Une signature pour un aller simple vers l'enfer (Syrus)

Cela doit faire quoi… au moins 1 mois que je suis sorti du bureau de Syrus ? Un mois moins de quelques jours que j’ai assisté aux funérailles de mon frère et plus de deux semaines que mes parents et mon frère, oui parce qu’il ne faut oublier personne, sont venus chez moi me présenter leurs excuses. Si, je vous jure, j’ai failli faire une crise cardiaque quand j’ai vu les trois idiots sur le balcon. J’ai même hésité à les faire entrer. Non, mais, je ne suis pas con hein, mais quand j’ai vu qu’ils étaient venus avec un interprète et un membre des BT en guise de témoin, j’ai ouvert la porte toute grande.

Ne faites pas comme chez vous, je vous en prie.  

Quoi ? Je n’ai pas envie que leurs fesses se posent sur mon canapé, j’ai le droit non ? Les miennes peuvent et c’est exactement ce que je fais avant de reprendre la parole.

Que me vaut l’honneur de cette visite ?

Je n’ai même pas pris la peine de dire tout cela à voix haute puisqu’un tiers est là pour traduire.

Je suis un homme occupé alors faites vite.

Je dois me retenir de sourire quand je vois les poings des mains de mon père et de mon frère se serrer. Toutefois, comme d’habitude, c’est ma mère qui ouvre la bouche et ma mère qui demande pardon pour la famille. Ma première pensée est de les envoyer tous chier. Ma mère a été la seule à me montrer un minimum de considération et bien sûr, demander pardon est plus facile pour elle que les deux hommes de croc mignon. Toutefois, puisqu’elle a fait l’effort, je me lève et viens la prendre dans mes bras, lui chuchotant à l’oreille que je lui pardonne, cette fois, mais que je ne le ferai pas deux fois avant de reprendre place sur le canapé.

Un instant !

Les trois zigotos tournaient les talons afin de franchir la porte en sens inverse, mais il était hors de question qu’ils s’en sortent aussi facilement.

Je n’ai entendu qu’une seule voix.

Si je vous dis que cela leur a pris 45 minutes avant de sortir les premiers < je te demande pardon Tyler > vous me croyez ? 45 fucking minutes ou je me suis permis de fixer leur regard à tour de rôle avec, en trame sonore, ma mère qui essayait de détendre l’atmosphère en parlant de divers sujets. Une fois fait, je les ai remerciés et je leur ai montré la porte. Épuisé, voilà comment je me suis senti au moment même où la porte s’est refermée derrière eux.

***
Le dimanche suivant les excuses, je me suis présenté au repas familial obligatoire du dimanche matin. Ma mère m’a accueillie en me prenant dans ses bras pendant que les deux autres ont failli s’étouffer avec leur verre de je ne sais pas quoi. Pourquoi me présenter à ce type de repas si je les déteste ? Simple, c’est pour tester leurs comportements à mon égard. Bien que l’atmosphère a eu été un peu froide, ils se sont retenus niveau commentaires et torture psychologique, ce qui m’a étonné je dois l’avouer.

***
Je suis ou là ? Je me trouve devant la porte d’entrée du grand patron, Syrus. Comment j’ai réussi à savoir où il demeure ? Mon secret, puisque l’important est que je sois là. On m’a dit que je l’y trouvais un peu plus tôt ce matin, soit quand je me suis présenté au club. Habillé d’un jean et d’un t-shirt noir tout ce qu’il y a de simple, je lève la main afin de lui faire connaitre ma présence. Trois coups que j’espère être assez fort et me voilà avec les mains dans les poches, en attente de voir la porte s’ouvrir.

Mon instinct me dit que je vais le regretter, mais tu as tenu parole et c’est à mon tour de tenir la mienne.

Pas de bonjour, rien, droit au but encore une fois.

 

Entre mon ami ? C’est nouveau ça ? Puis, la blonde, je ne l’ai pas déjà croisée au Lip ? Ce n’est certes pas de mes affaires, j’en conviens, mais lui boutonnant sa chemise et elles, probablement roucoulant comme des prudes, je peux tout de même me faire une petite réflexion, je pense. J’ajouterais même que je trouve sympa l’idée de me taper deux femmes aussi jolies en même temps, mais bon, il ne faut pas être trop gourmands quand on ne se trouve pas en haut de la chaine alimentaire. Je ne dis pas que je n’ai jamais réalisé ce petit fantasme, se serait mentir, mais ce type d’offre ne pleut pas du ciel. Est-ce que je veux que ça pleuve du ciel ? Pas vraiment non, je préfère de loin le spontané ou prévu d’avance pour faire plaisir.  

Bonjour Syrus !

Ma première envie a été de lui répondre non, mais bon, je peux bien fournir un petit effort. Si je me fie au début de cet entretien, ma journée au grand complet s’annonce être une série d’efforts. OK, c’est parti… Je le suis donc jusqu’à la cuisine. Très jolie maison soi dit en passant. Je préfère la mienne, mais je ne vais pas lui cracher cette insulte à la figure non m=plus, je suis un homme doté d’un minimum de politesse.

Alors prêt à tenir tes engagements, Tyler Williams ?

Avec un bon café avec un peu de lait pour le rendre moins amer, je suis prêt à discuter.

Vous avez fait le lien ? J’ai bien dit < discuter > et non acquiescer à tout ce qu’il me dira ou exigera, ça c’est selon le point de vue bien évidemment. Le mien diffère du sien, je vous laisse deviner qui exigera entre nous deux.

Mais avant et même si je sais qu’ils n’ont pas eu le choix…

Ouuuuuuuuuuui il y a un mais et alors ? Laissez-moi dire en quoi cela consiste avant de crier au scandale. Toutefois, pour une raison personnelle, j’ai décidé de signer la suite au lieu de me servir de ma bouche, question d’égo ou de je ne sais pas quoi.

(Signe) Merci !

Je sais être reconnaissant quand il faut l’être et je suis également attentif au moment opportun. Maintenant est le bon moment d’être attentif.

Je suis tout ouïe!

Enfin non, mais l’expression peut tout de même convenir.

 

 Une signature pour un aller simple vers l'enfer

SyTy #2

 
 
MA VILLA, FIN AVRIL 2022 – Je le savais que tôt ou tard, Tyler viendrait me revoir. Il faut dire j’ai rempli ma part du marché, j’ai obtenu de sa famille des excuses qui lui ont présentés tant bien que mal. Alors que j’entends frapper à la porte, je me dirige vers celle-ci et l’ouvre sur un Tyler Williams dont je sens que la présence n’est pas vraiment voulue mais plus là par obligation. Je l’invite à entrer dans ma demeure en lui souhaitant la bienvenue. Reboutonnant ma chemise, les deux demoiselles qui étaient en ma compagnie passent près de nous et se dirige vers la piscine. Le regardant dans les yeux, je lui dis de ne pas faire attention à elle. Il me regarde et sans le moindre signe de courtoisie, de politesse, il va direct au but. « Soit, allons-y donc. » Il finit quand même par me dire bonjour, un sourire s’affiche sur mes lèvres. « Déjà mieux. Et oui, je tiens toujours mes engagements quand je dis quelques choses et il en a eu la preuve. » Tandis que je lui demande s’il est prêt à tenir ses engagements, je lui propose un café.

Il me répond qu’avec un bon café avec un peu de lait pour le rendre moins amer, il est prêt à discuter. Je souris tout en le regardant et l’invite à venir dans la cuisine qui se trouve prêt de moi. Je vais lui faire gouter le meilleur des cafés moulu, le Kopi Luwak, un café d’Indonésie que je me fais livrer directement. Je commence à le préparer et je l’écoute. Il me dit que même s’ils n’ont pas vraiment eu le choix, il me signe un merci. Je souris et lui réponds à mon tour en signe, un « Je t’en prie ». Je comprends qu’il n’est pas voulu me le dire oralement, il a sa fierté, son égo et je ne peux pas lui en vouloir. Je pense que je serai pareil à sa place. Alors que le café se prépare, je sors deux tasses, sucre, lait et le pose sur le plan de travail. – Installes-toi sur un des tabourets, je t’en prie. Je souris une nouvelle fois quand il me dit qu’il est toute ouïe. Alors qu’il prend place, le café est enfin prêt à être couler dans les tasses. Je le fais couler et viens poser la tasse devant lui. – Un bon café pour monsieur Williams. Alors tu es toute ouïe … Et bien discutons mon ami … Je sais très bien que tu n'avais pas envie de venir ici mais j’aime le fait que toi aussi tu tiennes tes engagements… C’est une qualité fort appréciable et respectueuse et ça, ça te fait monter dans mon estime. Portant ma tasse de café à mes lèvres, je bois une bonne gorgée bien chaude. – Ce café est vraiment un pur délice. Goute et dis-moi ce que tu en penses mon ami. « Oui nous allons discuter mais nous allons prendre notre temps. Oui car j’observe et analyse en même temps son comportement. »

@Tyler Williams

 

Je suis un peu trop méfiant en ce moment, mais qui ne le serait pas ? Je sais qui est cet homme, ce qu’il peut faire et surtout, quel pouvoir il détient dans le creux de ces mains. J’aurais préféré rester dans l’ignorance, croyez-moi. Les excuses de ma famille ne seront jamais à la hauteur de l’innocence perdue le jour où nous nous sommes retrouvé tous les trois dans son bureau. Ma vie de pantouflard a viré de tous les côtés. Le travail ne me fait pas peur, je travaille comme un dingue tous les jours. Toutefois être ici me fait sortir de ma zone de confort et je déteste ça. Ce n’est qu’un homme… un café… une discussion… je reprends ma vie en main ensuite.

– Installes-toi sur un des tabourets, je t’en prie.

Tyler !

Pas de monsieur Williams, par pitié, j’ai l’impression qu’il s’adresse à mon père. L’interrompre n’était pas une bonne idée alors je le laisse poursuivre en espérant ne pas avoir fait de conneries jusqu’ici. Je suis heureux de savoir qu’il a bien cerné le problème soit le fait que je n’ai pas envie d’être là et je n’ai pas besoin de le lui cacher. Monter dans son estime ? Et si je n’en avais pas envie ?

– Ce café est vraiment un pur délice. Goute et dis-moi ce que tu en penses mon ami.

Mes yeux se ferment un court moment afin de pouvoir gouter le nectar comme il se doit. Putain il est chaud et ce fait me fait légèrement grimacer.  

Délicieux. Chaud, mais son gout est excellent. On est loin du Starbuck.

Le coin de mes lèvres se soulève en passant à la comparaison. Au point on nous en sommes, aussi bien oser jusqu’au bout. Je prends quelques gorgées supplémentaires juste parce que J’ADORE le café, puis redépose la tasse avec douceur. Fidèle à mi même, je signe et utilise ma voix tout à la fois. Une habitude qui est difficile à perdre.

Mon temps est précieux Syrus. Le tien est plus précieux encore. D’ailleurs j’aimerais bien retourner ne rien faire ailleurs. Ne tourne pas autour du pot, je t’en prie, et dis-moi ce que tu attends de moi. Outre garder ma langue dans ma bouche, qu’est-ce qu’un vétérinaire peut bien avoir à offrir aux templiers?

Je suis toujours aussi calme, c’est l’une de mes marques de commerce, mais j’ai peur de me faire avoir. Je me sais influençable et je n’ai pas envie de faire des trucs qui iront à contrecourant pour les beaux yeux du boss… surtout pour ces beaux yeux. Il me tient par les couilles.

Mon talent à lire sur les lèvres ? Ma mémoire ?

Quoi ? Je ne suis quand même pas con. Je suis intelligent, certes, mais il n’en a rien à foutre. Je ne peux pas prescrire de drogue puisque mes connaissances se limitent aux animaux. Certes, je pourrais sauver une vie humaine en appliquant la base, mais sans plus. Je dois me donner un minimum de crédit tout de même, je ne suis tout de même pas un deux de pique.

Mon look de monsieur tout le monde ?

Malheureusement je ne peux pas retenir mon rire à la suite de cela tellement c’est d’un ridicule.

 

 Une signature pour un aller simple vers l'enfer

SyTy #2 

 
 
 
MA VILLA, FIN AVRIL 2022 – Le jour est enfin arrivé ! Il est enfin venu à moi, il commence à me manger dans la main bien qu’il ne voudra pas l’avouer. Mon coup sur l’échiquier a été bénéfique car il a eu ce qu’il voulait, des excuses des membres de sa famille. J’ai aussi ce que je voulais par la même occasion d’où le fait de sa présence ici, chez moi. Je l’invite à s’installer sur un des tabourets de ma cuisine. Un sourire apparait sur mon visage quand il dit Tyler. Il n’aime pas apparemment qu’on le nomme Monsieur Williams. Tout en préparant le café, je lui dis que j’ai bien compris qu’il n’était pas là par propre choix mais parce qu’il tient aussi ses promesses. Alors que le café vient de finir de couler, je remplie sa tasse et la pose devant lui, lui indiquant que ce café est vraiment délicieux, un pur délice et je l’invite à le gouter et me donner ses impressions.

Je le regarde fermer les yeux un court instant, avant qu’il ne porte la tasse à ses lèvres et goute une gorgée. Il grimace légèrement, certainement trop chaud. Un sourire s’affiche sur le coin de mes lèvres quand il me dit qu’il est délicieux, chaud mais avec un gout excellent. Il ajoute qu’on est loin du Starbucks. « Comparaitre ce café avec un Starbucks c’est comme comparer un bœuf de Kobe à un vulgaire steak qu’on trouve dans une épicerie du coin de rue. » Néanmoins, je le vois boire quelques gorgées de plus avant de reposer la tasse. – Tu compares l’incomparable, cher ami…. Il me regarde, s’exprime oralement tout en signant en même temps. « Son temps est précieux ! Le mien encore plus précieux ! » - Tu n’as pas tort, notre temps est précieux c’est vrai. Tu as le temps alors si tu n’as rien à faire, non ? « Lui dire ce que j’attends de lui » - Effectivement, ton talent à lire sur les lèvres peut mettre très utile dans certaines circonstances où je ne serai pas en mesure de le faire mais oui ton look de monsieur personne, du petit urgentologue vétérinaire peut apporter quelque chose aux templiers. Mais tu as quelque chose en toi qui ne demande qu’à naitre, bien que tu ne veuilles pas le voir. Je vais découvrir ce que c’est. Je le vois éclater de rire à sa dernière phrase. – Quelque chose t’amuse avec ton look de monsieur tout le monde ? Portant ma tasse à mes lèvres, je bois une gorgée du café avant de le reposer devant moi.
 
@Tyler Williams
 

Bien que le café soit un vrai délice, je ne suis pas là pour faire la causerie. Je ne suis pas son ami et il n’est pas le mien, loin de là. Je veux savoir ce qu’il me veut et je veux le savoir tout de suite, quitte à le dire haut et fort comme je viens de le faire. J’apprécie le fait qu’il soit d’accord avec moi sur nos précieux agendas, au moins ce détail est réglé. Je me suis un peu beaucoup fait avoir en disant que j’aimerais aller ne rien faire ailleurs cependant, mais bon, je vais devoir faire avec. Au moins maintenant je sais que rien ne lui passe sous le nez. Rien… il est obligé de reprendre mes paroles ? Il veut en venir ou au juste ? Je comprends que les possibilités évoquer semblent lui convenir, mais ça ne met pas de vrais mots sur les vraies affaires pour autant. Quelque chose qui ne demande qu’à naitre ? Ce n’est pas que je ne veux pas le voir, mais bien qu’il n’y ait rien à voir.  

— Quelque chose t’amuse avec ton look de monsieur tout le monde ?

Oui… lui ! Lui et le fait que je ne vois pas en quoi mon allure de monsieur tout le monde peut aider sa cause.

Le petit urgentologue n’apportera pas grand-chose aux templiers malheureusement.

Je n’ai pas dit qu’il ne peut pas, mais plutôt qu’il ne veut pas et qu’il ne le fera pas non plus, mais en utilisant une formule de phrase moins négative. Une façon détournée de dire que je me fout de savoir ce qu’il me veut et ce que je peux faire pour lui sans vraiment le faire. Je me souviens des menaces qui planent sur ma tête et sur celle de Charlie et de tous ceux que j’aime et admire. J’ai une mémoire phénoménale. Je sais aussi qu’il ne lâchera pas le morceau sans se battre et, ne jouons pas à l’autruche, sans gagner.

Puis nous ne sommes pas ami !!

Quoi ? C’est vrai, non ? Sur ce, je bois quelques gorgées de plus avant de redéposer la tasse tout en douceur, le regard tourner vers ailleurs pendant assez longtemps pour me permettre de réfléchir. Il ne peut pas me parler ainsi. Je triche, je sais, mais je ne veux pas savoir si mes mots l’on est foutu en rogne ou pas, non, je veux terminer de lui dire ce qui se bouscule sur le bout de ma langue avant de ne plus pouvoir le faire. C’est donc sans vraiment le regarder, ou du coin de l’œil à tout le moins, que je reprends.

Quel est le plan de match ? J’ai l’obligation de trainer au Lip ? Tu veux des micros un peu partout pour t’assurer que je ne fais pas le con ? Tu vas me coller un membre dans les pattes pour m’observer plus attentivement afin de trouver en quoi je peux être utile. Ou, peut-être, nous en resterons là pour le bien de tous ?

Qui est le < tous > ? Charlie, Selma, probablement Farouk aussi et je ne sais pas qui d’autre.

 

J’aimerais bien voir la tête de Syrus empaler sur un pieu comme sur les images provenant d’un film d’horreur à petit budget. Le sang qui coule et tout et tout… je crois que j’en jouirais sans aucun remords. J’exagère à peine, bon OK, beaucoup, mais je n’accepte pas, mais pas du tout, les menaces non voilées reçus de sa part. Mes amis ne font pas partie de cette vie de merde et la seule mention de les y faire entrer me fout les nerfs en boule. Rester zen je peux, mais pour combien de temps ? Ce que j’ai du mal à faire s’est joué les hypocrites. J’ai envie de lui envoyer mon poing sur la gueule et au lieu de cela je dois sourire. Je suis bien le fils de mon père quand je fais ça et cette seule pensée me donne envie de me jeter du plus haut pont de San Diego. Je vous ai dit que j’avais envie de lui envoyer mon poing sur la gueule ? Oui ? Ah merde… non, mais sérieux ?   Il faut choisir ses alliés et ses ennemis ? Faire le bon choix ? Comme si j’avais le choix… je déteste me faire prendre pour un con, mais au lieu de répliquer je prends quelques gorgées de plus.

Je veux qu’il me foutre la paix et pour mettre fin a mon supplice, je lui demande ensuite quel est le plan de match et ainsi de suite. Mon questionnement est légitime, non ? Je ne peux pas en dire autant de sa réponse. Profiter… Profiter… Profiter… Le nom de Selma m’a fait froncer des sourcils, mon regard s’est probablement glacé un peu plus qu’il ne l’était déjà.

En temps voulu, tu devras répondre présent. Nous sommes d’accord ?

Ce n’est pas une question, mais une affirmation.

Tout cela pour cela ? Il a vu ma bouille, a dit ce qu’il avait à dire puis il m’a gentiment montré la porte comme si j’étais un objet à usage unique. Génial, non ? J’ai donc quitté la villa, en silence, sans prendre le temps de me retourner. À quoi bon de toute façon puisque je n’aurai jamais le dernier mot dans cette histoire ? Dire que j’ai quitté l’ombre d’une famille décevante pour me glisser sous celle d’un homme encore plus abject. Il n’a décidément pas gagné des points aujourd’hui et le pire c’est qu’il s’en cotre balance. Vie de merde. Je devrais me rendre directement chez Selma pour lui dire que tout cela est un malentendu, que notre histoire d’un soir n’aura pas de suite et ainsi de suite, mais je ne le peux pas. Je l’ai sous la peau cette femme. C’est égoïste de ma part, mais si je dois me noyer je n’ai pas l’intention de le faire seul.