Et si on s'amusait ? Elstia

--Tenue-- La journée a été assez longue, assez harassante pour que tu te fasses couler un bain brulant et que tu laisses ton visage y plongeait à la suite de ton corps, comme pour te débarrasser de chaque tension qui t’en incombe. L’ombre d’un regard sombre et autoritaire te guette, il plane sans discontinuer dans ta tête, et ça a le don de te rendre totalement folle. Depuis cette rencontre, c’est comme si ton corps ne t’appartenait plus totalement et, perdre du contrôle n’est pas réellement de ton goût. Perdre du contrôle, c’est comme autoriser du pouvoir sur soi. Tu aimes la maîtrise en règle générale, tu aimes anticiper, prévoir, organiser. L’idée qu’on t’enlève de ta maîtrise t’insupporte, tout autant qu’elle ne t’angoisse en réalité. Sous la surface de l’eau, une constatation s’impose à toi, il te faut de la distraction. Il te faut un gentil jouet à manier pour oublier les évènements récents et les faire taire de ta conscience. Emergeant de la chaleur liquide qui t’entoure, tu attrapes ton téléphone et pianote rapidement un message à l’intention d’un jeune homme que tu as déjà rencontré à une occasion, et qui s’était révélé doué de son corps. Avoir recours à ses services une seconde fois ne t’avait pas vraiment paru nécessaire jusqu’à aujourd’hui. Alors le message est factuel, sans doute trop mais… disons que les ronds de jambes pour aguicher la gent masculine ce n’est pas vraiment ton point fort. Tu as toujours trouvé cela complètement con d’ailleurs de s’éterniser sur des préliminaires durant des semaines alors qu’une queue, reste une simple queue. Tu la baises et passe à la suivante.


SMS : 600$ la nuit. Annexe de la villa 673, La Jolla. Dans une heure, soyez ponctuel.



Pas de signature, pas d’indices de ton identité. A quoi cela servirait-il ? Il n’est sans doute pas payé pour choisir, si ? Tu replonges à l’instant où ton message spécifie être envoyé. Une heure… Et tu entends bien effacer chaque pensée nocive qui hante ton esprit.
L’horloge affiche quelques minutes avant l’heure prévue de ton rendez-vous. Tu observes ton reflet dans le miroir, la lingerie met ton corps en valeur c’est sans doute indéniable. Tes cheveux relâchés en cascade et sans artifice, tu décides que la simplicité sera ce que tu désires ce soir. Tu jettes un œil à ton téléphone et la sonnette de la porte d’entrée retentie presque à l’instant où l’échéance tombe. Un sourire en coin vient étirer tes lèvres alors que tu t’observes une dernière fois et prend la direction de la porte. La poignée au creux de ta main, tu ouvres la porte sur ton invité de la soirée, ton regard se pose sur le sien avant de descendre délicatement sur son corps, épousant chaque courbe de sa musculature visible, ainsi que sa tenue le dissimulant, et ce jusqu’au choix de ses chaussures. Ce que tu vois te plais même si ton visage n’en démontrera aucun signe. Pourtant, ta langue vient doucement réhydrater ta lèvre inférieure, alors que ta main laisse la porte s’ouvrir plus grand afin de l’inviter à entrer.


- J’avais hâte de te voir…


Merde c’était quoi son prénom déjà ? E.. Edouard ? Non. Elvis. Bordel, Nastia fait un effort. Ça a vraiment de l’importance ? Il s’avance pour pénétrer l’endroit et à l’instant où la décence voudrait que tu te décales pour le laisser passer, tu n’en fais rien. Son corps rencontrant presque le tien, si petit face à lui, sans que pour autant, tu ne te démontes. Ton regard revient dans le sien, en le fixant par-dessous. L’odeur de son parfum te parvient et l’espace d’un instant cela envoute tes sens. Son parfum était différent des autres hommes, peut-être est-ce pour cela que tu te rappelles de lui. Oui, vous vous moquez déjà en disant que chaque homme possède une odeur qui lui est propre mais la sienne… Elle t’avait déjà frappée la première fois. Il y a une essence plus délicate dans son contenue, une touche d’agrume, associée à la fraicheur océanique, tu n’identifies pas spécialement la troisième note de senteur mais quoi qu’il en soit, ça t’amène à te souvenir de son nom.


- Je risque de t’en demander beaucoup ce soir, Eljas. J’espère que tu pourras être à la hauteur ?


Tu élargis un sourire, reculant finalement en prenant sa main avec toi afin qu’il entre vraiment cette fois. Tes appartements sont une annexe de la villa de Svety. Tu aimes follement ta tante, comme une mère tu dirais mais il est évident que tu n’es pas certaine de vouloir tout lui avouer de tes pratiques en matière d’homme. Le mobilier est luxueux, le sol en marbre blanc, est éclairé par un éclairage tamisé. Tu marches à sa suite, observant sa démarche et également les atouts du jeune homme, telle une louve guettant sa proie. Tu avances vers le bar et te sert un verre de Vodka venue directement de ton pays.


- Je te sers quelque chose ?