Musique d'ambiance -- Haaaa l’Hacienda de San Diego, c’est quelque chose, ce blanc de chaux qui attire votre rétine lorsque le soleil inonde le ciel de ses faisceaux dorés, le rouge brique qui se mélange au bleu lapis-lazuli des fresques des murs et des toits dans le style baroque de la colonisation espagnole du Mexique. L’Hacienda vous appelle, mais lorsque vous vous approchez, les murs semblent interdire votre curiosité d’aller plus loin et peut-être aussi les vigiles qui font des rondes tout autour de l’enceinte de l’édifice.
On raconte beaucoup de choses sur l’Hacienda, pour certains, elle est le repaire d’un gang mexicain où la drogue passe obligatoirement, bien sûr, ce genre de petite mesquinerie au sujet de l’établissement est totalement fou, l’Hacienda est un club, ultra fermé, seule une personne aisée peut profiter des services qu’offre l’Hacienda.
Bâti sur plusieurs hectares, l’Hacienda profite de l’architecture dépaysante d’une vraie, vous rentrez par de larges grilles ouvragées où un aigle fait face à un crâne souriant et vous tombez sur le patio central et la cour intérieure ou fait face le bâtiment principal ou les odeurs de cuisine mexicaine, la musique font loi. Le club offre un batiment ouvert et très éclairé où les membres peuvent parler, boire, s’amuser, jouer, et même danser avec un large bar central qui permet de commander des cocktails venant de l’imagination la plus folle et vous pouvez ensuite le siroter sur un divan à la romaine avec vos amis.
Mais autour de ce bâtiment, vous trouverez en arrière, une large piscine avec ce qu’il faut comme transat, et même, si vous passez le mini-golf, une plage privée avec même quelques bungalows. C’est en somme un club de la jet-set, idéal et surtout à l'abri des regards.
Mais vous trouverez, lorsque vous êtes dans la cour centrale, deux autres bâtiments sur les côtés, l’un est l’habitation du propriétaire qui respire l’Amérique latine et l’autre…. Et bien, c’est autre chose, on l'appelle La Catrina, un bâtiment qui n’ouvre ses portes que lorsque la nuit tombe et croyez bien que c’est ici le cœur de l’endroit.
La Catrina est un club échangiste et de libertinage pour les gens ayant des goûts bien particuliers, des hôtesses avenantes, une musique de cabaret où vous pourrez voir du flamenco et autres danses venant des pays chauds et surtout l’excitation des sens, une vraie merveille mais là encore, il faut y être invité car seul le Cercle peut y rentrer. Bien sûr, ici, la vie est comme une étincelle, elle éclate dans les ténèbres et elle vous sublime, mais attention, drogues douces sont autorisées, mais pas les plus durs, histoire de ne pas affoler les autorités.
La Catrina est une parenthèse dans la vie des membres de l’Hacienda et si tout semble être parfaitement légal, le propriétaire lui… Et bien… Lui aussi, pas mal d’histoires circulent à son sujet.
Juan Vargas, qui à une époque, on surnommait le play-boy du Mexique a été, il fut un temps un Mexicain pur souche qui était le patron de l’érotisme et de la pornographie là-bas, émissions, magazines, il touchait à tout et était même soupçonné par les autorités de Mexico d’être le chef de la Llorona, un puissant gang de la région qui n’hésitait pas à tuer les fouineurs et les élites pour toujours plus de pouvoir. Mais cette partie de la vie de Juan semble bien loin et lorsqu’on le questionne à ce sujet, il ne fait que rire et lancer des traits d’humour, à commencer par le fait que s’il avait été aussi puissant, il ne serait pas parti du Mexique.
En effet, cela fait cinq ans qu’il est arrivé à San Diego, sans faire vraiment de vagues, il a obtenu la double nationalité et malgré le caractère un peu olé olé de son entreprise, il ne semble pas être bien méchant. Lorsqu’il était encore directeur de sa boite au Mexique, il faisait le ravissement des magazines people, sortant souvent avec la dernière star du X mexicain jusqu’à ce qu’il se range avec l’une d’elles, la plus belle et magnifique femme de sa vie que même sa mère n’avait rien trouvé à dire… Comme quoi.
C’est à la mort de cette dernière dans un terrible accident qu’il a décidé de quitter le Mexique, comme si son pays n’avait plus de saveur sans elle. Il a liquidé ses affaires, tout revendu et est venu ouvrir son projet (et aussi graisser des pattes).
Aujourd’hui, c’est uniquement un homme d’affaires qui traite avec le gotha de San Diego, et même de plus loin et les accusations comme quoi il est de la Llorona semble totalement farfelue.
Enfin ça, c’est ce qu’il aime faire croire, car voyez vous, trop gratter sur son passé semble raccourcir votre espérance de vie, d’ailleurs certains pensent que sa femme, voyant qui il était réellement aurait croisée la mauvaise personne, au mauvais moment. Mais oser parler de ça face à Juan est une belle erreur, jamais il ne laisse se faire insulter ou malmener et il n’est pas rare qu’il fasse encore la une après avoir frappé un journaliste ayant usé de mots malheureux. Alors finalement, qui est-il vraiment ? Difficile à dire, dangereux, peut-être, toujours est-il que si vous ne lui cherchez pas de problèmes, il passera dans votre vie sans coup férir.
Mais sous ses airs de parfait gérant, oui, Juan est ce que l’on appelle un homme dur, voir mauvais, prenez par exemple les Catrinas, les hôtesses de l’Hacienda, souvent venant du Mexique, on dit qu’elles sont passées de l’autre côté du mur avec une dette pour leur patron, une dette presque impossible d'effacer et surtout, elles portent toutes un tatouage comme pour marquer la propriété. Oui, vous commencez à cerner le personnage, certes, cela ne semble pas original, le genre de mec mauvais qui n’hésite pas à utiliser les faiblesses pour parvenir à ses fins. Cajolant et violent, le feu et la glace, voilà comment définir Juan même si tout s’éclipse devant le fleuron de ses filles, la plus belle de toute pour qui il serait prêt à tout abandonner (Enfin, c’est ce qu’il dit.) Travailler pour lui, c’est comme jouer à la roulette russe sans vraiment savoir s’il a triché pour vous gagner.
Bref une vie haut en couleur avec pas mal de points d’ombres, si vous avez ce qu’il faut, si vous n’avez peur de rien, vous pouvez peut-être tenter de tirer la queue du diable, mais il n’est pas certain que le résultat vous plaise.