Descendre et monter le poteau (Leo)

Ahhhhhhh la vie me fout la trouille. D’abord la raclée, puis les fiançailles sans party, la future remise de démission, le futur affrontement entre le géniteur et moi et… j’oublie un truc ? Ah oui, faire les boites parce que j’emménage chez Vadim. Je ne sais pas encore si je vais vendre mon condo et faire un autre pied de nez au paternel ou alors le louer pour avoir un revenu supplémentaire au cas où. Si marier Vadim me donne le dessus sur mon lien père fille, je veux bien vieillir et mourir à ces côtés ce mec. Vieillir aux côtés de Vadim… il a la maison et si je fais ajouter la petite clôture blanche il ne manquera plus que les enfants. Ouf, par tous les dieux, pourquoi je voudrais mettre des enfants au monde dans ce bordel moi hein ? Puis je ne suis probablement pas capable de portée les enfants de Vadim à terme vu mon moi et vu son lui. Je vais avoir le ventre plus gros que le corps en entier, non, mais, vous l’avez regardé ? Il n’est pas le plus costaud des hommes que j’ai baisés, mais il n’est pas le plus petit non plus. C’est le mien y parait et c’est-ce que j’ai encore du mal à me faire à l’idée. Le mien à moi toute seule même si, je me doute qu’il ne sera jamais fidèle. Je ne crois pas pouvoir lui être fidèle, non plus ou à tout le moins, pas au début. Si je ne le déteste plus, je ne peux pas non plus dire que mon cœur bat la chamade en sa présence. Je fais un mariage de raison et rien de plus. J’aurais pu tomber sur pire physiquement parlant. Toutefois, s’il continue à faire preuve d’autant de gentillesse et de compréhension, il se pourrait que je craque et que je craque solide.

Comment ça je craque déjà ? Non, pas du tout, je proteste, je ne craque pas et la preuve ? Je me dirige en ce moment même sur les lieux de travail de Leo. Le court moment passé en sa compagnie a été plus qu’agréable et j’ai envie de voir comment il va. Le lien avec le fait que je ne craque pas ? Bah euuuh… disons que je ne dirais pas non pour un autre round ? Ça veut tout dire, non ? Il baise comme un pro ce mec et je veux vivre à fond avant le mariage. Non pas que je vais être fidèle, je ne le serai pas, mais avant c’est mieux. Non, ne me dites pas que j’essaie de me convaincre parce que c’est faux. C’est faux et je vais voir Léo pour lui dire bonjour seulement. Lui dire bonjour à la caserne. Là où il y a plein de beaux mecs. Pleins de belles gueules et pleins de sexy petites choses. Enfin, sexy grande chose si je me compare. Bref… j’ai de la chance parce que les portes du garage sont ouvertes et je peux voir quelques pompiers tourner autour des camions.

Pardonnez-moi ? Pardon… PARDON !!!! Oui, vous avec la moitié du corps nu… D’ailleurs sa devrait être interdit de pouvoir travailler à moitié nu. Vous avez pensé aux accidents que ça *fait un mouvement de haut en bas pour parler de son corps* pourrait causer hum ?

On peut vous aider ?

Hummm oui ? Je cherche un certain Leo. Un homme assez grand, moins baraqué que celui-là, les cheveux foncé et plutôt sexy vous connaissez ?

Leopold ?

Leo ?

Il me regarde bizarre, mais moi tout ce que j’ai retenu c’est Leo, alors j’espère ne pas m’être trompé de caserne hein sinon se serait gênant.

Oh il est là. LEOOOOOO !

Je lui envoie la main pour qu’il me voit, c’est qu’il vient tout juste de sortir de je ne sais pas où.

LEOOOO Ce coup ci c'est sur je n'ai pas rêvé... Alors j'achève d'enfiler mon tee-shirt, replace mes cheveux mouillés à la va vite tandis que je quitte les vestiaires. Je souris en découvrant qui est au centre de ce doux tapage. Rousse, incendiaire, toute petite, mais au tempérament de feu. Un sourire me vient aux lèvres alors que son prénom me revient en mémoire. Màiri... Les souvenirs associés sont clairement de nature à fouetter les sangs de l'homme le plus sage sur cette terre... Et... je n'ai rien de sage.

Mon sourire s'étire et je m'approche. Mikaelson? Tu me présentes? C'est Tobias qui vient de parler, sautant à bas du camion pour approcher lui aussi. Je secoue la tête. -"Couché Toby c'est moi que la dame vient voir." Il se marre et affiche une mine faussement déçue en fixant ses yeux verts dans ceux de la jeune femme. La dame m'a pourtant avoué qu'elle appréciait la vue. Ce con contracte ses abdos, manifestement décidé à faire le beau, alors que je me sens presque obligé de passer un bras possessif autour des épaules de la jeune femme.

Si Lachlan me voit dans cette position... j'ai pas fini d'en chier. Je pousse un petit soupir avant de dire. -"Bonjour Màiri. Quel bon vent t'amène?" Je tente de la tirer légèrement à l'écart, mais avec un pareil tempérament, pas sur que j'y arrive. Enfin... il y'a bien des méthodes... auxquelles elle serait sensible. Mais je ne suis pas sensé, enfin plus sensé, en user. Quand bien même elle m'échauffe les sang avec son petit air de ne pas y toucher. Je sais, foutrement bien, quelle nature ardente et torride se dissimule sous ce minois. Je sais aussi de quelle soumission elle sait faire preuve.

Oh merde alerte rouge, mon cerveau m'entraine sur une pente plus que glissante. -"Tu as de la chance de me trouver, on rentre d'intervention." Ce pourquoi je sors de la douche d'ailleurs. La désincarcération a été plus que compliqué, dans un environnement franchement merdique. Le risque de suraccident c'est le pire pour nous. D'autant que c'est vraiment une façon de merde d'aller se blesser ou de crever. Puis faut avouer qu'avec ma chute de cette saloperie de toit, j'ai passé assez de temps à l'hosto pour ma vie toute entière.

Est ce que ça m'a réellement rendu plus prudent? Je suis pas sur. Je crois que j'ai un petit syndrome du héros. C'est comme ça que j'en suis arrivé à devenir pompier après tout, en prenant une balle, tirée par un ami, pour protéger un type chez qui on faisait un cambriolage. J'avais rien d'un tueur... à cette époque. J'en suis pas un maintenant non plus, même si j'ai tué... mais ça compte pas, enfin si... mais je pouvais pas faire autrement. Je pouvais pas laisser cet enculé violer Tara. Dans mon monde de branleur qui adore draguer à tout va, y'a une limite qu'on franchit jamais et ce quoi qu'il arrive. Le consentement ! C'est juste la base. Bref je crois que mon cerveau surchauffe en effet, parce que je pars dans tous les sens. Sans doute parce que le parfum de sa peau me parvient et qu'il me rappelle des souvenirs d'une autre époque... d'une autre vie.

J'ai promis à Lach de ne plus merder. La drogue il peut le tolérer... l'alcool il a pas trop le choix. Les soirées de folie, jusqu'au bout de la nuit, il a bien du l'admettre. Mais il a bien dit que les suçons et les tromperies c'était terminé. Me retrouver en couple, exclusif de surcroit... ça a quelque chose de barge. J'avais toujours cru que si je devais me caser, ce serait avec Lily... et voilà qu'elle est partie à l'autre bout du pays. Que je me suis presque habitué au nouveau chef et... que je suis amoureux, d'un australien torride et possessif. Comme quoi, la vie réserve bien des surprises. Comme celle d'une jolie demoiselle aux traits parsemés de tâches de rousseur qui ressurgit de mon passé.

L’idée que j’ai eu de venir lui faire une petite visite me semblait, sur le coup, être une bonne idée. En le voyant apparaitre de nulle part je n’en suis plus aussi certaine. J’avais oublié que son sourire charmeur m’avait transformé en bête de sexe un peu trop rapidement à mon gout. Je suis faible, il me rend faible. Malgré un départ difficile, au bar, je me souviens très bien de sa fin et j’en frissonne encore de plaisir quand j’y repense. Je ne vais pas remettre ça, je ne suis pas ici pour ça, donc contrôle toi Bon Dieu. Je ne dirais pas non à l’autre musclé en revanche, il est agréable à regarder non ? Toby ? Je ne dirais pas non pour qu’il se couche à mes pieds… Hein ? Mais chasse-moi ces pensées impures de ta tête, Mairi, voyons. D’un ? Tu es ici pour Leo, il a raison et de deux ? Tu as un fiancé… Un n’empêche pas l’autre et je résiste un peu quand il m’amène au loin. C’est que regarder donne l’eau à la bouche.

Je venais seulement te dire un petit bonjour, c’est tout et c’est peut-être toi qui as de la chance que je sois maintenant plutôt qu’il y a 30 minutes non ?

Je lève un sourcil en signe de questionnement, lui imposant l’effort d’essayer de me contredire sur ce point sans se mettre les deux pieds dans les plats. Un sourcil qui provoque un moment de silence, un moment de silence qui m’intimide. Je suis censé faire quoi maintenant que j’ai dit bonjour ?

Euh… et bien bonjour.

Oui, bon, je ne l’avais pas encore dit en fait, mais là c’est fait et je suis toujours aussi intimidé. Gêner et mal à l’aise serait peut-être une définition plus appropriée des émotions qui m’habitent en ce moment même. Je n’ai jamais été très doué pour ce genre de truc.

Je pourrais te dire que je m’inquiète, que je ne t’ai pas revu au bar et que je me demande si j’ai fait un truc de mal pour que tu me fuis, mais se serait mentir… ou pas. Alors je suis venu voir si tu allais bien et pourquoi je suis tombé entre deux chaises. Je ne te croyais pas du genre à baiser et à jeter, même si ton charme te donne une vibe du genre on va y aller avec franchise. A moins d’avoir été un mauvais coup bien sûr, mais je ne veux pas le savoir en fait. J’étais un mauvais coup c’est ça ? Je ne vais pas te mordre hein, tu peux me dire la vérité, me dire si tu vas bien, ce que tu fais de bon, me promettre que tout va bien et que tu me diras bonjour si on se recroise et tout ira bien.

Quelqu’un peut me dire pourquoi j’insiste à ce point? Parce que je le trouve bien ? Parce que je sais qu’il pourrait être un copain agréable à côtoyer ? Loin de toute cette mafia de merde qui me rend dingue ? Quelqu’un de normal ? Enfin, selon ma définition de la normalité, hein, ne jouons pas à l’Autruche.

Tu ne pourrais pas glisser du poteau comme dans les films ? Toi et Toby pourquoi pas ?

Ohhh un duo se serait encore plus grrrrrr. Je n’ai jamais fait de trio tien. Je me demande si Vadim accepterait de me laisser tester ça? Avec Vadim et une autre femme ? Avec Vadim et un autre homme ? Avec deux hommes et je ne dis rien à Vadim ? Je pourrais demander à Toby non ? Toby et Leo ? Non non non, franchement, tu oublies que tu venais dire bonjour là alors du calme. J’espère ne pas avoir rougi en plus, ce serait le comble du comble.

Etourdissante Màiri, qui devient un véritable moulin à paroles à l'instant où elle ouvre la bouche. La mienne s'arrondit sur un O de surprise et je crois qu'elle vient de réussir l'exploit de me rendre muet pendant quelques secondes. Quand elle s'arrête je souris et je secoue la tête en signe de dénégation. Ma main droite vient cueillir sa joue gauche et mon pouce caresse doucement sa pommette. -"Ne pense jamais un truc pareil s'il te plait." Mon sourire se fait plus tendre et je ferme une seconde les yeux. -"Je suis flatté et heureux de savoir que tu aurais aimé me revoir."

Ouais c'est ce que j'en retiens. -"J'aurais adoré ça moi aussi." Mais? Oui il y'a un mais et je suis sur qu'elle l'entend déjà dans ma voix. -"Mais c'était diablement risqué pour ma santé mentale." Je me penche vers elle et pose les lèvres sur sa joue, doucement, pas si loin de ses lèvres. -"Justement parce que tu es divine et que j'ai promis fidélité." Je soupire et me redresse. -"Et à ma décharge j'ai passé un peu de temps à l'hosto, légèrement fracassé, donc les boites étaient un peu moins au programme." Je la contemple, complètement sous le charme.

C'est un problème ? Je suppose que ça le serait pour Lach en tout cas. Mais j'ai promis de pas faire d'incartade, pas de pas en avoir envie... Comment je pourrais d'ailleurs? -"Je suis vraiment heureux de te voir et j'espère que ça va de ton côté." Sourire sincère avant que je ne pouffe en l'entendant me demander une démonstration de glissé sur le poteau. -"Marrant comme ça peut faire fantasmer ça." Je lui fais un clin d'oeil avant de siffler en direction de Toby. -"Fais plaisir à la dame Tob' !" Je lui désigne la barre d'un signe de tête et il ne met pas longtemps à comprendre.

Evidemment il ne se contente pas de glisser, au contraire, il s'y agrippe des deux mains et se gaine pour se mettre à l'horizontale avant d'oser carrément tenter un petit mouvement bien suggestif de ses hanches. Je me suis glissé dans le dos de Màiri, la serrant contre moi, la main posée sur son ventre. Je viens murmurer à son oreille. -"Le spectacle est à ton goût?" Oh bordel je joue avec le feu. Le parfum de ses cheveux me monte à la tête, me renvoie à la façon qu'elle a de gémir... de se cambrer sous mes assauts... d'en réclamer plus encore. Je suis clairement en train de me mettre dans la merde, tout seul, comme un grand. Et au lieu de m'écarter, de m'éloigner et d'être un tout petit peu logique et raisonnable, je fais quoi ? Je reviens lui murmurer -"Tu es un coup divin et je t'interdis d'en douter." Je n'ajoute pas que sinon je la punirais, mais putain je dois presque me mordre la langue et de toute façon je crois que l'envie s'entend dans le creux de ma voix. On ne se refait pas... Même quand on aime. Peut être que je suis juste câblé sur un circuit différent ? Peut être qu'il n'y a que quelqu'un comme moi qui peut comprendre? Rowan... elle sait qu'on peut aimer et avoir besoin d'expérimenter sexuellement à côté, sans que ce soit une preuve de désamour. Elle c'est même encore au delà, elle peut aimer plusieurs personne à la fois ! Je me marre tout bas, parce qu'au fond, même si le mot amour me fait flipper, c'est exactement ce que je fais.

Partager un moment aussi intime avec un homme qui marque non seulement votre esprit au fer rouge, mais aussi votre cœur. Je ne n’aime pas Leo d’amour, non, il n’y aura jamais de sentiment comme celui-là entre nous. Je parle ici de cette volonté de s’assurer qu’il va bien, qu’il n’est pas malade, qu’il ne manque de rien. Je le vois comme un ami. Un ami avec bénéfice ? S’il le souhaite, je ne dirais pas non, mais ce n’est pas obligatoire pour que notre équation soit équilibrée. J’aimerais qu’il me voie lui aussi comme une amie, c’est ridicule non ? Si, c’est ridicule, on ne peut pas devenir amie avec un homme qui nous a baisé comme une reine tout simplement parce qu’il aurait pu vouloir le faire pour les mauvaises raisons. C’est même peut-être le cas, mais pour la première fois depuis des lustres j’ai envie de faire confiance. Pour la première fois depuis des années, j’ai envie de croire en mon étoile. Il faut dire que cette dernière raclée, celle reçue par les hommes de mon père a, elle aussi, mis ma méfiance a cran et ma volonté de croire en l’humanité à la poubelle. La différence avec Léo est simple. Il est apparu dans ma vie avant. Ce petit et minuscule détail compte est lourd dans mon arbre de décision.

Je lui déballe tout et lui il secoue la tête avant de poser sa main sur ma joue. Un non ? Un refus ? OK, je suis d’accord, mais pour quelle partie de ce que je viens de lui vomir à la figure ? Ne plus penser à quoi ? S’il savait tout ce qui se bouscule dans mon cerveau, il prendrait surement ces jambes à son cou. Au moins il est flatté, c’est bien non ? Flatté avec un mais bien en évidence.

Mais ?

Sa quoi ? Sa santé mentale ? Euuuuh, je dois prendre mes jambes à mon cou ou quoi ? À l’hosto ? Promis de fidélité ? Oui, je veux bien croire que les boites n’étaient pas sa priorité, mais pourquoi à l’hosto ? OK Mairi, il faut détendre l’atmosphère avant de revenir à l’attaque et c’est le poteau qui me vient en tête. Je n’aurais peut-être pas dû quand je le sens me glisser derrière moi. Parfois à vouloir faire le bien, on allume les flammes de notre propre enfer.

ALLEEEEEEER TOB !!!

Pourquoi pas hum ? J’en ajoute un peu en sifflant parce qu’encourager n’a jamais fait de mal à personne, surtout pas quand c’est un pompier qui joue les danseurs nus. Imaginer l’homme se défeuillant devant moi n’est pas difficile du tout. La bave va me couler sur le menton si je ne change pas le film qui prend forme dans mon imagination.

-"Le spectacle est à ton goût?"

Il se fou de ma gueule ?

Hummmm… Dommage que nous soyons tous les deux fiancés.

Je bouge mon popotin de droite à gauche pour faire monter un peu la température avant d’éclater de rire. Tout jeu de ce genre peut se jouer a deux. Il apprendra bientôt que je peux prendre, mais que je donne avec facilité.

Un coup divin hum ? Je ne l’oublierai pas !!

J’ai dit tout cela toujours en rigolant et avant de me retourner entre ces bras.

Contrairement a toi, je n’ai pas promis à mon fiancé d’être fidèle donc… si Toby est partant, mais dis-moi avant, c’est si difficile de me résister ? Enfin, c’est-ce que ton petit truc essaie de me dire non ? Allez, je te paie un verre pendant que tu me racontes ta visite à l’hosto. Si tu es sage, je vais te raconter la mienne. Les copains sa se raconte tout. Maintenant qu’on est copain, tu es dans la merde. Je veux tout savoir.

Savoir quoi? Aucune idée, mais je veux savoir.

Elle hurle un encouragement à Tob qui achève sa démonstration par un glissé parfait le long du poteau. Elle se frotte à moi et je peine à déglutir, raffermissant la prise de ma main sur son ventre. Cette façon qu'elle a de regretter qu'on soit tous les deux fiancés... OH ATTEND UNE MINUTE MARGUERITE FIANQUOI ? Je panique littéralement à cette simple évocation. Je crois que je vois le mariage comme une espèce de bagne de merde qui attache des gens entre eux alors qu'ils avaient rien à foutre ensemble.

Exemple parental ? Oui certainement. Mon père j'ai du lui botter le cul, enfin plus clairement lui péter la gueule, pour qu'il ne finisse pas par tuer ma mère ou s'en prendre à ma sœur. Donc le mariage et le côté romantico-cucul du truc, je maitrise pas du tout. Ceci dit, ma réflexion n'a pas le temps d'aller très loin, parce qu'elle se retourne dans mes bras après avoir dit qu'elle n'oublierait pas être un coup divin. -"Si toby est partant?" Elle est calmement en train de me dire qu'elle s'offre à mon collègue de taff ?

Ce con se sentirait plus pisser... et on aurait droit à des danses lascives à la con à chaque apparition féminine à la caserne ! Enfin non... à chaque apparition féminine ET canon. Parce que le gars est con bien sur, mais pas SI con ! Je capte son menton entre mon pouce et mon index, lui relève le menton et plisse un peu les yeux. Un regard dur, possessif, que je ne maitrise pas vraiment. Je n'aime pas cette idée... d'elle et Tob. Je suppose que c'est assez lisible, même si je ne dis pas un mot. -"Copains hein ?" Je lâche un petit rire et ma main libre agrippe son cul pour la plaquer contre mon bassin. Elle a clairement mis en route le système parfaitement rodé de ma circulation sanguine et manifestement mon corps est très décidé à lui en faire démonstration. -"Ma douce ? Petit truc? Vraiment." Je la plaque plus serrée et abaisse le menton pour venir effleurer ses lèvres des miennes et y murmurer à sa seule destination. -"Je crois que ce n'est pas du tout ce que tu disais quand j'étais dans tes fesses." Un petit rire et je me recule, sans l'avoir embrassée, malgré l'envie dévorante.

Tobias pousse un petit soupir déçu et se remet au boulot. Voilà qui va encore nourrir la légende de Leo Mikaelson ! Après tout les collègues ne sont pas sensés se mettre en couple et c'est plutôt une bonne chose qu'on me voit à batifoler comme je l'ai toujours fait, non ? Clairement je doute que Lachlan le voit comme ça et j'ai une petite grimace en y pensant. Ma main relache son fessier, à regrets et je prends une longue inspiration que je retiens une petite seconde. Main dans la poche, un petit geste pour replacer mon érection, histoire qu'elle soit moins perceptible tout en étant un peu moins écrasée. Je garde le poing dans la poche, histoire d'achever de dissimuler tout ça. Une longue expérience ? Oui clairement... Sauf que l'étape d'après devrait être de lui attraper le poignet pour l'entrainer jusqu'à la chambre de garde et lui arracher ses fringues sitôt la porte passée... Là je vais devoir me calmer ! -"Va pour un verre avec plaisir." Clin d'oeil et je braille pour les gars. -"J'ai mon bipeur et on va pas loin ! Promiiiiis !" Branleur un jour, branleur toujours. Je viens nouer mes doigts à ceux de la jolie rouquine et l'entraine vers la sortie avec moi. Un geste intime? Oui sans doute... m'enfin clairement on a pas vraiment été deux étrangers ! Même si ça n'a été que le temps d'une nuit ! C'était une PUTAIN de nuit !

Si l’envie lui prenait de crier sur tous les toits que je ne lui fais aucun effet, personne ne le croyait. Chaque frottement semble le torturer, une douleur que je partage avec lui volontiers. J’ai la preuve, dans mon dos, que je lui fais encore de l’effet et que notre baise passionnelle qui devait mourir après les < au revoir > d’usage est encore vivant. Il y a encore de la passion et de l’envie entre nous. Sa main sur mon ventre, protectrice, possessive, parle d’elle-même et bien que je comprenne son langage, mot dissimuler par des gestes, mon cerveau veut en ignorer la signification. Ni lui ni moi ne pouvons succomber.

Hum ?

J’ai parlé de cette lueur jalouse qui a brillé dans le fond de son regard une fois retourner pour lui faire face ? Je l’ai vu et pourtant, une fois encore, je la repousse et l’oublie. Croire que notre coup d’un soir veut dire plus serait agréable, mais dévastateur. Je n’ai pas le droit d’espérer, car j’ai promis à un autre de n’appartenir qu’à lui.

—" Ma douce ? Petit truc ? Vraiment. »

J’y suis allé un peu fort ? Aucune idée, mais sa réaction me fait glousser au creux de son oreille, glousser et soupirer parce que sa main sur mon cul me rappelle tous les frissons de plaisir de cette soirée passer dans un recoin sombre du bar.

J’ai menti !

Quoi ? Mon petit rire lui indique que je mens, inutile de faire la sainte nitouche puisque lui, comme moi, nous savons que j’ai pris mon pied ce soir-là. Mon rire prend de l’ampleur quand il acquiesce pour le verre. Il a envie de plus et moi aussi. Serons-nous capables de garder le contrôle ? Si je me fie à tout ce qui vient de se dérouler, sa jalousie, son membre écrasé contre mes fesses et la chaleur qui a réchauffé mon entre cuisses… qui, de lui ou de moi, franchira l’interdit le premier ? Non je ne dois pas penser a cela, je ne dois même pas penser a une possible porte ouverte. J’ai promis… Promis d’appartenir à Vadim…

Promiiiiis !

Hein ? Ah merde ? Il me traine à sa suite et moi, en petit chien obéissant, je le suis sans rien dire. Finis le rire et finir le jeu, je ne sais pas où il m’amène, mais je le suis docilement. FOUTUE ENVIE DE MERDE ! Réveiller mes sens engourdis mes valeurs, c’est presque inversement proportionnel. Cet homme est un aimant à problème. Le suivre va me conduire sur le chemin du péché… ou pas… Je ne peux m’empêcher de sourire au fait que je signe pour un aller simple vers les enfers.

Leo ?

Il y a un petit sous-entendu coquin dans le ton de ma voix.

On peut faire un arrêt dans une ruelle ?

Je tourne le fer dans la plaie ? Moi ? Maisnoooooooooooooooooooon… je m’amuse à nos dépens.

Tu pourrais en profiter pour essayer un autre trou.

Quoi ? Ok, rigolez après avoir dit un truc du genre fait moins sérieux, mais comment y résister.

Ou l’on va comme ça ?

Je suis toujours à sa traine, ma main dans la sienne, cherchant à réveiller la bête pour je ne sais quelle raison. Pour me prouver que je peux encore faire succomber peut-être ? Pour réveiller l’interdit ? Pour partager un deuxième secret avec un homme que je veux garder dans ma vie ? Coute que coute ? Nous ne pourrons pas toujours batifoler dans les coins sombres, voire plus jamais, mais l’interdit est toujours attirant. Ceux qui disent le contraire sont des cons et des hypocrites. J’ai beaucoup de défauts, mais je ne suis pas une hypocrite. J’aime vivre, jouer avec le danger et je dois avouer aimer me bruler le bout des doigts à l’occasion. Se faire mal nous garde en vie. Je ne sais pas ce qu’il souhaite me voir faire ou ce qu’il a envie de me faire subir, mais je dis oui et continue de rigoler doucement tout en marchant dans son sillage.

Quand elle déclare avoir menti, ma main se referme un peu plus fort et je suis à deux doigts de lui asséner une jolie claque sur le galbe parfait de son cul. Je me retiens par une espèce de petit miracle en restant conscient qu'il y'a du monde autour de nous et je me débrouille comme je peux pour prendre congé le plus rapidement possible. C'est pas comme ça que je vais avoir ma promotion bordel... surtout que ma blessure n'a pas aidé déjà ! J'ai été absent plusieurs semaines et c'était pas pour un fait d'arme héroïque au contraire ! J'aurais même pu finir en taule à cause de ce putain de taré d'ukrainien.

D'un autre côté... c'était moi ou des russes et je suis bien content que le choix ait été vite fait. Elle me suit docilement et me fait éclater de rire quand elle m'apostrophe pour me proposer un arrêt dans une ruelle. Je me retourne et plisse les yeux avant de m'avancer pour la coller au mur le plus proche. -"Fais attention à ce que tu réclames." Ma main monte, capte sa joue et mon pouce la caresse doucement. -"Dis moi ma belle quel trou je pourrais encore essayer ?" Mon doigt se décale pour écraser sa lèvre inférieure et j'ai un petit râle rauque. -"Hormis celui ci, c'est vrai." Si je lui ai offert la caresse de mes lèvres, je n'ai pas eu la chance d'aller et venir dans la perfection de sa bouche. Regret ? Non... aucun. On s'est envoyés en l'air une seule fois, au Lipstick mais c'était tellement fou et parfait que je n'ai absolument aucun regret au contraire.

Mon bassin s'avance et s'écrase contre elle avant que je ne me recule, tentant de me raisonner et reprenant ma route. Elle est presque forcée de trottiner pour me suivre et je me force à ralentir le pas. -"Y'a un café au coin de la rue." Je le montre en le pointant du doigt. -"Nettement moins risqué pour les promesses de fidélité, quand on est en ta compagnie." Je ris de nouveau et viens embrasser sa temps. -"Quoique, je crois que tu sais très bien faire avec l'idée d'un public." Couillon ! Le simple rappel de cette nuit me met pire qu'à l'étroit dans mon uniforme et je commence très clairement à penser avec mon deuxième cerveau. Mais c'est elle... elle est tellement... putain ce qu'elle est torride ! Complètement mon type de femme, délicieuse autant qu'elle est piquante, assumée, ardente ! Je sais quelle nature volcanique se cache sous ce délicieux minois pailleté de tâches de rousseur et j'adore ça putain.

Peut être que c'est à cause de ça que nous les bi... on a aussi mauvaise réputation ? Genre incapable d'être fidèles parce que jamais pleinement satisfaits ? C'est faux. Enfin je crois. Disons que je ne me crois pas insatisfait. C'est pas là que ça se loge. Mais je suis pas cablé comme le commun des mortels sur le sujet, c'est tout. Rowan a le même problème... Mais elle ferait sans doute pas une crise de jalousie elle. Alors que moi, j'en suis putain de capable, c'est ça le pire. -"Je suis désolé de ne pas être revenu au Lip pour te voir." Je crois que je l'ai déjà dit ça ? Non ? Mais je le ressens alors il faut que ça sorte. Je suis pas très doué pour ressentir des émotions, ni pour savoir quoi en faire... mais j'essaie d'apprendre et de m'ouvrir à l'idée et je crois que ça commence par assumer celles que je parviens à décoder.

On ne me changera pas, hélas. J’aime brasser les émotions, en bien ou en mal, parce que ça me fait du bien de voir que je ne suis pas la seule à vouloir mordre pour rester zen d’esprit. Puis avec Leo c’est facile. Une petite pique sur la possibilité de crier notre plaisir ou un petit retour dans le temps. Le problème est, dans ce cas-ci, que je me fais avoir à mon propre jeu. C’est cool, je peux en prendre, mais son doigt sur mes lèvres c’était juste graou bordel de bordel. Est-ce que me réchauffer les sens sans donner suite va calmer mes ardeurs ? Oui, non, peut-être ? Bon OK, la réponse est non, mais je ne vais pas pousser le bouchon plus loin parce qu’il a choisi de rester fidèle et le tenter à outrance n’est pas un jeu sympa. Puis, pendant que je le suis et qu’il répond à ma question, j’ai tout le loisir d’admirer son cul. C’est mieux que rien du tout, non ? Il ne peut pas m’empêcher de faire ça alors je vais en profiter.

Va pour le café à défaut de boire autre chose.

Quoi ? Oui je sais, je suis censé ne plus piquer. Le problème est que c’est trop amusant de le faire et que ce soit lui ou une autre personne. On se bâtit une armure comme on peut ne l’oublier pas.

Léo….

Je grommelle son prénom pour lui faire savoir que parler de notre baise publique m’allume et que le terrain devient glissant. Déjà que ces coups de bassin on souffler sur les petites flammèches d’envie un peu plus tôt. Il ne faudrait quand même pas trop jouer avec le feu si l’on risque de se bruler.

—" Je suis désolé de ne pas être revenu au Lip pour te voir. »

Je lui prends le bras juste avant qu’il ouvre la porte du café, puis le tire un peu vers l’arrière afin de ne pas bloquer celle-ci. Puis avec douceur, le tire un peu plus loin encore avant de me placer devant lui. Loin des regards, loin des oreilles indiscrètes, je me dois de lui enlever ce poids qui lui pèse sur les épaules.

Pas de ça avec moi OK ? Tu as ta vie, j’ai la mienne et même si une baise torride était bien, je suis moi aussi en couple. Je suis officiellement fiancée même donc… Je comprends OK ? Cependant…

Je regarde un peu le ciel, le sol et les gens qui passent avant de poursuivre.

J’ai euuuuh… j’ai vraiment besoin d’un copain. J’ai une famille de merde et euuuuh… j’ai tendance à repousser les gens, mais cette fois je ne veux pas repousser, je veux tirer vers moi.

Je ne le regarde toujours pas parce que c’est plutôt honteux d’avouer que je repousse les gens et que les amis ne pleuvent pas. Pourquoi je repousse ? Parce que ma famille est dangereuse ? Oui, non, oui ? J’ai dû mal à faire confiance, je crains d’être jeté et j’ai un caractère de merde qui ne plait pas à tout le monde.

Allez, le café nous attend. Je veux aussi une danoise. Ils ont des danoises ?

Je n’ai pas attendu qu’il me réponde parce que ça ne sert à rien d’espérer ce qui est ne doit pas l’être. Pour lui j’ai été un coup d’un soir agréable, enfin je crois, et j’ai peut-être tort d’espérer plus que cela. Je tourne donc les talons rapidement afin de ne pas briser cette possible amitié ou, dans le pire des cas, pour lui donner une porte de sortie acceptable. Il n’aura qu’à ne pas me suivre et basta, problème réglé. Puis, j’ai une image de dure à cuire à entretenir, il ne faut pas l’oublier. Je presse donc le pas afin de pouvoir m’engouffrer dans ce café, là où mon cœur sera, ou non, de nouveau blessé.

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