Jimness 2 // Meet again ?

--Outfit-- Bon. Je respire un grand coup et je réévalue la situation : me voilà, coincée comme une imbécile dans le bâtiment Roosevelt, sans téléphone, sans plan B, et avec mon génie autoproclamé pour les infiltrations qui vient de prendre un sacré coup. L’idée était simple, pourtant ! Il fallait bien quelqu’un pour dénicher la salle parfaite pour la soirée Zêta de l'année. J'avais repéré cet endroit il y a des semaines : spacieuse, avec de hauts plafonds, un parquet qui crie “dansez-moi dessus”, et surtout, personne qui ne s’en sert depuis des plombes. Alors évidemment, mon instinct de dénicheuse de bons plans s’est mis en route. Et, ok, je me suis peut-être faufilée ici avant la fermeture de la porte de l'étage par le gardien et... sans autorisation… Détail ! J'étais sûre qu'il y aurait une porte de sortie ! Ils font tous ça, non ? Il y a toujours une issue dans ces bâtiments, ne serait-ce que pour les fumeurs… Ce genre de putain de porte à poussoir ! Et là ? Que dalle !

Alors voilà, ça fait une bonne vingtaine de minutes que j'arpente l'étage en long, en large, et en travers, et que chaque porte reste close avec un joli petit clic impitoyable quand je secoue la poignée. Me voilà bloquée dans un étage désert, sans une âme qui vive, et un début de panique qui commence à me titiller l'estomac. Bon, Ness, il faut garder ton sang-froid, c'est ce que les leaders font, non ? Les leaders pas assez cons pour se faufiler dans des bâtiments fermés, mais bref. Je décide donc de cogner sur la porte qui mène aux escaliers, d’abord un petit toc-toc discret (si quelqu'un est là, pas besoin d'attirer toute la sécurité du campus). Pas de réponse. Je tape un peu plus fort. Toujours rien. Et là, je sens le rouge me monter aux joues – pas à cause de la honte, non, non, juste… ok, un peu de panique.

Alors, je me mets à frapper plus franchement, et je tente un -"Y a quelqu'un ?!" un peu déchirant. Bien sûr, à ce moment-là, je réalise que j’ai une voix qui se casse un peu quand je crie, donc je dois sonner plus comme un chaton perdu que comme une étudiante respectable. Mais à quoi ça sert d’être respectable si on ne peut pas se faire entendre quand on est coincée ? Après plusieurs longues secondes à me débattre avec la porte en priant pour qu’un étudiant en retard ou un agent d’entretien daigne passer par là, je me prends à imaginer les titres : “Ness, organisatrice de génie et casseuse de serrures en herbe, découverte blottie dans le placard d’un bâtiment vide.” Oh, l’humiliation. -"HEYYYYYYYYYYY AU SECOURS !" Ok aux chiottes ma dignité, mais merde aussi ! L'étage du dessous est destiné aux logements étudiants, y'a bien quelqu'un qui va m'entendre non ? Je braille et je tape sur la porte, puis je me tais pour écouter et je recommence !