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 Dépasser les bornes // Roric 1

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Eric Arroyo
Eric Arroyo
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Arroyo

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MessageSujet: Dépasser les bornes // Roric 1   Dépasser les bornes // Roric 1 EmptyMer 1 Fév - 18:59

Septembre 2019

Les accords rythmés d'une nouvelle musique cadencèrent mes pas tandis que je foulais enfin les abords de la piscine. Le gars à la sono avait choisi l'instant de me voir paraitre pour accentuer les basses des enceintes qui firent vibrer l’atmosphère et la terre. Il avait érigé son index dans ma direction, l'autre redressant son casque audio qui sublimait son rôle, comme s'il m'adressait ce tempo et c'était parfaitement le cas. Les clameurs ne tardèrent pas à s'élever dans les airs, ces amis qui foulaient ma pelouse s'écartant sur mon passage tandis que je levais les mains, les deux poings dressés en symbolique de victoire. Je me laissais porter par ces chants qui scandaient mon nom, hurlaient dans l'indifférence de notre voisinage qui, même s'ils en furent gênés malgré leur distance, n'irait surement pas déposer la moindre plainte. Je ruais mes bras à plusieurs reprises vers le ciel, continuant de m'élancer mes pas soutenu par les quelques grammes d'alcool que j'avais déjà ingéré avant de débarquer à cette soirée. Ma soirée. C'était un rituel qui avait désormais les habitudes tenaces, quand mes pieds foulaient les plus hautes marches du podium avant de céder aux célébrations débridées dignes des fêtes d'universités les plus déjantés. Les autres pilotes, les mécanos, leur famille et ami, les miens, Isaac, Emma, et tous ceux que chacun voulait faire profiter étaient les bienvenus au domaine que les parents désertaient très vite pour laisser place aux jeunes années. Je me mis à sourire plus nettement, alors même que mon visage était déjà transcendé d'une félicité marquée, au souvenir de ces quelques mots que j'avais glissés à la journaliste, partie récupérer mes impressions post-victoire.

« D'ailleurs, petit message aux Crums. Vous êtes bien évidemment aussi invité. » Avais-je lancé avec désinvolture, feintant sans doute bien trop parfaitement une surprenante bienveillance qui en aurait fait froncer quelques sourcils. « Histoire que vous voyez à quoi ça ressemble au moins une fois, de célébrer un triomphe. » Et j'avais ponctué ma suffisance d'un clin d'œil appuyé, délaissant le reporter pour me tourner vers mon écurie venue m'acclamer.

C'est comme ça que les Arroyo vivaient, rythmés par une vie de jubilé et de festivité. Je continuais de remonter la ligne qui s'était formée, accusant quelques mains tombées au contact de mes épaules, en soutien, en félicitation, ou juste parce que l'envie était essentielle de me toucher, je n’en avais rien à foutre, je prenais et jouais sur ces élans donnés en mon honneur. Je conquérais l'extrémité de la piscine en des sauts légers qui se voulaient dansants, me retournant de temps à autre plusieurs fois sur moi-même les bras en écart pour me placer au-devant des eaux où quelques furieux avaient déjà décidé de plonger, vêtu comme dénudé, s'égayant au bourdonnement des accords et des faisceaux de lumières. Et à l'instant où je m'immobilisais, les élans vocaux gagnèrent brusquement d'intensité, me poussant à faire davantage le show tel qu'ils le réclamaient. J'enchainais les mouvements en priorisant mon bassin, remportant quelques points auprès de ses demoiselles qui bordaient la piscine dans leur lingerie, le corps ondulant sous les clapotis tempétueux des flots à qui j'adressais un clin d'œil appuyé, puis revenant à mon public débridé. Un coup d'œil à la dérive me permit d'apercevoir la présence d'une bouteille de champagne, parmi les différents litres d'alcool qui habillaient les tables disséminées un peu partout sur la pelouse, sifflant finalement d'un pincement de lèvre entre mes dents le gars qui se trouvait à côté. Son nom ? Aucune foutue idée. Probablement un de ces types qui avaient monnayé son invitation juste pour se la péter sur les réseaux, qu'importait. Je joignais mon index et mon majeur dans sa direction, alignant le contenant de verre visé avant de replier deux fois rapidement mes phalanges dans un geste équivoque.

Sans doute bien trop heureux de cette considération, il s'employa à obtempérer derechef, me confiant le magnum de Moët & Chandon sans même que je ne pense à lui offrir le moindre merci, bonsoir, ou salut en retour. Je me mets alors à agiter l'alcool effervescent de vive ruade, n'ayant plus qu'une simple pichenette du pouce à donner pour que le bouchon s'éjecte dans les airs et entraine dans son envolé, les gerbes mousseuses pour en asperger les invités, ces derniers incarnant le jeu de la déchéance, accueillant l'arrosage de nouveau cri victorieux. Il était difficile de dire, habituellement, à quelle heure finissaient ces parties, ou si même cela se terminait un jour, voyant le soleil bondir hors de sa couche d'horizon pour s'en assoupir et se lever à nouveau sans même avoir eu connaissance du temps passé. Ma conscience vrillait autant que les vibrations assénées par les accords de la chanson, laissant parfois le flou gagner mes rétines alors que ma tête se secouait en rythme. Je hurlais à mon tour sur la tonalité de ma voix des plus gutturale, défrayant la chronique d'un même écho portée tandis que je redonnais un peu l'élan à ma bouteille qui commençait à s'essouffler.

« Ce soir ! » Scandais-je, n'outrepassant la nouvelle musique que de moitié malgré mon coffre. « Le monde va crier notre nom ! »

L'ambiance était furieuse et déjà échauffée. La fête avait débuté sans moi tandis que j'avais abordé la mienne en petit comité parmi la sélection de mes privilégiés et proche les plus intimes et certains de mes anciens camarades de la fraternité, Franky en tête de liste. Ce salaud avait disparu d'ailleurs à peine arrivé, mais je m'en branlais comme d'une guigne. J'étais venu pour donner le vertige à mes invités, allumer le feu aux braises et propulser les Arroyo dans la stratosphère. J'achevais la fin du champagne en braquant le goulot dans ma direction, m'offrant le même vertige que je venais d'attribuer à la foule, avalant au passage quelques gorgées supplémentaires d'éthanol avant de le renverser dans les vaguelettes bleutées devant moi, y délassant la bouteille sans plus de formalité.

Mon monde était là, à mes pieds, et si un temps je n'avais cédé d'aucune façon aux âpres pensées qui se questionnait de la manière dont tout ça s'arrêterait, ma trentaine maintenant passée m'ouvrait quelques remises en question. J'en faisais trop ? Sans doute, comme à chaque fois. L'heure était venue aux salutations plus formelles, m'engageant en quelques tapes amicales sur les épaules de tête connues, collègues de la piste ou du hangar et compagnons, accordant quelques selfies quand on me le demandait pour arroser les réseaux, brandissant ce blouson jaune vissé sur mes omoplates et ma tête déjantée et suffisante. Je délaissais bien vite l'extérieur pour me plonger dans l'ambiance du salon qui accueillit mon avènement d'une nouvelle ovation, tempérant les ardeurs d'un geste de la main tandis que je me menais vers un groupe installé sur les canapés. Le personnel d'entretien avait l'habitude de ce genre d'évènement et ce fut avec bonne stratégie qu'ils s'étaient empressés de recouvrir les meubles sensibles de nos indifférences, de quelques draps jetés çà et là, ou d'en retirer les tapis.

Reconnaissable à leur blouson assorti qu'ils portaient avec nostalgie, certains parfois un peu plus étriqués à l'intérieur que par le passé, le groupe d'ami - vautré en d'agréables compagnies gloussantes - vint saluer mon approche, levant à l'unisson leur bière dans ma direction. L'un d'eux me céda même la sienne, à peine entamée, que je saisis sans rechigner, faisant glisser la mousse droit sur mon palais dans une incroyable descente.

« Oh, Eric. » Lança l'un deux, n'ayant nul besoin de crier outre mesure, la rythmique n'apparaissant qu'étouffée, diffusée à l'extérieur. « Tu te joins à nous ? »
« Négatif. Il est où, Franky ? »
« Ah ! Il a emmené deux blondes avec lui vers les chambres. »
« Ta chambre, en fait. » Complète un autre d'un rire désinhibé.
« Putain, sérieux, vous faites chier. Y'a les pièces invitées pour ça. J'vais lui péter ses dents à cet enculé. »

Ma chambre, mon sanctuaire. Les effets de l'alcool rendaient mon caractère plus irascible, mais assurément j'aurais réagi de la même manière si j'avais été totalement sobre. Je pris la route du hall pour gagner les escaliers quant aux détours d'un mur, mon épaule puis tout mon buste et enfin mon être fut tiré en arrière, mon équilibre précaire me faisant percuter la cloison et avant que ne parvienne à comprendre de quoi il en retourne, une paire de lèvres assaillit les miennes pour un baiser sexuellement passionné. J'en reste le souffle coupé, ne voyant à cette proximité qu'une toison rousse de cheveux qui cascadent sur de fines clavicules, un corps étroit et étriqué moulé dans une robe courte ; mes doigts en éprouvent même la texture, mon bras s'étant distinctement refermé autour de la hanche de cette femme dont j'ignorais l'identité.

Un peu plus loin, j'entendis un « Non, mais pour qui elle se prend, celle-là », alors même que j'en maintenais l'agression physique pour la partager à ample mesure. Une bouffée bondissante, deux mains posées sur mon torse, elle recula finalement tandis que j'accusais encore le coup de la surprise, braquant ses deux émeraudes sur moi, pinçant sa lippe d'un sensuel passage de dent pour en retenir nos salives mêlés.

« Moi, c'est Dorothy. » Souffla-t-elle, galvanisée par son effrontée tentative dont elle pensait avoir porté ses fruits.

Inconnue au bataillon. Je ne pris même pas la peine de me présenter, voyant très bien qu'elle savait pertinemment à qui elle avait affaire, et me contenta d'une brève observation de son visage, et plus d'attention sur son corps qu'elle oppressait contre le mien.

« Salut, Dorothy. » Répondis-je en plaçant les deux mains sur ses hanches, l'une d'elles gênée par l'emprise sur la Lager, lui arrachant sans même savoir pourquoi un petit gémissement sensuel. « Donne-moi deux minutes, j'en ai pas pour longtemps. » Et je la repoussais sans demi-mesure, l'éloignant pour m'offrir un espace suffisant.

Et sans même m'inquiéter de la manière dont elle considéra cette mise à distance, oubliant en quelques pas son existence, je repris ma route, ma dextre accrochant la rampe pour gagner les marches conduisant au premier étage et vidant le liquide ambré dans mon gosier de l'autre. La saveur força mes lèvres à s'étirer pour encaisser l'amertume, sans doute galvanisée par les quantités que j'avais déjà ingurgitées. Sans plus trainer - bien qu'un échelon me donna quelques fils à retorde manquant de me faire trébucher - j'empruntais la direction du couloir menant à mes appartements au sein même de la demeure familiale, ouvrant brusquement la porte sans même annoncer ma venue.

« Dégage d'ici, putain. » Grondais-je en allumant le plafonnier, découvrant Frank, pantalon et caleçon baissé en train de se faire soigneusement nettoyer d'entre-jambes par une bouche à l'indécente profondeur.

L'autre femme était sans gêne étendue sur mon lit, allongée sur le ventre, ses deux pieds redressés battant l'air comme une adolescente, à observer son amie bien fort occupée. Mon irruption suffit à forcer le repli, mon meilleur pote bien embarrassé de se retrouver en pareille posture repoussant l'effrontée sans vergogne, se retournant sur-le-champ pour masquer sa trique alors même que j'en détournais l'attention pour planter le vert opalescent de mes iris sur celle squattant mes draps.

« Toi aussi, tu vires ton gros cul de là. » Lançais-je avec véhémence, la désignant d'un index accusateur. Peut-être avait-elle espéré que de voir une fille prête à s'offrir dans ma piaule j'aurais pu consentir à partager quelques coucheries, mais l'affront me rendait bien plus en colère que profiteur, indiquant aussitôt la sortie.

Outrée, ou honteuse, j'en avais vraiment rien à foutre, la blonde se redressa, le visage rougi, sa copine essuyant ses lèvres de sa propre salive tout en se relevant.

« Eric, du calme mon pote. On n’a rien touché. »
« Mais j'en ai rien à branler. »

Les deux femmes s'éclipsèrent prestement sans demander leur reste, tandis qu'une remontée de braguette marqua la clôture de cette échauffourée.

« Elles voulaient voir où tu créchais. Mec, elles sont tellement chaudes. »
« Pas, dans ma, putain, de chambre. »

Je détachais mes propos tout en le bousculant des deux mains sur son thorax, le chassant de la pièce de fortes ruées malgré sa large carrure pendant qu'il cherchait à se justifier, ne m'arrêtant qu'à l'instant où il franchit l'arche de porte.

« Allez, viens. On va s'éclater. C'est ta soirée ou pas ? »

Je reniflais rapidement, jetant un coup d'œil derrière lui pour m'assurer que les intruses soient enfin parties hors de ma vision, avant de revenir à mon acolyte alors que je prenais appui d'une épaule contre le cadre de bois.

« File-moi d'abord ce que tu me dois. »
« Ah ! J'savais qu'étais pas devenu un vieux rabat-joie. » Lança-t-il en se retournant à son tour, tout en plongeant sa main dans sa poche et extirpant un petit sachet de poudre blanche.
« Franky. Putain, je t'avais donné cinq cents dollars. »
« Désolé mon pote, les tarifs ont augmenté. J'ai essayé de négocier, mais j'ai pas pu t'avoir plus. » Je m'emparais de ma possession avant qu'il ne reprenne sur un ton de confidence complice. « Alors, je te réserve laquelle ? »
« Aucune. J'ai pas la tête à baiser ce soir. » Dis-je, renfrogné, complètement détaché de différentes approches, me débarrassant de ma cannette vide entre ses mains.

J'ignorais si c'était l'effet de l'alcool qui me rendait si morose, ou mes pensées qui contemplaient de plus en plus ma lassitude. À moins qu'il n'en retourne d'un autre sentiment. J'avais besoin de m'isoler, de fuir cet environnement que j'avais moi-même créé. Parfois, j'étais dépassé par mes propres intempérances, et il n'y avait jamais eu qu'une seule personne capable de me ramener à la réalité, absente de ma vie depuis bien trop longtemps à mon goût. Dans cette attitude évasive, mes doigts torturant le sachet pour l'ouvrir sensiblement, je plongeai mon auriculaire pour y capter quelques fines particules de poudre blanche, avant de me le coller en bouche, m'en frottant les molaires.

« Elle est bonne, garantie et certifiée. Tu peux y aller les yeux fermés. » Il garda un instant le silence, avant de reprendre certainement à la vision de mes expressions fermées. « Elle t'a répondu ? »

Je redressais un regard interrogatif et perplexe sur mon comparse, balayant ma langue sur mes gencives, mes lèvres se bombant sous le passage de cette boursoufflure éphémère, avant de réagir un peu trop vivement sans doute pour que mon ignorance soit crédible.

« Qui ? »
« Mec, t'as passé ta soirée sur ton téléphone à pianoter et à le vérifier toutes les trois minutes. Pire qu'un puceau en manque d'autre chose qu'une queue solitaire. Alors, c'est qui ? »
« Personne que tu connais. » Cédais-je en grondant, fourrant le sachet de coke dans le fond de ma propre poche, avant que je ne parte en quête de ce fameux téléphone qu'une simple évocation avait ramené à mon esprit.

Embrumé par les vapeurs de l'alcool, je vacillai sensiblement après m'être redressé pour donner plus de perspective à ma recherche, entre mon pantalon avant et arrière, mon blouson, intérieur et extérieur, que palpaient tous les contenants avec une mine perplexe. Où l'avais-je foutu ?

« À d'autres. Ça fait plus de dix ans que je te fréquente. J'suis sûr que je l'ai déjà croisé. Elle avale au moins ? »
« Mais va chier, putain. Ferme ta gueule et casse-toi avec tes putes. »

Il commençait franchement à me chauffer, sentant mes amertumes galvaniser mon tempérament furieux, et étreindre mes cervicales d'une crispation lourde. Je claquais la porte pour contrer toute moquerie supplémentaire dont je le savais capable, parce que je n'étais pas vraiment certain de garder le contrôle et mon sang-froid plus que ce point atteint. Y'avait des sujets qui fallait pas titiller, et celui-là en faisait partit. Rendu seul alors même que les murs continuaient à vibrer du vacarme au dehors, j’insistai mes recherches, refaisant le tour de toutes mes poches, intérieur, extérieur, derrière et devant, ne tombant que sur quelques pièces de monnaie, le sachet de daube juste avant confier et... ah ... un numéro de téléphone griffonné sur un morceau de papier déchiré avec les trois lettres KIM inscrites en majuscule, que je délaissais négligemment sur la surface de mon bureau en me demandant à quel moment de mes proximités amicales on m'avait glissé telle offrande. Est-ce qu'on avait subtilisé mon appareil d'une identique manière ?

Je passais un regard à la ronde, observant les différents endroits où j'avais l'habitude de le poser, le découvrant finalement en lieu et place de mon meuble de chevet, ce qui ne manqua pas de m'arracher une vocifération d'agacement. Je le déverrouillai, ouvrit le menu des messages alors même que ce dernier ne laissait entendre qu'aucun n’eut été reçu entre temps, me faisant face à mes veines tentatives de prise de contact, distillée sur plusieurs heures.

~ Ça te dit de fêter ça, juste toi et moi ?
~ Champagne sur la plage ?
~ À moins que tu préfères un truc plus intime. 😉
~ Romy ? Tes supérieurs devraient te donner un jour de congé pour un tel évènement !
~ Je te préviens, y'a bientôt plus rien à boire et il faudra te contenter de moi !

J'abandonnais l'écran qui resta figé sur le spectacle de mon échec, délaissant le téléphone sur la surface plane du bureau, non loin du sachet dont je m'étais déjà délesté, écartant la chaise pour prendre position au devant. Ma réalité s'effritait petit à petit, j'en avais du mal à garder le focus, m'obligeant à frotter mon visage pour me faire gagner quelques sursauts de conscience mes fonctions cérébrales perturbées par l'activité exacerbée de mes neurones inhibiteurs, ou en des termes plus simples, j'étais torché, et la défonce que je m'apprêtais à m'envoyer n'allais certainement pas arranger ça. J'extirpai une petite carte de visite planquée derrière la coque de mon smartphone avant d'étendre la poudre sur la surface éclairée de ce dernier. La symbolique m'arracha un ricanement nasal, un peu débridé, tandis que je préparais ma ligne scrupuleusement. J'allais me camer sur le reflet de son indifférence. Et je trouvais ça plus que jouissif. Je vins m'emparer d'un cône de papier, perdu là dans le vrac de mes affaires, le roulant d'une application qui manquait de dextérité, toujours égaré dans ma débandade de rire qui ne semblait pas désirer cesser avant même que je ne flaire cette merde.

Les volutes épurées s'envolèrent rapidement dans mon conduit nasal, anesthésiant mes parois à son passage avant que je me pince mes arêtes pour faire progresser les vestiges qui se seraient collés, reniflant à plusieurs reprises et frictionnant un côté puis l'autre. J'attendis le flash, cet instant qui ferait taire mes angoisses et ma tristesse latente pour m'offrir l'intense sensation de bien-être profond que je voulais en espérer jusqu'à ce que le rush happe ma félicité. Je me remis à rire plus frénétiquement, frottant du doigt les restes disséminés sur l'écran, les étalant contre mes gencives à hauteur des dents du fond puis de m'abandonner aux affres de ma débâcle.

J'ignore encore ce qui m'a donné l'impulsion, celle de m'emparer de mes clés de bagnoles et d'entamer la descente vers le garage. Une envie, un besoin, une pulsion, qu'importait le nom qu'on voudrait bien lui porter, ce n'était que de la sémantique. Il fallait, point. Le nez chatouilleux et les pupilles dilatées, je me faufilai sans état d'âme à abandonner ces festivités, passant entre les groupes sans m'en soucier, bousculer d'une épaule cette greluche qui m'avait abordé aux pieds des escaliers - et avait foutrement bien attendu mon retour - sans même que je ne le fasse exprès, ni même que je la reconnaisse immédiatement. Je me sentais porté par les vibrations des accords de musique galvanisée par ma condition, m'emportant dans une dimension parallèle où mes seuls désirs reptiliens gouvernaient. Un élan de voix interrompit partiellement ma course, quelque chose qui sonna assez familier pour entraver temporairement ma progression, faisant volte-face tout en continuant de m'échapper à reculons.

« Eric ! Où tu vas ? »
« Je sors. » Justifiais-je avec désinvolture, entamant un nouveau pivot.
« En voiture ? Dans ton état ? »

Je perçus une main chercher à m’arrêter, que je rabrouais d'un mouvement d'épaule, me soustrayant à l'emprise sans plus de cérémonie, ou plutôt si, par l'expression de mon indifférence perchée sur mon majeur tendu et droit dressé vers le ciel.

« J't'aime frangin. » Lançais-je, jouant sur l'ambivalence de mes propos d'avec mes gestes, avant de fourrer les paumes dans mon blouson jaune flanqué de couture rouge que je n'avais pas quittée - et qui devait largement bien sentir le champagne.

Le moteur de la Bugatti vrombit à m'en faire bander sur mon siège, mes doigts enserrés sur l'anneau du volant tandis que je le faisais rugir, riant de son indiscrétion pour le seul plaisir de mes sens, sentant une nouvelle vague d'euphorie me gagner, mon cœur prenant des allures de turbo. Le portail s'ouvrit, dans sa lenteur crispante, avant que je ne m'engage, moulé dans l'étau de fer, quelques gravillons voltigeant autour de la carcasse bleu nuit métallisée. De l'autre côté de la demeure que j'étais en train de quitter, la fête continuait de battre son rythme, délesté pourtant de son principal acteur. Rien à foutre, je me sentais porté par un nouvel élan, transcendé par ce besoin d'activité irrépressible, gonflé d'assurance et tous les sens en éveil. Malgré mon état, ma vigilance m'apparaissait des plus fluides, la vélocité en symbolique de mes sentiments accédés. Je m'engageai bien vite dans les rues de San Diego, que la nuit n'avait pas éteinte, conquérant le quartier d'East Village, sillonnant sur les routes en toute irresponsabilité du code régissant ces dernières jusqu'à enfin gagner le parking du bâtiment visé. Appartement 011, je connaissais le chemin par cœur.

Pincement de nez, reniflement, et je matraquais déjà la porte de mon poing dressé, martelant cette dernière à plusieurs reprises. J'espérais qu'elle soit simplement dans le fond de son lit, tandis que le cadran affichait 2h du mat', et non pas en service, parce qu'à ce moment-là, j'étais certain que je m'y serais invité, bourré, shooté, en toute impunité.

« Aller ! Ouvre-moi ! » Scandais-je avec un nouveau cognement impétueux, prenant appui de l'épaule sur le cadre d'entrée, le battant en façade à quelques centimètres à peine de mon front.

J'étais extatique, presque monté sur ressort, impossible de tenir en place, je grattais à la porte à l'instar d'un chien impatient, jusqu'à ce qu'enfin le bruit du loquet se fasse entendre, libérant ma tension, ou presque. On peut dire que je m'étais attendu à toutes les allures, toutes les apparitions, furieuse comme désireuse - elle avait cette tendance à toujours me surprendre, mais pas de me retrouver nez à nez avec un brun poilu affublé que d'un simple boxer. Je crois que j'ai louché sur ce détail avec une incrédulité figée sur mes traits, ces derniers finissant par se froncer à cette découverte, l'incompréhension se mêlant à mes instincts. Je pris un instant de recule, vérifiant le numéro sur le flanc de mur avant de revenir au type que j'agressais aussitôt de ma colère.

« T'es qui, putain ? »

Plus que son identité, c'est en vérité les raisons de sa présence chez ma gonzesse qui m'agaçait au plus haut point. Bon, certes, ce terme était sans doute déplacé dans la situation dans laquelle nous nous trouvions. Compliqué comme toujours, le souvenir de notre dernier contact se dispersant dans les élans d'une dispute courroucée avant qu'un silence de plusieurs semaines s'impose. Quand bien même, je crois que je ne pourrais jamais vraiment la considérer autrement qu'à moi et à moi seul, ma possessivité et ma jalousie exacerbée quand il s'agissait de faire face à la réalité. Toujours était-il que le type n'avait pas vraiment l'air de plaisanter sur ma présence au pas de la porte qu'il venait d'ouvrir et la manière dont je venais de lui parler.

« T'es sérieux, connard ? » Me fustigea-t-il en s'imposant de toute sa carrure dans le cadre de porte, contraignant un repli d'un pas en arrière.
« J'viens voir Romy, elle est où ? » Je balançais mes rétines étourdies par leur focale grande ouverte au-delà de la silhouette du gars, cherchant une autre existence des yeux. « ROMY ?! »

D'un coup d'épaule furieux, je forçais le passage, m'efforçant à m'immiscer dans cet appartement que je ne connaissais que trop bien avant de me faire agripper le blouson par une manche. Il n'en fallut pas plus pour attiser mes instincts vengeurs, mon courroux exacerbé de cocaïne qui m'empêchait de seulement considérer la douleur me retournant brusquement en assénant au gaillard une droite monumentale qui fit vibrer sa mâchoire, frémir sa conscience et me blesser la peau à hauteur des articulations saillantes. Un grand boucan résonna lorsqu'il flancha au sol, sa main tâchant à se retenir sur la porte qui finit de s'ouvrir en grand, percutant l'étagère qui se trouvait non loin. Je n'étais pas en reste de mes propres élans puisque la brutalité de l'acte avait déséquilibré mes jambes - merci alcool et diverses substances - atterrissant contre le mur de l'autre côté de l'ouverture.

« Romy ?! T'es où putain ?! » Scandais-je dans mon état bancal et désinhibé, cherchant à me redresser à l'aide de mes bras.



Dernière édition par Eric Arroyo le Mer 15 Fév - 17:31, édité 1 fois
Romy Diaz
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MessageSujet: Re: Dépasser les bornes // Roric 1   Dépasser les bornes // Roric 1 EmptyDim 5 Fév - 3:07


Enfiler le gilet pare-balle, vérifier qu'il est correctement sanglé, qu'il ne gêne pas mes mouvements, fermer les yeux quelques secondes pour faire le vide et retrouver le calme nécessaire. Diaz, magnes ! Expulser l'air de mes poumons et rouvrir les yeux. Mon arme dans son holster, bien évidemment vérifiée et chargée, je me mets en branle dans le couloir, pour rejoindre l'équipe. L'opération est coordonnée par Donovan, ce qui signifie qu'on est clairement dans la merde. Ce mec a tout du cowboy, croyant que le métier de flic à la crim' équivaut à porter ses couilles en collier et à jouer au sheriff de western bas de gamme. Je soupire et serre les dents en rejoignant les autres au briefing souriant tout de même en coin quand Torres se pose à ma droite.

Nouveau coéquipier, je devrais pas être ravie, mais il a une forme d'assurance tranquille qui a tendance à me rassurer. Il me rend mon sourire et tourne son visage vers Donovan qui parade sous nos yeux, expliquant son "plan d'attaque." Ce con est persuadé d'avoir la science infuse, ce qui selon son échelle de valeur le dispense de faire appel aux forces spéciales. C'est vrai que quand tu veux choper la tête pensante d'un cartel, pour le faire plonger pour meurtre, tu y vas avec ta bite et ton couteau... Je pousse un petit grognement exaspéré et écope à la fois du rire amusé de Torres et d'un regard noir de ce connard de Donovan. -"On peut arrêter la branlette et y aller, ou vous voulez vraiment attendre que quelqu'un ici trouve intéressant de prévenir Chavez qu'on prévoit de lui rendre visite?" Silence de mort dans l'assistance. Je viens clairement de défier l'autorité de super connard tout en laissant planer le spectre de ces petites putes qui rencardent nos cibles. L'hypocrisie crasse de certains d'entre eux me rend malade... Tu as envie qu'il fasse un AVC avant l'assaut? Torres chuchote et écope d'un sourire amusé alors que Donovan s'étouffe dans son absence de répartie, faisant un grand signe du bras qui pourrait vouloir dire "ta gueule" autant "qu'en voiture". Manifestement tout le monde décide que l'option numéro 2 est la plus adaptée et on décale sur les véhicules.

Fourgons, noirs, pas vraiment banalisés parce qu'ils puent le flic à 20 bornes mais blindés ce qui peut salement sauver nos culs. Je m'installe au fond, agrippe un fusil d'assaut et me répète en boucle le déroulé de la mission. C'est Torres qui vient s'installer à ma droite. Sa jambe frôle la mienne et je le sens chercher mon regard. Mes billes noires se perdent dans les siennes durant quelques secondes, juste avant que le véhicule se mette en route. SDPD, direction la Sorento Valley et le ranch énorme occupé par Chavez et ses petits amis. Le trajet s'étire, personne ne parle, chaque agent agrippé à son arme, perdu dans ses propres pensées. Les miennes s'entrechoquent, sans que j'arrive à en démêler le fil. Mon père... la vie que j'aurais du mener si je n'avais pas choisi d'entrer dans la police. Sloan... putain j'aurais du lui envoyer un message. Peut être que j'en aurais plus jamais l'occasion ! Cette pensée fait courir un frisson très désagréable le long de ma colonne vertébrale et je sens la bile me remonter dans la gorge.

L'adrénaline chargée à bloc ne me permet pas d'échapper totalement à la peur. Ne pas voir un nouveau soleil se lever? Je n'aime pas cette idée, mais elle me pousse à faire une sorte de point sur ma vie. Est ce que je peux considérer en être là où je veux? Là où je dois? Putain vaste question. J'ai la vie que je désire mener, ça oui, mais est ce celle dont je rêvais il y'a 10 ans? Ou quinze? En même temps est ce que ce serait mieux? Je me perds, dans un labyrinthe de pensées en clair obscur. Eloan... ce con de flic des affaires internes qui commence à venir me renifler de beaucoup trop près. Eric... mmm non, mauvaise idée, ça va clairement pas m'apaiser de penser à lui. Parce qu'il a le don de m'horripiler, ou de me faire hurler... de toutes les façons possibles. Je rougis toute seule, avant de secouer la tête en essayant d'orienter mes pensées sur autre chose.

Petit soubresaut du véhicule avant qu'il s'immobilise. Sérieusement? Je plane depuis aussi longtemps ? Je soupire, la main de Torres se pose sur ma jambe et il serre doucement, comme pour me communiquer un peu de son calme. Il fait comment ce gars? Il a été taillé dans un bloc de granit ou quoi? Je le regarde et un fin sourire vient ourler mes lèvres alors que les portes s'ouvrent. Ballet parfaitement orchestré, on sort, les talons claquant sur le bitume qui orne l'allée de cette putain de baraque. Tout le monde progresse, viseur ajusté, par petites équipes, chacun assurant son coéquipier. Je fais le vide avant même que le bélier ne défonce la porte. Ce qui se déroule ensuite à tout d'une scène de guerre... j'étais pas prête pour ça. Des tirs, partout autour de moi, l'odeur de la poudre qui sature l'atmosphère, cette vibration mortelle qui finit par faucher un de mes coéquipiers. Ma bouche s'ouvre sur un cri que je n'entends même pas, mais la main de Torres se referme sur mon épaule et me pousse en avant.

Pas le moment de trainer, pas le moment de rester sous le feu des balles ennemies... Je le sais ! Mais sur l'instant j'ai juste envie de l'agonir d'insultes. On laisse personne derrière... c'est ce que j'ai envie de hurler, mais le moment est mal choisi. J'épaule plus fermement, presse la détente, le recul venant me heurter avec force. La saccade des balles a quelque chose d'enivrant et je vois tomber un des assaillants. Putain mais non ! Nous sommes les assaillants... eux ils défendent leur putain de territoire et leur patron de merde. Je ne sais pas combien de temps dure l'assaut, pour qu'au final le carnage s'arrête quand Chavez finit lui même abattu, alors qu'il tentait de fuir... Tout ça pour ça? Un simulacre de justice et tant de sang versé? Je suis écœurée, dans une rage qui me donne envie de tout casser autour de moi. Je remonte dans le fourgon, sans même savoir si on a fait des prisonniers. J'ai pris une vie ce soir... pour la première fois. Je suis moi aussi, une meurtrière. Sous prétexte que j'ai une plaque j'ai pris la vie d'un homme... qui faisait son job lui aussi. Simplement du mauvais côté de la loi.

Je me sens de plus en plus mal et quand on s'arrête devant le SDPD, je tombe du fourgon plus que je n'en descend. Je m'appuie de la main sur le flanc du véhicule et les hauts le cœur viennent expulser un peu de mon mal être. Je ne sais pas combien de temps je reste là, à déverser ma bile. Quelques regards hébétés se posent sur moi mais personne ne reste jusqu'à ce que je sente une main dans mon dos, qui enroule mes cheveux pour les mettre sur le côté de ma nuque. La voix apaisante de Torres. Sans ce shoot Romy... le capitaine aurait peut être du appeler mes parents... Ne t'en veux pas s'il te plait.  Je crois que la douceur qui émane de ces quelques mots est exactement ce dont j'avais besoin. Je me redresse et lui fais un pauvre sourire avant de me lover contre lui. -"On doit faire le rapport ce soir? Je sais que je dois faire vérifier mon arme... mais putain dis moi que la paperasse attendra?" Il me fait un clin d'oeil, referme son bras autour de mes épaules et me guide doucement à l'intérieur. C'est lui qui retire les sangles de mon pare-balles, mes gestes étant devenus trop malhabiles. J'essaie de dissimuler les tremblements de mes mains, même s'il n'en fait pas cas. Je suis habituée à devoir être solide, à jouer les insensibles, c'est un peu le prix à payer quand on est une femme dans un monde d'hommes. Comme si je devais en permanence prouver que je suis au niveau, là où ils n'ont qu'à faire les beaux... C'est d'une injustice dingue, qui me révolte la plupart du temps. Mais ce soir je n'ai pas la force de faire semblant. Le regard de l'homme que j'ai tué me hante, je me sens sale, j'ai froid... mais pas un froid normal ou naturel, non une espèce de chappe gluante qui me pousse à croire que je n'aurais plus jamais chaud. Je soupire et me laisse guider jusqu'à l'agent charger de vérifier l'état de mon arme et de son chargeur. Il répertorie soigneusement les choses et me félicite d'avoir buté... comment dit il? Un de ces batards... Vraiment? C'est ainsi que je devrais voir les choses? Etre fière d'avoir tué un homme? Un fils assurément, un mari et un père éventuellement? J'ai à nouveau envie de gerber et je crois que j'affiche un air de bête traquée. C'est le torse de Torres, qui se pose dans mon dos, qui me redonne un peu de contenance. Je prends une large inspiration alors qu'il passe un bras autour de moi. Stevens? Dis moi qu'on a fini ? Elle a été exceptionnelle, sans elle je serais surement plus là à te parler, alors on va juste la laisser se reposer ok? Il parle de moi comme si je n'étais pas là, mais comble du comble, ça ne me fait même pas râler. J'aime ce qu'il dit ! Je veux exactement ce qu'il dit... Partir ! Me reposer ! Oublier ! Je n'ai pas la force de râler. Je relève mes prunelles d'onyx et fixe Stevens qui acquiesce de la tête. Manifestement pas besoin d'aide pour la raccompagner? Ils se paient ma tête ces deux là ou je rêve?  Qu'ils pensent ce qu'ils veulent au fond... si ça leur permet de ne pas bander mou ! Je soupire et fais une volte face presque parfaite pour regagner le vestiaire. Je me change comme un automate pour trouver Torres devant la porte. Je te raccompagne et tu m'offres un verre? Tu trembles tellement, on dirait que tu as parkinson. -"Va chier Torres." Il sourit et m'offre son bras. Là je te retrouve Diaz ! Je ne peux réprimer le sourire qui fleurit sur mes lèvres et je le laisse m'extraire du SDPD pour me guider vers sa voiture. Je n'ai pas vraiment l'énergie pour faire preuve d'indépendance. Pas ce soir. Je monte et m'installe, relevant les jambes, me packant délicatement alors que je prends mon téléphone pour découvrir de nombreux messages d'Eric. Le décalage entre ce que je viens de vivre et le ton euphorique de ses messages me fait l'effet d'une claque. C'est surement pour ça que je ne réponds pas... A moins que ce soit les réminiscences de tout ce qui nous sépare... on dit parfois que les opposés s'attirent et quand il est dans les parages je ne peux pas vraiment le nier. Une attirance brutale, physique, qui ne débouche que sur ... Nos différences de mode de vie et de point de vue. Je soupire et le range doucement dans la poche arrière de mon jean. Tout va bien? -"Ta gueule Torres... East Village, au croisement de Boyd et de la 5e." Je me rencogne dans mon coin alors qu'il chantonne doucement au son de la radio. Je crois que je somnole un peu? En tout cas le trajet apparaît plutôt court. Il se gare et semble hésiter. -"Alors ce verre?" Je penche la tête pour le voir, déjà extirpée du véhicule. J'affiche un sourire nettement plus assuré, plus séducteur aussi. J'ai envie de me sentir vivante, que dis je ? J'ai besoin de me sentir vivante et je crois que j'ai clairement trouvé un dérivatif parfait aux pulsions mortifères qui me tordent le bide.

Il hésite quelques secondes, affiche un sourire presque timide et coupe le contact pour extirper sa grande carcasse de sa bagnole. Je passe devant ondulant très sciemment des hanches, affichant là la tournure que je veux insuffler à la suite de nos échanges. De nouveau perchée sur mes talons je me sens un peu mieux. C'est con hein? Mais c'est pourtant vrai ! Je retrouve une part d'assurance qui m'a fait cruellement défaut ce soir. Et puis je crois que les messages d'Eric ont piqué quelque chose en moi, même si je tiens tout ça à distance, n'ayant vraiment pas envie de rentrer dans cette introspection. On monte les deux étages qui mènent à ma porte et je l'ouvre, le laissant entrer le premier. J'allume la lumière du couloir et l'invite dans le salon. La luminosité indirecte est parfaitement satisfaisante. Direction le bar pour y puiser une bouteille de tequila et un seul verre. Je reviens vers lui en avalant quelques gorgées directement au goulot. -"Je n'ai pas envie de discuter. Pas envie de raconter ma vie ou mes états d'âme non plus." Un sourire et je remplis son verre avant de le lui tendre.

Quand il le prend, ma main libre se pose sur son torse et je le pousse, jusqu'à le faire choir dans mon canapé. Sourire mielleux et je me pose sur lui à califourchon. Tu es sure? Oh mais il est mignon ! Décidemment ! Je souris, d'une façon presque carnassière et mon bassin vient chercher le sien alors que je bois une nouvelle rasade. Quand je me penche c'est pour murmurer à son oreille. -"Rappelle moi que je suis vivante !" Un soupir et je m'éloigne pour abandonner la bouteille entre son ventre et le mien alors que je me tortille pour me libérer de mon haut, ma veste déjà tombée sur le sol. Je vois son regard changer, se charger d'étincelles et mon sourire s'agrandit alors que je pars en quête de ses lèvres.

J'y trouve la saveur de la tequila qu'il a pris soin de gouter et je fais comme si c'était tout ce dont j'avais besoin. Simplement me souvenir que mon corps est toujours ancré en ce monde, qu'il vibre toujours de vie. Je repousse de toutes mes forces l'image de cet homme qui s'effondre, fauché par les balles que j'ai tiré. Je ne veux plus penser... à rien ! Ma langue glisse, vient chercher la sienne et je soupire doucement alors qu'il s'anime enfin, semblant réaliser que je n'ai aucune intention de faire volte face. Il me remet la bouteille entre les mains et m'arrache à ce canapé, pour venir me plaquer contre le mur. La suite est un déferlement de caresses et de petits sons arrachés au plaisir. Nos corps s'enchevêtrent et je me vautre dans le sentiment d'être encore retenue dans ce monde.

On finit par échouer au creux de mes draps, ivres de sexe à défaut d'orgasme, au moins autant que de tequila. La tête barrant son torse, ayant renfilé ma lingerie. Je souris alors que je sombre dans le sommeil. Eprouver le besoin de se rhabiller avant de dormir... c'est pas super bon signe ça, si? Je fronce le nez et grimace, alors que son souffle indique qu'il est déjà endormi. Je ne cherche pas d'histoire... encore moins d'amour. Je sais qu'il n'y a pas de place pour ça dans ma vie. A moins qu'il n'y ait pas de place pour moi dans tout ça... ce qui est presque pire? J'ai l'impression que je viens tout juste de m'endormir quand résonnent trois coups sur la porte? A moins que j'en ai loupé certains? J'ouvre les yeux, me tortille, m'étonne presque de la proximité d'Adrian. Je ferme les yeux, les rouvre et... sa voix? « Aller ! Ouvre-moi ! » Je pousse un petit gémissement qui a tout du couinement d'une souris acculée. Nouveau cognement furieux sur la porte.  Romy merde... c'est ton mec? Je me redresse et allume ma lampe de chevet. -"Tu penses vraiment que tu serais dans mon lit si j'avais un mec?" Il me prend pour qui ce con? Je souffle rageusement et remonte les yeux dans les siens. -"C'est Eric." Comme si ça suffisait comme explication... Mais il veut que je lui dise quoi ? C'est pas mon ex... on a jamais été ensemble ! C'est pas un pote... pas un sex friend non plus ! Alors quoi ? C'est lui ! C'est tout ! Et puis merde c'est pas mon confesseur, j'ai pas à lui raconter ma vie... Okay reste là, j'y vais. Non mais... il est sérieux lui? Genre le fait de m'avoir sautée lui a donné des droits sur ce que je fais ou non? Je sais pas si c'est ce qui me fige dans mon lit... ou si c'est que je ne suis pas du tout prête à confronter ce foutu entêté d'Arroyo... mais je ne bouge pas. En tout cas pas avant que ça parte manifestement en sucette. J'entend la voix d'Eric, plus étouffée bizarrement alors qu'Adrian a manifestement ouvert la porte.  « ROMY ?! » Je me redresse dans le lit, comme prise en faute et je me lève d'un bond... panique à bord, je suis uniquement vêtue d'un ensemble de lingerie noir et foutrement suggestif... Je cherche dans quoi enrouler mes formes quand ça semble s'accélérer salement de l'autre côté. -"Putaiiiiiin" Je râle mais le vacarme qui résonne me fait quitter l'abri de ma chambre. « Romy ?! T'es où putain ?! » J'avance, pour découvrir Torres affalé au sol, se tenant la mâchoire et un Eric manifestement chargé comme un polonais au mariage de sa sœur, qui braille comme un âne. La scène me tire un hoquet. -"Arrête de t'égosiller ! Tu te crois où ?" Je fronce les sourcils et m'approche, toisant Eric de toute ma hauteur et d'un regard plus que noir alors que je me penche sur Adrian qui fait tout pour se relever, manifestement décidé à en découdre. Putain de fils de pute, je vais te défoncer! Il grogne plus qu'il ne parle et je fais non de la tête. Je m'interpose quand il s'avance. -"Adrian stop ! STOP !" Je crie pour qu'il reporte les yeux dans les miens. -"Je suis désolée... je... pardon... mais arrête." Il est hors de question que j'assiste à une bagarre entre eux. Pas ici ! Pas ce soir. -"Je t'en supplie." Ma voix est douce, alors que je nie totalement la présence du fauve en cage dans mon dos. Nul doute que ma tenue lui offre une vue des plus affriolantes... mais dans le moment c'est le cadet de mes soucis. -"On se voit demain? On en parle demain? S'il te plait?" Je ne sais pas si c'est la colère ou l'humiliation de se voir recalé de la sorte face à l'énergumène qui vient de débarquer mais il grogne et se tire vers ma chambre, manifestement pour récupérer ses affaires. Je me tourne vers Eric et vocifère. -"Toi... oh putain de toi !" J'ai envie de l'étrangler... même si une part de moi est contente de le voir... même si je suis obscurément flattée qu'il ait débarqué ici ce soir. Décidément, je ne suis pas guérie de ce connard. Je referme les bras sur ma poitrine et lui lance un regard noir... -"Tais toi et va t'assoir !" Je désigne les chaises de la cuisine, espérant que par un miracle il décide de m'obéir alors qu'Adrian revient. Il s'avance vers moi, enroule un bras possessif à ma taille et je pousse un couinement surpris. Il me retourne, me plaque contre son torse et prend furieusement possession de ma bouche. A tout à l'heure. Voix suave avant de reporter son attention sur Eric, l'attitude ayant tout d'un défi. Je prends une longue inspiration et je crois qu'en cette seconde je regrette tout simplement de n'avoir aucun dieu à prier.
 
Eric Arroyo
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MessageSujet: Re: Dépasser les bornes // Roric 1   Dépasser les bornes // Roric 1 EmptyDim 19 Fév - 0:33

Les deux mains à plat contre le mur, je ne remarquais qu'à peine les éclats sanglants qui strièrent mes phalanges, quelques perles écarlates ayant décidé de dévaler ma dextre hors des contusions de mes articulations. J'eus un moment de doute, de savoir si la résultante de cette blessure fut la mienne ou celle de l'enculé à qui je venais de refaire le portrait. J'eus l'impression de ne pas sentir la douleur, effets de la poudre qui avait déjà scotché quelques zones de mon cerveau, éteignant l'euphorie des premiers instants pour rallumer mes anxiétés. J'étirai mes doigts et les replia à nouveau, figé à cette contemplation qui me déphasa du temps pour l’étendre dans une myriade de poussières vibrantes, étincelantes comme un kaléidoscope, glanant quelques picotements au passage. Ce liquide poisseux, c'était le mien, j'en eus l'intime conviction sans même avoir à m'intéresser à cette victime que j'avais pulvérisée au sol, m'en faisant presque oublier son existence dans cette divagation fantasmagorique. Qu'est-ce que je foutais là déjà ? Presque. Une parole me ramena à la réalité, sans doute de la même manière dont elle s'était tant de fois évertuée à le faire, forçant le retrait de mes appuis pour faire volte-face.

-"Arrête de t'égosiller ! Tu te crois où ? »

Non. Non, en vérité, ce n’est pas tant sa voix que son accoutrement qui me rappelèrent les raisons de l'état de ma main et celle du type qui semblait bien moins abimé que je ne l'avais imaginé, mais sa tenue, qui m'arracha quelques vocables.

« Oh. Oh ! C'est quoi ce délire ? » Mon timbre ne se préoccupa guère de redorer le blason de ma condition, s'affaissant dans une ondulation qui trahissait mon alcoolémie.

Je vis la furibonde me jeter un regard courroucé, alors que le mien peinait à se défaire de mes étonnements contrariés. Elle venait vraiment de sortir de sa chambre sans même une once de gêne dans ce string qui n'avait d'usage que son nom ? Non seulement elle se permettait de s'envoyer en l'air sans aucune décomplexions en m'ayant royalement ignoré toute la nuit durant, mais en plus elle se légitimait d'en exhiber la réalité sous mon nez, comme si elle paradait un trophée quelconque et avec fierté ?

Putain de fils de pute, je vais te défoncer!

Si mes désinhibitions chimiques avaient forcé ma colère et ma rage, la jauge de ma tolérance ayant pulvérisé mes extrêmes limites, ces élans d'insultes n'en provoquèrent qu'une volonté d'expiation.

« Vas-y enculé ! Viens ! »

Je fis quelques aller et retour sur plusieurs pas d'un côté puis de l'autre, ramenant ma senestre à mes lèvres écumeuses frottant mon visage du coin de ma bouche à la hauteur de ma narine, reniflant au passage cette rage qui m'enserra, à l'instar d'un lion en cage que seule la présence de Romy au milieu du champ de bataille parvenait à m'empêcher d'aller plus en avant. Je savais pertinemment que si je me lançais en l'état dans la mêlée, je ne pourrais rien contrôler sinon asséner mes pulsions destructrices au delà de l'abyssal, et qu'importait le degré de cette trahison ressentie, qu'importait les taux d'éthanol et de psychotrope qui trainait dans mon corps, il existait une limite à ne jamais franchir. Je me laissai donc virtuellement contenir alors même que les attentions étaient unilatéralement portées sur ce Aidan dont je prenais largement le temps de bien enregistrer sa petite tête de fils de pute recadré d'un direct. À quoi elle jouait, putain ? À quoi ? J'avais envie d'un massacre en bonne et due forme, de lui faire regretter à cette gueule d'emplumé d'avoir foutu plus qu'un orteil sur ma propriété. Des mecs, elle en avait eu, ça n'était pas vraiment ça le souci - quoi que - mais pas quand je décidais que ce n'était pas le moment. Et là, en l'instant, ça ne l'était vraiment pas.

« T'as raison, casse-toi ! Petit caniche à la con. » Je regardais le type partir, sa colère toujours intacte, mais résignée à s'éclipser pour ce soir, alors que je n'avais pu m'empêcher de le provoquer à nouveau.

Il se barra, direction la chambre sans doute pour collecter ses affaires, et à la simple idée qu'il puisse retourner dans cette pièce si intime qui avait été témoin de nombreux de nos ébats et dont il avait souillé ce souvenir de ses râles de porc en rut m'arracha une nouvelle volonté assassine. Je m'apprêtais à prendre le pas à sa suite quand je vis Romy s'interposer, toujours là, à se balader dans sa tenue indécente pour un public qui n'aurait jamais dû en être spectateur, me menaçant de son regard aussi noir que sa dentelle.

- " Toi... oh putain de toi ! "

J'interrompis ma lancée dans une grimace de dégoût prononcé, mes sillons nasaux creusant sans doute quelques lignes sur mon épiderme, alors que je passais la pointe de ma langue sur la surface lisse de ma dentition, d'un balayage qui fit bomber mes lèvres restées closes. Ma mâchoire se contracta l'instant d'après, poussant un soufflet bruyant entre mes dents tandis que j'écartais les deux bras, à l'instar de Jésus sur sa croix, mes mains levées en direction des yeux l'air de dire « Quoi ? » dans toute mon indignation.

« C'est qui cette enflure ? Hein ? »

J'exigeais des explications même si je ne me sentais apte d'en accepter absolument aucune. Cette fille me rendait dingue et c'est cette folie que je lui renvoyais en pleine figure.

-"Tais-toi et va t'assoir ! »

« Va te faire foutre. »

Je fis tout de même demi-tour, bien incapable de rester en place, complètement électrisé par la situation qui réclamait sa catharsis, plus violent qu'Aristote ne l'avait défini. J'approchais du bar de la fameuse cuisine, avisant la présence d'une bouteille d'alcool quasiment vide qui acheva bien vite de restituer ses dernières gouttes dans mon gosier. L'humiliation me paraissait à son comble. La soirée que je lui avais proposée, elle avait décidé de la passer avec le premier venu. Tequila et baise. Baise et tequila. J'avais que ça qui me martelait la tête et je n'arrivais pas à me retirer de l'esprit ses gémissements assoiffés que ma mémoire avait conservés intacts, exhalés à l'oreille de ce fils de bâtard. Mes mains se contractèrent autour du cylindre de verre, sa torsion me souvenant les afflictions de ma dextre qui avait pris cher sur quelques os. Et pendant que j'avais laissé mes élucubrations faire leur chemin, un autre en avait profité pour revenir à la charge sans même que je ne m'en rendre totalement compte. Je relevais mes yeux, croisant cette posture possessive qu'ils avaient adoptée tous deux, le corps à moitié dénudé de Romy tout lové contre le torse de l'autre, et leurs bouches mutuellement grandes ouvertes pour un balai linguistique qui me fit vriller pour de bon.

Il n'était plus question de tempérance, de mesure et de retenue - quand bien même les apparences ne semblaient pas avoir réellement penché sur cette voie - je restais persuadé d'avoir fait preuve de suffisamment de patience pour tolérer un nouvel affront. J'empoignai cette bouteille qui avait vadrouillé entre mes doigts pour faire quelques pas décidés dans sa direction, propulsant mon arme improvisée en plein sur cette cible dans un élan de cri meurtrier. Ses réflexes sans doute plus intacts que les miens lui permirent de protéger sa tête, percutant son épaule comme une masse inaltérée avant de retomber au sol pour s'exploser en une myriade de particules coupantes. Je ne voulais pas en rester là, me contenter de ça parce qu'en l'instant je n'avais plus aucun instinct de survie. Quelqu'un allait y passer, c'était obligatoire. Lui ou moi. Ce serait le seul choix.

« J'vais te fumer, sale fils de pute ! »

Une main me bloqua le déplacement, posée brutalement sur mon torse, me repoussant en jouant sur les incertitudes de mes équilibres. Il y eut des mots peut-être, je n’en étais même pas sûr, un sifflement ardant à mes oreilles me coupant de toutes injonctions à mon égard, sans doute exhorté par ma rage. Il était possible qu'elle venait de m'éviter de me faire littéralement massacrer, car si mon esprit souillé des substances que j'avais annihilé me faisait penser invincible, il était peu probable que ça en soit véritablement le cas. Je manquai de me vautrer dans un vacillement furibond, repoussé en arrière par cette seule présence qui faisait barrage et qui me manifesta enfin un intérêt quelconque. J'y ancrai mes iris, complètement dilatés et rougis tandis que je lui lançais la gorge nouée d'un supplice incommensurable.

« Putain, tu me fais quoi là ? Romy ? »

Romy Diaz
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MessageSujet: Re: Dépasser les bornes // Roric 1   Dépasser les bornes // Roric 1 EmptyDim 19 Fév - 16:09


Endormie après cette nuit décevante, j'ai mis un peu de temps avant de raccrocher les wagons. Le hurlement d'Eric… cette voix grave, reconnaissable entre mille. Redressée dans le lit je me suis sentie mal... submergée par... le honte? J'ai fermé les yeux une seconde et Adrian a jugé bon d'aller jouer au chevalier servant. Super intelligent ça ! Surtout quand on s'attaque à Eric, sur un mode possessif et alcoolisé. Il se prend pour mon mec ce con? Non parce que clairement si c'est ça... va falloir qu'on parle. Ça part tellement vite en live que je me retrouve rapidement dans la mêlée, dans une tenue tout sauf adaptée. Je me place entre les deux hommes, tentant de raisonner le seul qui m'en paraît encore capable. Adrian n'apprécie pas vraiment, je le vois bien, mais je m'en fous. Il est parfaitement hors de question que je les laisse en venir aux mains. Je refuse d'être témoin, ou arbitre de leurs conneries. Me sentir responsable de tout ça étant largement suffisant pour remplir ma jauge de culpabilité, je n'ai aucune envie de voir les choses dégénérer.

Ils s'insultent l'un l'autre, se provoquent, manifestement motivés à en découdre. Pour … pourquoi d'ailleurs ? L'un parce qu'il m'a sautée cette nuit, l'autre? Parce qu'il aurait bien aimé ! Je ne suis pas dupe ou naïve et je sais pertinemment comment il espérait conclure quand il m'a envoyé ces messages. Je n'y ai pas répondu parce que cette effervescence était à mille lieues de l'ambiance mortifère de ma propre soirée. Parce que je me suis résolue aussi à ne pas retomber sans cesse dans ses filets. Résolution surement débile, mais imposée par la réalité de nos différences, qui a fini par me sauter au visage. On est beaucoup trop doués pour s'entredéchirer ou pour se faire du mal, autant qu'on peut flamber de désir l'un pour l'autre. C'est l'histoire de notre histoire. Une passion dévorante dès que nos corps s'accordent et une totale incapacité à se comprendre le reste du temps. On a jamais construit quoi que ce soit… jamais même officialisé notre relation, liaison? Je ne sais même pas comment je dois la nommer. Est ce que je lui en veut pour ça? Je crois que oui ! Le voir parader, avec toutes ces nanas, faire le beau devant les objectifs, le bras enroulé à la taille d'une nouvelle inconnue... Clairement une blessure d'égo, que d'être pour ma part celle que l'on... cache ?

Je crie et Adrian admet mes arguments, en tout cas il se replie vers ma chambre et je soupire sous l'insulte qu'Eric lui jette à la tronche. Mais merde… dans quel monde il pense que ça aide ? Je l'engueule mais il s'en tape, seulement désireux d'en savoir plus sur celui qu'il affiche en rival.  Son "va te faire foutre", à ma consigne d'aller s'asseoir me fait pousser un gémissement frustré, mais je ne le relance pas. J'ai de plus en plus le sentiment de contempler un fauve en cage, je ne crois pas l'avoir déjà vu dans un tel état de nerfs. Alors j'attends, supposant que le départ d'Adrian parviendra à le désamorcer assez pour qu'on discute. Je cherche une solution à ce bourbier mais c'est le policier cette fois qui ajoute de l'huile sur le feu. Revenant de la chambre, il me plaque à lui,  amorce un baiser furieux, s'affichant en propriétaire, pour faire vriller Eric. Son rugissement ne tarde pas d'ailleurs quand Adrian pousse le curseur jusqu'à une provocation à son égard, le toisant alors qu'il me susurre à tout à l'heure. Il ne manquerait plus qu'une petite claque sur mon cul pour parfaire le tableau du parfait mâle alpha... Je le croyais moins con celui là !  Cette façon qu'il a de me serrer contre lui… je déteste ça et vient à penser un "putain mais calme ton cul" que je n'ai pas le temps de mettre en mots.

En effet, la réaction du pilote ne tarde pas, sous la forme d'une bouteille de tequila qui vole vers Adrian. Il évite de la prendre en pleine tête mais elle lui touche l'épaule et explose au sol, en myriade de morceaux coupants. Pas le temps de penser, pas le temps de lui expliquer qu'il n'a pas à me traiter comme sa propriété, ni même sa meuf en fait. Je repousse Adrian en soufflant -"Casse toi ! Sérieusement Adrian, ta gueule et casse TOI !" Je vois la déception sur ses traits, dans ses yeux avant de me détourner pour faire barrage. Les bras ouverts, je me précipite sur Eric, me foutant complètement de mon collègue. Il peut être aussi vexé et agacé qu'il le souhaite après tout. Je ne comptais pas le rappeler, ça avant même qu'Arroyo débarque dans toute sa suffisance arrogante ! Mes pieds nus n'apprécient pas du tout cette progression rapide, mais je n'ai pas le choix.. Eric totalement hors de lui serait bien capable de lui sauter à la gorge, et l'autre n'attend désormais plus que ça. Je refuse de les voir se mettre sur la tronche et suis pleinement convaincue que je suis bien la dernière chose qui peut empêcher Eric de partir en flammes. Ma main se pose sur son torse et je le pousse violemment en arrière, assez pour le déséquilibrer. -"On ne débarque pas chez les gens en pleine nuit, complètement défoncé en plus… pour ... pour foutre le bordel ! La colère teinte ma voix, obscurcit encore plus mon regard noir et je le pousse de nouveau quand il retrouve sa stabilité, décidée à conserver toute son attention focalisée sur moi. Au moins jusqu'à ce que j'entende la porte claquer dans mon dos.

Mes épaules s'affaissent et je pousse un soupir las, cherchant les yeux d'Eric, les trouvant rougis, complètement explosés. Dire qu'il a conduit dans cet état… mais pourquoi ? Sa question me fait pousser un hoquet de surprise. Le toupet de ce mec est sidérant ! Comment ose t'il seulement me demander des comptes? -"Je rêve … dis moi que je rêve et que tu n'as pas le culot de faire comme si c'était moi qui a un putain de problème ?"  Nouveau pas en avant et je grimace, plantant plutôt férocement un morceau de verre dans la plante de mon pied. -"Han merde… PUTAIN!" Je crie, mais plus à cause de tout ce bordel qu'à cause de la douleur au fond. Soulevant le pied j'en arrache le morceau de verre en grimaçant de dégoût et avance en clopinant jusqu'à mon canapé, pour m'y laisser tomber. -"Qu'est ce que tu fous ici Eric? Pourquoi tu es venu ?" Mes yeux brulent de colère quand je les fixe sur lui. Je n'aime pas le voir dans cet état de tension nerveuse. Je n'aime pas non plus qu'il soit capable de me mettre dans tous mes états de cette manière. J'en suis là ? Bouleversée parce qu'il apparaît ? J'essaie de faire le point, d'analyser ce que je ressens et de démêler les choses, mais c'est vraiment difficile. Je me sens complètement paumée, comme à chaque fois qu'il est dans le coin en fait ! Parce qu'il m'agace, au moins autant qu'il me séduit. Même son air ahuri là ! A me râler dessus alors qu'il est largement en tort... j'arrive à trouver ça horripilant ET foutrement mignon ! Bordel de merde je suis totalement irrécupérable en fait ? -"Donne moi une serviette s'il te plait, je fous du sang partout." C'est dit dans un soupir, alors que je ne suis même pas certaine qu'il ait capté que je me suis blessée, ni comment. Je suis épuisée, sur les nerfs, ma soirée me revient en pleine tête. Les réminiscence de cette scène de guerre, l'odeur de la poudre, le recul de mon arme qui me heurte l'épaule et cet homme qui s'effondre, fauché par ma balle... J'ai tué un homme. Ce fait persiste à revenir me hanter alors que je contemple cet homme, je suis malade de lui, complètement malade...

 
Eric Arroyo
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MessageSujet: Re: Dépasser les bornes // Roric 1   Dépasser les bornes // Roric 1 EmptyMer 1 Mar - 14:15

La dernière poussée manqua presque de me faire tomber tant j'écumais les affres de mon ivresse, mon talon butant contre le bar et mon coude s'y réceptionnant malhabilement, davantage proche de l'avachissement que d'un rattrapage en règle. Je n’arrivais pas à me maudire moi-même de mon état parce qu'en réalité, je n’en avais rien à foutre, tout comme je me branlais de tout ce qui ne concernait pas cette situation et ma colère. Je brûlais d'envie d'en découdre, mais ma blessure n'était pas tant lié à sa présence qu'à l'idée qu'elle l'avait fait entrer ici en me laissant sur le bas-côté. Ces brimades me permirent de dévier mon attention du type qui avait, sans mesure de finesse, été invité à prendre le large sous les assauts verbaux des deux partis qui s'accordaient au moins à faire front dans cette volonté, sans même que le claquement de porte n'en vienne m'atteindre. J'étais maintenant à peu près certain que ce type n'était qu'une baise d'un soir, quand bien même il avait tenté d'en faire croire à quelque chose de plus sérieux, par cette attitude qu'elle eut de le jeter, mais l'entaille à mon égo m'apparaissait encore plus profonde que celle qui striait mon poing droit, sûrement parce que j'avais espéré que Romy apaise cette lourdeur qui pesait sur mes épaules et qu'elle me sorte de ce que j'avais de plus en plus de mal à supporter. Je n'avais jamais imaginé qu'elle puisse le faire d'une manière aussi sournoise, brutale, même perverse. Et je n'étais sans doute pas prêt à lui pardonner tant que je la voyais dans cette tenue qui avait servi à faire vriller un autre que moi.

-"Je rêve … dis moi que je rêve et que tu n'as pas le culot de faire comme si c'était moi qui a un putain de problème ?"

Je poussais un grincement moqueur de gorge dans cette indignation qui marqua mes traits, me redressant pleinement sur mes appuis.

« Non, mais tu te fous de moi ? » J'avais balancé ça d'un tac-o-tac, sans même prendre la mesure de la moindre réflexion, maintenant que nous étions lancés dans nos règlements de compte, galvanisé par ma rage qui me faisait porter ma peine en étendard, et ma débauche en emblème. J'outrepassais même son impulsion vocal qui faisait paraitre un juron poussé, continuant sur l’élan de mes reproches. « Tu me traites comme une merde et tu voudrais que je ferme ma gueule ? »

Je perçus néanmoins cet éclat de verre qu'elle jeta furieusement au sol après l'avoir récupéré de sous son pied, me faisant un temps réagir à retardement, tâchant d'aligner mes pensées sur les raisons d'une telle présence avant de considérer le reste de bouteille qui s'est dispersé dans la pièce. J'eus une certaine compassion qui en émergea, mais pas vraiment de quoi adoucir mes insatisfactions, au mieux j'en redevins silencieux, mes iris s'efforçant à accrocher la silhouette qui amorça un retrait vers le canapé pour s'y loger. Je subsistai plutôt statique de mon côté, mes mains plongeant dans mes poches à la recherche de ce petit sachet de poudre blanche qui m'avait fait décoller dans ma félicité. C'était mécanique, instinctif, parce que je n'en ressentais pas vraiment encore le besoin, comme un tic attisé par la nervosité.

-"Qu'est ce que tu fous ici Eric? Pourquoi tu es venu ?"

Je répondis par un léger sursaut d'un rire incontrôlé, bref, moins de quelques secondes à peine sans que je sache vraiment pourquoi. Était-ce la question ou bien de me rappeler la tête de l'autre connard quand il prenait conscience d'avoir été jeté comme un préservatif usagé ? Peut-être les deux, je n’en savais foutre rien, mais j'arrivais à me laisser entrainer par elle, passant une main sur mon visage quand je capturais enfin des doigts l'objet de toutes mes attentions. Mes chaussures émirent quelques crissements sous la brisure d'un éclat que mon poids infligea, sans même que ça m'en perturbe la direction, me contentant de contourner le canapé où Romy avait pris position. La crispation de ma figure avait troqué la place à quelques étirements rieurs, partant du coin de mes yeux, creusant le relief de mes narines et celui de mes joues. Il y avait tout un amalgame de sensation qui tournait dans ma tête, me balançant sur tous les bords du spectre des effets ravageurs de la cocaïne.

J'eus l'impression que mon âme voulu s'échapper, hors de moi. S'éclipser, voyager et se volatiliser. S'oublier tant qu'il était encore temps, tant que tout s'enchainait sans s'arrêter, monté dans un train à grande vitesse sans finalité autre qu'un mur en pleine face. Une nouvelle ligne ne ferait que rajouter quelques rails sans bifurquer la destination. Elle m'attendait, je le savais, mais qu'importait. L'instant présent ne m'apparaissait jamais aussi considérable que lorsque je touchais ces moments, quand je me perdais dans mes déviations, quand je m'échappais loin de cette existence que mes redescentes me qualifiaient de merde. Mes bad ne me faisaient que plus prendre conscience d'à quel point la pression gagnait en insupportabilité, sans que je puisse m'en esquiver, l'adrénaline comme autre saloperie qui m'emplissaient les veines de vie. Ce que je foutais ici ? Je me décollais de mes angoisses parce que je savais qu'elle était la seule capable d'y parvenir. Parce que sans elle, j'avais besoin de cette dynamite pour arriver à m'évader. Elle était ma drogue, ma dope, mon crack, et j'aurais été prêt à accepter toutes les descentes aux enfers qu'il faudra pour entretenir mon addiction. Mais ça, je ne pouvais pas lui dire. Comme un toxicomane qui récusait ses dépendances. Alors je restais sur mes substitutions en refusant de la laisser m'échapper. J'eus du mal à savoir ce que je faisais, et pour quoi je le faisais, attrapant un des vêtements abandonnés au sol, son haut dont elle s'était si prestement débarrassée pour se faire baiser, et qui servirait de serviette dont elle m'avait réclamé la nécessité.

« Ça fait combien de temps que t'es occupé à t'envoyer en l'air avec cet enculé ? J'ai passé la soirée à te taper des messages, ne me fais pas croire que tu ne les as pas lus. »

Je délaissais ma camelote sur la table basse, mon paquet de clopes, mon briquet, mon smartphone, et mon portefeuille, tout ce qui était contenu dans mes poches comme si chacun d'eux trouverait bien vite un usage à mes dérives avant de me rapprocher d'elle, mes paupières s'affaissant sensiblement en venant observer la blessure. J'arrivais à peine à percevoir mes mouvements parasites, j'en étais sans doute perclus, tantôt instillé par l'alcool, la fois d'après par l'euphorie de la coke, mais impossible de m'en faire détourner d'objectif. Je posai un genou à terre. Je ne comptais pas la laisser se débrouiller, casant dans un coin de ma tête une certaine culpabilité dont je ne m'estimais pas d'avoir à assumer, me contentant d'en panser les dégâts. J'étirais le tissu, cherchant à en faire une longueur suffisante pour venir l'apposer sur sa plante et en juguler le saignement, sans même me soucier qu'il en serait foutu et irrécupérable. Livré à la merci du moindre rabrouement, je m'occupais sans même savoir si j'avais les bons gestes ou la bonne méthode, mais bien capable de l'envoyer chier si elle considérait à se soustraire de mes démarches pour me faire renoncer.

Romy Diaz
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MessageSujet: Re: Dépasser les bornes // Roric 1   Dépasser les bornes // Roric 1 EmptyMer 1 Mar - 23:11


Comment on en arrive à ce chaos? C'est complètement dingue... je m'endors dans les bras de mon collègue de boulot pour me réveiller dans un remake de série B à la con ! Il hurle comme un putois, je ne fais pas vraiment mieux... putain les voisins... Bon en même temps, malheureusement c'est même pas la première fois. Je crois qu'on a une capacité magnifique à se prendre la tête de façon absolument dantesque. Enfin une capacité... à ce niveau ça tient plutôt d'un super pouvoir, ou d'une putain de malédiction. En tout cas c'est ce qui me traverse l'esprit quand je m'enfonce cette saloperie dans le pied. Il braille alors que je clopine pour me laisser tomber dans le canapé et je relève les yeux sur lui en les fronçant sévèrement. Je ne peux pas croire ce que je vois pourtant de mes yeux, il a l'air complètement convaincu par ce qu'il raconte.

Je ne sais pas si c'est l'alcool, dont je perçois les émanations malgré ma propre cuite, ou ce qu'il a bien pu prendre d'autre, mais il est totalement à l'ouest, autant qu'il a l'air hors de lui. Alors je ne réponds que par une question, essayant de lui faire dire pourquoi il est venu. C'est débile ça comme question, je le sais très bien au fond. N'est ce pas toujours ainsi? Jette moi et je viendrais gratter à ta porte, à moins que tu ne te pointes le premier... Incapables de se mettre ensemble au moins autant que de réellement se séparer. Faut croire que c'est pathologique en fait ? Je soupire quand je réalise qu'il ne semble même pas vraiment m'avoir entendue. Il a l'air comme absent, retiré en lui même et je déteste ça. Je n'aime pas l'expression sur son visage ni me retrouver dans cette situation face à lui.

C'est con hein. C'est pas mon mec, je ne lui dois absolument aucun compte et pourtant je me sens foutrement mal à l'aise. Je lui demande de me rapporter une serviette sans qu'il ne bouge vraiment plus. Il a le visage agité de léger tics nerveux et je le vois fouiller dans ses poches comme si il comptait y trouver un filon minier. Mon sang dégouline, poisseux et chaud, me tirant une petite exclamation dégoutée qui finit sur un léger hoquet quand je vois ce qu'il récupère sur le sol. Je me sens rougir, sans être en capacité de m'en empêcher. Cette connerie là, d'appliquer très fort la langue contre le palais... ça ne marche pas du tout, en plus je suis sure que ça me donne une expression ahurie. Alors je ferme les yeux et ne les rouvre que quand il reprend la parole. -"Tu ne sais à ce point pas te servir d'un téléphone pour ne pas avoir vu que je les ai lus?" Acide, acerbe même, alors qu'il libère tout son bordel sur la table basse.

Je cherche ses yeux mais il semble tout à coup pris de passion pour l'observation de mon pied, qu'il décide d'ailleurs d'emballer maladroitement dans mon haut. Putain... je l'aimais bien moi ! Je couine, de frustration, de douleur ou de honte, je serais bien en peine de le dire moi même. Je ferme les yeux très forts et fronce le nez avant de les rouvrir. Je tente de repousser ses mains, pour resserrer moi même le tissu autour de la plaie. -"Merci, je me débrouille." Un merci qui sonne comme un va te faire foutre? Quel talent mademoiselle Diaz ! Mais je n'y peux rien, cet homme me rend folle. Depuis tellement longtemps maintenant que j'en perds le compte. -"On ne va pas faire comme si tu avais vraiment envie de parler d'Adrian et surtout je ne vais pas avoir à t'expliquer pourquoi ce que je fais de mon cul et avec qui ne te regarde pas le moins du monde, d'accord?"

Peut être pas la meilleure approche, sans doute pas du tout la réponse qu'il attendait. Mais il veut quoi merde ? Que je passe ma vie à attendre qu'il s'ennuie et se souvienne que j'existe? Putain mais je vaux mieux que ça ! Mille fois mieux même ! Pourquoi je devrais me contenter d'être son repos du guerrier ou une espèce de passe temps? Alors que je pourrais clairement être le choix numéro 1 d'un mec comme Adrian ? Une petite voix perfide résonne dans mon esprit, chuchotant que je n'ai aucune envie d'un mec comme Adrian et que c'est bien ça le problème ! J'ai un don en fait? Pour choisir le mauvais gars? Enfin non... je ne peux pas dire ça, parce qu'en fait je n'ai pas non plus collectionner les histoires d'amour, okay... là je prends une pente de merde. L'amour c'est une vaste blague, je n'ai jamais couru après. Genre le rêve jolie maison, barrière blanche, ribambelle de gamins, ça a jamais été mon délire. Donc quoi ? Je me plains de ne pas avoir ce que je n'ai jamais voulu ? Avec un mec qui n'a jamais été vraiment le mien? Putain... je file vraiment un mauvais coton ce soir. Ou ce matin ! Je ne sais plus très bien. Les dernières vapeurs de ma nuit s'évaporent pour me laisser dans une réalité que je ne contrôle pas du tout.

Profondément paumée je prends une grosse inspiration et une espèce de rire étranglé échappe à ma gorge avant que je ne referme les yeux, laissant ma tête basculer en arrière sur le dossier du canapé. La jambe tordue pour garder le pied relevé entre mes mains, je souffle lentement par le nez et glisse -"Je ... je n'ai pas la force de me disputer avec toi Eric." Pourquoi je lui dis ça? Je ne sais pas trop... parce que je crois que ça n'a jamais été de nature à l'arrêter par le passé. Le fait que je veuille ou pas me prendre la tête ! Enfin, en toute honnêteté c'est pas forcément lui le plus offensif. A ce niveau, je me défends, presque aussi bien que lui sur le terrain de la mauvaise foi, ce qui me rend encore plus dingue... et on voit bien le début d'un cercle vicieux à type de gros serpent qui se mord la queue. Sauf que là, vraiment je ne me sens pas en capacité de me défendre face à lui. C'est surement débile mais j'ai été beaucoup trop remuée par tout ça et j'ai besoin de réconfort, pas d'un autre combat. Pas sure du tout qu'il l'entende, d'autant qu'étrangement je contiens plutôt bien ma voix, mes émotions ne paraissant pas trop. En tout cas je crois, puis vu comme il a l'air ailleurs, je doute franchement qu'il soit ultra attentif à la façon dont je m'exprime ou non. Je prends une nouvelle inspiration, sans bien savoir si je dois lui expliquer, fermer ma gueule, le mettre à la porte, ou me glisser dans ses bras en lui demandant de me serrer fort.

Cette dernière pensée m'arrache un petit sourire en coin, quand je songe qu'il serait bien capable de me balancer aux pieds du canapé. Est ce que je peux vraiment lui en vouloir? Oui... parce que je n'ai rien fait de mal ! Est ce que je comprends sa réaction ? Mmm c'est là que le bat blesse. Je crois que j'aurais sans doute encore plus mal réagi. Une nana en sous-vêtements m'ouvrant la porte de chez lui alors que je débarque la bouche en cœur? Chaud ! Mais d'un autre côté, je ne lui ai pas dit de venir ! Putain mais c'est moi qui suis de mauvaise foi là ? Merde à la fin ! Je n'ai pas de raison de culpabiliser... et puis il y'a tellement plus grave ! J'ai tué un homme ce soir et je suis vraiment en train de m'inquiéter parce qu'Eric Arroyo m'a surprise en sous vêtements chez moi alors que je m'envoyais mon nouveau collègue de taff? Pathétique Romy ! Je suis juste irrécupérable en fait? Manifestement en tout cas mon estime de moi a clairement été écornée et je peine un peu à ne pas m'effondrer.

 
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MessageSujet: Re: Dépasser les bornes // Roric 1   Dépasser les bornes // Roric 1 EmptyVen 7 Avr - 16:38

Ses mains repoussèrent les miennes que je balayai d'un geste identique, tapant sur ses phalanges comme on le ferait envers un enfant indiscipliné, mais la bougresse persista et signa, et s'ensuivit une espèce de chasse ridicule escortée de grondements protestataires où chacun chercha à regagner le tissu de la prise de l'autre jusqu'à ce que je finisse par abandonner sur un « Tu fais chier » assez sonore et tonnant, la rejetant une dernière fois avec un peu plus de brusquerie d'une incontrôlée force. Foutue fierté au moins aussi déplacée que la mienne, peut-être même plus à bien des égards, alors je retroussais les lèvres d'un dégoût perceptible quand je l'entendis prononcer le prénom de l'autre enfoiré, et pris appui sur la table basse pour me redresser et m'éloigner, le tout d'un même temps donnant lieu à un chancellement vague, une perte de repère qui s'enclencha petit à petit et m'obscurcit les idées. Le reste de sa voix résonna en écho, m'empêchant d'en comprendre immédiatement toutes les subtilités, les détails et la contenance, me sentant un peu désorienté dans ma démarche tandis que je plongeais à nouveau les mains dans les poches de mon blouson. Je fouillai mes affaires, sans vraiment expliquer pourquoi je n'en trouvais aucune, ne rencontrant que le vide, l'absence, la vacuité. Étrange symbolique. J'accrochai de la dextre un pan de ma veste, tira sur ce dernier par la fermeture éclaire, bougea la matière dans un sens puis dans l'autre à la recherche géographique de l'accès qui délivrerait tout mon contenu personnel tout en me calant sur mes pieds pour éviter que le sol ne tangue de trop. Où était cette foutue came ? Celle qui me permettait d'encaisser toute cette merde, celle qui me renvoyait mes échecs et ma déchéance en pleine figure avec presque autant d'adresse qu'était en train de le faire Romy ? Je n'arrivais plus à lutter contre mes envies, mes besoins immoraux, je commençais à perdre la définition de cette putain de vie.

-"Je ... je n'ai pas la force de me disputer avec toi Eric."

Je soufflai un rire nasal, mes doigts venant pincer l'accès à l'afflux d'air par lequel était rentrée la poudre, sans doute instinctivement dans l'espoir de glaner quelques particules coincées dans les pores de ma peau. J'voulais remonter la pente, ou qu'elle m'achève putain, l'un ou l'autre, mais j'voulais pas d'une demi-mesure, d'un prétexte, d'une excuse, d'un aveu, d'un rejet. Je captais que j'avais tout foutu en vrac sur cette table autour de laquelle j'avais tourné comme une âme en peine et cela ne fit qu'accentuer mes expirations d'ironie brute, désignant d'un index vacillant le tas vautré sur la surface plane.

« T'as pas la force. C'est parce que tu l'as dépensée pour Adrian ? »

Je crachais davantage ce dernier mot que je ne le prononçais vraiment, l'âpre que cela me procura à la bouche se mimant d'un dégoût perceptible tandis que je me laissa tomber plus que je m'installais sur le fauteuil solitaire qui s'agençait autour du meuble bas dans la prolongation du canapé où elle avait prit sa propre place.

« C'est quoi ce prénom en plus, putain ? Y'a que les pédales qui s'appelle comme ça. »

Je riais, mais ça me rendait fou rien que d'y songer. Qu'elle m'ait laissé en plan pour s'envoyer en l'air avec cet enculé. Je tournais en rond dans mes pensées, j'arrivais pas à décrocher. Pourquoi ? Putain. Pourquoi ? Je me penchai, attrapant le bord de la table où siégeait mon reliquat de mort blanche, et la traina au sol dans un crissement qui ferait sans doute hurler les voisins du dessous sans même m'en soucier. Jamais deux. Je le savais en plus. Pourtant, j'étais là, dans ma pleine conscience désinhibée, avec cette perspective d'enfer se traçant sous mes pieds. Le mur se profilait. La conséquence de toute cette merde. Mon contrat avec le diable qui réclamait son dû pile le jour où je remportais enfin mon Saint Graal. Un sésame vers un triomphe qui se transformait en pass droit dans les abîmes. J'arrivais pas à m'empêcher de dramatiser, de m'enchainer dans mes angoisses, de bader. Elle était là, la vérité, j'étais en pleine descente. La coke et l'alcool m'avaient fauché en plein vol, et la colère que je sentis brusquement à me savoir si minable et pathétique, m'inonda comme un volcan en éruption, galvanisés par quelques mots qui percuta ma mémoire. Ce qu'elle fait de son cul et à qui elle le donnait ne regardait qu'elle ? Et ceux de Franky me demandant si elle avalait. Putain ... putain !

Je repoussais la table d'un coup de pied brutal, cette dernière translatant dans le sol opposé à ma précédente traction bien que sa trajectoire était bien moins maitrisée. Son contenu s'effondra au sol dans la même violence, s'éparpillant sans ménagement alors que je me fichais complètement de la manière dont elle allait gérer cet excès. J'avais une rage qui rejaillissait de la pire des façons, incapable de la refouler, sans la volonté de le faire, juste débordant de fureur, et regorgeant d'une nouvelle détermination de mettre un terme à cette mascarade. Je me relevais, fallait que je sorte de mon chancre, cet appartement, sa présence.

« Tu sais quoi ? T'as qu'à aller te faire baiser par le premier venu, j'en ai plus rien à foutre. Vas-y. Va faire ce que tu veux de ton cul, de ta bouche, de tout ce que tu veux. Visiblement, le premier gros naze qui passe fait l'affaire. J'suis qui moi, hein, pour te dire ce que tu dois faire ? T'es personne Eric. Juste un putain de numéro sur un putain de téléphone qu'on prend même pas la peine de considérer. »

Je laissais tout ça s'échapper, déborder, même au-delà de ma pensée. J'avais même plus de réflexion, plus de conscience, plus de cohérence, j'exprimais hors de moi tout ce qui me traversait sans même me rendre compte que ma locution vrillait. J'hurlais par moment, avant d'en revenir à des tonalités plus calmes, puis repartant à l'assaut d'une vocifération dégénérée. Je dressais des doigts accusateurs, des poings réfutateurs, je chancelais, toujours avec cette perspective de foutre le camp. Je voulais qu'elle me sauve de ça. Pas qu'elle m'y enchaine. Cette merde me flinguait. Je le sentais. J'avais qu'elle et je la quittais encore. Ma déception était immense. Elle me creusait les entrailles comme des vers. Je me penchais, récupérais mon sachet d'euthanasie. Paradis artificiel, mais paradis permis.

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MessageSujet: Re: Dépasser les bornes // Roric 1   Dépasser les bornes // Roric 1 EmptyMar 11 Avr - 22:48


Il me tape sur les doigts, comme si j'étais une gamine irresponsable en train de faire un caprice et ça me ferait sans doute sourire ou rire dans un autre contexte. Dans le cas présent, je me contente de m'agripper mordicus à ce foutu fringue qu'il a déjà bousillé en le collant sur ma plaie. On tire chacun de son côté et il finit par me céder en envoyant valser mon bras. -"Toi tu fais chier !" Puérile? Oui sans doute... mais je n'ai jamais prétendu être un modèle de tempérance, certainement pas en sa présence en tout cas. Je lui lance sa rencontre avec Adrian à la figure, mais je ne sais pas vraiment ce que je pourrais faire d'autre, dans le moment. Il se comporte en mari jaloux, alors qu'on est même pas ensemble tous les deux et ça a clairement le don de m'énerver. De me toucher aussi, si je suis un peu sincère avec moi-même. Mais je n'ai pas envie de ressentir ça, pas envie d'être assez conne pour trouver cette jalousie charmante, pour me retrouver encore à lui cherche milles excuses comme à chaque fois. L'introspection, dans un tel chaos et avec la gueule de bois? Mauvais plan !

Il se lève et tangue alors que je l'observe palper ses poches avec acharnement. Eric est en train de se détruire, d'une manière ou d'une autre et je déteste le voir comme ça, encore plus quand je sais que j'en suis en partie responsable. Pourtant, il ne peut pas m'en vouloir. Il n'a pas le droit. Je suis libre de faire ce que je veux de mon corps, de ma vie ! En tout cas je devrais... Et je me le répète, je le lui clame même. Alors pourquoi je me sens obscurément coupable? J'essaie d'enterrer la hache de guerre, en lui disant que je n'ai pas l'énergie pour me battre avec lui, espérant qu'il entende un peu de mon immense lassitude, quelque chose de mon mal-être, de ma tristesse. Mais c'est parfaitement contre productif. Parce qu'évidemment il additionne ce que je viens de dire avec la présence de mon collègue dans mon lit... Je ferme les yeux et soupire alors qu'il tire sur la table dans un fracas du diable. Il a envie d'être sur d'avoir réveillé les derniers voisins? Au cas où l'un d'entre eux aurait loupé son arrivée tonitruante ? Clairement il dépasse les bornes, mais au pire quoi, ils appelleront les flics? Je peux quand même pas rester là, à le regarder se détruire, à l'observer se noyer dans son propre désespoir, mais je ne sais pas quoi faire, je me sens juste totalement désemparée... Je n'aime pas du tout être à l'origine de la tempête que je sens poindre. -"Laisse le en dehors de ça, Eric. Franchement ça n'a rien à voir avec lui."

Je ne suis même pas sure qu'il m'ait entendue. Il rit, mais ce son n'a rien de joyeux, c'est tout le contraire, il me vrille les tympans, s'enroule autour de ma gorge et m'étouffe. Je sursaute quand sa violence se déchaine, sans que je ne l'ai vue venir, sans que je n'en perçoive vraiment la cause. La table basse virevolte et s'écrase au sol dans un bruit assourdissant. Il est debout, sans que je n'ai capté son mouvement, un peu sidérée sans doute par cette déferlante. Je le vois qui tourne en rond, qui parle tout seul, qui hurle, puis se calme, pour hurler encore. Il est en train de perdre pieds, vociférant le poing levé. Et moi, je suis là, à le regarder, sans bouger. Il me crie dessus, me balance ma liberté en pleine tronche, mais je sens qu'il souffre, qui est en train de se briser en mille morceaux et ça me tord le bide. Cette impuissance, face à lui, je l'ai ressentie si souvent que j'en ai perdu le compte. A un moment je croyais le sauver de lui-même, le ramener à la surface, mais je sais que je ne peux pas, je l'ai compris. Il doit le faire lui-même. Que je le veuille très fort n'y changera rien, ça doit venir de lui.

C'est comme ça entre nous. Une relation toxique, destructrice, passionnée, incandescente... On se quitte, on s'engueule, on se hurle dessus, mais on ne peut pas s'empêcher de revenir l'un vers l'autre, comme deux aimants qui s'attirent et se repoussent à la fois. On se fait du mal et on en redemande ! Je reste là, à contempler les restes de sa colère, de sa douleur, relevant les jambes pour les enserrer entre mes bras, me berçant doucement.  -"J'ai tué un homme ce soir." Pas du tout ce que je comptais dire. Je voulais lui lancer à la gueule autant de morgue qu'il vient d'en déverser, mais ... les mots se sont étranglés et ils ont été remplacé par l'horreur qui revient m'étreindre le ventre. Mes yeux pleins de larmes que je contiens à peine je reprends."-Alors en effet, je ne suis pas en mesure de subir tes humeurs, pas cette nuit." Je relève le visage pour croiser son regard, alors qu'il semble suspendu entre la porte d'entrée et moi. A croire que sa tête et son corps n'ont pas le même avis sur la question. -"Je suis fatiguée de tout ça, fatiguée de me battre pour des miettes d'attention, fatiguée d'essayer de comprendre ce que tu veux." Je secoue la tête, replaçant mes cheveux et j'abandonne ma posture pour me redresser et faire face. Je ne suis pas cette pauvre petite chose rencognée dans son canapé et je refuse qu'il ait cette image de moi.

Mon menton se pointe en avant et mes yeux se chargent d'éclairs. Il se croit où ? Se prend pour qui ? A venir m'agresser, comme si j'avais buté quelqu'un qu'il aime... alors que je n'ai juste pas répondu à ses messages. Le ton de chaque texto est venu me chambouler, parce que dans son euphorie il me rappelait tout ce qu'on a partagé et qui est chaque fois piétiné par notre incapacité à être ensemble. Buté quelqu'un... c'est ce que j'ai fait putain. -"Sous prétexte que tu t'es souvenu que j'existe, je devais t'attendre et fêter la superbe victoire du grand Eric Arroyo ?" Cette impression d'être une marionnette qu'il manipule pour se distraire, un objet inanimé qu'il peut mettre de côté à sa guise, quand il ne l'amuse plus... ça me rend folle d'une rage amère et douloureuse. J'ai été prise au piège dans un tourbillon de faux espoirs, mais je peux pas continuer comme ça, je sais très bien qu'on va droit dans le mur. L'ennui ? Même en étant consciente de ça, alors même que je me sens humiliée par le choix de ses mots, j'oscille entre l'envie de le gifler et celle de me lover contre son torse. -"C'est quoi ton putain de problème Eric?" Je serre les poings et je fronce les sourcils, contenant à grand peine mon envie de hurler. -"N'inverse pas les rôles tu veux ? Ne fais pas comme si c'était toi qui te trouvais traité comme un putain de numéro. Oh tiens je m'emmerde et si j'appelais Romy ? JE T'EMMERDE PUTAIN !" Je déteste sentir les larmes poindre, encore plus être incapable de les retenir. J'étouffe de peine, de rage, de dégout de moi-même, je tremble et je me sens à deux doigts d'imploser, alors que les perles d'eau dévalent mes joues. -"Et laisse cette foutue merde... elle est en train de te tuer." Difficile de définir ce qui teinte ma voix sur ces quelques derniers mots. La peur de le perdre? La douleur de le voir aussi mal? Je serais bien en peine de le dire, mais je déteste ce sachet dans sa main et l'état dans lequel ça le met.


 
Eric Arroyo
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MessageSujet: Re: Dépasser les bornes // Roric 1   Dépasser les bornes // Roric 1 EmptyDim 16 Juil - 22:46

Je ne savais plus vraiment ce que je faisais, où je mettais les pieds, dans quelle direction je me rendais. Mon cerveau était embrouillé entre mes désirs et mes peines, mes blessures et mes envies, luttant pour comprendre comment parvenir à atteindre cette porte qui s’éloignait à chaque pas que je faisais. Je me rendais compte pourtant clairement de cette détresse qui me caractérisait et où elle m’avait porté, comme un charognard en peine de sa pitance se trainant dans la seule tanière où il pourrait trouver refuge et simplement se laisser aller. Un abri parasité par la présence d’un nuisible qui s’y était insinué et y avait dispensé ses propres miasmes, m’empêchant d’acquérir cette sérénité tant recherchée. J’avais tant été obnubilé par mes personnels démons dont j’avais volontairement ouvert la porte d’accès que je n’eusse pu imaginer un unique instant que d’autres s’étaient sournoisement invités dans l’esprit et la vie de celle dont j’étais venu réclamer l’existence. Tué. Le mot était tombé comme un couperet acéré, tranchant mes élucubrations vociférantes pour me forcer au moindre d’entre eux, ne parvenant qu’à redresser l’instabilité de mes iris dans sa direction.

Si j’avais été en état, je l’aurais prise dans mes bras pour apaiser sa peine, ce choc subit qui l’avait confronté à son premier drame. Si j’avais été en état, sans doute aurait était-ce moi qu’elle aurait contacté pour trouver refuge et se perdre dans une étreinte tourmentée. Si j’avais été en état, nous n’en serions pas là, à nous détruire mutuellement, réduisant en cendre le bois qui autrefois avait fait jaillir une incommensurable flamme. Je savais que la grande majorité de tout ceci ne se passait que dans ma tête, mais je ne pouvais arrêter mon esprit de vriller, de m’emporter toujours plus loin dans une descente irrépressible. Je restais statique, immobile au milieu de son salon, ne vacillant que par les affres de l’alcool, ne voguant que par ceux de la poudre, et n’élucubrant qu’à cause de mon incompétence à faire face à l’évidence. Mais terriblement figé, à seulement regarder sa fragilité apparente se muer en une façade de flamme pour mieux en masquer les fissures.


Elle se tenait là, presque devant moi dans sa parure affriolante qui attisait mes plus bas instincts, la rage dans ses mots, la colère dans sa voix, et pourtant incapable de m’atteindre derrière mes propres remparts d’égarement. Elle avait cependant freiné mes élans courroucés, la sainte cocaïne m’aidant à faire disparaitre du tableau le pathétique homme qui s’était fait chasser à la vitesse de l’éclair, sa peine me permettant d’oublier la mort blanche que j’avais l’aspiration de m’infliger, ses yeux m’entrainant loin de l’enfer de ses paroles proférées. Je jeta, plein de déconsidération, le sachet sur le côté, celui-ci heurtant la surface plane qui avait recueilli le reste de mes affaires, sans volonté de m’échapper de son emprise oculaire, m’y plongeant et m’y noyant, dans ce sombre tourmenteur, comme s’il s’était agi d’une énième drogue mise à ma disposition. Plus forte, plus puissante, me vantait-on, d’une voix étrange résultante de mon esprit, et diablement addictive.

Comment pouvait-on se sauver mutuellement du tourbillon qui nous étreignait tous deux, sans s’entrainer plus bas, au tréfonds des fosses abyssales ? Certain dirait sans doute que c’était impossible que ses injections de poison que nous nous donnions à petite dose n’eût comme issue qu’une perte réciproque et simultanée, mais je me foutais de ces bienpensants chargés de moral, et en l’instant, je me foutais même de tout. Je ne voulais pas de demi-mesure, parce que je savais que j’arrivais en bout de course, au terme de ce dont j’étais capable de supporter. J’avançais, passant ma langue entre mes lèvres pâteuses, dans sa direction, inspirant d’une prise profonde et instable en m’affranchissant du monde.

« Il n’y a que toi qui serais capable de me tuer. »

C’était peut-être maladroit, surtout après l’aveu de sa mouvementée soirée, mais je n’avais pas trouvé meilleure correspondance à cette réalité qui m’imprégnait. Qu’elle me tue ou qu’elle me sauve, mais pas d’entre deux. Elle était juste la réponse, la solution, la délivrance, tout en étant le problème, et j’avais l’impression de détenir les clés de toute cette mascarade sans parvenir à m’en servir. La peur, peut-être, je n’en savais foutrement rien, et je ne voulais pas y penser, pas tout de suite.

« T’es pas qu’un putain de numéro. »

Ma voix s’était atténuée, se posant sur les notes d’une confession désormais que plus d’intimité avait été gagnée par une proximité dont je voulais empêcher la fuite par l’anticipation, m’emparant de son poignet droit. Ma dextre vola à sa joue d’une caresse un brin maladroite, mes phalanges crochetant sa nuque, à la fois énergiques et geôlières, mon pouce marquant le contour de ses lèvres téméraires. Je voulais tout d’elle, son regard, ses soupirs, sa bouche, sa peau, son parfum, la soie de ses cheveux, la longueur de ses jambes, la beauté de son âme. Qu’aucun autre n’ait la permission de se les approprier, et je mettais volontier le diable en témoin que j’étais prêt à me damner pour chaque parcelle qu’elle me cèderait définitivement.

« J’ai besoin de toi. »

Romy Diaz
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MessageSujet: Re: Dépasser les bornes // Roric 1   Dépasser les bornes // Roric 1 EmptyVen 21 Juil - 0:34


Au milieu de cette tempête émotionnelle, je livre un peu de moi, un peu de ce qui me broie le ventre ce soir. Je peine à contenir les perles d'eau qui affleurent à mes paupières, luttant pourtant âprement. Je ne sais pas trop ce qui porte, de mes suppliques ou de cette révélation mais il se fige, il s'arrête et laisse tomber cette merde, au milieu du bazar qu'il a abandonné sur la table. Je refuse de lui montrer ma vulnérabilité ? Amusant... alors que je me fendille devant lui. La nuit est sombre, les étoiles sont voilées par des nuages, comme si même le ciel ressentait notre chaos intérieur. La phrase qu'il prononce me fait doucement hoqueter. Le tuer? Lui... plutôt mourir moi même. Je serre les dents et secoue doucement la tête, il est clairement hors de question que je sois celle par qui la mort arrive.

Je fixe mon attention sur Eric alors qu'il s'approche lentement. Ses yeux, d'habitude si perçants et plein de vie, sont maintenant presque ternes et éteints. Il tient tout juste debout et ça me fait horriblement mal de le voir comme ça. J'essaie de rester forte, j'aimerais tant trouver les mots pour le secouer, pour qu'il réalise la spirale autodestructrice dans laquelle il s'enfonce. Mais sa voix résonne de nouveau, adoucie, abaissée aussi dans les graves, sur ce ton de confidence qui me fait plonger dans son regard. T'es pas qu'un putain de numéro... Cette phrase je la réfute de toutes mes forces, parce que c'est tout ce qui peut me préserver de lui. Si je le crois je suis perdue !

Je tente de faire taire la petite voix perfide qui susurre à mon oreille que j'étais perdue à l'instant même où il a passé cette porte et alors que je vais essayer de me lever, sa main se referme sur mon poignet. Je ferme les yeux, juste une seconde, bizarrement percutée par son contact. Sans doute pour ça que je n'esquive pas sa main qui vole vers mon visage? En tout cas c'est toujours ce que je pourrais prétendre ! Ses doigts crochètent ma nuque, mais c'est son pouce qui me fait rouvrir les yeux. Cette caresse, souvent esquissée, qui écrase doucement mes lippes, abaissant ma lèvre inférieure sur une moue presque boudeuse.

Mes yeux contiennent un océan d'émotions contradictoires quand je plonge dans les siens. Je me sens piégée par ses propres démons, incapable de bouger, comme le serait une biche prise dans les feux d'une voiture arrivant à pleine vitesse. Je prends une profonde inspiration et ma main vient se refermer sur son poignet. Invitation à cesser ? A poursuivre? Je serais bien en peine de le dire moi même, donc je n'ai guère d'espoir qu'il y comprenne quoi que ce soit. -"Pourquoi tu es venu ?" La question tombe, à voix basse, sans reproche. Je ne sais plus où j'en suis, parce que d'un geste il a tout bouleversé ! Putain, mais c'est quand même fou ? De pas être capable de me blinder, un minimum. Le truc c'est que... en ai je vraiment envie? Alors que le simple contact de la pulpe de son doigt, sur celles de mes lèvres, me bouleverse bien plus que chaque tentative d'un autre pour me mettre en émoi?

Les souvenirs de notre histoire s'entremêlent sous mon crâne dans une danse complexe et je prend une grosse inspiration tout en abandonnant ma joue dans sa main, fermant les yeux une seconde. -"J'ai tué un homme... Eric." Mon esprit revient là-dessus, comme en butée et mes paupières s'abaissent pour masquer la cascade de ma peine. Les larmes dévalent mes joues et un sanglot me serre la gorge avant que je ne libère mon poignet. Non pas pour lui échapper mais pour les nouer tout deux autour de sa taille alors que je me fonds contre son torse. Nous sommes faits de lumière et d'ombre, et j'ai beau savoir à quel point on peut se faire du mal, j'ai le sentiment obscur et fou que j'ai besoin de son contact pour briller à nouveau.

Des pensées empreintes de poésie, autant que de douleur. J'essais de retenir ma respiration, pour contrôler les petits bruits étranglés qui franchissent ma gorge, troublant le silence. Dans cet instant, je me sens vulnérable, exposée à mes émotions les plus brutes, mais aussi à ma place... protégée par sa chaleur. Ses doigts serrent doucement ma peau, oscillant probablement entre tendresse et désir de possession. Une nouvelle larme s'échappe de mes yeux, glissant lentement sur ma joue, traduisant toute la complexité de mes sentiments.

Nous sommes pris dans une spirale destructrice, et si nous ne trouvons pas le moyen de nous libérer, on fonce droit dans le mur. Je le sais. J'en suis intimement persuadée, pourtant je ne peux pas bouger, sauf pour me serrer plus près, pour me fondre contre lui, plus avant, plus près encore, toujours. Mes lèvres trouvent la peau de son cou et j'y murmure. -"Serre moi, serre moi fort." Mon corps se rapproche instinctivement du sien, cherchant réconfort et sécurité dans ses bras, tout en sachant très bien à quel point c'est dangereux. Mais la passion brûlante entre nous est trop forte, la tentation est trop grande, je suis lasse d'y résister, triste et sans envie de lutter. Dans ses bras, alors même qu'on vient de se disputer à hurler, alors même que je suis toujours dans une rage folle sur la façon qu'il a de me traiter... dans ses bras je vis.

Le visage niché dans son cou, son odeur m'enivre, ses mains qui se resserrent sur mon corps me font frissonner. L'espace d'un instant, j'oublie les raisons qui nous poussent à nous éloigner, je ne pense qu'à l'instant présent, à cette connexion intense qui nous unit depuis si longtemps. Les souvenirs remontent, par vagues, fracassant tout ce que je pouvais avoir de bonnes ou de mauvaises résolutions. Dans un murmure, j'ai supplié qu'il me serre fort, assumant soudain une part de fragilité. Je sais que je flirte avec le péril, que cela ne fera qu'ajouter à ma dépendance affective, mais je suis incapable de ne pas m'y abandonner, juste pour quelques instants de répit. J'ai besoin que ses bras m'enserrent avec une force presque désespérée, pour me laisser emporter par cette étreinte, loin de la mort qui rôde. Je veux sentir son cœur battre contre le mien, sa respiration saccadée, tout contre la mienne. Perdue dans le passé, sans espoir d'un futur, j'abdique. Je me décolle pour le regarder alors que le désir de ses lèvres contre les miennes est si fort qu'il en devient presque douloureux. La tentation de m'abandonner à ses baisers, de le dévorer des miens, de laisser nos lèvres se chercher dans un élan passionné, est si forte que j'en perds le souffle. Les étincelles qui reviennent dans ses yeux me font presque chanceler... La tension entre nous est palpable, comme un feu qui menace de tout consumer sur son passage. Comme toujours aurais je envie de dire. Rien de mièvre ou de tiède, jamais... Avec lui tout est fou, intense, acéré ! Je lui offre un sourire triste, songeant qu'on se trouve peut être à un tournant de nos vies, que quelque chose de plus grand nous attend si nous parvenons à surmonter nos démons. J'ai besoin de toi... comment pourrais je seulement penser quand il me livre ça?

 
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MessageSujet: Re: Dépasser les bornes // Roric 1   Dépasser les bornes // Roric 1 EmptyVen 28 Juil - 15:08

J’ai l’impression de me perdre. Que tout ce qui avait été d’une étonnante clarté jusqu’ici, mes actes comme mes décisions, se retrouvait flouté par la superposition de son sombre regard et l’écart léger qu’elle imposait naturellement à ses lèvres, et que je vins étendre d’un passage du pouce, éprouvant alors la sensibilité de ses charnues. Je ne me lassais ni de l’un ni de l’autre, oscillant sans tenir la moindre stabilité, me laissant envahir par mes envies bordées d’une colère que je n’arrivais même plus à m’expliquer. J’eus l’impression de chavirer dans cet océan nébuleux, où tout s’enchainait et se répétait, la prise de drogue, la prise de vitesse, la prise de risque. J’étais pourtant immobile sur mes deux pieds, mais le monde autour vacillait dangereusement, sans même m’inclure dans sa rotation. Je me sentis misérable alors que je m’accrochai à elle, à cette nouvelle impulsion qu’elle me procura, à ce qu’elle aurait pu m’offrir sans que je n’éprouve l’infime besoin de me vautrer dans cette merde blanche.

Sa main s’agrippa à mon poignet, renforçant un peu plus ma propre prise d’une inédite tension, comme un refus à ce qu’elle me rejette physiquement après m’avoir si longuement ignoré et si puissamment humilié. C’était dingue cette faculté que j’avais à me cramponner à elle chaque fois que j’étais dans le mal, pour en sortir plus écorché encore, plus abîmé et clairement insatisfait. Mon tourbillon infernal était là, à fuir constamment mes deux réalités sans parvenir à ne trouver de stabilité dans aucune d’entre elles. J’avais pourtant gagné. Aussi dément que ce fût, j’avais gravi la dernière marche qui me menait à mon apothéose, l’euphorie aurait dû se conserver quelque part plus de quelques heures dans mon esprit, à seulement profiter comme on s’était attendu à ce que je fasse. Mais comme un putain d’éternel insatisfait, je courrais toujours me vautrer vers ce que je ne pouvais atteindre.

-"Pourquoi tu es venu ?"

Je connaissais la réponse. Elle était pourtant évidente. Mais j’étais incapable de la donner, ni verbalement ni l'émettre en pensée, comme cette foutue sensation qu’on éprouvait quand une zone de notre propre mémoire nous était inaccessible. Sur le bout de la langue, disait-on. Mon esprit se retrouva ankylosé, mais l’envie, elle, était diablement présente. Un acte valait cent discours, parait-il. Alors j’inclina la tête, grappillant lentement les courtes distances qui nous séparaient, le désir et la soif d’elle ancrés au corps, ma volonté comme moteur de l’implacable attirance à ses lèvres. Avais-je été trop lent à la réaction ou cette fuite avait-elle été volontaire ? Parce qu’à l’instant même où je pris ma décision, vaguement hasardeux dans de si petit mouvement de menton, elle ferma les yeux et ramena la dureté de la réalité sur la table.

-"J'ai tué un homme... Eric."

Putain de merde. Je suspendis mon approche en expirant d’un souffle peu discret, moi-même occultant mes iris d’une sombre barrière, les paupières affaissées, éprouvant juste après les torsions de l’alcool sur mon équilibre qui me forcèrent à décaler un peu plus l’un de mes pieds en arrière pour ne pas idiotement chuter. J’avais conscience de la gravité de la chose, du moins une part de moi comprenait tout ce que cela impliquait, renforçant sans doute mon malaise, mes angoisses qui ressurgissaient en miasmes terribles. Mais non, je me sentais incapable d’en mesurer totalement le poids de cet aveu, seulement frustré d’avoir été interrompu dans ma démarche. Était-ce cela qu’elle avait servi à l’autre enculé avant de joyeusement s’envoyer en l’air ? Est-ce qu’elle me livrait le même numéro, sans distinction de race, de classe, de nom ou de prénom, sans s’inquiéter de qui se tenait là, devant elle ? Juste parce qu’elle se sentait complètement paumée après son geste, et qu’une queue ou une autre, ça ferait bien l’affaire pour se réconforter ? J’inspirais lourdement en redressant mon visage. Je détestais ces pensées qui me faisaient vriller d’un côté à l’autre, incapable de garder la moindre stabilité autant physique que psychique. Elle était mienne, pourquoi n'était-ce évident que pour moi ? Mais maintenant quoi ? Elle me demandait de faire pareil ? De la serrer dans mes bras ? D’apaiser ses tremblements ? Alors qu’elle portait encore les mêmes sous-vêtements que l’autre connard s’était empressé d’enlever ? Ma colère revint au pas de charge.

J’en avais pourtant terriblement envie, de me vautrer dans cette indifférence comme elle semblait le croire, qu’elle ne soit vraiment qu’un vulgaire numéro qu’on conservait dans son répertoire pour éviter d’aller faire le trottoir. De juste la prendre et la soumettre à mes pulsions bestiales, sans m’inquiéter de savoir qui y avait déjà fourré ses parties génitales. Mais non, ce n’était pas si simple. Ce n’était jamais si simple. Ce n’était pas de cette manière dont j’avais besoin d’elle, même si cela complétait divinement le tableau. Alors quoi ? Pourquoi j’étais si incapable de dire les choses clairement ? Tant pis. Si c’était ce qu’elle voulait.

J’accueillis son corps presque nu entre mes bras gardiens, délivrant sa joue de ma main qui vint davantage se placer dans son dos, l’autre passant par ses hanches pour en faire de même, tout en allant à la rencontre de ce qui m’avait été brièvement et inconsciemment refusé. Je plongeai immédiatement à l’instar d’un animal vorace, forçant le barrage de ses lippes si elles s’étaient refermées, conquérant cet orifice de chaire humide comme s’il s’était agi d’une pénétration intime. Ses lèvres avaient une saveur de miel, d’une douceur sucrée identique à ce doré nappage dont on léchait avidement le dos de la cuillère. Je ne parvenais à m’en défaire ni ne l'avait désiré d’ailleurs, continuant de la goûter et de m’immiscer entre ses charnues, enrobant ma langue de la sienne sans timidité, pour se fondre dans un baiser d’une intense profondeur qui m’emportait toujours plus bas dans mes instincts. Je m’étais mué en un alcoolique compulsif de sa bouche, l’entrainant contre le mur le plus proche pour gagner une ferveur nouvelle. Et tandis que je cédais à une pulsion sans retenue, quitte à la forcer si elle s’était débattue, une question que j’avais cru garder dans ma tête quitta les barrières de mon inconscience et émergea à haute voix lors d’une prise de souffle.

« T’as utilisé une capote ? »

Putain. J'arrivais à me détester moi-même.

Romy Diaz
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MessageSujet: Re: Dépasser les bornes // Roric 1   Dépasser les bornes // Roric 1 EmptyVen 28 Juil - 21:40


Même si je suis prise dans un tourbillon de doutes et de contradictions, sa présence m'enivre, autant que sa souffrance me pèse. Je le veux près de moi, mais je sais que cela ne fera qu'alimenter notre cycle infernal de passion et de destruction. Pourtant, je suis incapable de résister, car il y a dans cet homme quelque chose d'irrésistible, de magnétique, qui berne mes résistances? Non... le pire c'est que je ne suis ni naïve ni dupe ! Je sais que je risque de m'écorcher l'âme.

Il ne répond rien... à tout ce que je lui dis et j'ai l'impression qu'il se raidit. J'essaie de me préparer au fait qu'il va faire volte face et me laisser là. J'essaie de me conditionner pour ne pas fondre en larmes avant qu'il n'ait franchi le seuil de mon appartement, mais il me prend de court en refermant finalement les bras autour de moi. J'ai un petit hoquet, qui mêle soulagement et douleur, à moins que ce soit simplement ce sentiment profond de rentrer à bon port ?

Ces sentiments confus m'assaillent tandis que je me blottis contre lui, cherchant désespérément à me fondre dans ses bras, comme si cela pouvait apaiser la douleur en moi. Mais je sais que cette étreinte ne pourra pas effacer les blessures du passé, ni les conséquences de nos actes. Je revois notre histoire, comme en un long défilé d'images à la puissance folle. Dans cet instant fragile, je ressens une dualité intérieure déchirante. D'un côté, je me sens vivante, vibrante d'une énergie brûlante que lui seul peut allumer en moi. D'un autre, je me sens en danger, comme si j'étais au bord d'un précipice, prête à chuter dans l'abîme de notre relation toxique.

J'aimerais pouvoir échapper à ce tourment, trouver un chemin vers la guérison, vers une vie plus stable et saine. Mais chaque fois que je croise son regard, chaque fois qu'il effleure ma peau de ses doigts, je suis de nouveau prisonnière de cette spirale infernale. Et pire... j'en redemande ! Je suis incapable de me dire que je ne le reverrais plus, incapable de tirer un trait ! Alors, je me perds dans le paradoxe de notre relation, cherchant désespérément un équilibre qui semble insaisissable. Peut-être qu'un jour, nous parviendrons à transcender nos démons et à nous libérer de cette passion dévorante ? Ou qu'elle nous détruira ?Mais pour l'instant, je me laisse happer par cette étreinte, espérant qu'elle pourra me donner la force de continuer à affronter les tempêtes qui grondent en moi. Ses lèvres se déposent sur les miennes et je pousse un petit couinement étouffé. Ma langue se darde, instinctivement, s'enroulant à la sienne, mettant le feu aux poudres d'un désir qui me dépasse.

Mon cœur oscille entre la raison et l'irrationalité, entre la prudence et la tentation, entre la peur de souffrir et le désir de tout donner. Et dans cette dualité, je me découvre à la fois fragile et forte, vulnérable et déterminée, perdue et totalement à ma place ! Il m'attire, d'une main sur ma hanche ou du simple feu de sa bouche? Je l'ignore, je m'en fous, je m'arrime à sa nuque et on tangue, jusqu'à ce que ce soit la stabilité du mur qui s'écrase contre mon dos. Sa fraicheur me tire un frisson et je gémis de nouveau, sous sa prise possessive. Tout ce que je sais, tout ce qui compte, c'est que je suis là, en cet instant, prisonnière de ce maelström d'émotions, de désirs contradictoires, sans savoir où cela nous mènera, mais incapable de me détacher de lui, de nous. Je me sens vivre intensément, même ballottée au cœur des tourments qu'il m'inflige et c'est surement la seule réponse possible à l'atmosphère mortifère qui me pèse depuis des heures. J'ai voulu m'étourdir... quand il est celui qui fait plier le réel pour en faire tout un monde. Oui, un monde, à lui, parfois à nous. Un univers sans cesse renouvelé, tout en contraste et en lumières folles. Maître de l'expression sur une toile d'émotions complexes qui nous enserrent inexorablement. A la fois enivrant et destructeur, qui m'entraîne dans une danse infernale, me faisant osciller sans cesse entre le bonheur extrême de nos étreintes et la tristesse lancinante de nos secrets gardés.

N'avoir été qu'une distraction, devant me contenter de regards échangés en catimini, de sourires furtifs, de gestes complices dans l'ombre et seulement quand nous étions seuls... Tout cela compose notre ballet silencieux, depuis tant d'années. J'en étais tout aussi décisionnaire que lui, au démarrage. Alors quand est ce que ça a réellement commencé à me peser? Le lui ai je seulement exprimé clairement? Le monde extérieur ne soupçonne rien de notre histoire, mais dans le creux de mon âme, je sais que je ne pourrais jamais me libérer totalement de cet amour interdit.

Peut être que c'est aussi ce secret qui a fait que chaque instant volé a été une oasis d'intensité, une parenthèse hors du temps où nous nous abandonnions à nos émotions brûlantes? Je n'en sais rien et je peine à penser quand son corps s'écrase contre le mien avec une telle fièvre. Il se décolle pourtant et je pousse la tête en avant, pour essayer de récupérer ses lèvres, mes yeux noirs brulants plantés dans les siens, son haut dans mes mains qui se trouvent prêtes à l'en débarrasser. Je suis avide du grain de sa peau contre la mienne, de la brulure sensuelle qui nait de cette douce fusion. Mais, sa voix s'élève et j'écarquille les yeux, quand les mots se frayent un chemin dans mon esprit embrumé. La violence de ce à quoi il me ramène, sans sommation... ça fait mal. Très mal. Alors je pourrais me mettre à chialer, ou à tempêter et me plaindre, mais ce n'est pas mon mode de fonctionnement. Ma tête se recule, une moue dédaigneuse fleurissant sur mes lèvres.

Je pose l'arrière de mon crâne contre la stabilité rassurante de ce mur et espère une seconde que sa fraicheur dissolve la violence que ce que je viens d'entendre génère en moi. -"Bien sur que non ! J'avais trop envie de le sentir se répandre en moi ! Qu'il me marque..." Voix acide et venimeuse, alors que je sais parfaitement qu'il va détester ce qu'il entend, au moins autant que j'ai détesté ce soufflet qu'il a eu besoin de me mettre. Au final est ce que j'aurais mieux réagi en le trouvant au lit avec une poule? Pas dit... mais je suis assez partisane du "faites ce que je dis mais pas ce que je fais", donc je ne suis absolument pas prête à reconnaître que je donne dans la mauvaise foi. -"Avec un peu de chance il m'a même mise en cloque?"

Si il n'a pas abandonné mon contact, nul doute que je me serais échappée du sien. Juste pour faire les cent pas, en clopinant à cause de mon pied qui saignote toujours. -"Tu t'attendais à quoi ? A ce que je rentre au couvent? Evidemment que je me protège ! Pauvre con !" Il me prend pour qui ? Ou quoi ? J'en sais rien ! Ce que je sais c'est que ma colère raffermit mon besoin de le blesser au moins autant qu'il me fait mal. -"Je te rassure on s'est pas arrêtés à une !" Stricte vérité, pourtant balancée comme une arme ! Comment puis je avoir à ce point envie de me jeter sur lui pour l'embrasser, en brulant dans le même temps de lui arracher les yeux ou la langue? A quoi s'attendait il ? A ce que je l'attende sagement? Accrochée au téléphone ? Attendant que le GRAND Eric Arroyo se souvienne de mon existence? Je suis pas ce genre de fille ! Je refuse d'être ce putain de genre de fille ! Je finis par m'immobiliser en plein milieu de la pièce, fermant les yeux, aussi forts que les poings. Respire ! Bloque... inspire et calme toi putain !



 
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MessageSujet: Re: Dépasser les bornes // Roric 1   Dépasser les bornes // Roric 1 EmptySam 29 Juil - 0:10

Je regrettais déjà à peine ces mots sortis de ma bouche, parce qu’ils n’étaient pas censés quitter le giron de ma pensée. Je savais que ça jetterait un froid sur les flammes qui venaient de nous aspirer, une espèce d’électrochoc un peu trop terre à terre qui balaierait mes entreprises d’un simple soufflet, mais ce sentiment restait bien trop accroché comme une tumeur à la chaire. Ce doute qu’elle n’avait pas dissipé alors que j’avais amorcé l’ébauche de mon recueil, lui exhalant dans la plus grande sincérité à quel point j’avais besoin d’elle et son importance. Qu’est-ce que je foutais ici, avait-elle demandé. Je voulais qu’elle m’ôte cette angoisse qui me vrillait et me faisait descendre en chute libre dans mes anxiétés les plus profondes, attisant ma paranoïa, remettant en cause ma fierté. Je réclamais qu’elle me rassure. Ma dignité refusait d’être reléguée au second plan, d’être celui qui passait après, la roue de secours, le bouche-trou, tout le recueil de sémantique à ce sujet, parce qu’elle était ce genre de nana à bien trop crument restituer les pendules à l’heure. C’était ce qui m’avait plu, au début, ce bout de femme au tempérament de feu constamment dévoué pour m’empêcher de tourner en rond, trop m’élever dans les cieux et me ramener sur le plancher des vaches et à cet acide réalité. Pas de cette manière qu’avait toujours les gens à se défendre contre mon arrogance en m’insultant. Non, elle avait sa façon bien à elle de s’y prendre en tapant systématiquement là où ça faisait mal. Bien cruellement d’ailleurs.

J’aurais dû y être habitué et savoir encaisser ? C’était le cas, parfois, mais je devais admettre que cette raclée-là me prit par surprise. Les claques s’enchainèrent dès l’instant où je vis paraitre sur son visage son air interloqué, alors même que mon bassin se comprimait encore contre le sien, un genou ayant même forcé le chemin d’un écart entre ses cuisses dans cette volonté d’ivresse. Je sifflais entre mes dents quelques « Tais-toi » qui muèrent en « Ta gueule », mais qui n’empêchèrent en rien sa diatribe, me laissant aussi secoué qu’un chaton dans un sac qu’on venait de frapper contre un mur. C’est sans doute le motif pour lequel elle trouva l’espace de s’échapper de mon contact, m’abandonnant, échoué contre cette cloison avec mon amour-propre assassiné. Bulwer-Lytton avait bien foutrement raison. Les mots triomphaient des coups.

La colère engraina le dégoût, chose que je m’étais pourtant interdit de ressentir à son égard. Parce qu’elle était la seule que je ne voulais traiter comme un pion négligeable ou un vulgaire objet de composition. La seule qui avait suffisamment d’importance à mes yeux pour que je récuse de l’entrainer dans ma spirale des enfers. J’en prenais conscience aussi durement que j’accusais le coup déchirant. Ma possessivité à son encontre n’était pas uniquement due à mes instincts de mâle alpha, pas plus qu’elle ne venait de me vexer ou de blesser seulement mon orgueil, mais d’écorcher des sentiments que j’avais toujours refusé reconnaitre. Je l’imaginais jouir sous les coups de reins de cet Adrian, une fois, deux fois, trois fois, jusqu’à abattre le stock matériel avant d’avoir épuisé l’envie, haletante, pantelante, contre son corps en sueur, et plus je m’enfermais dans mes images, qui se manifestait en écho sonore, hallucination auditive bien prégnante vrillant mes tympans, plus le poignard s’enfonçait. Finalement, elle avait préféré m’achever plutôt que me sauver. Un coup de grâce qui bloqua toute réplique.

Qu’est-ce qui avait de pire que de prendre conscience d’un amour éprouvé pour une femme que lorsqu’elle le piétinait acerbement ? Je n’en savais rien, pas même si cette douleur n’était pas juste galvanisée par ma descente de cocaïne qui me privait de ma première euphorie. Je refusais de la détester, comme je refusais de la maltraiter, parce que l’envie fut brutale et soudain de lui opposer sa plume à mon épée, et de lui montrer lequel des deux allaient plus la marquer. Mais j’abdiquais, pour une fois. C’était moi qui partais. Je ravalais ma boule qui nouait ma gorge, gardant le reste de ma décence encore intact, ramassait mon suicide assisté en sachet, tout en délaissant le reste et trouva enfin le courage d'arpenter le chemin vers la sortie de son appart.

« Tu peux l’effacer. » Concluais-je d’une voix atone, référence au fameux numéro dont j’avais réfuté qu’elle en soit l’incarnation sans qu’elle me soulage de cette confirmation en retour.

Puis j’ouvrais la porte pour la claquer sur mon passage. Va te faire foutre, Romy Diaz. Par qui tu veux.

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MessageSujet: Re: Dépasser les bornes // Roric 1   Dépasser les bornes // Roric 1 EmptyDim 10 Sep - 15:50


Je suis là, dans ses bras, le dos plaqué au mur, me cambrant instinctivement pour être plus près de lui, pour mieux me sentir bordée par les lignes de son corps. Sa langue contre la mienne électrise mes sens, fait cesser le bruit tempétueux sous mon crâne. Est ce aussi simple que ça? Le retrouver ne tiendrait il qu'à ça? Je sais que c'est une erreur, que je vais souffrir, qu'on ne peut pas s'empêcher de se déchirer et pourtant... je me livre, totalement, sans la moindre retenue ou limite. Mon cœur s'emballe, palpite d'une excitation inavouée, car l'homme que j'aime, l'homme que je ne peux goûter qu'en ces instants volés à la réalité, est en train de m'embrasser.

On a essayé tant de fois que j'en ai perdu le compte, mais je sombre, prête à plonger dans ses ténèbres. Ombre sensuelle dans la nuit dans laquelle je surnage il est aussi une étrange source d'espoir. Son sourire, à la fois envoûtant et prometteur, me subjugue, la façon dont il capte mes lèvres, la puissance de son corps qui écrase le mien... Mes doigts tremblent légèrement tandis qu'il se rapproche de moi, qu'il se plaque à moi. C'est lui, l'objet de mes désirs les plus ardents, celui avec qui je vais partager cette étreinte passionnée, interdite, mais d'autant plus exquise. Lui... Eric.

Nos regards se rencontrent, une connexion puissante, une promesse implicite. Mes lèvres se pressent contre les siennes avec une douceur empreinte de désir. Sa bouche, familière et enivrante, répond à la mienne avec une intensité dévorante, me rendant plus ardente encore. Tout disparaît autour de nous, et il ne subsiste que cette étreinte ardente, une évasion précieuse au-delà des contraintes du monde réel et des horreurs de cette nuit. Chaque seconde s'étire en une éternité, chaque souffle échangé est une déclaration d'indépendance, un défi au destin qui tente de nous éloigner, mais... tout s'arrête. Il ouvre la bouche et la magie explose. Il vient de me blesser au moment où j'étais surement la plus vulnérable.

Un hoquet de douleur, que je masque sous l'acidité d'un sourire mauvais. Je refuse qu'il sache combien il est en mesure de me faire mal. Parce que dans un moment pareil, la seule chose qui me soutient c'est mon égo ! Alors menton levé je rends coup pour coup, allant même bien au delà. Je piétine cette chance qui semblait se dessiner. L'atmosphère dans la pièce devient plus qu'électrique, chargée de ressentiments mais aussi de désir. Nos émotions tournent comme un cyclone destructeur, menaçant de tout emporter sur leur passage. Je le regarde, les yeux brûlants d'une colère mal contenue, mais aussi d'une passion incontrôlable, tout autant que d'une tristesse insondable. Je ne sais pas pourquoi il est capable d'éveiller une telle tempête en moi? Je ne sais surtout pas comment me prémunir de lui. Je le devrais, je le sais, parce que chaque jet de son venin verbal me foudroie. Il a une capacité inhumaine à toucher la corde sensible en moi, réveillant des doutes et des craintes que je préfère habituellement enfouir profondément, feindre d'ignorer. Je n'y arrive pas le concernant, je ne peux pas faire semblant, tout est trop aigu, trop puissant. Il y a quelque chose en moi, qui ne veut pas céder et qui me pousse à me réfugier dans cette fureur.

La voix acide, chargée de sarcasme, je détruis les ruines de ce moment de bonheur et je ferme les yeux, au centre de la pièce, essayant de reprendre mon souffle. J'ai mal... au pied mais ça n'a pas la moindre espèce d'importance. Non... c'est mon âme qui me fait mal et ça me darde le corps de centaines d'aiguillons. Je sens les larmes monter et je lutte, les poings serrés, le souffle hoquetant. Je ne t'offrirais pas le désastreux spectacle de ma déception ou de ma tristesse. Je ne suis pas faible, je m'y refuse. Il se déplace dans l'appartement, je le sens, mais je me contrains à l'immobilité, jusqu'à ce que sa voix résonne.

Je m'attendais à des cris, à ce qu'il me pousse à me justifier... A ce qu'il me prenne dans ses bras et m'entraine dans ma chambre pour me défaire du contact de cet homme avec lequel je me suis perdue. Je m'attendais à ce qu'il relève le gant et se batte avec autant d'âpreté que moi. Je crois que je m'attendais à tout en fait, sauf à cette voix blanche qui sonne le glas de notre histoire. L'oublier... si seulement c'était si facile. Combien de fois je me suis sommée de l'oublier, de me libérer de cette emprise, d'arrêter d'espérer l'impossible ! Si seulement il savait... Peut être que ça ne changerait rien. On ne se comprend pas, tout est prétexte à une bataille qui fait des ravages dans les deux camps. Ma gorge se serre, sur un sanglot qui s'étrangle au moment où la porte claque derrière lui.

Je me laisse lentement tomber sur le sol, le visage dans les mains et les larmes qui enfin libèrent un peu de l'acidité de mes émotions. Je pleure et ma voix murmure -"Je ne veux pas... je veux pas t'oublier... bougre de con." Je tremble de toute la tension accumulée dans mes muscles, incapable de le poursuivre même si j'en ai envie. Mais pour lui dire quoi ? Que je ne veux pas qu'il parte? Que je lui demande pardon ? Je n'ai pas à demander pardon, je n'ai rien fait de mal, alors c'est hors de question. Je ne peux tout de même pas m'excuser d'être moi. Mon téléphone erre non loin, l'écran renvoyant la lumière, comme pour me narguer, me tenter de l'effacer... A quoi ça servirait? Je le connais par cœur ! Le numéro inscrit dans ma tête, comme le mec dans ma peau.



 


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MessageSujet: Re: Dépasser les bornes // Roric 1   Dépasser les bornes // Roric 1 EmptyMar 12 Sep - 14:27

La fuite. Encore. Je n’étais sans doute pas un modèle de grand courage quand il s’agissait de sentiment, rejetant même jusqu’à ce mot de mon esprit, incapable d’en assumer toutes les nuances, toutes les dépendances, et toutes les conséquences. C’était sans doute la raison pour laquelle je m’étais toujours vautré dans les amours faciles, les relations périssables, l’engagement à durée limitée qui m’offrait davantage de faveurs sociales qu’un réel attachement sentimental. N’importe quel psy à deux dollars aurait surement lié cette instabilité affective à un manque avéré dans l’enfance, mais ça, c’était juste bon pour ceux qui se cherchaient des excuses sans assumer leur part de défaillance dans le système. Comme je l’avais fait d’ailleurs. Et chaque fois que je faisais pleinement face à cette responsabilité, qui me tombait dessus comme une chape de plomb, je fuyais, j’esquivais et je repartais dans mes relations fast-food. Pourtant, j’avais atteint les hautes strates de mes passions et de mes ambitions, je m’étais propulsé parmi les étoiles, m’y lançant comme une fusée digne d’une pleine puissance d’adrénaline. Mais je n’arrivais pas à en être satisfait, comme si ce rêve enfin atteint laissait une empreinte amère d’inaccompli et creusait d’autant plus le vide qui m’avait longtemps rongé. En preuve cette merde blanche qui se comprimait dans ma main et qui noyait encore mes cavités nasales. Je n'arrêtai pas ma démarche, j’ai continué tout droit vers la sortie de l’immeuble, descendant les escaliers, déboulant dans la rue sans regard sur le côté, moins encore en arrière. Une de mes mains se plongea dans mes poches, envisageant de rappeler cette fille à la soirée qui m’avait glissé son numéro. C’était quoi son nom, déjà ? Rien à foutre en vrai. Je ralentis, m’attardant un instant sur le vide que mes mains trouvèrent. Une poche, sa voisine, celles arrière, deux fois, trois fois. Rien. Mon portable, mes clés de bagnoles, de petits bouts de papier sans importance arrachés d’une page de pub quelconque et griffonnée à la va-vite, j’avais tout laissé derrière moi, comme si mon inconscient avait cédé à la volonté d’une dernière – parmi tant d’autres – chance.

« Putain… »

Je pestai, stationnant droit figé sur mes jambes qui tanguaient en revanche, incapable de me décider à revenir sur mes pas, demeurant là, en plein milieu d’une rue d’un quartier modeste de San Diego, non loin de ma Bugatti. J’en pris conscience presque brusquement. Venir ici, dans cet endroit, avec cet engin, dans cet état, était sans doute de loin la pire idée que j’ai pu avoir – et Dieu savait à quel point j’étais capable de conneries.

« Hey. Blanc d’œuf. C’est ta voiture ? »

Ces quelques mots résonnèrent dans mon esprit, portés avec l’intonation moqueuse d’une ironie malveillante. Il n’en fallut pas davantage pour que mon instinct me vrille l’esprit d’un sentiment d’urgence absolue, pourtant, embrumé dans les méandres des vapeurs de toutes les saloperies ingurgitées, je n’étais pas capable de trouver réponse cohérente et logique à donner pour me défaire de cette situation, restant de facto muet et connement immobile.

« Hey, j’te parle. C’est ta caisse ? »

Mon corps s’immobilisa en un dernier vacillement, retrouvant mes appuis incertains, les mains légèrement écartées de mon corps pour m’assurer un équilibre. J’avisais l’homme qui se détachait de l’ombre de la nuit à la faveur d’un lampadaire, me poussant à forcer mon attention sur lui et à plisser les yeux. Il était grand, les épaules fines, et le visage sombre, revêtant un sweat dont la capuche se rabattait sur le haut de son crâne. Une barbe de quelques jours, broussailles d’ébène, se superposant sur un visage aux airs assez juvénile qui affinaient ses traits. De la petite racaille. Rien de plus. Des bruits de pas frappant le bitume me parvinrent immédiatement après, dans mon dos. Deux silhouettes supplémentaires se joignaient à la parade, silencieuses, se posant là comme pour imposer l’échec évident d’une moindre tentative de fuite. Mon visage se détourna à moitié sur le côté, mes yeux se perdant dans l’extrémité de ma vision périphérique sans que mon corps lui-même ne daigne bouger pour me céder la vue. Mais je n’en avais pas vraiment besoin, en dépit de l’inhibition accordée par la drogue et l’alcool, je me figurais très bien ce qu’il se passait et ce qui allait se passait. D’un mouvement lent, mon visage retrouva sa posture d’origine, légèrement inclinée toutefois alors que j’avisais ce type faire le tour de ma Chiron, tournant autour comme un prédateur vorace, avisant l’intérieur, passant ses mains sur la carcasse comme si elle était déjà sa propriété, son air des plus sombre, mais qui dévoilait alors les pensées d’un homme qui s’estimait chanceux.

« T’as les clés ? Hein ? Frère, j’te jure, tu me les donnes et on en reste là. Franchement. »

Redressant le menton pour me donner une certaine contenance, je cherchais à retrouver mes sens, à appréhender à nouveau les mouvements de mon corps et à les maîtriser, déliant mes doigts, mes membres, presque imperceptiblement. Mon regard dérivait, sur le type devant, ceux derrière, une grimace d’appréhension même si marquée par la teneur de mon irritable défaillance, mon ego reprenait le dessus pour me donner bonne figure. Qu’importait ce que je leur dirais, même en avouant la vérité, je savais que dans tous les cas, je ne pourrais pas m’en sortir indemne, alors quitte à me donner une contenance, je me raclai la gorge, prise d’un gargarisme bref avant de cracher aux pieds de celui qui s’imposait de toute sa menace grandissante. Je n’avais rien à rajouter de plus que mon mépris et mon impétuosité qui frôlaient la folie, mais qu’avais-je de plus à perdre ? Quoi que ... la vie… . Le premier coup s’abattit sur ma mâchoire comme un marteau, violent et véloce, me forçant à me plier sous le coup, recevant l’impact où je dus me retenir sur mes appuis pour ne pas tomber. Mais à peine j’eus relevé la tête que mon visage fut meurtri d’un nouveau coup, dégageant autant de force que le premier, achevant d’éclater ma lèvre inférieure en une large plaie qui fendilla ma chair, une gerbe de sang vint napper le bas de mon visage et s’écraser sur le sol. Le pas chancelant, je fis un tour complet sur moi-même pour ne pas me briser contre le sol, chacun de mes pas cherchant à rattraper le précédant.

Mais tandis que le type s’avançait à nouveau sur moi, confiant, pour m’achever sans doute d’un troisième coup percutant, je le pris de cours par le fracas d’un poing s’écrasant en plein dans son foie. Dans mon élan déstabilisé, je m’étais servi de mon mouvement anarchique, pivotant sur moi-même pour remonter mon coup au niveau de son flanc. Trouvant sa proximité, je m’élançai contre lui avec une rage furieuse, désinhibée de douleur comme de raison d’ailleurs, le capturant dans mes bras, encerclant sa tête de ces derniers, toute force appliquée amoindrie par mon état, et lui maintint la tête contre mon épaule forçant ses bras à se redresser pour l’empêcher de frapper à nouveau. Pivotant rapidement sur mes jambes pour faire face aux deux acolytes qui avaient déjà envisagé d’interrompre ceci, nombreuses injures fleuries des rues et bas quartier parsemant l’air, je leur exposai le dos de leur complice, m’en servant comme d’un bouclier pour les faire, sinon se raviser, au moins hésiter et gagner ainsi un peu de temps pour espérer que mon esprit parvienne à s’éclaircir.

« Tu m’touches pas, putain, tu m’touches pas. Sale bâtard, j’vais te crever. »

Mais c’était peine perdue, l’alcool était déjà dans mes veines, la cocaïne dans ma tête, et en dépit de tous les soubresauts d’adrénaline que pouvait m’envoyer mon corps sur la défensive, je faisais seul face à trois hommes sans doute habitués au combat de rue ou au moins prêts à en découdre galvanisée par le nombre. Jouant et vacillant de mes jambes pour ne pas laisser mon captif se défaire par un coup bien placé alors même qu’il se débattait comme un beau diable, je ne parvins pas à éviter la morsure qui me chiqua mon trapèze d’épaule à travers ma veste de circuit, ayant eu le privilège de m’éviter une blessure sans doute trop important, mais à l’impact plus que douloureux. Je grondais d’une hargne furieuse, tous mes ressentiments emmagasinés juste avant me faisant vriller l’esprit et incapable d’une lucide réflexion. J'explosais, à l'intérieur, et me noyais. D’une impulsion vive, je repoussai le banlieusard sans le faire échapper de la prise de mes bras, ramenant mon genou à son ventre de deux coups furieux et appuyés avant de le projeter complètement ce qui eut l’audace de le faire trébucher et basculer en arrière, retenu dans sa chute par les deux types contre lesquels je l’avais envoyé. Mais c’était sans compter sur la rancœur et la rancune des trois compères qui se jetèrent, corps brusquant et poings serrés, sur moi une fois le coup de la surprise passé, et une haine immense animant le regard du premier. C’est une pluie de heurts qui s’abattit sur moi, alors que je tentais de maintenir les bras relevés, de me défendre ou de riposter, mais sans succès. Ployant le genou au sol sous les frappes qui se poursuivirent et se firent de plus en plus marteleuses. Le corps meurtri, sapé de toute possibilité d'effort, de réaction, bien que la douleur ne m'animait pas encore l'esprit, faute à une certaine substance, je sentis chacun de mes bras être brutalement agrippé, me maintenant dans une position totalement ouverte en profitant de mon état second qui m’empêchait de réagir avec la vivacité nécessaire, me tenant immobile pour que le troisième puisse faire son œuvre.

Romy Diaz
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MessageSujet: Re: Dépasser les bornes // Roric 1   Dépasser les bornes // Roric 1 EmptyDim 17 Sep - 19:30


Les minutes s'écoulent, silencieuses, dans cette pièce désormais chargée d'une énergie lourde. Mon cœur saigne tandis que je demeure prostrée sur le sol, cherchant un réconfort dans l'obscurité qui m'envahit. Les paroles d'Eric résonnent encore dans ma tête, glaciales et définitives. J'ai la sensation que le monde s'est effondré autour de moi, que toutes les promesses que nous nous étions faites se sont volatilisées en un instant. Ma vie m'échappe, je tremble et peine à respirer.

Je sais que je devrais me relever, que je devrais prendre mon téléphone et composer son numéro pour tenter de le faire revenir, pour essayer de réparer ce qui semble irréparable. Mais une part de moi sait aussi que cela ne servirait à rien, que nous sommes piégés dans ce cycle destructeur où chaque étreinte passionnée est suivie d'une explosion de colère, où chaque baiser enflamme nos désirs mais finit par éteindre nos espoirs. J'ai mal, pas une simple douleur physique, même si mon pied me lance, non c'est plus intérieur, j'ai mal au cœur, à l'âme, tout mon être me torture.

Je me rends compte que je suis coincée entre deux mondes, deux émotions puissantes qui me déchirent de l'intérieur. D'un côté, il y a l'amour que je ressens pour Eric, un amour qui ne peut être nié ni éteint par ses mots cruels, que je cherche à fuir de toutes mes forces depuis des années sans y parvenir. Et de l'autre, il y a la fierté, qui m'interdit de le supplier de rester, de m'excuser pour des torts qui ne sont pas les miens. C'est une torture, mais il y a mis fin.

Je finis par me relever, chancelante, mais déterminée. Mon téléphone continue de me narguer, sur le sol, tout près, mais je résiste à l'envie de l'utiliser. Je dois me protéger, protéger mon cœur, même si cela signifie sacrifier cette histoire tumultueuse. Je ne peux pas continuer à me perdre en lui, à m'oublier dans ses bras pour ensuite me réveiller brisée et seule. Les larmes ont cessé de couler, et je prends une profonde inspiration pour retrouver ma force intérieure. Je décide de me donner du temps, de prendre du recul pour comprendre ce que je veux vraiment, pour guérir de cette relation toxique. Peut-être qu'un jour, nous trouverons un chemin pour être ensemble sans nous détruire mutuellement, mais en attendant, je dois me reconstruire, me redécouvrir et apprendre à m'aimer sans lui.

Je ramasse mon téléphone, le verrouille et le dépose sur la table. Il est temps de commencer ce voyage vers la guérison, vers un avenir où je ne serai plus prisonnière de mes propres émotions, ni de lui. Je tente de m'en persuader, mais je vois ses affaires, toujours là, en vrac... Comment ça se fait qu'il est pas remonté ? Ses clefs sont là... Une bouffée d'angoisse me saisit à la gorge et je boitille comme je peux pour ouvrir la fenêtre. Sa putain de caisse de branleur est là.

Je ne sais pas trop ce qui me fait monter en tension, mais ça ne me plaît pas du tout. Quelques pas, vers ma chambre, sans sentir la douleur, l'angoisse l'a clairement remplacée. Qu'est ce qu'il a foutu? Il s'est cassé la gueule? Il a été agressé? La fenêtre de ma chambre est ouverte et alors que je passe un tee-shirt j'entends des bruits qui hérissent les poils sur ma nuque. Ces bruits... Je me penche à la fenêtre, et découvre une scène qui me fait horreur. Ils sont en train de le tabasser... Un hoquet et je plonge sur mon arme pour me mettre à cavaler, laissant un sillage sanglant sur le sol. Ouvrir la porte, descendre quatre à quatre et braquer mon arme en direction de la tête d'un des types qui le tient.

-"Lâchez le tout de suite où vous êtes morts !" Ma voix tonne et pour faire bonne mesure, je tire, au dessus de sa tête. Les mecs paniquent malgré leur nombre et c'est la débandade. Je reste en position de tir, jusqu'à ce qu'ils soient suffisamment loin pour remettre la sécurité et rejoindre Eric pour me jeter par terre à côté de lui. Vérifier son état de conscience, constater les blessures. J'essaie de me mettre à distance de mes émotions mais c'est extrêmement difficile. J'ai peur et la nausée vient me balayer le ventre.

-"Eric, bordel, parle moi." Je ne vais pas tenir, c'est pas possible une journée pareille. Le simple fait d'avoir fait usage de mon arme, résonne dans mes mains, me rappelle l'image de ce corps qui s'effondre, l'horreur de ce que j'ai fait la nuit dernière... Impossible de m'en détacher, pourtant je ne regrette rien, il était hors de question que je les laisse se déchainer sur lui comme ça. Qu'est ce qu'il a foutu pour créer un bordel pareil. Est il en état de remonter chez moi ? Est ce que je dois appeler une foutue ambulance? Faut que je me calme, que je fasse le point. Il serait plutôt pas mal que mon côté rationnel se décide à repointer le bout de son nez, sinon je crois que je vais finir par tomber dans les pommes. A moins que cette sensation ne soit liée au fait que j'inspire quasiment toutes les secondes en oubliant clairement de prendre le temps de réellement expirer. Ok on souffle... on se calme.



 


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MessageSujet: Re: Dépasser les bornes // Roric 1   Dépasser les bornes // Roric 1 EmptyJeu 26 Oct - 12:20

Un coup de feu puissant vibra à mes oreilles, allant jusqu'à déchirer la phase de réalité, puis cédant la place à un acouphène retentissant, mon sens de l’orientation déjà grandement perturbé par les chocs reçus et ma vision troublée, ralentie, ne parvenant pas à donner une signification à ce qui se déroula ensuite. J’eus du mal à me reconnecter à une perception correcte, mélange des brumes d’éthanol qui m’engourdissait encore les pans de mon esprit léthargique, et des claques assommoirs qui avait été déployé à mon encontre, ne laissant que l'halo imprécis d'une silhouette venue me porter main forte. Pourtant, impossible d'en reconnaitre les détails, mon corps fuyant pour retomber au sol, privé de ses appuis contraints, je puisai finalement dans la gravité tout le confort qui m’était permis de piocher, comme si j’avais été jeté sur le plus moelleux des matelas, que même les pointes de quelques gravillons contre ma chair affalée ne sussent ternir. Face contre terre, le visage à moitié envahit par les émulsions de sang qui s’y mêlait, faute à une tête bien trop irriguée qu'une simple blessure anodine renvoyait la perspective de catastrophe, ma respiration se fit sonnante, mais je trouvai quand même le moyen d’en accepter volontiers le répit, déchet humain décrépi sur un trottoir mal famé.

Et puis, les doses d’adrénalines injectées par les derniers évènements se dissipèrent aussi vite qu’elles m’avaient assiégé, référant à ma mémoire les douleurs qui vrillaient mes flancs, mes bras et mon estomac. Finalement, le destin m’avait rattrapé en me mettant sur la route la sanction qui m’avait jusqu’ici pendu au nez, et par le biais d’étrangers déployés sur mon chemin plutôt qu’issu de mes impertinences. Le karma, parait-il. Je pivotai, pour soulager les pressions de mes parcelles meurtries au contact du bitume et les exposer à l’air libre, ma cage thoracique s’ouvrant et se fermant difficilement sous l’appel d’air que je forçai malgré les contusions. Au-dessus, l’éclairage dardant du lampadaire m’envoya en pleine tronche sa lumière féroce, me rendant quasi aveugle de la moindre situation alentour. J’ignorais encore si ce coup de feu avait fauché quelqu’un – et je pourrais presque douter au vu de mon état que je n’en fus pas la cible, bien incapable de remettre un sens à ma condition – et si cette irruption salvatrice avait véritablement but de bienveillance, ou si quelconques caïds venait juste prendre la place des autres. J'étais dans le flou, flottant dans un nuage imprécis.

J’essayai de me redresser, cherchant dans la difficulté quelques zones qui n’appelleraient pas à leur usage des manifestations douloureuses, mais la voix de Romy autant que sa présence vint m’assaillir avec plus de férocité que les moindres maux ressentis. J’avais bien cru entendre une intonation, imperceptible et distendue dans les nuances de mes afflictions, mais je ne pouvais désormais contester de son identité. Fais chier. Je savais qu’au fond, tout ça, ces invectives jetées avec haine, si bien réelle sur l'instant, allaient vite devenir du vent parce que je n’aurais pu rester bien loin d’elle. J’avais non moins besoin de son existence que de ses coups de poignard qui me faisait sentir pleinement humain, mais si rapidement ?  Elle serait capable d’imaginer que je l’ai fait exprès, juste pour la faire revenir au galop, mais son inquiétude première surplomba cette appréhension qui, je n’en doutais pourtant pas une seule seconde, ressurgirait à un moment ou à un autre. Je devais faire pitié à voir, avec mon arcade sourcilière en charpie qui balançait quelques dégringolades d’un sang trop fluidifié, une joue sans doute tuméfiée tant elle m’apparaissait douloureuse, et quelques gros hématomes à droite et à gauche. Une côte fêlée ? Je n’espérais pas, même si mon thorax me faisait ignoblement mal, j’arrivais à respirer sans contrainte. J’essayai encore de bouger, basculer sur le côté et prendre appui de mon bras et de mon coude planté sur le goudron, secouant la tête pour reprendre mes esprits et dégager le trouble de ma vision ébranlée.

« Ils tapaient comme des gonzesses. » Soufflais-je avec difficulté dans cette arrogance qui me seyait à merveille et dont je ne parvenais pas à me départir en dépit de la situation. « Mon père m’a déjà fichue pire raclée. »

Je dressais enfin mon regard sur elle, maintenant que j’avais réussi – à peu de chose près – à me redonner une bonne contenance, même si j’avais beaucoup de mal à le faire paraitre, glissant mes yeux sur ses traits, son tee-shirt, ses jambes. Et puis, la révélation convulsa mon estomac. Malgré les chocs lancinants, voilà que je me lançais dans un brusque fou rire, au début refoulé, mais impossible à refréner. Ma dextre couvrit mon visage, les doigts sensiblement écrasés sur mes orbites, alors que je retombais sur le dos, mon faciès souriant et mon rire rauque incapable de se brider. Peu semblait importer les afflictions que cette lancée m'infligeait, je me sentais emporté dans une spirale tourbillonnante d'une hilarité compulsive difficile à tarir.

« T’es vraiment… sortie en string ? » Réussis-je à placer entre deux prises d’air, avant de m’esclaffer de nouveau, de nervosité peut-être.


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MessageSujet: Re: Dépasser les bornes // Roric 1   Dépasser les bornes // Roric 1 EmptyMar 7 Nov - 20:20


Mon cœur bat la chamade, et ma respiration saccadée accompagne l'adrénaline qui circule dans mes veines. Je me rends compte que ma réaction impulsive a sauvé Eric de la brutalité de ses agresseurs, mais maintenant, il est entre mes mains, son état inconnu, et je sens une immense responsabilité peser sur mes épaules. Je suis lasse, terriblement fatiguée et triste aussi, amère tout autant. On dirait que la peur a balayé ma colère, mais pas ma peine.

Eric gît au sol, visiblement inconscient, son visage couvert de contusions, son corps meurtri. Je tente de garder mon calme, de lutter contre la panique qui menace de m'envahir. Avec précaution, je m'apprête à vérifier sa respiration, et je pousse un soupir de soulagement quand il bouge. Je constate qu'il est encore en vie, mais dans quel état ? Il bouge et m'offre une vue panoramique de son visage particulièrement tuméfié. Je retiens mon geste premier, visant à caresser la joue indemne et j'ai un petit rire étranglé face à ses rodomontades.

Ma main tremble encore et je commence tout juste à reprendre mon souffle. -"Alors tu t'es fait déglinguer par des fillettes." Je souffle d'une voix plutôt douce avant de soupirer en entendant sa réplique suivante. Je n'aime pas cette idée, je n'aime pas son père non plus ceci dit. Si il avait un peu moins besoin de briller dans le regard paternel, il ferait sans doute moins de conneries... D'un côté ce tempérament complètement outrancier, je ne peux nier l'aimer. Mais j'ai trop souffert par lui pour ne pas le reprocher à celui qui en a forgé bien des aspérités. Je n'ai pas un père parfait, mais j'ai un père... aimant. Quoique je crois que l'Arroyo en chef l'aime aussi... à sa façon bancale et


Il se redresse malgré les douleurs et les blessures, je vois ses yeux faire le point, détailler ma silhouette et sa réaction me fait écarquiller les yeux. Ce sourire désorienté, suivi d'un éclat de rire inattendu... Il semble presque fou dans son état, mais il ne peut s'empêcher de commenter la tenue dans laquelle je suis sortie. Je serre les mâchoires, m'apprête à l'envoyer chier et puis il repart d'un grand éclat de rire qui me gagne. Un sourire en coin d'abord, je me mords d'ailleurs l'intérieur de la joue en essayant de le contenir. Peine perdue... Il est surement sous le choc,  de cette agression et son rire est surement une sorte de soulagement ? Eric, trouve de l'amusement même dans cette situation grave et je crois que ça finit par me contaminer. "C'est vraiment tout ce que tu retiens?", je chuchote en souriant, ne pouvant pas faire autrement, sincèrement amusée par son hilarité.

Au côté d'Eric dans cette ruelle sombre, mon cœur bat la chamade, et mes émotions sont en ébullition. Mélange de soulagement, d'adrénaline, d'inquiétude et de... tendresse? Ses blessures sont évidentes, et je sens un nœud se former dans ma gorge en regardant son visage tuméfié. "Il ne faut pas rester ici, nous devons rentrer et te mettre en sécurité." Je veux vérifier que les blessures ne masquent rien de plus grave. Sa situation est critique, et je le soutiens autant que possible pour l'aider à se remettre debout. Le tee-shirt que je porte en guise d'improvisation me fait me sentir vulnérable, mais je n'ai pas le temps de m'en soucier. Mes pensées sont dominées par le fait de regagner mon appartement. -"A moins que tu préfères que j'appelle un taxi ou une ambulance?" J'ai pas très envie de le laisser partir avec je ne sais qui... il serait bien capable de retourner fêter ça, pour défouler la rage qu'il a tout juste contenue face à moi.

On a un talent fou pour se faire du mal... autant que pour se faire du bien ? Oui surement. Mais la balance n'en reste pas moins terriblement douloureuse. En tant que flic, je sais que je devrai faire face aux conséquences de cette soirée chaotique. J'ai fait usage de mon arme, pour protéger Eric, une décision que je ne regrette pas, mais je suis consciente que je vais devoir justifier mon acte. Règle de base, sensée éviter qu'on se prenne plus pour des cowboys que pour des représentants de la loi. La peur et l'incertitude sont omniprésentes, mais je ne peux pas me laisser submerger par elles. Mon devoir est clair : le protéger et le sortir de cette situation, ensuite on verra. J'ai du mal à rester calme, mais je sais que c'est essentiel pour prendre les bonnes décisions. J'espère que ces petites frappes ne vont pas avoir la bonne idée de rappliquer de nouveau. Parce que je n'ai aucune envie de devoir tirer dans le tas. -"Tu peux tenir debout ou je dois te faire l'affront de te faire porté par mes voisins?" Un coup de feu... forcément j'ai ameuté le quartier et les gens commencent à se masser aux fenêtres. Fallait vraiment que je me retrouve en string dans la rue, le pied en sang, mon mec bourré et défoncé? Mon... wow ok je ne suis vraiment pas guérie. Je ferme les yeux, prend une grosse inspiration, me retrouve envahie par le parfum de sa peau et j'ai un tout petit couinement qui franchit mes lèvres. -"Bordel tu m'auras vraiment tout fait..." Je crois que ma peur pour lui transparait dans le ton de ma voix, comme dans le regard que je pose sur lui. Il m'a vraiment fait très très peur. En a t'il seulement conscience ?





 


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MessageSujet: Re: Dépasser les bornes // Roric 1   Dépasser les bornes // Roric 1 EmptyLun 26 Fév - 16:35

Chaque spasme de rire engrangea une douleur supplémentaire, tiraillant d’un même temps sur mes traits qui se contractaient en conséquence, pour seulement mieux repartir à un nouvel élan qui ne semblait vouloir s’arrêter. C’était une manière de tout relâcher, pensais-je, tout ce qui avait conduit à cet instant, toutes les inquiétudes et les colères, les déceptions et les angoisses, les envies aussi. Tout s’échappait comme des ballons gonflés à l’hélium qui ne pouvaient plus prétendre à aucune prise pour les clouer au sol. Ils s’envolaient, poussés par le vent, crachant sur la gravité dont ils se départaient au même titre que les notes caverneuses déployé par ma voix, entre deux expulsions sanglantes de ma lèvre fendue. Tout ce que je retenais ? J’en savais foutrement rien. J’étais bien trop perdu dans cette frénésie incohérente pour parvenir à laisser cours à la libre expansion à ma réflexion, et procéder à quelques introspections. Mais en l’instant, en vérité et en toute transparence, oui. Ses jambes nues et son fessier exposé à peine abrités derrière sa ficelle, je peinais à trouver une autre image pour agrémenter les constellations de paillettes noires qui voltigeaient devant mon regard. J’agita ma dextre à l’instar d’un naufragé en quête d’une bouée quelconque, avant de la rabattre contre mon plexus qui exprima une nouvelle fois son tourment, me forçant à me tordre cette fois-ci d’un mouvement parasite et apaiser mes élans vocaux.

« Oh, putain… »

J’avais réussi à expirer autres choses que mon écart d’hilarité, m’exprimant comme si je reprenais un souffle depuis trop longtemps perdu, les muscles de mon visage tremblant et menaçant de repartir aussitôt à la charge. Je pivotai sur le flanc, un coude à même le goudron pour amorcer la poussée de mes bras et me redressais. Je me sentais aussi lourd qu’un putain de sac de terre qui ne rêvait que de s’échouer sur le sol, sans considération pour la manière, et également si inconfortable dans les manifestations douloureuses qui vrillaient mon abdomen que je ne me considérais pas en capacité de me mettre seul debout, qu’importait ce que mon égo me dictait. J’accepta la faiblesse et l’aide apportée sur un temps que je souhaitai relativement bref, mais dont il me semblait impossible de me départir de prime abord.

-"À moins que tu préfères que j'appelle un taxi ou une ambulance ?"

« Non. Non, c’est bon. » Dis-je, tentant de me débarrasser autant de ma peine que de mon allégresse qui m’avait un temps emporté, incapable pourtant de restituer une sensation aux raisons qui m’avait poussé à prendre le large. J’en profitais pour tester la stabilité de mes jambes pourtant assez robustes et intouchées pour être vraiment responsable de mes tangages, jetant davantage l’opprobre sur les coups que j’avais reçus au visage pour justifier mon trouble. « Donne-moi juste … les… tu sais … »

Et j’accomplis le geste, dextre dressée, phalanges repliées et pouce surplombant l’index pour mimer une torsion de clé sur un démarreur mécanique, quand bien même ma Bugatti jouissait d’une technologie qui l’en dispensait. C’était plus pour la compréhension, tandis que mon esprit peinait à trouver le sens de ce que je voulais désigner et qui pourtant était d’une évidence d’accessibilité d’ordinaire. J’exhalais et pestais à cette difficulté qui apparut presque comme un obstacle insurmontable alors qu’il ne s’agissait que d’un simple mot échappant à mes réflexions, ma voix n’offrant qu’une sonorité monotone tandis que je me triturais les méninges pour en extraire la suite. Une nouvelle adversité que je décidai cette fois-ci de concéder plus vite et sans vraiment me défendre, me contentant d’expirer massivement. J’abandonnais autant l’intention que mon bras et me retrouvais à alourdir vaguement les épaules – étroites - accordées en soutien sous mon poids pourtant pas si conséquent que ça, exprimant pareillement ma résignation d’un souffle nouveau.

« Laisse tomber… »

J’abdiquais. Aussi surprenant que ça pouvait être, ignorant si c’était du fait de l’alcool, de la drogue, des coups, de ma colère, ou tout ça ensemble rassemblé, mais je ne me sentais plus vraiment capable d’opposer de résistance à l’angoisse qui m'assaillait. Je savais que cette fois-ci, j’avais réellement dépassé les limites, mes foutues bornes pouvant parfois s’étendre sur des kilomètres. Et sans vraiment l'avouer, j'espérais surtout que ça n'en devienne la fois de trop. Toujours campé debout sur mes pieds, j’éprouvai une gêne aqueuse venir perturber ma respiration, suivi d’un épanchement, jaillissant d’une de mes narines qui attira ma main en geste de protection instinctive. J’avais libéré, d’un même temps, Romy de la cage de mon bras, pour attraper le bas de mon tee-shirt, dans l’écart de ma veste ouverte. Je porta l’étoffe à mon nez blessé, recueillant le filet rouge d’un sang fluidifié sur la blancheur du coton, qui s’irrigua bien vite de plusieurs marques plus ou moins importantes, auréoles colorés qui n'avaient rien de divin.

« Rentrons … avant qu’ils te matent plus encore. » Répondis-je, presque bougon dans un contraste surprenant entre cet instant et les quelques minutes précédentes, sans être vraiment tout à fait clair à propos de mes capacités à tenir la route jusqu’à l’appartement où elle voulait me rapatrier, bien que je semblasse – plus ou moins – prouver que c’était bel et bien le cas, à quelques vacillements près. Je me tordis, coinçant un morceau de vêtement sur mon visage ensanglanté, entamant les premiers pas vers les quelques mètres qui me séparaient de l’immeuble, puis de la porte, puis du canapé sur lequel j’espérais me vautrer.

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MessageSujet: Re: Dépasser les bornes // Roric 1   Dépasser les bornes // Roric 1 EmptyMer 15 Mai - 22:39


Son rire... bordel. Ce que j'aime ce son. Je ne peux pas m'empêcher de sourire et de me laisser gagner par son hilarité. Même si la situation est un bordel inextricable, même si je suis complètement perturbée par tout ce qui est arrivé ce soir. Ce con a vraiment sur moi une forme de super pouvoir. Il peut me mettre dans tous mes états en l'espace de 3 secondes, de la plus belle comme de la pire des manières. Le pire étant qu'il semble s'éclater à passer de l'un à l'autre en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Je ne sais pas si j'adore ça, ou si ça m'exaspère. Peut être bien les deux, ensemble ou en alternance. Je ne sais plus, en même temps ce n'est pas évident de penser sereinement dans une telle situation. Il refuse l'idée de l'ambulance et je crois que ça me soulage quelque part.

Je me sens nettement plus de taille à gérer un Eric complètement stone que des inconnus, aussi soignants soient ils. Je le pense parfaitement apte à vendre des glaces à des inuits et allonger un gros billet pour obliger l'ambulance à le ramener à une soirée serait bien dans ses cordes. Je soupire et plus ça va plus c'est le bordel sous mon crâne. Il tient tout juste debout, mais me mime ses putains de clefs, comme si il pensait sincèrement que j'allais le laisser partir dans cet état ? Je reprends la parole, d'une voix grondante et me retrouve serrée contre lui, prenant nettement plus conscience de ma quasi nudité, comme des souvenirs que provoque le parfum de sa peau. Je suis en train de vriller, pensant "mon mec" quand je pense à la situation qu'on offre à voir à mes voisins et me figeant à cette idée.

Je cherche son regard et je ne sais pas trop ce qui le fait renoncer à polémiquer, mais il accepte manifestement de me suivre à l'intérieur. Tant mieux. Appeler les voisins ne me séduisait que très moyennement et batailler pour lui faire admettre de ne pas reprendre sa bagnole m'épuisait par avance. On se met en route, mon corps pressé au sien, son bras barrant mes épaules pour s'y appuyer. Un geste souvent répété, ce bras qui s'enroule à mes épaules, avec une certaine possessivité, mais c'est différent cette nuit. Sans doute parce qu'il ne traduit plus l'envie de me coller contre son corps, mais simplement le simple besoin d'un appui à sa démarche. La nuit enveloppe la ville d'un voile sombre et humide, les réverbères diffusent une lumière blafarde qui éclaire nos pas incertains. Je marche, soutenant Eric du mieux possible, sa taille et ses pas chancelants me rappelant à chaque instant la fragilité de notre situation, me donnant le sentiment que mon appart' est tout d'un coup à des années lumières. L'odeur de l'alcool et des drogues suinte de sa peau, un mélange de sueur et de sang, un parfum de désespoir. Je serre mes bras autour de lui, essayant de lui offrir un soutien physique, mais aussi, en silence, une présence réconfortante. C'est instinctif, sa proximité me vrillant le corps, me faisant manquer quelques battements cardiaques.

Chaque pas que nous faisons résonne dans ma rue déserte, un écho de notre lutte incessante. Nous nous détruisons, lui et moi, toujours, sans cesse... Une histoire impossible, vouée à l'échec, depuis qu'elle a débuté. Pourtant nous sommes là, une fois de plus, ensemble, incapables de vraiment nous éloigner l'un de l'autre. Notre histoire est faite de cris, de larmes, de réconciliations passionnées et de séparations déchirantes. Nous ne nous comprenons pas, nous nous blessons, mais il suffit d'une étincelle pour que le brasier se rallume, consumant tout sur son passage. A commencer par ma santé mentale !

Mes pensées vagabondent sur cette soirée d'horreur, avant qu'il ne surgisse, furieux, me trouvant dans les bras d'un autre. J'avais cherché un semblant de réconfort, une évasion temporaire de ce quotidien qui me fait suffoquer, mais il n'a vu que trahison et mensonge. A croire qu'on n'est jamais sur la même longueur d'ondes. Nous continuons à avancer, nos pas irréguliers créant un rythme bancal, presque mélancolique, quand il m'abandonne, se redressant pour agripper son tee-shirt et le maculer de sang. Les lumières des appartements au-dessus de nous s'éteignent une à une, le monde se retire dans ses rêves tranquilles, à moins qu'ils ne se contentent de renoncer à l'idée de bénéficier de plus de spectacle ? Ignorant notre tourment, se refermant sur le quotidien. Je tourne la tête et regarde son visage meurtri, ses yeux mi-clos, perdus dans un brouillard de substances et de chagrin. C'est douloureux, physiquement, ma main s'élève et je me mordille la lèvre, les yeux tristes. Je caresse sa joue du bout des doigts et m'enroule de nouveau à lui pour le guider au mieux jusqu'à l'appartement.

Même dans cet état, même abîmé et brisé, il y a quelque chose en lui qui me parle, qui résonne avec une partie de moi-même que je ne peux nier. Son corps contre le mien, crée une sensation de chaleur réconfortante. Pendant une seconde, une fugace et précieuse seconde, je me sens à ma place. C’est comme si, au milieu de ce chaos, il y avait une vérité, une certitude que je ne peux trouver nulle part ailleurs. Nous marchons, peut-être des minutes, peut-être des heures, je suis perdue dans mon monde, un monde sur lequel il règne sans même le savoir. Même si nous sommes comme deux âmes maudites, attirées l'une par l'autre malgré le prix à payer. Paradoxe vivant, histoire d'amour tragique, trajectoire délétère écrite dans le marbre ? Je ne sais pas... J'ai souffert, par et pour lui, je l'ai fait souffrir aussi, mais malgré tout, je réalise, alors que j'ouvre la porte. Que je ne changerais rien, parce que dans cette douleur, dans cette lutte, il y a aussi une beauté sauvage, une vérité crue que je ne peux trouver nulle part ailleurs.

Cet homme est une force de la nature, une tempête de passions et de contradictions qui me dévore malgré les éclats et les déchirures. Chaque regard, chaque toucher, chaque mot de sa part indélébilement imprégné de cette intensité brûlante. Je le vois comme un volcan, bouillonnant de lave en son cœur pouvant tout détruire quand elle jaillit, comme créer des paysages magnifiques. Il est dangereux. Pour lui, pour moi, pourtant je m'aventure sans cesse sur cette terre instable, consciente du risque mais incapable de résister à l'appel de ce feu ardent. Je sais que chaque moment passé avec Eric est une danse sur le fil du rasoir. La beauté farouche d'âmes qui se cherchent, et se trouvent parfois, pour quelques instants volés, mais jamais sans une part de douleur.

Je pousse la porte et le soutient jusqu'au canapé, l'aidant à s'y laisser tomber. Je le regarde et je crois que mes yeux noirs portent plus de douceur que de colère désormais. Eric est mon reflet, ou je suis le sien, dans un miroir imparfait. -"Je te préviens, n'essaie pas de partir d'ici avant demain matin, ou... ou..." Aucune menace crédible ne me vient et je pousse un soupir avant de grimper à mon tour dans le canapé, à ses pieds, récupérant ses jambes pour les poser sur moi. Il est ma lumière et mon ombre, la quintessence de mes espoirs et mon désespoir le plus absolu. Pourtant je ne peux pas me contenter de vivre pour ces moments volés, pour ces instants où nos cœurs battent à l'unisson, où le monde disparaît et où il ne reste que nous, deux âmes enflammées, perdues et retrouvées dans un même élan. Parce que le réveil est plus dur, à chaque nouvelle désillusion. Il est ma malédiction dans une quête éternelle, d'un bonheur si puissant qu'il efface à chaque étape la douleur de l'épreuve. Je ne me savais pas romantique... pas avant que l'envie de toujours ne vienne me vriller le ventre. Un désir que je ne sais plus étouffer... -"Ou c'est moi qui te pète la gueule !" Ok... lamentable. Mais ça commence à faire beaucoup pour une seule journée et j'ai juste envie de me blottir contre lui et qu'il me dise que tout va bien se passer. J'ai envie de me rappeler que j'ai droit de vivre, même si j'ai pris une vie. Je suis déboussolée et sans doute un peu ivre moi aussi.



 


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MessageSujet: Re: Dépasser les bornes // Roric 1   Dépasser les bornes // Roric 1 EmptyMer 31 Juil - 14:27

Le nez serré en étau entre mes doigts, j’éprouvais les teneurs de mes blessures, yeux fermés pour mieux me concentrer sur le mal qui étreignait ma peau et mes os, lancinant au point de parvenir à surplomber celui qui avait égorgé mon âme quelques instants en amont. Je fis glisser les extrémités de mes phalanges sur les arêtes malmenées du milieu de mon visage, maigre consolation à la découverte que rien n’avait véritablement été cassé dans la bataille, mais peu satisfait de la tournure des évènements. Je sentais mon corps alourdi en poids sur la surface du meuble où j’avais échoué, l’assise du canapé qui avait déjà connu maintes adversités, transformait sous les divagations de mes perceptions le confort en miles supplice supplémentaire et pourtant bienheureusement accueillit, aussi lunaire ce constat était. Je n’étais plus qu’une loque, vague tas de chair passé au marteau à viande entre les mains d’apprentis bouchers et laissé pour compte, démontées au même titre que ma fierté. Le monde tournait, même les yeux fermés, ravivant quelques nausées proches de celles que l’on expérimentait sur le plancher d’un navire pris dans les ballottements d’une mer agitée, révulsion d’estomac qui ne désirait toutefois céder aux vagues acides qui le submergeraient. Un mal qui me poussa à envisager quelques absorptions d’alcool additionnel que je savais en grande partie responsable de ma débâcle incontrôlée, mais tout aussi incontrôlable que ce besoin émergeant.

Revenu au point de départ dans une boucle sans fin, dans cette même pièce que j’avais pourtant voulu fuir. Je ne pouvais que céder au constat d’une rengaine, tant physique que moral, qui nous agitait systématiquement dès lors que l’on cherchait à se côtoyer, nos sentiments en magnétisme constant, flux rémanent qui nous exhortait à nous attirer pour mieux nous rejeter, nous aimer pour nous déchirer, indéfiniment et de toutes les manières possibles, incapable de savoir comment gérer tout ce qui nous brûlait le cœur, sur fond de perversion romanesque. Deux naufragés victimes de leur propre tempête. C’était d’un aigre amer qui nous forçait à nous quitter sans jamais se perdre dans cet incoercible jeu, dangereux et malsain, qui nous empêchait d’avancer. Et pourtant, comme un ivrogne irrépressiblement malade d’elle, j’éprouvais l’envie insoutenable de m’y vautrer, encore, à la recherche de cette torture pour la sensation de liberté qu’elle me procurait, même infime, même fugace, jusqu’à l’asphyxie. Sa voix m’atteignit dans les voltiges des brumes de mon esprit, la perspective d’une nuit contrainte à ses côtés parvenant à occulter les affres et l’ombre de celui à cause de qui tout ceci avait dégénéré, faute d’être capable d’assumer la moindre part de responsabilité sur le point de départ à cette affaire, avant que la menace ne m’arrache une nouvelle secousse d’un rire incontrôlé, plus léger cette fois-ci et moins envahissant, mais tranchant avec la lourdeur de l’instant.

« J’suis anesthésié. Tu pourras toujours y aller. »

J’ouvris un œil, puis un second, la clarté de la pièce astreignant un moment le repli de mes paupières et les crispations de mes traits avant d’en revenir à mes élans d’allégresses, l’observant au mieux de cette distance qui séparait nos visages, mais point nos corps. J’y vis la détresse en opposition à mon état désinhibé, et cela la rendit plus sublime, tout autant que sa vulnérabilité, des instants qu’il m’était rarement donné de voir, d’ordinaire si fière et farouche, mais qui savait me toucher au-delà du cœur. Nous en étions là, suspendus à ce moment fatidique où tout allait partir trop vite, j'en étais persuadé. Une fusée propulsée sur la lune, les réacteurs à l’agonie, le besoin, l’envie, le feu, l’explosion. Inexorablement. Comme Nous. Celui avec un N majuscule, celui imprononçable, inavouable, mais inévitable. J’épanchais un nouvel afflux écarlate du col de mon tee-shirt de toute manière ruiné, rajoutant dans l’inélégant graphisme quelques traces supplémentaires, puis mes mains agrippèrent alternativement le bourrelet du dossier, et l’un de ceux de l’assise écrasée par mon poids pour me redresser partiellement, tordre mon buste douloureux, protestation du plexus à qui on avait mené la vie dure, mais outrepassant l’épreuve. Une manche après l’autre, j’abandonnais le vêtement gênant, me débarrassant de mon blouson à coup de manœuvre chaotique, battement de bras et d’épaule, les paumes coincées quelque part dans l’étoffe qui se mua plusieurs secondes en une camisole de force. Cela me permettrait d’être plus à l’aise, mais stratégiquement aussi plus à même d’apprécier sa proximité lorsqu’elle cèderait - et j’en étais persuadé - à mon étreinte.

Je finis par retomber lourdement en arrière, vautré sur l’appui-tête, en même temps que j’expulsais cette veste au pied de notre chantier à l’instant même où un flash lumineux bleuté agita la pièce dans un halo lointain, succédant à celui tout aussi prompt d’éclat rougeoyant, le cadencement consécutif des deux ne laissant que peu de doute sur la nature de cette irruption. J’aurais pu le voir venir, mais avec l’enchaînement des évènements, et le monde dans lequel mon esprit flottait – pour les maigres fragments de logique qui restait activée – je devais bien avouer qu’ils furent accueillis en désagréable surprise. Je n'avais pas envie d’avoir ça à gérer, pas envie qu’elle décide de s’en préoccuper, alors sans vraiment crier gare, ma dextre fonça attraper le poignet accessible de la brune à demi-habillé pour l’attirer vers moi. Geste aussi instinctif qu’un poumon privé d’air qui cherchait son oxygène pour survivre, je la désirais là, près de moi, prélevant d’elle toute l’aide-salvatrice que j’avais muettement exigée de sa part. Son parfum en Ventoline, sa peau en baume curatif, ses lèvres en antalgique.

J’étais passé d’un état à un autre en un claquement de doigts, avait changé d’avis mille fois, et me sentait brusquement porté par le besoin d’effacer cette nuit qu’elle avait déjà consommé, au profit de mon existence comme monde. Je voulais nos folies, nos dérives, nos tornades, qu’importait ce qui aurait à assumer par la suite, amorcer la barre ascendante de notre N avant les prémices de la descente.

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MessageSujet: Re: Dépasser les bornes // Roric 1   Dépasser les bornes // Roric 1 EmptyDim 4 Aoû - 21:11


Je le menace, avec les représailles les plus alambiquées de l'univers, mais c'est tout ce qui me vient. Je suis épuisée, j'ai mal au pied et j'ai clairement vécu une soirée trop mouvementée pour n'importe qui. Il se marre de nouveau et je ne peux pas retenir un petit rire moi aussi quand il me répond qu'il est déjà anesthésié. Ce mec m'horripile autant qu'il me rend ivre. C'est un cocktail détonnant, affolant en fait. Quoi que je fasse, quoi qu'il fasse, on en revient toujours l'un à l'autre, comme incapable de se préserver d'une relation qui nous bouleverse. Sans doute parce que tout est plus fort, les joies comme les peines. Rien n'est jamais tiède en sa compagnie, chaque petit moment volé devient un instant d'éternité, que ce soit positivement ou dans la rage la plus parfaite. -"Dans tous les cas j'en suis capable !"

Il pose son regard lourd sur moi, ses yeux encore embués de confusion et de douleur. Son sourire, malgré tout, me transperce le cœur d'une douceur inattendue. Je l'observe se débattre avec sa veste, comme pour apaiser mes craintes et affirmer qu'il ne bougera pas. Sa voix est rauque, presque cassée, et je me demande combien de fois encore nous pourrons répéter ce schéma destructeur avant de ne plus pouvoir recoller les morceaux ? La réponse me fait peur, parce que même dans mes colères je crois que je n'ai jamais envisagé de le perdre à jamais. Etrange alchimie qui me pousse à le réclamer, même quand je sais le mal qu'il me fait. Son sang dessine des arabesques de souffrance sur son tee-shirt et je plisse les lèvres, non pas de dégout, mais par empathie face à la douleur qu'il doit ressentir. Un flash lumineux me fait tourner la tête vers la fenêtre et je gonfle les poumons en fermant les yeux. Pas suffisant pour ne pas percevoir la lueur rouge suivante. Les flics... évidemment. Personne ne sort t'aider, mais on appelle les collègues, bien plus simple, n'est ce pas ?

Je vais devoir m'habiller, aller les rejoindre et m'expliquer. Avec le bol que j'ai, je vais tomber sur des abrutis bien obtus et ça va prendre trois plombes... En plus je ne suis clairement pas à jeun et ça ne va pas aider. Je soupire et laisse retomber mes épaules, essayant de me convaincre de la nécessité d'aller enfiler un jean, quand je sens ses doigts s'enrouler à mon poignet. Je rouvre les yeux et penche la tête, plongeant dans son regard. C'est étrange ce sentiment qui vient m'étreindre alors. J'ai l'impression délicieusement troublante d'y lire le reflet de mes propres tourments.

La chaleur de ses doigts, le rugueux délicat de sa paume... Se rend il compte que je suis perdue ? Alors même qu'il n'a pas prononcé un seul mot ? C'est n'importe quoi. Je me brule, je le sais, alors pourquoi suis je incapable de m'en empêcher ? Je ne sais pas... je ne veux pas le savoir. Je le veux, lui. Sa chaleur, pour réchauffer mon âme et me préserver de l'horreur que j'ai commise ce soir. Alors je le laisse m'attirer à lui, pire même, je me blottis contre lui, sentant la chaleur et le parfum de son corps malgré l'odeur acre de l'alcool et des drogues qui flotte encore autour de nous. Ma tête vient se poser sur sa poitrine, juste quelques secondes, parce qu'ainsi je peux entendre les battements de son cœur, irréguliers mais présents, preuve tangible qu'il est juste là, avec moi. Je ferme les yeux un instant, essayant de graver ce moment dans ma mémoire, de retenir cette sensation de paix fragile et puis ma main se pose sur son ventre et le mien s'embrase. Je me redresse pour faire passer ma cuisse au dessus des siennes et appuyer mon genou contre l'assise près du dossier. Mes jambes se resserent et je soupire doucement. J'aime le sentir ainsi, au plus près de moi.

Mes doigts glissent sur son bras, traçant des cercles sur sa peau alors que je perds mes yeux dans les siens. -"Eric", je murmure doucement, -"Tu sais que je devrais y aller ?" Rien que la formulation de cette phrase signe ma perte, j'ai déjà renoncé, alors qu'il n'a pas dit un mot. Je sens sa peau, toute proche, mes yeux dévalent son torse et le reste du monde s'efface. C'est étrange cette aura qu'il dégage. C'est comme ça depuis qu'on se connait finalement, quand il entre quelque part, c'est comme si tout n'était plus que noir et blanc, quand il concentre les couleurs et une brillance à lui...

Je relève les yeux vers lui, cherchant je ne sais quelle réponse. Le monde extérieur continue de tourner sans nous. Pour cette nuit, je crois que nous avons trouvé une trêve dans notre guerre incessante, un répit dans la tempête. Encore que... rien n'est jamais certain quand il s'agit de nous. Je sais que demain apportera son lot de défis et de douleurs, mais ce moment de tendresse répond à mon besoin et je vibre à sa rencontre.

Dans cette nuit obscure et silencieuse, deux âmes égarées trouvent un refuge temporaire, un instant de grâce au milieu du tumulte. Et même si les ténèbres menacent de nous engloutir à nouveau, je garde l'espoir que, tant que nous serons ensemble, nous pourrons toujours trouver la lumière. Je crois qu'en fait, il est... ma lumière. La nuit nous recouvre silencieuse et complice, tandis que je sens la chaleur de son corps contre le mien. Son souffle se mêle au mien, et nos yeux se croisent avec une intensité qui me fait frémir. Je sens une impulsion irrépressible monter en moi, une envie de me rapprocher encore plus, de m'abandonner complètement à cette passion qui brûle en moi.

Sans plus y réfléchir, je me redresse légèrement. Je souris et replace une mèche de ses cheveux. Je n'y tiens plus. Mes mains encadrent son visage, mes doigts se perdent dans ses cheveux en bataille, et je me penche pour l'embrasser. Mes lèvres rencontrent les siennes avec une urgence désespérée, et une onde de chaleur traverse tout mon corps. Le baiser est profond, passionné, un mélange de tendresse et de sauvagerie. Nos langues se cherchent, se trouvent, tandis que je m'accroche à lui comme une damnée, au risque sans doute de lui faire mal.

Je veux sentir ses mains glisser le long de mon dos, s'arrêter sur mes hanches. Son étreinte se faire plus ferme, me rapprochant encore davantage de lui. Je veux qu'il n'y ait plus que nous, ce baiser, cette connexion intense qui efface tout le reste. Chaque mouvement de ses lèvres contre les miennes, chaque caresse de ses mains, me fait perdre pied un peu plus, il en a toujours été ainsi. Parce que même quand on se prend la tête, même quand tout est compliqué, nos corps eux, savent communiquer. Je ne sais pas comment il fait ça, comment il peut m'étourdir d'un baiser, d'une caresse... même d'un mot. Mais c'est ainsi. Il aura suffit qu'il m'agrippe le poignet pour balayer les horreurs qu'on s'est balancés au visage ? Je crois que je suis pathétique ! A moins que mon état porte un tout autre mot, que je me refuse pourtant à envisager. Romy Diaz amoureuse ? Ce serait d'un ridicule...

 


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MessageSujet: Re: Dépasser les bornes // Roric 1   Dépasser les bornes // Roric 1 EmptySam 17 Aoû - 22:15

Je n’étais plus apte à penser, plus apte à réfléchir, ni même à faire le vide dans un esprit un peu trop encombré, parce qu’en cet instant, c’était d’elle dont j’étais envahi. De tout ce que mes yeux voyaient et mes sens percevaient, de la douceur de son murmure dont je préférais ignorer le dialecte pour me concentrer uniquement sur les variations de sa chaleur qui avait renforcé la mienne, de cette jambe à la longueur vertigineuse qui barrait mon corps comme une prison dorée, une cage de satin que mes doigts ne pouvaient s’empêcher d’effleurer, en passant par ses deux puits d’obscurités qui n’observaient plus le monde tel qu’il était, mais tel que nous nous apprêtions à le dessiner. De toutes les drogues et échappatoires que j’ai pu expérimenté dans ma chaotique vie chargée d’adrénaline, je crus bien n’avoir jamais trouvé plus apaisante appréciation que celle qu’elle exerçait sur moi en l’instant. Elle calmait tous mes maux, toutes mes dérives, et toutes mes angoisses simultanément.

Il n’y avait plus de flic à la con, plus d'éclats de voix, de verre brisé, d’insultes, de coups, de bagnole - qui finirait sans doute à la fourrière - de flingue ou de mec tué. Plus d’alcool, de psychotrope, de voyous du quartier, d'indiscrétion de voisins, de gyrophares ou même d’appartement. Plus que son regard, naufragé dans le mien, et le mien noyés dans le sien, de nos deux âmes qui fusionnaient déjà pour devenir la quintessence de notre tout, celui qui nous enivrait chaque fois jusqu’à nos pertes. Ne résidait alors plus que le calme dont j’avais toujours aspiré obtenir, le silence baignant dans ce qui ne nécessitait aucun mot et l’oubli, simplement. Elle enserra mon visage, et ma main à sa cuisse dériva sur ses courbes, glanant la douceur de son épiderme à l’instar d’un oxygène dont je ne pouvais plus me dispenser, rampant avec plus d’appui sur sa hanche à m’accaparer. Ses lèvres fondirent sur les miennes, et ma senestre partit à l’assaut de son dos, sous le tee-shirt qu’elle avait eu l’audace de conserver, agrippant sans état d’âme le fermoir de son soutien-gorge, faisant sauter les crochets d’un passe-passe habile des doigts pour me débarrasser de l’obstacle qu’il générait, avant de continuer ma route, le long de son échine, prenant le parcours qu’aurait opéré un frisson jusqu’à sa nuque.

Mes paupières se fermèrent pour mieux me vautrer dans cet abîme que nos lippes s’infligèrent, y succombant sans résignation, mais avec l’évidente limpidité et la triste fatalité que ce bonheur ne serait que temporaire. Je ne la désirais pourtant pas mienne que lorsque l’envie me prenait, lorsque mes bouffées d’angoisses revenaient à la charge ou que le blindage dont je me parais pour pallier aux agressions du social bien trop envahissant à mes hautes sphères devenait trop lourd à porter. Je voulais la considérer comme mienne en tout temps et à toute heure, au réveil d’un matin, qu'il soit pluvieux, neigeux ou rayonnant, jusqu’au soir d’un plein clair de lune ou d’une profonde obscurité. Toutefois, j’étais bien en peine de l’affirmer, de la laisser apercevoir cette part faillible de mon existence face à l’image que je m’étais, durant de longues années, bâtie. Par crainte. De l’embarquer dans ce monde d’une odieuse injustice. De lui faire voir une chose qu’elle ne pourrait apprécier. De la perdre définitivement. Était-elle seulement consciente du pouvoir qu’elle était capable d’exercer sur moi ? Pourquoi n’en avait-elle jamais abusé, jamais consommé au-delà de ces instants fugaces où tout devenait d’une limpidité absolue ? Elle aurait pu faire de moi ce qu’elle voulait, exiger de moi ce qu’elle désirait, que je les lui aurais donnés en cadeau. Et pourtant, chaque fois, nos fiertés reprenaient le dessus et m’emportait loin de ce maelström endiablé et toutefois addictif. La question ne se posait plus. J’avais fréquenté des femmes, oui, j’en avais possédé, abusé à leur consentement, autant que moi et elles l'avaient souhaité. Toutefois, je n’avais jamais ressenti cet attrait si innovant et particulier, ces émotions aimantes et touchantes, qui se mêlaient en un tourbillon aussi étrange pour moi qu'incontournable.

Je réprimais ce que je pouvais des douleurs infligées par ces élans d’envie pour ne pas la faire changer d’avis par craintes d'additionner quelques blessures supplémentaires, la retenir qu’importait ce que j’endurais, à la fois par pure volonté égoïste et pour répondre à ce besoin ardent que je sentais sur sa peau, dans son souffle et à la saveur de ses lèvres. J’y cédais sans contrainte, fermant les yeux en agrippant ses contours avec une franche gourmandise, dont l'excès n'avaient d'égale que la fureur conquérante de ma langue qui franchit ses charnues avant qu'elle n'amenât la sienne, afin de l'enlacer et l'entraîner dans une valse humide. Je me laissai emprisonner, tandis que je glissais mes phalanges aux muscles contractés d'envie et de possessivité sur ses formes rebondies et fermes, mêlant nos proses muettes à leur pointe sur le goût ferreux que mes blessures généraient.

Mes doigts se crispèrent, mes mains déjà en tension forçant les postures à s’incliner, accrochant sa cuisse, coinçant sa nuque et basculant sans tomber de l’assise pour venir l'oppresser de ma stature avec une ferveur captatrice, l’incitant à m’ouvrir ses jambes pour me placer au-dessus. Ma silhouette en face à face menaçait d’une mutique promesse de m'emparer d'elle, sans qu'à aucun moment je n’eusse relâché notre baiser langoureux emprunt de frémissements rudes et brûlants qui s'échappaient à la fois de mes lèvres et de mes narines, accaparant l'odeur de sa crinière caressant mon visage. Mes bras d'abord appuyés de chaque côté de ses épaules, mon torse vint oppresser sa poitrine toujours couverte en ployant les coudes, coupant mon souffle un instant sous les contusions que ce contact affligeait, mon bassin se glissant entre ses jambes naturellement pour les contraindre à s'écarter un peu plus docilement.

Me défaire de sa bouche s'avéra être un calvaire en soi, mais je finis par y consentir, non sans que mes lèvres ne s'accrochassent désespérément aux coins des siennes, sur sa joue, le dessin de sa fine mâchoire et la tendresse laiteuse de son cou, semant un chemin humecté sur mon passage. Dans un même temps, je soulevai mon thorax et basculai ma force sur la pression d’un seul coude. Ma dextre, libérée du poids de l’appui de mon propre buste, était venue escamoter le tee-shirt qu’elle portait à moitié, dévoilant son ventre à même lequel je glissai sans tarder mes doigts d'une caresse harmonieuse, jusqu'à ce je me décida de me faufiler sous l’étoffe, glanant à l’aveugle le galbe dont je fis la prise immédiate. Cette chaleur partagée commençait déjà à faire effet, de nos deux corps prêts à l'éruption, une moiteur naissant doucement sur ma peau jusqu'ici rêche et sèche. Le cadencement alternant de lumière rouge et bleu continuait d’envahir au travers du cadre de fenêtre dénué de volet, et quand bien même elle avait évoqué le devoir de s’en préoccuper, je comptais bien qu’elle sache que, de mon côté, je ne la laisserais pas faire. Un souffle léger, mais emprunt, brisa ce moment suspendu dans le temps et mon regard revint au sien. Je ne dis rien, n'usa d'aucune expression, mais une simple fixation de quelques secondes, puis je franchis la barrière d'intimité en baissant le visage sur ses formes, soulevant ce qu’il restait de tissu à son buste pour ouvrir le passage de mes lèvres.

Je commençai par les embrasser, tour à tour, sur leurs flancs afin de ne pas toucher leurs extrémités, puis m'attarda sur l'un pour glisser sa langue chaude et humide dans l’intention d'en dessiner le contour, toujours évitant à ce qu'il y avait de plus sensible en passant dessous, mettant une attention millimétrée à le frôler seulement. Je ne voyais plus son regard, mais écoutait sa respiration et ses réactions, au travers de son corps, de ma silhouette pressée contre la sienne, et mon bassin dans l’arceau de ses jambes dont je percevais toute la chaleur sur mon membre tiraillé et oppressé par le jean. De longs instants durant, je passais d'un sein au second, de baisers à de nouvelles caresses, avant de brusquement, et cruellement, fondre sur l'un d'eux à pleine bouche, relâchant un souffle brûlant d'exaltation en me l'appropriant pleinement entre mes lèvres blessées, emprisonnant sa rondeur et la marquant de ma salive pendant que ma langue, sournoise prédatrice, s'écrasait sur sa pointe aussi langoureusement si ce n'est plus que je ne l'avais fait contre sa bouche.

En cédant, j’avais cessé tout jeu de dupe, me délectant de sa poitrine comme un félin affamé, ne prenant ma respiration que par moment pour les frapper de soupirs sensuels et graves, libérant une proie pour me jeter sur l'autre avec la même ferveur, ma barbe frottant sa peau qui s'imprégnait d'une épaisseur aqueuse, faisant de son buste ma propriété, m'y déchaînant en terrain gourmand, afin qu'elle soit toute chose, la mienne.

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