Isamy 1 // Love you baby arroyo.

@Isaac Arroyo

Le nom Arroyo brille, initié par mon père et porté à son apogée par mon frère, notre nom impose l’admiration et le respect. Dans notre domaine, nous sommes les meilleurs et être le petit frère n’est pas toujours simple. Plus encore après ce drame qui a ébranlé notre famille. Cet accident m’a arraché mon principal point de repère dans ce monde. Eric est mon grand frère, mon modèle et mon mentor, sans lui, je ne serais pas l’homme que je suis aujourd’hui. Je n’aime pas le dire, et je l’avouerai peut-être même jamais, mais je lui dois pour ainsi dire tout. Alors le voir inconscient sur ce lit après son accident, sans la moindre certitude qu’il se réveillera un jour, ça me rend dingue. Cette rage boue en moi, se propageant constamment dans la moindre de mes cellules. Elle ne me quitte pas. Jamais. Je dois apprendre à vivre avec et il y a que sur les circuits que je parviens à la transformer en quelques choses de bien.

A présent tous les regards sont braqués sur moi, nombreux sont ceux qui me comparent à mon frère. Je n’ai pas son expérience, et je ne serais peut-être jamais aussi bon que lui, mais j’ai la rage au ventre, soif de victoire et de reconnaissance. Je voudrais atomiser les Crum et faire bouffer chacune de ses dents à cette Beccasse que je juge comme responsable de l’état de mon frère. C’est contre elle qui courrait dans cette course de rue… Ne rien pouvoir faire me rend fou. Laisser la justice faire son œuvre ? Une vaste blague. Il y en a une autre que ça rend folle… Romy. Sans elle, je serais peut-être encore ivre mort au fin fond d’une boite avec quelques nanas sans cervelles qui ont envie de se taper un pilote. J’adore cette nana et j’ai l’impression qu’elle est la seule à pouvoir me comprendre en ce moment. Elle est la seule avec laquelle je ne me barricade pas derrière une épaisse carapace.

Ce week-end, je suis dans mon monde, mon univers, le bruit des moteurs raisonne en moi comme une mélodie délicieuse. Je porte ma combinaison aux couleurs étincelante de mon écurie, les lettres de mon nom ornent mon dos, sur la ligne de départ mon véhicule est prêt. La pression de la course à venir, c’est grisant, le genre d’excitation qui fourmille en vous et se propage dans chacune des fibres de votre âme. La pression est là, oui, je n’ai pas le droit à l’erreur, je veux briller, le rendre fier de moi-même s’il n’est pas là pour le voir.

C’est cette silhouette familière qui capture toute mon attention, cette démarche féline, ce déhanché magnifique que je reconnaitrais entre mille. Ce sourire de petit con arrogeant étire mes lèvres lorsqu’elle arrive enfin à ma hauteur. Tous les regards sont braqués sur elle alors qu’en plus de porter nos couleurs, c’est mon nom qui brille dans son dos. Mon regard brille d’une certaine fierté malgré mon attitude totalement désinvolte.

« Ma groupie Numéro Un est enfin arrivée »

Je lui adresse un clin d’œil complice avant de passer un bras protecteur autour de ses épaules. Ce n’est ma pas nana, Romy est comme ma sœur, mais je n’aime pas cette manière dont les autres mecs la reluque. Aucun de ces gas est digne d’une femme comme elle. D’une manière générale, je suis un véritable connard avec les filles, avec toutes… sauf elle. Elle a un respect que je n’accorde pas à beaucoup de monde. Je ne le lui ai jamais dit, mais pas besoin, certaines implicites n’ont pas besoin d’être dites. Et puis, je ne suis pas le genre de mec qui se perd dans des déclarations inutiles de ses émotions et de ses sentiments.

« Quand j’aurai humilié tous ces nazes, on fête ma victoire ensemble ma belle ? »

Je me penche légèrement en avant, et l’embrasse tendrement sur le front. Je suis sûr de moi, mon arrogance transpire par chacun des pores de ma peau. Je jette un regard plein de condescendance sur mes adversaires, mon cœur se pince, se comprimant dans ma cage thoracique lorsque je vois Rebecca Crum. Ma haine pour cette fille et toute sa famille est si forte, si puissante, que mon corps tout entier se contracte brutalement. Ma mâchoire se contracte durement et mes poings se ferment, traduisant une rage sourde que je peine à contenir. Si je pouvais, je lui sauterais à la gorge et l’étranglerais à même le bitume. Au lieu de ça je vais me contenter de lui rappeler qu’il y a encore un Arroyo pour leur voler la victoire.