Marys 1 //

--Outfit-- La soirée bat son plein lorsque j'arrive au casino 7 Miles, vêtue d'une robe noire simple mais élégante, choisie avec soin pour l'occasion. L'invitation de l'agent qui a cru en mon art m’a surprise et flattée. Je ne suis pas habituée à ce monde de strass et de glamour, mais j’ai accepté, curieuse de voir à quoi ressemble cette vie californienne dont on me parle depuis mon arrivée. Dès que je franchis les portes du casino, un flot de sons et de lumières m’envahit. Les bruits incessants des machines à sous, le tintement des pièces, les clignotements hypnotiques des écrans et les voix des croupiers annonçant les résultats des jeux de table créent une cacophonie qui me prend de court.

Je me sens presque engloutie par ce tourbillon de couleurs et de sons, ma sensibilité étant vite submergée par cette débauche de stimulation. C’est comme si chaque cliquetis des machines résonnait directement dans mes nerfs, me rappelant combien je suis loin de la quiétude de mon atelier, où seuls le bruit des pinceaux et le doux clapotis de l’eau dans les pots accompagnent mes journées. Je tente de sourire, de cacher mon inconfort, mais le bourdonnement incessant me pèse. Je m'excuse poliment auprès de l'agent, inventant un prétexte léger, et m'éloigne pour retrouver un peu de calme. Je me dis que quelques minutes me suffiront surement. Je m’aventure dans les couloirs, évitant les salles les plus bruyantes, me faufilant parmi les fêtards et les joueurs compulsif, observant ce monde qui m'est inconnu. Mes pas m’amènent dans une section plus calme, aux lumières tamisées, où le brouhaha se fait moins oppressant. Les conversations ici sont plus posées, des murmures plutôt que des cris, et je me sens presque apaisée. Les salons s’enchaînent, chacun avec une atmosphère différente, des décors plus feutrés. Je traverse des salles où des roulettes tournent encore, mais les bruits sont amortis, filtrés par les murs épais et les rideaux lourds.

Finalement, mes pas me conduisent à une grande salle dédiée au poker. Les tables sont alignées avec précision, chaque espace soigneusement délimité. La lumière ici est douce, créant des ombres subtiles sur les visages des joueurs concentrés. L’ambiance est plus douce, comme un cocon dans le tumulte du casino. Je m’arrête, fascinée par la scène qui se déroule sous mes yeux. Les visages autour des tables sont figés dans une tension palpable, chaque joueur scrutant l’autre, tentant de lire au-delà des regards et des mains serrées sur les cartes. Je m’approche doucement, presque comme une intruse dans un univers clos où chaque mouvement compte. Un croupier glisse des jetons avec une dextérité hypnotisante, les cartes se distribuent dans un silence presque cérémonial. Je me sens captivée par cette scène, par la discipline et le contrôle que dégagent les joueurs. Leur monde est un contraste frappant avec le chaos des machines à sous et des tables de roulette. Ici, c’est un ballet de calculs, de décisions mesurées et de regards échangés dans une danse silencieuse.

Je m’appuie légèrement contre un pilier, observant avec curiosité. Les émotions sont contenues, tout est dans les détails : un tic nerveux, un froncement de sourcils à peine perceptible, une main qui se crispe. Cette tension me fascine autant qu'elle m'inquiète. Dans ce petit univers, chaque geste compte, chaque sourire est un masque, chaque coup une stratégie. J’essaie de comprendre les règles, de saisir les non-dits, mais je sais que c’est un monde complexe et codé. À cet instant, je réalise combien je suis loin de ma réalité, de mon monde de peinture et de lumière. Mais il y a aussi quelque chose d’étrangement familier ici, une forme d’art en soi, où la maîtrise de soi et la lecture des autres créent un tableau mouvant, changeant à chaque instant. Je respire un peu mieux, ici, loin du tumulte, dans cet espace où le silence a plus de valeur que le bruit, où l'attention se concentre et se fige dans l'attente d’un seul geste décisif. Je crois que j'aimerais peindre... Je relève les yeux, croise le regard d'un joueur et le temps d'un battement de coeur le temps se suspend.

Tenue

C’est une soirée importante. Un gala avec réception et en plus du tumulte habituel une rencontre avec un joueur qui parle beaucoup et qui joue à fond sur une notoriété sulfureuse. En 2013, Dan Bilzerian a affirmé avoir gagné 10,8 millions de dollars en une seule nuit de jeu de poker. L’année d’après, en 2014, il a affirmé avoir gagné 50 millions de dollars en 12 mois. Info ou intox ? Le patron du Casino a demandé sous la pression de ce dernier à m' affronter. Sans doute une sorte de complexe. Il existe les joueurs de poker qui visent les tournois lucratifs et les joueurs qui cherchent le classement comme moi. Mais ça ne veut pas dire que je sois un tocard contrairement à ce que pense ceux qui ne visent que la somme finale. J’ai d’ailleurs tendance à faire les deux mais contrairement à beaucoup de joueurs, je n’ai aucun réseau social. Je cultive le mystère et si certains ont des rituels, tentent des coups fourrés pour déstabiliser les autres du genre louer la chambre d’à côté celle du rival et foutre le bordel toute la nuit. Lui envoyer des putes de luxes pour qu’il arrive fracassé. En général je m’adapte sans trop de soucis. Je ne suis pas du genre à craindre une partie de poker, parce que je n’ai rien à perdre. Je joue toujours une somme dérisoire comparée à ce que je possède et gagner n’est pas intéressant. Jouer avec l’adversaire en revanche c’est délicieux. D’ailleurs il parait que ce Dan s’est particulièrement amusé à me provoquer sur les réseaux, mais ce sombre con ne sait pas que je ne regarde pas. Je connais sa tronche mais quand je le croise dans le couloir je joue le joueur de poker pour feindre de ne pas le reconnaitre et le piquer au vif de ma nonchalance et mon détachement.

Ce soir j’ai mis mon plus beau costume alors qu’il est là en short et en t-shirt. Je voulais être élégant. J’avais décidé. Je suis venu seul et pour ne pas perturber notre partie il ne fut possible qu’a quelques personnes d’assister à cette partie. Une fois le nombre de gens atteint les portes étaient fermées. Bilzerian lui est venu avec 7 pornstars ou Playmates en maillot de bain et talons haut pour faire en sorte que les gens le remarquent. Il me veut. Il veut me cibler et ne se préoccupe pas des autres joueurs. Il veut un duel. Si les premiers tours je feins d’accepter ce duel à distance en l’aidant à éliminer les autres joueurs je n’ai pas dans l’idée de le laisser imposer son rythme. C’est un joueur agressif, malin, imprévisible, mais il est trop… Excentrique. Je me ferme volontairement ne cherchant pas à lui montrer de faux tics ni rien. Je suis un robot qui joue sans aucune émotion et gagne et perds en fonction de ce que je décide. On peut croire que je perds gros mais je joue avec lui et le perds. Le plus désagréable c’est son Trash talk permanent. Le mec n’arrête pas de provoquer et de faire le show. Le croupier est même forcé de rappeler le règlement de la partie quand le mec joue même à me lancer des jetons pour me narguer. Pas de contacts entre les joueurs et pas de mélanges de jetons. Il passe plusieurs fois proche de l’exclusion. J’attends le bon moment. Le poisson a mordu et je joue avec pour le fatiguer avant de tenter de le ramener. Il est en bonne voie et moi je fais en sorte de le bluffer sans cesse pour l’habituer à un rythme. Les 4 autres joueurs de la table vont m’aider.

C’est alors que je vois cette femme magnifique qui vient d’entrer. Elle s’est perdue ? Elle en donne l’impression. Je quitte la table du regard un instant et la fixe avec délice. Elle est belle et son regard capture le mien. Dan s’agace de mon étourdissement et lance son tapis que je ne peux pas suivre. Je me couche et perds la moitié de ce que j’ai en faisant ça, mais le joueur qui reste lui peut tenir son tapis et si j’ai bien calculé… Dan réalise alors que je lui souris et que le mec abat la meilleure main le sortant de la partie alors qu’on reste à 5 joueurs. Il s'attendait à un duel pas à ce que je l'élimine grâce aux autres. Furieux Dan se lève et tout rouge il quitte la pièce suivie de sa troupe de pintade en chaleur. Le joueur n’en revient pas et je repose mon regard vers la jeune femme et appelle un serveur. Je lui glisse un mot à l’oreille et il s’en va. Quelques secondes plus tard il approche de la jeune femme avec un verre de champagne, et lui dit alors que je la fixe pendant qu’on me sert mes cartes.

« Bonsoir, de la part du monsieur à la table. Il aimerait que vous l’attendiez il dit en avoir pour 15 minutes environ »

Ma tâche la plus difficile pour cette partie était de faire disjoncter Bilzerian et de le sortir. Pour les autres, ils ne le savent pas, mais ils ont déjà perdu. Je regarde la jeune femme attendant de voir si elle accepte le verre et surtout si elle va attendre ?

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