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Et c'est ainsi que le monde s'écroula sous tes pieds
-- La Robe -- Ton reflet dans le miroir te semble tellement irréaliste. Une magnifique poupée de porcelaine, dans une robe blanche divinement créer par tes soins. Un maquillage lumineux, un regard de biche, des pommettes soulignés de poudre rosé. Ta mère a pleuré en te voyant soumise à l’admiration, ton père a semblé ému comme jamais. Tous deux fous de joie à l’approche de cette cérémonie. Cette magnifique union qu’ils ont dit. Ce monstrueux cauchemar as-tu pensé…
Tes yeux possèdent encore quelques restes d’humidité que tu n’as pu contenir quelques heures auparavant. Tu as tout contenu depuis un mois, oubliant l’idée que ce jour fatidique arriverait. Seulement lorsque la nuit a commencé à s’effacer, mettant en route un compte à rebours, t’indiquant que le jour de lui céder ton nom était arrivé, tu t’es sentie prise de panique. Tu as pleurée, hurlée, brisée quelques bibelots au passage trônant dans ton appartement que tu vas devoir abandonner. Tu n’as jamais demandé à lui appartenir. Tu ne veux pas devenir sa femme, tu ne veux pas de cette vie que vos parents vous ont choisi. Tu ne veux rien de ce que cette famille, amie de la tienne, a à t’offrir. D’ailleurs en réalité, elle n’a rien à t’offrir quand on y pense c’est toi qui offres… Ce jour n’est qu’une manière d’empêcher leur empire de crouler.
Ta peau a pris des couleurs chaleureuses après plusieurs heures de maquillage entre les mains d’une maquilleuse professionnelle qui a fait de toi une divine jeune femme. Tes cheveux ont été coiffés, un joli détaché, des boucles finement placées autour de ton visage et une discrète tresse de fleurs intégrées dans tes cheveux pour souligner cet évènement que tout le monde semble vouloir célébrer. Sauf toi et le marié.
Il y a un mois lors d’un diner tes parents et ceux de ton futur mari ont décrétés que pour le bien commun vos familles devaient s’unir. Elijah, leur fils s’est révolté tout comme toi, mais inutilement. Vos familles ont en commun d’avoir adopté la vision qu’un mariage n’a d’utilité que d’unir deux partis pour en former un plus fort. Tu pensais que tu serais épargnée de ces décisions familiales grotesques. Ton projet de vie était fixé. Tu allais partir en Italie, reprendre la boutique de créatrice de ta mère en plus de la tienne et tu vivrais dans l’ancien continent. Tes plans ont été anéantis, mort dans l’œuf à l’instant où ton destin ne t’a plus appartenu. Aujourd’hui, tu vas prendre le nom des Forbes. Tu vas épouser un homme que tu détestes depuis ta plus tendre enfance et qui n’a le mérite de ne te faire ressentir que de l’aversion à son égard, voir même du dégoût. Elijah est tout ce que tu détestes. Arrogant, imbu de lui-même, égoïste. Là où d’autres femmes le voient comme un objet de convoitise, toi tu y vois l’image trompeuse d’un homme capable de réduire à néant toute personne l’approchant. Tu as toujours détesté ce qu’il pouvait représenter et être. Sa manière d’être, sa façon de séduire les femmes, et ensuite de les détruire. Tout en lui te répugne.
« Tout le monde vous attends Mademoiselle. »
Tu approuves d’un signe de tête à la demoiselle en charge de ton entrée et probablement de ta surveillance aussi. Un dernier regard sur toi dans ce miroir. La robe que tu portes est l’une de tes plus belles pièces. Quitte à te marier à un homme que tu ne voulais pas, tu avais au moins le droit de choisir ta robe. Tu quittes ton reflet et avance en direction de la jeune femme qui t’attend à l’embrasure de la porte. Tu y rejoins ton père qui t’attends devant une double porte encore fermée et te prête son bras afin que tu t’y tiennes. Ton corps entier est proie au malaise, tu aimerais être partout sauf devant cette porte qui te sépare d’une salle bombée de monde de la bonne société, leurs regards rivés sur toi, qui penseront que ce mariage est l’image parfaite d’une magnifique romance.
« Tu es magnifique ma chérie. » - Je ne te pardonnerais jamais pour ce que tu m’as fait.
Tu sens ta poitrine avoir du mal à trouver son air. Ton cœur se met à battre plus vite et ton regard meurt d’envie de laisser tout un flot de larmes, reflétant comme le parfum de la trahison te fait souffrir. Les doubles portes s’ouvrent sur une salle bondée comme tu l’avais pressenti. Une douce mélodie s’élève alors que chaque regard se retrouve rivé sur toi. Tu inspires, incapable de sourire comme une mariée épanouie le voudrait et tu avances. Tu te contentes d’être là, presque spectatrice de ce drame se jouant sous tes yeux et scellant ton destin à Lui. Ton regard se pose sur Elijah, un costume soigné l’habillant. Son visage est impénétrable. Que pense-t-il ? Est-ce qu’il ressent la même chose que toi ? Il est l’incarnation de l’élégance malgré ce que tu peux bien penser de lui. Tu te dois de faire fi des apparences mais là tout de suite tu en es incapable. Tu avances à pas feutrer jusqu’à cet autel qui t’attend et abandonne sans un regard ton père pour te tenir droite à la gauche de celui qui sera officiellement ton mari dans quelques minutes. Ton regard se porte sur le fond de la pièce, sur rien d’autre. Ta mâchoire est aussi contractée que le serait le marbre. Tu sens Elijah proche de toi, tu te sens tellement mal à l’aise que l’air tout autour de toi semble d’une froideur sans égale. Pourtant une source de chaleur émane non loin… Tu le sens. Et son origine c’est lui.
WebName : Shana Date d'inscription : 20/11/2023 Messages : 17Avatar & crédits : Kevin Lutolf Date de naissance : 24/07/1989 Age : 35
Sujet: Re: Vive les mariés - Elixie Lun 27 Nov - 22:57
Vive les mariés
Costume -- Il a fallu à nos géniteurs que quelques instants pour sceller nos avenirs, quelques paroles, quelques négociations autour d’un bon verre de bourbon pour gâcher deux existences. Dans une vie “classique” les parents veulent ce qu’il y a de mieux pour leurs enfants, ils se saignent pour leur offrir ce qu’il y a de mieux. Pas dans notre monde. Nous ne sommes que des pions savamment avancés pour faire perdurer la ligner. Dis comme ça, ça peut paraître dur et injuste, mais toute lutte est inutile. Mon père ne changera pas d’avis, comme toujours ces décisions sont fermes et irrévocables, ma seule porte de sortie, ça serait quoi ? Me tirer comme un lâche, me volatiliser ? Je condamnerai ma famille toute entière et je mettrai à néant tout ce que mes ancêtres on construit à la sueur de leur front. Je ne peux pas faire ça, je ne pourrais jamais vivre avec un poids pareil sur les épaules.
J’ai contesté cette décision, toutes les fibres de mon être refusent cette union pourtant inévitable. Implorer mon père ? J’en suis incapable, je suis bien trop fière pour ça, mais j’ai tenté de lui faire entendre raison, de le convaincre que nous pourrions nous en sortir d’une autre manière. J’ai cherché d’autres plans qui pourraient nous sauver sans impliquer que je lis ma vie à la sienne. Mon père a pris un malin plaisir à les détruire brique après brique, me rappelant à chaque fois mon devoir : L’épouser. Épouser la fille Marshall. À croire qu’il a fait exprès de choisir la seule femme avec laquelle je suis certain qu’aucune entente ne sera jamais possible. Elle et moi, c'est viscéral, nous ne nous supportons pas.
J’ai tenté d’esquiver cet instant de toutes mes forces, tout en sachant qu’il serait inévitable. J’ai passé les trois dernières semaines à me taper toutes les nanas qui avaient le malheur de croiser ma route. J’espérais quoi ? Oublier la fatalité de cette future union en baisant tout ce qui passe ? Probablement. Je ne me souviens même pas de leurs prénoms, à quoi bon ? Chaque jour qui passe, chaque nuit me rapproche du jour J. J’ai l’impression d’avancer tout droit dans une cage qui régira fatalement d’une certaine manière le reste de mon existence. J’ai laissé les investigateurs de cette mascarade décider de tous les détails, du lieu de la cérémonie, à la décoration… le menu… bref tout, absolument tout, je refuse de prendre part à ça. Émettre un avis reviendrait à cautionner ce mariage et il en est hors de question. Le seul est unique choix que j’ai fait, c’est celui de mon costume. J’ai toujours porté un soin tout particulier à mon apparence et à l’image que je renvoie, ce jour ne fera pas exception à la règle.
Ce sont des coups brutaux à ma porte qui m’extirpe de mon sommeil le jour J. Je vire sans plus de précaution la blonde nue à mes côtés. Elle grogne dans son sommeil, tente de m’attirer pour un dernier moment de tendresse, mais je l’envoie bouler, me moquant bien de ces états d’âme. « T’as qu’à laisser ton numéro sur la table de nuit Mindy, peut-être que je t’appellerais. » Elle me fusille du regard, en se rhabillant rageusement « Miranda… » Je lève les yeux au ciel. Quoi ? Je me suis trompé de prénom ? Ce n'est pas si grave si ? Je ne prends même pas la peine de lui répondre, soupirant d’exaspération quand elle quitte ma chambre en claquant la porte. Son petit numéro me laisse de marbre, elle n’aura même pas passé la porte de la propriété que je ne souviendrais déjà plus de son prénom. J’ai d’autres préoccupations qui accaparent mon esprit. Mon mariage, je vis mes derniers instants d’homme célibataire, ce soir, nous serons les deux captifs de notre union.
Ma mère ne tarde pas à débouler chez moi pour faire de moi le mari idéal. Elle évite soigneusement de croiser mon regard, elle ne peut pas aller à l’encontre des décisions de mon père, mais je sais qu’au fond d’elle ne veut pas ça pour moi. Elle ne veut pas ça pour nous, elle voudrait nous épargner ça, mais elle ne le peut pas. Vêtue de mon costume sombre, mes cheveux parfaitement coiffés et ma barbe taillée au millimètre près, ma mère me regarde, les yeux brillant d’une émotion qu’elle ne peut pas contenir. Droit et impassible, je refuse de me laisser aller à la moindre émotion, tel un robot de froideur, je ne bouge pas quand elle me prend contre elle, me susurrant à l’oreille qu’elle est désolée.
Fin prêt, j’avance vers ce destin qui ne devrait pas être le mien. J’ignore mon père, m’efforçant de faire comme s’il n'était qu’une âme invisible, sa satisfaction de voir son empire sauvé par cette union me rends fou de rage et je refuse de laisser transparaître quoi que ce soit que ce masque de neutralité. Devant l’autel, j’attends cet instant fatidique ou elle apparaîtra au bras de son père. La musique raisonne dans les airs, et alourdis cette atmosphère déjà trop étouffante. Les portes s’ouvrent et tous les regards sont braqués sur elle. Le mien aussi. Mon cœur manque un battement et je déglutis péniblement, sa beauté est saisissante, d’une douceur et d’une perfection qui m’ébranle d’une manière à laquelle je ne m’attendais pas. L’expression de mon visage demeure impénétrable, j’ai appris au fil des années à garder ce masque isolant mes émotions de tout le reste. Elle avance jusqu’à moi, chaque pas qu’elle fait scelle un peu plus ce destin qui sera bientôt le nôtre. Son père me l’abandonne symboliquement, la passant selon des croyances ancestrales de son autorité à la mienne.
Mon angoisse lorsque la cérémonie commence est imperceptible, je ne laisse absolument rien transparaître. Elle et moi semblons tous deux fixer un point au loin, vivant cette cérémonie comme une fatalité, comme les spectateurs de notre propre vie. A cet instant ou l’homme de cérémonie demande si quelqu’un souhaite s’opposer à cette union, se manifeste maintenant ou se taise à jamais. Oui, à cet instant, j’ai espéré qu’un petit ami évincé par son père se fasse entendre… un bruit… une injonction, n’importe quoi… mais rien. Un silence pesant, qui sera interrompu par l’échange des alliances. Je me tourne vers elle, fixant ces anneaux métalliques comme si elles étaient des entraves. Elles le sont en quelques sortent. Je récite mécaniquement les vœux que l’on a écrits pour moi, attrapant l’anneau d’une finesse et d’une beauté incroyable. Pour la première fois, je me risque à la regarder, mon regard glisse dans le sien et s’anime d’une émotion à peine perceptible. Un mélange d’excuse silencieuse et de contemplation de sa beauté évidente. Une décharge m’électrise quand j’attrape sa main avec douceur pour y faire lentement glisser l’anneau. Lentement par ce geste symbolique, je scelle son existence à la mienne, à cet instant, je suis désolé pour elle… pour nous… je me demande ce qu’elle pense, quel tourbillon d’émotion l’anime.
Et c'est ainsi que le monde s'écroula sous tes pieds
-- La Robe -- Tu ressens la douleur grandir en toi, dans chaque fibre de ton corps, dans chaque respiration que tu prends, dans chaque pas que tu poses t’amenant plus proche de lui, dans chaque battement cardiaque qui pulse en toi alors que ta vie ne t’appartient plus réellement. Ton père t’amène à Elijah. Cet homme que tu hais profondément depuis aussi loin que vos souvenirs remontent. Tu t’apprêtes à déposer sur lui un regard des plus réprimandant. Mais lorsque tu croises ces iris maintenant, en étant aussi proche de lui, tu comprends parfaitement à quel point lui aussi déteste l’instant présent. A quel point la lueur dans ces iris est terne et contrariée. Lui non plus était loin de désirer tout cela, et pourtant tout comme toi, il donne le change et s’incline sur l’abattoir qui n’attends que de vous détruire. Tes yeux reflètent l’espace d’un court instant une détresse profonde, une agonie puissante que tu endures en silence sans rien montré, si ce n’est à lui durant une ou deux petites secondes. Tu détailles la nuance ombrageuse de ces yeux l’espace d’un instant c’est presque en mesure de te troubler, avant que ta nature ne reprenne sa maitrise et que ton visage se tourne vers le fond de cette foutue salle de luxe, assimilé à tes yeux à une prison dorée. Ton père te cède à cet homme au travers de cet passage, et une part de toi se dit que tu comptes bien faire de sa vie un cauchemar.
L’homme de foi se lance dans son discours, une éloge divine parlant d’amour, d’un dieu voulant unir des êtres tel que vous devant lui pour vous illuminez. Un beau récital de conneries, qui t’irrite jusqu’à la moelle. Si seulement ce dieu pouvait lire tout ce que tu penses au sujet de ton futur mari ? Il serait rapidement tenté de t’ouvrir les portes de l’enfer plus que celle d’un paradis c’est certain. Tu fixes durement le fond de la salle sans laisser quoi que ce soit transparaître de tes pensées obscures. Ce qui vous arrive à tous les deux est tout simplement un jugement où la suite vous enfermera dans une vie qu’aucun de vous n’avez jamais voulu vivre. Viens l’instant où la question d’une opposition à cette union se pose et tout comme ton partenaire, tu adresses une prière silencieuse pour que quelqu’un s’oppose. Il n’a pas daigné amener une conquête un peu trop entichée ? Une amante régulière qui jalouserait ? Putain même une pute payée pour le faire ça t’aurait été ! Mais personne ne s’opposera à votre avenir ensemble. Même pas un arrêt cardiaque de la part d’un invité ou la gastro soudaine d’un bambin. Rien. A ta grande déception. L’heure des échanges d’alliances vient, et cérémonieusement tu te tournes vers Elijah et ton regard sur son torse tel un robot sans âme ni émotion. Tu lèves la main et au contact de la sienne, une douce brûlure te surprend. Tes iris s’interrogent et s’aventurent dans les siennes au moment où il glisse l’anneau contre ton annulaire. C’est la première fois que cet homme te touche véritablement. Le seul contact physique qu’il y a pu avoir entre vous, c’était cette fois où tu lui as marqué le visage de tes poings lorsqu’il a pu te provoquer après sa rupture avec Tiana, ta meilleure amie. Son contact sur ta peau est étonnement agréable. Il récite des mots qui à coup sûr ne sont pas les siens. Un récital dont il se moque totalement mais où la nécessité dans ces circonstances est primordiale. Des mots doux, des promesses, et tout un discours destiné à séduire un public et non toi. L’anneau se glisse sur ton doigt et d’une certaine manière il vient de t’insérait le symbole de ton appartenance à lui. Un anneau d’une grande valeur, un aspect harmonieux, une pièce précieuse au centre d’une valeur sans nul doute extravagante. Tu inspires alors qu’il te relâche, et que c’est ton tour de prendre dans ta main l’anneau magnifique, baigné de gris qui va orner sa main gauche à présent. Le sien est plus discret mais tout aussi luxueux. Tu lui tends ta main à plat devant toi, attendant qu’il accepte de te donner la sienne, s’il doit être enchainé à toi, il en fera la démarche. Tu le fixes droitement dans les yeux. Tu articules des mots magnifiques à ton tour, des mots qui arrachent les larmes de sa propre mère, et un gémissement de la tienne. Des mots qui sont en train d’émouvoir la quasi-totalité de la salle et qui pourtant n’a définitivement aucune valeur à tes yeux.
- A travers cet anneau je te confie mon âme. Je te confie notre avenir et une vie qui je l’espères sera en mesure de combler chacun de nos rêves. Parce que c’est ce que je compte vivre avec toi, mon rêve. Ma vie ne semble pas avoir de sens si tu n’en fais pas parti, et je ne peux décemment pas concevoir de continuer à vivre sans être totalement à toi. Sans être sûr que tu éveilleras mes matins et bordera mes nuits. Alors en ce jour, qui unit nos destins l’un à l’autre, je te promets de te chérir et de te rester fidèle dans la santé comme dans la maladie, jusqu’à ce que nos souffles ne s’éteignent et que nos vies se résument à l’état de cendre.
Tu fixes droit dans les yeux Elijah, un minuscule sourire en coin des lèvres comme quand plus jeune on t’avait forcé à t’excuser de lui avoir marqué le visage, et que tu avais fait ton cinéma sans même en penser un seul mot. Aujourd’hui encore tu lui promets des choses dont tu n’as strictement rien à cirer. Pourtant ce que tu ne dis pas c’est qu’en insérant cet anneau au creux de son doigt son contact continue de te faire vibrer d’une manière que tu n’es pas totalement sur d’assumer. L’homme de foi annonce qu’il vous déclare mari et femme et tu inspires en regardant celui qui vient d’être prononcé ton mari. Tu le dévisages, sachant pertinemment que le moment fatidique arrive et que malgré toute ta réticence, il va t’embrasser et probablement faire en sorte d’être aussi insupportable que tu puisses l’être.
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Sujet: Re: Vive les mariés - Elixie Mer 29 Nov - 22:09
Vive les mariés
Costume -- J’ai l’impression d’être totalement déconnecté de la réalité, tout ça me semble tellement invraisemblable et irréel. Toute cette mascarade a été parfaitement orchestrée pour nous, nous en sommes les acteurs et les victimes. Témoins de l’enchaînement inévitable de nos vies. C’est comme si nous étions sur des rails, suivant un chemin tracé d'avance sans possibilité de dévier. La beauté saisissante de Lexie lorsqu'elle franchit le seuil de la pièce me capture tellement que je suis presque capable d'oublier, ne serait-ce que pour un bref moment, la profonde aversion que je ressens pour la femme que je suis sur le point d'épouser. C'est un moment d'ironie cruelle. Parmi toutes les femmes du monde, parmi toutes celles qu'il aurait pu choisir pour devenir ma future épouse, mon père, a choisi celle qui m'exaspère le plus, celle qui parvient à me faire sortir de mes gonds d'une manière que personne d'autre ne peut.
Dans la profonde solennité de l'instant, son père me l’abandonne symboliquement devant l’autel, comme une offrande à un amour inexistant. Mon cœur s'arrête un instant, capturant la détresse et la tristesse éphémères que je lis dans ses yeux - un miroir de ma propre angoisse. Cette émotion, aussi fugace soit-elle, fait écho à la mienne, résonnant dans les tréfonds de mon être. Nous sommes dans le même bateau, naviguant ensemble dans la même galère tumultueuse que représente cette cérémonie. Et pour une fois, nos émotions, souvent en désaccord, semblent se rejoindre, converger et tendre dans la même direction. Une rare harmonie émotionnelle que nous partageons dans cette salle silencieuse où seul le battement de nos cœurs semble rompre le silence.
L'homme de foi, avec une conviction sans égale, entame son discours. Malgré mes efforts constants, je suis totalement imperméable à ses paroles. Même si ses mots sont remplis de promesses d'amour, de dévotion et de liens d'âmes unis pour l'éternité, ils ne résonnent pas avec moi. Au lieu de cela, chaque syllabe, chaque inflexion de sa voix, chaque pause dramatique semble tisser une cage métaphorique invisible, une prison spirituelle au sein de laquelle on nous enferme sans remords. C'est une sensation oppressante, un sentiment d'enfermement qui pèse lourdement sur moi, même au milieu de cette cérémonie censée célébrer l'amour et l'union. Je me demande qui peut croire à ce récital de conneries. Jusqu'au moment crucial de l'échange des alliances, je fixe intensément un point invisible devant moi, refusant catégoriquement de jeter ne serait-ce qu'un regard furtif sur elle. Finalement, je me tourne lentement vers elle, pour saisir sa main délicate tout en récitant des vœux préétablis qui ont été soigneusement écrits pour moi. Ma voix, semblant presque mécanique, résonne dans l'espace, je n’en pense bien sûr pas un mot et je ne lui ferais pas l’affront de prétendre le contraire. Pendant ce moment fatidique, gravé dans le temps, je me concentre entièrement sur elle. Mon regard, intense et profond, cherche le sien, semblant presque s'excuser pour ce qui est en train de se passer, pour cette situation inévitable. Je suis impuissant, je n'ai aucune emprise, aucun pouvoir sur cette fatalité qui nous engloutit.
Le contact de sa peau contre la mienne est agréable et aussi surprenant que cela puisse paraître rassurant. Je laisse glisser l’anneau métallique autour de son annulaire, j’ai l’impression par cet acte de verrouiller la porte de notre prison. Cet instant semble comme suspendu hors du temps et hors de l’espace. Le silence qui nous enveloppe est si profond que je peux entendre les battements effrénés de mon cœur résonner jusqu'à mes tempes. C'est maintenant à son tour de me passer la bague au doigt. Elle avance la main, dans une attente patiente, attendant que je lui donne la mienne. Est-ce sérieux ? Elle a un esprit obstiné qui persiste jusqu'au bout des ongles. Mais, en toute honnêteté, je ne m'attendais à rien de moins de sa part. Alors qu'elle prononce ses vœux avec une solennité touchante, je tends ma main vers la sienne, la déposant délicatement dans la sienne. Même si elle ne croit probablement pas un mot de ce qu'elle dit, ses paroles sont d'une beauté saisissante qui me laisse sans voix. Je perçois son petit sourire en coin comme une provocation, un pied de nez qu'elle m'adresse de manière discrète devant une assemblée émue. C'est une déclaration silencieuse de sa force de caractère et de son indépendance, même dans un moment aussi conventionnel que ce mariage.
L’anneau d'or glisse doucement autour de mon doigt, scellant notre lien. Je suis désormais à elle et elle est à moi, c'est une réalité qui semble à la fois folle et inimaginable, mais c’est bel et bien le cas. Je me permets de me perdre dans la contemplation de son visage, m'efforçant de me concentrer uniquement sur elle, sur la beauté exquise de ses traits délicats, l'éclat dans ses yeux qui semblent contenir un océan de profondeur. Je fais tout cela dans le but de détourner mes pensées, ou du moins d’ignorer temporairement la sensation délicieuse, l'énergie électrique qui se propage dans tout mon corps à chaque fois que sa peau douce entre en contact avec la mienne. Si le simple contact de ses doigts contre les miens me fait cet effet, qu’en sera-t-il quand sous les yeux de tous, nous devons nous embrasser ? Cette idée me fait blêmir. Le dernier contact physique que nous avons eut, c'est cette fois où elle m’en à coller une. Elle avait une sacrée poigne pour un petit bout de femme comme elle. Alors, nous embrasser là devant une assemblée qui a les yeux rivés sur nous… c’est comme si nous brûlions un million d’étapes en une poignée de seconde. Entre elle et moi, il n’y a aucun amour, pas même l’ombre d’une affection effacé. Non, il n’y a que de l’indifférence et des ressentiments.
« Par les pouvoirs sacrés qui me sont conférés, je vous déclare à présent maris et femme. Vous pouvez embrasser la mariée. »
Ces paroles, elles me font vriller le cerveau, comme une aiguille qui s'enfonce lentement dans ma matière grise. Je bug un instant, comme un ordinateur qui tente de traiter trop d'informations à la fois, comme si je peinais à réaliser la réalité de ce qui se passe à cet instant précis, comme si mon esprit refusait d'accepter la vérité manifeste de la situation. J’ai encore l’espoir indécent, ce rêve fou, que tout s’arrête, que tout ce cauchemar s'effondre comme un château de cartes. Que, prise de panique, elle se sauve en courant, disparaissant dans la nuit comme un fantôme. Je déglutis péniblement, chaque gorgée semblant descendre comme du verre broyé. Mes doigts, tremblants mais déterminés, viennent glisser autour de sa taille, se logeant au creux de ses reins pour l’attirer doucement, presque tendrement, contre moi. Je ne suis pas un mufle, je ne suis pas un brute. Malgré notre aversion mutuelle, malgré la tension qui règne entre nous, je ne tiens pas à rendre cet instant plus pénible qu’il ne l’est déjà en la brusquant. Avec une douceur délibérée, je déplace une mèche brune errante de son visage avec ma main libre, créant ainsi une intimité qui n'était pas présente auparavant. Je rapproche lentement mon visage du sien, inclinant légèrement ma tête sur le côté. C'est comme si le temps lui-même avait décidé de prendre une pause, s'arrêtant à la seconde même où nos lèvres se rencontrent enfin. Mon intention initiale était de lui offrir un baiser rapide et fugace, un simple effleurement des lèvres... mais dès le contact, une vague d'électricité me traverse, intensifiant mes sens. Malgré moi, avec les yeux fermés, j'approfondis instinctivement ce baiser, laissant mon instinct prendre le dessus. Je m'étais préparé à une forme de résistance de sa part, anticipant une hésitation ou un refus. Pourtant, à ma grande surprise, aucune résistance ne se manifeste de sa part.
Le baiser touche à sa fin, je recule lentement, lui adressant à sa seule intention ce petit sourire qu’elle me connait que trop bien. Ce sourire de petit con satisfait, plein de cette arrogance qui me caractérise si bien. Ma main dans la sienne, nous nous tournons vers l’assemblée applaudissant notre union. Sa mère comme la mienne semble touchée d’une émotion qui fait briller leurs regards de larmes. Nous nous avançons main dans la main dans l’allée centrale, les flashs du photographe immortalisant cet instant où nos vies basculent sont éblouissants. Je tourne la tête et me penche vers elle pour lui susurrer à l’oreille : « Souriez Madame Forbes…» Je ne doute pas un instant que cette appellation de ma bouche la fasse blêmir, et je m’en amuse clairement. Nous progressons lentement, en direction de la limousine nous attendant pour nous emmener vers la fête luxueuse organisée en notre honneur. Un cocon bref ou nous serons à l'abri des regards ou nous pourrons l’espace de quelques instants redevenir nous-mêmes, ne plus faire semblant pour satisfaire des parents qui se moquent que nous puissions être heureux ou non.
Et c'est ainsi que le monde s'écroula sous tes pieds
-- La Robe -- Tu ne pouvais pas rêver pire comme époux que celui que ta famille t’a choisi. Tu n’as pas spécialement l’âme à haïr les gens. Tu es une femme qui a du tempérament mais qui sait taire ces impulsivités pour le bien commun, tu es une femme qui en général s’éloigne des personnes lui déplaisant et se rapproche naturellement des gens que tu apprécies. Elijah est l’exception à toutes règles, lui est réellement un être qui t’insupporte, qui t’électrise et qui t’épouvante. Depuis toute jeune, lui et toi c’était comme la glace et le feu, il n’y avait besoin d’absolument rien pour que vous vous insupportiez. Chaque rencontre en vous se soldant par un crépage de chignon, ou une crasse visant l’autre. En grandissant certains enfants se comprennent mieux, apprennent à se rapprocher. Vous ça n’a jamais été le cas, tu le détestais toujours avec plus d’intensité. Quant à lui, tu es presque certaine que c’était la même chose au fond. Il semblait avoir voué sa vie à te faire chier. Pourquoi serait-il sorti avec Tiana sinon ? Pourquoi l’avoir détruite, trainée autant dans la boue si ce n’était pas pour t’atteindre ? Tiana ne fait plus parti de ta vie aujourd’hui. Si votre amitié à perdurer après son histoire avec Elijah, l’annonce des fiançailles a eu tout de même bien trop d’impact malgré les années passées. Tu lui as expliqué ton point de vue, le fait que tu ne désirais absolument pas de cette union mais que tu y été obligé tout comme lui, Tiana a vrillée. Tu sais pertinemment que l’amour qu’elle a porté à Elijah plus jeune avait dépassé tout entendement. Elle ne s’est jamais vraiment remise de son premier amour. Alors savoir que sa meilleure amie allait l’épouser… Tu as eu beau la rappeler encore et encore après l’annonce, elle avait pris le parti des abonnés absents.
Ton père te remet entre les mains de l’homme le plus détestable au monde à tes yeux. Et il le fait en plus dans l’émotion cet abruti. Tu affiches l’espace d’un instant ta détresse, celle que ton union avec lui engendre. Tu ne l’aimes pas, tu ne pourras jamais l’aimer, et pourtant tu es sur le point de dire « oui ». Ta vie t’échappe, ton destin également. Dans le monde dans lequel toi et lui évoluait il n’y a pas de places pour les sentiments, pas non plus pour les divorces. Tu distingues ces prunelles et l’espace d’un instant tu as l’impression de lire la même agonie dans son âme. Puis vient le moment de vous unir et l’homme de foi évoque des paroles que tu n’écoutes même plus. Tu es comme au fond d’une piscine les bruits te parviennent mais te sont totalement flous. L’agonie va bientôt prendre fin, ou ne sera-t-elle qu’à son commencement ? Tu ne sais plus très bien. Tout ce que tu sais c’est que tu vas lui appartenir et sans la moindre échappatoire possible. Tu donnes l’illusion que tu vas bien, que tu es juste une mariée fortement stressée mais en réalité tu cherches l’air pour remplir tes poumons. Tu suffoques d’entrée dans la peau de cette Forbes que tu ne refuses de devenir. Le moment des échanges d’alliance est arrivé. Face à face, tu détailles les iris de l’homme qui va partager ta vie, qui te dicte des mots qu’il ne pense absolument pas mais qui font pleurer vos mères. Tu gardes pour toi la sensation que ses mains provoquent sur ton épiderme cependant. Parce que tu peux faire autant semblant que tu le veux, sur ta peau court des frissons qui ne sont loin d’être imaginaire à son toucher. L’anneau précieux s’enfonce contre ta chaire pour te marquer comme sienne pour l’avenir. Et à présent c’est ton tour de parler et d’appuyer la carte de la fausse émotivité. Tu lui dicte de magnifiques paroles dont tu ne penses pas le moindre mot tout comme lui quelques instants plus tôt. Tu as toujours eu un certain talent pour faire semblant après tout. Même si tu n’aimes pas particulièrement le mensonge.
Le moment fatidique est arrivé et l’homme d’église scelle vos destins. Tu l’écoutes te dire tout haut que tu es sienne et qu’il est tien. Tu déglutis en tentant d’oublier que ce qu’il dit n’est que pure vérité. Tu déposes ton regard sur Elijah et étonnement dans cette situation terrorisante, l’encre qui t’empêche de sombrer c’est lui. Jouer la comédie avec lui est ce qui t’empêche de prendre tes jambes à ton cou et détaler comme un lapin. Tu fixes son visage et il semble en faire de même. L’espace d’un instant, tu ne peux t’empêcher de te dire qu’il est beau. Que l’éclat dans ces yeux est à la fois malicieux et plein de nuances. Qu’il est charmant, qu’il te plait d’une certaine manière. Pourtant le moment d’échanger ce baiser si cérémonieux est venu et l’espace d’un instant en le regardant tu doutes. Tu as l’impression qu’il va s’enfuir, la manière dont sa nervosité grimpe, dont de légers tremblements émanent discrètement de ces doigts. Oh… Il te ferait un tel honneur de partir en courant. Mais non, il ne se dérobe pas et attrape ta taille avec une délicatesse qui te fait entrouvrir les lèvres. Tu perçois soudainement le souffle chaud de sa bouche, la saveur qu’elle semble avoir et ton regard d’arrogance s’échappe, pour se faire l’espace d’un instant soumis et craintif. Tel un chaton qu’on prendrait dans ces bras pour la première fois. Il replace l’une de tes mèches qui brouillent ton regard et tu inspires doucement à la sensation que ces doigts créent en effleurant ta joue. Il va t’embrasser rapidement et ça sera parfait, tu plisseras les lèvres et basta. Pourtant il s’approche, il applique avec une délicatesse dingue ses lèvres contre les tiennes et alors que tu envisageais clairement de le repousser aussi vite qu’il n’est venu… Ta bouche tremble et s’entrouvre. La sensation de chaleur et d’électricité qui déferle dans tes veines et sur ta peau est affolante. Ta main se lève malgré toi et s’appose sur sa mâchoire, alors que tu le laisses approfondir ce contact. Pire… Tu apprécies qu’il le fasse. Sa manière de bouger est succulente, toute sa bouche l’est. Tu comprends pourquoi autant de tes comparses lui cèdent avec avidité. Lorsqu’il met fin à votre échange, vos iris se rencontrent et tu mets une petite seconde à dissimuler le fait que tu sois totalement surprise de l’effet qu’il t’a donné. Tu te ressaisies, entendant l’assemblée qui vous applaudie, et te tourne vers la source du bruit. Tu affiches un sourire de circonstances, avant de descendre sa main dans la sienne l’allée vous menant à votre voiture. Et dire que des heures encore de comédies sont au programme. Tu marches à ces côtés saluant les regards de personnes familières d’autres un peu moins alors qu’Elijah commence à te charrier en t’appelant par son propre nom qui est le tien à présent. Tu souris et vient doucement étirer ton cou en sa direction pour lui susurrer.
- Sortez le balai que vous avez dans le cul Mr Forbes… il serait dommage que vous gâchiez le travail de ce photographe.
Tu mimes un regard d’affection en sa direction avant de rejoindre le véhicule qui vous attends non loin de là. Tu pénètres le véhicule la première galantement escortée par celui qui est ton mari à présent et, une fois à l’intérieur la porte se fermant tu perds rapidement de ton sourire. Déposant tes mains de part et d’autre de ton siège, tu inspires et serres la mâchoire te permettant enfin de laisser exprimer la colère que tes parents t’ont empêché de ressentir en t’obligeant à tout ce cirque. Tu retires ce voile accroché à tes cheveux sous l’œil de ton partenaire de vie tout récemment nommé.
- Toute cette comédie ridicule… Je ne devrais pas être là… Je devrais être en Italie à confectionner de nouvelles créations au lieu de m’enchainer dans cette union.
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Sujet: Re: Vive les mariés - Elixie Dim 17 Déc - 17:58
Vive les mariés
Costume -- Épouser cette femme, franchement de toutes celles que mon père aurait pu choisir, il choisit LA SEULE avec laquelle toute entente est impossible. Je voudrais, mais je ne peux pas faire machine arrière, je ne peux pas tourner les talons et me casser bien vite de piège qui va sceller nos destins l’un à l’autre sans même l’espoir d’une échappatoire, dans notre monde le divorce n’est pas une chose envisageable. Le mariage n’est pas non plus un conte de fée, en ce qui nous concerne il a tout d’une prison.
L’échange des alliances… Sentir cet anneau glisser autour de mon doigt me glace le sang, il est le symbole des chaines qui nous emprisonnent, elle et moi désormais. Nous ne partageons pas l’émotion de nos proches, nous donnons le change parce que nous devons sauver les apparences, mais je sais que tout comme moi, elle préférerait être n’importe où ailleurs qu’ici en face de moi. Ca y est, nos destins sont scellés, mêlé étroitement l’un à l’autre pour selon l’homme d’Église : pour l’éternité ou jusqu’à ce que la mort nous sépare. Ce mariage n’est qu’une putain de comédie, une mascarade où nous sommes désormais pris au piège. Comment nos parents peuvent nous infliger ça ? Comment à leurs yeux leur fric et leur société peuvent être plus important que leurs propres enfants, la chair de leur chair. Ça me dépasse.
L’instant fatidique ou nous allons devoir nous embrasser devant l’assemblée est arrivée. L’embrasser pour la première fois devant une marée de regards rivés sur nous, c'est à la fois étrange et invraisemblable. Mon cœur bat à tout rompre dans ma poitrine et me retrouver ainsi à ce point décontenancé, ça ne me ressemble pas vraiment. Je suis d’ordinaire plutôt du genre petit con arrogeant qui n’a pas froid aux yeux, mais là, devant elle, je perds mes moyens. Je m’efforce de faire le vide dans mon esprit, de me concentrer sur elle, sur celle qui est ma femme désormais. Je ne peux pas reculer, pas maintenant. Je me concentre sur elle, sur les traits fins et délicats de son visage, elle est belle et possède en elle une douceur que je n’avais jamais pris le temps de contempler. Je m’approche d’elle et ma main se dépose sur sa taille, je l’attire contre moi, mon regard ancré dans le sien. Cet instant, c'est le nôtre et je m’efforce de lui donne cette impression que malgré tout cet instant est à nous. Mes lèvres s’entrouvrent et se rapprochent des siennes jusqu’à venir les cueillir d’un baiser savoureux et passionné. Je me perds dans la douceur soudaine de ce baiser. Ce baiser aurait dû être prompt et rapide et au lieu de ça il se fait langoureux et emprunt d’une tendresse qui ne me ressemble clairement pas. Je ne le reconnaîtrais probablement jamais, mais ce baiser m’a séduit et m’a étourdi les sens. Ce sont les applaudissements de l’assemblée qui me ramène à l’instant présent, qui rompt cet instant où j’ai manqué défaillir.
Nous reprenons nos masques de circonstance, tels des acteurs d’une comédie romantique ridicule. Sa main dans la mienne, nous progressons ensemble dans l’allée principale, sous les regards, les sourires et les flashs crépitants des photographes. Ce mariage était très attendu, deux excellentes parties qui s’unissent… c’est vendeur, mais si je doute que peu sont dupes au point de penser que l’amour a son mot à dire là-dedans. Mon naturel de parfait petit con reprend rapidement le dessus et je commence à la charier en l’appelant par son nom qui est le mien désormais, je sais à quel point devenir Madame Forbes doit être un cauchemar pour elle.
« Ce n’est pas moi qui avais l’air d’un chaton apeuré au moment de s’embrasser…» Pour le plaisir du photographe en question, et aussi pour le prendre à son propre jeu, je l’attrape par la taille, la serre contre moi et viens déposer un baiser dans son cou. Ils veulent un couple amoureux en apparence, c'est ça ? « Souri et est l’air amoureuse, je suis sur que tu ne veux pas décevoir papa…» Mes lèvres dans son cou, j’esquisse un sourire « N'est-ce pas. Chaton…? »
Cette image lui va particulièrement bien, toute belle, toute mignonne, mais qui est capable de sortir les griffes à chaque instant. Je la relâche et nous arrivons devant la limousine. Je lui ouvre la portière et pénètre à l’intérieur à sa suite. A l'abri des regards, la pression retombe instantanément, pour elle comme pour moi. Un sourire taquin étire mes lèvres lorsqu’elle râle. Un mécanisme pour dissimuler cette tension qui m’anime, je préfère qu’elle pense que je me fiche de tout ce bordel, plutôt que lui laisser entrevoir que ça m’atteint. Un moyen de me protéger afin qu’elle ne s’engouffre pas dans les failles de ma carapace branlante.
« T’es coincé avec moi chaton… tu devrais commencer à t’y faire. T’a entendu ce que l’ancêtre à dit non ? Jusqu’à ce que la mort nous sépare !»
Je me fiche d’elle et use du sarcasme comme d’un moyen ridicule de protection, pour masquer tous ces signaux d’alarme qui sonnent dans mon esprit torturé. Je relève la tête et plante mon regard dans le sien, la fixant cette fois ci plus durement, avec un sérieux qu’elle me connais peu.
« Tu crois que ça m’amuse ? Que j’ai envie d’être là ? On termine cette mascarade, on joue la comédie encore quelques heures et après… »
Après quoi ? On sera tranquille ? Si seulement ça pouvait être le cas, mais non, nous allons devoir cohabiter et jouer la comédie lorsque nous serons en public. On en a pas finit et nous nous en sortirons probablement jamais, nous allons devoir apprendre à vivre ensemble, à nous connaître et peut-être tenter de nous apprécier ? Sérieusement ? Ca craint !!
Et c'est ainsi que le monde s'écroula sous tes pieds
-- La Robe -- Tu es à lui. Les mots que vous avez échangés sans en penser le moindre en témoigne, tout comme la bague hors de prix qui orne à présent ton annulaire. Te rappelant sans cesse cet engagement que tu prends sous l’œil d’un homme d’église et toute une farandole de pauvres invités qui croient en votre union. La comédie semble fonctionner, vos mères respectives sont aux abois, pleurant des larmes de joie. Pendant que tu sens les tiennes demeurer invisibles mais bel et bien présentes, coulantes à l’intérieur de toi sur un cœur qui tambourine son malheur et sa détresse. Tu ne voulais pas de lui. Tu ne voulais pas être enchainé à un homme, qui plus est que tu hais depuis toujours. Et pourtant te voilà prononcer « femme de ». Me Lexie Forbes, femme d’Elijah Forbes. Rien qu’à articuler cette vérité dans ta tête, tu sens la nausée monter.
Ce n’est pourtant rien à côté de l’instant où le baiser est requis comme ultime humiliation à votre destin. Ton regard fixe Elijah, qui demeurent imperméable à tout. Il est impossible de lire en lui, malgré tes années à l’avoir dans les pattes, même si cela resté à distance, tu n’as jamais pu comprendre le pourquoi il faisait les choses, ou pourquoi il refusait de les faire. Celui qu’on prononce comme ton mari, est un beau parleur, un comédien, un illustre arrogant qui se cache toujours derrière ce sourire pitoyable. Pourtant là, face à toi, il ne sourit pas. Il est aussi livide que tu peux l’être. Tu tentes d’oublier qui il est alors que sa bouche tremble légèrement lorsqu’il attrape ta taille et t’amène à lui. Tes iris le détaillent comme tu l’as rarement fait. Son souffle est chaud contre ton visage, ces yeux ont une manière de te regarder qui sur l’instant est assez bouleversante. C’est la première fois que tu fais attention aux détails le concernant, habituellement d’un simple coup d’œil il te répugne. Là tout de suite, il te chamboule, te fait frémir. Tu le laisses s’approcher, jusqu’à ce que vos lèvres se rencontrent et s’unissent. Et c’est comme si le temps s’arrêtait. Tu découvres sa douceur, la sensation fébrile qu’il provoque juste d’un contact de sa bouche. La sensualité qu’il possède, le charme et le parfum d’un homme sûr de lui, solide et sécurisant. Il te fait déconnectée de la réalité, du moins jusqu’à ce que les invités se rappellent à vous par des applaudissements. Tu reviens à toi et baisse les yeux, serrant la mâchoire d’agacement face à cet instant d’égarement.
Ton masque de circonstance revient sur ton visage angélique, et tu tentes de te montrer décontractée, soulagée alors qu’en réalité tu maudis et souhaite une agonie longue et effroyable à chaque personne vous témoignant des félicitations. Elijah ne perd pas de temps pour reprendre de son attitude que tu lui as toujours connue, son arrogance. Tu lui conseilles de sortir le manche à balai qu’il a dans le cul alors que ta main se crispe contre ces doigts. Il te répond que ce n’est pas lui qui avait l’air d’un chaton apeuré lors de votre baiser. Ta mâchoire se crispe elle aussi soudainement. Il attrape ta taille et se faufile contre ton cou, ton corps frémit étonnement. Putain tu as ce mec en horreur depuis toujours, comment ton corps peut trouver plaisant son contact ? Il te dit de sourire, de faire plaisir à ton père et de te montrer amoureuse. Tu abandonnes un léger rire, cristallin et joyeux tout en restant discret. Glissant tes iris dans celles d’Elijah tu l’entends t’appeler chaton, ta main s’appose sur sa joue et tu mimes un regard des plus amoureux, dévoué, désireux. En réalité tu rêves de lui crever l’œil gauche. Tu laisses ton nez approché du sien, ton épaule se haussant comme si tu étais gênée de faire ce que tu fais. Tu aventures un regard autour de vous, ton père est ravi, tu lis sa fierté dans ces yeux alors qu’il alimente ta haine. Tu reviens à Elijah en susurrant tout contre sa bouche.
- Appelle-moi de nouveau comme ça… Et je te jure que le photographe aura ton plus beau « Fâ Bemol » en cliché.
Quelques flashs s’activent, tu tournes ton regard vers la foule et pince tes lèvres d’un air lubrique comme si on venait de vous surprendre. Quelle comédie ridicule, prions pour qu’un divorce soit plus plaisant. Tu croises les iris du père d’Elijah, il est froid et cache parfaitement sa fierté pour son fils, s’il en éprouve. Tu as toujours détesté cet homme. Il avait beau être l’ami de ton père, tu l’as toujours trouvé totalement inhumain et flippant de froideur.
Vous regagnez la voiture et une fois la porte se fermant derrière Elijah tu grognes et laisse enfin ton animosité prendre de la teinte. Tu tentes de ne pas exploser alors que cette mascarade t’est déjà totalement insupportable. Tu entends Elijah se marrer, fanfaronner et dire que tu es coincée avec lui, renouvelant ce surnom ridicule qu’il vient de te donner et tu déposes ton regard froid comme les abysses des enfers sur lui en articulant.
- Ravie que ça te fasse marrer le Gigolo.
Il se moque de toi, s’amuse de la situation comme si elle n’avait aucune importance. Elle a toute son importance pourtant, aujourd’hui toi et lui n’avait plus d’autres choix que passer votre vie ensemble. Les divorces sont les pires fléaux aux seins des familles comme les vôtres. Personne ne vous laissera l’envisager. Son visage se charge de sérieux sous tes yeux et tu l’écoutes te dire que ça ne l’amuse pas. Qu’il n’a aucune envie non plus d’être la et que dans quelques heures la mascarade sera terminée. Tu le regarde et cette fois tu abandonnes un éclat de rire. Un véritable éclat de rire comme s’il venait de te faire la meilleure blague qui soit. Tu désapprouves en le regardant toujours droit dans les yeux.
- Quelques heures… Navré de te faire prendre conscience des choses mon amour… Mais j’ai bien peur que tu ai à jouer ce cirque durant chaque jour où nous respirons ensemble dans ce monde. Sèche tes larmes Cha-Ton !
Sur ta dernière phrase tu lui offres ton plus beau regard d’exaspération. Tu soupires et repositionne correctement tes cheveux alors que la limousine s’est mise en route vers le second lieu de réception. Elijah semble se rendre compte des choses en disant que ça craint et tu lèves les yeux au ciel.
- Sans blague ! Quitte à être coincé tous les deux dans ce merdier, établissons quelques règles. On fait le cirque pour nos parents, puis ensuite chacun fera ce qu’il désire. Je ne mêle pas de tes affaires, tu t’occupes des tiennes. Inutile de se parler, on déteste tout autant l’un que l’autre ces formalités. Alors devant la foule je ferais de toi l’homme dont je suis totalement folle et une fois les portes closent tu deviendras un fantôme… Deal ?
Tu lui tends la main en guise d’accord en attendant sa réponse.
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Sujet: Re: Vive les mariés - Elixie Mar 23 Jan - 16:17
Vive les mariés
Costume -- Tout ceci n'est rien de plus qu'une immense mascarade, un véritable foutage de gueule qui est inextricablement lié à mon existence, peu importe ce que nous pourrions dire à ce sujet. C'est une réalité inévitable à laquelle nous sommes confrontés, et c'est précisément là que réside le problème. Nous sommes deux adultes, c'est vrai, mais ce n'est pas pour autant que nous avons le contrôle de notre vie ou de notre destin. Nous sommes pris dans le tumulte de la vie, naviguant comme nous le pouvons, mais sans véritable pouvoir sur le cours des événements. C'est une réalité aussi déconcertante qu'elle est inévitable. Nous échangeons nos vœux comme deux amoureux, prononçant des mots dont nous n’en pensons pas une seule syllabe. C’est triste et je crois que parmi cette en semblé, nous sommes les seules âmes à ne pas être transits d’émotion.
En cet instant, le prêtre nous unit par un lien à la fois puissant et indéfectible, qui scelle nos âmes ensemble pour toujours. Là, sous le regard de tous, je lui appartiens, et elle m'appartient. Cette pensée me fait frissonner, une vague d'émotion intense qui parcourt tout mon être. C'est alors que vient le moment du baiser, le moment crucial que j'avais tant redouté. Malgré mon malaise évident, je ne laisse aucune trace d'hésitation transparaître. Mes bras s'enroulent autour d'elle, pressant doucement son corps contre le mien en un geste plein d’une certaine possession. J'inspire profondément, emplissant mes narines de son odeur douce et enivrante. Puis, mes lèvres viennent contre les siennes dans une étreinte passionnée. C'est une sensation étrange qui m'envahit, une émotion que je n'ai jamais ressentie auparavant. Je suis incapable de décrire précisément ce que je ressens à cet instant précis. C'est un mélange d'envie et de réticence, deux émotions contradictoires qui n'ont normalement rien à faire ensemble. Et pourtant, ce sont ces sentiments qui définissent parfaitement ce moment.C'est étrange, mais pour une fraction de seconde, nous sommes isolés du reste du monde, juste elle et moi, partageant un moment intime, le tout premier dans notre histoire commune. C'est un instant précieux, un temps suspendu qui, dans l'idéal, devrait être réservé à nous deux exclusivement, loin du regard des autres, plutôt que d'être exposé et partagé avec tout le monde autour de nous.Le temps semble s’arrêter, comme suspendu dans une bulle éthérée. Contre ses lèvres, je trouve une douceur inattendue, une douceur qui me surprend et m'enchante. C'est une douceur qui me fait oublier, même un bref instant, le monde qui nous entoure. Mais cet instant de pure félicité ne dure pas. Ce sont les applaudissements francs et sonores des convives qui me ramènent brusquement à la réalité, à l'instant présent. Une réalité qui, comparée à la douceur du moment précédent, a un goût bien amère.
Main dans la main, nous avançons lentement et de manière déterminée dans l’allée centrale, notre chemin éclairé par l’anticipation de ce qui nous attend. Notre destination est le véhicule élégamment préparé qui nous attend patiemment à la fin. Nous avons survécu avec succès à la première étape de cette journée mémorable, une épreuve en soi, mais notre tâche est loin d'être terminée. Prochainement, nous devons participer et être les protagonistes d'une fête organisée en notre honneur. Cet instant, bien qu'il ait un ton moins solennel et formel, pourrait se révéler être une épreuve plus pénible encore. Cependant, je ne perds pas espoir. En effet, je suspecte qu'une sélection de quelques verres de grands crus, savamment choisis, pourrait bien être le remède qui m'aidera à supporter et peut-être même à apprécier cet instant crucial.Sur le trajet de notre aventure, le photographe capture chaque instant, immortalisant ainsi notre expérience. Nous nous prêtons au jeu, car après tout, il s'agit d'une partie intégrante de l'aventure. Fidèle à moi-même, j'adopte une attitude provocatrice, usant d'un surnom affectueux mais en même temps taquin, que j'ai choisi pour elle : "Chaton". Un surnom qui, je trouve, lui va à ravir, car elle est mignonne comme un petit chat, mais capable de sortir ses griffes acérées à la moindre provocation. Sa réaction à ce surnom est immédiate et évidente : elle ne semble pas l'apprécier, et cela me divertit grandement. Observer sa réaction, la voir sortir de ses gonds et montrer ses griffes est d'une agréable satisfaction. Qu'elle éprouve pour moi de la haine ou de l'animosité, peu importe. Par la force des circonstances, nous sommes désormais liés, coincés l'un avec l'autre pour le reste de cette aventure.
Je ne devrais probablement pas me laisser aller à ces sensations, mais pour maintenir les apparences, je m'y prête. Je niche délicatement mon visage dans le creux de son cou, là où son parfum, d'une douceur enivrante, me fait perdre le fil de ma pensée, ne serait-ce qu'un instant. Je ne devrais pas m'abandonner à ces moments d'égarement, à ces instants où je perds le contrôle de moi-même. Lexie semble avoir sur moi un effet inattendu, une influence qui me déroute, me bouleverse... C'est étrange, certes, mais en même temps, c'est un sentiment agréable, un sentiment qui me fait frissonner de plaisir. Je me reprends subitement, usant du sarcasme et de la provocation comme l’ultime geste de protection.Ses yeux se perdent dans les miens, créant un lien intime et profond. Dans son regard, je peux voir un million d'étoiles qui scintillent d'une beauté incroyable, illuminant l'obscurité de l'univers avec leur éclat. Sa voix, douce et mélodieuse, susurre une mise en garde contre mes lèvres. Cette tentative de précaution a pour effet de m'arracher un sourire d'amusement. Une menace? Une mise en garde? Son caractère fort et indompté est manifeste. Elle ne se laisse pas faire. C'est une femme qui sait se tenir debout, et je dois avouer qu'au fond, cela m'amuse. Ce que j'ai toujours perçu chez elle comme un défaut insurmontable, une barrière entre nous, semble maintenant m'attirer d'une manière inavouable. Ce changement inattendu fait naître en moi un intérêt renouvelé pour elle, un sentiment que je n'avais pas anticipé.
« Oh une menace ? Tu devrais faire attention, tu sais que je résiste que très difficilement à ce genre de… provocation. »
Chaque mot est prononcé avec délicatesse, susurré à son oreille, enveloppé dans la chaleur de sa voix et transmis avec une discrétion telle que seule elle est capable de les percevoir. Pendant ce temps, mon père est là, nous observant avec des yeux dénués de toute émotion visible. S'il éprouve une quelconque fierté envers son fils, il la dissimule avec une habileté parfaite. Fier de moi ? La possibilité semble lointaine et improbable. Il ne l’a jamais été et je doute fortement qu'il le soit jamais. Nos relations ont toujours été tumultueuses et complexes, marquées par une tension sous-jacente constante. Il me voit comme un bon à rien, une déception. Et il a si bien joué son rôle de juge sévère que j'ai fini par intérioriser cette image négative de moi-même, pensant qu'il a peut-être raison après tout.
La porte de la luxueuse limousine, d'un noir profond et brillant, se referme derrière nous avec un bruit sec. Cela marque le début de notre intimité, une bulle loin du monde extérieur. Pour un couple ordinaire, ce serait l'occasion idéale pour se retrouver, pour échanger des gestes tendres et remplis d'amour, pour baigner dans la douceur de la complicité. Mais pour nous, ce n'est pas le cas. Bien au contraire, ce qui prédomine dans ces moments, c'est notre colère mutuelle et notre animosité palpable. Comme à mon habitude, je manie le sarcasme et la provocation comme des armes, ne laissant rien ni personne ébranler mes défenses. Rien de mon comportement ne laisse deviner que cette arrogance apparente n'est en réalité qu'une armure, un bouclier contre le monde extérieur.
« Crois-moi, je me passerai bien de tout ce merdier, et je suis désolée de te le dire chaton, mais tu es bien la dernière personne que j’aurais pu désirer pour femme. »
Il est vrai que mes mots peuvent apparaître durs, voire brutaux, mais ils sont aussi chargés d'une vérité écrasante. Lexie est sans aucun doute une femme d'une beauté à couper le souffle, une beauté qui laisse tout le monde sans voix. Cependant, malgré sa beauté extérieure, nous ne sommes jamais parvenus à nous entendre. En fait, c'est tout le contraire, entre elle et moi, l'entente est non seulement difficile, mais semble carrément impossible. Notre mariage n'est pas le fruit d'un amour partagé, mais plutôt le résultat de l'amitié profonde entre nos parents et des difficultés qu'ils ont rencontrées dans leurs affaires respectives. Nous avons été poussés dans ce mariage pour sauver l'avenir de nos familles, pour préserver leur héritage et leur statut. Que cela nous plaise ou non, c'est notre devoir. C'est la réalité à laquelle nous sommes confrontés, une réalité que nous devons accepter et à laquelle nous devons nous adapter. J’évoque le fais que cette mascarade touche bientôt à sa fin, qu’après la fête se sera terminé… Elle éclate de rire et pointe la connerie de mes propos. Le mariage est loin d’être terminé et nous sommes coincés ensemble tant qu’un divorce ne sera pas prononcé, mais elle et moi savons que cette option n’est pas envisageable. Ma mâchoire se contracte durement, quand je suis forcé de constater qu’elle à raison. Elle ponctue son sarcasme de ce surnom dont je l’ai affublé quelques instant plutôt.
« Tu devrais surveiller les mots qui passent la frontière de tes jolies lèvres Chaton. Je crois pas que tu veuilles que je te prouves à quel point je n’ai rien à voir avec un chaton…»
En penchant légèrement la tête sur le côté, j'envoie un sourire plein de provocation dans sa direction, un geste qui doit la déstabiliser au plus haut point. D'une certaine manière, c'est aussi une mise en garde, une indication claire que je suis plus proche du lion que du chaton en termes de tempérament et que je ne suis pas sûr qu'elle apprécierait de voir ses erreurs mises en lumière. Je me redresse ensuite, la fixant d'un regard presque dénué d'émotion, comme si j'étais un observateur distant.
Elle cherche un accord, une sorte de compromis qui pourrait nous convenir à tous les deux. Jouer la comédie devant les autres, puis retrouver un semblant de liberté une fois les portes fermées ? C'est une idée à laquelle je n'ai pas pensé auparavant, mais qui semble maintenant avoir un certain sens. Cependant, je n'avais jamais imaginé que les choses pourraient se dérouler autrement.
« Je crois que nous avons en accords Madame Forbes. »
D'une manière délicate, j'attrape sa main, scellant cet accord qui, désormais, nous unit inextricablement. Le véhicule ralentit progressivement, s'immobilisant finalement dans un silence presque solennel. Nous sommes arrivés. L'anticipation du repas qui attend, qui scelle notre destinée, est presque palpable. C'est une ultime mascarade, une danse complexe de politesse et d'obligations. Si je la supporte, c'est uniquement pour cette promesse - la promesse de liberté, une fois que nous serons seuls, elle et moi. Elle ne me désire pas, cela me semble évident. Elle n'attend pas de moi de l'amour ou de quelconques sentimentalités. Nous jouons le jeu pour nos parents, pour maintenir les apparences, et rien de plus. Je laisse échapper un soupire fatigué, laissant mon regard dériver vers l'extérieur, cherchant un répit momentané dans le paysage qui s'étend devant moi.
« Prête à jouer la comédie Chaton ? » J’esquisse un sourire et lui tends ma main. La provoquer est une délicieuse manière de supporter cette épreuve. Nous l’affrontons elle et moi et aussi étrange que ce puisse paraître dans cette épreuve elle est ma seule alliée. « Et à savourer tes premiers instants en tant que Madame Forbes ?» Je sais que porter mon nom la fais vrombir, et je crois que la pousser à sortir ses petites griffes acérées me plais plus que je veux bien l’avouer. La portière s’ouvre et tous notre entrés est attendues. Savoir que nos faits et gestes seront épiés et observés me fatigue déjà. Combien de temps notre présence est elle souhaité ? Peut on prétexté un besoin urgent d’intimité pour filer ? Et le voyage de noce organisé ? Merde j’avais oublié cette étape. Peut on l’envisagé comme des vacances ? Chacun de notre côtés ? Je me pose trop de question, et je ne perçois même pas que je serre sa main plus durement dans la mienne, preuve d’une anxiété que je refuse d’avouer.
Et c'est ainsi que le monde s'écroula sous tes pieds
-- La Robe -- Tu détestes ce qu’il représente. Tu déteste sa manière de se croire supérieur à tout, cette arrogance dont il fait preuve défiant chaque moment d’un air hautain malgré le dramatique de la situation dans laquelle vous vous trouvez. Tu as toujours éprouvé une répulsion viscérale à son égard, et à réfléchir tu ne sais pas vraiment pourquoi. Son simple prénom t’hérisse le point, son évocation te révulse et pourtant… Certaines choses ne te rebutent pas autant que tu voudrais le faire croire. Tu es bien forcé d’admettre que c’est un bel homme, qu’il envoute d’un charme naturel chaque créature l’approchant de trop prêt, qu’il sait parfaitement donner le change en société et que, tu te sens à son bras, plus forte que faible. Son contact t’est détestable mais alors pourquoi ça fait autant affolé tes sens ? Tu ressens le frisson lorsqu’il dépose ces mains ou ces lèvres contre ta peau, c’est à la fois d’un agacement rageur et d’une envoutante curiosité. Les mois et les années promettent d’être un enfer insoutenable, et même temps une part de toi t’indique que tu seras sans mal le surmonter.
A sa proximité ces taquineries font instantanément monter ta rancune. La surprise de ce que ce baiser t’a inspiré, de ce que sa bouche t’a provoqué, s’éclipsant pour rapidement t’amené à le détester de nouveau. Il te met en garde contre tes menaces, là, tout en embrassant d’une volupté captivante la peau de ton cou, et cela n’a pour effet qu’engendrer encore plus de détermination à le recaler. Tu souris en coin, l’illusion d’un bonheur sans la moindre faille sur le visage n’étant en rien représentatif de tes dires. Ces mises en garde rapidement séchées, par ta répartie.
- Oh… souviens toi que tes provocations t’ont amenés par le passé à gouter à ma délicieuse droite. Ne m’oblige pas à renouveler cette douce envie d’abîmer ton visage.
Tu refuses de te laisser démonter par cet arrogant personnage qui à présent est celui à qui tu appartiens aux yeux de la loi et de l’église. Même si ta force de conviction reste le temps d’un instant, purement étourdie par la délicatesse de ses caresses. Putain tu détestes, ce qu’il procure en toi ! La limousine vient éclipser la réelle affection que vous vous portez, celle qui se résume au néant vous concernant. Tu te permets de redevenir toi, d’exprimer enfin ton émotion à cette comédie que vous êtes obligés de jouer tout les deux sous les yeux de tous. Elijah redevient ce qu’il a toujours été, ce connard plein d’insolence qui t’insupporte. Il fanfaronne, joue les malins t’obligeant à lui rappeler dans quel merdier vos parents respectifs vous ont cloisonnés. Une vie entière à vivre avec une personne que vous détestez jusqu’au plus profond de votre âme. Aussi plaisante soit la couverture du livre, il n’en reste pas moins les dix commandements d’une existence dans les abysses. Tu l’écoutes te dire que tu es la dernière personne qu’il aurait désiré épouser et ton regard s’enfonce dans ses iris pleines d’indifférence à ton égard. Tu inspires, absolument pas le moins touché par ces révélations, tu es du même avis que lui.
- Crois-moi tu n’as clairement rien du mari rêvé, et pourtant voilà dans quel merdier nous sommes.
Tu n’éprouves strictement aucune once de craintes. Qu’il aille se faire foutre, tu partiras loin de lui dès que tu en auras la possibilité. Tu l’écoutes te mettre de nouveau en garde face à tes menaces, et entend la tonalité plus sourde et sensuelle qu’il appose en te disant que tu n’as pas envie de devenir à quel point il n’est pas un chaton. Tu soulève l’un de tes sourcils, et retiens ton sourire au coin de tes lèvres sans vraiment y mettre ton cœur pour qu’il soit dissimulé. Tu te contrefous de ce qu’il est ou non… Entre lui et toi, il n’y aura jamais rien. Et encore moins une proximité charnelle. Plutôt crever ! Tu inspires et pour une fois, tu l’as ferme. Pas par crainte, juste parce que tu n’as pas la moindre envie de le pousser à te convaincre de quoi que ce soit. Il n’y a qu’à voir ce qu’il a fait de ta meilleure amie et de la manière dont il l’a brisé. Son regard sur toi est totalement dénué d’émotions tout comme le tien, pourtant ton corps ressent une émotion étrange sous le pouvoir de ses yeux. L’envie irrationnelle qu’il continue, que sa férocité perdure à s’abattre sur toi. Que votre affrontement s’accentue et qu’aucun de vous ne cède à quelque chose de… Waouh purement séduisant. Bordel, ça ne fait pas une heure que tu es sa femme que déjà ton corps commence à dérailler. Tu dois te reprendre, oublier les pulsations de ton myocarde qui s’accélère face aux sentiments qu’il réveille en toi. Tu passes un accord avec lui, quitte à être aux enfers avec ce type autant que des règles vous préserves tout les deux d’une destiné encore plus sombre. Il attrape de ses doigts ta main pour sceller l’accord, et l’espace d’un instant tes yeux se baissent sur votre contact. Un courant électrique traversant ta main et remontant dans ton bras puis ton corps d’une manière encore étrange. Tu te reprends constatant comme ton partenaire que le véhicule arrive à la réception. Une boule d’angoisse vient subitement te saisir, ton rythme respiratoire prenant de l’intensité alors que ton regard vers l’extérieur s’affole. Elijah soupire et tu serres la mâchoire, partageant le sentiment qu’il ressent de cet emprisonnement. Il te demande si tu es prête à jouer la comédie et étonnement ta main se serre plus fort à la sienne, que tu ne t’es même pas rendu compte de tenir toujours, comme pour rechercher du soutien. Tes yeux reviennent à lui et il te sourit, pour la première fois de manière quoi ? Sincère ? Tu approuves, avant qu’il ne te demande si tu es prête aussi à supporter tes premiers pas en tant que Me Forbes, et ton regard fragile s’évapore instantanément pour reprendre de ta propre vélocité.
- Ok le Gigolo, je vais te montrer comment on fait en sorte de jouer la comédie comme à Hollywood.
Tu t’apprête à sortir de la limousine, la lumière pénétrant l’habitacle de la voiture comme pour vous rappeler votre devoir. Et bizarrement tu te sens paralysée. Tu sens imperceptiblement la main d’Elijah se serrer sur la tienne, alors qu’aucun de vous deux ne fait la démarche de sortir de suite. Il est anxieux, quelque chose en toi le sait. Pourquoi t’en sait rien, mais tu le sais c’est tout. Tu passes de nouveau ta main dans tes boucles pour te recoiffer et lui susurre.
- Concentre-toi sur moi. Si tu sens que tu vas perdre patience ou que l’instant devient trop insupportable, regarde-moi. Et je ferais pareil, après tout on peut compter que sur nous deux.
Tu relèves tes iris sur lui, tu ne sais pas pourquoi tu lui dis ça ? Peut-être que tu as besoin d’une bouée toi aussi au fond. Tu as retrouvé toute ta détermination à endurer sans le moindre faux pas, ce jour merdique. Tu lui fais un signe de tête d’approbation, et l’invite d’un regard vers l’extérieur à t’amener à sortir de la voiture. Tu retrouves l’euphorie de la bonne société qui voit deux amoureux sortir de voiture en leur plus beau jour de vie. La foule fait accélérer ton cœur, il y a plus de gens qu’à l’église et alors tu appliques tes conseils, te serrant imperceptiblement contre lui. Ta voix chuchote délicatement juste à son égard.
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Sujet: Re: Vive les mariés - Elixie Jeu 22 Fév - 14:12
Vive les mariés
Costume -- Dans cet univers impitoyable, l'arrogance est ma seule et unique protection. C'est elle qui me guide, elle qui me définit. Je m'en sers comme un bouclier, me préservant de l'avenir austère qui m'est imposé, un avenir contraint dans un mariage qui ne présente aucun sens. Ni pour moi, ni pour elle. Cette union n'est pas le fruit de nos désirs, loin de là. Mais dans le monde cruel et implacable dans lequel nous avons été jetés, ce que nous voulons, ce que nous ressentons, n'a aucune sorte d'importance. Seules les apparences comptent, seules les apparences ont un poids. Et c'est dans ce jeu de masques et de faux-semblants que nous nous débattons, tentant de préserver ce qui peut encore l'être de notre véritable identité.
Cependant, sa proximité, que je pensais dérangeante, ne m'hérisse pas le poil autant que je le croyais. La chaleur de sa peau contre la mienne, cette sensation enivrante et mystérieusement apaisante, est quelque chose que je n'avais pas anticipé. Le contact doux, presque timide, de ses lèvres lors de ce baiser qui ne représente pourtant rien d'important entre elle et moi, a créé en moi un désir, une attirance, que je préfère ignorer, mettre de côté. C'est un sentiment qui m'est inconnu et que je trouve troublant. Ainsi, je me concentre sur cette animosité qui nous lie, cette rivalité qui est tellement plus facile à comprendre et à gérer.
Notre passé tumultueux n’a plus sa place. Elle me rappelle durement cette fois ou elle m’en a collé une et où j’ai été incapable de répliquer. Pourquoi ? Parce qu’au fond je savais que je la méritais. Elle défendait l’honneur de son amie que j’ai trainé dans la boue. Ce qu’elle ignore c’est que rompre avec Tina a été pour moi un des moments les plus difficiles de ma vie. C’est certainement la première et la seule fois où mon cœur sera meurtri par les sentiments. Si je n’avais pas pulvérisé notre relation, mon père l’aurait fait à ma place et ç'aurait été bien pire. Je ne me suis jamais confié à ce sujet à personne.
« Frapper votre mari Miss Forbes ? Vous n’auriez pas honte ? »
Le sourire qui étire mes lèvres et plein d’une provocation que je ne cherche pas à dissimuler un instant. Que penseraient les regards extérieurs si ma femme m’offrait un coquard ? Je ne suis pas certain qu’elle aurait le beau rôle, mais je la laisse en juger elle-même. Au coeur de l’intimité que nous la limousine nous nous abandonnons à ce jeu de provocation qui nous va si bien. Au fur et à mesure qu'elle me provoque avec ses paroles et ses gestes délibérés, je prends lentement conscience du désir qu'elle éveille en moi. C'est une sensation presque électrique qui traverse mon corps. La tentation de la faire taire en l'embrassant d'un baiser sauvage, plein de fougue et de passion, est presque insupportable. C'est une idée obsédante qui hante chaque pensée, chaque moment. Mes lèvres, encore vibrantes du souvenir de son contact, ont encore le goût sucré des siennes, un goût qui me laisse désireux de plus.
« Nous sommes coincés ensemble désormais et nous serons bien obligés de composer avec. Nous serons obligés d’apprendre à nous supporter puisque nous entretuer n’est pas une option acceptable. »
Je suis captif de notre union, une réalité qui, bien que horrible à exprimer ainsi, demeure la cruelle vérité. Avec le temps, peut-être apprendrons-nous à nous apprécier, à découvrir les nuances de notre affection mutuelle et à trouver un terrain d'entente dans ce mariage de circonstance. Cependant, en croisant son regard sombre, rempli d'un ressentiment à peine voilé, je ne peux m'empêcher de douter de cette éventualité. Chaque parcelle de son être, chaque regard, chaque mot, chaque geste semble imprégné d'une haine intense à mon égard. Son aversion pour moi est si palpable qu'elle semble presque avoir une force physique.
La limousine glisse silencieusement jusqu'à l'entrée du lieu de la réception, et toute mon assurance, autrefois robuste, commence à s'étioler doucement. Mes doigts, agissant de leur propre initiative, cherchent et trouvent les siens. Ils s'agrippent à eux, comme si instinctivement je cherchais dans ce contact rassurant une forme de réconfort. C'est un geste absurde, je le sais, étant donné la nature complexe et tendue de notre situation. Malgré notre animosité mutuelle, une vérité demeure incontestable : elle comme moi savons parfaitement que le seul réconfort que nous pouvons trouver pour affronter cette épreuve, c'est l’un en l’autre que nous le trouverons. Nous sommes les seuls à vraiment comprendre le tourment que vit l’autre, les seuls à partager ce lien unique forgé par les circonstances.
Je suis surpris, presque étonné, de sentir ses doigts fins et délicats serrer fermement les miens. C'est comme si elle aussi, à sa manière, avait besoin de ce contact étrange, de cette chaleur humaine pour apaiser certaines inquiétudes refoulées. L’espace d’un instant fugace, son regard, habituellement si dur, est dénué d’animosité et semble presque à la recherche de réconfort. Le sourire que je lui adresse, en réponse à cette vulnérabilité inattendue, est presque sincère et dépourvu de toute moquerie. Elle me dit, avec une conviction feinte, vouloir me montrer comment on joue la comédie, comment on se cache derrière un masque de faux-semblants.
Mais à la seconde où la portière de la voiture s’ouvre avec un grincement métallique, elle se fige. Son corps tout entier se raidit et elle perd d’un seul coup toute son assurance, comme si la réalité de la situation l'avait soudainement frappée de plein fouet. Je pourrais me moquer d’elle, appuyer sur cette faille soudainement apparue, cette faiblesse qui la tétanise à l'instant. Je pourrais m'en servir pour prendre le dessus, pour la déstabiliser davantage.
Mais au lieu de ça, au lieu de profiter de son moment de faiblesse, mes doigts serrent presque tendrement les siens en retour. C'est un geste simple, mais chargé d'une promesse silencieuse. Je veux la rassurer, lui faire comprendre qu’elle n’est pas seule dans cette épreuve. Je veux qu'elle sache que je suis à ses côtés, prêt à affronter avec elle tout ce qui nous attend.
Moi aussi, je suis rongé par l'anxiété. Je ne suis pas dans mon élément, hors de ma zone de confort, et je suis pleinement conscient que mon père est en embuscade, guettant le moindre faux pas de ma part. Il a toujours été prêt à me rabaisser et à m’humilier, surtout devant ma femme. Son plaisir semble résider dans le fait de ne pas laisser passer une seule occasion d'émasculer son fils, de prouver sa supériorité et de souligner mes faiblesses devant la femme qu’il m’impose. C'est une lutte constante qui me déchire de l'intérieur.
Cependant, les mots de mon épouse viennent à mon secours, resonnant à mes oreilles comme un doux refrain, m’extirpant de mes tourments internes. Je tourne la tête pour la regarder un instant, captivant mon regard sur son visage. Et là, dans ce moment de calme, je la vois sous un nouveau jour, comme une femme forte, une pierre angulaire solide sur laquelle je pourrais m’appuyer en période de tempête. Pourtant, jusqu'à présent, je l'avais toujours perçue comme une source d'ennuis, l’emmerdeuse que j’ai toujours voulu voir en elle. Mais aujourd'hui, je vois sa véritable essence, sa force et sa résilience, qui sonne comme une forme étrange d’espoir pour l’avenir.
« Ce sont les premières paroles sensés qui sortent de ta bouche Chaton. »
Ces paroles, lorsqu'elles sortent de ma bouche, semblent presque douces, presque comme un compliment... Et c'est justement ce qu'elles sont. Pourtant, en dépit de mes propres sentiments, je suis incapable de l'exprimer de la manière dont une personne normale le ferait. Au lieu de cela, je transmets mon message à ma façon, celle d'un enfant insolent qui provoque en elle une envie irrésistible de m'arracher les yeux.
Nous quittons l'intérieur luxueux de la limousine, main dans la main, et nous dirigeons vers la réception, un lieu animé et rempli de monde. Dans l'air, une tension électrique nous entoure, palpable, alors que tous les regards se tournent vers nous, observant notre entrée. Elle se serre contre moi, un mouvement si délicat et subtil qu'il est presque imperceptible, et instinctivement, mes bras enroulent sa taille petite et délicate. Je me concentre uniquement sur elle, sur l'essence même de sa présence à mes côtés, sur la profondeur de son regard qui s'enfonce dans le mien, sur son parfum enivrant qui m'enveloppe. C'est stupéfiant, mais dans ce moment, elle devient mon phare dans l'obscurité oppressante qui nous entoure. Nous avons appris à compter l'un sur l'autre, et c'est une réalité que nous avons tous deux acceptée et embrassée.
« A ton avis combien de temps devons-nous faire acte de présence avant de prétexter avoir besoin de nous éclipser pour nous … retrouver seuls ? »
Dans cet instant, l'idée de quitter cette réception semble être ma seule obsession, et je suis presque certain que c'est également la sienne. Cependant, avant que nous ne puissions réaliser ce désir, nous devons survivre à l'épreuve du repas qui nous attend. Après cela, il est probable que nous soyons obligés de partager quelques danses, une tradition que nous ne pouvons pas ignorer. Cependant, je suppose que nous pouvons prétexter l'impatience de deux jeunes mariés pour nous éclipser discrètement. Tout au long du repas, les serveurs s'assurent que nos verres restent constamment pleins, une tentation à laquelle je m'efforce de résister. Je ne veux pas faire l'erreur de trouver du réconfort dans l'alcool, pas en ce jour. Finalement, le moment d'ouvrir le bal arrive, un moment que nous avons tous les deux redouté. Cependant, je rassemble mon courage et lui tends la main, prêt à affronter ce qui vient ensuite.
« J’espère que tu n’as pas deux pieds gauches. »
Je lui adresse un clin d’oeil malicieux, plein de promesse, avant de l'emporter avec moi, la guidant doucement vers la piste de danse. La musique, vibrante et entraînante, résonne autour de nous, créant une bulle d'intimité malgré la foule environnante. Le jeu de lumière, chatoyant et hypnotique, nous donne presque l’impression d’être seuls au monde, isolés dans notre propre univers. Mes bras glissent avec assurance autour de sa taille, la serrant contre moi. Je suis un bon danseur, et c'est avec une aisance naturelle que je mène la danse, la guidant à travers les rythmes et les mouvements. Mon regard reste ancré dans le sien, captivé par la beauté de ses traits. Sa présence apaise mon anxiété, agissant comme un baume sur mes inquiétudes. Je me concentre sur elle, sur le son de sa respiration, sur la chaleur de son corps contre le mien, afin d’en oublier tout le reste. Pour l'instant, rien d'autre ne compte.
« Un derniers efforts… Nous pourrons bientôt nous éclipser… »
Et c'est ainsi que le monde s'écroula sous tes pieds
-- La Robe -- C’est une cage dans laquelle ta propre famille vient de t’enfermer. Une cage, certes magnifique, t’assurant un avenir prospère financièrement et, en accord avec les dictats d’une société que tu méprise plus que jamais à l’heure d’aujourd’hui. Il est facile de voir les apparences, pour la plupart des invités présents, tu es la fille Marshall. La digne et prestigieuse fille d’une égérie de la mode et d’un joaillier mondialement connu. La famille unis et magnifique en toute circonstance. On te décrit comme jolie, intelligente, aimable, sociable et en ce jour, tous les gens présents se disent que tu épouses l’homme que tu aimes afin de signer un destin ne pouvant que t’assurer un bonheur sans encombre. S’il savait comme t’unir à lui est comme te faire monter à l’échafaud. Lui, c’est le fils Forbes, le rebelle mais charmeur fils d’une famille tout aussi respectée et puissante. Une famille puissante mais dont le patriarche à fait des choix bancals. Et où le fils se doit de réparer ses fautes. Le gosse unique tellement pourri par ces géniteurs qu’il en a oublié d’apprendre à être humble et tolérant. Cette pensée t’engendre un poids dans le thorax compressant tes poumons et réduisant ta capacité respiratoire. L’aimer… Tu devrais l’aimer lui ? Comment tu pourrais l’avoir choisi lui… ? Comment tu aurais pu vouloir t’unir à un homme qui n’a de respect que pour sa misérable petite personne ? Toute ton existence se résume à avoir le poil hérissé en sa présence. Toute attention que tu as pu lui vouer porté le goût de la violence, de la rancœur et de l’envie de lui arracher cette arrogance qui est l’essence même de son existence. Il ne sait pas comme tu as saigné de voir ton amie, ta meilleure amie, tomber amoureuse de lui. Il ne sait pas que tu as tout fait pour l’en dissuader, de plonger dans cette relation avec ce jeune homme qu’elle ne connait qu’à peine, et que toi tu ne connaissais que trop bien. Elle n’était pas de votre milieu… Elle a refusé d’écouter. Et c’est toi qui l’as ramassé à la petite cuillère pendant que monsieur souriait et partait à la recherche de sa nouvelle conquête.
C’est à elle que tu voues tes pensées alors que tu fixes la main d’Elijah qui tient la tienne de manière douce voir réconfortante, là dans cette limousine hors de prix, qui vient de s’arrêter et où la portière arrière laisse entrer un large halo de lumière vous invitant à entrer en piste pour la suite des festivités. Il semble se rendre compte de cette seconde de trop où vos doigts se touchent et se caressent, créant en toi une sensation de trouble inattendu. Il éloigne sa main comme s’il venait de s’être brûlé et tu reprends de ta contenance. Tina s’est éloignée de toi avec les années, mais votre relation à présent est purement et simplement réduite à néant maintenant qu’elle sait que tu portes son nom. Son amourette avec Elijah a beau avoir des années, elle n’a jamais totalement guéri de lui. C’est à cela que tu penses lorsque tu répliques à ton tout récent mari qu’un jour tu as fait en sorte de lui faire comprendre qu’une femme se respecte. Il s’amuse du fait que tu pourrais le frapper, te demandant si tu n’en aurais pas honte et un sourire malsain née sur ton visage. Tu n’es pas une femme violente, pas le moins du monde. Pourtant face à lui tes envies obscures se révèlent tumultueuses et fracassantes. Non, tu n’aurais aucune honte à lui foutre ton poing dans la figure s’il venait à te faire sortir de tes gongs. Qu’il ne s’y trompe pas tu n’as rien d’une femme gracieuse et distinguée comme le monde semble le penser. Tu as tout d’une prédatrice dont on évite de croiser le chemin. Tu penses follement tout ce qui se passe dans ta tête, et pourtant en revenant dans les iris d’Elijah, à l’ultime instant où la foule vous attends, et où tu marques un temps d’hésitation pour te lancer, son regard te captive. Ces mots concernant ce que vous devrez vivre sont le reflet de tes pensées et étonnement en l’écoutant tes iris descendent sur le bas de son visage. Tu détailles sa mâchoire carré et virile, la manière dont ces lèvres s’arquent, se tendent, s’étirent et tu inspires avant de détourner le regard et revenir à la porte de la limousine. Tu sens la pression sur ton thorax se refaire pesante et, bizarrement sa main revient dans la tienne. Tu devrais lui articuler de ne pas te toucher mais étrangement tu la fermes. Pire, ta peau recherche le contact de la sienne, comme un ultime contact te permettant d’avoir un réconfort là où il n’y a rien. Ton regard revient à lui, s’y accroche et ta détermination revient plus forte que jamais. Tout le monde semble vouloir que vous jouiez ce rôle, eh bien tu es déterminée à leur en foutre plein les yeux. Tu articules à Elijah que s’il sent que ça devient trop intense, qu’il cherche ton regard et c’est sincèrement que tu réaliseras la même chose. Vos corps sortent de la limousine, la foule d’invités vous acclamant en envoyant de jolis pétales de roses rouges devant vos pas. Tu sens courir sous ta peau l’appréhension pleine d’intensité et l’anxiété latente de vivre cet instant. Si bien que c’est inconsciemment que ton corps se rapproche plus encore de lui. Son bras s’empare de ta taille et bizarrement ça ne t’hérisse pas autant que tu le pensais. Tu l’écoutes ironiser le fait que tu articules tes premières paroles sensées, te donnant encore ce surnom que tu détestes, et tu reviens déposer sur lui un regard plein de tendresse pour donner la parfaite illusion d’un amour inconditionnel. Tu viens doucement t’approcher de son oreille et susurrer.
- Tu apprendras bien vite que j’ai toujours raison, Gigolo.
Tu as beau continuer à ne pas le supporter, dans ce déluge qui submerge vos vies, il est ta seule bouée de sauvetage. Vous rejoignez le lieu de réception, la salle est bondée, l’angoisse afflux. Ta respiration se modifie et tu entends les paroles d’Elijah te demandant combien de temps vous devrez attendre pour prétexter votre intimité. Ton regard tombe sur celui de tes parents, puis ceux de ton époux. Le père Forbes reste toujours d’une froideur qui t’électrise, mais son attitude devient presque colérique lorsque ses yeux fixent ton époux avec autorité telle quelle te dérange instantanément. Tu sens le corps de ton mari se tendre, et tu ne peux pas risquer un dérapage alors ton corps pivote et vient te mettre face à lui. Ton regard lui offre ton plus bel air malicieux avant que tu n’attrapes délicatement sa joue, et que ton visage s’approche du sien.
- Regarde-moi… Ne laisse personne nous déstabiliser, personne.
Ton regard s’ancre profondément dans le sien et tu viens déposer tes lèvres contre les siennes en un baiser lent, doux. Aucun doute que tu le fais pour la comédie, même si son odeur… son goût continue de faire naître en toi des frissons que tu ne maîtrises pas. Tu reviens à lui, tes yeux s’assurant qu’il reprenne de sa contenance avant que vous ne repreniez votre rôle, remerciant à tour de rôle vos invités pour leur présence. Parfois tu t’éloignes de lui, parfois c’est lui qui s’éloigne afin de discuter avec une personne ou une autre. Et parfois tes iris reviennent à lui, l’observant. Son sourire, sa manière de se tenir, sa façon de parler, tu le détailles t’interrogeant sur ces gestes parfois doux à ton égard, malgré votre aversion mutuelle. Les discussions s’enchainent et parfois tu n’es plus totalement attentive aux mots qu’on te porte, tes prunelles s’enfonçant dans les siennes t’égarant sans que tu n’en ai pleinement conscience. Le repas s’enchaine puis vient l’instant où ton époux se lève et vient te demander ta main pour t’inviter à danser. Ton regard le dévisage sur l’instant avant que tu n’acceptes, et reprenne de ta plus belle comédie. En vous éloignant de la table pour rejoindre la piste tu l’entends demander si tu n’as pas deux pieds gauches et tu te contentes pour une fois de la fermer et de lui sourire, un air de défis sur le visage. Vous prenez place et la musique débute, une mélodie douce et propice aux manifestations de tendresse et d’amour. Ce que vos parents peuvent être guilleret, voir absurde. Toute cette comédie te fatigue pourtant tu continues de prendre ton rôle au sérieux. Tu fixes ton époux et tourne en le laissant te guider, mouvant ton corps gracieusement. Tu ne cherches aucun contrôle, le laissant guider les mouvements qu’il maitrise parfaitement, tu ne peux que le reconnaitre. Elijah t’articule que tout ça sera bientôt terminé, et si tu ne dis rien ce n’est pas parce que tu n’as pas envie que ça soit le cas. Tu es juste déstabilisée, ton esprit s’embrumant à son parfum, ta peau s’enflammant à chacun de tes contacts. Son regard te captivant plus que de raison, ne t’obligeant pas toujours à jouer. Tu dévies un instant les iris le temps de voir ta mère tout sourire, effaçant doucement le tien. Ta mâchoire se contracte presque instantanément et ton regard se voile d’obscurité. Ta mère ne voit qu’une seule et unique chose, l’harmonie de vos deux physiques, comme si votre beauté mutuelle était la seule condition à ce que vous soyez heureux.
- Tu te souviens la question sur le temps pour prétexter qu’on voudrait être seul ? Emmène moi Elijah, éloigne-moi d’ici avant que je ne fasse quelque chose qui nous fasse défaut à tout les deux.
Ta voix est basse mais la rage qui soudainement grimpe en toi est palpable. Tu vas commettre une erreur tu le sens. Ta mère se montre folle de joie, comblée de bonheur à sourire à tout va, pleurant sa satisfaction à te voir enchainée. Ca en est trop. Tes yeux reviennent à Elijah, tu es une femme forte c’est vrai, mais tu es aussi une femme capable de foutre le feu à une ville entière si la souffrance est trop insupportable.
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Sujet: Re: Vive les mariés - Elixie Ven 5 Avr - 22:17
Vive les mariés
Je me drape dans un voile de suffisance et d’arrogance, ça me permet d’encaisser la dureté de cette journée. D’accepter cette réalité à laquelle Lexie et moi sommes contraints tous les deux. Ensemble. Tout nous sépare, nous avons de l’aversion l’un pour l’autre depuis des années, mais dans cette épreuve, dans ce moment nous sommes étrangement unis. Deux âmes qui apprennent à se tolérer parce qu’elles n’en ont pas le choix. Les apparences sont parfaites, nous avons l’air d’un jeune couple transit d’amour, les invités ne voient pas la mascarade à laquelle nous jouons. Ils pensent tous que le fils Forbes s’est enfin rangé, tombé sous le charme de cette jeune femme aux charmes envoûtant. La seule personne de l’assemblé qui n’est pas dupe c’est probablement mon père, je sent son regard lourd de reproche peser sur moi. Ma relation avec mon père a toujours été conflictuel, je ne fais jamais les choses assez bien pour lui, et même si je m’efforce à ce que cela change, je serai probablement toujours une immense déception à ses yeux.
Me savoir prisonnier de ce mariage d’apparat m’angoisse bien plus que je veux bien l’admettre. Cette femme qui sait si bien me taper sur les nerfs fait à présent partie de ma vie, son existence est liée à la mienne. Elle est à présent mon quotidien, et si dans un monde de normalité, le mariage unit deux âmes qui s’aiment et aspirent à finir leurs vies ensemble, ce n’est clairement pas notre cas. Si un jour, nous parvenons à nous “tolérer” l’un l’autre, ce sera déjà une victoire. Malgré tout ce qui nous sépare et nous oppose, une étrange connexion est né entre elle et moi, dans l’habitacle de la limousine notre jeu d’acteur n’a pas lieu d’être et pourtant ma main attrape la sienne presque avec tendresse, pour la rassurer. Est-ce que je peux affirmer que tout ira bien ? Non, je ne le peux pas, la vérité, c'est que je suis aussi mal à l’aise et acculé qu’elle, mais je la vois comme ma seule alliée dans tout ce bordel et je crois qu’elle aussi bien qu’elle refuse certainement encore de l’admettre.
Je ne pensais pas dire ça un jour, mais je regrette de quitter le cocon de notre limousine ou nous sommes elle et moi en tête pour affronter le reste des festivités. Je puise une force inattendue dans la profondeur de son regard. J’y lis une appréhension au moins égale à la mienne, je suis incapable de la rassurer, je ne peux pas lui dire que tout ira bien parce que c’est faux, nous avançons ensemble dans l’inconnu. Mon regard se veut rassurant et ma main vient retrouver la sienne. Pourquoi est-ce que je m’inquiète de ses états d’âme ? Depuis quand ça m’importe quelque chose ? Ma mâchoire se contracte tout ça, c'est aussi nouveau pour moi que déroutant.
C’est étrange, mais dans cette jungle dans laquelle nous nous lançons elle et moi, nous pouvons compter l’un sur l’autre. La hache de guerre semble momentanément enterrée, nous sortons ensemble de la limousine, main dans la main, un sourire de convenance peint sur notre visage, nous offrons à nos invités, l’image parfaite d’un couple de jeune marié transit d’un amour sincère et puissant. Cette proximité que je nous impose par mon bras autour de sa taille a quelque chose d’étrangement rassurant.
Durant la soirée, nous vaquons chacun à droite à gauche, parlant avec nos invités, poursuivant notre jeu de rôle parfaitement orchestré et millimétré. Le temps passe… oui, mais bien trop lentement à mon goût, chaque minute me semble être une agonie et chaque regard plein de reproche que m’adresse mon père me rappelle à quel point il me méprise et me pense bon à rien. Pourtant, c'est à cause de ses mauvaises décisions que nous avons aujourd’hui des problèmes financiers qui me poussent non, qui me force à accepter un mariage “ de raison” comme l’appel mes parents. Non, en réalité, c’est un mariage arrangé, un mariage forcé, ou les deux principaux intéressés n’ont tout simplement pas leurs mots à dire.
Je ne le ne lui avouerais certainement pas, mais la retrouver sur la piste de danse c’est presque un soulagement. Je plaisante sur hypothèse qu’elle ait deux pieds gauches, mais dans la réalité sa présence m’apaise, je le dissimule seulement derrière cette suffisance et cet air mutin qu’elle me connait si bien. Mon regard ancré profondément dans le sien, je repense à ce qu’elle m’a dit un peu plus tôt, je lui adresse un sourire presque sincère emprunt d’une tendresse qui ne me ressemble guère. Je mène naturellement la danse, parce que les traditions ancestrales le veulent et parce qu’elle me laisse faire, elle se laisse guider sans l’ombre d’une résistance. Une première. Nous avons l’air amoureux et naturels, mais dans la réalité, c'est une tout autre histoire, la tension entre nous est palpable. Pour ma part j’ai l’impression d’être un animal de foire que l’on observe. Ma mâchoire se contracte durement quant mon regard croise celui de mon géniteur, dur et froid, il semble attendre que je fasse un faux pas. Se mélange de colère et de douleur retourne mon estomac. J’aspire qu’à une chose, me tirer. Vite et loin.
Si je n’avais pas croisé son regard à ce moment-là, j’aurais sans doute vrillé et fait une connerie. A cet instant précis et aussi surprenant que cela puisse paraître, nous sommes seuls au monde, Lexie devient mon ancre et c’est elle, son regard, sa présence qui me permet de ne pas exploser. Elle semble au moins autant à bout que moi, cette mascarade a déjà bien trop duré et si y a peu, nous n’aurions jamais désiré nous retrouver seuls, elle et moi, à présent, nous aspirons qu’à ça. Sa requête raisonne comme une supplique et étrangement je ne fanfaronne pas. Aucune piques dont j’ai le secret, pas maintenant. J’interromps notre danse et le dis de ma main caresse doucement sa joue.
« Il est temps de mettre les voiles Madame Forbes. »
Quoi ? C’est la réalité non, j’aurai pu l’appeler “Chaton” notez que je me suis retenu. Ma main glissent le long de son corps pour attraper sa main et enlacer mes doigts aux siens. La plupart des invités dansent et il est tard, nous avons fait plus qu’une belle prestation. Les doigts serrent les siens et je l’attire avec moi vers l’extérieur. La limousine nous attends et si nous étions des enfants sages nous devrions nous engouffrer dedans pour la suite du programme qu’on nous a fait. Mon meilleur pote a déposé ma caisse sur le parking et nous avons deux options. Enveloppé par la fraîcheur de la nuit, je me tourne vers elle avec ce sourire taquin qu’elle me connait que trop bien.
« Enfants sages et nous prenons la limousine pour faire exactement se que papas mamans attendent de nous… Ou… On se la joue sales gosses et on prend ma caisse pour faire ce qui nous chante ? »
Oui, je suis un homme galant et charmant quand je veux et je lui laisse le choix. Mes clefs dansent dans ma main. Nous pourrions nous tirer pour sortir des radars de nos parents, mais nous risquons certaines conséquences. La case nuit de noce et voyage de noce est inévitable certes, mais nous pouvons en prendre le contrôle si nous le souhaitons réellement. Voyons si madame est joueuse… Ou si elle est le docile chaton qu’elle laisse entrevoir.
Et c'est ainsi que le monde s'écroula sous tes pieds
-- La Robe -- Plus les secondes passent et plus ta cage thoracique se compresse. Les courbettes, les convenances, cet éternel sourire qui doit trôner sur ton visage, cet insupportable besoin qu’à la mondanité de vous scruter à la recherche d’un faux pas, d’un indice, d’un scandale. A chaque discussion où les femmes s’extasient sur la beauté de ton mari et l’harmonie que vous formez ensemble, c’est une lame de plus qu’on t’enfonce dans la gorge. Vous n’êtes PAS beau ensemble ! Vous ne formez aucunement un joli couple ou une divine union ! Tout ceci n’est qu’une comédie ! Le seul sentiment que vous partagez tout les deux c’est votre aversion l’un pour l’autre, cette répugnante nécessité de vous éviter ou de prendre conges de l’autre dès que vous êtes dans la même pièce. Cela vous poursuit depuis votre plus jeune âge et rien n’a changé aujourd’hui. Sauf peut être qu’à nager dans une eau pleine de requins et de prédateurs, il peut être utile de ne pas se déplacer seule. C’est ce qu’il est ce soir. Il est toujours cet homme que tu détestes, antipathique, arrogant, agaçant et dont tu as envie de crever les yeux à chaque instant s’écoulant. Tu viens de te marier à la personne sur cette planète qui t’insupporte le plus dans ce monde. Mais il est aussi le seul à comprendre ce qui peut se passer dans ta tête. Le seul qui fait tout aussi bien semblant d’être heureux, comblé et amoureux que toi, alors que votre destin à tous les deux est devenue le chaos d’une vie que vous ne vouliez pas.
L’air manque autour de toi, comme s’il se raréfiait de secondes en secondes alors que tout le monde semble ne pas le remarquer. Ta mère continue de te scruter avec cet air fou de joie qui te fait agoniser plus fort à chaque instant. Et puis, il y a cette dame d’un âge certain qui vient de te prendre la main, te félicitant et, te compte un récit sur l’importance dans un couple d’entretenir la flamme, de toujours rendre son mari fou de désir et, tu te demandes si tu viens de basculer dans une réalité alternative. Tu es à deux doigts de lui cramer sa mise en plis qui s’agite devant toi, à chacun de ses mouvements de tête. Elijah. Il te faut Elijah, aussi aberrant et dérisoire que cela soit il te faut ce crétin pour rassembler et contrôler ton imminent craquage. Et c’est presque comme par magie, qu’il s’approche et s’excuse auprès de cette vieille peau pour « retrouver sa moitié ». Tu viens de vomir intérieurement et tu ne savais même pas que c’était possible. Tu t’accroches pourtant à lui, et retrouve un semblant de stabilité alors qu’il t’emmène sur la piste pour une danse lente et propice à l’intimité. Tu remarques à peine cela d’ailleurs, trop rassuré au fond qu’il t’éloigne des commérages et de ce constant cinéma qui ne semble pas vouloir vous lâcher. Vos parents respectifs vous regardent continuellement, les tiens fiers et écœurant d’admiration, les siens froids et presque obscurs en tout cas pour ce qui est de son père. Tu sens d’ailleurs les bras de ton mari te crisper à chaque fois que son regard croise celui de son paternel. Celui de ta mère te fait le même effet alors tu le supplie de te faire quitter l’endroit. Tu ne souhaites pas te donner en spectacle, tu ne souhaites pas alimenter les commérages, tu veux t’en aller et arrêter de jouer à l’actrice. Pour une fois Elijah semble disposé à vouloir la même chose que toi, et tu lui offre un sourire en coin lorsqu’il prend ta main et t’amène à rejoindre l’extérieur sans prévenir qui que ce soit. Il t’appelle Me Forbes et tu te retiens de lui dire d’aller se faire foutre devant son amusement. Vous gagnez le perron et tu retrouves la vision réconfortante de la limousine. Un autre véhicule plus sportif est garé, sa voiture. Ouais c’est celle de ton mari, tu la reconnaitrais n’importe où. C’est quoi son plan ? Te laisser toute seule dès votre sortie de cérémonie ? Tu le scrutes d’un air curieux alors qu’il annonce qu’il y a deux manières de faire. Celle des enfants sages et celles de ceux qui le sont un peu moins. Tes iris l’observent, cet air de petit con sur son visage, celui que tu as toujours profondément détesté mais qui pourtant t’étire un sourire en coin à l’instant précis. Il fait tressauter ces clefs dans sa main comme pour te narguer. Tu hésites, ton visage attiré par l’apparition de vos parents qui s’inquiète de votre sortie. Tu fixes ta mère avec une colère palpable, Elijah t’appelant de nouveau chaton, tu n’en es pas un !
- Et puis merde ! Qu’ils aillent se faire foutre !
Tu te saisis des clefs d’Elijah dans un geste vif et contourne sa caisse. Tu attrapes l’ourlet de ta robe de mariée, tire fort dessus sous les yeux de qui veut le voir, tu n’as jamais été ni pudique et encore moins avec ce genre d’état de nerfs. Ton regard noirci par la colère sur ta mère puis Elijah, une partie de la dentelle se détache cela avait été étudiée pour, la traine s’écroule à même le sol pour laisser ta robe devenir une robe plus courte et sexy, transparente sur les cuisses et laissant apparaitre ton body blanc dessous. Tu lances un regard d’affront à ta mère, en t’installant sur le siège conducteur. Tu entends ton prénom articulait de ses lèvres mais elle n’a pour réponse que le bruit du moteur qui rugit. Tu patientes le temps que ton mari grimpe dans l’habitacle, tu n’as pas demandé l’accord pour la conduire mais il a dû comprendre que tu étais capable de partir sans lui, et rapidement tu fais crisser les pneus et détalle de l’endroit, une large fumée sombre s’élevant du sol. Tu accélères et t’éloigne rapidement de cette salle des enfers, retrouvant étrangement l’air qui te manqué à mesure que l’adrénaline et l’arrogance de cet instant te fait éprouver. D’une main tu attrapes tes mèches rassemblaient dans ce chignon structuré et défait le tout. Tu tournes ton visage vers Elijah, pas sur qu’il avait conscience du tempérament de l’épouse qu’il venait de gagner. Mais son regard semble amusé et en même temps détaillant quoi ? Tes courbes ?
- Où est ce qu’on va ?
Tu reportes ton attention sur la route, avant de revenir à lui, tes iris détaillant ces prunelles sans s'en cacher avant de reprendre son attention sur la route, et articuler.
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Sujet: Re: Vive les mariés - Elixie Dim 12 Mai - 21:46
Vive les mariés
Ce mariage est une supercherie monumentale. Notre bonheur est feint de toute pièce, et le pire dans tout ça, c'est que personne ne semble s’en rendre compte. Nous sommes de bons acteurs ? Peut-être après tout. Nous n’avons pas d’autres choix que de jouer le jeu, pour notre famille, pour l’avenir de nos familles. Le nôtre ? Le nôtre semble actuellement scellé d'avantages pour le pire que pour le meilleur. Nos existantes sont à présent liées, que nous le voulions ou non. Chaque minute passée à cette cérémonie est plus lourde que la précédente. J’ai l’impression d’étouffer sous ce trop-plein de responsabilités et d’obligation et le fait qu’elle semble partager cette sensation est étrangement réconfortant.
Tous nos convives semblent s’accorder sur le fait que nous formions un beau couple. C’est incroyable non ? Elle et moi nous ne sommes jamais parvenus à nous entendre, notre animosité est réciproque et toujours présente malgré notre numéro d’acting presque sans accroche. Pourtant, lors de cette danse sous les yeux de tous c’est dans son regard à elle que je trouve un étrange réconfort. Elle est la seule à comprendre ses émotions qui peuvent parasiter mon esprit et ça nous rapproche qu’on le veuille ou non. Ce soir Lexie est mon seul point de repaire, mon point d’ancrage pour ne pas sombrer dans la perdition.
Tous semble heureux pour nous sauf mon père dont le regard froid et plein de reproche me pèse lourdement. Il paraît attendre le moindre faux pas pour m’en faire le reproche. Je refuse de lui offrir cette satisfaction. Je dois être con d’encore espérer pouvoir le rendre un jour fière de son fils. Je deviens plus raid à chaque fois que mon regard croise celui de mon géniteur, je suffoque intérieurement, je dois me barrer d’ici. Vite. Immédiatement avant que je fasse une connerie que je pourrais un jour regretter. Alors quand ma belle et nouvelle épouse m’implore presque de la tirer de cette fête dont nous sommes finalement les seules victimes, je n’hésite pas un seul instant. Mes doigts crochètent les siens et nous nous tirons dehors comme des jeunes mariés gouvernés par leurs impatiences.
Peut-être que mon père avait raison de s’attendre au pire… N’avais-je pas préparé une évasion avec l’aide d’un de mes meilleurs potes ? Une voiture nous attend pour pouvoir échapper au programme que l’on nous a préparé avec une précision chirurgicale. Je lui laisse le choix. Gentil ou méchants enfants… J’aurais pu me tirer seul et la laisser là ? Certainement et c’est peut-être ce que j’avais à l’esprit durant quelques instants, mais plus maintenant. Nous sommes dans la même merde et je crois que j’ai réellement envie de me tirer avec elle, de faire un pied de nez à nos parents, leur montrer que malgré notre docilité apparente, nous ne sommes pas leurs marionnettes.
« T’es peut-être plus amusante que je le pensais… »
Je la regarde un sourire en coin, je pensais sincèrement qu’elle allait se la jouer enfant sage et parfaite sous tout rapport. Ce revirement de situation me plait beaucoup et je crois qu’elle peut que le constater en avisant ce sourire de petit con qui illumine mon visage. Je ne pète même pas un câble en la voyant s’installer au volant de MA bagnol. Nos parents qui voient la scène semble surpris et moi, je souris, satisfait de voir mon père bouillir de rage. Oui ton fiston te décevra comme tu t’y attendais !! Sa robe ne survit par à l’étroitesse de l’habitacle, une partie de sa traine échoue sur le sol, dévoilant une vision un peu trop délicieuse sur les jambes parfaitement ciselées de ma nouvelle épouse. Sa beauté est incroyable et elle a des effets sur moi que je n’assume pas encore. Je fais le tour de la voiture et prends place à côté d’elle, je n’avais pas prévu qu’elle prenne place derrière le volant, je n’ai cependant pas le temps de la déloger, son regard est déterminé et elle serait capable de se barrer en me laissant là. Je prends place à côté d’elle.
« Tu sais conduire au moins ? »
C’est plus fort que moi, je ne peux pas m’empêcher de la chercher. La rage lui va si bien au teint. Elle accélère d’un coup et démarre dans un nuage de poussière. Je crois qu’un léger rire m’échappe. Elle a un putain de caractère. Je ne sais pas si ça me plait ou si ça me tape sur les nerfs. Les deux ? Une chose est certaine en revanche, c’est que je peine à détacher mon regard d’elle. Sa robe qui dévoile à présent de son corps plus que les conventions l’accepteraient et sa chevelure défaite lui donne un air sauvage, presque indomptable. Je découvre une nouvelle facette d’elle, une facette qui me plait plus que ça le devrait.
« Où ça te chante chaton. »
Je sais, elle déteste que je l’appelle ainsi, mais c’est plus fort que moi, je crois que j’aime la voir sortir les griffes. Mon regard trouve le sien, et les paillettes que je vois briller dans ses iris m’hypnotise un instant. « Tant qu’on disparait quelque temps pour qu’ils croient à un voyage de noce… on peut faire ce qu’on veut. Aller où on veut. Toi et moi. »
Oui, je crois que nous allons devoir nous habituer à devoir passer du temps ensemble, au moins pour donner le change en public. J’ouvre la boite à gant ou y a de bonnes liasses de liquides. Les hôtels de ma famille, c’est hors de question, mon père saurait ou nous sommes à l’instant même ou ne passerions les portes, utiliser nos cartes bleues, idem… Le liquide en revanche, c’est la liberté totale.
« Combien de temps pour liquider tout ça tu crois ? »
Y a de quoi passer du bon temps non ? Ensemble ? Ça parait moins évident, mais puisque nous sommes coincés ensemble, autant faire un petit effort non ?
« L’aéroport et à 45 min de route, on se tire au soleil ? »
On n'a pas nos affaires ? En théorie oui, nos fringues y sont, mais nos passeports sont avec les liasses de billets. J’ai parié sur son choix, en fait je crois que j’espérais qu’elle soit tout aussi folle et audacieuse que je peux l’être moi aussi. On ne s'apprécie pas, mais je suis capable de faire des efforts si elle n’est pas ennuyeuse comme la pluie. « Moi, tant qu’on échappe à leur radar, tout me va. »
Elle m’a surpris, et dans le bon sens du terme, je crois qu’à cet instant, je suis même content d’être en sa compagnie. Son brin de folie me plait et attise en moi quelque chose que je n’arrive pas encore à définir.
Et c'est ainsi que le monde s'écroula sous tes pieds
-- La Robe -- Tu ne sais pas vraiment ce qu’il te prend. La pression de ce mariage, cette aversion que tu possèdes pour le marié, mais pas seulement. La décision de vos parents, l’obligation de la bienséance, des bonnes manières en société et tout ce tissu de connerie qui aujourd’hui t’amène à porter son nom et obliger ton avenir à être partagé avec lui, peu importe ce que tu en penses, te rend soudainement bien moins raisonnable. Tu as toujours été la fille dont tes parents rêvés. Ouais tu as eu quelques écarts de comportements, notamment vis-à-vis d’Elijah plus jeune mais ces actes isolés, ne sont pas ce à quoi tes parents ont été habitués. Tu es depuis toujours la fille réservée, d’humeur toujours égale et sans une once de désobéissance. Tu es une femme active et déterminée, ambitieuse mais cela reste dans le domaine professionnel. Aujourd’hui, la stupéfaction de tes parents à te voir agir montre à quel point c’est loin, très loin de ce qu’ils ont pu connaitre de toi.
On t’a poussé trop loin, on t’a demandé d’assumer un rôle qui était bien trop difficile à tenir. Tu te contiens depuis des heures, une journée presque complète à te montrer souriante et pleine de bonheur alors que ce jour, n’est qu’un cauchemar dont tu aimerais te réveiller. Tu es là, sortie de cette réception aux côtés de celui qui est ton mari aux yeux de tous. Tu détestes chaque parcelle qui le compose et pourtant, à cet instant précis, il est le seul allié et le seul être capable de te comprendre et de ressentir à quel point vous atteignez un point de non-retour. Et tu n’es visiblement pas la seule à être à deux doigts de l’explosion. Sous ta peau, ton épiderme est en feu, tu manques d’air, tu es prête à t’incendier d’une seconde à l’autre. Tu l’examines te proposant d’être une sale gosse avec lui, sans véritablement le dire et ce sont les yeux de tes parents sur ce perron qui te poussent à finalement disjoncter. Tu es un modèle de calme et de distinction, mais tu es aussi une femme volcanique et l’éruption à commencer. Tu te saisis des clefs, arrache ta création de couture, et embarque dans cette voiture que tu fais détaler avec vigueur, comme un doigt d’honneur à leurs principes et à tout le reste. Il te demande si tu sais conduire, et ton regard le défis avant que tu n’actives les commandes de son bolide. Tu files au travers de cette allée goudronneuse, bordée de végétaux en dérangeant la poussière tranquille qui la recouvrait. Tu entends le rire de ton mari qui se tourne l’espace d’un instant en regardant vos familles s’effacer. Tu lui demandes où est ce que vous allez, et sa réponse attire ton regard vers lui. Ses iris pétillent, pas comme plus tôt lorsqu’il jouait la comédie, non dans celles que tu lis à cet instant il est plein de surprise, plein d’excitation comme si ce qu’il voyait sous ses yeux lui plaisait vraiment. Tu inspires surprise à ton tour de lire ceci, et revient à toi, à la route en accélérant plus fort face à son surnom de merde qu’il te dicte à nouveau. Il dit tenir juste au fait de disparaitre, le temps que tout le monde pense que vous soyez en voyage de noce. Tu n’y avais pas songé mais il a raison, vous devez disparaitre. Assez loin pour que tout le monde puisse vous croire réellement amoureux et assez épris l’un de l’autre pour prendre ce temps pour vous. Tu n’as pas la moindre envie de passer du temps avec lui, pas la moindre envie de le connaitre ou d’en apprendre plus sur lui. Pourtant… Il a raison. Si vous tenez à ce que votre ruse fonctionne, votre comédie doit se vouloir sans faille. Il ouvre la boite à gants et te montre une liasse de billets, demandant combien de temps pour liquider tout cela. Bordel ! Tu ouvres de grands yeux en voyant toutes l’espèce qu’il a mobilisé.
- Attends, tu avais prévu ça depuis quand ?
Tu n’en reviens pas. Il comptait faire quoi ? Pas t’embarquer avec lui c’est certain, même toi tu as du mal à assumer le fait que tu pètes les plombs comme ça et décide de t’enfuir avec le pire trou duc de l’univers. Il dit que vous n’êtes pas loin de l’aéroport et tu pousses doucement sur ton siège en réfléchissant à l’hypothèse. Sérieusement, tu es vraiment en train d’imaginer à faire ça ? Parcourir le monde avec lui, pour simplement faire chier le monde de vos géniteurs ? Il patiente en te regardant, sa bouille de connard arrogant s’est effacée à ton plus étonnement. Il possède à cet instant un air tout simplement plein de malice, comme un gosse qui s’apprête à faire la bêtise la plus hilarante de tous les temps. Et désapprouve, tu pourrais aussi négocier, lui dans un pays, toi dans un autre. Mais pourtant, tu finis par faire taper doucement ta main sur le volant, et braque soudainement vivement à droite. Les pneus de son véhicule crispent sur le sol, dans un brouha sonore avant que tu ne la fasses de nouveau rugir en prenant de la vitesse.
- Très bien. Tu as déjà visité l’Italie ?
Tu tournes ton regard vers lui, tu es issue de la culture Italienne, ton business y est domicilié et tu ne sais pas vraiment ce qui te pousse à l’emmener dans ce monde qui est pourtant le tien. Tu détailles ses iris comme pour savoir si l’idée le botte et sourit pour une fois sans artifice. Tu ne sais pas vraiment ce qui te prend. Sa bouche est légèrement entrouverte de surprise et pince tes lèvres t’empêchant de rire, avant de susurrer.
- Stai per sbavare, idiota* (tu es à deux doigts de baver, Idiot.)
Cet homme est l’idiot le plus détestable de cette planète. Tu n’apprécies strictement rien de ce qu’il possède. Son arrogance, sa manière de s’exprimer, de te révolter. Et pourtant… L’espace d’un instant lorsqu’il cesse d’être ce qu’il a toujours été, tu sembles être quoi… Subjugué ? Admirative ? Devant ce regard séduisant, ce visage sensuel et ce sourire tout simplement attirant. Tu reportes ton attention sur la route et murmure.
- Si on m’avait dit que je partirais en voyage avec toi, j’aurais jamais pu le croire !
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Sujet: Re: Vive les mariés - Elixie Mar 25 Juin - 20:42
Vive les mariés
Il semble que j'ai tellement habitué mon père à être déçu de moi que, à ce stade, je ne peux même pas imaginer que les choses puissent être différentes. Une partie de moi, peut-être encore naïve, espère que cela pourrait changer un jour. J'espère qu'il pourra voir en moi quelque chose de plus que le bon à rien qu'il est convaincu que je suis. J'ai accepté d'épouser une femme que je déteste profondément et que je méprise totalement. Et pourquoi ? Pour sauver son entreprise, pour assurer la pérennité et la prospérité de son empire financier. C'est un sacrifice colossal que je suis prêt à faire pour lui, malgré le fait que je ne reçois en retour qu'indifférence et dédain. Son visage reste fermé, impassible, comme une statue de marbre froid. Ses yeux, impénétrables, me fixent et scrutent chacun de mes mouvements, attendant patiemment que je fasse le faux pas. Il attend le moment où je trébucherai, où je ferai l'erreur qui lui permettra finalement de dire avec un air de supériorité qu’il savait déjà que j’allais tout foutre en l’air. C'est un jeu dangereux, un jeu de pouvoir et de contrôle. Cela peut paraitre étrange, voire même presque inconcevable vu notre passif, mais c’est dans le regard de Lexie que je trouve la force de poursuivre cette mascarade. C'est elle qui me donne la force de continuer, de tenir bon face à cette pression constante. A cet instant, elle devient mon phare dans la tourmente, mon refuge et ma consolation. Mais jusqu’à quand pourrai-je tenir ? Jusqu’à ce qu’elle me demande de la sortir d’ici. Jusqu'à ce qu'elle me demande de mettre fin à tout cela.
Il n'aura fallu rien de plus qu'une supplique, qu'un simple regard échangé pour déclencher notre départ. L'idée de fuir avec elle avait germé dans mon esprit, et je dois avouer que je trouvais cette idée aussi incroyable que ça puisse parraître séduisante. Les expressions sur les visages de nos parents lorsqu'ils nous ont vus échanger la confortable limousine pour ma sportive étaient loin d'être enthousiastes. Nous avions l'air de deux enfants gâtés, déjouant tous leurs soigneux plans comme si c'était un jeu. Nos invités, cependant, n'ont rien perçu de notre acte de rébellion. Tout ce qu'ils voyaient, c'étaient deux amoureux impatients de se retrouver seuls, loin du bruit et de la foule. Elle démarre comme une folle, me laissant à peine le temps de percevoir le visage déformé par la colère de mon père.
Nous nous éloignons, enfin seuls, loin de tout regard inquisiteur, la pression redescend doucement. Le plus dur est fait ? C’est ce que je crois, la cérémonie est passée certes, mais maintenant ? Mon regard se pose sur elle, sur cette femme qui est aussi insupportable qu’elle est belle… c’est ma femme. Nous allons devoir composer toutes nos existences l’un avec l’autre. Je n'accepte pas cette réalité et pourtant ce n’est pas comme si j’avais le choix. Je reporte toute mon attention sur elle lorsqu’elle me demande où nous allons. J’avais tout prévu… tout ou presque, elle ne faisait pas forcément partie de ce projet de fuite, mais elle est là avec moi, au volant de ma caisse et je ne veux étrangement pas qu’elle soit ailleurs. J’aime cette facette rebelle et tumultueuse de sa personnalité qui se dévoile devant moi ce soir, une facette qui m'était jusqu'à présent inconnue. J’aime ce regard plein de fougue et de passion, cette assurance qu’elle dégage, comme un aimant qui attire tout autour d'elle. Elle a une aura d'indépendance et de force qui est absolument captivante. Je me trouve en train de lutter pour retenir un bref éclat de rire, lorsqu’elle me demande étonnée et curieuse depuis quand j’avais prévu cela.
« Je prévois toujours un plan de secours. Au cas ou tu aurais été trop insupportable pour que j’accepte de t’épouser… » Je la regarde discrètement du coin de l’œil, un sourire espiègle aux lèvres, clairement amusé par la situation. Je sais pertinemment que les mots que je viens de prononcer vont la faire monter sur ses grands chevaux, la piquer au vif. Toutefois, juste avant qu’elle ne déchaîne ses foudres sur moi, que son tempérament de feu ne s'embrase sous l'effet de mes provocations j’ajoute : « Mais finalement m’échapper avec toi, c'est pas si mal. » Je sous-entends que j’apprécie presque sa compagnie, mais je le dis pas clairement, il ne faut pas trop m’en demander non plus.
Je lui suggère ensuite de nous enfuir ensemble, l’aéroport n’est pas loin et en plus je ne suis pas chiant puisque je lui laisse le choix de la destination. Tant que c’est loin de cette réalité étouffante, ça me va. Je la regarde, attendant sa décision, la regardant comme je crois je ne l’avais jamais fais, comme si je la découvrais pour la première fois. Elle est belle et je crois que son sale caractère m’avais empêché de constater cette évidence. Elle me propose l’Italie. Mon sourire s’élargi, elle me propose de m’emmener chez elle, dans ce pays ou elle a ses racines. Anodin ? Peut-être… ou peut-être pas.
« Une fois lors d’une inauguration d’un hôtel de mon père à Rome, mais on a pas pris le temps de faire du tourisme. » Non bien sûr que non, prendre du temps avec son fils pour autre chose que le travail, ça mon père ne sait pas faire. « Alors, va pour l’Italie, emmenez-moi chez vous Madame Forbes. »
Ma curiosité et mon amusement prime sur mon habituel tempérament provocateur, je sais être appréciable lorsque je m’en donne la peine, ceux qui me connaissent mieux savent que cette attitude de petit con est qu’une façade. Je ne sais si c’est à cause de la pression qui redescent enfin, mais je me sens mieux, plus à l’aise en sa présence, et puis nous allons être obligés de composer l’un avec l’autre à présent, alors autant y mettre un peu du sien non ?
Mon sens de la curiosité et mon penchant pour l'amusement surpassent mon tempérament provocateur habituel. Je suis pleinement capable d'être agréable quand j'y mets de l'effort, ceux qui me connaissent intimement savent que cette attitude de petit impertinent n'est qu'un masque que je porte. Je ne sais pas si c'est à cause de la pression qui commence à retomber enfin, mais je me sens de plus en plus à l'aise en sa présence. C'est un sentiment de libération, une légèreté que j’épprouve à mon plus grand étonnement. Et puis, étant donné les circonstances, nous allons être contraints de cohabiter et de collaborer étroitement à présent. Alors, pourquoi ne pas faire un effort pour faciliter cette cohabitation ? De toute façon, nous n’avons à présent plus rien à perdre.
« C’est un peu trop facile d’assumer ses mots quand je ne peut pas les comprendre Gattina. » Mes quelques cours de langues étrangères sont loin derrière moi mais j’ai quelques reste, et je trouve que le surnom si agaçant que je lui ai trouvé dans sa langue natale sonne encore mieux. « Mais je t’en prie, poursuis, ton accent Italien est terriblement sexy.» Je la provoque ? Cherche à la faire vrombir ? Oui, et je crois qu’elle le comprendra à la vision de mon visage.
« Si tu savais combien de demoiselles aimeraient être à ta place. Souris et profite Gattina. »
Une nouvelle pique, je ne pouvais pas m’en empêcher. Ce que je n’ajoute pas en revanche, c’est que pour ma part, là mon regard posé sur elle, c’est avec elle que je veux faire cette folie, et pas avec une autre. Je sais, c’est probablement fou et ridicule, elle et moi on se déteste, rien n’a changé, mais étrangement j’ai l’impression qu’à travers cette épreuve nous nous comprenons, et ça nous rapproche en un sens.
Lorsque nous arrivons enfin à l’aéroport, je sors du coffre un sac avec de maigre affaires que je jette sur mon épaule. Je crois que je n’au jamais eut aussi hâte de m’envoler à l’autre bout du monde, non pas à cause de l’attrait des vacances, mais parce que j’ai besoin de m’échapper. Je lui tends la main pour l’aider à s’extirper de d'habitacle étroit de ma bagnole. Je suis capable de faire preuve d’un minimum de galanterie quand je veux. Dans le monde dans lequel nous avons grandi elle et moi, ce genre d’attention fait part intégrante même de notre éducation. Les gens autour de nous passent et nous dévisagent, je crois que nos tenues de cérémonie attirent l’attention. Pour la discrétion, on repassera.
« Allez viens, on ne traine pas. »
Le ton de ma voix est presque… doux, étonnamment plus tendre que d’habitude. Je m’écarte légèrement lorsque je m’aperçois que ses doigts étaient toujours captifs des miens. Je l’invite à m’accompagner à l’intérieur, m’arrêtant devant une boutique de fringue. C’est bon marché, mais je crois que nous n’avons pas trop le choix si on veut ne pas trop attirer l’attention. Un sourire de parfait petit con trop content de lui étire alors mes lèvres :
« Tu choisis mes fringues et je choisis les tiennes ? »
Quoi ? C’est une idée à la con ? Peut-être, mais je ne peux m’empêcher de penser que ça peut être amusant et puis ça peut être une manière de voir comme l’autre nous vois. Ça peut être drôle non ? Dangereux potentiellement parce qu’elle pourrait me faire un sale coup mais nous verrons bien.
Et c'est ainsi que le monde s'écroula sous tes pieds
-- La Robe -- C’était pas du tout la vie dont tu rêvais. Clairement pas le chemin que tu envisageais, encore moins avec lui. Tu te destiné à être une grande créatrice de mode, à reprendre le flambeau d’une magnifique lignée de couture italienne. Tu t’envisageais carriériste, le succès, l’argent et puis un jour tu rencontrerais certainement un homme qui te ferait battre plus fort le cœur. Un homme qui t’aurait séduite, pour qui tu serais devenu tout et, tu en serais tombée follement amoureuse. La demande en mariage d’un romantisme torride, des enfants ensuite pour qui tu aurais décrocher la lune. C’est sans doute un peu niais, voir d’une rêverie puérile mais c’est ainsi que tu envisageais l’avenir. Et au lieu de ça, on t’a promise à Elijah Forbes. Le plus détestable des hommes à tes yeux, celui pour qui tout vous opposes depuis votre plus tendre enfance. Chaque réception où il se trouvait te provoquer des élans de colère, chaque putain d’instant où il se retrouvait à faire l’intéressant et à capter l’attention t’arrachant un air des plus désapprobateur et moqueur. C’est viscéral, c’est en toi, son âme irritera toujours profondément la tienne.
Et pourtant, circonstances désespérées égale alliance désespérée. Vous subissez cette pression sociale et ce voyeurisme où vous êtes les éléments centraux, main dans la main. Il y a sans doute des dizaines de personnes que tu aurais aimé à tes côtés à sa place, là tout de suite et pourtant aucune d’entres elles n’aurait été en mesure de comprendre ce que seul toi et lui, êtes en mesure de ressentir. Il n’y a pas que l’aversion l’un pour l’autre qui vous submerge, mais aussi ce devoir que vos parents ont exigé de vous. Ce foutu devoir de les satisfaire, de les rendre fiers alors que l’on vous prive de la vie dont vous rêviez. Toi comme lui, vous auriez tout donné pour qu’un autre soit à votre place. Malheureusement, c’est ensemble que vous faites face à cet avenir sombre. Les regards de ta mère t’insupportent et l’envie de foutre le camp ne t’a jamais autant broyé le ventre, mais sensiblement ton nouvel époux ressent la même chose à cet instant. Son regard perdu dans celui de son père est évocation d’une souffrance qu’il tente de dissimuler. Tu le supplies de partir et étonnement il n’y aura pas de contestation ou de moquerie. Non, Elijah t’amènera à fuir les lieux, et de la manière la plus provocatrice qui soit. Au volant du petit bolide qui l’appartient, tu détales de cette cérémonie en te moquant bien de ce que penseront le reste du monde. Tu retrouves l’air frais et avec lui la sensation de respirer de nouveau loin de leurs protocoles et exigences. Elijah sort de sa boite à gants un paquet de fric en liquide qu’il possède et ton regard peine à cacher sa surprise en découvrant qu’il avait déjà orchestré sa fuite, là où toi, tu n’avais strictement rien anticipé. Il t’impressionne et tu ne peux garder trop longtemps ton regard sur lui mais son engouement à fuir lui donne un air assez séduisant. Bordel, ce trou du cul est ton mari… Il annonce qu’il avait prévu une échappatoire au cas où tu aurais été trop insupportable à épouser et tu lui offres ton plus beau regard obscur, alors qu’un sourire s’élargit sur son visage. Connard ! Il se rattrape cependant disant que finalement s’échapper avec toi ce n’est pas si mal, et ton regard sur lui change doucement. Tu te montres l’espace d’un instant troublée, avant que tes instincts de chieuse ne reviennent. Tu fais vrombir la voiture en tournant brusquement à gauche, le faisait buter dans sa porte, élargissant à ton tour un sourire.
- Oups ! Désolée je crois que j’ai un peu de mal à gérer la vitesse.
Ton air montre que tu maîtrises parfaitement bien au contraire. Mais que tu es aussi prête à tout pour lui rendre la monnaie de sa pièce, et que tu y prends en plus un certain plaisir. Elijah vous propose de vous enfuir et instantanément quand vient la question de la destination, tu ne sais pas pourquoi mais c’est aux terres italiennes que tu penses. Es-tu réellement certaine de vouloir de sa compagnie là-bas ? Non ! As-tu vraiment le choix ? Non plus. Ce mariage doit être crédible et pour cela ça veut dire alimenter vos réseaux. Tu proposes alors de l’emmener là-bas, il dit ne pas connaitre si ce n’est les murs d’un hôtel. Et tu guettes son visage qui semble ne pas vivre ses meilleurs souvenirs.
- Alors ta détestable nouvelle femme va te faire découvrir la magie Italienne, Idiota !
Tu étires un sourire en coin en sondant rapidement son visage tu remarques qu’il semble, quoi ? Troublé ? Tu pinces tes lèvres et malgré toi te moque de lui dans ta langue natale et il te fait rapidement la réprimande que c’est facile de lui parler dans une langue qu’il ne peut comprendre. Un point pour lui, même si tu ne comptes pas être plus coopérative pour autant. Il décrit ton italien comme sexy et l’espace d’un instant c’est toi qui es troublé. Merde… Est-ce qu’il vient de te complimenter là ? Cependant il te trouve un nouveau surnom et instantanément ta mâchoire se contracte. Encore un surnom destiné à te rendre mignonne on dirait ?
- Tu sais tu as l’air de me considérer chaque fois comme une chose mignonne… Et si je n’étais pas le chaton mais la panthère ?
Tu lui offres ton plus beau sourire machiavélique alors que soudainement tu piles et lui fait manquer de se prendre le tableau de bord en plein nez. Tu élargis ton sourire en susurrant.
- Dommage. J’étais presque sûr que j’allais réussir à te le casser.
Tu lui tires la langue et sort de la voiture. Ok, tu es une vraie peste mais tu n’as jamais prétendue être autre chose. Les regards autour de vous se posent comme des projecteurs sur vos silhouettes. Une robe de mariée à présent trop sexy, un homme en costard, et une cabriolée à une centaine de milliers d’euros ça attire le regard. Tu n’es pas très à l’aise avec la foule ça a tendance même à t’angoisser, là où ton mari semble être très à l’aise. Tu inspires en restant bloqué dans l’habitacle, entendant de façon lointaine la portière s’ouvrir. Tu as presque envie de t’enfuir de nouveau mais sa voix te rappelle. Il te dit de ne pas traîner et rapidement ton regard s’accroche au sien, comment fait-il ça ? Tu sors de la voiture et la contournes avec lui. Glissant sans vraiment te rendre compte ta main dans la sienne pour fuir l’attraction que semble vous vouer les gens. Elijah retire finalement ses doigts des tiens et tu fronces les sourcils en remarquant que tu n’avais même pas conscience qu’il te touchait encore. Bordel Lexie ! Reprends-toi. Vous passez devant une boutique de vêtements et un sourire s’étire sur le visage de ton nouveau mari. Eh merde. Il propose avec amusement que vous vous changiez et notamment que chacun choisisse les vêtements de l’autre. Etonnement l’idée te plait et ton sourire s’élargit sur ton visage à toi aussi.
- Tu n’as pas peur du risque toi ! Très bien, Amène toi !
Tu pénètres la boutique et sélectionne quelques modèles ce n’est clairement pas le genre de tissus avec lequel tu as l’habitude de travailler mais tu trouves ce qui lui ira. Après tout, tu es l’une des stylistes les plus en vogue dans le monde de la mode. Tu le rejoins au cabine et attrape une cravate entre tes doigts.
- Ajoutons du pigment à ce petit jeu.
Tu approches de lui en souriant et susurre en appliquant la cravate sur ses yeux.
- Interdiction de voir tant que je n’ai pas terminé.
Tu lui noues délicatement cette cravate sur le visage. Le bout de tes doigts effleurant sa peau alors que tu le pousses doucement dans la cabine. Tu y pénètres également et commence gentiment à apporter tes doigts pour le déshabiller. Merde Lexie, qu’est ce que tu es en train de foutre ? Tu te rends compte de ta connerie alors que sa veste est ôtée et sa chemise à moitié défaite. Tu inspires et tente de redevenir professionnelle, ton regard venant observer son visage, puis descendant sur sa musculature, ses pectoraux, ses abdominaux. Bordel de merde… Tu m’étonnes que toute nana le croisant en devient raide dingue. Tu sens soudainement la chaleur t’envahir et fait gratter ta gorge discrètement avait de lui passer les vêtements du haut. A nouveau tu apportes tes doigts à sa ceinture et le déshabille lentement, appréciant au passage ses réactions ? Que ressent-il ? Est-ce que lui aussi ça lui fait quelque chose ? Tu déglutis et abaisse son pantalon comme s’il était un de tes clients, constatant comme ses jambes sont tout aussi athlétique que le reste… Et bordel, c’est quoi ce fessier ? Tu désapprouves en silence alors que ta bouche vient de s’entrouvrir par négligence. Tu lui passe le short à enfiler et articule.
- Ca devrait être les bonnes tailles. Je te laisse te… Hum… changer.
Tu quittes la cabine avant la fin, tenant à éviter qu’il n’enlève cette cravate alors que tu étais clairement en train de le mater.
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Sujet: Re: Vive les mariés - Elixie Mer 9 Oct - 23:16
Vive les mariés
Je ne voulais pas de cet avenir et elle non plus. Seulement nous sommes à présent coincé l’un avec l’autre et ni elle ni moi pourrons y changer quoi que ce soit. Nos vies, nos avenirs sont à présent lié par les liens étroits et peut être même pour nous immuable qu’est le mariage. Nous ne pouvions pas éviter cet union, alors nous agissons sur le peu de liberté qui nous reste encore. Filer ensemble sous le nez de nos familles n’était peut être pas la meilleure idée qui soit, mais je ne pense pas que se soit la pire non plus.
Je l’emmène avec moi et ne râle presque pas lorsqu’elle s’installa à ma place derrière le volant de ma caisse. Au fur et à mesure que nous nous éloignons de la cérémonie j’ai l’impression de retrouver de l’air pour respirer. Cette ambiance suffocante, le regard plein de reproche de mon père, c’était trop pour moi. Je ne pouvais plus rester là bas, j’aurais finis pas péter un câble et faire exactement ce qu’il ne fallait pas faire. Elle semble étonner de voir que j’avais pensé à tout. Sous mes air de petit con qui vit au jour le jour je suis plus organisé que j’en ai l’air et ça m’amuse de l’impressionner. Je ne suis pas aussi prévisible qu’elle croit. Je m’amuse à lui insuffler chaud et frois, la piquant au vif avant de lui accorder un semblant de compliment. Certes elle est insupportable et elle et moi on s’entend pas mais durant cette journée, durant cette cérémonie elle a été mon point d’ancrage. Paradoxalement si j’ai put aller jusqu’au bout c’est parce qu’elle été là et que finalement nous partagions les même émotions. Un rire spontané m’échappe lorsqu’elle réagit à mes piques, jouant avec l’accélérateur pour me faire valser dans l’habitacle de la bagnole. J’ai beau râler son tempérament volcanique me plais.
« C’est pour ça qu’on ne mets pas un bijoux pareille entre n’importe qu’elle main chaton. Tu devrais me laisser le volant avant que l’on ne puisse même pas profiter de notre voyage de noce. »
Je me redresse et agrippe l’accoudoir pour ne pas lui laisser le loisir de me surprendre une nouvelle fois. Elle semble parfaitement gérer la situation mais je ne lui ferais pas le plaisir de l’admettre, je me permet même d’ailleurs d’en ajouter une couche.
« A moins que tu ne sois trop presser de t’envoler avec moi à l’autre bout du monde ? »
Mon sourire est plein de provocation lorsque je pose mon regard sur elle. Lexie est une femme magnifique et j’ai l’impression par moment de découvrir cette femme pour la première fois. Comme si derrière cette montagne de défauts que j’ai toujours vu en elle je percevais autre chose à présent.
Notre destination est à présent figée, je lui offre le choix et je suis surpris qu’elle veuille m’emmener chez elle en Italie. Je m’attendais à une énième rétorque cinglante, mais pas cette fois. Cette femme ne cessera jamais de me surprendre. Lorsque je lui avoue avoir vu de l’Italie que les murs d’un hôtel de mon père une sorte de douleur comprime ma cage thoracique. Je m’efforce de ne rien laisser paraitre afin de rester protéger derrière mon épaisse carapace. Mon naturel reprend le dessus lorsque je retrouve mes instinct de provocation, lui trouvant un nouveau surnom qui ne manquera pas j’en suis sur de la faire vrombir. Un rire franc et amusé s’échappe de ma gorge lorsqu’elle me met en garde quant au fait qu’elle soit d’avantage une panthère qu’un chaton.
« Je t’en pris sors les griffes… »
Je la provoque encore mais elle coupe court à l’amusement en pilant brusquement. Je jure comme un charretier tenant mon nez qui me fait à présent un mal de chien. Putain la garce. Je tourne la tête vers elle et son air satisfait est terriblement agaçant.
« Putain refais jamais ça !! Ma beauté te trouble tellement pour faire ça ? »
Quoi ? Je me prends pour qui ? Pour Elijah Forbes c’est suffisant non ? J’entretiens ce physique qui fait des ravages habituellement sur la gente féminine et je crois qu’elle soit imperméable à mon charme m’amuse beaucoup au fond.
Je fanfaronne et m’efforce de paraître sur de moi mais au fond je suis guère plus serein qu’elle. Arrivés à l’aéroport mes doigts viennent aggriper les siens sans réfléchir, le regards de ceux qui nous entour la mettent mal à l’aise et c’est con peut être mais je crois que j’aime pas la voir comme ça. Sauf quand c’est moi qui l’emmerde mais ça c’est tout autre chose. Dans nos accoutrement nous ne passons pas inaperçus et c’est d’ailleurs un problème que je compte régler rapidement en m’arrêtant devant un magasin de fringues. Pourquoi je lui lance ce défis ? J’en sais rien, je risque de le regretter mais j’ai besoin de légèreté après cette journée forte en stresse et en émotion.
« Je n’ai pas peur de grand chose chaton. »
Je lui adresse un clin d’oeil se voulant complice. C’est elle qui sera accompagnée d’un clown si elle profite de la situation pour me faire porter n’importe quoi, sans parler du fait que je pourrais moi aussi jouer avec les mêmes armes qu’elle. Alors, nous allons dire que les risques sont “calculés”. Alors oui, je vais peut-être le regretter, mais je la laisse faire, choisir des tenues dans les rayons. Elle entre dans la cabine d’essayage avec moi et avant même que je puisse réagir, elle me plonge dans l’obscurité en me bandant les yeux avec une cravate. Putain à quoi elle joue !! J’ai instantanément l’impression que l’air se raréfie autour de nous, son petit jeu provoque en moi des frissons que je n’avais pas calculés. Clairement troublé, ma poitrine se soulève au rythme chaotique de ma respiration.
« Tu aimes jouer avec le feu… »
Une question ? affirmation ? Hypothèse ? J’en sais rien et tout mon être se retrouve captivé par ses doigts sur ma peau qui m’arrache des frissons. Elle me déshabille et je ne l’arrête pas, je la laisse même faire avec une étrange docilité. Je me surprends à apprécier son contact, la douceur de ses doigts sur ma peau. Putain, elle me fiche quoi là ? Je suis à deux doigts d’arracher cette cravate de mes yeux pour la plaquer contre la paroi de la cabine. Je ne sais pas par quel miracle je me contiens, restant presque de marbre devant elle. Lorsqu’elle abaisse mon pantalon, elle ne peut certainement pas louper l’effet qu’elle a sur moi. Je m’attendais à me prendre une gifle ou une tirade tranchante de sa part, mais rien de tout ça n’arrive. Elle se contente de se redresser pour me laisser finir de me changer. J’arrache la cravate et je suis déçu de voir qu’elle a déjà quitté la cabine. Ce qui vient de se passer l’a-t-elle troublée elle aussi ? J’aurais aimé pouvoir sonder son regard. Je termine de m’habiller rapidement en inspirant profondément afin de retrouver mon calme et ma désinvolture habituelle.
« Ma femme à beaucoup de goût. »
Je sors de la cabine avec un sourire amusé. Je viens de lui faire un compliment, mais qu’elle ne s’y habitue pas trop, car ce n’est pas franchement dans mes habitudes. Elle a joué le jeu et n’a pas profité de l’opportunité pour me faire rager une énième fois. En quelques pas je restreint presque à néant la distance qui nous sépare. Mon regard plonge dans le sien et mes doigts glissent au creux de ses reins pour la pousser à son tour doucement vers la cabine.
« C’est à mon tour de te vêtir… »
J’ai déjà repéré une robe parfaite pour elle, qui épousera à merveille les courbes fines et harmonieuse de sa silhouette. Je la laisse que quelques instants pour revenir avec la robe ainsi qu’une paire de chaussures assorties. Lorsque je reviens j’écarte lentement le rideau m’avançant dans son dos. Lorsque j’inspire, son parfum délicat chatouille mes narines. Dans un geste presque tendre, j’écarte ses cheveux les ramenant d’un seul côté puis je commence à défaire les boutons de sa robe. Mes mouvements sont lents et ma mâchoire se contracte durement pour ne pas céder à la tentation qu’elle représente à cet instant.
« Je devrais te laisser maintenant. »
Je souffle ses mots dans sa nuque avant de lui donner la tenue avant de reculer d’un pas puis deux pour la laisser s’habiller. J’ai du mal à détourner mon regard d’elle, la vue sur sa nuque est splendide, plus encore à présent que sa robe ouverte me laisse entrevoir la naissance de sa croupe. Je suis clairement en train de la mater. Un sourire furtif se dessine sur mes lèvres, et je sens une chaleur monter en moi. Il suffirait d’un rien pour faire glisser sa robe sur sa peau, un effleurement de mes doigts sur son épaule suffirait à faire glisser la bretelle de sa robe. Je devrais me détourner, mais au lieu de ça je reste immobile quelques instants supplémentaire, cherchant à accrocher son regard du mien à travers le miroir. Je me demande si elle perçoit l’effet qu’elle a sur moi, si elle se rend compte qu’elle a éveillé en moi un désir auquel il est impossible de céder. Je finis par reculer encore un peu plus, m’arrachant à cette étrange tension qui semble nous unir.
Et c'est ainsi que le monde s'écroula sous tes pieds
-- La Robe -- Tu te sauves de cette cabine comme si à l’intérieur le diable t’y attendait en personne. Tes joues se sont mises à rougir et tu t’éloignes de la cabine un instant, le temps qu’il se change et que tu reprennes de ta contenance. Sa phrase raisonnant encore dans ta tête « Tu aimes jouer avec le feu… » Evidemment ! Qui n’aime pas ça ? Sauf qu’en général tu maîtrises la flamme. Merde ! Tu sais l’effet qu’il fait, tu la vue à l’œuvre durant des années, tu sais parfaitement que le connard qu’il est s’en amuse d’ailleurs. Il est typiquement le mec qui chasse une femme pour ensuite la laisser à l’agonie lorsqu’il décide de s’en aller. Inutile de se leurrer, marié ou pas, tu seras la femme la plus rapidement cocu de l’univers dès qu’il en aura l’occasion. Et au fond ce n’est pas comme si ça importé. Qu’il soit séduisant, ne change rien à ce qu’il est et sera toujours… Une putain de queue qui bande dès que des nichons passent. Elijah est un joueur, toute sa vie il l’a été… Et tu ne comptes pas être son prochain jouet. Tu inspires et pince tes lèvres, l’image de son érection dans la cabine revenant doucement flirter avec tes pensées. Tu désapprouves et secoue la tête. Non ! Tu obliges tes joues à reprendre une coloration normale, et repousse toute émotion le concernant, avant de prendre place dans le siège face aux cabines. Ce n’est pas les sièges grand luxe de tes boutiques mais tu es à l’aéroport après tout, tu peux t’estimer heureuse que quelque chose soit présent pour patienter.
Tu repenses à ses provocations dans la voiture et un petit sourire s’élargit malgré toi au coin de tes lèvres. Tu le détestes c’est encré dans tes gênes, tu es conditionnée depuis l’enfance pour haïr cet enfoiré, mais faut avouer qu’il peut être surprenant. Et malgré ton aversion pour lui, sans sa présence à lui aujourd’hui tu doutes que la journée a été aussi paisible. Tu revois son nez qui manque de peu de manger le tableau de bord, et cette fois tu retiens un rire derrière ta main. Son air renfrogné et sa contrariété, bordel… ça s’était très drôle. Sa manière de se dissocier de « sa beauté » pitié ! Ce gars a un égo qui surplombe Narcisse en personne. Seulement malgré son attitude de connard en herbe, il s’est aussi montré, tout simplement protecteur lorsque l’aéroport et ses clients t’ont regardé comme une bête de foire. Peut être qu’au fond tu te trompes sur lui…
Tu entends sa phrase au sujet de tes goûts et un sourire en coin s’étire. Il est redevenu lui, l’impertinent et l’agaçant… Lui. Tu lèves les yeux au ciel et articule d’un ton un peu plus sec qu’il y a quelques minutes.
- Ta femme habille les plus prestigieux de ce pays, évidemment que j’ai bon goût.
Tu te relèves de ta chaise en l’observant arriver, et ton œil critique fait comme toujours son œuvre. Tu t’approches autant de lui qu’il ne s’approche de toi. La proximité réduite presque à néant alors que tu réajuste sa veste, obnubilée par la perfection. Tu es contre lui, lorsque vos iris se captent une nouvelle fois et que c’est son souffle sur ton visage qui te fait dire que tu n’es plus du tout à la bonne distance. Tu sens ton cœur raté un battement discrètement alors qu’il attrape ta taille et te pousse dans la cabine pour dire que c’est à son tour de t’habiller. Tu y atterrie maladroitement alors que tu soupires en faisant mine d’être contrariée.
- Je n’ai même pas de vêtement, je suis sensée faire comment ?
Tu patientes le temps qu’il accepte de te donner un signe de vie, et ton regard sombre tombe sur lui qui s’approche après quelques minutes et passe le rideau avec une robe et des escarpins dans les mains. Ta curiosité pointe malgré toi sur le tissu alors qu’il envahit ton espace dans ton dos, et que votre reflet semble le troubler autant que toi. Etrangement il approche repoussant tes mèches sur ton épaule, s’attardant sur les attaches dans ton dos. Alors que tout en toi cri de le foutre dehors, tu entrouvres les lèvres et baisse un instant les yeux au contact de ses doigts. Tu ignores pourquoi mais sa présence n’est pas si désagréable que ça. C’est même pire que ça, tes iris se soulèvent pour l’observer et constater sa manière de te contempler. Merde… Est-ce qu’il joue encore la comédie ? Est-ce qu’il joue encore à l’un de ses stupides jeux ? Il annonce qu’il va te laisser maintenant et ton regard reste chargé d’indécence et de provocation, lorsque tu l’observes reculer en fixant ta silhouette. Bon sang ! Est-ce qu’il croit que tu vas le laisser te foutre le feu comme ça et s’en sortir comme si de rien n’était ? Tu le vois reculer, absorbé par quoi ? Ta bretelle de dentelle blanche qui retient ta robe. Un sourire machiavélique né sur ton visage alors qu’il vient de franchir la barrière du rideau et que celui-ci s’apprête à retomber lentement pour couper tout visuel. C’est pile à cet instant que tu fais choir ta bretelle. Ton corps se dénude mais le rideau coupe tout visuel avant même qu’une partie de ton corps se dévoile. Son visage disparait et tu sens ton souffle s’échapper sous la tension de l’instant qui vient de mettre tes hormones en feu. Tu déglutis, ton visage s'inclinant vers le plafond, tu tentes de ne faire aucun bruit malgré la cadence de ton cœur qui bat à cent à l’heure. Tu te déshabilles, enfile cette robe qu’il t’a choisie et qui oui… Est très jolie. A croire que Mr Forbes à l’œil pour tes mensurations car elle épouse tes formes sans les dénaturer. Tu fermes un instant les yeux, ajuste celle-ci avant d’enfiler les escarpins et finalement sortir de la cabine. Tu retrouves ses iris en franchissant le rideau et pince les lèvres en le regardant.
- Je dois l’admettre, tu n’es pas si mauvais que ça en termes de vêtement.
Ta robe de mariée sur le bras, tu t’approches de lui, défiant ses iris avant de murmurer.
- Alors, on le prends ce vol Don Juan ?
Tu le devances et avance vers la caisse, réglant vos achats. Tu dois quitter San Diego rapidement, l'Italie regorgera sans doute de petites connes qui adoreront se faire sauter par ton mari, et toi tu feras en sorte de ne pas trouver de prétexte pour l'apprécier.