à mon passé et de comprendre pourquoi j'ai si longtemps gardé les portes de mon cœur verrouillées. Je ne sais pas trop... j'ai envie de fuir, au moins autant que de parler et de comprendre ce qui s'est passé... entre nous. Serait ce une bonne idée? Après des années de silence, et cette rupture d'une brutalité folle?  Ai je vraiment envie ou besoin de me confronter à notre passé, à nos erreurs et à nos regrets ? Cette rencontre fortuite, provoquée par le son d'une moto, s'avère bien plus dingue que ce que j'envisageais pour cette journée. J'ai pris congé, enfin, j'ai commencé à le faire, alors pourquoi je ne bouge pas? Pourquoi j'essaie de croiser son regard sous ses lunettes? Pourquoi je reste là, incapable de tourner les talons et de reprendre le cour de ma vie ? Il y a tenu une place, une place centrale, certes ! Mais il n'en a pas voulu, alors ? Le truc c'est qu'il ne mesure sans doute pas à quel point c'est venu dire quelque chose de moi, de ce que je peux valoir pour les autres... Mais lui dire n'y changera rien, si ? J'en sais rien. Je frissonne et mes dents trouvent ma lèvre pour la torturer doucement.
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MessageSujet: Re: Haydille 1 // La rancœur est vraiment tenace ?    Haydille 1 // La rancœur est vraiment tenace ?  EmptyJeu 21 Sep - 20:34

Merde… ça je n'étais clairement pas prêt. Retomber sur des flics, me fait traiter d’assassin, de connard, de tueur de flic. Me faire insulter, frapper, cracher dessus, ça je sais faire. Mais me retrouver face à la gentillesse incarnée et me retrouver face à ce rôle de connard absolu que je dois tenir parce que cette nana m’a aimé et que j’aurais gâché son existence et que je l’aurais mise en danger, probablement enfermée dans le délire des Hounds et obligée de venir au parloir encore et encore… Non. J’ai endossé le rôle du connard et je l’ai jetée comme une merde histoire qu’elle ne me regrette pas. Je ne pouvais pas la mettre en danger, pas risquer sa vie. Pas ternir cette lumière qui se dégage d’elle. Je ne pouvais pas la saper et lui voler tout ça parce que je suis embourbé dans la merde qui se dégage de mes propres choix et de ma malchance. Pour le monde, je suis un tueur de flic qui clame son innocence et qui a fait 6 ans de taule en préventif. Mais les flics me foutent la pression en espérant que je craque au lieu de chercher le vrai assassin. Et voilà qu’il fallait que je tombe sur elle. Ici. Maintenant. Comme ça. Putain je ne suis pas un connard, je ne suis pas un assassin. Je suis un bouseux à la con qui a tenté de faire des choses chouettes et qui se prend des revers patriarcal par la vie encore et encore. Alors comment j’aurais pu impliquer dans ma chute cette fille géniale ? Elle méritait mieux que de s’enticher de moi. Je suis égoïste, je ne lui ai pas laissé le choix. Mais parce que j’aurais dû lui expliquer et qu’elle aurait été en danger. Les Hounds l’auraient probablement faite tuer… Putain pourquoi il faut que je me retrouve à devoir faire encore de la peine à cet ange de douceur. Je me renfrogne derrière mes lunettes. Elle me dit qu’elle est contente de… Marque une pause et précise que c’est de voir que je vais bien qui la rend contente… Ouais, tu parles, comment tu pourrais penser ça alors que j’ai été un connard et que j’ai été en taule pour un meurtre que j’ai pas commis.

Elle aurait pu dire contente de voir que t’es sorti mais elle aurait peut-être référé que non. En tout cas je comprendrai qu’elle le pense même si une partie de moi sait qu’elle est bien trop douce et merveilleuse pour me dire ou même penser un truc pareil. Et je vais devoir forcer ma nature et lui mentir encore ? J’ai plus envie putain. Je hoche la tête et je tente de fermer ma gueule. Elle précise qu’elle ne va pas me déranger et amorce un départ. Putain non c’est trop dur. Soudain je réalise que je peux crever demain, si les Hounds découvrent ce que je suis vraiment, je suis mort. Et elle ne saura jamais rien. Elle ne saura jamais pouvoir, j’ai subitement changé. Pourquoi j’ai été un connard pour la repousser comme le dernier des débiles… Elle ne mérite pas ça. Alors qu’elle passe devant moi, ma main se tend et saisis son poignet. Je la retiens tête basse, réalisant que je viens de faire ce geste et que je dois l’assumer maintenant. Elle a le droit de savoir.

« Je ne mérite pas du tout que tu le fasses mais… Tu veux bien boire un café maintenant ? »

Je suis coincé derrière mes lunettes et j’en ai besoin pour tenir cette distance. Pour ne pas lui dévoiler… Oh et puis merde. Je les retire et la regarde. Mon regard exprime un trouble. Ce truc que je ne comprends pas. Je ne sais même pas par quel bout attaquer ça. Mais je crois qu’elle comprend que j’ai besoin d’aller au fond des choses. De lui donner une réponse. Je regarde un kiosque qui fait des boissons à emporter. Je ramène mon visage vers elle et lui désigne d’un mouvement de tête pour savoir si ça lui convient. Je veux aller à l’écart. Un banc face à la mer, plus loin sans doute. Lui parler sans devoir la regarder dans les yeux. Sans qu’on nous écoute. Si elle me laisse la possibilité de le faire. Sinon, je la laisserai filer et je resterai ce connard que je suis à ses yeux et que je suis probablement pour lui avoir fait tout ce mal juste parce que lorsque j’étais infiltré je me sentais fort et qu’elle m’avait donné envie de vivre un truc avec elle parce qu’elle est merveilleuse.
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MessageSujet: Re: Haydille 1 // La rancœur est vraiment tenace ?    Haydille 1 // La rancœur est vraiment tenace ?  EmptyJeu 26 Oct - 14:25

Intimidée, mal à l'aise, torturée... le simple fait de le voir, de l'entendre à déclenché une vague de souvenirs que je ne parviens pas à faire taire. Mon esprit est pris dans un tourbillon d'émotions contradictoires, et j'essaie de masquer l'intensité de mes sentiments derrière un sourire, mais la fuite semble de plus en plus tentante. Pourtant, au fond de moi, il y a ce besoin impérieux de comprendre, de percer les mystères qui se sont accumulés pendant toutes ces années. Mais c'est trop dur.

Hayden, face à moi, ne laisse rien transparaître. Il reste silencieux, ses yeux derrière ses lunettes dissimulant ses pensées. Mon regard se perd dans les reflets du monde dans ses verres teintés, mais je sens l'angoisse monter, sa présence qui me pèse et je prends la fuite. La brise légère fait voleter quelques mèches de cheveux autour de mon visage, et je me mets en route pour reprendre mon chemin. Ses doigts se referment sur mon poignet et j'ai un petit hoquet avant de relever les yeux sur lui. Je ne veux plus fuir, je ne peux plus fuir. Je veux savoir. Je veux savoir pourquoi, ce que j'ai pu représenter pour lui a été balayé avec une telle violence, pourquoi il a choisi de m'effacer de sa vie sans un mot. Les questions tourbillonnent dans ma tête, comme un essaim d'abeilles impatientes.

Finalement, après un silence qui me semble durer une éternité, Hayden rompt la glace et me propose de prendre un café. Sa voix est aussi calme qu'à l'accoutumée, alors qu'en moi c'est la déroute. Ma réserve vole en éclat et je me sens toute tremblante. -"Un café?" je réponds, ma voix tremblante malgré moi. Le poids du passé est palpable, mais il y a une certaine détermination dans ma voix. Je veux des réponses, même si elles doivent être douloureuses. -"Ok." Je libère mon poignet, peinant à déglutir quand je croise son regard et je prends la direction du kiosque. -"Un allongé s'il vous plait, sans sucre." Je récupère mon gobelet et je paie avant de le laisser passer sa commande. J'ai besoin de payer pour moi... d'afficher une indépendance qui me préserve sans doute un peu.

-"Ça fait longtemps." dis-je, pour meubler le silence, alors qu'on se dirige vers un petit banc, un peu à l'écart. Je m'y installe avec un petit soupir me disant que je ne dois pas parler de moi. Je ne veux pas parler de de ma vie actuelle, pas tout de suite. Le silence s'installe à nouveau, mais cette fois, il est un peu moins pesant, même s'il reste lourd de non-dits. Hayden fixe l'horizon, perdu dans ses pensées, puis il tourne la tête vers moi, comme s'il avait pris une décision. Et j'attends.

Mon cœur s'emballe. Les mots que j'ai attendus pendant des années, les explications, les justifications peut-être, ils sont enfin là, à portée de voix. Je sens que cette rencontre fortuite pourrait bien être le point de départ d'une nouvelle étape dans ma vie, une étape où les secrets du passé se dévoileront, où les blessures cicatriseront, ou peut-être, où de nouvelles cicatrices apparaîtront. Mon esprit est en ébullition, mes dents cessent de torturer ma lèvre, et j'attends, impatiente, que Hayden se livre enfin. Je crois que j'ai besoin d'entendre pourquoi je n'étais... pas assez.
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MessageSujet: Re: Haydille 1 // La rancœur est vraiment tenace ?    Haydille 1 // La rancœur est vraiment tenace ?  EmptyDim 17 Déc - 19:30

Est-ce que vous connaissez cette sensation d’avoir été forcé de faire un truc infâme parce que c’était la seule chose à faire ? Comme abattre un animal que vous adorez parce que vous devez abréger ses souffrances alors que pendant des années il vous a apporté de l’amour et de la tendresse et que vous l’achevez parce que le temps de l’amener chez le véto il va crever dans d’immenses souffrances ? C’est exactement ce que j’ai fait avec cette femme. Je crois que je n’aurai jamais dû l’aborder dans ce bar ce soir-là. À vrai dire en voyant cette déesse je me suis dis « okay fonce t’as aucune chance. Tu vas te faire rembarrer et au moins tu ne sembleras pas suspect » le matin au réveil, elle se lovait nue contre moi avec un sourire éblouissant et moi j’étais encore en train de me demander à quel moment j’ai pu séduire cette femme. La larguer ? Impossible. Elle était merveilleuse et j’étais bien. Pire que ça. Elle rendait mon infiltration supportable. Je ne jouais pas les mauvais garçons, je n’essayais pas de me rapprocher des chefs et du conseil, je voulais me fondre dans la masse et les faire tomber. J’allais y arriver. Je n’étais pas loin. Puis la merde. La merde immense. Le meurtre de mon agent de liaison et moi qu’on veut à tout prix pour coupable. La prison et me voici la dégageant froidement à la première visite. J’ai tapé fort. Très fort. Son regard me hante encore quand j’ai balancé tout ce qu’il fallait pour la faire fuir et endosser le rôle du connard. Elle ne méritait pas ça. Elle ne méritait pas de perdre du temps à m’attendre. Je ne mérite pas une fille comme elle, je ne l’ai jamais mérité et je refusais de l’entrainer dans cette spirale de merde. Mais voilà. Au lieu de la laisser partir, je la retiens et lui propose un café. Un café putain. Je suis définitivement la sous-merde de toutes les sous-merdes.

Le pire, c'est qu’elle accepte. Elle prend un allongé et je fais deux avec mes doigts pour qu’on me porte la même chose. Je paye à mon tour mon café et la rejoins. Elle me dit que ça fait longtemps et je hoche la tête. Par quoi je commence ? Je suis une merde et c’est pas toi le souci c’est moi. Non ça fait rupture à la con et je ne veux pas me dédouaner du tout de ce que j’ai fait. Mais je ne veux pas l’impliquer dans ma situation et encore moins lui livrer les secrets de ma situation. Je rassemble mes pensées.

« Je… Je voulais juste te demander pardon… Pour tout. Je n’aurai pas dû te parler ce soir-là. Je n’aurais pas dû t’impliquer… »

Je mords un instant ma lèvre du bas en baissant les yeux. Le plus dur quand on sait qu’on a merdé salement, c'est de le reconnaitre et de l’assumer. Je me sens comme une vraie sous merde, mais on dirait que c’est dans la logique de mon existence. Penser que je veux bien faire et que je transforme en merde tout ce que je touche…

« … Je suis désolé… Quand je suis allé en prison… Je ne voulais pas que tu m’attendes. Que tu perdes ton temps pour moi pour… Un déchet. Et je te connais Sybille, tu te serais accrochée de toutes tes forces et il ne fallait pas. Je ne pouvais pas te faire ça. »

Je prends une inspiration et me force à ne pas contracter ma main car le café va m’ébouillanter même si je crois que me prendre le sien dans la gueule est tout ce que je mérite.

« J’ai tranché net et violemment. Et … Je suis désolé d’avoir dû te faire mal. Mais il le fallait. Je suis désolé. »

De lui avoir fait de la peine, mais pas de l’avoir fait. Je fais ce qui est nécessaire parce que ce doit être fait. Je devais la larguer et le faire salement pour qu’elle ne veuille pas revenir à moi. Endosser le rôle du connard et lui rendre la tâche facile. Un connard de plus dans la nature et au moins elle ne va pas se dire qu’il reste un truc à sauver chez moi. Juste que je suis le connard qui l’a sauté pendant quelques années et qui une fois en taule se montre sous son vrai jour. Je jouais un voyou et aux yeux du monde j’en suis un… Alors autant que le produit colle à l’étiquette non ? Je garde les yeux baissés, n’osant pas la regarder. J’ai honte. Je me fais honte. Mais bon j’ai l’habitude on va dire…
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MessageSujet: Re: Haydille 1 // La rancœur est vraiment tenace ?    Haydille 1 // La rancœur est vraiment tenace ?  EmptyMer 21 Fév - 22:02

On prend un café, parce que je n'ai pas eu la force de simplement tourner les talons, sans doute parce que j'ai besoin de comprendre? Je le dévore des yeux quand je pense qu'il ne me voit pas, cherchant les traces du passage du temps et peinant finalement à les trouver. Quand il reprend la parole pourtant, je relève le visage et plante un regard glacial dans le sien. Est ce qu'il ose aller jusque là ? Jusqu'à regretter de m'avoir rencontrée? Putain ça me troue le bide d'entendre ça. Se rend il compte à quel point il a compté pour moi? Evidemment que non... je n'étais qu'une bimbo blonde devenue encombrante...

Alors que je l'aurais attendu, je serais allée le voir au parloir, chaque semaine et... Je secoue la tête m'interdisant cette voie qui va forcément me mettre à mal. Le plus fou là dedans ? C'est qu'il me sort exactement ça. En me disant qu'il me connait et qu'il ne voulait pas que je m'accroche, se traitant de déchet au passage. -"Moi aussi je croyais te connaître." Ma voix est froide, presque métallique tant elle est dénuée d'émotion. Pas le choix, c'est ça ou les larmes de toute façon. Il reprend la parole et je secoue la tête de nouveau mes lèvres venant s'ourler d'un air presque mauvais. -"Et à quel moment tu me prends en compte là dedans ? A quel moment tu t'es demandé quel était mon putain d'avis sur la question ?" Ma colère revient, à toute force et j'en suffoque presque. -"Tu m'as privé de toi... de nous ? Sous prétexte que je n'étais pas assez solide pour encaisser?"

C'est la tristesse qui m'étrangle maintenant. -"Et tu t'es pas dit que si j'étais prête à t'attendre c'était mon droit?" Je tourne vers lui un visage que je tente de garder stable mais qui menace de trahir à quel point je suis ravagée par ce que j'entends. -"Que c'est parce que je t'aimais comme une dingue que je le souhaitais?" Je crois que c'est l'explication la plus terrible à tout ça, tout en étant peut être la plus douce? Je ne sais plus.

Je tente de masquer ma tristesse derrière un sourire fragile, mais je sais qu'il peut voir à travers les fissures de mon masque, il a toujours su le faire. Les mots peinent à sortir, coincés dans ma gorge serrée par l'émotion. Je me lance, luttant pour exprimer l'inexprimable. -"Tu sais, quand tu m'as laissée, ça m'a fait vraiment mal. Pas juste la douleur d'une rupture, mais quelque chose de plus profond. Tu es parti sans explication, laissant derrière toi un vide béant dans ma vie. J'ai passé des nuits à me demander pourquoi, ce que j'avais fait de mal. Les réponses ne sont jamais venues, et c'est cette incertitude qui m'a hantée."

Je cherche ses yeux, espérant y trouver une lueur de compréhension, une rédemption tardive... je ne sais trop quoi. -"Je ne dis pas ça pour te faire sentir coupable, mais juste pour que tu comprennes. Ton départ a laissé des cicatrices invisibles, des blessures qui ne saignent plus mais qui ont laissé une empreinte indélébile sur mon cœur. Je ne peux pas simplement oublier et faire comme si rien ne s'était passé. Parce que je ne sais plus vraiment aimer. Pourtant c'est toi qui me l'a appris."

Il détourne le regard, peut-être par gêne ou peut-être par indifférence. C'est difficile à dire, mais ça ne change rien à la vérité de mes paroles. Mais ça ne me permet pas de lire son émotion et je me sens un peu merdeuse alors précipitamment j'ajoute.

-"Je ne suis pas en colère, mais j'avais besoin que tu saches que les choix que tu fais affectent les autres, parfois plus que tu ne peux l'imaginer. Peut-être qu'avec cette explication, je pourrai enfin laisser partir cette douleur." Je me force à sourire, même si mes yeux trahissent toujours une tristesse profonde. C'est comme un nouvel adieu, d'une certaine manière, et c'est étrangement difficile à envisager.
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MessageSujet: Re: Haydille 1 // La rancœur est vraiment tenace ?    Haydille 1 // La rancœur est vraiment tenace ?  EmptyVen 1 Mar - 23:10

Pourquoi je m’inflige ça ? Par Masochisme ? Ou parce que je suis connard qui se considère comme un déchet sur lequel on peut s’essuyer les pieds si on a besoin de le faire ? J’ai toujours voulu bien faire, toute ma vie. Et j’ai toujours lamentablement échoué. Et je l’ai payé. Cher. Très cher. Je lui dois cependant des excuses parce que je l’ai entrainée dans cette merde en sortant avec elle. Parce qu’elle me plaisait et que je me suis laissé emporter par ce plaisir-là… Je suis stupide et je lui ai fait du mal. Alors quand elle prend la parole. Sa colère est palpable et je la mérite. J’avais toutes les meilleures raisons du monde de faire ce que j’ai fait et je me blinde parce que je suis certain d’avoir fait le bon choix même si ça doit la blesser. Au début, je me suis dit que sa colère était une sorte de blessure d’égo. Puis à mesure qu’elle parle je commence à voir pointer de la tristesse. Elle m’aimait et elle voulait m’attendre. C’est encore pire que ce que je pensais… J’ai enfilé une armure et je réalise qu’elle est faite de papier et qu’elle ne me protège pas.

Elle me donne son point de vue, son ressenti, sa souffrance. Et réalise que cette femme était vraiment amoureuse de moi au moment où je suis parti en prison et que… J’ai été une merde… Putain décidément je vais me faire un putain de tableau de la honte et Sybille et mon histoire avec elle aura une putain de place d’honneur. Le pire dans tout ça ? C’est qu’elle ne sait pas. Pour elle, je suis un Hounds, je suis un voyou, elle ne sait pas que j’étais un putain de flic sous couverture et que j’ai été accusé à tort de meurtre et que ce mort qu’on me met sur les bras c’était mon agent de liaison qui était le seul en dehors de moi à savoir… Voilà… Maintenant je suis l’ennemi des flics et forcé d’être un Hounds pour ne pas être seul contre tous… Sybillle continue de parler et de me décrire tout ce mal que je lui ai fait. Je sais. J’ai choisi et j’ai merdé. Je lui ai imposé de rentrer dans cette situation glaçante. Je finis par détourner le regard gêné et honteux alors que je tente de me persuader mentalement que ce que j’ai fait était une bonne chose pour elle… Elle parle des choix qui impactent les autres et parfois plus qu’on ne l’imagine… Si elle savait…

« Tout choix que je fais est un fiasco c’est ça depuis que je suis né. »

Je réalise que je n’ai pas réussi à garder cette phrase pour moi et que j’ai parlé à voix haute et que maintenant, je dois sans doute parler un peu ? J’en ai pas vraiment envie, à vrai dire, tout me semble déjà dit… Et puis je pense qu’elle aura sans doute apprécié de vider son sac, de me dire mes 4 vérités. Je n’ai rien d’un putain de héros. Je suis un zéro et je le sais parfaitement maintenant. Je baisse la tête comme un gosse de 7 ans qui avoue qu’il a fait une connerie. Je n’arrive pas à la regarder dans les yeux.

« Je… Ne sais pas quoi dire… Je ne t’ai pas laissé le choix parce que je ne voulais pas que tu décides d’attendre. J’ai été égoïste et si c’était à refaire, je recommencerais. »

Parce que si elle savait la vérité sur moi elle serait en danger et moi aussi. Aussi dur qu’aura été cette séparation elle a pu s’en relever et continuer d’avancer sans moi. Alors je crois qu’au final j’ai fais le bon choix. Elle aurait perdu 6 ans à m’attendre et moi je devais rester concentré sur ma survie sur place. Je regrette d’avoir du faire ce choix, mais quitte à être le méchant je vais le rester jusqu’au bout. Si elle se dit que je suis une sombre merde au moins elle n’aura aucun soucis à m’oublier et ça finira là… Je ne peux rien lui dire. Pas ici, pas comme ça. Les Hounds ont des yeux et des oreilles partout en ville.
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MessageSujet: Re: Haydille 1 // La rancœur est vraiment tenace ?    Haydille 1 // La rancœur est vraiment tenace ?  EmptyLun 4 Mar - 18:49

C'est difficile, foutrement difficile, de livrer ce que je ressens, mais je crois que c'est aussi assez libérateur. Il a décidé pour nous deux et en le faisant il m'a empêchée de m'exprimer sur le sujet. Alors c'est surement pour ça que mes émotions sont aussi vives, comme si le fait d'avoir du les contenir les avaient empêchées de perdre en puissance.

Quand je me tais, il y a un silence pesant, lourd de non-dits et de regrets qui flottent dans un air chargé d'émotions. Ses yeux, d'habitude si expressifs, semblent maintenant fuir mon regard, cherchant refuge dans l'ombre des pensées inexprimées. Je ne sais pas trop ce qu'il peut penser de ce que je lui déclare, mais il reprend la parole, pour exprimer le fait de faire de mauvais choix en permanence. C'est quoi qu'il envisage comme un mauvais choix? Celui d'être sorti avec moi, ou celui de m'avoir finalement plantée comme une merde? Je n'en saurais surement jamais rien.

Mes paroles, déversées comme un flot tumultueux, apaisent peu à peu mon âme tourmentée. Je me sens vulnérable, exposée à nu devant lui, comme si mes mots étaient des fragments de mon être. La douleur reste là, tapie dans les replis de mon cœur meurtri, mais quelque chose a changé. J'ai vidé mon sac, laissant échapper les tourments qui m'assaillent depuis trop longtemps. Il est temps maintenant de faire un pas en avant, de tourner la page sur cette histoire qui m'a consumée.

Pourtant, une part de moi espère toujours une rédemption, un éclair de lucidité dans ses yeux qui viendrait apaiser les tempêtes qui grondent en moi. Mais il reste là, immobile, un roc face aux flots déchaînés de mes émotions. Et il dit qu'il recommencerait si c'était à refaire. Même si sa voix est empreinte d'une douceur inattendue, ça me fait mal. -"Dommage, j'aurais tout fait autrement."

Ces mots percent le voile de mes tourments, laissant entrevoir une lueur d'espoir que j'ai longtemps chérie. Peut-être n'est-il pas insensible à mes douleurs, peut-être porte-t-il lui aussi le poids des regrets et des remords ? En tout cas si c'est le cas, il le cache bien. Je pousse un soupir, souffle sur mon café, en avale une gorgée et je me tourne vers l'océan, essayant sans doute d'y trouver une part d'apaisement.

Je souris faiblement, sentant les tensions se relâcher dans mon corps. Ce n'est pas un adieu, mais un commencement, une nouvelle étape dans ma vie, en tout cas c'est comme ça que j'ai envie de l'envisager. -"Tu n'as jamais regretté?" C'est con comme question, parce que je ne sais même pas ce que j'ai envie d'entendre. Parce que je ne suis pas sure d'être capable de le croire si il me dit que si... et que ça me déchirerait le ventre si il me disait non. -"Est ce que tu as reçu mes lettres, enfin je veux dire, est ce que tu les as lues ?" Ouais j'ai été assez conne ou désespérée, ou les deux, pour lui en envoyer... plein. Ensuite l'absence de réponse m'a fait arrêter de les envoyer. J'ai continuer à les écrire et je les ai rangées, chez moi. Si je réfléchis, ça fait très peu de temps que j'ai réussi à m'en détacher, à les bruler. C'était juste avant d'emménager avec Jenna, quand j'ai préparé mes cartons pour déménager. J'ai pas réussi à me détacher de tous les souvenirs de notre histoire, mais ces lettres je me suis dit qu'il était temps d'arrêter ... que je ne pouvais pas continuer à vivre dans le passé.
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MessageSujet: Re: Haydille 1 // La rancœur est vraiment tenace ?    Haydille 1 // La rancœur est vraiment tenace ?  EmptyDim 24 Mar - 22:35

Je ne sais pas si je ne préférerai pas la prison à ce moment que je vis en ce moment. C’est dingue de réaliser qu’on est tombé par hasard sur la femme la plus exceptionnelle de l’univers et qu’elle aurait été le genre de femme devant laquelle on pose un genou à terre en levant un écrin avec une bague. Ce soir là, quand je l’ai branchée histoire de ne pas passer pour un mec bizarre qui se retient devant les autres Hounds d’aller brancher la fille au bar qui lui jette des regards en boucle… J’aurais pu la sauter et lui dire qu’on se ferait ça une autre fois si on se recroise pour qu’elle sache que c’était juste un coup d’un soir… Mais non. On a remis ça. Encore et encore. Et au début je me suis dit que je pouvais morceler. Qu’elle serait une super moyen de relâcher la pression et petit à petit j’ai glissé vers la tendresse et plus encore. J’étais bien. J’arrivais vers la fin de ma mission et là… Tout a basculé. D’un coup. Et j’ai compris que j’allais être une merde de tueur de flic et qu’elle allait… Souffrir à cause de moi. Que je l’avais plongée dans la noirceur d’un monde que je ne voulais pas pour elle. J’ai été le méchant, l’horrible, l’affreux.

Pourquoi je m’impose de lui parler ? Je pourrais faire le mec froid et détaché. J’aurais pu lui balancer que si le gout de ma bite lui manque elle peut toujours me sucer une dernière fois et se tirer. Mais ce n’est pas moi. J’en ai marre de ce rôle. Marre d’être le connard. Je me sens vulnérable, faible et minable. Et tout ce que j’entends sur la souffrance que je lui ai infligé ne m’aide en rien du tout… Elle me dit qu’elle aurait fait tout autrement et moi aussi. Je crois que j’aurais préféré ne jamais lui infliger toute cette souffrance. Elle me demande alors si je n’ai jamais regretté.

« Je regrette … »

Je marque un temps et respire doucement. J’ai un étau qui m’enserre le cœur et la poitrine et j’ai l’impression que je vais exploser… C’est douloureux et violent. Oui je regrette de l’avoir abordé ce soir-là. Oui je regrette de ne pas avoir fait de stop avant. Mais parce que je déteste lui avoir fait du mal. Toute ma vie j’ai fait des choix que je regrette aujourd’hui, mais ce soir-là j’aurais du en brancher une autre. Mais ce soir-là. Je ne voyais qu’elle. Me revoilà face à moi-même. Alors Hayden ? Méchant Hounds ? Une gifle, une insulte et elle se barre et c’est terminé. Ou alors tu lui dis la vérité et tu lui ouvres d’un coup toutes les blessures ? La souffrance ou la haine ? Je crois que je préfère qu’elle me haïsse… Mais… Je ne veux pas mentir.

« Je regrette mes choix. Je regrette de t’avoir fait du mal. Tu ne mérites pas ça… Je te présente mes excuses les plus sincères parce que je n’aurais pas l’audace de demander pardon. »

Je ne mérite pas son pardon. Je me sens minable. J’en viens presque à espérer me prendre une grande torgnole comme celles que mon père me balançait quand j’étais gamin et qu’il avait trop bu et que je faisais une connerie. Je crois que je préfèrerai ça oui… Elle me parle de ses lettres et j’ai un léger soupir amer qui peut sonner comme un rire ironique. Parce que je revois la scène. Le gardien qui m’appelle et me dit que j’ai du courrier. Moi qui approche et lui qui brule la lettre devant moi en m’appelant : « Tueur de flic ».

« Les gardiens n’aimaient pas trop que je reçoive du courrier. Étrangement les tueurs de flics ils n’aiment pas ça… »

Pourquoi je m’appelle ainsi alors que j’ai été innocenté même si les flics ne lâchent pas le morceau ? Parce qu’ils m’ont tellement appelé ainsi que je n’arrive pas à changer de mood. Pire encore… Je n’ose pas la regarder et je fixe mon café devant moi. Je ne lui ai rien apporté de bon mais au moins elle a l’air d’aller bien.

« Tu as l’air d’aller bien en tout cas. »
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