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Ah ! San Diego ! Cette ville emblématique de la Californie et de sa douceur de vivre. Un climat chaud, des plages sublimes à perte de vue qui bordent l'océan Pacifique. Difficile de ne pas succomber à son charme de carte postale, et pourtant ... Avouons-le, la belle photo sur papier glacé dissimule dans l'ombre de nombreuses rivalités. Au coeur de la ville un dilemme rode, Pick a Side or don't ! En découvrir plus
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 Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita

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Nikita Alenichev
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MessageSujet: Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita   Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita EmptyMar 23 Mai - 11:28

Je me tiens devant la fenêtre de la villa que ma tante a mis à ma disposition à San Diego, dès mon arrivée, les yeux fixés sur l'horizon azuré. Les vagues paisibles de l'océan Pacifique se brisent doucement sur le rivage, créant une mélodie apaisante qui devrait me rassurer. Pourtant, malgré la beauté du paysage qui s'étend devant moi, une anxiété persistante tourbillonne dans mon esprit.

Je suis encore fraîchement arrivée dans cette ville ensoleillée, fuyant un passé marqué par la violence et la peur. Mon mari, un homme cruel et brutal, est décédé récemment dans des circonstances d'une complexité qui me serre le ventre. La nouvelle de sa mort a soulevé en moi un mélange complexe d'émotions contradictoires.

Le soulagement est le premier sentiment qui m'a envahie. Enfin, je suis libre de mes chaînes, libérée de la terreur quotidienne qui a assombri ma vie pendant des années. Les séquelles physiques et émotionnelles infligées par mon mari sont encore visibles sur mon corps et dans mon esprit. Chaque coup et chaque insulte semblent imprégnés dans ma chair et dans mon âme, rappelant constamment les moments de terreur que j'ai vécus.

Pourtant, malgré la disparition de mon bourreau, je ne parviens pas à me sentir pleinement en sécurité. Les ombres du passé continuent de hanter mes pensées, engendrant une méfiance profondément enracinée envers le monde qui m'entoure. Je me méfie des visages inconnus, craignant que chaque sourire puisse dissimuler une intention malveillante. Les bruits familiers du quartier me font sursauter, mon cœur bat la chamade à la moindre sensation de danger potentiel.

La solitude est une autre émotion qui m'envahit. J'ai été isolée du reste du monde pendant des années, privée de contacts sociaux et coupée de ma famille et de mes amis. Tenue au secret, au silence, à l'acceptation d'un destin qui je crois n'était pas le mien. La vie en Russie a été un enfer solitaire, ma souffrance demeurant cachée derrière les murs de mon foyer. Solitaire jusqu'à ce que mon fils vienne éclairer ma vie des lueurs de l'espoir d'une autre vie. Urek m'a libérée d'un esclavage consenti, mais pour ça il a commis l'irréparable. Maintenant, dans cette nouvelle terre étrangère, je me sens désemparée, perdue dans un océan d'inconnu. Les liens que j'ai autrefois tissés sont rompus, et la reconstruction de ma vie sociale semble être une montagne insurmontable.

Pourtant, il y a une étincelle d'espoir qui brille faiblement dans les ténèbres de mes émotions tourmentées. San Diego offre une opportunité de recommencer, de me reconstruire à partir des cendres de mon passé. J'ai entendu parler de groupes de soutien pour les victimes de violence domestique, des organismes qui offrent un refuge et une écoute attentive. Cela représente sans doute une option, mais je me sens incapable de franchir le pas.

Je suis déterminée à surmonter mes craintes et à reprendre le contrôle de ma vie, pour les doux yeux de Levgueni. J'ai survécu à l'enfer, et je refuse de laisser cette expérience définir mon avenir. J' aspire à retrouver une sécurité qui n'est pas dictée par la peur, à m'épanouir dans cette nouvelle vie. A travailler peut être ? Le pourrais je ? En ai je seulement le droit ? Je devrais questionner Svetlana. Ma tante me semble différente, plus accessible, plus humaine aussi... Elle aussi est une survivante. Elle a traversé la pire des épreuves quand elle a perdu mon cousin, mais elle est debout, rayonnante, de nouveau enceinte et je la crois... Heureuse.

Peut être que je peux l'être moi aussi ? Offrir à mon fils un foyer aimant, stable et rassurant, c'est tout ce que je demande. Je le regarde jouer, allongé sur le ventre sur le tapis du salon et je souris doucement. on va à la plage maman ? De sa petite voix flutée et en russe. Je souris et acquiesce du menton. -"On pourra tout à l'heure mon chéri mais je veux parler à Urek d'abord." Il me regarde avec une confiance qui me fait du bien et se met à presque danser de joie. Mon parrain il vient ? Hein hein ? Il vient ? Sa joie panse un peu de mes plaies alors que j'acquiesce de nouveau. J'ai demandé à Urek de nous rejoindre, c'est sûrement idiot, mais je respire mieux quand il est lui aussi dans la maison. Nous sommes liés par l'indicible, mais aussi par le chemin qui nous a mené de l'enfer jusqu'ici...
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MessageSujet: Re: Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita   Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita EmptyMer 24 Mai - 23:29

J’ai le cœur plus léger depuis qu’on est arrivé ici. Il fait chaud, le soleil est omniprésent et je ne ressens pas ce poids qui me faisait pression sur la poitrine quand nous étions en Russie. La plage est à côté de cette immense maison lumineuse et ouverte. Elle respire le bien-être et les vacances et ça va faire du bien à Nikie et à Lev. Le gamin cours partout dans tous les sens pour visiter alors que je transporte des affaires. Je me suis habillé d’un pantalon militaire gris et d’un t-shirt noir assez serré parce qu’il fait chaud et que je m’occupe de déménager des cartons dans les chambres alors que les déménageurs ont fait le plus gros. Mon sac de sport est dans l’entrée. Je l’ai laissé là. Quelques habits. Du matériel de sport, une trousse de toilettes et c’est tout. Toute ma vie en Russie jusqu’à ce jour se résume à ce sac dans l’entrée. Cette simple évocation me donne la nausée autant que mon reflet. Ce visage qui commence à laisser apparaitre des rides, cet air las que je trimballe. Oui le décalage horaire y est pour beaucoup, mais je me trouve vieux. Usé. Fatigué. Où sont passées mes plus belles années ? Je porte les cartons sans efforts et je suis encore au top physiquement et pourtant… J’ai la sensation d’avoir perdu mon temps, ma vie… J’ai tué mon frère. J’aurais beau me donner toutes les raisons du monde, je l’ai fait. J’aurais pu l’épargner après ce coup de feu parti pendant que je le désarmais, mais non. J’ai tiré encore quatre fois pour m’assurer qu’il meure. Qu’il arrête de la taper. Qu’il n’en vienne jamais à taper son enfant… Qu’il sorte de leurs vies. De ma vie. J’étais même prêt à ce que Nikita me vende à la famille. Elle aurait été libre. De tout. De moi, de la Bratva, de ses obligations. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi elle n’a rien dit ? Je me répète que c’est sans doute pour Lev qui n’arrête pas de venir me chercher en riant et en souriant. « Parrain » c’est le mot qu’il prononce le plus quand je suis là.

Nikie fait l’état des lieux et prend ses marques et moi, je viens de passer une heure à installer les bonnes figurines Pokémon dans le bon ordre avec les bonnes étagères parce qu’on ne met pas un Pokémon de type feu à côté d’un Pokémon eau, plante ou insecte. Alors pourquoi pas le bizarre tout noir avec un sourire sadique et les yeux rouge ? Oui parrain, c'est une super idée. Un type spectre ne causera pas de dégât trop important à un type feu… Quatre ans putain. Ce gosse est un génie. Le plus facile pour moi, c'est qu’il ressemble énormément à sa maman. Je crois que je serai horriblement mal qu’il ressemble à mon frère… Je viens de finir et il veut ranger quelques petits trucs tout seul. Alors, je le laisse même si je crois qu’il est surtout en train de déballer des jouets qu’il vient de retrouver et qu’il va s’amuser avec. J’en profite pour boire une gorgée d’eau. Mon regard se pose sur Nikie plus loin qui observe la vue. Je la contemple plus que de raison. Elle semble apaisée ici et j’aime la voir ainsi. Je l’ai vue souffrir si fort toutes ces années. Ses cris de douleur lors de sa nuit de noce me hantent encore. Cette femme ne mérite pas ce qu’elle a pu vivre. Je me sens heureux d’avoir pu la tirer de là. Mais je me dégoute d’avoir tué mon frère. Ma famille me vomit encore et toujours des reproches. Dire que dans leur esprit, je n’étais juste pas là pour prendre les balles à sa place… Je n’ose même pas imaginer ce qu’ils me feraient s’ils apprenaient que j’ai tué leur précieux fils… Je regarde mon sac. Triste témoignage de mon passé. Cette vie que j’ai construite et qui tient là-dedans et que je pourrais bruler tant ce que contient ce sac n’a aucune valeur sentimentale… Je ressens un immense vide en moi. Je vais bientôt les laisser, je vais aller dans ce tout petit appartement non loin d’ici, cette simple chambre de quelques mètres carrés avec un lit, un frigo, une plaque de cuisson et une penderie. Les chiottes sur le pallier et la douche aussi. C’est minable, mais je voulais être proche d’eux sans être collés à eux. Ils ont fui la Russie, ce n’est pas pour que je leur rappelle. J’irai sans doute courir sur la plage après afin de commencer à découvrir le coin.

Voilà, nous sommes installés. Ma maison est bien plus merdique que je l’avais imaginé. Mais pour le moment, c'est mieux que rien. J’ai commencé à mettre en place une routine. Je me lève à 5h pour aller courir, je rentre, me douche et je vais les rejoindre. Le soir Lev se couche tôt et je laisse Nikie. Je rentre et m’entraine et cours encore. Je rentre, me douche, me couche et dort. Voilà ma vie en gros… Ce matin, alors que j’étais de repos, Nikie m’a demandé de venir en début d’après midi. J’ai demandé si c’était officiel ? Elle m’a dit non. Donc pas besoin que je sorte le costume de rigueur. Je me décide pour quelque chose de simple et qui ne me fera pas trop remarqué. **LOOK** J’avoue que si je pouvais, je dormirai dans la rue devant chez eux juste au cas où. Je déteste les jours de « repos » c’est là qu’ils seraient vulnérables même si ce n’est qu’une excuse pour ne pas dire que j’ai constamment besoin d’être avec eux. Non. Mes sentiments importent peu. Seul leur sécurité compte. Je me rends donc chez eux à pied et toque doucement à la porte, attendant qu’ils m’ouvrent.
Nikita Alenichev
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MessageSujet: Re: Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita   Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita EmptyDim 11 Juin - 1:16

Entendre les coups sur la porte me fait d'abord instinctivement sursauter, je me force pourtant à la détente, alors même que Lev se lève d'un bond et se précipite vers la porte d'entrée, me tirant un sourire. Je me dirige vers la porte, le cœur empli d'un tas d'émotions et surtout d'une infinie reconnaissance. Je ne peux pas l'exprimer, je sais quel a été le prix de ma libération, il a du tuer l'homme dont il était le plus proche... Difficile d'être la cause d'un tel tourment, peut être que c'est pour ça qu'on a jamais été capable d'en reparler? J'ai son secret ancré en moi, nous sommes libres ici, de vivre sans la présence écrasante de son frère qui était aussi mon mari. Quand j'arrive près de la porte, Levgueni est déjà là, souriant de toutes ses dents et il ouvre la porte à la volée. Son visage rayonne de bonheur en le voyant. "Parraiiiiiiiiiin" ! s'exclame-t-il avec joie. " Entre, entre, maman est là !"

Il franchit le seuil et je le regarde avec émotion, sentant une vague de chaleur m'envahir. Les bras de Levgueni s'enroulent autour de lui, et il en sautille presque. Cette vision m'offre un réconfort que je n'aurais jamais cru possible. C'est un sentiment si puissant de se sentir ainsi chez soi, contemplant une douceur qui fait du bien à l'âme.

Urek se trouve juste derrière Levgueni, et sa présence, empreinte de compassion et de soutien, m'insuffle le courage de continuer à avancer. Je m'approche pour déposer une bise délicate sur sa joue. Un geste de tendresse qui me fige une seconde, tout simplement parce que pendant une seconde je respire le parfum de sa peau. Je lui souris et glisse ma main dans la sienne, pour l'entrainer avec moi. Nous nous installons tous dans le salon, partageant des sourires complices et je désigne le plateau sur la table, café ou thé et boissons fraiches. Mon fils, se blottit contre moi, sentant peut-être la légèreté qui émane de mon être et il retourne à l'assaut de son parrain. Une nouvelle famille se forme dans cet instant, tissée par les fils invisibles de la résilience et de l'espoir.

Alors que nous sommes installés là au calme, dans ce nouveau lieu, je vois se dessiner une partie des chemins que je pourrais emprunter pour reconstruire ma vie, je sens les ténèbres du passé s'éloigner peu à peu, s'évanouir dans la nuance de son regard. Une lueur d'espoir grandit en moi, illuminant mon chemin vers un avenir meilleur, c'est incroyable comme ça peut me faire du bien.

En ouvrant cette porte, j'ai trouvé bien plus qu'une après-midi de détente dans ce monde apocalyptique, c'est un renouveau, qui fait un bien phénoménal. Levgueni est radieux et le bonheur de mon fils est un baume sur mes plaies. La présence d'Urek est extrêmement réconfortante, c'est fou, mais depuis qu'il est entré dans la villa je respire mieux. Je découvre une nouvelle force en moi, une détermination à guérir et à trouver le bonheur, cette fois je crois que c'est clair, je veux vivre. Avec cette nouvelle famille à mes côtés, je suis prête à affronter les défis qui se présentent, à forger une nouvelle vie remplie d'amour, de sécurité et d'épanouissement. Est ce que je peux lui dire? Est ce que j'ai le droit? -"Lev est amoureux de l'idée d'une après-midi à la plage, est ce que tu viendrais avec nous? J'ai préparé un pique-nique pour le diner, qu'on en profite tranquillement."
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MessageSujet: Re: Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita   Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita EmptyJeu 15 Juin - 22:35

J’ai le cœur qui se serre à l’approche de la maison de Nikita et Levgueni. Même si je sais qu’ils me reçoivent toujours avec douceur. Je suis celui qui ôté la vie à l’époux. Au père. Au mari. Je me suis donné le droit de retirer à un enfant son père, à cette femme son époux, même si je persuade aussi fort que possible que justement, il n’avait de père et d’époux que le nom. Que cet homme que j’ai cru aimé parce qu’il était le seul à voir ma valeur dans ce monde avait une tendresse pour moi. Et pas un simple intérêt parce que j’étais un outil utile. Alors que j’attends devant la porte contre laquelle je viens de frapper. Quand Lev ouvre, c'est une bouffée d’air frais qui rentre. Comme de l’eau fraiche qu’on me coulerait sur mes plaies à vif. Nikita plus loin pose sur moi son regard bleuté enivrant qui prend toute la place. Ce regard qui me captive et me fait oublier tout ce qui existe de négatif ou de néfaste dans ce monde. Nikita Alenichev. La veuve de mon frère, la femme qui porte mon nom. La femme qui sait ce que je fais. La femme que j’ai aimée au premier regard. Que je désire sans oser même me donner du plaisir en pensant à elle parce qu’elle est bien trop merveilleuse pour que je parvienne à faire cela. Elle se tient devant moi et je peine à me souvenir ce que je fais ici quand la voix de l’être que j’aime le plus au monde résonne et attire mon regard. Ce gamin m’aime comme un fou. Quand il me regarde dans les yeux, je me vois tellement… Immense. Parfait. Tellement fort et idéal que je suis presque intimidé. Que dira-t-il le jour où il saura que son « parrain » est l’assassin de son père ? Lev me demande de le suivre dedans. Il me saisit la main et me tire vers le bas. Mon genou se pose au sol et mon neveu me prend dans ses bras enroulant ses bras autour de mon cou. Les miens se ferment autour de lui et je serre chaleureusement ce petit morceau de bonheur contre moi. Je crois que si je devais définir l’amour, je dirais que c’est ce que je ressens quand cet enfant me serre dans ses bras.

Je me lève et soulève mon neveu dans mes bras alors que Nikita approche. Sa démarche lente et princière me coupe le souffle. Elle est d’une beauté étourdissante et possède une aura de reine. Je la regarde approcher et elle s’autorise ce geste envers moi. Ce baiser sur ma joue qui me comprime le cœur de plaisir alors que j’ai l’amour de ma vie dans mes bras et la femme tous mes désirs qui appose ses lèvres sur ma joue. Cette sensation est toujours totalement trop courte à mon goût et c’est toujours une violente souffrance quand elle cesse de m’embrasser. Je peine à déglutir tandis qu'en tournant la tête nos souffles se mélangent et que me noyant dans ses yeux, je respire son parfum. Sa proximité m’enivre et me pousse au supplice. Je reste raide et stoïque malgré le feu interne qui me tourmente. Elle me prend alors la main et me guide vers le salon. Je prends une boisson fraiche et repose Lev qui part se lover dans les bras de sa mère. Cette vision est magnifique. Nikita est parfaite et la voir tenant ainsi ce fils qui lui ressemble tant contre elle me délecte. Mais aussitôt une lame glacée me transperce. Ai-je le droit de ressentir cela ? Moi qui ai tué mon frère, le père de Lev, le mari de Nikita. Je sais qu’elle m’a remercié parce qu’il l’aurait tuée et qu’il commençait à tourner sa colère vers son fils même s’il n’avait jamais levé la main sur lui. Je n’ai pas le droit d’être heureux, je crois.

Soudain, Nikita me propose une après-midi à la plage. Mon regard se tourne vers la piscine de la maison. C’est plus sûr que la plage non ? Mais Lev a 4 ans et il doit vouloir changer de cadre. Je me refuse à les laisser sans ma surveillance et je n’ai pas besoin du regard suppliant de Lev pour hocher la tête.


« Je dois aller chercher mon maillot de bain alors »

Je n’en ai pas. Et mes affaires sont chez moi. Enfin dans le tout petit appartement spartiate où je me réfugie non loin d'eux, car je n’ai encore rien trouvé de plus proche et dans mes prix. La Bratva ne va pas me financer une maison de luxe voisine de la leur juste pour les protéger…
Nikita Alenichev
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MessageSujet: Re: Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita   Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita EmptyLun 19 Juin - 20:38

Je le regarde avec douceur et tendresse, sachant que mes mots expriment bien plus que l'invitation à une simple soirée à la plage, même si je dois taire ce qui se trouve derrière. J'aperçois un mélange de surprise et de joie dans ses yeux, et cela me fait un bien fou. Je hoche la tête alors qu'il me dit qu'il va aller chercher son maillot. -"C'est grand ici, tu... tu pourrais y laisser des affaires." Je me lève alors que Lev tape des mains, déjà ravi. Tu pourrais avoir la chambre à côté de la mienne, parrain ! Naturel confondant d'un petit garçon qui ne voit pas en quoi ça pourrait poser question. Je rougis et lui agrippe la main.

-"Je vais enfiler mon maillot pendant que tu mets le tien Levgueni. Ensuite je te recouvre de crème solaire et on retrouve ton parrain sur la plage." Un sourire à destination de ce dernier et j'entraine mon fils à la suite. Avant de disparaître dans le couloir, je me tourne, livrant par dessus mon épaule. -"Je t'attends là-bas, près de l'eau."

Ma voix est empreinte de retenue, mais mes yeux brillent d'anticipation. J'ai besoin de ce moment avec lui, loin de l'ombre de mon passé, pour explorer les possibilités de notre avenir ici. J'ai préparé un panier de pique-nique avec deux verres et une bouteille de vodka glacée, ainsi que des choses à boire et à grignoter pour un Lev qui met son maillot en chantant. Nous pourrons profiter du calme et de l'intimité de ce moment de calme, quand les gens quittent la plage pour rentrer chez eux. Je rejoins ma chambre, un peu dépassée par l'étendue des sentiments que je nourris à l'égard, de celui qui est à la fois l'assassin de mon mari, mon beau-frère et mon sauveur... Je me vautre un peu dans la douceur que je sens au creux de mon ventre quand je pense à lui, sentiments agréables, même si je n'ai pas à les exprimer ouvertement.

Je gagne l'immense dressing pour revêtir mon bikini, et le paréo assorti. L'ensemble est agréable et sexy, c'est un truc que mon mari appréciait. Que je sois à mon avantage, même si il se faisait une joie de me dire à quel point j'étais insatisfaisante... surtout après la naissance de notre fils d'ailleurs. Comme si mon corps pouvait en sortir sans la moindre marque? Je chéris ces marques, moi, parce qu'elles sont les traces de ma maternité. Je soupire et rejoins mon fils pour vérifier qu'il est protégé du soleil, lui appliquant soigneusement de la crème solaire avec tendresse. Puis, je sors sur la terrasse et descend directement vers la plage, la main dans la sienne.

Une fois près de l'eau, j'étends la serviette sur le sable chaud et dépose le panier de pique-nique à côté. J'observe les vagues caresser le rivage, le soleil étincelant à l'horizon. Mon cœur bat la chamade, mêlant excitation et appréhension. J'ai tellement envie de partager ce moment privilégié avec lui, de découvrir où nos chemins pourraient nous mener... Je me sens fiévreuse, perdue, étrangement anxieuse. On a rarement eu l'occasion de beaucoup se parler, les enjeux nous dépassant terriblement... Il y'a eu des moments bien sur, comme cette infinie douceur après la naissance de Lev, mais toujours sur une retenue, imposée par... nos rangs. Ici ça s'efface et je crois que ça me perturbe un peu.

Une brise légère caresse ma peau, et j'offre mon visage au soleil alors que le petit loup est manifestement décidé à creuser jusqu'à trouver du pétrole. Je contemple l'horizon, attendant son arrivée, essayant de ne pas jeter trop de coups d'oeil impatients en arrière. Le temps s'étire doucement, laissant place à une certaine tension, mais aussi à une forme étrange de sérénité. Je sais que notre histoire est complexe, qu'elle est née de blessures profondes, mais je crois fermement en notre capacité à guérir ensemble, à construire quelque chose de beau et de solide ici, autour de Levgueni. -"Tu vas creuser jusqu'où comme ça?" Mon sourire est empreint d'une tendresse infinie, alors que je le regarde, tout couvert de sable, beau comme tout dans sa joie d'enfant.
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MessageSujet: Re: Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita   Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita EmptyMar 27 Juin - 18:30

Le regard de Niki posé sur le mien est aussi bienfaisant qu’il est terrible. J’y lis tellement de douceur et de gratitude. J’aime cette femme pour sa force, ce qu’elle a enduré au cours de sa vie, pour ce magnifique petit garçon qui rayonne de joie, de bonheur et d’amour pour sa maman. Mais, je n’arrive pas à faire la paix avec moi-même. Moi, le parrain bien aimé et moi qui ne peux m’empêcher d’aimer si fort cet enfant et sa maman, comment vais-je un jour pouvoir le regarder dans les yeux quand il saura que je suis celui qui a tué son père ? Nikita fait mine de rien et continue de m’inclure dans la vie de l’enfant. Peut-être qu’elle s’est juste… Habituée à moi. J’en suis devenu dingue au premier regard. Mais pourtant je savais que jamais, elle ne serait à moi. Je suis un âne fatigué et délaissé, mon frère était un étalon pur sang, une monture royale quand je n’étais qu’un bourrin assez utile pour que l'on daigne lui donner un abri et de la nourriture en échange d’un travail épuisant. J’ai détesté mon frère pour tout ce qu’il a fait subir à cette femme, pour toutes les chances que la vie a mises sur son chemin. Et je le déteste d’avoir tout foutu en l’air. Et, je me déteste d’avoir tué mon frère parce que j’étais convaincu que le monde se porterait mieux sans lui et moi-même que je me porterais bien mieux sans lui. Et, sa mort m’a soulagé même si après le soulage, le poids de mon geste me retombant sur le dos m’écrase encore aujourd’hui.

C’est donc pour une journée plage que je suis ici et comme il est évident que je vais les suivre, j’annonce que je dois aller me changer. Je vais noter d’emporter toujours un maillot avec moi au cas où. On est en Amérique et sur la côte Ouest. Il fait chaud ici, ce n’est pas la Russie. Un maillot est un élément tout indiqué à avoir sur soi en permanence. Nikita me dit alors que je pourrais y laisser des affaires. Ce n'est pas bête. Je crois que je vais laisser un sac ici, mais soudain, c'est Lev qui se lève et tape des mains, il me propose carrément la chambre à côté de la sienne. Vivre avec eux ? Je regarde Nikita qui ne me regarde pas et demande à Lev d’aller enfiler son maillot pour aller à la plage et que je les retrouve ensuite. Elle s’éloigne avec son fils et me lance un regard par-dessus son épaule pour me donner rendez-vous là-bas. Je n’ose pas parler. Le regard qu’elle me jette est empreint d’une sensualité folle et me tord le ventre. Je quitte leur maison et m’éloigne en direction de la mienne. J’ai l’esprit embrumé par les mots de Lev… Vivre avec eux serait un bonheur, et une assurance de les protéger à chaque instant. Pourtant, je refuse d’imposer à cet enfant la présence constante de l’assassin de son père et à Nikita la présence de ce souvenir de cet homme qui la frappait. Arrivé non loin de chez moi, je réalise que je n’ai pas de maillot de bain. Je m’arrête dans cette boutique de plage. Je regarde les maillots, mais aucun n’est noir. Juste ce bleu étrange qui me donne une sensation bizarre… Bref. Je prends le maillot et une fois rentré, je l’enfile. Je mets un t-shirt noir, et prends casquette et lunette de soleil. Crème solaire, serviette, eau, rechange et hop tout dans un sac à dos. Je quitte la main et je pars rangeant mon téléphone dans le sac au cas où et me voici au bord de la plage. Je retire mes chaussures et marche pieds nus dans le sable. Je cherche Lev et Niki et les trouvent plus loin. Lev est déjà en train de creuser un trou énorme.

J’approche et regarde le corps de déesse de Nikita avant de vite le détourner. Je regarde Lev qui saut déjà de joie de me voir. Je pose mon sac et déroule ma serviette avant de retirer mon t-shirt pour me mettre en maillot. Mon Dieu ce bleu est d’un vulgaire, ça ne me va pas du tout.

**LE MAILLOT**

« Désolé, je n’ai trouvé que ça comme maillot »

Je me sens un peu exposé dans cette tenue et ce bleu ne me plait pas. Noir, gris ou blanc, voilà ce que je porte. Rien d’excentrique et peu de couleurs. Je m’installe en tailleur près du trou de Lev et je regarde ce qu’il a déjà creusé.

« On fait quoi ? On creuse encore ou on fait un château ? »
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MessageSujet: Re: Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita   Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita EmptyMar 27 Juin - 19:32

Levgueni lève la tête, les yeux brillants de malice, et me répond avec un grand éclat de rire : "Je vais creuser jusqu'au centre de la Terre ! Je veux voir si les dinosaures sont toujours là en train de danser !" Sa spontanéité et son imagination débordante m'enchantent à chaque instant. Je ne peux que sourire moi aussi. Je m'approche de lui, m'accroupis près du trou qu'il a creusé, et lui caresse doucement les cheveux. "Tu es vraiment un grand aventurier ! " Le voir sourire comme ça, c'est tellement bon... Savoir que je n'ai pas à craindre le retour de son père et de la violence... qu'on peut seulement profiter de la douceur de ce moment. -"Je pensais que tu préférerais nager avec les sirènes !"

Il fronce les sourcils, intrigué par ce que je raconte. "Vraiment ? Les sirènes existent ?" demande-t-il, les yeux écarquillés. Je lui adresse un clin d'œil complice, alors qu'il saute de joie et que je sais instantanément ce que ça signifie. "Qui sait, mon chéri ? Il y a tant de mystères dans ce monde. Il suffit de garder l'esprit ouvert et le cœur curieux. " Ceci dit d'une voix tendre avant de me relever pour observer Urek qui semble peu à l'aise, ce qu'il confirme en désignant son maillot de bain. Je souris, pour masquer le fait que je viens de soupirer doucement, en découvrant son torse nu. Il ne se rend pas compte... de... l'effet qu'il produit dans cette tenue.

Levgueni réfléchit un instant, à la proposition de son parrain avant de remonter hors du trou pour lui tendre la main puis pointer du doigt un petit amas de rocher un peu plus loin. "Je veux aller là-bas, mais maman a dit que c'est dangereux ! Moi je veux voir ce qu'il y a dessus. Peut-être qu'il y a des trésors cachés ou des pirates et si c'est dangereux il suffit que tu sois là pour que je sois en sécurité. !"

Son enthousiasme contagieux fait naître un large sourire sur mon visage. Mais j'écarquille tout de même les yeux en entendant la suite. "JMême que c'est vraiment vrai parce que c'est maman qui l'a dit!" Je me mord la lèvre inférieure et esquisse une petite grimace un peu gênée à destination de... mon beau-frère... Je déteste qu'il le soit et je peine même à le penser, mais c'est ainsi.

Levgueni lui hoche la tête avec enthousiasme, les yeux brillants d'une confiance et d'un amour inconditionnels, tirant déjà sur la main de son parrain, assez sur de réussir à le convaincre. Je ressens une profonde gratitude pour ce moment précieux, pour cette chance de tisser des liens indéfectibles avec mon fils et de créer de nouveaux souvenirs. Pour cette nouvelle vie qu'il m'a offert à un prix terrible. Main dans la main, avec son parrain, rien ne peut l'atteindre et je viens agripper sa main libre pour suivre les deux hommes... de... pour les suivre. C'est au creux de moi, que je dois emporter l'espoir d'un avenir radieux, où les barrières et les contraintes s'effacent, laissant place à l'amour, à la complicité et à la magie de l'inconnu. Je n'ai pas le droit d'en dire un strict mot. Même quand cette image de lui, mon fils entre nous deux... ça me bouleverse. Dès ce jour là, celui où j'ai rencontré Urek... et son frère... j'ai regretté que ma famille ait choisi le mauvais frère. Ma vie aurait été si différente... M'aurait il aimée? Ne serait ce qu'un peu ? Moi... juste moi. Pas le bibelot à exposer, pas le nom, pas la capacité à procréer... nan seulement la femme en mal d'amour? Je ne le saurais jamais, ça continuera sans doute de me torturer, mais ce n'est rien à côté de la chance qu'il m'offre. Son sacrifice est ma renaissance...
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MessageSujet: Re: Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita   Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita EmptySam 8 Juil - 22:39

Quand j’approche, j'ai presque envie de faire demi-tour. Levgueni n’a besoin que de sa mère et je suis l’homme qui l’a privé d’un père. Alexis restera à jamais un mauvais homme. Un mauvais Mari et un mauvais père, mais je n’avais pas le droit de le retirer à ces deux êtres. Et, quand je vois cette femme sublime rayonner enfin de bonheur et parfaitement s’adapter à cette vie avec son fils qui est l’enfant le plus merveilleux du monde… D’un regard, j'ai pu voir des tas d’hommes qui la fixent avec désir et je ne peux que confirmer ce qu’ils pensent d’elle. Cette femme est la perfection incarnée… Je suis là et j’écoute en silence l’échange entre les deux êtres les plus importants de mon existence. Les deux s’accordent parfaitement quand soudain, je fais mon entrée dans leur petit monde. Je me mets en maillot un peu gêné malgré tout de cette couleur et réalise que le maillot est court… Fais chier j’ai presque l’impression d’être à poil là-dedans… Je chasse ce malaise en parlant à Lev qui réfléchit à ma proposition avant de remonter hors de son trou en me tendant la main que j’agrippe pour l’aider à se hisser. Il me désigne alors un petit amas de rochers plus loin. Il me déclare qu’il veut aller trouver les trésors des pirates et que sa mère ne veut pas qu’il y aille seul. Ce n’est pas loin, mais ça veut dire que je dois laisser Niki toute seule et suivre l’enfant. Il rajoute que sa mère a dit que c’était vrai et que donc c’est vrai. Niki souris d’une manière affreusement craquante pour cacher son malaise vis-à-vis de cette franchise et cette naïveté enfantine. Bon tout ce que l'on risque de trouver dans les rochers ce ne sont pas des trésors, mais surement des déchets… Je prie pour me tromper et que l'on trouve des crabes et des coquillages. Mais, l'idée de laisser Niki me déplait.

Comme si elle lisait dans mon esprit, elle approche et prend la main de son fils. Il nous entraine et l’espace d’une seconde mon regard croise celui de la femme que j’aurais aimé épouser à la place de mon frère. J’aurais tellement aimé de choses. Je suis vieux maintenant. Je suis passé à côté de ma jeunesse, de ma vie… Tout ça pour une famille qui voulait faire briller son nom et pour la mégalomanie d’un homme que j’ai cru aimé et auquel je me suis accroché au point d’abandonner mes rêves et mes passions. Puis alors que je regarde les yeux pleins de bonheur et le sourire de Niki puis cette merveille de petit garçon, je me dis que ma vie importe peu, car aujourd’hui, ils ont une chance d’être heureux. Lev m’en voudra un jour pour ce que j’ai fait à son père. Mais, pour l’heure, je me dis que finalement, je n’ai rien perdu et que de toute manière ma vie aurait été merdique si je n’avais pas suivi Alexis. Et, puis je me dis que ça n’a pas d’importance. Que les choses sont comme elles sont et que je dois faire avec ce que j’ai. Je cesse de contempler Niki car je ne m’en octroie pas le droit. Pourtant, je pourrais passer la journée à la regarder. Lev est en mode moulin à paroles et me raconte les histoires de pirates et des trésors. C’est sans doute comme ça que sa mère lui a présenté le déplacement aux Etats-unis. On va sur les terres des pirates.

Arrivés aux rochers, je lâche main de Lev et l’agrippe sous les bras pour le hisser sans effort sur un rocher. Il sourit et fais un saut comme un super héros qui atterrit. Il se tourne vers sa main et je mets un genou au sol dans le sable pour qu’elle se serve de ma jambe restée en marche d’escalier comme un moyen de monter plus facilement sur le rocher. Je lui tends ma main pour qu’elle s’équilibre et en dessous d’elle, je la contemple à ma guise. Nikita est somptueuse. Je la vois en maillot pour la première fois et j’en prends plein les yeux. Je crois que j’adore la plage et le soleil. Sa peau semble presque cuivrée et brillante. Elle grimpe en se servant de ma cuisse solide pour grimper. Lev me regarde en souriant et je comprends ce qu’il veut. Je m’approche du rocher et m’accroupis un peu pour détendre mes jambes et sauter. Je me réceptionne sur le rocher accroupis avant de me lever comme si de rien n’était. Petit exercice de détente que je fais si bien. Je souris sous le regard émerveillé de mon neveu.

« Bon, on va le chercher ce trésor ? »

Il part devant sur les rochers alors que je reste un instant seul face à Nikita et peine à déglutir devant sa présence écrasante. Je voudrais lui dire qu’elle est magnifique. Que ce maillot lui va bien. Que ses yeux sont un torrent dans lequel j’aimerais me noyer. Mais, je finis par baisser les yeux quand l’émotion me déborde.

« On y va ? »
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MessageSujet: Re: Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita   Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita EmptyMar 15 Aoû - 22:26

Marcher ainsi, tout simplement, la main tendrement resserrée sur celle de mon fils, l'ombre de cet homme se superposant par instant à la mienne, sur notre trajet. C'est tout simple et tellement doux en même temps. Quand ils s'arrêtent sur le chemin, près des rochers, je ne peux que sourire devant l'excitation palpable de mon petit garçon. Levgueni est enthousiaste, racontant des histoires de pirates et de trésors cachés avec une innocence enchanteresse. Urek est discret, presque timide, en tout cas en ma présence comme souvent. Je ne peux m'empêcher de le regarder avec un mélange de gratitude et de reconnaissance. Bien que notre passé ait été compliqué, il est là pour nous, pour mon fils. Et pour moi...  

Le moment de grimper sur les rochers arrive, et Levgueni ne perd pas de temps pour montrer son excitation. Urek l'aide à monter, et je suis frappée par leur complicité, par l'harmonie qui règne entre eux. Mon cœur se serre un peu, une lueur d'émotion passant dans mes yeux alors que je les observe. Mon regard se pose sur Urek, capturant l'image de cet homme qui a joué un rôle si crucial dans notre vie, même si cela signifie aussi me confronter à des sentiments enterrés profondément en moi. Quand il s'agenouille, j'écarquille les yeux l'espace d'une seconde. Je glisse la main dans la sienne, éprouvant la virilité de sa paume alors que je me sers de sa jambe comme d'une marche. Etre ainsi traitée en princesse me fait rougir et baisser doucement les yeux. Il saute et le plaisir de mon fils est beau à voir. Quand il se réceptionne, je ne peux retenir un petit soupir. Se rend il compte comme c'est sexy ? Non... sans doute pas. Il le fait pour faire briller les yeux de Lev, pas les miens... Je me traite de sotte et me détourne.

"Bon, on va le chercher ce trésor ?" lance Urek, rompant le doux silence qui s'était installé. Levgueni est déjà en route, joyeusement lancé à l'exploration de ce petit coin mystérieux. Mon attention se divise entre mon fils et Urek, mon cœur se balançant entre les deux. Je les suis, ressentant une étrange mélange de gratitude, de nostalgie et... d'espoir? C'est étonnant à ressentir, doux et tendre, tout ce que je ne suis pas habituée à ressentir. Alors que nous marchons tous les trois vers l'inconnu, je sais que notre avenir est rempli de promesses et de défis, mais peu importe ce qui se profile à l'horizon, nous le ferons ensemble, main dans la main. -"Je te remercie d'être venu ici, avec nous." Je lui glisse ces quelques mots alors que Lev se lance dans l'exploration d'une petite mare. -"Je ne suis pas sure que j'aurais... réussi sans toi." Je ne parviens pas à traduire en mot ce que je ressens et c'est terriblement frustrant. Je prends une longue inspiration avant de me décider à me tourner réellement vers lui, pour affronter son regard. Affronter, oui... parce qu'il a le don de m'intimider tout en me donnant envie de me laisser aller dans ses bras. Je ne sais trop l'expliquer mais j'ai le sentiment profond qu'au creux de ses bras, je serais en sécurité. Il y a dans son regard un trésor de douceur qui me donne envie de m'y noyer.

Je respire profondément, la brise salée caressant mon visage. Je m'efforce de réprimer ces émotions qui m'étreignent quand je regarde cet homme, j'essaie de les enfermer dans une boîte mentale, de les noyer sous les responsabilités et les joies simples du quotidien. Je suis mère, et rien ne doit ébranler ma détermination à offrir à mon fils tout ce qu'il mérite. Même si je dois m'oublier au passage. Aucun prix à son bonheur. Pourtant les mots s'échappent. -"Lev... Lev a raison. Tu devrais venir vivre avec nous. Enfin si... si tu en as envie. La maison est immense et tu serais bien... enfin mieux... enfin je..." Velléités noyées par des réserves intégrées depuis si longtemps. Je suis tétanisée, à rougir de plus en plus alors que Lev s'écrie. OUIIiiiiiiiiiii mon parrain à la maison ! Dans la chambre d'en face !"  
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MessageSujet: Re: Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita   Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita EmptySam 26 Aoû - 21:30

Je ne peux décrire cette sensation. Cette émotion qui m'a transpercé quand, ouvrant cette porte ce soir-là, j'ai ressenti en la voyant et quand elle a croisé mon regard. J’ai détesté mon frère de toutes mes forces. J’ai jalousé sa place. J’aurais voulu sa place ne serait-ce que pour elle. Lev… J’ai cru que je le détesterai car il était l’enfant de mon frère. Il aurait dû être le mien. Pourtant, ce soir-là quand l’infirmière m’a pris pour le papa parce que j’étais resté avec Niki, j’ai aimé plus qu’il n’est possible d’aimer. Ce gamin, c'est une partie de moi. Lui et… Sa mère. J’ai beau m’en cacher, m’en préserver. J’en suis rendu là. À vénérer cette femme comme une déesse. Je l’ai libérée de mon frère. Je me suis libéré de lui. Et pour ça un jour Levgueni me détestera. Il me haïra de toute son âme. J’étais prêt à payer. Aller en prison. Me faire tuer. Mais Nikita m’a protégé. Elle me garde avec elle. Et je ne quitterai cette place auprès d’elle que si elle me vire ou que je meure. Mais nous sommes à San Diego. Loin de la Russie. Loin de nos familles. Et je m’oublie un instant le temps de faire crier de joie parce qu’il trouve que quand je fais des trucs comme ça j’ai l’air d’un super héros. J’adore ce gosse. C’est fou de sembler aussi fort et important dans les yeux d’une personne. Alors qu’il bondit de joie, je capte le regard de Nikita et réalise que je me donne en spectacle et qu’elle n’apprécie peut-être pas. Mais je m’en tape du moment qu’elle me regarde.

Je finis par mettre fin à cet interlude en disant qu’on doit chercher un trésor. Lev prend la tête de l’expédition. Je me retrouve à marcher derrière Nikita que j’essaye de ne pas regarder pour ne pas plonger mes yeux sur son corps d’une perfection sans égale. Elle rompt le silence et me remercie d’être venu avec eux. Je déglutis alors que je réalise que c’est moi qui aie de la chance qu’ils veuillent de moi. Surtout, elle qui sait ce que j’ai fait comme acte horrible. Elle rajoute qu’elle n’est pas sûre qu’elle aurait réussi sans moi. Les mots me touchent et me coupent le souffle. Si je m’écoutais je la prendrais dans mes bras et lui avouais que je serai toujours présent pour elle et Lev et que je n’ai jamais eu d’autre désir que leur bonheur. Ma peau me brule. La sienne doit être si douce. Elle m’arrête et me regarde. Un instant je me noie dans son regard, crevant d’un besoin d’y plonger même si je sais que c’est dangereux car je ne me contrôle que très mal en sa présence. Mais soudain, elle me fait une proposition folle et inattendue. Je n’ai même pas le temps de répondre ou d’assimiler totalement ce qu’elle vient de me dire que mon neveu se précipiter et danse sa joie en me désignant la chambre qu’il veut pour moi.

« Mais je… Je vais vous encombrer vous… Déranger. »

Je pensais me trouver un appartement plus proche même s'il n’y a aucun danger apparent pour eux ici… Mais surtout Nikita elle sait ce que j’ai fait. Elle veut vraiment vivre avec l’homme qui a tué son mari ? Un assassin. Elle veut ça pour son fils et pour elle ? Voir mon visage chaque jour. Je voudrais lui dire mais Lev est ici et commence à dire qu’on va faire des cabanes avec les draps et faire des soirées pyjamas et qu’on regardera des films en mangeant des glaces… Je tourne un regard intrigué vers Nikita qui me regarde comme elle m’a regardé ce soir-là quand j’ai ouvert la porte. Comme si elle espérait que je sois celui qui l’attendait. Je peine à déglutir et sans contrôler ma voix je réalise que je viens de dire.

« d’accords. »

J’ai vraiment dit ça ? Je viens vraiment de dire oui. Je vais vivre avec eux quand le sol devant leur maison serait déjà bien trop bon pour le monstre que je suis. Elle veut vraiment vivre chaque jour avec le monstre qui a tué son époux ? Lev hurle sa joie et fonce sur le ponton pour trouver le trésor qu’on devra ranger en rentrant et qu’on mettra dans ma chambre pour que je le garde. Nikita le suit fuyant mon regard et je saisis délicatement son poignet pour qu’elle se tourne vers moi. Sa peau m’électrise et je quand elle remonte ses yeux sur moi je me sens fondre…

« Tu es… Sûre ? Je… Tu sais ce que j’ai fait. Tu veux vraiment voir mon visage tous les jours après ça ? »
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MessageSujet: Re: Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita   Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita EmptyDim 17 Sep - 20:38

Oser lui demander.. ça n'a pas été facile, mais parfois il faut savoir se faire un peu violence pour laisser filtrer les mots. Parce que àa a plus d'importance que de garder la face ou de sembler détachée. Je ne le suis pas, je devrais, il ne devrait pas apparaître dans mes pensées de cette manière.... mais je n'y peux rien. Quand je pense sécurité, c'est sa stature qui s'impose, quand je pense... de façon plus intime, seule dans mon lit où sous le ruissellement de la douche... c'est aussi lui qui s'impose. J'en ai été mortifiée la première fois, pétrie de honte, mais... je n'ai pas pu m'empêcher de me laisser aller et la violence des sensations a dépassé ce que je pouvais imaginer. Me caresser en pensant à lui est devenu le must du plaisir coupable.

J'y pense alors qu'il s'arrête interloqué par ce que je viens de dire et je sens le rouge me monter aux joues, comme si il pouvait lire dans mes pensées. Plus j'essaie de repousser cette idée et plus elle s'impose, c'est complètement fou. -"Non pas du tout." Je crois qu'il ne m'a jamais dérangée. C'est étonnant, parce que je suis plutôt à l'aise quand je suis seule et intimidée ou sur la réserve quand il y'a du monde, mais quand c'est lui... c'est différent. Sa présence ne s'impose pas, ne m'écrase pas, au contraire, c'est comme si il me permettait d'être moi même un peu moins vigilante. Comme s'il m'offrait une bulle pour me laisser aller à être vulnérable, parce que lui veille, solide comme un roc. Je lui souris quand il me dit qu'il est d'accord et je crois bien qu'à cette seconde je m'illumine. Je retrouve un peu de la lumière de ma vie d'avant.

Avant ce mariage forcé qui m'a peu à peu coupée de tout ce qui faisait ma vie. Je m'avance à la suite de mon fils qui hurle sa joie et ses doigts se referment sur mon poignet. Il tire et je me retrouve face à son torse. Je déglutis avec un peu de peine, le feu courant sur la peau et je relève les yeux. Il y'a des doutes dans son regard, même dans sa voix et sa douleur me fait mal. Ma main libre s'élève, près de sa joue, j'hésite à l'effleurer doucement, mais je me retiens et la laisse retomber en soupirant. Un fin sourire éclaire mes lèvres et je secoue tout doucement la tête. -"Je sais que tu m'as sauvé la vie et surtout protégé celle que j'ai de plus chère au monde." Je ferme une seconde les yeux et j'ose, je m'avance et sur la pointe des pieds je dépose un bisou au coin de ses lèvres. -"Je me sens en sécurité quand tu es là." Je me recule et mon poignet glisse dans sa main, je caresse doucement ses doigts au passage, m'éloignant à regret. Il y'a une électricité folle, qui crépite autour de moi. Ce contact est pourtant innocent, il a juste cherché à me préserver, une fois de plus... Alors pourquoi je ne peux pas me contenter de ça? Pourquoi je le dévore des yeux, comme ce jour là, quand j'ai cru que le destin me faisait un cadeau. Une porte qui s'ouvre et derrière elle mon époux, enfin plutôt mon promis... des regards qui se croisent et cette tension délicieuse qui vous met les sens en éveil. J'y ai cru, quelques délicieuses secondes, avant que je n'apprenne qu'il était le frère... du promis. L'ange de douceur au milieu de mon enfer. Sans lui je n'ose songer à ce qu'il serait advenu de Lev... ou de moi. -"Je suis... vraiment... contente que tu aies accepté." Un sourire et je lance plus fort. -"Hey Lev, devine qui a dit oui ?" Il se retourne vers nous et revient en cavalant comme un fou pour se jeter dans les bras de son parrain. Cette image est d'une beauté à couper le souffle et me prend à la gorge. Alors les yeux dans ceux de cet homme je mime du bout des lèvres pour ne pas que Levgueni m'entende. -"Merci."
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MessageSujet: Re: Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita   Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita EmptyDim 24 Sep - 20:49

J’ai le cœur qui va bondir hors de ma poitrine. Nikita veut que je reste avec eux ? Moi l’assassin de son époux. Le tueur du père de Lev. L’homme qui leur a retiré Alexis… Il était mauvais, mais je n’avais aucun droit de le faire. J’ai eu ce geste abominable parce qu’il était dangereux pour elle, pour Lev. Il allait trop loin et il étouffait la lumière de cette femme. Oui je déteste mon frère. Pour ce qu’il m’a fait. Pour m’avoir forcé à le tuer parce qu’il avait tout et crachait sans cesse sur cette femme merveilleuse et qu’il menaçait cet enfant. J’ai maudit mon geste comme je maudis mon nom, mon histoire et mes choix. Et malgré cette profonde haine de moi et le fait que j’accepte sans aucune concession la condamnation et la sentence qu’elle pourrait exiger, elle n’en fait rien. Elle nous à éloigner de la Bratva Russe, elle nous a éloignés de notre passé. Et comme une nouvelle page de notre existence, elle m’invite dans sa demeure ? Avec son fils. Elle veut que je sois là avec eux chaque jour ? Je réponds que je vais déranger mais elle me réfute cet argument et je n’insiste pas. Oh non… L’idée d’être avec eux en permanence est une perspective d’une douceur sans pareille à mon esprit. Je lutte pour ne pas glisser mon regard sur le corps de déesse de Nikita. Soudain l’angoisse me saisit. Je n’ai que peu de volonté face à son regard. Et comment pourrais-je résister quand j’ai envie et besoin d’empoigner son corps et de le faire mien ? D’arracher le peu de tissus sur son corps et de me l’approprier comme s’il était à moi ? Je crève de désir pour elle depuis ce jour où je suis allé ouvrir cette putain de porte. Depuis la première seconde où elle est apparue devant moi. Je vais devoir me trouver avec elle en permanence. Moi l’assassin de son époux… Mais alors que ma tête exprime mes doutes, mon regard planté dans le sien je m’entends accepter. Lev s’écarte en criant sa joie et alors qu’on s’élance pour le rejoindre je la retiens par le poignet et quand elle se tourne je lui demande de sorte qu’elle seule puisse entendre si elle est prête à me voir chaque jour après ce que j’ai fait ?

Sa main libre se lève doucement et caresse ma joue. Ce contact d’une douceur affolante me rassure et brise mes défenses en un instant. Je l’entends me dire qu’elle sait que j’ai sauvé sa vie et protégé ce qu’elle a de plus cher au monde. La réponse me fige. Alors elle ne me déteste pas ? Elle ne m’en veut pas ? Elle n’en souffre pas ? Elle avance et mon souffle se coupe. Sa bouche avance et elle embrasse ma joue. Le temps se fige et durant quelques secondes rien d’autre n’existe qu’elle et moi et je prie pour que sa bouche reste sur ma peau pour l’éternité. Le souffle léger qu’elle exhale contre moi en reculant me tue de délice et il me faut toute la volonté du monde pour ne pas la retenir et oser plaquer ma bouche sur la sienne… Elle recule et me regarde avec une douceur qui me fait me sentir si étrangement heureux. Puis alors qu’elle me regarde et me souriant, elle me fait un cadeau plus inestimable que tout ce qu’on aurait pu m’offrir. Elle décrit mon geste affreux qui me hante encore comme le geste lui ayant sauvé la vie et celle de Lev. Et qu’elle se sent en sécurité quand je suis là. J’en ai le souffle coupé. Elle s’écarte et échappe à la prise de mes doigts sur son poignet. Elle me regarde alors comme elle m’a regardé ce soir-là quand j’ai ouvert la porte. A cet instant j’ai oublié qui j’étais et j’en suis devenu fou. Puis la seconde d’après la réalité m’a frappé comme une lame glacée qui transperce mon corps. Elle n'était pas pour moi. Elle ne l’avait jamais été et quelque part, elle ne le serait jamais. Elle me dit alors qu’elle est vraiment contente que j’ai accepté et je me retiens de répondre car je rougis et que je vais bafouiller. Pourtant, je crève d’envie de lui dire que je suis très ému qu’elle m’ait proposé ça.

Elle se tourne vers Lev et lui annonce que j’ai dit oui. Lev cours vers moi et se jette dans mes bras. Je crois que je vais pleurer de joie. Je le serre tendrement alors qu’il ne comprend surement pas l’intensité de ce câlin que je lui donne. Mon précieux Lev. Mon neveu d’amour. Ma raison de vivre… Je lève les yeux vers Nikita qui me mime merci de ses lèvres. Je crois que j’ai jamais été aussi… Heureux. Je me lève et entraine mon neveux pour aller chercher son trésor… Après une heure à chercher dans les rochers, on a 5 coquillages, trois cailloux jolis qui font penser à des pierres précieuses ou magiques, une baguette de sorcier en bois flotté et tellement de crabes que nous n’avons pas réussi à avoir. Lev marche devant brandissant sa baguette alors que je porte le précieux trésor et que nous revenons vers nos serviettes. Il raconte à sa mère les pouvoirs magiques de sa baguette et je les regarde en souriant. Une fois sur nos serviettes, je dépose dans mon sac le trésor et regarde Lev qui supplie sa mère et moi de venir nous baigner avec lui. Je regarde Nikita sans oser faire le premier pas.
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MessageSujet: Re: Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita   Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita EmptyVen 6 Oct - 21:15

Ses yeux, sombres et profonds, se plongent dans les miens, et il murmure à voix basse, comme s'il craignait que quelqu'un d'autre puisse nous entendre. Il me demande si je suis prête à le voir chaque jour, après tout ce qu'il a fait. Sa question résonne en moi, car je sais que ces actes sont loin d'être anodins, cette nuit là me hantera surement toujours... Mais ce que je garde de son intervention c'est le désir sincère de nous protéger Lev et moi, même s'il a commis l'impensable pour y parvenir. Même si il a du nous préserver de celui dont c'était le rôle... Une seconde de son regard posé sur Levgueni porte plus de fierté et d'amour que ce que j'ai pu lire en une vie aux côtés de son père... Ce constat est glaçant, douloureux, magnifique aussi.

Ma main glisse doucement sur sa joue, caressant sa peau rugueuse avec tendresse, ne cherchant pas à briser ses défenses mais bien à lui faire ressentir la douceur qu'il m'inspire. Je lui confie que je sais qu'il a sauvé ma vie, qu'il a protégé ce que j'ai de plus cher au monde. Mes mots sont empreints de sincérité, car je ressens véritablement cette sécurité en sa présence. Je ne me sens aussi bien en aucune autre compagnie. Quand je m'approche de lui, j'ai pendant une seconde, l'espoir fou qu'il m'embrasse, que ses lèvres viennent chercher celles que je pose sur sa joue. Je rougis et un soupir m'échappe quand je me recule. Le moment s'étire, semblable à une étoile figée dans l'immensité du firmament, comme si le temps, épris de notre douceur, avait choisi de marquer une pause dans sa course effrénée, offrant ainsi à nos âmes le précieux cadeau de savourer cette étreinte intemporelle.

Ses doutes et ses tourments sont visibles dans son regard, et je peux presque sentir sa lutte intérieure. Mais il accepte finalement de rester avec nous, de partager notre quotidien, malgré le lourd fardeau de ce passé qu'il a endossé pour me protéger, pour protéger la prunelle de mes yeux, qui est aussi la sienne... ça je le vois, dans l'infinie beauté de son sourire quand il referme les bras autour de mon garçon.

Lev, mon fils, exprime sa joie en lui rendant son câlin, le serrant de toutes ses forces, avant de se mettre à parler comme un petit moulin à paroles. Je me tourne par instants vers Urek, sentant que ce moment est un tournant dans nos vies, je l'observe à la dérobée, tandis qu'on quête le trésor. Je me rends compte que les frontières entre ce qui est juste et ce qui est passion se sont estompées depuis longtemps. Mon cœur bat plus vite, et je ne peux m'empêcher de sourire devant lui. Quand on regagne nos serviettes, une bonne heure plus tard, Lev réclame d'aller se baigner, ce qui me fait rire parce que je viens de m'installer. Je me tourne vers Urek, pour le consulter silencieusement et je le regarde avec des yeux remplis d'émotion, mes sentiments envers lui étant un mélange complexe de gratitude, de désir, et de tristesse pour tout ce qui s'est passé, tout ce qu'on a traversé. Il y'a dans mes yeux le poids d'un immense gâchis, imposé par la vie et nos familles, mais aussi de l'espoir, de l'envie, une infinie tendresse...

Le soleil d'été caresse doucement nos visages, et la brise marine emporte nos soucis avec elle. Lev est ravi, ignorant tout du tumulte silencieux qui brûle en nous. Ce moment tendre et doux, est semblable à une étoile filante, brillant d'une lueur douce et mystérieuse, même si il est peut être aussi fugace qu'un rêve. Comme Roméo et Juliette, nous sommes pris au piège dans une tragédie inéluctable. Mais notre situation est peut-être plus cruelle, car nos familles ne sont pas ennemies, elles sont liées par ce mariage maudit. La pression de ce passé sombre plane sur nous, menaçant à tout moment de nous séparer.

Je plonge mon regard dans celui d'Urek, avant de lui tendre la main, me relevant pour l'inviter à suivre Lev qui pousse un OUI de plaisir. Notre amour est interdit, condamné, et pourtant, je ne peux pas le nier. Les émotions qui me lient à cet homme sont plus fortes que la raison, plus puissantes que la réalité qui nous entoure. Les vagues de la mer viennent lécher doucement le sable, comme un doux rappel que le temps continue de s'écouler et je réalise que je n'ai pas lâché sa main.

Je sais que nous ne pouvons pas échapper à notre destin, que les étoiles semblent conspirer contre nous. Pourtant, je choisis en cette seconde d'y croire, de vivre chaque instant avec passion et intensité, car mon amour pour lui même s'il est impossible, est aussi beau que le coucher du soleil sur l'horizon. On entre dans l'eau quand l'astre du jour vient s'allonger sur l'eau, créant une onde comme une rose écarlate, belle et douce.

Alors que le soleil commence lentement à se coucher à l'horizon, nos mains restent unies, nos regards se perdent dans l'immensité de l'océan et un sourire heureux se peint sur mes lèvres. Mélodie interdite, poème inachevé, danse silencieuse au creux de mon corps sous les derniers rayons brulants. Pourquoi suis je incapable de lâcher sa main? Même quand Lev m'éclabousse? Je le sais... je ne peux juste pas l'avouer, même quand je me réfugie contre son torse pour échapper à l'eau que le bambin m'envoie. Je redresse le menton, croise son regard et le monde suspend sa course. Je me perds dans les profondeurs de son regard et soupire doucement avant de fermer les yeux et de poser doucement le front sur ses lèvres. -"Merci Urek... du fond du coeur." Petit moment d'éternité volé au temps. Petit instant de pur plaisir dans lequel je plonge sans souci du reste du monde.
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MessageSujet: Re: Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita   Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita EmptyDim 8 Oct - 20:46

Le plus fou c’est que… L’amour de cet enfant, la douceur de cette femme, ses remerciements et le fait qu’elle ne me déteste pas profondément, qu’elle me demande de vivre avec eux… C’est dingue j’ai gagné à la loterie ? Elle aurait toutes les raisons du monde de me haïr en grandissant, Lev va m’en vouloir terriblement quand il saura et sans être prêt, je m’y prépare. Je me prépare à passer du statut de Héros à celui de connard. J’aime ce gamin plus que ma propre existence et c’est dément de réaliser ça. Mais Nikita rend ma vie encore plus douce et extraordinaire, même si je me demande bien comment je vais réussir à vivre si près d’elle. Son parfum me rend déjà fou. Le sentir c’est me transporter dans un monde de douceur effarant et son regard me transperce. Dans ses yeux je me sens beau, je me sens fort et merveilleux. Moi qui ai gâché mon existence qui n’ai jamais rien été pour mes parents qu’une foutue capote percée. Moi l’ombre de leur merveilleux fils. La seule porte de sortie je l’ai rejetée soigneusement pour servir mon frère et ce mec n’aimait que lui. Il a tout eu. La beauté, la richesse, des parents admiratifs et plein d’amour. Une femme magnifique, belle, intelligente et parfaite. Un fils incroyable et un frère qui l’aimait au point d’oublier de vivre juste pour lui être utile… Ouais ce mec était clairement celui que j’ai toujours voulu être et que je ne serai jamais… Mais Nikita et Levgueni sont un baume apaisant qui recouvre mes blessures à vifs. Je ne suis pas expressif mais j’ai envie de pleurer de joie et quand Lev me saute dans les bras, je crois que je le serre un peu plus longtemps que d’habitude.

Quand on arrive aux serviettes, Lev veut déjà nager, mais il veut qu’on vienne tous les deux. Nikita me regarde et je sais que de toute manière elle pourrait me demander de me couper un bras je le ferai sans hésiter. J’adore ses yeux et je lutte pour ne pas couler mon regard sur son corps de déesse… Quand elle me tend la main, je la prends et me laisse relever. Je me retrouve presque contre elle, noyé dans ses yeux alors que Lev s’éloigne en criant oui. Je sens son souffle sur mon visage et j’ai envie de venir poser ma bouche sur elle. Pas forcément sur la sienne je n’oserai pas vraiment, mais éprouver la douceur de sa peau avec mes lèvres me serait une sensation exquise j’en suis certain… Elle me guide et je marche derrière elle tenant sa main. Le soleil commence à descendre et Lev est dans l’eau. Je regarde un instant le corps de Nikita… Mon dieu est-il possible qu’elle soit aussi magnifique ? Nous entrons dans l’eau et Lev nous arrose. Elle tient toujours ma main et je me place devant elle pour la protéger. C’est presque une réflexe. Elle se réfugie contre moi et je présente mon dos à Lev qui nous asperge alors que je referme mes bras contre elle et que je suffoque de ressentir sa peau contre la mienne. Ça me réchauffe délicieusement. D’une main je l’asperge sans le regarder et il rit et plonge pour éviter. Nikita pose alors doucement son front contre ma bouche et par réflexe je pose un baiser.

Je reste interdit par mon geste alors que je la garde contre moi. Serrée dans mes bras le cœur battant, je sens son corps épouser le mien. Lev nous appelle et j’ai presque envie de lui dire de ne pas nous attendre qu’on reste encore un peu comme ça… Elle me remercie sans que je sache vraiment pourquoi elle le fait. Je ne fais rien. Je suis plus un boulet qu’elle trimballe et pourtant j’ai pas envie qu’elle le réalise et qu’elle se débarrasse de moi.

« Non… Merci à…Toi… À vous deux… Je ne mérite pas tout ça...»

Lev s’impatiente et doucement je l’attire avec moi en glissant dans l’eau pour qu’il réalise qu’on se baigne avec lui. Mais alors que nos corps entrent dans l’eau je décale Nikita et me tient derrière elle les bras entourant sa taille la gardant contre moi avant de réaliser que mon bassin se trouve collé à ses fesses divines. Lev nage vers sa maman et je m’apprête à reculer un peu parce que je vais avoir une réaction corporelle très inappropriée si je reste encore un peu plus collé à elle.
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MessageSujet: Re: Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita   Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita EmptyLun 9 Oct - 11:31

On entre dans l'eau main dans la main et je réalise que ce contact, je n'ai pas envie de m'en passer. Je ne crois pas qu'on ait déjà fait ça... aussi longtemps et souvent qu'aujourd'hui, mais cette nouveauté me plaît. Sans doute beaucoup trop d'ailleurs. Soudain, le jeune homme referme ses bras protecteurs autour de moi, me préservant des éclaboussures de l'eau cristalline, il se tourne naturellement pour présenter son dos et quand il frissonne je mets ça sur le compte des attaques de Lev. Mon émoi, mes frissons... eux je suis obligée de reconnaître qu'ils ne sont dus qu'à sa peau contre la mienne.

Son étreinte est à la fois réconfortante et troublante, car elle me rapproche encore plus de lui. Mon front se pose sur sa bouche qu'il embrasse avec une délicatesse qui me fait fondre. Je recule le visage, le redresse et sans les rires de mon fils dans son dos, je crois que je me hisserais sur la pointe des pieds, pour embrasser sa bouche. Un nouveau frisson me parcoure à cette pensée et j'ai un petit soupir. Il me parle et la douceur de sa voix égale celle de ses mots. -"Bien sur que si !" Il parle de nous comme un trésor qu'il ne mériterait pas... réalise t'il qu'il est le mien de trésor? Qu'il est le seul homme qui aime mon petit garçon comme il méritait d'être aimé par son père?

Je suis prise dans mes réflexions alors que, doucement, il m'attire dans l'eau, et je me retrouve blottie contre lui, encore plus près de lui. son torse solide me procurant une sensation de sécurité que je n'ai jamais ressentie ailleurs. Mon dos s'y appuie et je m'abandonne, me laissant flotter dans ses bras. L'eau est fraiche et mon corps réagit. Chair de poule et tétons qui pointent terriblement... à moins que ça, je le doive aux pensées indécentes qui traversent mon esprit quand je songe à mes fesses écrasées contre son bassin. Je peine un peu à déglutir.

Un sourire sincère s'épanouit sur mes lèvres lorsque je croise le regarde de Lev, qui jubile dans l'eau, enchainant les plongeons, ignorant tout du tumulte silencieux qui m'habite. Je lui éclabousse de l'eau à mon tour, m'amusant de sa joie enfantine. Mais au fond de moi, mes émotions sont complexes, mêlant la gratitude pour tout ce qu'Urek a fait, le désir qui brûle en moi, la tristesse pour tout ce que nous avons enduré et une sorte d'espoir nouveau. Alors que le soleil s'apprête à disparaître à l'horizon, j'ai l'impression qu'une nouvelle page de ma vie est sur le point de s'écrire. Une page, vierge, sur laquelle pour une fois j'ai du contrôle.

Je ne peux pas tout gâcher en lui avouant ce que je ressens quand je suis entre ses bras. Pas alors qu'il est mon équilibre, qu'il est celui de Levgueni. Comment pourrait il vouloir d'une femme à cause de qui il a été obligé de commettre la pire des choses, en se privant d'un frère qu'il admirait. Un soupir et je ne sais pas ce qu'il me prend mais je resserre ses bras autour de moi, plus fort. Je ferme les yeux et juste une seconde je dépose la tête sur son épaule, me prenant à rêver. Je tourne le visage sur le côté, pour nicher mon nez contre sa peau mouillée. Son parfum se mêle aux notes océaniques et j'ai une bouffée d'émotions qui me serre la gorge. Je prends une grosse inspiration, pose les lèvres dans son cou et me force à rouvrir les yeux et à reposer les pieds sur le sol. Rêver est une chose dangereuse... je le sais. Le réveil peut être extrêmement brutal. Alors je m'éloigne un peu, abandonnant le refuge de ses bras, un sourire un peu triste aux lèvres alors que je me mets à l'arroser aux côtés de Lev, une main pour l'asperger et l'autre bras s'enroulant contre le petit garçon pour le serrer dans mes bras. C'est à lui que je me dois, pas à mes rêves et certainement pas en prenant le risque de détourner Urek de nous, parce que je suis incapable de masquer ma tendresse et mon désir. -"Ce soir, on va devoir se faire un repas de roi, pour fêter ça !" Nouveau cri de joie de Lev, avant qu'il ne se mette en devoir de grimper sur le dos de son parrain. Je vais sauter regarde maman, regardeeeeeeeee !" Gros plouf qui suit et mon regard s'aimante à celui de Urek. Comment fait il ça ? Je me sens vulnérable et d'une puissance folle ! Tout en même temps ! -"Ça te dis ?" J'ai tellement envie qu'il dise oui... tout en lui laissant la possibilité de refuser puisque Lev n'a pas encore percé la surface de l'eau.
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MessageSujet: Re: Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita   Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita EmptyDim 15 Oct - 21:17

Devrait-on… Discuter ? Poser les choses à plat ? Je crois que je ne l’ai jamais vue sans Lev. Il n’est pas encore entré à l’école et donc elle était toujours avec lui, mais elle n’a jamais été sans lui. Pas une fois. Comment discuter alors ? Nous ne l’avons jamais fait et là, j'ai envie de comprendre pourquoi elle ne me déteste pas alors que je la prive de son époux, que je prive son fils de son père… Tout se mélange dans mon cerveau et j’aimerais en parler, sans doute autant que j’aimerais pouvoir la serrer contre moi et lui dire que quand elle est là le soleil brille. Que j’ai fait tout ça, car sans elle et Levgueni je n’ai rien. Je suis une racine enterrée et desséchée. Je réalise qu’ils sont merveilleux et que je ne les mérite pas. Je n’ai rien fait de bon dans ma vie. Je suis un assassin et elle garde mon secret jalousement au lieu de me vendre comme coupable. Le plus fou, c'est qu’elle me veut avec eux. Dans leur maison. Je n’en reviens pas. Et alors que nous sommes tous les trois dans l’eau et que Lev n’arrête pas de plonger et de ressortir, je réalise que je m’arrange pour la protéger des éclaboussures de son fils et qu’une fois contre elle, je n’arrive pas à me détacher. Que j’aime sentir sa peau contre la mienne… Mais pendant que je la protège de l’eau et que son fils replonge en riant, elle m’embrasse dans le cou et me tends de plaisir. Je savoure la douceur de ses lèvres sur ma peau comme si un ange venait de me toucher. C’est encore plus doux et ardent que dans mes rêves les plus fous.

Elle se détache finalement de moi et c’est heureux, car reste plus longtemps contre elle m’aurait largement trop excité. La vision de ces deux-là en train de nager me fait chaud dans le cœur. Je crois que maintenant, ils sont libres d’Alexis et qu’ils peuvent enfin être heureux, mais pourquoi me gardez-moi ? Je n’en sais rien. Puis alors que je les regarde Nikita lance une idée pour fêter mon emménagement. Sincèrement c’est une fête d’accueillir un meurtrier chez soi ? Okay je noircis le tableau mais je ne me pardonne pas ce geste sachant de quoi ils les privent. J’ai agi sous le coup de la colère parce que j’ai eu peur en voyant qu’il venait de taper Nikita. Lev saute de joie et nage vers moi pour me grimper sur le dos. Je l’aide et lui sert de plongeoir. Il saute dans l’eau et avant qu’il ne remonte elle plante ses yeux dans les miens et me demande si ça me dit. Je hoche la tête pour dire oui alors que Lev ressort en riant. Je l’aide à sortir et le soulève. Il rit et s’agrippe à moi pour me dire qu’il est content.

Une heure passe et nous quittons l’eau. Le retour sur la serviette est somptueux parce que je n’arrête pas de contempler Nikita qui marche devant moi. Elle est somptueuse. Je les raccompagne à la maison et leur dit au revoir le temps d’aller chercher mes affaires. Ce sera un simple sac de sport dans lequel j’ai des habits et rien d’autre en fait. En 5 minutes mon sac est fait. Je passe à l’agence et rends les clefs. J’achète une bouteille de vin rouge californien orienté par le vendeur et je viens toquer à la porte, ma bouteille dans la main, mon sac sur l’épaule tenu par la lanière et dans une tenue un peu plus habillée que ce micro maillot de bain.


**TENUE**
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MessageSujet: Re: Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita   Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita EmptyMer 25 Oct - 0:07

Le crépuscule se déploie comme une toile d'artiste dans le ciel, mélangeant des nuances d'orange, de rose et de violet. Les derniers rayons du soleil caressent ma peau, la parant d'une aura presque surnaturelle. Ce moment est doux, tendre, d'une majesté qui en éclipse tant d'autres. Je souris et me sens vraiment apaisée quand il accepte qu'on rentre pour fêter son amenagement. Alors que le crépuscule se peint dans le ciel, j'entreprends de me préparer avec soin avant l'arrivée d'Urek. Je veux que tout soit parfait, comme si je m'apprêtais à vivre un moment qui resterait gravé dans ma mémoire. J'entre dans la douche, laissant l'eau chaude caresser ma peau, lavant les soucis de la journée pour accueillir l'avenir avec une fraîcheur nouvelle.

Après la douche, je choisis une tenue qui évoque à la fois la décontraction californienne et l'élégance. Inspirée par la beauté intemporelle des femmes de mon pays de naissance. Je choisis une robe fluide, couleur pastel, qui épouse mes courbes de manière flatteuse. Ses épaules dénudées ajoutent une touche de sensualité, et sa fente qui s'arrête juste au-dessus des genoux, révèle mes jambes fines.

Pour parfaire mon look, je sélectionne une paire de talons hauts qui allongent ma silhouette et donnent une touche de sophistication. Je laisse mes cheveux retomber en de douces vagues, encadrant mon visage. Une touche de maquillage subtil met en valeur mes yeux et mes lèvres, soulignant simplement mon naturel. Ensuite, je me penche sur la sélection et la commande d'un repas typiquement californien pour célébrer cette nouvelle étape de nos vies. Je choisis de faire livrer des tacos aux crevettes, agrémentés d'une variété de légumes frais, d'une sauce crémeuse et de guacamole. Le tout est accompagné de margaritas fraîches, car rien n'égale la légèreté et la saveur de cette cuisine ensoleillée pour une soirée mémorable.

Ainsi parée, je suis prête à accueillir Urek et à savourer ce moment spécial. Ma tenue, évoque à la fois l'élégance et la décontraction . Quand il entre, l'expression de son visage est empreinte de douceur et de force, une combinaison rare qui le rend encore plus captivant. Il se tient là, avec la grâce d'un Darcy de "Orgueil et Préjugés", et je me sens bizarrement prête à braver tous les obstacles.

Le sac de sport qu'il porte sur son épaule semble renfermer des promesses et des secrets, rappelant les moments à venir que nous partagerons. Quant à la bouteille de vin, elle évoque les récits épiques d'amour interdit, tout comme celui de Tristan et Iseult, où la passion est scellée autour d'une coupe de potion magique. Je m'emballe... mais je ne peux m'en empêcher.

Les émotions qui tourbillonnent dans mon cœur sont intenses, à l'image des amoureux tragiques de la littérature. Notre amour, comme celui de tous les grands amoureux de la littérature, est une lutte contre le destin, une épreuve de force face aux conventions sociales qui nous séparent. Mais il a le pouvoir de soulever des montagnes, de faire vibrer mon âme comme l'amour d'Elizabeth pour Monsieur Darcy.

Pourtant, malgré la peur de céder à ces sentiments, je ne peux m'empêcher de ressentir un élan d'espoir, une lueur d'optimisme. Je me sens à l'image d'Anna Karenine, prête pour une quête passionnée de liberté et de bonheur. Alors que je le regarde, je sais que, malgré les épreuves qui se dressent devant nous, il est l'étoile qui guide ma vie, qui protège ma vie et celle de mon fils. Depuis si longtemps, il est la muse qui éveille mon âme... Peut-être que notre amour, semblable à ceux de tous les grands amoureux de la littérature, trouvera un moyen de triompher des obstacles qui nous attendent, comme le font les amants immortels des récits les plus chers à mon cœur romantique. -"C'est vraiment bon de t'avoir ici." Je rougis en le disant mais mon regard ne trompe pas sur le bonheur que je ressens.
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MessageSujet: Re: Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita   Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita EmptyDim 29 Oct - 19:30

Elle est fragile, elle est blessée. Elle a trop souffert et j’ai échoué à la protéger totalement. Aujourd’hui, je n’aspire qu’à une chose, la voir heureuse et en sécurité. Je me moque de ce qui pourra lui arriver, je veux juste être l’armure qui l’entoure et qui prend les coups à sa place. J’aime son enfant peut-être encore plus fort que s’il était le mien et pourtant quand viendra le jour où il apprendra que j’ai tué son père, il me haïra et sa colère sera à la mesure de la violence de mon geste et si je redoute le jour où viendra ce temps où il demandera « de quoi est mort mon père ? » Au détour d’un moment de vie, je ne lui mentirai pas. Je lui raconterai et j’accepterai sa haine parce que je n’existe que pour servir les autres et rien d’autre. Nikita a couvert mon geste pour nos familles. Pour la Bratva. Un mot d’elle et je serais mort avant même d’avoir pu demander pardon pour mon geste. Et pourtant elle me garde près d’elle encore et encore. Elle me couvre de douceur et semble vouloir m’apprivoiser et me faire entrer dans un monde « normal » un monde d’amour. L’affection que me porte Lev est déjà une merveille en soi et je m’en délecte comme un assoiffé égaré dans le désert peut apprécier la fraicheur d’un verre d’eau.

Debout devant cette porte avec toute ma vie dans un sac de sport même pas rempli qui pend par sa sangle de mon épaule, j’attends qu’on m’ouvre la porte. Je vais vivre avec elle et avec Lev. J’ai le cœur tellement en joie. Je crois que j’ai envie de savourer chaque seconde de ce bonheur, car je n’ai aucun doute que tout ça me sera arraché un jour ou l’autre. Parce qu’elle va retrouver un homme bien qui la rendra heureuse. Parce que je peux mourir pour les protéger. Parce qu’on peut découvrir ce que j’ai fait. Parce que quand Lev grandira et saura, il me haïra. Parce que c’est ainsi que rien de ce que je vie ne fini jamais bien. L’angoisse monte et l’espace d’un instant, je me demande à quoi bon ? Et c’est alors que la porte s’ouvre. La lumière qui s’en dégage est chaleureuse. Je tiens cette bouteille qui manque de m’échapper quand je la vois. Lev est dans sa chambre ? Elle me regarde et l’espace d’un instant j’ai des fourmis dans le ventre. J’avance mes pieds qui semblent coulés dans le béton. Je passe la porte et elle me regarde les yeux brillants de plaisir. Je me sens beau. Fort. Désiré et… Aimé ? Non Je déraille sans doute. Mais rien n’arrive à chasser cette sensation merveilleuse. Elle me dit que c’est vraiment bon de m’avoir ici.

« Je… Je… »

Je n’arrive plus à parler. Elle a comblé en quelques pas les quelques mètres qui nous séparaient et elle prend de ma main la bouteille de vin, ma main libre s’est glissée presque naturellement sur son avant-bras et je la serre délicatement au niveau du dessus de son coude. Je me noie dans son regard et sa proximité m’accable de douceur. Je peine à déglutir et noyé dans son regard, je réalise que mes yeux n’arrivent plus à décrocher des siens. Je me tiens devant elle et j’ai subitement l’impression qu’elle s’avance. Non, c'est moi. Je m’avance. Je suis incapable de m’arrêter. Je commence à me pencher sur elle. La tension dans mon ventre est folle et soudain Lev déboule en courant de sa chambre en hurlant « PARRAIN !!!!! » Il nous court dessus et alors que Nikita sécurise la bouteille je laisse échapper son bras l’effleurant d’une douce caresse de mes doigts alors que mon neveu s’agrippe et se pend à mon avant-bras. Je le regarde se balancer à moi comme si j’étais une branche d’arbre et le regarde en arquant un sourcil comme pour lui demander « Oui ? Tu veux quoi ? » Je souris un peu malgré tout et j’essaye de ne pas parler, car je crois que ma voix serait trop étranglée d’émotion pour sonner convenablement.
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MessageSujet: Re: Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita   Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita EmptyDim 12 Nov - 21:04

Urek sourit, un sourire qui illumine la pièce comme une étoile dans la nuit. Sa présence emplit l'espace, et les battements de mon coeur résonnent à mes oreilles dans ils sont puissants. Il dépose délicatement le sac de sport et je viens pour récupérer la bouteille de vin, ses yeux plongent dans les miens avec une intensité qui transcende les mots. Tout se fige, tout se suspend à ses yeux dans les miens, à ses doigts qui se referment sur la peau de mon bras. Il essaie de dire quelque chose mais ne parvient qu'à bégayer. Mes yeux s'écarquillent légèrement, mes lèvres s'entrouvrent et ma langue vient délicatement les humecter.

Il s'avance et je réalise que je fais pareil, mes doigts se nouant sur les siens sur la bouteille de vin. C'est imperceptible, mais je le sens et j'y réponds instinctivement. Il se penche vers moi et je me tends vers lui. Je sens une chaleur folle envahir mon être, une confirmation silencieuse que ce moment, ce doux crépuscule partagé, est un instant de magie que l'on vole au temps. Mes paupières s'abaissent alors que je tends les lèvres vers les siennes, le souffle suspendu, comme si c'était trop puissant pour que je puisse voir ce qui est en train de se produire.

Dès que Urek pénètre dans une pièce, une énergie particulière se déploie, créant une atmosphère intime et captivante et en cet instant j'y succombe littéralement. Dès que nos regards se croisent, c'est comme si le temps lui-même ralentissait son cours, alors quand ses doigts effleurent ma peau... c'est trop pour que je contienne tout ce qu'il m'inspire. C'est l'arrivée en fanfare de Lev qui me fait rouvrir les yeux. Ses yeux, profonds comme un océan d'étoiles, cherchent les miens, établissant un lien silencieux qui évoque des promesses et des souvenirs. Je rougis, parviens à éviter à la bouteille de vin de finir sur le sol et soupire en me détournant.

L'espace entre nous, empreint d'une douce tension, se réduit à l'épaisseur d'une promesse. Un sourire intimidé éclaire mon visage, tandis qu'il soulève son filleul du sol, pour le plus grand plaisir de mon petit garçon. Les battements de mon coeur sont franchement anarchiques. Qu'est ce qu'il m'a pris? Je n'y peux rien, la proximité de Urek crée un tourbillon de sensations : la chaleur de sa présence, la douceur de son souffle, le frisson de l'anticipation... J'ai eu tellement envie de gouter à ses lèvres, d'en sentir la chaleur...

Les émotions, comme des vagues, refluent doucement.  Je revois quand je ferme les yeux, nos visages qui s'approchent lentement, laissant entrevoir la possibilité d'un baiser, d'une déclaration silencieuse de ce qui vibre entre nous. Est ce que j'imagine cette tension ? Est ce que j'ai rêvé cette approche de son corps contre le mien ? L'instant suspendu, interrompu, laisse dans son sillage une trace de ce qui aurait pu être, dans mon esprit une marque indélébile de l'intensité du désir qui me traverse quand je le regarde.

Maman ! Maman, tu as vuuuuu ! Je souris et j'acquiesce doucement. Mon parraiiiin c'est le plus fort. De nouveau j'acquiesce de petits hochements de tête et je relève les yeux pour croiser ceux de Urek. Le charme est rompu, mais d'une si belle manière ! Dans le sourire radieux de mon fils, je trouve le plus belle des formes de bonheur.

-"On va bientôt diner Levgueni ! Alors ce serait parfait que tu ailles enfiler ton pyjama." je parle posément, forçant un peu la détente et la joie, pour sans doute cacher le soupçon de déception qui flotte dans mes yeux. Le petit garçon lâche son parrain et courre vers moi, laissant derrière lui une énergie pétillante. Je me penche pour le prendre dans mes bras, laissant le parfum de l'enfance chasser la délicieuse tension qui persiste encore au creux de mon corps. Je le serre contre moi avant de m'approcher de Urek pour le glisser dans les siens. -"Ils ne vont pas tarder à livrer le diner, alors je m'occupe de nous installer une table sympa, pendant que ton parrain t'aide? Et si tu es sage, tu pourras rester un peu avec nous avant d'aller dormir." Je parle au petit garçon mais c'est dans le regard du jeune homme que je me perds. Littéralement et véritablement paumée.
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MessageSujet: Re: Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita   Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita EmptyDim 10 Déc - 21:00

Pourquoi mon cerveau déconne aussi fort ? Pourquoi la sensation d’être loin de la Russie me donne l’illusion d’être dans un cocon d’une douceur qui m’accable ? Pourquoi ce pays chaud, lumineux a des allures de paradis comparé à ce monde glacé et violent ou j’ai grandi ? Pourquoi j’ai cette sensation qu’ici, je peux être heureux ? Pourquoi je me sens étrangement bien avec eux deux ? Je regarde mon neveu jouer les chimpanzés accrochés à mon bras alors que je me retiens de lui dire « profite dans quelques années on ne pourra plus faire ça » tu m’étonnes il va devenir immense et c’est moi qui pourrais me balancer à son bras. L’image me fait rire. Il était tellement petit et fragile dans mes bras quand il est né… Pris d’une intense nostalgie, je le prends dans mes bras et l’emprisonne en le faisant rire et lui impose un baiser sur la tête alors que ce petit être est la chose que j’aime le plus au monde. C’est Nikita qui clôt le jeu en expliquant à Lev ce qu’il convient de faire. Je repose Lev et Nikita le prends dans ses bras alors qu’il court vers elle et la voilà qui revient me le coller dans les bras avec une marche à suivre pour nous deux. Je hoche la tête et alors qu’elle me regarde dans les yeux je me sens défaillir et incapable de lui dire non. J’embarque mon neveu le chargeant sur mon épaule comme un sac à patate ce qui le fait rire aux éclats.

La porte passée, je regarde la chambre et tout le bazar. Il se met tout nu et danse avant de regarder des jouets et de piocher des livres qu’il faudra que je lui lise absolument en les mettant par ordre de préférences quand je lui lance son pyjama à la tête pour le rappeler à l’ordre avec un sourire. Il s’habille et me montre des jouets. Il en a plein mais son préféré, c'est une superhéroïne au costume bizarre qui est brune avec de jolis yeux bleus et un visage très fin. Il me dit que c’est son jouet préféré parce qu’il lui rappelle sa maman. Je souris et hoche la tête. C’est vrai que son personnage en plastique ressemble à sa maman. Je finis par prendre la main de Lev qui court vers sa mère à peine la porte de la chambre passée. On sonne à la porte et je lui fais signe que j’y vais. J’assure la sécurité des deux, je ne dois pas oublier. Je vais ouvrir et prends le sac contenant les repas avant de laisser un pourboire au livreur. Je reviens et lui dépose les sacs sur la table qu’elle a préparée. Ça sent divinement bon. Je la regarde installer son fil quand mon téléphone vibre. Je le prends, lit le message avec un effroi glacial
.

« Puisque tu ne fais aucun effort pour retrouver l’assassin de ton frère, nous allons nous en charger. Continue de protéger cette pute inutile et continue de salir la mémoire de ton grand frère en restant inactif mauvais fils. »

Les mots font mal. Ils sont des lames glaciales qui transpercent mon corps à des endroits douloureux. Toujours le souvenir d’Alexis, toujours les mêmes reproches. Toujours ce retour à la réalité et ce sentiment de faute. Cette sensation que Lev va finir par me haïr quand il saura que j’ai tué son père. Et que ce jour-là, je serais démasqué et que mon secret ébruité je serais chassé par mes propres parents et peut-être par la Bratva… Ce jour-là j’espère simplement que Nikita sera assez forte pour me laisser endosser toute la faute… Je range mon téléphone et décide de m’éloigner un instant pour aller chercher un verre d’eau dans la cuisine. Je trouve une petite bouteille dans le frigo et je m’empresse de l’ouvrir et de boire une gorgée.
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MessageSujet: Re: Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita   Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita EmptyMer 21 Fév - 12:26

Seule, je mets quelques instants à reprendre mes esprits. Une main posée sur le ventre, les yeux perdus dans la contemplation des eaux du pacifique je me concentre sur mon souffle. Je sais très bien que mon ressenti n'est pas adapté ! Que je dois... me raisonner. Mais là ? Dans le creux de ce moment... Je me suis sentie tellement bien. Vivante, bordée d'une douceur infinie, je me suis sentie à ma place et ce n'était pas arrivée depuis tellement longtemps que j'en ai perdu le compte. Je sens un petit sanglot me râper la gorge mais je secoue la tête, ferme les yeux très fort et m'interdit cette montée d'émotions.

Je prends une longue inspiration, profonde, avant d'expirer et de regagner le centre de la salle à manger. Je récupère les couverts, de jolies assiettes, des verres à vin simples mais élégants. C'est très différent de ce que j'avais en Russie, pour la bonne et simple raison qu'ici, j'ai tout choisi moi même. C'est très plaisant de me sentir environnée par des choses qui me ressemblent. Les minutes passent et je me sens mieux, quand on sonne, Lev m'a déjà rejointe et Urek ne résiste pas à l'envie de nous protéger encore, en y allant lui même. Il me rapporte les sacs et je laisse Lev approcher sa chaise avant de s'y installer. Ce système lui permettant de grimper seul et d'être à la bonne hauteur, il adore et c'est bien pratique, il faut avouer.

Je pioche dans les sacs, ce qui va faire son bonheur et le lui dépose dans son assiette. Je relève les yeux pour voir Urek s'éclipser vers la cuisine et je ne sais pas trop dire ce qui me trouble, mais il y'a quelque chose dans sa démarche, sa raideur, qui m'alerte. -"Je reviens mon chéri, tu commences à manger? Je crois que ton parrain a besoin de moi." Il me sourit et me lance un large sourire tout en piochant déjà joyeusement dans sa part. Je m'oriente vers la cuisine et entre dans son dos. Il est en train de boire, je me décale pour voir son profil et penche doucement la tête sur le côté. Je ne sais pas très bien comment décrypter son émotion et ça me met en difficultés. Est ce que je dois simplement le laisser tranquille ? Mais en même temps, je déteste le voir triste... Parce que ça fait un écho atroce dans mon corps. Je crois qu'on a vécu des trajectoires parallèles et que même malgré nous ça nous a rapproché. Cette idée surgit et aussitôt je la déteste. Pourquoi ? Parce que des parallèles ne se croisent jamais... et ça, je ne veux pas l'envisager. Qu'est ce qu'il m'arrive ? -"Est ce que tout va bien?" Est il possible que ce soit mon attitude qui l'est heurté ? Je m'en veux terriblement et je balbutie. -"Je suis désolée... je... pardon." Me voilà à me tenir à moins d'un mètre de lui, visage baissé, me triturant les doigts. Je ne sais pas agir autrement, je ne sais pas communiquer de façon saine, j'ai simplement automatisé le fait de tenter d'éviter les coups. Mais ... avec lui je peux baisser l'armure. Pour la première fois de ma vie, je me sens : en sécurité...
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MessageSujet: Re: Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita   Enfin vivre. Pas simplement survivre. // Urita EmptyDim 7 Avr - 21:42

Pourquoi ? Pourquoi lorsque je parviens à penser que les choses changent, ce château de cartes que je m’évertue à monter se fait souffler ? Pourquoi alors que je calfeutre tout mon espace pour que ça ne tombe pas et en quelques secondes. En une phrase prononcée durant quelques secondes à 10h de décalage horaire de l’endroit où je me trouve, je me retrouve percé par cette lame glaciale et mon château de carte s’effondre de nouveau. J’ai tué mon frère. Cet homme que je pensais connaitre. Que je croyais aimé. Que je croyais m’aimant également. Mais cet homme m’a juste employé. Pour lui. Pour sa grandeur et ses caprices. J’ai sacrifié ma vie pour lui. Il a tout eu. L’amour, la fortune, la gloire, l’admiration. Il était grand, fort, charismatique… Il a eu Nikita et leur enfant est une merveille que dans mes rêves les plus fous je n’aurais jamais envisagé être le mien. Cet enfant est trop merveilleux pour être de moi… Est-ce que j’ai tué mon frère parce que je voulais sauver Nikita parce que, j’aime cette femme et que j’ai vu un homme que je déteste et qui m’à tout prix lui taper dessus et que j’ai eu peur de la perdre ou qu’il s’en prenne un jour à Lev ? Ou est-ce que je suis cette ordure que mes parents décrivent ? Tout ce que j’ai entendu à l’enterrement de mon frère c’était des « on va retrouver cet enculé » « on vengera ton frère. » « Son assassin ne sera jamais tranquille » tous pleuraient cet homme et me menaçaient sans savoir que c’était moi. La seule qui le sait c’est cette femme merveilleuse qui me garde avec elle. Pourquoi est-ce que je n’ai pas simplement continué ma route quand j’avais possibilité de devenir combattant pro ? Pourquoi cette femme qui a croisé mon regard quand j’ai ouvert la porte n’était pas destinée à moi ? Pourquoi son enfant que j’aime plus que tout au monde va finir par me haïr quand il saura ? Je suis condamné. Un jour je vais payer pour la mort d’Alexis… Je me demande juste encore qui va me balancer ?

Je suis un combattant. J’encaisse aussi bien que je peux. Les mots font mal et je crois que je préférerais me battre contre 7 mecs sous stéroïdes et en manque avec les mains attachés dans le dos dans 5 m carré plutôt que d’entendre ça. Je bois mon eau essayant d’accuser le coup. De ne pas montrer que j’ai mal. Mais elle st là. Elle s’approche. Rayonnante de douceur et de tendresse. On ne se parle pas. On s’évoque du bout des lèvres. J’ai besoin d’elle. De Lev… J’ai besoin d’être avec eux, de veiller sur eux. De leurs présences… Pourquoi on ne nous laisse pas en paix ? Elle avance et penche la tête. Elle approche et me demande si tout va bien. J’inspire mais aucun air ne rentre. Alors j’expire. Je vide mes poumons et un hoquet manque de laisser échapper un sanglot. Je hoche la tête et respire. Mais l’air qui afflue me transperce. Puis elle me dit qu’elle est désolée. Qu’elle s’excuse et baisse la tête. C’est trop. Je prends son poignet et d’un geste je l’attire. Elle vient vers moi et son corps s’écrase contre le mien. Je l’emprisonne jalousement pour un instant en fermant mes bras autour d’elle. Je refuse de pleurer. Mais je cale mon visage dans son cou et je m’abreuve de sa présence et de son parfum le temps de calmer cette émotion trop vive qui me transperce et m’accable.

Alors durant quelques secondes je vais m’accaparer Nikita et respirer son odeur. Ressentir sa peau contre la mienne et son corps pressé contre moi. C’est enivrant, c’est fou et ça fait du bien. Ça me réconforte. Je reste contre elle. Immobile et silencieux. Je ne pleure pas. Je me nourris de sa présence, de ce qui la fait elle toute entière pour simplement… Encaisser et relever la tête quand je le pourrais. Alors comme elle ne doit rien comprendre, je lui dit doucement.

« Je viens de raccrocher avec mes parents… »

Juste pour qu’elle sache. Lev n’est pas loin et notre câlin est limité dans le temps… J’entends mon neveu qui s’active et qui appelle sa mère en Russe. Je me détache presque brusquement de Niki et expire alors que j’ai les yeux rouges mais que je n’ai pas laissé échapper une larme.

« … Merci et pardon pour… ça… »
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