Victor Shadow | Comme une vieille enquête, je ressors du tiroir !

La vie n’a pas toujours été des plus simples depuis ma naissance, depuis que j’ai poussé mon premier cri. Abandonné par un père alcoolique, élevé par une mère qui pensait plus à se faire sauter par des sales porcs que de nourrir et s’occuper de son fils, oui j’étais destiné à une vie merdique, une vie à devoir trimer pour survivre. Heureusement que ma grand-mère, paix à son âme aujourd’hui a été là pour m’élever dans les premières années de mon enfance.

C’est à l’âge de neuf ans que je me suis retrouvé en foyer d’accueil suite au décès de mon aïeule, dans une famille pas très accueillante d’ailleurs. Souvent mis de côté, je me souviens que les années suivantes ont été très dure et que j’ai commencé très tôt à faire les 400 coups. Quatorze ans, c’est à cet âge-là que j’ai fait la rencontre de Murdoch Slaughter et de ses amis qui sont vite devenu les miens par la même occasion. Toujours à trainer ensemble, nous rêvions de tellement de choses à commencer par une vie meilleure et loin de tous ce merdier que l’on vit au quotidien.



Nous avions décidé avec Slaughter et le groupe de créer notre propre famille avec pour nom les Hellhounds.  Au départ, nous n’étions que des jeunes voulant simplement se faire entendre de la plus mauvaise des façons. Les règles, on s’en foutait royalement et nous trainions un peu partout, montant des fêtes plus folles les unes que les autres à travers toute la ville. Je me sentais vraiment pour la première fois de ma vie à ma place et pas pour le petit merdeux « orphelin » qui était un boulet pour la société.



Enfin j’avais la vie parfaite avec ma nouvelle famille. Nous étions comme les rois du monde, et nous vivions de sexe, de drogues et de rock’n roll. Que demande le peuple ? J’ai commencé à picoler pas mal, à commencer à fumer des bons pétards, à prendre de la drogue pour planer complètement. Un pied total je vous assure. C’était vraiment bon de profiter ainsi de la vie. Mais cela ne dura qu’un temps, il fallait bien que je trouve un taf, pour payer mon petit appart miteux afin de trouver mieux ailleurs. J’ai enchainé plusieurs boulots pendant des années, trouvant cela suffisant puis un jour, j’ai envisagé un métier, détective privée. J’aurais pu envisager de devenir un poulet mais vu mon casier loin d’être des plus blancs comme la cocaïne que j’ai déjà sniffer une centaine de fois, cela aurait été très difficile, non ? Ouais j’avais trouvé ma voix, je le sentais au fond de moi que j’étais destiné pour ça. Je voulais devenir le nouveau Sherlock Holmes et menais les enquêtes comme lui. Je sais que je peux y arriver si je m’en donne les moyens.



1993 – Cette nuit. Cette nuit restera à jamais marqué dans mon esprit. J’entends encore leurs cris, les cris de mon meilleur ami, et de sa femme prit dans les flammes dans leur maison. J’ai tenté de les sauver tous les deux mais j’entends encore ses mots « Victor, sauve notre fils. Et prend soin de lui, promet le nous » Plusieurs semaines sont passées depuis leurs morts et j’en cauchemarde encore chaque nuit dès que je ferme les yeux. Je revois cette scène encore et encore. Je sens encore l’odeur de bruler, je sens encore la chaleur qui émane de la maison. Je n’ai pas pu les sauver, on n’a pas pu les sauver. Je regarde Clyde, jouant avec ses jouets, je sens une larme couler le long de ma joue et qui vient tomber sur le cuir de mon pantalon. Levant les yeux au ciel, je murmure. – Je prendrais soin de Clyde, je vous en ai fait la promesse mes amis. Il deviendra l’homme que vous vouliez qu’il devienne et le protègerai quoi qu’il m’en coute. Me levant de mon siège, je me dirige vers la cuisine de mon appartement et lui demande ce qu’il veut manger. Je ne sais pas comment vont se passer les semaines, les mois qui vont suivre mais je sais que je vais devoir m’occuper de ce gamin. Et puis, je suis sa seule famille (hormis les Hounds) maintenant. Et je suis tout de même son parrain.
 



Asya Orlov. L’amour de ma vie. Dès que mon regard a croisé le sien, j’en suis tombé éperdument amoureux d’elle et inversement. Jamais je n’avais ressenti une telle force dans mes sentiments. Un amour sincère était né entre nous et je savais que rien ne pouvait nous séparer ou briser cet amour interdit entre nous. Vous allez me dire « Pourquoi un Amour interdit ? » Je suis un Hound, elle est une Russe. Sa famille fait partie de la Bratva, la mafia russe présente depuis des années ici à San Diego et qui sont nos « ennemis » et qui verrai d’un mauvais œil cette relation que j’entretiens en secret avec une des leurs. Quoi que même les miens n’apprécierait pas trop cela aussi. A la moindre occasion, je passe chaque minute avec elle et c’est de plus en plus difficile de la laisser à chaque fois. J’aimerai tellement l’embarquer loin, loin de tout, loin des vies que l’on mène et faire vivre notre amour. 

Nous avions finalement décidé de partir, de s’échapper, de quitter nos familles. Un soir d’été, à la tombée de la nuit, prenant ma moto et un sac d’affaires, je prends la direction de chez Asya afin de l’attendre à quelques pâtés de maison de sa demeure familiale. Les minutes passent, et mon cœur commence à accélérer, le stresse commence à monter. Scrutant la rue, je ne la vois toujours arrivée. L’inquiétude se fait alors ressentir dans tout mon être. Quelque chose a dû se passer ? C’est elle faite attraper ? Les Russes ont-ils découvert notre relation ? Passant ma main dans mes cheveux, je me sens mal, je sens que quelque chose n’est pas normal. Je vois alors une silhouette sortir de l’ombre et venir dans ma direction. Un large sourire apparait sur mon visage avant de disparaitre la seconde suivante. A mes plus grands regrets, ce n’est pas l’amour de ma vie qui vient me rejoindre mais une des servantes de la famille Orlov. Elle me remet une enveloppe et dans un petit murmure, me dit que Asya est désolée… Je comprends… Je comprends qu’en ouvrant cette lettre, cela signifiera la fin de notre histoire, la fin de notre amour… Me retrouvant seul dans cette rue, éclairer par ce lampadaire, prenant une grande inspiration, j’ouvre cette enveloppe, en y sortant la lettre. Je la lis, et je verse une larme, qui vient s’écraser sur la feuille de papier, sur l’encre qui se met à couler…
 

Quatre années sont passées depuis que Murdoch a été foutu en taule avec perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle alors qu’il est innocent. C’est ce petit merdeux de Nellan qui a pris sa place pendant un temps, alors que c’est à cause de ce petit con que Slaughter est derrière les barreaux en voulant lui trouver un foutu alibi de merde. Une chose que je n’ai jamais apprécié tout comme Nellan.  Je n’ai jamais pu voir ce mec, enfin il n’est pas le seul que je ne peux pas blairer. Après tout, on ne peut pas aimer tout le monde, n’est-ce pas ? Installé au Down Alley, c’est avec les autres membres que nous discutions… Enfin plutôt que nous nous disputions sur un désaccord qui va à l’encontre de nos principes et que je n’ai vraiment pas apprécié. C’est à ce moment-là, ce moment de trop qui m’a fait comprendre que je n’avais plus ma place ici, du moins dans le Conseil. Prenant ma bière en main, buvant les dernières gorgées, je la repose avant de leur annoncer mon départ du Conseil. Tournant les talons, j’ai claqué la porte et me suis tiré pendant plusieurs jours.
 

L’été 2010 – Ce dernier désaccord avec les autres membres du Conseil m’a fait au final prendre la bonne décision. Quitter la bande après tant d’années, n’a pas été une décision des plus faciles surtout quand tu es présent depuis sa création. Non pas que je les hais, au contraire je les aime mais je ne pouvais plus supporter mes accrochages avec eux. Peut-être que le temps a eu de l’emprise sur nous, nous faisant changer qui nous étions, faisant changer la mentalité du groupe. Depuis que Murdoch est en prison, j’ai cette impression que les choses ne sont plus pareilles. Il est peut-être temps pour moi de continuer ma route, prendre un chemin diffèrent ou encore fonder mon propre club, je ne sais pas. Je verrai bien où la route m’emmènera. Pendant plusieurs mois, je suis parti loin de la ville afin de voir autre chose, voir d’autres paysages.
 

15 février 2022 - Bricolant dans mon atelier, sur le côté de la maison, une petite télé allumée près de moi, j’entends qu’un flash spécial vient d’être balancer. Montant le son pour mieux entendre ce qu’ils annoncent, je reste sans voix, les yeux écarquillés, les larmes montant rapidement, humidifiant mes yeux. Je n’y crois pas de ce que je vois, je n’y crois pas de ce que j’entends. « Massacre au Down Alley, ce bar, repère de motards bien connu de la ville de San Diego. Selon nos premières informations, plusieurs personnes ont été abattus sauvagement. Nous ne connaissons pas encore les identités des victimes mais c’est une vraie boucherie qui a été commise en ces lieux. La police scientifique ne devrait plus tarder à arriver sur les lieux afin de déterminer ce qui s’est passé. La scène de crime a été fermée à tout public autre que les policiers afin d’éviter toutes contaminations des preuves. D’après l’information que nous venons de recevoir, une disparition est à noter, celle de Murdoch Slaughter, connu pour être le patron de ce bar, sorti de prison il y a peu. Nous saurons certainement dans les heures, dans les jours qui suivront ce qui s’est passé dans ce bar. »

Cela fait maintenant douze ans que j’ai quitté les Hounds, que j’ai raccroché mon cuir mais cela n’empêche pas que je suis un Hounds jusqu’à mon dernier souffle et s’attaquer à un Hound, s’attaquer à ma famille, c’est s’attaquer à ma personne. Sans perdre une seule seconde, je décide de m’y rendre. Enfilant mon cuir, mettant mon casque, je me rends dans mon garage, insérant la clé dans le démarreur de ma moto, je démarre celle-ci et prenant le long chemin qui me fait sortir de mon coin, je prends la direction du centre-ville, du Down Alley. 



S’en perdre une minute, je mange la route à pleine vitesse afin de vite arriver dans le centre-ville et gagner le Down car je sais, au fond de moi, que les choses risquent de s’envenimer très rapidement et surtout je dois savoir si Clyde n’a rien, tout comme les autres. Car bien que cela fait des années que je n’ai pas mis les pieds au Down, j’ai toujours gardé contact avec plusieurs des membres comme Clyde, Leo, Rowan, Connor … Ceux que j’appréciais vraiment. Je finis par arriver à quelques rues du bar, constatant que beaucoup de Hounds ne sont plus sur les lieux, mais plusieurs policiers à la place qui surveillent les lieux. Je me rapproche près d’une voiture de patrouille et entends un appel radio concernant une fusillade devant le Cosmo. Très vite, je comprends que les Hounds ont décidé de riposter en pensant surtout que ce massacre était sur ordre de cet enculé de Piotr.

Ne perdant pas une seconde, je redémarre ma moto et me rend vers le repère des Russes. Les flics arrivent rapidement aussi et je vois plusieurs des miens morts sans vie sur le sol, ainsi que des Russes. Les miens certainement encore vivant ne sont plus là, certainement ils ont dû réussir à filer avant l’arrivée des poulets. A mon tour, je décide de vite filer pour pas me faire coffrer, sait-on jamais. Il faut vite que je les retrouve, pour savoir ce qui s’est passé. Je sais que je ne serai peut-être pas forcément accueilli à bras ouverts mais je m’en branle, je suis un Hellhound, un des premiers, à la vie, à la mort et ma place est auprès d’eux malgré tout. Si je reviens auprès des miens, ce n’est pas pour y prendre la place de chef. Je sais que le petit Wade fera le job comme il le faut malgré les grandes responsabilités que cela peut impliquer. Mon objectif premier sera de découvrir la vérité dans les semaines à venir quoi qu’il m’en coute et de trouver le ou les responsables de tout ça. Ne suis-je pas le détective Shadow après tout ?