WebName : Lex Date d'inscription : 30/05/2023 Messages : 119 Avatar & crédits : Mariano Di Vaio Date de naissance : 06/06/1990 Age : 34 Statut civil : Célibataire Occupation : Archiviste au tribunal Habitation : Little italy
| Sujet: Isaago // Tôle froissée. Ven 11 Oct - 20:45 | |
| Je suis à bout, complètement fracassé. Ça fait combien de jours que je n'ai pas dormi ? Cinq ? Six ? À ce stade, je ne compte même plus. Je vole quelques heures quand mon corps finit par s'écrouler, mais ça ne dure jamais et les rêves me torturent presque plus que mon esprit exténué. Mes cernes sont des fossés, mon visage une toile de fatigue que je n’arrive plus à masquer. A quoi bon de toute manière ? Le miroir me renvoie l'image d'un type en ruine, un pauvre hère qui a tout perdu et c'est assez normal finalement puisque c'est ce que je suis. Quoique, c'est pire que ça... j'ai tout brulé, tout détruit, ce n'est pas une simple perte, puisque je suis le seul à blâmer pour le silence de mort qui me répond quand j'essaie de l'appeler... Parce que oui, sombre con que je suis, j'ai essayé... Mon reflet me dégoûte, et cette putain de barbe négligée ne fait qu’ajouter à l’horreur. Je traîne dans mon appart, comme un fantôme. Chaque geste est mécanique, sans âme. Je me sers du café pour la dixième fois aujourd’hui, mais ça ne sert à rien. Rien ne me réveille, rien ne me sort de ce gouffre, rien ne le peut, et puis peut être que c'est finalement là qu'est ma place ? J'ai abandonné ma petite soeur, brisé le coeur de la femme que j'aime... à quoi bon continuer ? Je ne peux plus rester là. Les murs se resserrent, l'air devient lourd, étouffant, j'vais crever. Alors je prends mes clés. Ma moto, c'est la seule chose qui me donne encore une illusion de contrôle. Le vent contre mon visage, le bruit du moteur, c’est tout ce que j'ai besoin de ressentir pour oublier l’enfer que je vis. Je suis fatigué, je le sais. Mais je monte quand même sur la bécane, en me foutant bien de savoir si je vais m'en sortir ou non. Je crois que ça ne fait plus vraiment sens tout ça. La route défile sous mes yeux mais c'est flou, tout est flou. Mes réflexes ne sont plus ce qu’ils devraient être, et l'épuisement me brouille la tête. Je roule, accélère, comme si la vitesse allait effacer tout ce merdier. Mais il y a cette foutue voiture devant moi, trop près, trop vite, sans que je ne comprenne comment.Je ne réagis pas à temps. Mon corps, mon esprit, tout est au ralenti. Le choc est brutal. Je défonce la portière passager, le bruit de métal qui se tord résonne dans ma tête et je pars en soleil au dessus de la bagnole. Et puis, tout s'arrête, l'espace d'un instant. Je me retrouve au sol, reposant contre le bitume, le goût métallique du sang dans ma bouche, je crois que je me suis mordu la langue ? Tout mon corps hurle de douleur, mais dans ma tête… c’est le silence et je crois que ça me fait du bien. Plus rien ne fait sens. Je fixe le ciel, à moitié sonné, à moitié conscient. Peut-être que c'est comme ça que ça finit, finalement ? Mais non... la douleur me rappelle que je suis vivant et aussi que je n'ai rien de bien grave, alors je bouge, je me relève, titubant légèrement. Je ne saurais dire si il s'est écoulé trois secondes ou trois minutes, mais je me tiens là à virer mes gants pour attaquer la sangle de mon casque le retirer également et cracher un filet de sang sur le sol. |
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