EVENT : Hell on the ground Bratva Vs HH

Si j'étais en repos deux jours de suite.. des repos qui ne l'avaient pas tant été. Je devais regagner le Cosmo pour le service du soir. Tenue noire et talons exigés. J'avais toit de même opter pour mes baskets au moment de quitter la coloc. Le métro en talon... Non merci. Les yeux encore marqué des sanglots qui m'avaient tenu depuis la rencontre avec Alekseï, j'avais masqué mon visage du peu plus de maquillage pour paraître fraîche et enjouée face aux clients ce soir. Arrivant dans la rue devant l'établissement le calme règne.
Vérification des stocks , verres, bouteilles, tout est ok. J'avance en coupant quelques fruits pour les cocktails. Et averti mon collègue. "Je prends ma pause." Dix minutes juste le temps de souffler et d'appeler ma coloc pour lui dire que j'avais oublié d'éteindre la machine à laver. Mais lorsque je m'apprête à sortir , le bruit des motos retenti. Un peu à l'écart, prêt d'une voiture, j'observe la scène. Mais l'homme sort une arme. Les coups pleuvent et je me baisse contre la carlingue de métal raccrochant rapidement mon téléphone... Les yeux clos. Le corps tremblant. Je ne bouge plus de cet endroit...

La sonorité spécifique des moteurs m'a attiré à l'extérieur, à l'instar de nombreux des hommes présents. J'arrive trop tard cependant. Sous mes yeux, je distingue la silhouette de Piotr alors que l'homme qui m'a pris sous son aile s'effondre. La stupéfaction n'a pas voix au chapitre. Ils sont venus nous attaquer chez nous. Leurs crimes méritent châtiment. Je sors mon arme, attrape Effie par la taille et la force à se mettre à couvert derrière une voiture. Je me refuse à poser les yeux sur elle. - Rentre. La couleur métallique de ma voix s'avère sans appel. Je me dégage un angle de vue pour répondre au premier tir. Des années de discipline stricte ainsi que mon séjour récent en Russie disposent de leurs avantages. Malgré l'accélération de mes battements cardiaque, le rythme reste régulier. La peur n'a pas lieu d'être. Si je dois mourir aujourd'hui, ce sera pour la cause. Mes tirs sont précis, net, sans bavure. Le premier vise l'homme le plus proche de leur commandant. Je grave son visage dans ma mémoire. Je le veux vivant.

En un claquement de doigts, je fais un état des lieux de la situation. Sans notre Pakhan pour nous diriger, nos troupes se dispersent. Leur manque de rigueur m'apparaît inacceptable. Il n'en sera pas ainsi. Le cadavre de Piotr Tchernikov est encore chaud, son souvenir vivace. Je crache instantanément des ordres en russe, au travers d'un petit talkie-walkie dans ma poche intérieure. J'exige du renfort, des armes automatiques, et que les soldats se déploient en cercle autour de nos ennemis. Nous allons les prendre en tenaille pour les anéantir. Non. J'ordonne, sans laisser place à la contestation - Caporegime, visez les réservoirs. Orlov, tu les forces à reculer.* À chacun de maîtriser ses hommes. En mon for intérieur, je visualise déjà les flammes à venir, l'explosion de cette petite horde d'animaux sauvages. L'heure est venue pour les chiens de brûler en enfer.

Je saisis la première occasion de rejoindre Svetlana. Une seconde, mon regard croise le sien. J'ouvre la poche de ma veste, en tire une arme de plus petit calibre que je dépose, en offrande dans le creux de sa main délicate. Je m'en occupe. Je ne faillirais pas.

]* Propos tenus en russe. ]

Qu'est-ce que c'est que ce merdier ? C'est la première question qui me vient à l'esprit quand j'arrive sur place, le moteur tournant encore alors que sous mes yeux je vois Carl tomber au sol, il y a déjà des corps sur le sol, c'est quoi ce bordel ? Je vais me réveiller je suis en plein cauchemars ce n'est pas possible autrement ! Je suis comme médusée, arrivée un peu à la traine après avoir dû emprunter la moto de Sky je ne sais pas si être arrivée en retard est une bonne ou mauvaise chose. Des yeux je cherche les miens, sans pouvoir être capable de bouger, totalement exposée, une cible facile qu'ils peuvent avoir aussi facilement qu'un sniper dans un stand de tir de fête foraine. Wade, Clyde, toujours debout, à se battre à faire en sorte que les russes payent pour le crime qu'ils ont commis, mais l'on t'ils vraiment fait ? Je suis sur le point de descendre de ma bécane quand un sifflement proche de ma tête fait presque exploser mon cœur de peur, je me retrouve au sol sans comprendre comment ni pourquoi, je relève la tête et découvre Sky agenouillée à côté de moi, sa main sur mon dos me garde plaquée au sol, à l'abris derrière une voiture, j'oublie parfois qu'elle n'est pas seulement une des nôtre, qu'elle est flic et sait ce qu'elle fait dans ce genre de situation qui me dépasse totalement. Elle me donne un ordre, à moi ? Je veux protester mais je sais qu'elle a raison.

Les voir tous partir et moi rester là, non c'est pas ma place, j'ai besoin d'être au cœur de l'action, j'avise un des jeune chiot et lui réquisitionne sa bécane avant de détaler pour rejoindre la meute. En approchant des lieux, aux bruits je sais tout de suite ce qu'il se passe, la moto tombant sur le sol j'ai à peine le temps de faire quelques pas, sortir mon arme et viser la gorge d'un mec sur le point de descendre Rowan qui reste plantée là comme un ficus. Elle a pas à être là, elle sait se battre ça oui, mais elle est pas armée et là on est pas dans un combat à mains nues, elle va se faire buter en deux secondes. Je l'ai balancée au sol sans ménagement et je tire de manière nette et précise à l'abri de la carrosserie d'une bagnole. C'est pas pour me vanter, mais je suis flic, mon arme je la manie à la perfection, mais aujourd'hui je ne suis plus flic, je ne suis plus qu'une chienne des enfers qui compte bien venger ceux des miens qui sont tombés. Le temps de recharger mon arme, je baisse le visage vers Rowan crachant sans aucune forme de douceur. "Casse toi Rowan ! Retourne au Down, je veux pas qu'on ajoute ton nom à la liste des morts !" Quand elle relève la tête, prête à protester je renchéris. "J'vais couvrir Clyde et Wade et tous les autres du mieux que je peux, t'en as ma parole. Ils vont avoir besoin de toi, mais de toi vivante, faut que tu restes un pilier pour tout le monde, si t'as la cervelle éclatée sur le bitume je vois pas comment tu vas le faire !" Me redressant tout en restant à couvert, j'espère qu'elle va faire ce que je lui dis, mon tir suivant va droit dans le flanc d'un russe qui tombe à genoux avant de se relever, merde t'es quoi toi un putain de zombie, deuxième tire dans l'épaule, toujours pas, bordel j'avais pas prévu de butter tout le monde mais si tu m'y oblige ducon, carton en pleine tête.

Putain ! Mais qu'est-ce que je fous là ? À terre, les mains appuyées sur le thorax d'un hellhound que je connais à peine, je me refais le film. Ce gosse continue à tenir un flingue. Il s'y accroche comme si ça pouvait l'aider. La mort du conseil, le cri de ralliement de Wade. J'ai suivi. Par hargne, colère, sentiment d'appartenance à cette grande famille. Le déferlement de violence, au milieu duquel je me trouve, n'a rien à voir avec ce que je connais. Quelques bagarres un peu trop acharnées, des grandes gueules crachant de la vulgarité. On est loin du sifflement des balles ou des corps troués, déchiquetés. Mes yeux tombent sur la silhouette de Carl. On va tous y passer. Ça va être un massacre.

La peur s'infiltre en moi, elle sinue à l'intérieur, referme ses griffes sur mon cœur. Et elle serre, aussi fort qu'elle, quitte à me lacérer la poitrine. J'voudrais hurler à Wade qu'il faut qu'on se tire. Sauf qu'aucun son ne sort de ma gorge. Mes yeux s'écarquillent face à l'horreur. On doit battre en retraite, se tirer. Partir avant qu'il n'y ait plus rien à sauver. À genoux, au milieu du chaos généralisé, je me déplace en me protégeant comme je peux. Je tire sur la carcasse de ce gamin. Il a quoi ? Seize ans ? Peut-être dix-sept ? Je voulais juste le mettre à l'abri. Il se met à cracher du sang dans un borborygme mou. Je ne suis capable que de le fixer.

Réaliser sa mort me prend quelques longues secondes. Ce laps de temps est suffisant pour qu'un connard en costar, avec une oreillette, se mette en position de tirer. Mon regard suit la direction prise par sa balle. Une meuf, pas loin de Carl. Lahna, je crois. J'arrête de penser, je récupère l'arme du gosse, et tire sur le putain de russe. Je manque ma cible. L'air me manque alors qu'il se tourne vers moi. Je tire, encore et encore, jusqu'à vider mon chargeur. Il tombe, mais ça ne m'arrête pas. Je pousse un hurlement de rage, mêlée de désespoir, canon sur son crâne. Je presse la détente, apparemment insensible aux éléments organiques qui pleuvent sur moi. Choqué, perplexe, je regarde les conséquences de mon acte. - FAUT QU'ON SE TIRE !!! Je beugle, sans savoir si je serais entendu, accroupis entre deux voitures. Sonné.

@Lahna Jensen

Les cris, le son des balles que tirent ses hommes dans tout les sens... Je reste là silencieuse et tremblante. Fermant les yeux pour partir loin sans réellement arriver à disparaitre. Lorsque sa voix résonne. Je ne réfléchis pas et me colle contre lui. Alekseï. "Rentre." Tranchant. Direct. La porte n'est pas loin mais je dois passer près de ces hommes. Comment voulait il que j'y arrive... J'écarquille les yeux la peur me prenant. Rentrer... Je devais obéir mais le laisser ici.. non. "Alek.." Je n'ai pas le temps de le rattraper qu'il court déjà sauver les siens. Je retire mes talons, je ne pourrais pas courir avec. Et rassemblant les forces je cours vers la porte qui me permettra de rentrer dans le Cosmo sans encombre... Priant pour ne pas tomber sur un des hommes venus a moto..

Viscosité chaude... C'est la seule information qui parvient à mon esprit, alors que j'écarquille les yeux sans réaliser que ce qui me coule sur le visage est le contenu de la boite crânienne de mon époux. Elena fait barrage, me mettant à l'abri avant de se jeter dans la mêlée. Je suis à couvert mais cherche un moyen de me rendre utile... C'est comme ça que je me retrouve confrontée au pire. Mon fils... ils ont abattu mon fils, comme un chien... Le hurlement qui franchit mes lèvres, nul être humain ne devrait pouvoir exprimer autant de souffrance. C'est absolument ignoble ce que je ressens. La nausée m'étreint, la douleur me tordant le ventre. Je me sens sonnée, littéralement anéantie.

Alekseï me rejoint et l'arme qu'il glisse dans ma main me donne un but, un moyen de catalyser ma souffrance dans la vengeance. Mes yeux le remercient, mes lèvres restant scellées, mes joues ruisselantes de larmes. Je me dresse, droite et fière, campée sur mes jambes, comme au stand de tir. Inspiration, visée, blocage du souffle et shoot ! Facile ! Encore plus quand les cibles sont ces sales enfoirés de motards. Ils ont pris mon fils... je prendrais leurs vies, leurs âmes et tout ce qu'ils ont. Ils périront à tour de bras dans une marée sanglante, ou je ne m'appelle plus Svetlana ! Mon premier tir atteint un de ces hommes en plein torse, le projetant en arrière dans une gerbe de sang qui me fait éclater d'un rire hystérique. Un rire malaisant, douloureux, glacial, un son comme venu d'outretombe. Elena me rejoint et je pose sur elle des yeux hallucinés. -"Ils m'ont pris mon fils... je veux qu'ils crèvent... tous autant qu'ils sont ! Que personne n'en réchappe !" La haine fait vibrer ma voix alors que j'avise son arme. -"Et je veux un de ces joujoux tout de suite !"

Je jette un regard furibond en direction d'Elena. Croit-elle vraiment que l'heure est à la palabre ? Ayant renvoyé Effie à l'intérieur, en sécurité, l'homme s'efface au profit du soldat. Tous mes sens sont aux aguets. J'analyse méthodiquement la position de nos hommes. La situation promet de s'inverser puisque les nôtres sont en chemin, armés jusqu'aux dents, prêts à défendre notre fief. Chacun de mes tirs font mouche. Soit parce que j'atteins ma cible, soit parce que je parviens à faire reculer ses chiens. Svetlana crie à la vengeance. Je me refuse à m'opposer à elle. Parce qu'elle était sa femme, bien des années avant que cela ne soit officiel.

Nos renforts sortent enfin. Deux hommes font cracher les balles sur le troupeau de chiens galeux venus nous assaillir. J'en vois certains se mettre à terre, d'autres se cacher, se mettre à couvert, la queue entre les jambes. Je profite de cet avantage pour cracher mes ordres dans le talkie - Forcez les à se rassembler ! *Tout en parlant, je plisse les yeux en décortiquant la scène. Je constate que mes demandes ont été suivies. Les réservoirs percés commencent déjà à déverser leur contenant sur le bitume. Il ne manque qu'un ingrédient pour les envoyer tous en enfer. Seul problème ? Le temps manque. D'ici peu, je sais que les forces de l'ordre interviendront. Une course contre la montre s'enclenche. - Ramenez immédiatement des cocktails Molotov. *

Je cherche du regard le visage de leur chef de meute. Je veux qu'ils prenne tout la mesure de son imbécilité crasse quand il regardera les siens brûler vif.

[HRP : * Toujours en russe]

Merci ? Mais de quoi ? D'avoir buté quelqu'un ? Même à moi, ça me paraît complètement absurde. J'acquiesce du menton, camouflé entre deux voitures, à deux pas de ce type. Non, je devrais plutôt dire de ce cadavre, de ce corps mort. Plus un putain de Russe. Complètement paumé, j'arrive pas à capter que je viens de tuer. Je regarde mes mains, comme si elles m'étaient étrangères. Une nausée violente me soulève l'estomac. Je pourrais gerber si mon corps n'était pas gorgé d'adrénaline. Je devrais culpabiliser, non ? En tout cas, me sentir un peu plus mal en point que ça ? Je suis conscient dans l'être des conséquences des mes actions. Tout est flou, tout se bouscule. Jusqu'à ce qu'il ne me reste que cette idée.

- WAAAAAAAAAAAAAAAADE ! Je hurle de toutes mes forces, sans quitter ma place. Pas sûr qu'on m'entende avec tout ce bruit. Illusoire protection. Je sens l'humidité chaude de quelques larmes rouler sur mes joues. Sérieusement, je chiale ? C'est bien le moment, bordel ! Je m'essuie les yeux d'un geste rageur. L'instinct de survie prend le pas sur le reste. Je me faufile au milieu de chaos, en me baissant lâchement. J'veux pas crever ici. J'veux pas ! Tant bien que mal je retrouve ma moto pour constater, au moment où j'allume le contact, que la jauge d'essence diminue à vue d'œil. Les putains d'enfoirés de Russes de merde !

Changement de plan. Je retourne à couvert, tirant n'importe où pour me donner l'illusion de me "protéger". Je me jette littéralement derrière une voiture. La stupeur se lit sur ma tronche quand je reconnais Sky. La peur finit par prendre tout l'espace. - BORDEL, OÙ EST JESS, CONNASSE ? Je lui ai demandé de veiller sur elle ! Putain me dites pas qu'elle est là quelque part et que je l'ai pas vu ! L'horreur me gagne, parasitant tout tentative de réflexion. Faut que je retourne là-bas, au milieu du massacre. Faut que je vérifie que ma sœur n'y est pas. Je dois en être sûr. J'suis pas croyant mais si il existe un enfoiré au-dessus des nuages, je le supplie de pas me prendre ma petite soeur. Parce que ça, je m'en remettrais pas.

@Tara Kane

Je viens de buter ce mec, c'était pas dans mes plans. Tu verras c'est une mission sous couverture mais tout se passera bien, tu seras barmaid, quelques soirées à jouer les escorts et d'ici six mois t'es de retour au bercail. Tu parles … après un an je me suis fait violée par mon agent de liaison, ceux que je devais infiltrer m'ont vengée en le butant et c'est à eux que j'ai juré allégeance depuis. Et me voilà aujourd'hui, encore un an plus tard à buter un mec tout simplement parce qu'il fait partie du clan d'en face, mon expérience de flic et de très bonne tireuse est un atout majeur et de mon angle j'en descends un autre sur le point de retourner son arme sur Clyde. Je viens de faire une promesse à Rowan et jamais je ne romps ça ! Tout à coup je vois quelqu'un débarquer près de moi se mettant à couvert derrière cette bagnole. Je comprends sa réaction et quand il me questionne et je ne réagis même pas à son insulte. Je l'attrape par le col et le plaque contre la caisse. "J'ai attendu qu'elle se casse pour vous rejoindre, je l'ai renvoyée chez elle. Ilyas, embarque Rowan elle est pas armée et barrez-vous d'ici avant que ça empire !" Me redressant je vise les deux genoux d'un autre Russe qui tente de courir un cocktail molotov à la main. "CASSE TOI BORDEL DE MERDE !" Je sais pas si on sortira vivants de tout ça mais de mon angle je ne réfléchis plus, je me fait l'ange gardien des miens, bien décidée à ne laisser personne les toucher. Vu le bordel qui se déroule ici, je sais pas comment les flics ne sont pas encore arrivés.

Je veux tous les voir morts ! Je veux les voir entassés là, les uns sur les autres ! Ces chiens ont pris mon fils ! Elena et Alekseï font un carnage. Nos hommes se regroupent, suivant les ordres aboyés par Mikheïev et ça commence vraiment à sentir le roussi pour les hounds. L'essence se déverse des réservoirs percés par nos balles et je tire maintenant sur le sol, essayant d'embrasser leur bucher funéraire.

J'ai envie de les entendre hurler, dévorés par les flammes de la vengeance. Les hurlements ne me parviennent pas vraiment, sans doute parce qu'ils font écho à ceux qui résonnent sous mon crâne, écrasant mon cœur pour le réduire en miettes. Force de l'habitude, si je suis imperméable aux cris, j'entends par contre les sirènes qui tintinnabulent au loin. Les poulets... évidemment ! Toujours là quand on a plus besoin d'eux ceux là ! -"Ubit' ikh vsekh"* Il faut mettre à profit les derniers instants pour en massacrer le plus possible, même si nombre d'entre eux est en train de fuir... Sales chiens, sales lâches ! Ils sont venus chez nous, pour une raison que je ne comprend même pas, et ils pensent pouvoir reprendre le cour de leurs vies? C'est sans compter sur la haine de la Bratva ! Je me jure en mon fort intérieur de les retrouver, tous, chacun d'entre eux, et de leur faire payer. Je ne sais même pas comment je tiens encore debout, j'ai l'impression d'être totalement sonnée, comme si mon esprit et mon corps n'étaient plus vraiment liés. La dissociation, phénomène fabuleux, que le cerveau met en œuvre pour se préserver d'un traumatisme trop titanesque pour le traiter tout de suite. La sidération d'une telle attaque est venue bouleversée jusqu'au fondement de ma personnalité, brisant ce qui me restait d'humanité ou de douceur.  

En temps normal, ma première impulsion serait de lui coller un bon coup de boule pour qu'elle me lâche la grappe. Hound ou pas Hound. Sauf qu'il n'y a rien de normal dans la situation que nous sommes en train de vivre. Je peine à assimiler les mots qu'elle me balance. En vérité, la seule information qui remonte jusqu'à mon esprit malade est que ma sœur n'est pas là. La vague de soulagement me vrille l'âme. Ma tête cogne contre la carrosserie. Mais, même ça, ça ne m'aide pas à reprendre contact avec la réalité. Je ne réagis que quand Sky me gueule dessus. Mon regard croise celui de Rowan tandis que je hoche mécaniquement la tête. Je lui tends la main pour l'aider à se relever. - On se casse. Comment ? J'en sais rien.

J'avise la première bécane disponible, avec les clés sur le contact. Je refuse de regarder le corps qui gît, pas trop loin. Encore un des nôtres. Ça me révulse de l'intérieur. Je tremble en démarrant, Rowan derrière moi. On se tire un peu avant que Wade ne sonne le grand départ. Dès que les sirènes de polices résonnent à mes oreilles, je vire de bord, empruntant des détours pour les éviter. Je fais ça mécaniquement, sans réfléchir, la vue brouillée par des larmes acides. J'enquille le trajet sans savoir où aller. Quand nous sommes suffisamment loin à mon goût, je me gare sur un trottoir. Mes doigts tremblent alors que je sors mon téléphone de ma poche. Je dois m'y reprendre à trois fois pour trouver son nom sur ce putain d'écran. Pas un regard vers la femme qui m'accompagne, pas tant que j'en aurais pas le cœur net. Sienna décroche et mon cœur se remet à battre. - J'voulais juste... Je t'appelle plus tard, Princesse. T'inquiètes.Le nœud dans ma gorge s'épaissit. Téléphone rangé dans ma poche, j'envoie un coup de poing salvateur contre le mur d'un établissement. Ça a le mérité d'expulser un peu de ma rage. Je souffle un bon coup avant de me lever vers Rowan un regard terne. Est-ce qu'elle est aussi paumée que moi, là. - J'te ramène où ? Dans l'immédiat, je suis beaucoup trop à vif pour faire preuve de la moindre empathie. Pas foutu de poser ne serait-ce qu'une main sur son épaule pour la rassurer. J'ai pas la force. J'ai pas envie. J'veux juste me réveiller de ce putain de cauchemar.

Les premiers cocktails molotov pleuvent alors que les chiens sont boutés hors de notre territoire. Je n'ai pas le loisir d'apprécier le spectacle ravageur des flammes léchant leurs carcasses. Déjà, les sirènes de police hurlent, me contraignant à la prudence. Sans notre roi pour nous guider, quelqu'un va devoir prendre les rênes. Elena semble déterminé à ce que Lana s'en charge. Si j'approuve la logique, un coup d'œil en direction de la susnommée me fait comprendre la situation.

Je manque de temps pour organiser les choses. Rapidement, je dois faire un choix. Penchant les lèvres contre l'intérieur de ma veste, là où se trouve le petit talkie walkie, je donne mes dernières directives. Obéissez. Que le personnel affilié à la sécurité prennent en main nos armes et assument nous avoir défendu contre une attaque, et surtout, que personne ne parle. Je ne doute pas que cela soit respecté. Nous vivons probablement les heures les plus sombres de notre histoire. L'heure de la vengeance viendra. J'en fais le serment.

- On nous a attaqué ! Ma voix porte, se repercute dans l'espace. J'entend attirer l'attention des policiers. Je me redresse de toute ma carrure, abandonne mes armes tranquillement. Je suis l'incarnation du sang-froid, de l'hiver Russe. Je pendrais sur moi leurs questions puisque j'ai enduré pire qu'un interrogatoire américain. - Où étiez-vous quand ils sont arrivés ? Je ne courberais pas l'échine ni ne plierai face à l'adversité. Mon stratagème porte ses fruits. Déjà, deux officers en uniforme braquent leurs armes sur moi et s'avance. Je serai le premier à être questionner. Mes réponses, transmises par le micro, feront foi pour tous. Je ne me permettrais pas la moindre erreur. Mon âme réclame vengeance. Pour cela, il nous faudra agir comme un même homme.

[Fin pour Alekseï]

Elena parle, je l'entends, enfin je crois... Je ne comprends pas un traître mot de ce qu'elle dit. Les flics débarquent, tout autour de nous, je m'en moque, je m'avance, laissant tomber mon arme au passage. A moins que je l'ai lâché avant? Je ne sais pas, je me contente d'approcher du corps de mon fils.

Tombant à genoux près de lui je le soulève tout doucement, précautionneusement, malgré le flic qui me hurle de ne pas le toucher, de ne pas effacer de preuves. Je ne l'entends pas. Mes yeux couvent le visage de mon enfant que je viens bercer tout contre mon coeur, mes mains se teintant de son sang, mon sang... Il est mort... Cette information se fraye un chemin jusqu'à mon esprit et mes lèvres s'entrouvrent sur un hurlement primal. Un cri qui me glace jusqu'à l'âme. Ensuite c'est le trou noir. Est ce que je me suis évanouie? M'abattant sur son corps? Je ne sais pas... je ne sais plus... Mais ils l'ont emmené, dans un sac... comme un chien ! Ils m'ont arraché mon petit ! Je reviens à moi plusieurs heures plus tard. Dans mon bureau, allongée sur mon divan. Un médecin m'a injecté un sédatif, j'étais incontrôlable En tout cas c'est ce qu'on m'explique. Je ne me souviens de rien. Je ne veux pas me souvenir, je veux mon fils, je veux rejoindre mon fils... Je n'ai plus rien, ils m'ont tout pris. Tout ! Alors je les anéantirais ! Tous ! Jusqu'au dernier !