Alon 1 // Accrochage.

--Outfit-- La journée s'annonce chargée, avec un rendez-vous crucial avec des clients à Little Italy. Je veux donner une impression impeccable, donc je prends le temps de me préparer avec soin, choisissant chaque tenue et accessoire avec attention. Une fois prête, je hèle un taxi et monte à bord, plongeant immédiatement dans mes mails pour m'assurer que tout est en ordre pour la réunion à venir. Le trajet se déroule sans encombre jusqu'à ce que, malheureusement, le destin en décide autrement.

Un bruit sourd, un choc violent, et le taxi est pris dans un accident. Je suis secouée dans mon siège, le souffle coupé par la force de l'impact. Lorsque le chaos s'apaise, je sors du véhicule pour évaluer la situation, mais je suis loin de m'attendre à ce qui suit. Le conducteur de l'autre voiture, visiblement furieux, se précipite vers moi, lançant des accusations avec une véhémence déconcertante. Il hurle, son visage rouge de colère, et je sens la moutarde me monter au nez. Trop c'est trop.

Mes mains se serrent en poings et je me lance dans une litanie de paroles rageuses dans ma langue maternelle. Les mots fusent, porteurs de toute ma frustration et de ma colère face à cette situation absurde. Mes gestes accompagnent mes paroles, exprimant toute l'étendue de mes émotions. -"Chiudi solo quella bocca di capra e lasciami stare! Non stavo nemmeno guidando, quindi smettila, va bene?" ("Ferme juste ta bouche de chèvre et fous moi la paix ! Je ne conduisais même pas alors tu vas me foutre la paix ok?")

Le conducteur, surpris par mon soudain déferlement verbal, s'arrête net, ses yeux s'écarquillant devant ma réaction. Un instant de silence règne, puis il agrippe mon bras et serre me faisant mal. Je reprends mon souffle, mes joues brûlantes de l'effort et de l'adrénaline. Peut-être aurais-je dû garder mon calme, mais parfois, il est impossible de rester silencieuse face à l'injustice. Je ne crois pas qu'il parle italien, mais je suis surement trop énervée pour le réaliser sur le moment, je me contente de couiner. -"Lasciami in pace, cretino!" (Lâche moi, Crétin !) Personne ne va intervenir pour m'aider ? Je cherche des yeux mon chauffeur, qui a l'air plus intéressé par l'état de sa caisse et je commence à m'inquiéter. Ferme bien ta gueule ! Tu as vu dans quel état tu as mis ma caisse ? Il a fallu que je tombe sur un crétin congénital ? Clairement si les cons volaient, celui là serait chef d'escadrille.

Accrochage

Alessandra & Jon

« Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous.»

Quand on est le patron de sa propre boite l’avantage c’est qu’on n’est pas obligé de se mettre des horaires fixes mais bien flexibles. Comme chaque matin, je pars faire mon jogging pour garder un bon cardio avant d’aller au bureau. Réveil mis pour 7h, celui-ci sonne et comme chaque matin, je me prends un premier café tout en lançant la musique sur Alexa. C’est avec Happy, une musique de Pharrell Williams que je bois ce premier café tout en me préparant en prenant une douche rapide et enfilant ma tenue pour aller faire mon jogging. Une fois prêt, je connecte mes écouteurs à mon cellulaire, lançant Spotify et une de mes playlists pour le sport. Quittant ma maison, je prends la direction de la plage et suivre mon parcours habituel.

Cela me fait un bien fou de courir, cela me vide non seulement l’esprit, et puis ça entretien mon corps. J’ai 37 ans et si je ne prends pas soin de moi maintenant alors que je commence à vieillir, ça serait un gâchis. Puis bon, un esprit dans un corps sain et ce n’est pas en étant gras du bide que ça attire la gent féminine. Non pas que les gros n’ont pas de charme, mais je ne me vois pas comme ça. A la rigueur quand j’aurais 80 balais ouais je veux bien, mais pas maintenant. Cela fait plus d’une heure trente que je cours et je crois qu’un petit déjeuner dans un café me ferait du bien pour reprendre un peu d’énergie. Décidant de passer par le centre-ville, je continue de courir, cherchant un petit café qui propose des petits déjeuners. Alors que je traverse en petite foulée au passage piéton, j’entends malgré mes écouteurs dans les oreilles, des crissements de pneu puis un gros choc. Cherchant d’où cela provient, je vois à quelques mètres de ma position, une voiture qui vient de rentrer dans le cul d’un taxi. Je ne sais pas pourquoi je décide de m’avancer vers le lieu de l’accident comme beaucoup d’autres personnes présentent dans la rue. Je vois quelques minutes après l’impact, une jeune femme sortir par la porte arrière tout comme le mec du taxi. Le conducteur qui semble en tort, sort lui aussi de son véhicule en hurlant comme un gros abruti. Il lui hurle dessus comme si c’était de sa faute à elle. Coupant la musique, je retire un écouteur et je peux entendre la jeune femme lui répondre en italien. Un petit sourire s’affiche sur mes lèvres car je comprends ce qu’elle a dit et le rageux lui par contre ne semble pas comprendre. Il arrête d’hurler alors qu’après quelques secondes, il lui agrippe le bras, le serrant au passage.

Le conducteur du taxi lui semble plus être préoccuper par sa voiture que sa cliente qui se fait serrer le bras et personne ne semble intervenir. Je décide de m’avancer vers eux quand je vois sur le visage de la jeune femme qu’il lui fait mal et que personne n’intervient. Arrivant d’un pas rapide et décidé, je saisis l’autre bras libre de l’homme et lui fais une clef de bras, sans le briser mais assez pour qu’il lâche le bras de la jeune femme. L’homme est surpris et hurle de le lâcher car je lui fais du mal. – Ça fait mal du con, hein. Facile quand c’est une femme mais quand c’est un homme, tu fais moins le malin. Tu te calmes, mec et je te relache, compris ? Dans une grimace de douleur, celui-ci aquiesce d’un signe oui de la tête. – Bien, je préfère ça et en plus, elle n’est qu’une cliente, ce n’est pas elle qui conduit, idiot. Relâchant l’homme, je le vois baragouiner dans sa moustache. Je regarde la jeune femme dans le blanc des yeux et lui demande si elle va bien. – Vous allez bien, Mademoiselle ?

(c) DΛNDELION

Il me fait mal ce crétin des alpes et je me lance dans des imprécations dans ma langue maternelle, avantage il ne peut pas réaliser que je l'insulte au passage, gros inconvénient, il ne comprend pas un traitre mot de ce que je lui dis et il se contente de me secouer. C'est fou de noter l'immobilisme total de la foule et j'ai bien envie de leur hurler d'aller tous se faire foutre sur Mars... Mais je n'en ai pas le temps, parce qu'il me lâche enfin et que c'est à son tour de couiner. Un homme vient de lui choper le bras et je ne peux retenir un sourire satisfait en pointant un menton clairement effronté et en levant bien haut mon majeur.

Pas très malin ? Sans doute ! Complètement puéril ? Indéniablement. Est ce que je regrette ? Pas une seule seconde. J'ai envie de lui faire "cheh" ou de lui dire de se souvenir que le karma finit toujours par se pointer, mais je me contente de me frotter le bras, assez persuadée que je vais avoir une marque. J'écoute mon sauveur lui faire un petit laïus sur l'idée de s'en prendre à un mec à sa taille plutôt qu'à une nana et j'acquiesce. C'est quand même barge de considérer qu'avoir une force physique supérieure autorise à faire n'importe quoi ! Quand il finit par le lâcher et se tourner vers moi, il écope d'un sourire radieux en remerciement pour son intervention. -"Oui ça va, je vous remercie, vraiment."

Je jette un oeil à droite et à gauche, espérant voir un taxi apparaitre miraculeusement, avant de me faire une raison et de soupirer. -"Pardon je ronchonne mais je ne vais jamais réussir à être à l'heure à mon rendez-vous et... je déteste être en retard." Je me sens un peu obligée de justifier mon geste d'humeur, après tout, il vient de me sauver d'une posture plutôt facheuse. Je lui fais donc un sourire ravageur dont j'ai le secret avant de suivre l'impulsion qui me vient. -"A moins que vous soyiez doublement mon sauveur et que vous ayez un moyen de locomotion pour m'accompagner?" Je pourrais appeler un nouveau taxi, mais le temps qu'il y en ait un de dispo... je n'y serais jamais à temps. Puis je me dis que... qui ne tente rien n'a rien... Oh et c'est là que je dois avouer que prolonger ce moment en sa compagnie ne me déplairait pas du tout ? Perchée sur mes talons de quinze et dans cette tenue, les transports en commun sont inenvisageables et puis sur une moue séductrice j'ajoute. -"C'est dans un restaurant de Little Italy et ça me permettrait de vous offrir le déjeuner juste après mon entrevue ? Pour vous remercier ?" On a rien sans rien ! Non ?

Accrochage

Alessandra & Jon

« Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous.»

« Mais c’est quoi ce genre de connard qui s’en prend à une femme alors que le mec est en tort ? Un gros connard qui mérite une belle leçon. » Le mec secoue cette jeune femme qui s’exprime en italien et lui ne semble rien comprendre. M’avançant vers eux car tout le monde regarde, personne ne bouge, je viens libérer cette jeune femme en saisissant le bras de l’homme et lui faisant une clé de bras, c’est lui qui couine maintenant et ne semble vraiment pas apprécié le traitement que je lui donne. S’attaquer à une femme c’est facile, mais quand il s’agit d’un homme face à lui, il n’y a plus personne. Encore certainement un gros connard de macho qui pense que la femme doit rester à sa place sagement dans la cuisine mais nous ne sommes plus dans les années 50. Regardant la jeune femme qui semble soulager qu’on vienne lui porter secours, elle affiche un magnifique sourire satisfait en pointant un menton totalement effronté et lui fait un beau fuck bien tendu. Je souris à mon tour en la voyant faire. Je la vois frotter son bras et lui demande si elle va bien. Elle me répond immédiatement que oui ça va et me remercie vraiment de l’avoir aider. – Il n’y a pas de soucis, mademoiselle. J’ai horreur qu’on s’en prenne à une femme comme il a pu le faire alors que monsieur semble en tort et ose ouvrir sa grande gueule. Après avoir relâché l’autre crétin qui bougonne et va vers sa voiture, je remarque que la jeune femme jette un œil de droite à gauche, cherchant certainement un autre taxi du coup.

« Bingo, je le savais ! » Elle s’excuse en me disant qu’elle ronchonne mais elle ne va jamais réussir à être à l’heure à son rendez-vous et elle déteste être en retard. Malgré tout, elle me fait un sourire ravageur, très beau sourire au passage qu’elle a en plus de sa beauté italienne. Comment je sais qu’elle est italienne ? Avec son phrasé en italien tout à l’heure et on remarque tout de suite qu’elle est de ce beau pays chaud. Elle me demande alors si je suis doublement son sauveur si j’ai un moyen de locomotion pour l’accompagner. Elle me précise que c’est dans un restaurant de Little Italy et cela lui permettrait de m’offrir le déjeuner juste après son entrevue pour me remercier. – Malheureusement, non, je suis venu en courant comme vous pouvez le voir, je viens de finir ma séance de jogging matinal. Je vois sur son visage une petite déception. « Réfléchis vite, Jon. Trouve une solution. » - Ne bougez pas, lui dis-je en sortant mon téléphone et composant le numéro d’un ami qui habite pas loin d’ici. – Salut mec, tu vas bien ? Dis-moi tu peux me rendre un service d’une urgence capitale ? Je suis actuellement près de chez toi, tu pourrais venir me prendre au passage en voiture et me conduire dans le quartier Little Italy. Ce n’est pas vraiment pour moi mais pour une demoiselle que je viens d’aider et qui a besoin d’être rapidement à un rendez-vous. Oui je sais, mon bon côté samaritain me perdra. Merci, mec. On t’attend.

Raccrochant mon cellulaire, je me rapproche de la jeune femme et lui dis qu’un ami va venir nous récupérer et l’amener dans little italy. Le temps qu’elle sera à son rendez-vous, je devrais peut-être rentrer chez moi prendre une douche et me changer parce que comment dire … Je ne suis pas présentable pour un déjeuner en compagnie de cette charmante jeune femme dont je ne connais pas encore le prénom. C’est quelques minutes plus tard que mon ami arrive et se gare à notre niveau. – Voici votre carrosse, mademoiselle ? Sombre idiot que je suis, je ne vous ai pas demandé votre prénom, et je ne me suis même pas présenté. Beckinsale, Jon Beckinsale !

(c) DΛNDELION

Il décroche son téléphone et je croise les doigts avant de pousser un petit soupir de soulagement quand il annonce qu'un ami à lui va sauver la donne. Il ne tarde d'ailleurs pas à arriver et je souris à sa façon de présenter les choses. Je salue mon sauveur et me tourne vers Jon, avec un sourire. -"Alessandra, Orsini." Petit froncement de nez mutin et je monte dans la voiture, à l'arrière. Me disant que c'est parfaitement logique de le laisser en compagnie de son ami à l'avant.

Je me penche pourtant un peu, entre les deux sièges pour sourire à son ami providentiel et lui glisser. -"Je vous remercie, du fond du coeur. Si je peux vous être utile, à quoi que ce soit, n'hésitez pas. " Ceci dit en glissant ma carte professionnelle dans le vide poche, juste devant le frein à main. Je me réinstalle correctement et je prends mon téléphone pour vérifier que je n'ai pas eu de message ou d'appel de mes clients. -"Un mariage à organiser peut être?" Je laisse échapper un petit rire et observe tranquillement la route à travers la fenêtre. Je serais sans doute un peu en retard, mais finalement ça devient terriblement accessoire, vu le bordel auquel j'échappe.

Il y'a de la musique à la radio et je me surprend à dodeliner de la tête sur le rythme des basses, fermant à demi les yeux. Moi qui était totalement sur les nerfs il y'a quelques instants, je me détend manifestement de plus en plus désormais. Faut avouer que c'était plutôt agréable de voir ce blaireau se faire calmer ainsi. Je crois que je ne comprendrais jamais la propension de certains hommes à considérer le fait d'avoir un sésame sous forme de pénis. J'ai une queue donc je suis prioritaire ? C'est un truc de fou quand même ! La société existe sous ce modèle depuis tellement longtemps... Un mec qui "aide" pour les tâches ménagères... rien que cette formulation me donne envie d'arracher des yeux. Si il aide, c'est que ça ne le concerne pas au démarrage... vous voyez le problème de paradigme ? Faudrait jamais se mettre en couple avec un mec qui a pas vécu tout seul, déjà... M'enfin dans mon cas l'idée c'est de pas se mettre en couple du tout. J'ai trop vu ce qui peut arriver et je n'ai aucune envie de me confronter à ça moi même.

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