Jennee 1 // Service commandé.

--Outfit-- Je suis devenue une avocate de renom dans cette ville, la fondation pour les droits de toutes les femmes étant en train de prendre une ampleur considérable. Et j'ai aussi été plus que médiatisée à la suite de mon enlèvement. Ce qui a évidemment fait ressortir mes frasques dans la presse. Apparemment avoir été mannequin lingerie à l'époque de mes études, aurait du me faire rougir ou m'apprendre à fermer ma gueule? Bon courage la société et vos dogmes à la con ! Rien n'y personne ne me musèlera ! Même si je tremble parfois de peur, à l'idée qu'ils sont peut être encore là, attendant leur heure.

Je viens d'être mandatée par Tom pour sortir sa petite sœur de garde à vue et c'est une raison largement suffisante pour tout plaquer et me rendre au SDPD sur le champ. En route pour le poste de police, je réfléchis à la stratégie à adopter. Tom m'a demandé de me faire passer pour une avocate commise d'office pour ne pas éveiller les soupçons de sa soeur. Apparemment la demoiselle n'a pas envie de devoir quoi que ce soit à son nigaud de frère? Il est pourtant adorable... non ?

Cette idée m'amuse beaucoup, moi qui suis connue pour être une avocate ultra-féroce, intransigeante et redoutable, jouer à nouveau la partition de la petite nouvelle du métier, c'est savoureux.  Arrivée au poste de police, je me présente comme l'avocate commise d'office pour la jeune fille. Les policiers me regardent d'un air suspicieux, mais je joue mon rôle à la perfection et j'exige de voir ma cliente sans attendre, de consulter son dossier et de connaître les motifs de son arrestation. Ils sont vite tout tremblant quand on attaque de front et comme je m'y attendais, ça paye puisque le planton m'accompagne jusqu'à "ma cliente". J'ai son dossier à la main et je le regarde, comme pour y lire son nom, qu'elle me voit faire. -"Mademoiselle Jackson ? Jenna Jackson?" Retrouver un peu de la douceur des traits de son frère en elle, ça a quelque chose de bouleversant. J'aimerais tellement vivre ça... un jour. Me trouver une ressemblance avec quelqu'un. Je chasse cette pensée inopportune, toise le planton d'un regard glacial et tend la main à la jeune femme. -"Maître Sloan, votre avocate. Vous allez pouvoir m'expliquer ce qu'il se passe dès que ce charmant agent de police aura compris qu'il est indésirable." J'aurais pu dire... sa présence. Mais non, je me serais gâché le plaisir de ce petit sursaut agacé. Menton arrogant et sourire suffisant. J'attend ! Et je déteste attendre. Ce qu'il semble comprendre puisqu'il nous laisse enfin seules dans cette salle d'interrogatoire.

@Jenna Jackson

Me retrouver aussi bêtement en cellule de dégrisement c’est déjà difficile à digérer, mais cela ne suffisait visiblement pas. Cette confrontation avec Tom a été comme la cerise sur le gâteau. Je n’avais pas besoin de ça, je me sentais déjà suffisamment mal. Le revoir là planté devant moi sans avoir le pouvoir de me dérober a fait resurgir en moi des émotions d’une extrême violence mais aussi d’une grande complexité. Apprendre qu’il a mis sa vie en danger pour la mienne a rebattu certaines cartes, ça m’a fait bien malgré moi prendre conscience que malgré ma colère je ne supporterais pas qu’il lui arrive quoi que ce soit. Je sais, c’est totalement contradictoire comme ressentiments, mais je suis une femme diablement compliquée.
Me retrouver seule en cellule m’a forcée à me remettre les idées en place, sans possibilité d’occuper mon esprit à autre chose j’ai brugé, repassé cette échange entre lui en moi un bon paquet de fois dans mon esprit embrouillé… par les vapeurs d’alcool encore présente dans mon organisme, mais aussi  cette rage qui ne me quitte jamais entièrement.  Je suis dans un sale état, oh, je ne parle pas seulement de mon aspect premier, car malgré les heures de garde à vue et les quelques larmes qui ont roulé sur mes joues, je suis encore plutôt sexy dans ma petite robe sombre. La soirée n’aurait pas dû se terminer ainsi… mais on ne refait pas les choses, on fait avec, on se fiche un bon coup de pied au cul si besoin, et on avance.
Depuis que je suis enfermée dans cette cage à la con, je dois reconnaître que j’ai perdu la notion du temps.  Les minutes sembles tellement interminable, que je suis incapable de dire depuis combien de temps je suis là. C’est seulement bien trop long à mon goût. Je suis assise au fond de ma cellule lorsque l’on vient me chercher pour me conduire dans une salle d’interrogatoire. Mon avocat commis d’office est là visiblement. Alléluia !!  Non, je ne suis pas de mauvais foie, ni trop exigeante, disons seulement que je suis…. impatiente ? Oui clairement, retrouver mon chez-moi, le sourire agréable de ma nouvelle colocataire. Je ronronnerais presque à l’idée de la bonne douche chaude qui m’y attend.
Bref, avant se réjouissant programme, je dois me tirer de là. Mon regard se pose sur cette jeune femme blonde, une beauté plantureuse dont il se dégage une assurance incroyable. D’un simple regard, elle cloue au silence ce flic qui ne sait visiblement plus se qu’il fiche ici. Je suis obligée de pincer férocement mes lèvres pour réprimer se sourire moqueur qui menace d’animer mon visage. Elle me plait. Elle me plais même beaucoup. C’est du moins la première impression qu’elle me donne.
« Oui, c’est bien moi. »
Oui, la seule et unique… Jenna Jackson… Je ne peuxx m’empêcher de penser que je ne serais pas ici si Tom avait prit la peine de m’informer qu’il me faisait surveiller. Pour ma protection ? Vu le cas présent, je n’en suis pas si sure moi, mais revenons à nos moutons, je pesterais après mon frère une autre fois.  Toute mon attention se reporte sur la jeune femme qui prends la peine de se présenter, invitant avec une grande classe le flic à nous laisser. Je ne peux réprimer un petit sourire satisfait lorsque je le vois sursauter, la dévisageant d’un sourire mauvais avant de partir d’un pas clairement agacé. Oups… l’aurait-elle vexé ? Cette femme me plais de plus en plus, et si ses performances dans son job sont à la hauteur de  sa prestance écrasante, j’ai beaucoup de chance.  La porte claque, signifiant que nous sommes à présent seules elle et moi, je relèves mes iris bleu sur elle, pour commencer à lui expliquer les choses. Autant ne pas lui faire perdre son temps.
« Merci de voler à mon secours Maître Sloan.» Bon elle n’a probablement pas le choix, mais la remercier ne coûte rien si ? « Ma présence ici n’a rien de très glorieux… Je sortais d’une soirée probablement un peu trop arrosé avec mon mec.»   Mec du soir je devrais le préciser, mais j’évite autant ne pas passer pour une traînée si ? Le simple fait que je ne sois même pas capable de me souvenir de son prénom n’est pas très glorieux. « Monsieur était un peu trop pressé, on s’est laissé allé à quelques caresses plus prononcés qu’on aurait dut puisque des flics nous ont surpris et arrêté. Enfin, nous… moi serait plus juste. Monsieur  à détalé comme un lapin dès qu’il a entendu les flics… » Ouais, un con pourvu d’un courage exemplaire… Je soupire quand la bêtise de ma situation m’agace prodigieusement. Je relève ensuite mes iris pour les ancrer dans les siens, m’en remettant à présent totalement à elle.

@Lee Sloan "

Je chasse le flicaillon sans le moindre égard et je peux voir dans le regard de la jeune femme a quel point ça lui plait. A croire que l'impertinence, c'est de famille. Je retrouve quelque chose de son frère dans la douceur de ses yeux et je me montre naturellement souriante. La porte claque sur un policier furibond et j'affiche un petite sourire satisfait alors que je m'assois en face de Jenna et je l'observe pendant quelques secondes. Elle n'a pas l'air effrayée et je suis naturellement amusée par cette petite pointe de défi dans ses yeux. Elle me remercie pour ma présence et écope d'un petit signe de tête. -"C'est mon métier." Je passe sur le fait que mes honoraires sont proprement faramineux et très probablement bien en dehors de ses moyens. Et souris en songeant que Tom a proposé de payer, il est mignon lui aussi, je pense qu'il n'a pas vraiment idée de mes tarifs. Ou alors il a touché à la loterie ? Parce que c'est pas son salaire de flic qui y suffirait. Mais passons... j'ai accepté, parce qu'il est mon ami... même s'il a été un ami et plus si affinités. Personne n'aime être arrêté par la police, donc je me doute que sa petite sœur a déjà hâte de retrouver sa liberté. Parfait, ça tombe bien je suis là pour l'y aider et je vais tout faire pour la sortir de cette situation.

Elle entre dans le vif du sujet et je lui en sais gré. J'aurais pu commencer par lui demander si elle va bien et si elle a été traitée correctement par la police, mais manifestement elle n'a pas subit d'outrage majeur. Elle me répond en tremblant un peu, et je crois que je comprends vite pourquoi. Un sourire malicieux apparaît sur mes traits. Je commence à consulter le dossier et j'apprends rapidement que Jenna a été arrêtée pour attentat à la pudeur. Je continue à lire le dossier, cherchant des indices ou des informations qui pourraient m'aider à comprendre ce qui s'est passé.

Je me lève pour frapper à la porte, que le planton revienne. -"Merci d'aller chercher de l'eau pour ma cliente." Maitre Sloan dans toute sa splendeur, aussi chieuse qu'à mon habitude. Mais il faut bien qu'il s'habitue à m'obéir non ? Je lui souris avec acidité alors qu'il referme la porte et me tourne de nouveau vers Jenna. -"Je vais poser des questions indiscrètes. Sans aucun jugement de ma part. Pour tout te dire il y'a sur internet une vidéo de moi, faisant exactement ce qu'on te reproche." Froncement de nez amusé et je reviens m'assoir, croisant les jambes avec classe, la force de l'habitude. -"Donc, ils vous ont surpris totalement nus ou non ? A quel endroit précisément? Pendant ou avant pénétration?" Je lève un doigt à chaque question et lui adresse mon plus beau sourire. Je m'attendais pas à ça en acceptant de sortir sa sœur du poste et j'avoue que ça m'amuse énormément. Je ne manquerais pas d'en taquiner allègrement monsieur Jackson, à l'occasion.

@Jenna Jackson

Je ne suis clairement pas au mieux de ma forme, et ce, autant mentalement que physiquement. L'alcool, le manque de sommeil et cette altercation surprise avec mon frère m'a mise à mal. Voir cette avocate débouler comme une fleur pour me sortir de la merde dans laquelle je me suis mise est une vraie bénédiction. En plus de ça, elle dégage un charisme particulièrement plaisant. Elle me semble être ce genre de femme forte et indépendante, celles qui ne laissent rien ni personne les démonter, qui s'impose en reine. Ça me plais. Elle semble avoir une force de caractère particulièrement admirable.

J'ignore qu'elle est là parce que mon frère le lui a demandé. Heureusement car je l'aurais probablement renvoyé parce que je ne veux rien qui puisse venir de lui. J'aurai refusé son aide purement et simplement... et ce même si j'en ai besoin, mais j'ignore qu'il l'a missionné alors tout va bien. Je vois en elle que ma sauveuse et du jour et c'est parfait ainsi. Je la remercie d'être ici, car bien que ce soit son taff une marque de reconnaissance de ma part ça ne coûte pas grande chose. Je ne tarde pas ensuite à entrer dans le vif du sujet, après tout, elle n'est pas là pour enfiler des perles et elle doit avoir autant hâte de clore ce dossier que moi de me tirer de cet endroit. Je n'y vais pas par quatre chemin, je lui explique les choses telles qu'elles sont, sans enjoliver nu ternir la réalité. Je ne suis pas fière. Cette arrestation n'a clairement rien de glorieuse, mais c'est ainsi alors je dois faire avec à présent.

Je demeure silencieuse en face d'elle, la scrutant attentivement pendant qu'elle parcours mon dossier. Elle reste impassible et je ne parviens pas à deviner ses pensées. Elle se lève promptement pour aller exiger auprès du flic de l'eau pour moi. Je souris, car elle ne demande pas, mais exige, ça manière de faire me plais beaucoup. Je n'apperçois pas le visage de l'homme mais je devine aisément qu'il l'a mauvaise. Je l'avoue, ça m'amuse. Clairement. Elle revient s'installer en face de moi, je relève sur elle mes iris azur lorsqu'elle prends la parole, m'annonçant qu'elle va devoir me poser une série de questions indiscrète. Ça ne m'enchante pas vraiment mais je comprends que c'est un passage obligé. Vous me direz je n'avais qu'à réfléchir avant de me laisser embarquer dans cette histoire avec ce type que je ne connaissais même pas. Néanmoins, son aveu m'arrache un sourire amusé. Ça n'a certes pas le pouvoir de rendre les choses plus facile, mais je me sents un peu moins seule et moins honteuse. Elle ne me juge pas, ses intentions à mon égards sont seulement de m'aider et c'est un point que j'apprécie franchement.

J'inspire profondément avant de lui répondre, je ne brille pas de fierté là tout de suite ça c'est clair, mais il n'y a pas mort d'homme, et le fait de me trouver en compagnie d'une femme m'aide clairement à me sentir en confiance.  «  Ils nous ont surpris dans un recoin au détour d'une ruelle, elle était pas bien éclairé et je pensais que nous étions à ce point... visible » Je soupire, quand j'y repense se faire coffrer pour ça c'est d'une stupidité sans nom... ça craint ! ! « je ne vais pas vous mentir, j'étais bien loin d'être présentable, mais je n'étais pas totalement nue. Disons que monsieur avait bien remonté ma robe... et mon string doit encore être sur le trottoir... » Oui, dans la précipitation je n'ai pas franchement eut le temps de le remettre, sans parler du fait qu'une fois sur le bitume niveau hygiène ça ne vendais pas du rêve. «  Si ont nous avait surpris cinq minutes plus tard probablement oui, mais monsieur n'a pas eut le temps de me faire cette honneur... » Je ris jaune là pour le coup... parce qu'en plus de ça j'ai pas eut ma petite gâterie. Ouais cette soirée craint sur toute la ligne. Je soupire et me redresse plongeant mes iris dans ceux de mon avocate. Son sourire à quelque chose de rassurant je dois bien l'avouer. Elle ne me juge pas et le fais qu'elle se soit trouvé dans une situation un brin similaire à la mienne ça me mets un peu plus à l'aise. « Je vous en pris, dites-moi que vous allez pouvoir me sortir de là rapidement,  j'ai qu'une envie, c'est de rentrer chez moi et d'oublier cette soirée merdique... » Et par la même occasion de retrouver le sourire rassurant de la colocataire, mais je garde cette pensée pour moi.

@Lee Sloan "

J'écoute avec attention les explications de Jenna, ne pouvant masquer le sourire que ça fait naître sur mes lèvres. Si ma cliente a été surprise à demi-nue avec son petit ami du soir par les policiers, alors elle n'est pas innocente dans cette affaire. Mais, cela ne change pas ma détermination à la défendre, je ne suis clairement pas un parangon de vertu et je trouve que c'est complètement de son âge. En tant qu'avocate, je crois en la présomption d'innocence et je pense qu'il est important de donner à ma cliente une chance équitable de se défendre. Enfin ça, c'est sur le papier. Parce que dans les faits, je vais juste mettre fin aux poursuites.

Je prends donc le temps de parler avec ma cliente pour comprendre les détails de l'affaire. Il va falloir élaborer un plan pour présenter sa version des faits et j'ai besoin des détails pour ce faire. -"Donc vous étiez convaincus d'être seuls et il n'y avait aucune motivation exhibitionniste, on est d'accord?" Pas de jugement dans mes quelques mots. Je peux comprendre que l'idée de se faire surprendre puisse être extrêmement sexy, j'ai clairement donné à ce niveau. Pensée qui me fait pincer les lèvres pour retenir un petit rire.

-"On va commencer par faire réduire les charges portées contre vous." La requalification des faits, va permettre de la faire sortir nettement plus vite. Parce qu'on est quand même très loin de l'attentat à la pudeur. Je pourrais prendre le temps de lui expliquer les conséquences potentielles de sa situation pour se préparer mentalement et émotionnellement pour la suite des événements, mais ça ne me semble pas utile. Une affaire aussi simple, pour moi, c'est juste du bain béni. Monsieur flicaillon frappe à la porte, j'ouvre la porte, pour le trouver derrière un peu piteux avec son verre d'eau.

-"Dieu que vous tombez bien." Je saisis le verre et penche la tête pour afficher mon sourire le plus carnassier. -"Vous allez pouvoir aller chercher les affaires de ma cliente." Il a le regard interloqué que j'attendais, il se prépare à ouvrir la bouche quand je lève un index péremptoire. -"Evitez de me faire perdre mon temps." Nouveau sourire et je ferme une seconde les yeux, me concentrant pour entrer dans mon rôle et mon plaidoyer. -"Agent, je comprends que vous ayez un travail difficile à accomplir, et je respecte ce que vous faites pour maintenir la sécurité dans notre communauté." Tellement amusant à affirmer quand le ton de ma voix dit tout le contraire. -"Cependant, je suis ici pour vous faire prendre conscience que vous avez fait une erreur en arrêtant ma cliente. Erreur qu'il est heureusement temps de réparer."

Je ne lui laisse pas le temps d'en placer une. -"Je sais que vous avez quelques allégations contre elle, mais je peux vous assurer que ces accusations ne tiendront jamais face à la cour. Certainement pas avec moi pour assurer sa défense." Je plisse les yeux et un rictus moqueur vient creuser une fossette au creux de ma joue gauche. -"Ma cliente est une personne honnête, travailleuse et respectueuse de la loi. Elle n'a aucun antécédent judiciaire, et elle a toujours coopéré avec les autorités. Alors mon cher, pensez vous vraiment la mettre à mal parce qu'elle a batifolé avec une jeune homme? Soyons sérieux... N'y a t'il pas plus grave pour la sécurité des citoyens que deux jeunes adultes consentants qui se laissent aller à l'exploration de leurs sens?"

Un petit toussotement et j'enchaine. -"Je vous demande donc de reconsidérer votre position et de libérer ma cliente immédiatement." Mon menton se relève et mes yeux se plantent dans les siens, alors que mon corps affirme ma détente tout comme ma détermination. -"Nous sommes dans un État de droit, et je m'en voudrais de déranger le chef Wittaken pour une affaire aussi tristement banale. Je préfère clairement quand on va boire un verre que quand je suis obligée de lui demander de rappeler à l'ordre quelque agent trop zélé." Je le menace très clairement de faire appel au big boss, laissant entendre une proximité qui n'existe pas forcément. Mais ça, il n'en sais rien, n'est ce pas?

-"Je vous demande simplement monsieur l'agent, de faire preuve de discernement et de libérer ma cliente immédiatement si vous n'avez pas envie que cette journée prenne un tournant déplaisant. Je vous remercie évidemment pour votre temps et j'espère que vous prendrez en considération mes arguments pour revenir à la raison, avant toute prise de décision."

Je suis fière de mon argumentaire et de mes effets de manche, j'attends maintenant de le voir s'effondrer comme un château de carte quand la bourrasque souffle. En tant qu'avocate, il est de ma responsabilité de représenter les intérêts de mes clients et de faire de mon mieux pour leur offrir une défense juste et équitable. Mais là... c'est pas seulement ça. C'est la petite soeur de Tom, c'est lui qui m'a demandé d'intervenir. Il est hors de question que je sorte de là, sans qu'elle m'accompagne. -"Prête miss Jackson ? Je vous raccompagne chez vous?" Je ne vais pas jusqu'à ajouter Ou je vous raccompagne auprès de ce garçon? Mais le cœur y est !

@Jenna Jackson

Je ne cherche pas à clamer mon innocence, je ne le suis clairement pas. Cette soirée est une suite presque sans fin de mauvaises décisions. J’ai cette impression désagréable d’être prise dans une spirale infernale et j’espère bien que ma belle avocate commise d’office saura m’en sortir avec brio. Les avocats commis d’office n’ont pas la réputation d’être les plus brillants et pourtant, maître Sloan semble briller dans son exercice. De la chance ? ce serait une première ce soir, mais je l’accepte à bras ouvert quand elle se présente à moi. Je me confis à elle ouvertement, parce que c’est un passage obligé si je veux qu’elle puisse me défendre convenablement. Je ne brille pas de fierté ça c’est clair, mais le fait qu’elle soit une femme m’aide à me sentir un peu plus à l’aise.

«  En effet oui… si j’avais su que nous avions du public je me serais clairement abstenu. Ce n’est pas franchement mon délire… »

Je ne donne pas dans l’exhibition, la crainte de pouvoir se faire surprendre à quelque chose d’excitant je veux bien le reconnaître, mais quand on se retrouve au post de police pour ça on trouve ça clairement moins excitant tout à coup. Surtout quand votre frangin assiste à votre déchéance. Bref… ça c’est encore une autre histoire, qu’elle n’a pas besoin de connaître.

Je l’écoute avec la plus grande attention. Je bois ses paroles, confiante en ses capacités à me sortir de la merde. Elle sait ce qu’elle fait, elle respire l’assurance et c’est rassurant. Le flic revient vers nous et je ne semblent pas mieux comprendre que lui ce qui se passe ensuite. En ce qui me concerne, je me laisse simplement porter par l’assurance et le talent incontestable de maître Sloan. Le flic tente de discuter, certainement de la contredire, mais elle ne lui en laisse pas l’occasion. Un sourire étire mes lèvres lorsque je la vois retourner la situation à mon avantage. Elle se place comme une Reine et le flic la fusille du regard se renfrognant comme un gamin prit en faute quand elle le menace clairement de faire intervenir sa hiérarchie. Elle est brillante et si je dissimule ce plaisir que j’ai à la voir descendre ce pauvre flic, c’est uniquement pour me faire toute petite et ne pas jeter de l’huile sur le feu. J’ai déjà presque un pied dehors et je ne veux pas gâcher ce travail aussi brillamment mené. Mon regard se porte néanmoins sur l’agent de police qui semble à présent au pied du mur. Il me regarde à son tour, se demandant certainement si je vaut bien toutes ces emmerdes. Certainement pas… Il capitule, nous laissant prétextant devoir aller tout mettre en ordre pour préparer ma libération. Toutes les charges sont ainsi abandonnées  ? En une plaidoirie rondement menée certes. Je suis aussi surprise que subjuguée. Seules, je me tourne vers elle quand avec ce sourire clairement satisfait elle m’offre de me raccompagner chez moi.

«  Vous êtes incroyable ! » Je souffle ses mots encore surprise par la nouvelle tournure des événements. Je me tourne vers lui, un sourire ravie se dessine sur mes lèvres. Pour la première fois de la soirée je me sent soulagée. « Je ne voudrais pas abuser de votre gentillesse… mais si vous le proposez, j’accepte avec grand plaisir.  »

J’ai assez eut d’emmerde pour la soirée… je pense même avoir fait le plein de mésaventure pour une bonne décennie même. Je n'ai qu’une hâte retrouver la confort de mes appartements, m’y réfugier pour retrouver cette impression de sécurité.  Je ne le montre pas mais cette soirée m’a éprouvée, et ce, sur bien des plans. Le flics reviens et nous guide vers la sortie, me rendant mes affaires dans un sac, le tout sans pouvoir s’empêcher de me faire un petit sermon, espérant que cette mésaventure me serve de leçon et que la prochaine fois je n’aurais probablement pas autant de chance. J’ignore que la présence de Maître Sloan résulte d’une demande de mon frère. A mes yeux elle est mon avocat commise d’office.  Si je prenais le temps de réfléchir, je pourrais probablement me douter qu’elle est trop douée pour être ce que je pense, mais je suis trop éprouvée pour tenir ce raisonnement ce soir.

Nous sortons à l’extérieur, et sentir l’air frais de la nuit caresser mon visage est une sensation agréable dont je profite pleinement. Je consulte mon téléphone, rapidement, histoire seulement de vérifier que je n’ai pas de message affolé dessus. Ca m’arrive de découcher alors je ne pense pas que ma coloc s’inquiète plus que ça pour l’instant, mais je lui envoie quand même un sms rapide pour lui dire que tout va bien et que je serai bientôt rentrée. Je me tourner vers ma “sauveuse” et lui adresse un sourire chaleureux et des plus sincère.

« Je sais que vous allez me répondre probablement que vous avez fait que votre travail, mais je tiens à vous remercier, vous m’avez tiré d’un sacré mauvais pas… et ça ne se fait peut être pas, mais j’aimerais vous offrir un verre pour vous remercier… »

Non, ça ne se fait probablement pas, mais qu’importe, on ne paie pas un avocat commis d’office si ? Alors quel autre options avais je pour la remercier ? Je ne compte pas réitérer l’expérience et prendre une carte de fidélité chez elle… alors un verre c’est pas si mal non ? Dans un bar ? Chez moi ? J’en sais rien, ça dépendra probablement de sa réponse. Peut être voudra-t-elle simplement en rester ainsi et rentrer chez elle au plus vite vu l’heure  déjà sacrément avancé. Enfin là nous sommes davantage au petit matin qu’au beau milieu de la nuit déjà.

@Lee Sloan "

Elle n'a rien fait de gravissime, clairement ce flic fait le mariole mais il n'a que du vent. Il n'a jamais eu vingt ans? Bien triste... En même temps vue sa gueule, c'est fort possible qu'il n'ait jamais réussi à donner envie à une fille de s'envoyer en l'air dans une ruelle. Ceci explique cela d'ailleurs, monsieur est vexé et ça le rend con. Un sourire satisfait se dessine sur mon visage quand je note qu'il cède à mes menaces. Je remercie l'agent pour sa coopération et nous quittons le poste de police. Jenna semble soulagée, et je la rassure sur l'absence de suite.

Jenna esquisse un sourire reconnaissant et nous nous dirigeons vers ma voiture. Alors que nous arrivons près de mon bolide, je ne peux m'empêcher de penser que parfois, le rôle d'avocate va au-delà de la simple représentation légale. C'est aussi une question de soutien, de protection et de faire valoir la vérité pour ceux qui nous sont chers. Elle est la soeur de Tom, ça me suffit. Mais en plus elle a quelque chose de pétillant qui je dois l'avouer me plait beaucoup. -"Avec plaisir. Je vais te confier un truc? Leur faire rabattre leur caquet est un véritable bonheur." Tout à fait exact, même si en général pour ce faire, mes honoraires sont hors de prix. Ici pas question d'argent, ce qui me fait aussi revenir à mes premiers temps, mes premières armes comme commis d'office. Je ne suis pas devenue une avocate respectée par chance ou par piston, je me suis faite toute seule, à la sueur de mon front et sans compter mes heures.

J'ai financé mes études en faisant du mannequinat lingerie et ça m'a décrédibilisée aux yeux de beaucoup d'hommes. Marrant ça... parce que ça a seulement renforcé ma détermination a me montrer meilleure. Un requin en lingerie fine, c'est plutôt sexy non ? -"J'adore les trucs qui ne se font pas." Un clin d'oeil appuyé, bourré d'irrévérence et je me glisse au volant. -"Chez toi ? Dans un bar?" J'attends de savoir où elle désire aller, pour démarrer, en profitant pour envoyer un message à Matt. J'ai sorti baby Jackson du poste de police, je vais boire un verre avec elle. Tu nous rejoins où je te rejoins après, comme tu préfères. J'ajoute l'adresse une fois que je la connais, clique sur envoyé et balance le téléphone dans mon sac. -"Je suis sur une affaire un peu corsée et mon mec aime savoir où je suis." Mon mec... mmm ça me fait une petite vague de chaleur dans le ventre, j'aime.

C'est un peu dingue à penser, nouveau, agréable, j'aime que ça me soit venu comme ça en tout cas. J'ai un large sourire aux lèvres alors que j'enclenche la première. -"Et toi alors ? Quand tu n'est pas un peu trop fougueuse dans la rue, tu fais quoi de beau ?" Rien n'empêche de faire connaissance si? Même si j'ai évidemment quelques informations, au moins sur ses études. Mais... le fait qu'elle fasse médecine, ça ne dit rien d'elle. Enfin si, ça prouve qu'elle peut être diaboliquement efficace pour emmagasiner des informations, parce que sans ça on dépasse pas la première foutue année. Mais je n'ai rien de la petite avocate bien classique, donc je ne lui ferais pas l'affront de penser que son statut d'étudiante définit qui elle est. J'ai cru comprendre qu'elle mène la vie dure au sexy Jackson et il faut croire que ça me donne envie d'en savoir un peu plus sur ce joli tempérament.

@Jenna Jackson

Me retrouver au poste de police pour un truc aussi con franchement ça m’emmerde bien profondément. Pour un type qui n’en valait même pas la peine en plus. D’ailleurs c’est à se demander si les  vrais mecs, ceux qui en valent la peine, ceux qui sont capables de vous embraser d’un seul regard ça existe encore. Je commence franchement à me poser la question. Bref… ce chapitre pas terrible semble vouloir prendre fin grâce à l’intervention parfaitement orchestrée de mon avocate. Depuis quand les avocats commis d’office on du talent ? En règle général ce ne sont pas les meilleurs, mais je ne me pose pas d’avantage de question.  Je me tire d’ici et c’est tout ce qui compte. Revoir Tom m’a vrillé l’estomac, ça m’a rappelé des instants douloureux de mon passé que je m’étais acharné à enterrer. Cette colère et cette douleur que je pensé enterré refait surface et si j’arrive pour l’instant à gérer et à contenir ça, je ne sais pas combien de temps ça va durer.

Lorsque nous quittons le poste de flics dire que je suis soulagée est un doux euphémisme. J’ai l’impression de retrouver une dose d’oxygène après une apnée prolongée. Putain même si elle a fait que son job je lui suis éternellement reconnaissante à maître Sloan. Cette femme dégage une assurance et un charisme qui force l’admiration. Je me sens toute petite à côté d’elle.

J’outrepasse certainement les convenances en lui proposant de boire un verre ensemble, mais au fond je m’en contre fiche. Si mon naturelle spontané est un problème je ne doute pas qu’elle ait assez d’aplomb pour me le rappeler. Sa réponse m’arrache un sourire amusé. Elle s’installe au volant et je prend place à côté d’elle. Cette femme est aussi belle qu’elle est surprenante. Ses iris pétillent de malice quand elle me demande si nous allons chez moi ou dans un bar. Je prend un maigre temps de réflexion. Je ne vis plus seule et je voudrais pas déranger ma coloc. Je la connais encore peu, mais Sybille a l’air d’être cool et j’ai aucune envie de la faire fuir en écourtant ses nuit de la sorte.

« Dans un bar, je m’en voudrais de réveiller ma coloc au milieu de la nuit.  »

Si elle dors, ce qui n’est pas certain, mais qu’importe, nous optons donc pour un bar. Je lui en indique un juste au bas de la rue ou je vis avec Sybille, histoire que ma sauveuse du soir n’est pas à me ramener ensuite. Je lui donne l’adresse et elle pianote sur  son téléphone avant de démarrer la voiture. Je n’ai pas la curiosité déplacé de lui demander ce qu’elle fait, mais elle me l’explique naturellement. Je ne veux même pas imaginer le genre de type qu’elle doit avoir à défendre. Je ne pourrais pas faire son job ça c’est clair.

« Je le comprends… A sa place je ne serais probablement pas sereine non plus…  »

S’inquiéter pour une personne à laquelle on tien je sais ce que c’est. Pas pour ma moitié certes, mais quand j’étais encore qu’une gamine et que Tom est parti à l’autre bout de la planète j’étais si inquiète que j’ai cru que mes angoisses finiraient par m’achever. Je me suis protégée au fil du temps en me murant derrière une colère dévastatrice. Resonger à tout ça me file le cafard et reprendre contenance et chasser toute mes idées sombres me demande un effort considérable. C’est la voie de Lee qui me ramène à la réalité. Mes paupières papillonnent et j’esquisse un sourire quand elle me demande sur le trajet ce que je fais quand je ne me donne pas en spectacle dans la rue. Rire de ma mésaventure n’est pas un problème, et je ne suis pas certaine quelle calme mes ardeurs futurs. Elle me forcera certainement seulement à plus de prudence.

« Je suis encore étudiante, étudie le journalisme à l’Université de San Diego. Il va falloir que je trouve un stage prochainement pour valider mon année.  »

Le San Diego Union Tribune est un journal de renom et intégrer cette équipe le temps d’un stage serait un tremplin énorme pour mon avenir… je vise peut être trop haut, mais je suis têtue et je ne compte pas revoir mes exigences à la baisse à moins d’y être forcée. Il y a la presse du petit écran également qui serait une piste intéressante… Bref je suis encore que dans une phase de recherche, mais je ne suis pas inquiète quant au fait de me dégoter un stage intéressant. Je suis sure de moi et déterminée. Trop peut être ?

« C’est peut être ambitieux de ma part mais c’est le journalisme d’investigation qui m’intéresse. Fouiner et révéler la vérité telle qu’elle est… même si elle est souvent franchement moche à regarder en face. »

Le trajet ne dura pas longtemps, garée à une rue ou deux de l’adresse que je lui avait indiquée. En quelques minutes tout au plus nous nous retrouvons installées dans le bar en question. Une petite table en bois, ronde, légèrement en retrait afin de pouvoir discuter tranquillement. Le serveur s’approche, je la laisse commander ce qui lui plait et prend pour moi une limonade. J’ai déjà bu trop d’alcool et j’ai besoin d’un peu de fraîcheur pour retrouver totalement mes esprits. Pour les consos c’est moi qui rince et je n’accepterais pas une discussion de sa part à ce sujet. Nos verres devant nous, je  trempe mes lèvres dans mon verre avant de reporter mon entière attention sur elle.

« Tu fais ce métier depuis longtemps ? Tu as l’air d’être sacrément sur de toi et je ne m’attendais pas à voir une avocate commise d’office avec une telle superbe. Il me semblait que d’une manière générale les avocats commis d’office n’étaient pas les meilleurs, et on dirait que j’ai eut beaucoup de chance de tomber sur toi.  »

Est ce le hasard qui l’a mise sur ma route ? J’en sais rien, et je ne suis pas en état ce soir de réfléchir convenablement. En pleine possession de mes esprits je serais probablement bien plus suspicieuse quant aux raisons qui l’ont placée là, mais ce soir, je suis épuisée… et contrariée à juste titre.

@Lee Sloan "

J'ai déjà entendu dire que Jenna était une personne déterminée et forte, chiante aussi sans doute, en tout cas clairement opposée à son frère, pour des raisons qu'il n'a pas souhaité me dévoiler... mais il y a forcément plus à découvrir sur elle. Alors que nous nous installons dans la voiture, je réfléchis à ce qui pourrait bien se cacher derrière son tempérament audacieux et ses intempérances. Clairement quand on a une adolescence mouvementée, idem pour le début de l'âge adulte, ça vient généralement masquer un beau bordel. En tout cas dans ce que j'ai pu voir jusqu'à maintenant.

En conduisant, je lui jette un coup d'œil discret. Ses yeux pétillent d'une lueur d'aventure et de curiosité, que je retrouve de son frère et qui me fait sourire. Je sens qu'il y a une histoire fascinante qui se cache derrière ce regard vif, ce qui aiguise forcément ma curiosité.

Alors que nous nous engageons dans la circulation, j'essaie de deviner ce qu'elle aime faire et je la taquine. Elle semble être le genre de personne qui ne se contente pas de vivre une vie ordinaire. Il y a quelque chose de spécial en elle. Peut-être qu'elle a une passion pour l'art ou la photographie. Ou peut-être qu'elle adore l'adrénaline et qu'elle pratique des sports extrêmes. Les possibilités sont infinies.

Je me rappelle avoir entendu dire qu'elle étudiait la médecine, ce qui en soi est déjà impressionnant. Mais cela ne définit pas entièrement qui elle est. Je suis sûr qu'il y a beaucoup plus à découvrir. Je hausse d'ailleurs un sourcil étonné quand elle me parle de ses études. J'ai déliré sur médecine? Apparemment... Mais alors là, ça colle tellement plus. La petite soeur de la plus sexy des fouines du SDPD est... une fouine de journaliste en herbe? Je souris à cette idée et on continue à discuter tranquillement le temps du trajet.

La musique résonne doucement dans la voiture, créant une ambiance agréable. Jenna semble profiter du trajet, alors que je me perds parfois dans mes pensées. Je décide de laisser le temps faire son travail et de découvrir les multiples facettes de sa personnalité à mesure que notre relation se développera. Finalement, nous atteignons notre destination. Je me gare devant un bar animé, et nous descendons de la voiture et échangeons un regard complice, prêtes à continuer cette aventure ensemble.

Nous nous installons à une table, le serveur prend nos commandes. Un verre de vin rouge pour moi et la question possiblement redoutée tombe. Je pourrais mentir, m'inventer des heures de commise d'office pour garder l'adrénaline de mes débuts, mais je n'en ai pas envie. Cette gamine m'a fait confiance, elle m'a parlé à cœur ouvert, d'un moment clairement embarrassant de sa vie et je ne me vois pas lui mentir. Après tout, j'avais pour mission de la sortir de là, pour se faire je ne devais pas lui dire que j'étais mandatée par son frère. Elle est sortie, techniquement la clause du "ferme ta gueule Lee" ne tient plus. Je prends une petite inspiration et plonge les yeux dans les siens. -"En te sortant de là, j'ai gagné le droit que tu m'écoutes jusqu'au bout dans m'interrompre, j'espère qu'on est d'accord?" Je ne lui laisse pas vraiment le choix, mais je crois que je pose les bases. Non ?

Un sourire et ma voix s'élève de nouveau. -"Je ne suis plus commise d'office depuis des années, mes honoraires sont parfaitement hors de prix et hors de portée de ta bourse d'étudiante. Par chance tu n'es redevable à personne puisque j'ai accepté de t'aider à titre gracieux pour aider un ami." Je peux voir les rouages de son esprit additionner deux plus deux et elle devrait assez vite faire le rapprochement. -"Il m'a dit que tu ne le portais pas dans son coeur et qu'il valait mieux que je ne te dise pas qui m'envoyait." J'ouvre les mains. -"J'ose pourtant espérer que ton intelligence aurait primé sur ta fierté? Mais peur être que je me trompe? Il semble que vous ayez la tête dure chez les Jackson." Je souris toujours, sans laisser son attitude atteindre ma sérénité. -"Un grand coeur aussi, et si tu l'as viré du tien, tu as une place primordiale dans le sien. Je ne sais pas ce qu'a fait ce grand con, mais clairement en tout cas il a évité une grosse tâche sur ton casier aujourd'hui. Alors essaie de voir ce que ça donnerait de te comporter en adulte pour voir?" Grimace provocante et j'ajoute encore une touche. -"A moins que ce soit trop dur ?" Je cherche à la fois à lui expliquer et à la faire réagir, sans bien savoir pourquoi? Sans doute parce que... ce flic il compte pour moi. Les gens auxquels je tiens vraiment sont rares... et il en fait partie, que baby Jackson le voit d'un bon ou d'un mauvais œil n'y changera rien. Même si je commence à l'apprécier cette môme.

@Jenna Jackson

C'est probablement pas dans la déontologie d'aller boire un verre avec l'avocate qui vient juste de vous sortir de garde à vue. Elle a fait mieux que ça, elle m'a clairement sortie de la merde, mon casier n'en sera même pas éclaboussé. Je lui dois une fière chandelle ça c'est clair. Nous traversons la ville avec sa voiture, je lui ai donné l'adresse d'un bar à deux rue de chez moi histoire qu'elle n'est pas en plus à me remmener chez moi après. Si je suis soulagée d'être extirper de cette situation périlleuse j'en reste secouée. Pas tant par ce petit séjour en cellule, ça je m'en remettrais on à la couenne dur chez les Jackson et j'ai connu pire... mais c'est d'avoir dû affronter mon frère. Me confronter à lui m'a profondément ébranlé, bien plus que je veux bien le montrer. Il ne m'a pas jugé, il ne m'a pas fait la morale. Il m'a regardé avec cet air triste, il a osé me regarder comme si j'étais encore SA Jen, il a perdu ce droit le jour ou il s'est barré à l'autre bout du monde pour une guerre qui aurait put nous l'arracher définitivement. Je lui ai jamais pardonné ses années de trouille constante... de cauchemars perpétuels. Cette soirée a fait remonter toutes ses souffrances et je peine à me contenir. Des larmes menacent de perler sous mes paupières closent. Je les ravalent quand le véhicule s'arrête. Je reprends subitement constante, affichant un sourire de circonstance. J'ai remis sur mon visage ce masque de neutralité qui me quitte finalement que très rarement.

A présent au bar, nous nous installons et passons commande. Un verre de vin rouge pour elle quand moi je me contente d'une limonade. J'ai besoin de fraîcheur après cette soirée qui m'a retournée brutalement. Bien plus que j'aurais pu m'y attendre. J'ai beau avoir l'air que d'une gamine écervelée, je ne suis pas sotte et je peine à croire que cette femme brillante et charismatique en face de moi puisse être réellement une avocate commise d'office. Une journaliste doit avoir du flair et se fier à son instinct non ? Elle ne me répond pas instantanément, ce qui me laisse penser que les doutes sont légitimes. Le serveur apportent nos boissons et quand elle plonge ses iris hypnitiques dans les miens, me demandant de manière poli et classe de fermer ma charmante petite bouche, jusqu'à ce qu'elle est terminé ses explications je craint le pire. Tom est derrière tout ça c'est ça ?  Mes doigts se crispent instantanément autour de mon verre et mes iris sont le témoins d'une émotion pour l'instant contenue. J'aquiesse d'un simple hochement de tête. Elle a raison. Elle gagnait mon respect et c'est seulement pour ça que je l'écouterais sans l'interrompre en vrombissant si je n'aime pas ce que j'entend. Je ne suis pas une fille raisonnable, qui sait se contenir, mais je ferais l'effort même si cela me coûte.

Quand elle commence, je retiens mon souffle. J'appréhende ses mots mais je suis pourtant suspendue à ses lèvres. Ainsi je ne suis pas dingue, en même temps une femme de son envergure ne pouvait pas être en bas de l'échelle non ? Ca crevait les yeux, mais j'avais tellement besoin de son expertise que j'ai refusé de voir plus tôt cette évidence. Cet ami n'est d'autre que Tom... J'en suis certaine. Une amie de ces amie... putain mais merde ! ! Je me contient par je ne sais quelle miracle, j'ai envie d'exploser putain. Je lui suis pas redevable ? A elle peut être, mais que je le veuille ou non je le serais envers mon frère. Est-ce qu'il se plaira à me le rappeler ?  Je me crispe à cette idée, lui peut être pas, mais moi je vais passer pour une sale petite ingrate si je m'entête encore. Mes iris se tintent d'une nuance subtile de colère et de tristesse. JE N'AVAIS PAS BESOIN DE SON AIDE ! ! ! Non non et non... j'essais de m'en persuader alors qu'au fond je sais que sans son coup de pouce je serais encore dans la merde à l'heure qu'il est. Je regarde mon interlocutrice, pinçant mes lèvres férocement. J'ai promis. Je me concentre là-dessus. Plus je l'écoute et plus je me sent mal. Elle n'a clairement pas toutes les données mais chaque mots qu'elle prononce me donne l'impression d'une lame se plantant dans mon coeur. Elle a raison et au fond de moi je le sais. Je refuse cependant de l'accepté à cause de cette putain de fierté. Cette même fierté qui me tiens debout chaque jour. De part son travail je me doute qu'elle à l'habitude de sonder les gens et je suis tellement fébrile que je ne doute pas qu'elle perçoive ce trop-plein d'émotion qui m'assaille de toutes parts. J'attends qu'elle ait terminé son laïus, avant de lui répondre je hèle le serveur passant à côté de nous.

« Finalement un whisky sans glace s'il vous plait. je crois que je vais avoir besoin de quelque chose de plus fort finalement.  »

Le ton est donné. Il acquiesce puis je me tourne vers elle. Je refuse de m'emporter, pas devant elle. Ma rage contre mon frère ne viendra pas ternir davantage cette soirée. Oui, ça c'est ce que je voudrais seulement quand il s'agit de lui je ne suis pas en mesure de contrôler quoi que se soit.

« Ok... je tâcherais de faire un effort. Si je lui envoie un ours en peluche, un coeur entre les pattes avec inscrit dessus "merci" c'est suffisant tu crois ? »

Je suis mauvaise et sur la défensive. Oui. Un putain de mécanisme de défense pour me préserver, voilà ce qui se cache derrière ses paroles. Je fuis subitement le regard de Lee, parce que je sais que j'abuse et que je me comporte comme une sale gosse blessée. Blessée... oui si profondément que j'ai l'impression que je ne serais jamais capable de pardonner. Seulement quand je recroise les iris de mon avocate qui se place à présent comme une entité bienveillante et protectrice je craque...

« Quand il s'agit de Tom mon intelligence est placée entre parenthèse... » Je me donne du courage en buvant quelques gorgées du verre que le serveur vient de poser devant moi. Si j'ai besoin d'une autre dose de courage j'en commenderai un autre... et un autre si nécessaire. « Un grand coeur hein ? Il m'a virée du sien quand j'en avait le plus besoin... Je crois qu'il ne comprendra jamais à quel point il m'a fait mal... » Et une part de moi veut lui en faire encore plus. Le voir partir à l'époque m'a donné l'impression que l'on m'arraché une part de moi-même. Alors oui je suis pas tendre avec lui, mais à mes yeux il a fait bien pire. Je boix une nouvelle gorgée, soupirant avant d'affronter le regard de Lee. « Si tu es une amie de mon frère... a quel point il s'est mis dans la merde ? » Traduction ais je des raisons de m'inquiéter ? Je l'ais vu blessé et même si je refuse de m'adoucir l'idée que l'on puisse me l'arracher a fait remonter des souvenirs. C'est égoïste mais je veux être l'unique auteur de ses souffrances. J'ai perdu un frère... perdre Tom malgré tout ce que je peux dire et affirmer, je ne m'en remettrais pas.

@Lee Sloan "

Pourquoi je me lance? Je veux dire... ça me regarde pas. Les histoires de famille, je n'y comprends jamais rien. Parce que je n'ai pas de famille. Abandonnée à la naissance, ballotée de foyer d'accueil en famille de tarés, je sais pas ce que ça fait vraiment, d'avoir quelqu'un du même sang que soi. J'aurais pu le découvrir, puisque j'ai porté un bébé... mais la vie en a décidé autrement et je crois que je n'étais pas prête du tout à avoir ce bébé. Jenna semble clairement interloquée et elle se commande un whisky ce qui me fait sourire en coin. Je ne suis pas sure que l'alcool aide vraiment, mais parfois ça donne le petit coup de fouet nécessaire pour dépasser une situation compliquée. -"Clairement entre parenthèse oui ! Surtout quand tu me parles d'ours en peluche."

Un petit signe de tête et une moue légèrement navrée avant d'avaler une gorgée alors qu'elle poursuit. -"Il ne t'a jamais virée du sien. Clairement." Déjà je crois qu'il est incapable d'en effacer complètement quelqu'un qui lui a fait une crasse, alors sa petite sœur ? Suffit de voir l'inquiétude qui l'a saisi pour le comprendre. -"Tu veux pas me raconter ce qu'il a foutu pour te mettre autant en colère?"

Elle ignore ma question, en tout cas dans un premier temps. Peut être pour avoir le temps d'y réfléchir et elle m'en pose une autre. A quel point Tom Jackson s'est mis dans la merde? En voilà une excellente question ! Si il est dans la merde et qu'il a oublié de me prévenir je vais me faire une joie de lui botter le cul avec mes Louboutin ! Un petit éclair dans mon esprit m'impose la silhouette racée de Reyna. Il a l'air bien accro de la jolie brune, ce peut il qu'il ait joué au con dans des affaires pas nettes? J'espère qu'ils ne sont pas assez cons pour oublier qu'ils ont un atout légal dans la manche ces deux là ? Je ferme les yeux et serre les mâchoires avant de les rouvrir pour les planter dans ceux de la jeune femme. -"Je ne suis pas au courant de problèmes autour de ce petit con, mais je vais me renseigner dare-dare et je peux te dire qu'il vaudrait mieux qu'il ait de bons arguments à me fournir." La sincérité teinte ma voix, comme le regard franc que je fixe dans le sien. -"On ne se voit pas tous les trois jours Tom et moi. Mais on se connait depuis un paquet d'années maintenant et ... on s'entend bien. Alors si il s'est collé dans la merde, je l'aiderais à en sortir."

On s'entend bien ? Oui... on peut dire ça. Est ce qu'on est potes? Genre stricto sensu ? Je n'en sais foutre rien. Je ne crois pas avoir été seule avec lui sans que ça parte en joyeusetés charnelles. Mais ça... c'était avant. Alors maintenant? Ce qui est sur c'est que j'ai tout lâché pour voler au secours de sa petite sœur, donc ça le place automatiquement au rang de mes amis, non ? On s'en fout un peu au fond, non ? Oui je m'en fous. J'aime ce gars. Il fait partie des personnes pour qui j'ai de l'estime et pour qui je me plierais en 4. Un sentiment qui n'a rien de romantique, mais que les évènements ne peuvent pas placer du côté du fraternel non plus, ne nous leurrons pas. Ceci dit étiqueter les choses ou les relations entre les gens, ça n'a jamais été une nécessité à mes yeux. Je suppose que ça peut surprendre quelques personnes, mais ça... c'est pas vraiment mon problème. -"Tu me racontes ce qui te donne envie de lui arracher les yeux? Histoire qu'on voit si je t'aide ou si j'essaie de te convaincre de le laisser t'inviter à bouffer? Au pire on fait ça chez moi et si il est trop chiant je gère?" J'essaie de dédramatiser, de la faire sourire, après tout ça pourrait être léger non ? Pas sur ! Il y'a surement une bonne raison pour qu'elle puisse plus l'encadrer. Bordel mais t'as foutu quoi Jackson?

@Jenna Jackson

Je ne lui dois rien… vraiment ? Aucunes explications ? Même avec une bonne dose de mauvaise foi je sais que je lui dois bien quelques explications. Elle vient de me sortir d’une mauvaise passe avec brio et que je le veuille ou non je dois sa présence à Tom. Je voulais rester sage avec une citronnade mais si je dois aborder un sujet aussi épineux un peu de courage liquide ne me fera pas de mal. Comme toujours j’agis sur un coup de tête, je cède à cette spontanéité qui m’a si souvent porté préjudice. Je suis comme ça. J’y peut rien, et je ne fais pas grand-chose pour que cela change non plus. Je lui avoue clairement être déraisonnable quand il s’agit de Tom. Ma mine déjà que trop contrariée se renfrogne davantage quand elle me dit qu’il ne m’a jamais viré du sien. Vraiment ? Je grogne presque d’agacement quand je me demande quelle était ma place dans son coeur lorsqu'il est partit risquer sa vie à l’autre bout du monde.

« Accepter d’aborder le sujet avec toi constitue déjà un effort énorme pour moi, si je ne te devais pas ma liberté je n’accepterais même pas de ne serais ce que le mentionner…  »

Et en plus de ça cette femme je l’aime bien, elle est le genre de femme forte et indépendante que j’admire. Qu’elle soit une amie de mon frère est un défaut que je peux même accepter. Je suis indécrottable et totalement déraisonnable quand il s’agit de Tom ? Je sais. J’assume. Je bois une profonde gorgée de liquide ambré quand elle me demande se qu’il a bien pu faire pour me plonger dans une telle colère. En temps normal je refuserais de lui répondre je me braquerais comme l’enfant capricieuse et égoïste que je suis, mais pas là. Pas avec elle, même si ça me coûte j’accepte de lui offrir un semblant d’explication.  Par où commencer ? L’histoire me parais longue… et pour me donner un peu plus de temps pour rassembler mes idées je l’interroge sur la merde dans laquelle mon frère semble s’être fourrer. Oui, je suis inquiète pour lui. J’ai beau être d’une virulence rare avec lui, j’estime être la seule à pouvoir lui chier dans les bottes. Oui, je suis illogique mais ça ce n’est pas nouveau. J’ai beau lui en vouloir je ne veux pas qui lui arrive quoi que ce soit. Si je le perdais malgré ce que je laisse penser, je ne m’en remettrais pas. Elle ne semble pas plus au courant que moi et je grimace quand j’espérais en apprendre davantage sans avoir à le lui demander directement.  Elle me rassure en me disant qu’elle se renseignera et l’aidera. Oui, ça me rassure…

« Merci !!  Je ne sais pas quels sont les types qu’il s’est mis à dos, mais c’est suffisamment sérieux pour qu’il me colle sur le dos des types pour assurer ma sécurité… »

Quand il a abordé le sujet ça avait l’air sérieux, et apprendre qu’il a risqué sa vie pour sauver la mienne m’a ébranlé bien plus profondément que je veuille bien l’avouer.

« Ne lui dis pas que je m’inquiète pour lui… Si te plaît…  »

Mes iris plongés dans les siens cette phrases raisonne davantage comme une supplique qu’autre chose. Cette rage contre lui mêlée à cette inquiétude qui semble que vouloir accroître, ça me rend dingue et j’ai déjà bien assez à gérer avec mes propres émotions sans que Tom vienne s’emmêler pur tenter de renouer un contact que je refuse encore en bloc. Je me crispe quand elle revient à la charge pour que je lui raconte l’origine du mal qui me ronge. Elle propose même une bouffe chez elle ? Avec Tom ?  Elle a le goût du risque on dirait.

« Tu ne me lâcheras pas tant que je ne t’aurais pas raconté hein… »

Mon visage se fend d’un petit sourire gêné mais pourtant sincère. Je me mords la lèvre inférieur, signe d’une anxiété grandissante. Putain mais par où commencer ? Eliott ? Rien que de penser à lui je sent la tristesse m’étreindre. Sa mort a profondément marqué toute notre famille et Tom tout particulièrement pour moi notre frère ainé et qu’un souvenir flou tellement je l’ai très peu connu. Reste en moi que le tristesse et la douleur que sa mort à causer.

« Tom t’a déjà parlé de notre frère Eliott ? Il était pompier à New York et il a périt en intervention le 11 Septembre…  » Une date noire qui a ébranlé le monde entier. Je tente de contenir ce flot d’émotion qui me submerge quand je m’apprête à évoquer une part difficile de mon passé. « Sa perte a meurtri toute notre famille et Tom tout particulièrement, à cette époque-là Tom et moi on était super proche.  » J’inspire profondément, repensant à cette époque ou il était mon pilier, le centre de mon monde, mon modèle et mon héros.  Je ne précise pas tout ça, mais à l’intonation tremblante de ma voix elle se doute probablement que cette relation fraternel était particulièrement fusionnelle. «  Et un beau jour il a décidé de partir risquer sa vie à l’autre bout du monde, il m’a mise devant le fait accomplit, il s’est barré et je ne lui ais jamais pardonné. »

J’ai concience que dit comme ça, ça ressemble à un caprice de gamine contrarié, mais j’aurais put accepter qu’il parte à l’époque, j’aurais put comprendre même si ça m’aurais crevé le coeur qu’il ait besoin de prendre l’air, mais c’est la manière dont il s’il y ait prit que je ne pas pardonner. Risquer sa vie alors qu’on avait enterré Eliott quelques années avant ? Sérieusement ? Chaque jour je redouté chaque coup de téléphone, je craignais que le pire arrive. C’est année de trouille constante se sont transformé en une rage grandissante et tenace.

« Ce n’est pas qu’il soit parti le réel problème… c’est la manière dont il a fait les choses. S’il avait été tué en mission les parents ne s’en seraient jamais remis… et moi non plus. »

J’avais besoin de préciser celà. Je baisse la tête et plonge mes lèvres dans mon verre quand je sent les larmes perler sous mes paupières. Je tente de les ravaler, mais c’est difficile, remuer toutes ses émotions c’est clairement la merde, surtout que je ne m’attendais pas à devoir le faire.

@Lee Sloan "

Assise en face de Jenna, j'écoute attentivement son récit, captivée par la complexité de ses émotions et de son histoire. Ses mots résonnent avec colère, tristesse et un soupçon d'ironie. Je sens la tension entre elle et son frère Tom, et je sais que leur relation est bien plus compliquée que ce qu'elle peut exprimer de prime abord. Mon regard se pose sur le verre de whisky entre ses mains, et je remarque la manière dont elle le serre légèrement, comme si elle cherchait un ancrage dans cette conversation difficile.

Sans doute pas simple pour elle d'être redevable à une femme qui partage une connexion avec son frère, pas alors qu'elle veut manifestement être aussi indépendante que possible. Mais finalement quand Jenna revient sur Tom, sa voix se teinte d'inquiétude, une émotion qu'elle semblait vouloir dissimuler sous sa colère et je songe que tout n'est pas perdu. Je ressens la complexité de leur lien fraternel et la manière dont la distance entre eux semble douloureusement tangible. Ses mots m'inspirent de la compassion pour eux deux. Jenna, avec toute sa bravade et sa méfiance, cache clairement une part de souffrance liée à la séparation d'avec son frère. Et lui ? Je sais comme il souffre de tout ce gâchis, comme il aime la petite chieuse qui se tient sous mon nez et comme ça le déchire. Alors j'insiste, comme je sais si bien faire, enfonçant joyeusement les portes ouvertes.

J'ai une vision intime de Tom, bien au-delà de ce que Jenna peut en savoir. Je sais pourquoi il est parti à la guerre, le déchirement que cela a été pour lui de laisser derrière lui sa famille et sa sœur, mais aussi ce besoin qu'il avait d'aller border sa douleur autrement. Peut être qu'il avait besoin d'être le héros que son frère ne serait plus? Je connais son amour pour elle, un amour profond et complexe qui se déchire entre le désir de la protéger et l'éloignement qu'il a instauré pour des raisons qu'elle ne semble pas accepter.

Le dilemme de Tom résonne dans mes pensées, et j'ai l'impression que c'est le moment opportun pour intervenir. Je plante mon regard dans celui de Jenna, ma voix empreinte d'une subtile provocation mêlée à de l'humour. -"Tu sais, Jenna, il y a des moments dans la vie où nos têtes sont tellement en conflit avec nos cœurs que c'est comme si on était en train de jongler avec des grenades dégoupillées." Je lui adresse un petit sourire complice, sachant très bien que je suis en train de toucher une corde sensible.

-"Ton frère, Tom, il n'est pas simplement un 'petit con' qui t'a laissée derrière lui. Il a ses raisons, et même si tu le maudis pour cela, il t'aime profondément. Il a risqué sa vie pour toi, pour son pays aussi et ce même s'il n'a pas pu trouver les mots pour te l'expliquer. Je sais que ça peut sembler agaçant, peut-être même déchirant, mais il y a une part de lui qui ne veut rien d'autre que votre réconciliation. C'est un mec bien, vraiment. Et tu le sais au fond, sinon tu baliserais pas de ce qui peut lui arriver ou non. Alors au lieu de perdre des années à le maudire, tente de faire un pas?"

Je marque une pause, observant attentivement la réaction de Jenna.-"Cela dit, je ne te dirai pas de le laisser t'inviter à dîner comme si tout était pardonné. La vie n'est pas un film hollywoodien. Mais peut-être qu'un petit pas vers le dialogue serait une bonne idée, même si c'est juste pour lui dire à quel point il t'a manqué. Et qui sait, peut-être que ça le pousserait à sortir de sa coquille de 'petit con' et à te montrer un peu plus de son côté 'grand frère protecteur'. Et comme ça quitte à t'inquiéter tu pourrais le faire en lui passant un savon si il joue au con."

J'espère que mes paroles ont un impact sur Jenna, même si je sais que les cicatrices du passé sont souvent plus profondes qu'on ne le voudrait. Mon intention n'est pas de minimiser sa douleur, mais peut-être de lui offrir un autre angle de vue sur cette situation délicate. D'un autre côté avoir une famille j'ai même pas le début du commencement de l'idée de ce que ça fait. Ce qui est sur c'est que ce type... je l'aime. Alors si je peux arranger même une petite part de tout ça, je serais contente.

@Jenna Jackson

Cette soirée, au plus tôt cette nuit vu l’heure est éprouvante sur bien des aspects. En sortant du commissariat avec Lee je m’imaginais en avoir terminé ces démons qui suscitent en moi colère et détresse mais je me suis trompé. En témoigne ce verre au liquide ambré qui a remplacé la citronnade rafraîchissante à la seconde même ou elle a évoqué mon frère. Tom c’est plus qu’un sujet sensible pour moi, les émotions que sa seule évocation provoque en moi sont violentes et déstabilisantes. L’avoir croisé m’à déjà ébranlé et plongé dans un état de vulnérabilité que je déteste par-dessus tout.

La belle blonde est assise en face de moi, elle m’observe et écoute mon récit avec attention. Même si je me doute que son intérêt est motivé par son affection pour mon frère j’éprouve une satisfaction étrange à me confier ainsi à elle. Non seulement elle m’écoute mais elle cherche aussi à comprendre, elle ne me juge pas sans savoir et ne me traite pas comme une gamine capricieuse ou comme un petit oiseau blessé. Étrangement parler ainsi à cœur ouvert m’apaise d’une certaine manière alors que je pensais que ressasser le passé fera qu’accroître ma colère. Cette dernière me consume depuis si longtemps qu’aujourd’hui je crois qu’elle fait partie de moi. S’il y avait en moi seulement cette rage viscérale les choses seraient certainement beaucoup plus simples, mais il y a cette inquiétude qui est naît en voyant qu’il n’allait pas bien. Si je lui en veux je ne pourrais pas encaisser de le perdre, pas lui.

Partagée entre colère et inquiétude je suis en proie à un véritable chaos émotionnellement éprouvant quand elle plante ses yeux dans les miens. Son regard et si perçant, si pénétrant que j’ai l’impression qu’elle pourrait sonder mon âme. Sa métaphore me semble tellement criante de vérité à cet instant… jongler avec des grenades dégoupillés, c’est exactement ça, l’une d’elle m’éclatera à la gueule, c’est une certitude… mais laquelle… comment ? Je suppose que cela dépendra de mes choix. Je dégluti péniblement, la laissant poursuivre redoutant d’entendre de sa bouche une vérité que je ne veux pas entendre. Si ça avait été une de mes soeurs en faces de moi, je me serais levé et partis en claquant la porte depuis longtemps, là-devant Lee qui semble déterminé à me faire entendre raison, je suis comme un papillon hypnotisé par la lumière, consciente du danger tout en étant incapable d’éviter cette collision qui n’est certes pas “physique” mais émotionnellement tellement violente pour moi.

« Il est parti risquer sa vie, c’est bien là ce que je lui reproche.  »

Je répond amèrement déposant mon verre devant moi après avoir bu une gorgée de courage liquide. Je suis égoïste, je pense qu’à moi et au déchirement que ça aurait été pour moi de le perdre lui aussi. Faire un pas vers lui ? J’arque un sourcil, septique et pas encline à cette idée. Je me sent tellement à fleure de peau, que j’ai l’impression que je pourrais exploser à tout moment. Le pire dans tout ça ? C’est qu’elle a raison. Je le sais. La rage et la colère m’empêche d’avancer, faire un pas vers lui est la seule issue, pourtant à cet instant ça me semble tellement difficile à admettre.

« Je ne peux pas te promettre de le faire… seulement d’accepter y réfléchir. »

Je ne me sent pas en état de faire une pareille promesse, je suis fébrile, vulnérable et complètement à fleure de peau. Je suis déchiré entre l’envie de coller une tarte à Tom pour expier ma rage et celle de le serrer dans mes bras pour retrouver le fantôme d’un souvenir qui même si je refuse de l’admettre me manque terriblement. Deux émotions si contradictoire que je dois me laisser le temps de prendre un peu de recul. Voir cette situation qui me semble à cet instant inextricable, irréparable à tête reposé.

« Ce ne sont pas des paroles en l’air, je n’y avais jamais songer sérieusement jusqu’à maintenant. Je peux pas promettre de l’appeler, et encore moins de lui pardonner, mais je vais l’envisager. » Je marque une courte pause. « Sérieusement.  »

J’attrape mon verre que je termine d’une traite avant de le poser sur la table devant moi en soupirant. Ma promesse est pas folichonne j’en ai bien conscience mais je refuse de lui fasse une promesse que je ne suis pas absolument certaine de tenir. Je relève sur elle un regard plus léger, tentant d’alléger cette atmosphère trop pesante.

« Si ça me donne le droit de lui passer un savon… je dois pouvoir y mettre un peu du mien…  »

Je dis ça sur un ton plus léger, presque amusé, comme si je cherchais à dédramatiser la situation. Quelque part lui avoir parlé de Tom et de ce que je ressentais m’a libéré d’un poids. Je ne m’attendais à ête capable de parler de lui sans me braquer comme une mule refusant de voir les choses sous un autre angle. Lee a réussi ce tour de force et si je le recontacte, Tom pourra remercier son amie, car ce sera clairement grâce à elle.

@Lee Sloan "

Jenna fixe son verre de pendant un moment, réfléchissant ou absorbant mes paroles. On peut voir une multitude d'émotions traverser son visage, de la résistance à une légère réflexion. Finalement, elle soupire, relâchant la tension dans ses épaules. Je suis attentive à chaque petit changement, tout comme à l'amertume dans sa voix quand elle reprend qu'en effet il a risquer sa vie. J'ai donc visé juste, elle ne lui pardonne pas d'avoir pris le risque de l'abandonner à son tour. Je comprends... complètement. Enfin je crois. Etre abandonnée je sais ce que ça veut dire, mais je l'ai été par une inconnue qui m'a donné la vie, c'est surement très différent de l'être par quelqu'un qu'on aime infiniment ?

Je ferme les yeux une secondes, imaginant ce que ça me ferait si Matt partait risquer sa vie et j'ai un frisson désagréable qui me dévale la colonne vertébrale. Je serais totalement dévastée, je l'ai déjà été quand il a refusé de me suivre en californie... et on était pas aussi... enfin pas encore aussi proches. Elle reprend la parole, me sortant de mes pensées. J'aime la façon dont elle pèse les choses, ça a bien plus de poids et de sens que si elle se contentait de me faire une promesse en l'air. Amusant parce qu'elle me rappelle ce frère qu'elle a envie d'étrangler.

-"T'as vraiment ta propre manière de dire les choses, toi." Je souris légèrement, un mélange d'amusement et d'appréciation. "Idéal pour une journaliste, d'avoir son propre ton." Je prends une gorgée de ma propre boisson avant de continuer à échanger. "Je te remercie de l'envisager. Les gens sont capables de s'améliorer, de tirer des leçons de leurs erreurs. Tom a peut-être agi comme un con, mais c'est un type bien. Ça ne justifie pas tout, mais ça peut expliquer certaines choses. Si tu décides de lui parler, sois honnête avec lui, dis lui que son absence t'a fait souffrir. Et en effet torture le un peu."

Je lui fais un sourire encourageant et un petit clin d'oeil. -"On va quand même pas passer la soirée à discuter de ton grand frère !" Je lui fais un sourire sincère, levant mon verre dans sa direction. "À la sagesse inattendue des inconnus qui se retrouvent impliqués dans nos histoires compliquées." Nouvelle gorgée avant de souffler -"Je ne saurais trop l'expliquer, mais je pense qu'on pourrait vraiment s'entendre toutes les deux." Parce qu'au delà de son lien avec mon ami, elle me plait. Elle a du caractère et elle semble aussi avoir de la droiture. J'ai l'impression de me retrouver un peu en elle. -"Tu sais cette blessure d'abandon, je pense que je la comprends, au moins en partie. Quand je suis née, j'ai a priori été considéré comme un encombrant par celle qui m'a engendrée. Elle m'a déposé à une caserne de pompiers et elle n'a jamais cherché à me retrouver. Parfois j'aimerais savoir ce qui l'a poussé à faire ça, parfois je me dis simplement que ça m'a forgée." Je parle rarement de mon histoire de vie, même si il suffit d'une recherche sur le net pour trouver les articles me concernant... Mais là je sais pas, j'ai envie qu'elle me voit réellement comme une alliée potentielle, je crois?

@Jenna Jackson

Ma gorge se noue et mon cœur se comprime dans ma cage thoracique lorsque je parle de Tom, pourtant parler de lui, de cette relation fraternelle autrefois fusionnelle me fais étrangement du bien. Lee m’écoute, elle cherche à comprendre sans me faire la morale. Ce mal m’habite depuis si longtemps qu’aujourd’hui c’est comme s’il faisait partie de moi. Son origine…? J’en avais presque oublié le point de départ avant d’en reparler ce soir. Son départ n’a jamais été réellement le problème, ce sont les risques qu’il a pris le vrai problème. Cette épée de Damoclès, qu'il a délibérément choisie de laisser planer au-dessus de sa tête, est une image que je ne peux pas effacer de mon esprit. Les mois et les semaines d'angoisse suscités par son départ imminent pour l'armée ont été difficiles à avaler, laissant un mauvais goût persistant de peur et d'incertitude. J'ai trouvé plus facile de le détester, de refuser de le voir, plutôt que de faire face à la réalité de la situation et de montrer mes propres faiblesses - une vérité que je refuse d'admettre. Pourtant, le voir blessé ce soir a fissuré ma carapace de haine, permettant à l'inquiétude et à la peur de prendre le pas, même si ce n'était que momentanément, sur la colère qui avait été mon bouclier..

Les paroles de Lee raisonnent en moi, elle semble bien le contraire et l’apprécier sincèrement. Elle ne cherche cependant pas à le défendre à tout prix, elle cherche seulement à me présenter la situation sous un nouvel angle.  J’entends ses mots, et allez savoir pourquoi, mais je n’ai pas envie de faire de fausses promesses à cette femme. Je pourrais céder à cette facilité, mais non. Je ne sais pas trop pourquoi, mais je n’ai pas envie la décevoir, alors je lui promets non pas de lui pardonner, non, ça, je ne sais pas si j’en serai capable, mais d’accepter d’y penser. Réellement et pas d’une manière superficielle, j’entends bien me faire violence pour faire un pas vers lui, même s’il est minime.

Un sourire amusé étiré mes lèvres et mon petit nez se fronce quand elle semble apprécier ma manière de m’exprimer. Je la remercie pour ce compliment que j’apprécie à sa juste valeur en lui adressant un clin d’œil complice. Durant cette soirée, je serais décidément passée par absolument toutes les émotions. Folie… Crainte… Colère… Rage… Chamboulée… Taquine et apaisée… Ça fait beaucoup non ? Le tout en une seule soirée. Bref.

« Je sais… J’aime me démarquer et sortir du lot.  » Un sourire taquin illumine mon visage lorsque je plonge mon regard pétillant dans le sien. J’ai un franc parlé et une manière de dire les choses qui ne plait pas à tout le monde, mais dans le monde du journalisme, c'est davantage un atout qu’autre chose. « La journaliste que j’espère devenir te remercie encore. Un casier m’aurait inévitablement fermé des portes, et trouver un stage intéressant est suffisamment complexe comme ça.  »

Journal… chaîne télé… les options sont diverses, même si j’ai une préférence pour l’audio visuel. Je crois que je mesure que maintenant, les conséquences qu’aurait pu avoir ma connerie du soir. Pour un mec que je ne reconnaîtrais probablement pas dans la rue si je venais à le croiser qui plus est. Lamentable. J’aurai pu crucifier sur place mon avenir, et même si ça m’emmerde de le reconnaître, c’est Tom qui m’a sortie de la merde, c’est lui qui a appelé Lee pour me sauver les fesses. Elle me remercie d’accepter de réfléchir à l’éventualité de faire un pas vers mon frère, d’accepter un premier contact en terrain neutre pour au moins tenter de l’écouter et de comprendre. En serais-je capable sans monter dans les tours… ? Je n'en sais rien et même si ça me fait peur, il y a qu’une manière de le savoir.

« Oui, tu peux compter sur moi pour ça. »

Je trinque avec elle et lui souris de bon cœur, l’âme plus légère et ça, c'est grâce à elle et aux mots qu’elle a su trouver. Je me sent bien et détendue avec elle, et qu’elle m’avoue penser qu’elle et moi pourrions bien nous entendre au-delà de cette mésaventure au poste de police me met du baume au cœur.  

«  Je le pense aussi, tu représentes tout ce que j’admire et apprécie.  »

Elle est brillante, sûre d’elle et sublime de surcroît, Lee et cette femme à qui en apparence tout semble sourire, elle est l’exemple même de la femme forte que je voudrais devenir un jour. Mes iris viennent s’ancrer dans les siens quand elle me parle d’elle, elle me confit les blessures certainement les plus douloureuses de son existence. L’abandon d’une mère… j’ai cru mourir de chagrin quand Tom est parti, alors j’ose à peine imaginer ce que ça doit être de se sentir rejetée par sa propre mère. L’expression de mon visage retrouve son sérieux, une note de mélancolie et de compassion brille dans la profondeur de mes yeux quand ma main vient se poser sur la sienne, mes doigts dessinant de douces arabesques sur le dessus de sa main.  

«  Nous avons toutes les deux étaient marquées par l’abandon d’être cher… ça laisse des traces, des blessures qui ne cicatriseront peut-être jamais totalement, mais tu as raisons. C’est épreuves nous forge et nous rendent plus fortes. »

Je ne serais évidemment pas la même aujourd’hui si Tom n’était pas parti, je n'aurais certainement pas fait les mêmes choix de vie. Je ne serais peut-être pas à San Diego, et je n’aurais surement pas rencontré cette femme dont les paroles raisonnent encore en moi comme un phare me guidant dans l’obscurité.

«  Je peux au moins reconnaître un truc à Tom. » Un sourire mutin étire mes lèvres avant que j’ajoute : « Il sait indéniablement bien choisir ses amies.  » Et je ne parle pas de l’avocate de renom qui m’a sauvé les fesses, je parle de la femme assise en face de moi, celle qui se dévoile à moi comme un joyau rayonnant de mille feux.  

« Merci, Lee. Merci indéfiniment, et pas seulement pour ce formidable tour de force au poste de police. Merci d’avoir pris le temps de m’écouter et d’essayer de me comprendre, tu n’as pas idée à quel point ce petit tête-à-tête m’a fais du bien. » Je lui adresse un sourire sincère, ressentant une certaine chaleur humaine en sa présence.

@Lee Sloan "