surveillance accru (Albhad)

Hôpital central, il est 23h. Je me suis entaillé volontaire la paume de la main gauche avec un couteau que j’ai pris à un drogué au crack qui tentait de me tirer du fric. Il va devoir bouffer de la soupe durant plusieurs mois enfin, si toutefois, il survit sans s’étouffer dans son propre sang. J’ai récupéré sa lame et brulé pour la nettoyer avant de m’ouvrir sans attendre la main. Je n’ai même pas sourcillé sous la douleur. Coupure profonde, mais net et pas de lésions sur les nerfs donc tout va bien. Juste besoin de points et de l’immobiliser un peu. J’enroule ma main dans un tissu blanc histoire de me faire remarquer avec un tissu taché de sang. Je porte un long manteau noir qui me fond dans la nuit. Mes cheveux sont attachés en un chignon haut et je porte un jean sombre et un t-shirt à manches longues gris foncé. Je rentre dans l’hôpital direction les urgences… Pourquoi ça ? Je reviens un peu en arrière…

Mon maître m’a mis en contact avec un Templier Tyron Païs. Ce dernier souhaite que je conserve un œil sur sa fille. Une jeune femme médecin qui travaille dans cet hôpital où je me trouve. Les raisons, je m’en tape, j’accepte de le faire, car c’est pour la cause et que je ne pose pas de question. Mais lorsque ce Tyron me la joue menaçant si je n’assure pas ma mission, il me le fera payer parce qu’il ne supporte pas l’incompétence des subalternes. Je pourrais le tuer pour ces mots. Je me tourne et plante un regard noir dans le sien. Le loup de ténèbres feule en moi et s’étire doucement. Il veut jouer. Un des hommes de main de ce Tyron fanfaronne et approche pour me prendre de haut. Il n’a pas fini sa phrase que ma main part à une vitesse supersonique. On me voit trop souvent lent et pataud alors que je suis effroyable rapidité. Mes doigts tendus frappent sa gorge et écrasent sa trachée. Le mec veut alors agripper son cou, mais mes doigts serrent déjà sa pomme d’Adam. Je serre et il se met à genoux de douleur tapant sans force ni conviction sur mon avant-bras pour me faire lâcher. Je serre encore et un odieux bruit de craquement sinistre résonne. L’homme de main tombe comme un pantin désarticulé. Mort. Le silence règne et Tyron sent que la situation lui échappe.

« Reste à ta place. »

Avertissement sans pression, mais il sait à quoi s’en tenir. Je ne le connais pas encore assez pour juger de sa place dans l’ordre, mais rien de ce que dégage ce type ne me donne envie d’obéir. Alors qu’il ne me pousse pas à bout. Je suis donc à l’hôpital et j’attends mon tour pour voir un médecin. J’ai demandé s’il était possible que je vois le docteur Albane Païs sachant que je suis un ami de son père. J’attends sagement. L’agent de sécu m’a de suite fixé et je suis resté calme et doux. Poli et détendu. Je ne montre rien d’hostile et le mec va juste me prendre pour un hipster accroc au CrossFit et à la musculation. C’est tout bénef pour moi. J’ai pu voir une photo de la fameuse fille de Tyron et j’attends donc de la voir pour commencer à l’étudier un peu.

❝ Surveillance Accrue ❞

- Albane Païs & @Jahad Fuller -

L'instinct te dicte de fuir, de ne pas affronter la montagne, mais pourtant... Il n'y a rien à faire, cette montagne tu comptes la gravir

Il est revenu dans ta vie. Tu as eu beau faire tout ton possible, pour envisager de l’éloigner, il enfonçait chacune des barrières que tu avais pu mettre en place et s’est accroché à l’idée que vous deux ça ne pouvait décemment pas se finir. Tu avais pourtant fait un sans-faute. En dix années, tu n’avais pas craqué une seule fois. En 10 ans tu n’as pas été une seule fois te planter devant chez ces parents, puis chez lui, ou encore été le suivre dans la rue. Pourtant, ce n’était pas l’envie qui te manquait. Non, tu as été la parfaite petite fille obéissante aux exigences de son paternel. Tu n’avais pas le choix, si tu l’avais laissé régner un peu plus longtemps sur toi et ton avenir, il serait mort. Et la simple idée qu’il ne soit pas dans le même monde que toi t’es insupportable. Pour les Black Templar, du moins pour surtout la volonté de ton père, tu as bousillé la plus belle chose qui te soit arrivée. Tu as anéanti l’homme que tu aimais le plus sur cette planète pour simplement éviter de le mettre en danger, prétextant qu’il n’était rien. Sauf qu’aujourd’hui, ta volonté de le repousser est bien moins vivace. Et même si tu fais en sorte de vivre cette histoire de la manière la plus discrète possible, tu sais que ton secret finira un jour par éclater.

En attendant, tu vis comme tu l’as toujours fait. La tête plongée dans tes horaires de dingue au sein du Scripps, et le reste du temps en visite au Lipstick. Tu tentes de faire perdurer l’illusion que tu bosses et t’amuse autant que possible en dehors de tes heures de boulot. La vérité c’est que tu es bien incapable depuis quelques temps de véritablement baiser avec quelqu’un d’autre que Finn Wilson. Ce soir, tu es de garde au Scripps. Pas vraiment d’alléchant patient destiné à passer entre tes doigts ce soir, les traumatismes qui se présentent sont tous du domaine de la médecine ou de la traumatologie pure. Tu n’es cependant pas le genre à laisser tes collègues dans la merde alors après avoir terminé d’examiner un petit gars de 6 ans à peine qui présente des hématomes suspects sur le corps, tu te diriges vers l’accueil. Tu es convaincue que ce petit se fait tabasser. Ces parents sont là, à son chevet, il ne les regardent pas comme si leur présence n’était clairement pas pour le rassurer. Son père se montre impatient et sa mère fixe le sol d’un regard livide presque mort. Quelque chose se passe dans cette famille et ça ne te présage rien de bon. « Albane ? Il y a un mec pour toi dans le Box B, coupure profonde à la main… Il t’a demandé toi. Je te préviens c’est un colosse ». Tu hausses l’un de tes sourcils, ce n’est pas vraiment ta spécialité les coupures surtout si elle ne se trouve pas un crâne. Qui a bien pu te demander ? Tu attrapes le dossier administratif, te dirige vers le box et l’ouvre à la volée pour découvrir la silhouette massive d’un espèce de viking assis sur le brancard. Ton regard se dépose sur le sien, Jahad. Et sa présence te provoque une violente décharge électrique dévalant ton échine. Jahad est le vigile du Lipstick, tu le connais très bien pour le temps que tu y passes. Mais il n’est pas juste le responsable sécurité du club, il y a déjà un certain temps que tu sais que c’est lui que le Grand Maître envoie en cas de doute sur ces recrues ou problèmes. Tu sais que cet homme ne débarque jamais par hasard. Sa présence n’en est pas un. Tu avales doucement ta salive, en laissant le rideau derrière toi ouvert, approchant de lui en inspirant.

- Jahad. Qu’est ce qui se passe ? D’après ton dossier, tu es victime d’une coupure à la main.

Tu enfiles des gants et t’approche pour voir l’étendue des dégâts. Tu approches doucement en tentant de faire comme s’il était un patient comme un autre. La coupure à la main est nette, béante, l’orientation de celle-ci te fait douter sur le fait qu’il ai été blessé par une autre personne. Tu t’abstiens des détails, il va avoir besoin de points de suture.

- Ce n’est pas profond mais tu vas avoir besoin de quelques points.

Tes mains se mettent en action préparant le nécessaire à ces soins. Tu es professionnelle, attentive et tu sutures parfaitement comme tout neurochir se respectant. Tu es douce et tu prends ton temps pour faire le job correctement. Dans ton dos, une voix s’élève c’est le père du gamin que tu suspectes victime de mauvais traitement, il s’impatiente et prends son gamin en ordonnant à sa femme de le suivre et quitter l’endroit. Tu serres la mâchoire, tu te dépêches de suturer, ce mec va se barrer et le gamin va recommencer à vivre en enfer. Ton esprit n’est plus vraiment avec Jahad, même si sa présence t’inspire du danger, la famille vient de franchir le hall d’entrée pour s’enfuir dans la nuit. Tu désapprouves et t’excuse auprès de Jahad, lui indiquant que tu reviens de suite, tu pars à la poursuite du couple et du petit garçon, les voyant s’engouffrait vers les ruelles environnantes.

- Excusez moi ! Monsieur ! Je suis désolé mais Charli va devoir revenir afin que je fasse sa dernière évaluation neurologique.
« Vous avez ausculté mon fils, on a poirauté plus de 2h, il n’a rien, nous rentrons »
- Sans cet examen, je n’aurais aucune certitude qu’il aille bien. Et si vous refusez que je puisse entièrement faire mon travail je serais dans l’obligation de partager d’éventuel doute que j’ai face à quelques lésions constatées sur son corps.

Le regard du père devient cruellement sombre, et tu serres la mâchoire en lui tenant tête. Ce mec est probablement capable de te faire du mal mais le regard du petit garçon te pousse à ne pas lâcher l’affaire.

- Ca sera un examen de routine, Charli et si tu emmenais ta maman prêt du distributeur à gâteaux que je t’ai montré tout à l’heure ?

Le petit acquiesce et prend la main de sa maman toujours aussi silencieuse et résignée. Tu fixes l’homme face à toi qui fulmine. Tu recules pour emboiter le pas à la famille sauf qu’au dernier moment le père, t’agrippe à la gorge te plaquant vivement contre un mur à l’abri des regards. Tu te débats tes mains agrippant ces poignées serrées sur ton cou. Tu peines à retrouver ton air pourtant ton regard n’a pas peur, tu le foudroies en tentant de te libérer.

« Espèce de petite pute ! Pour qui tu te prends ? »

Tu cherches un moyen de te dégager, mais il serre fort et tu désapprouves. Violemment il te retourne, te plaquant la face contre la brique froide et rapeuse de la brique. Tu continues de te débattre, alors qu’il défait sa ceinture pour l’enrouler autour de son poing, ouvrant sa braguette.

- Ne faites pas ça !
« Je vais te montrer où est la place d’une femme, sale petite fouineuse ! »

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Albane me connait, je le vois dans son regard. Si je suis « officiellement » le videur du Lipstick, certains initiés savent ce que je suis vraiment. Et j’ai préféré m’approcher d’Albane avec une vraie blessure plutôt que de venir me faire voir sans raison. Elle pourrait penser que je veux la tuer. Quand elle arrive et qu’elle me reconnait, je crois que je vois un mélange de stupeur et de crainte dans ses yeux. Je pense que ma blessure me donne l’air suffisamment légitime à me trouver là. J’ai appris qu’assurer une personne que je ne lui ferais rien subir n’est pas toujours un gage suffisant aux yeux de cette personne pour ne pas me craindre. Ainsi, lorsqu’elle demande ce qui se passe, je tourne ma main blessée vers elle avec le linge blanc qui a rougi par endroit. Elle retire soigneusement le tissu et observe avant de commenter ce qui m’arrive. Elle ne me regarde pas et se met en place avec une minutie qui démontre son professionnalisme. Je l’observe, captivé par le calme et la précision de ses gestes alors qu’elle installe tout son matériel de manière presque ritualisée. Je la regarde faire avant de suivre son regard quand elle tourne la tête. Elle s’excuse et se lève pour suivre la petite famille. Je la suis du regard un instant et la vois sortir dans la rue. Je me lève et décide de la regarder mieux. La suivre ce serait bizarre non ? Mais quand elle tourne dans une rue et échappe à mon regard, je n’hésite pas. Ma main ne saigne plus et je la tiens fermée au cas où. La pression permettra au sang de ne pas couler si besoin. Alors, je sors et m’avance, j’entends un mec traiter une femme de pute. J’approche et trouve une femme tenant un enfant qu’elle éloigne. C’est la famille de tout à l’heure. Je vois le père contre Albane qui lui tourne le dos en se débattant tandis que ce dernier détache sa ceinture et baisse sa braguette. Albane demande de ne pas faire ça. Le mec lui dit qu’il va lui montrer où est la place d’une femme… Violée dans une ruelle, je ne crois pas que ce soit la place d’une femme. Mon corps se déplace souple et rapide. Plus silencieux qu’une ombre, je me glisse près du monsieur qui me tourne le dos et sort sa queue.

Ma main gauche se serre sur sa nuque et le tranchant de ma main droite s’abat sur son avant-bras. Il lâche Albane et je lui plaque la gueule contre le mur de brique lui laissant à peine la possibilité de tourner le visage pour voir que le colosse que je suis se tient derrière lui. Je le tiens en place et commence à défaire ma ceinture.

« Et si moi, je te montrais ce que ça fait de se faire violer par un gros porc ? »

Le mec tente de bouger pour se dégager, mais ma main le retient. Il bouge son bras et me tape la joue avec sa main enroulée de sa ceinture. Je le recule un peu du mur la main toujours sur sa nuque et le fait frapper contre lui, pétant l’arcade sourcilière au passage.

« Alors t’as plus envie ? Ou alors tu veux que je fasses ça en force pour que tu me sentes bien te déchirer en deux ? »

J’ai vécu ça ado quand j’étais à l’orphelinat tenu par des prêtres. Le frère Guillaume avait particulièrement plaisir à procurer ce genre de choses aux filles et aux garçons. Sauf que moi, j'étais en plus copieusement tabassé avant, pendant et après. Évidemment, je n’ai aucune intention de violer ce type pour la simple et bonne raison qu’il faudrait que je bande… Je regarde Albane et lui dit.

« On en fait quoi ? »

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L'instinct te dicte de fuir, de ne pas affronter la montagne, mais pourtant... Il n'y a rien à faire, cette montagne tu comptes la gravir

Alors c’est ainsi que tu vas mourir ? Dans une foutue ruelle, à l’ombre de tout alors que tu ne faisais que ton boulot de médecin, en tentant de faire en sorte qu’un gamin martyrisé par son père puisse avoir la vie et l’existence plus paisible. Tu supposes que ça doit être une mort qui vaille le coup. Ton corps se débat, ta respiration devient plus difficile mais ta force elle, se décuple. Tu luttes, réflexe totalement inné du corps humain pour bénéficier de la survie. Tu sens la peur s’insinuer dans tes veines, la violence de l’homme qui te maintient contre ce mur pour tenter de te faire souiller et te faire du mal pour ton audace. Tu doutes que cet imbécile ne s’arrête au viol, il aura ensuite peur que tu parles, alors il va faire en sorte que tu ne puisses plus jamais prononcer quoi ce soit. Tu n’acceptes pas ton sort, tu tente de t’en échapper mais ça semble tellement jouer d’avance. Si par pure chance tu parviens à te défaire des bras et de la queue de ce connard, Jahad à l’intérieur de l’hôpital t’attendra. Seul un abruti ne comprendrait pas ce que sa présence signifie. Tu es surveillée, et si tu l’es c’est sans doute que Syrus à des doutes sur toi. Combien de temps, lui faudra-t-il pour trouver Finn ensuite et t’indiquer qu’il ne cautionne pas cette union ? Crains tu les ordres de ton grand maître, oui. Tu lui voue une obéissance sans égal, mais tu sais aussi que cet ordre de t’éloigner de Finn, s’il venait à tomber, serait en mesure de te faire désobéir. Finn… Ton seul regret sera probablement de ne pas l’avoir revu une dernière fois. De ne pas avoir pu sentir ses bras autour de toi, sa bouche contre la tienne juste une dernière fois.

Puis soudain, tu ne sais pas trop ce qu’il se passe mais il y a un homme de plus dans la ruelle. Tu cesses immédiatement de lutter, pour une raison que tu ignores tu comprends à l’instant même où la présence se manifeste que tu ne mourras pas ce soir, contre ce foutu mur. Peut être parce que le timbre est raude et directement incriminatoire sur ton agresseur. Que soudainement la pression sur ta nuque se fait minime voire inexistante et que tu te dégages pour voir, Jahad plaquait ton agresseur contre la brique à ta place. Tu apportes ta main contre ta joue rappée par la rugueuse matière, difficile de réussir à camoufler cela. Tu auras sans doute besoin de discuter avec Finn de tout ça. Jahad semble furieux, étonnant, s’il voulait te voir disparaitre pourquoi n’est il pas rester dans l’ombre à attendre que le destin s’occupe de ta carcasse. Jahad est d’un tempérament calme, le peu que tu as pu voir de lui c’était un calme olympien jamais un mot plus haut que l’autre… Tu t’étais toujours dit que c’était un calme qui masque une déchéance de violence. Tu ne t’y trompais pas. Jahad est fort, il n’y a qu’à voir comment il maîtrise le père de famille. Tu vois le visage du mec qui n’aurait eu aucun scrupule à te violer et à te tuer ensuite, te regarder mort de peur. Et ouais c’est l’effet que ça fait lorsqu’il te tenait il y a à peine quelques secondes. Sauf que Jahad lui ne lui laissera aucune chance. Tu fixes la scène en haletant, des larmes dévalant tes joues de colère plus que de souffrance. Tu déposes ton regard sur Jahad qui demande ce qu’on fait de lui. Vraiment ? Il te laisse le choix ? Tes iris le regarde il semble si calme, même ainsi en train de maintenir cet homme. Tu sens la rage qui monte en toi à cause de ce qu’il comptait te faire. Mais pas seulement, le gamin dont il est le géniteur est connu des urgences pour de multiples coups répétés de plus en plus importants au fur et à mesure des années. Sa femme est traumatisée, elle ne protège même plus son enfant. Quelle décision il y a-t-il a prendre quand on a un monstre dénué d’humanité devant ces yeux. Ton regard se noircie, tu n’as aucune envie de décider de quoi que ce soit. Pourquoi ? Parce que tu aurais peur de ce qui pourrait sortir de ta bouche concernant la suite de ce type. Tu fixes Jahad, tes yeux annonce pour toi la sanction que tu voudrais pour lui, la mort mais ta conscience désapprouve. Tu recules de quelques pas, juste pour ne plus avoir la scène devant les yeux.

« Attendez non ! Docteur revenait. »
- Je ne peux rien pour vous.

Tu n’obéis pas, tu laisses Jahad à sa décision. Tu te contentes d’attendre durant plusieurs minutes au carrefour signant le début de la Ruelle. Assise au sol contre un mur, en entourant tes genoux de tes bras qui tremblent. Tu subis un état de choc à cause du traumatisme que tu viens de vivre. Tu sais que cela s’atténuera dans les heures à venir mais en attendant tu patientes que Jahad revienne. Et quand celui-ci apparait enfin, tu te relèves, tu ne poses aucune question, tu t’approches de lui et tu le prends dans tes bras. Tu es incapable d’articuler quoi que ce soit sur l’instant. Tu ne connais pas ce mec, Jahad n’est rien d’autre que le videur du Lipstick, il est aussi le bras Droit de ton grand maitre, quoi qu’il en soit, ta vie tu lui dois ce soir. Et c’est ce que ce rapprochement veut dire pour toi, un simple merci d’une petite silhouette tremblante au creux de ces larges bras. Tu resteras ainsi quelques longues secondes avant de finalement te détacher en susurrant d’une voix tressautant.

- Merci…

Tu aventures un regard sur le sien, avant de reporter ton attention sur sa main, la tienne s’en saisissant délicatement.

- Faut que je termine de te soigner…

Tu viens de vivre un évènement totalement traumatisant et tu as bien du mal à garder le cap, alors dans ces cas là il n’y qu’une seule chose en mesure de te cadrer. Reprendre un fils de pensées logiques et habituelles. Une blessure, il faut désinfecter, recoudre si besoin et mettre à l’abri.

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Est-ce que le métier de cette femme la met souvent dans cette situation ? Les urgences dans ce quartier-là ne sont pas forcément le lieu le plus sûr du monde, mais je crois que je suis tombé au bon moment dans le plus absolu des hasards. En tout cas, je ne laisse aucune chance à cette ordure que je plaque au mur près de la templière que je dois protéger. Je reste cependant perplexe sur les raisons de son père de la mettre sous ma surveillance ? En tout cas elle décide de me laisser choisir de la sentence de cet homme. Il la supplie de ne pas partir, l’appelant « Docteur » plutôt que « petite pute » elle est sans pitié et dit qu’elle ne peut rien pour lui. Je me retrouve seul avec cet homme qui pue la trouille. Sa femme et son fils sont partis et je suis content de ça. J’ai une aversion profonde pour ces hommes habiles à punir les plus faibles de leurs queues… J’ai subi ça à l’orphelinat quand j’étais tout gamin. Et je n’imposerais pas cela à quiconque. En revanche. Lorsque le type ouvre la bouche pour tenter de négocier, mon pied remonte à une vitesse folle et le dessous des orteils bien relevés dans ma chaussure vient percuter ses parties génitales. Le loup de Ténèbres hurle en moi et lacère ma chaire de ses griffes de métal rouillées. Je sens l’homme pousser un hurlement sans aucun bruit. Le souffle coupé, il ne parvient pas sous le coup de la douleur à exprimer la violence de l’impact. Il va finir impuissant et ne bandera plus jamais. Ma main se recule et alors qu’il glisse la joue le long du mur, un coup sec en avant lui fait taper de nouveau le mur, mais cette fois, c'est son nez qui prend. Il bascule au sol se tenant en place et mon talon écrase d’un coup violent ses burnes. Il est au bord de la perte de connaissance. Mon pied remonte encore et s’écrase sur la cage thoracique qui s’écrase sous le choc, comprimant ses poumons et lui faisant irradier une douleur supplémentaire. Je termine avec mon pied sur sa joue, le tenant en place alors que je me penche sur lui. Le loup de ténèbres en moi ricane avec délice alors qu’il savoure la peur et la douleur de cet homme prêt à rencontrer la mort malgré sa terreur. Mais la mort est une délivrance et je veux que ce connard vive longtemps en se souvenant de son erreur pour le restant de ses jours… Je me penche sur lui, écrasant sa joue et ses dents à mesure que je prends appuie sur mon pied qui presse sur lui et fini par décrocher sa mâchoire. Mes yeux brillent d’une lueur de Ténèbres.

« Approche là encore et j’arrache tes bras… »

Je me redresse et sans plus de cérémonie, je me détourne et m’en vais. Je reviens à l’hôpital retrouvant Albane qui me prend dans ses bras. Je suis surpris de son geste, mais je caresse de ma main non blessée sa nuque avec douceur. Nous restons ainsi un moment avant qu’elle ne me remercie et se détache de moi pour dire qu’il faut me soigner la main. Je hoche la tête même si je pourrais faire avec. Mais elle va avoir besoin de se remettre de ses émotions. Je la suis dans une petite salle de soin où elle allait me rafistoler et je me plante en face d’elle alors qu’un groupe de médecins sont en train de transporter en hâte sur un brancard le mec que j’ai tabassé dans la ruelle. Je souris avant de regarder Albane toute concentrée.

« Tu es souvent menacée comme ça ? »

Je n'arrive toujours pas à comprendre si c’est ce genre de danger qu’elle encoure, que ce soit moi qu’on appelle. C’est comme chasser un lapin au bazooka. C’est un peu inapproprié. J’ai besoin de comprendre quel intérêt papa Païs trouve à me faire protéger sa fille ? Ou alors c’est un gros paniqué qui n’a aucune logique quand il s’agit de sa fille ? Je sonde la jeune femme du regard, attendant qu’elle me livre un semblant de réponse à mes interrogations…

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L'instinct te dicte de fuir, de ne pas affronter la montagne, mais pourtant... Il n'y a rien à faire, cette montagne tu comptes la gravir

C’est la première fois que tu te fais véritablement agressée. La première fois d’autant, sur ton lieu de travail. Pas que tu sois une personne fuyarde, mais tu es une femme évoluant dans un monde d’homme et où tu as pleinement conscience que tes chances en cas de conflits physiques sont nul si jamais quelqu’un décidé de s’en prendre à toi. Alors tu réfléchis, en règle générale tu fais en sorte d’évaluer tes chances de l’emporter en cas de conflits avant d’ouvrir ta bouche. Mais quand tu as vu ce gamin qui allait repartir avec sa lavette de mère et son bâtard de père c’était plus fort que toi, fallait au moins que tu tentes quelque chose. Tu aurais récolté de ton audace un viol à deux pas de ton service, peut être même que tu n’aurais pas refranchie le pas du hall des urgences. Pour une raison qui t’échappe pourtant, Jahad été là. Tu n’es pas dupe, lorsqu’il s’est présenté aux urgences pour sa plaie en te demandant, tu as immédiatement compris que tu étais dans son collimateur. Mais en attendant, il t’a sauvé des griffes de ce salopard, qui supplie à présent que tu ne le laisses pas. Tu n’es pas certaine pour autant qu’il l’ai fait par fraternité entre templiers. Tu connais les rumeurs qui court sur le vigile du Lipstick, Jahad n’est pas simplement le mec de la sécurité qui décide de qui entre ou pas. Tu as passé assez de temps dans ce club mais aussi au côté des tiens pour savoir qu’il est l’arme de ton grand maître quand un de ces disciples s’égarent. Reste à savoir, si Syrus te considère comme une disciple déviante. Assez déviante pour que son arme de main vienne te rendre visite ?

Tu t’es extirpée de la ruelle et tu as pu entendre les cris voilés de douleurs de l’homme qui s’apprêtait à te faire du mal. Tu as attendue sans ressentir la moindre émotion face au sort que ton sauveur lui réservait. Tu ne comptes même pas en réalité, demander ce qu’il est devenu. Mort ou pas, tu n’en a rien à foutre. Jahad ressort après quelques minutes de la ruelle et ton instinct te pousse à le remercier comme il se doit. Tu sais que tu lui dois probablement beaucoup pour son intervention de ce soir. Ce connard aurait pu ruiner tout simplement l’ensemble de ta vie. Tu sens la poigne de la main de Jahad se déposer sur ta nuque et, malgré la carrure large et imposante du Viking tu te sens soulagée en réalisant cette étreinte. Après ça, ton cerveau rentre en pilote automatique. Soigner Jahad pour la raison dont il s’est présenté, respecter les règles d’hygiène rigoureusement, s’occuper l’esprit coûte que coûte. Tu rejoins le box en compagnie de Jahad, et cette fois tire le rideau derrière toi. Excès de sécurité en sa présence ? Non. Il reste un homme que tu ne connais pas bien, et surtout qui potentiellement est dangereux. Mais il faut reconnaître que s’il te voulait du mal se soir, pourquoi ne pas avoir laissé le lâche dans cette ruelle ? Étrangement c’est lui qui reprend la parole alors que tu redispose ton matériel, en t’asseyant sur un tabouret et en l’invitant à faire de même sur le brancard. Tu réfléchis à sa question en recommençant ta désinfection.

- Non. En règle générale, je suis quelqu’un de réfléchis. Je ne m’attaque pas à des idiots en sachant qu’ils sont en mesure de me faire du mal. Mais il y avait ce gamin et… Je ne tenais pas à apprendre un jour qu’il ai pu prendre la danse de trop.

Tu hausses les épaules en reprenant l’anesthésiant et en injectant doucement au contour de la plaie le produit. Tu soulèves les yeux sur lui, pas une seule réaction, pas un seul tic douloureux se faisant involontaire. Tu es concentrée, tu as besoin de t’occuper l’esprit et autant dire que tu as bien des questions concernant la venue de ton sauveur. Tu inspires et sans relevé le nez de ton activité, tu reprends.

- Je ne suis pas une jeune femme stupide et je sais que ta présence ici, cette plaie bien trop précise pour être accidentelle, n’est pas anodine. Je sais aussi que si tu es là c’est que le grand maître te l’a demandé… Je me demande juste pourquoi ?

Tu as un véritable et très conséquent défaut. Ta curiosité. Si elle est un atout dans ton boulot tu sais que dans la vraie vie, elle est parfois perçue comme un problème. Seulement tu es neurochirurgienne du moins en passe de le devenir un jour, qu’on te demande spécifiquement pour une plaie à la main n’est pas véritablement ton domaine. Cela suffit à te dire que tu as clairement des raisons de t’en faire quant à la venue de Jahad. Tu recommences les sutures de ton patient et pince tes lèvres.

- Est-ce que je dois craindre ta présence ?

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Je suis de retour après avoir corrigé cet homme comme il se doit. Ce type ne tentera plus jamais de violer qui que ce soit et si jamais je le retrouve cette fois, je lui ôterai la vie sans hésiter. C’est un parasite effroyable qui battait son enfant et qui aurait probablement violé Albane sans mon intervention. Il ne manquera à personne ce trou du cul. Je suis donc de retour et Albane me prends dans ses bras avec douceur. Je crois qu’elle a eu peur et que c’est sa manière de me remercier. Je comprends mieux certaines émotions et si je suis toujours un peu réticent à ce qu’on me touche sans me prévenir, je dois avouer que ça réveille toujours un truc en moi, mais là, j'ai mes habits et si le contact « peau à peau » peut être parfois surprenant, j'avoue que là, je parviens sans souci à la laisser faire. Je tente même de l’apaiser un peu en lui caressant la nuque avec ma main qui n’est pas blessée. Finalement, elle m’installe pour me soigner et je la laisse faire, encaissant les petites douleurs sans broncher parce que j’ai connu pire et que ce n'est pas un peu d’inconfort qui va me faire sourciller. J’en profite alors pour lui parler de l’agression, essayant de deviner si c’est pour ça que son paternel m’a « embauché » même si je soupçonne qu’il a suffisamment gonflé Syrus qui a dit oui pour se débarrasser, mais bon… En tout cas, elle me répond que non et qu’en général, elle est quelqu’un de réfléchis, mais elle me donne les raisons de son intervention et je hoche la tête.

« C’est chouette d’avoir essayé d’aider l’enfant »

Je ne pensais pas d’ailleurs que des gens puissent faire ça. À l’orphelinat, on ne nous aidait pas, au contraire. On en prenait toujours plus sur la tronche. Du coup, j'aime l’idée d’une personne qui ose défendre un enfant qui se fait taper dessus. Alors que je la regarde faire, elle me dit qu’elle n’est pas stupide et qu’elle se demande pourquoi sachant que je viens sur ordre de Syrus. Elle analyse également ma blessure et je dois dire qu’elle est plutôt maligne. Même si je n’ai pas cherché à me cacher dans mon approche, mais plutôt à faire en sorte qu’elle sache rapidement que je voulais être avec elle et lui parler. Elle me demande alors si elle doit redouter ma présence… Ce serait un comble et auquel cas si j’avais eu à faire en sorte de la faire souffrir, je crois que je l’aurais tué très rapidement et sommairement.

« Pas du tout, je suis là pour te protéger »

Devant son regard incrédule, je me sens obligé de lui expliquer.

« Ton père a demandé à Syrus que je veille sur toi. Je ne sais pas pourquoi et il n’a pas voulu me dire ce qui te menace. Je n’ai pas aimé la façon dont il m’a parlé comme si j'étais inférieur à lui. Alors j’ai donné un seul et unique avertissement. »

J’ai tué un de ses hommes de mains simplement parce qu’il s’était permis de me défier en s’imaginant plus fort que moi et le père d’Albane a fait pareil avec moi. Mais je crois que mon message est bien passé. S’il tente une nouvelle fois d’essayer de se montrer « dominant » avec moi, je le tuerai sans hésiter. Ce type n’apporte pas grand-chose aux templiers contrairement à ce qu’il croit. Je regarde Albane dans les yeux et lui demande alors.

« Tu peux me dire pourquoi il voulait que je veille sur toi ? »

J’ai besoin d’y voir clair dans la situation. Cette femme n’est pas vraiment menacée, ou du moins, elle n’a pas de menace directe qui plane sur elle. Un simple agent de sécu un peu attentif ferait l’affaire alors pourquoi vouloir que l’arme personnelle de Syrus Payns s’occupe de protéger les fesses d’Albane ? Ça me dépasse, mais j’espère que la jolie jeune femme me donnera bientôt la réponse.

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- Albane Païs & @Jahad Fuller -

L'instinct te dicte de fuir, de ne pas affronter la montagne, mais pourtant... Il n'y a rien à faire, cette montagne tu comptes la gravir

Tu essayes d’oublier ce qui vient de se passer. De te focaliser sur le présent, sur le fait qu’il y a une plaie sous tes yeux, que si tu ne fais rien une infection pourrait s’y développer et anéantir un géant aussi grand que le viking face à toi. C’est dingue quand on y pense non ? Une si petite chose telle qu’une bactérie, un être microscopique qui vient à bout du plus colossal des êtres. Le petit gars aux parents indignes est sauvé, ce soir son père ne l’emmerdera plus. Tu te demandes simplement jusqu’à quand ? T’ignores même s’il est encore de ce monde, en réalité tu ne souhaites pas le savoir. Tous ce qui importe c’est que ce gamin soit hors de danger.

Tu passes le fils à travers l’épiderme de Jahad, après tes injections d’anesthésiant il ne devrait pas sentir grand-chose, de toute façon tu doutes qu’il se plaigne de quoi que ce soit même sans le connaitre. Tu l’imagines très mal couiné comme une gonzesse au moindre point de suture. Tu écoutes Jahad te dire que c’était chouette de défendre le petit garçon et tu plisses les lèvres, comme si tu étais déçue. C’est le cas. Tu aimerais faire bien plus pour lui, tu aimerais… t’en sais rien, juste qu’il soit égal à un autre, qu’il ai ce que normalement tout le monde devrait avoir, des parents aimants. Des géniteurs capables de remuer le monde entier parce qu’il est leur enfant. Pas des espèces de loques préférant s’en prendre à lui au lieu de le protéger.

- Ce que j’ai fais ce n’était rien. Je voudrais pouvoir faire plus. Tellement plus… mais je suis qu’une résidente en Neurochir… qu’une pauvre doctoresse qui répare les foutus coups d’un père sur son gosse.

Tu noues le premier point de suture. Les nœuds sont propres et très serrés, si tu t’en sors comme d’ordinaire personne ne saura un jour que Jahad possède cette cicatrice. Cependant l’histoire de cette famille n’est pas la seule chose qui te hante. La présence du vigile du Lipstick te pose question, alors tu oses à formuler tes inquiétudes. Relevant ton regard sur lui lorsqu’il désapprouve en disant qu’il est là pour te protéger. Tu entrouvres la bouche, ne t’attendant pas du tout à cette réponse. Te protéger ? Mais de qui ? De quoi ? Tu ne comprends pas et Jahad s’en rend compte très rapidement. Tu l’écoutes alors poursuivre, disant que ton père est à l’origine de cette demande auprès de Syrus. Tu sens comme une décharge électrique te dévaler le corps, faisant trembler l’espace d’une seule petite seconde ta main. Ton regard s’égare en devenant pensif, il sait. Ton père sait pour Finn et si ce n’est pas le cas, il le soupçonne. C’est pour cette raison que Jahad a été envoyé. Tyron Païs veut savoir si sa fille est encore en relation avec son ex petit ami. Une profonde crainte te transperce discrètement. Tu reviens à ton interlocuteur, voyant la contrariété dans sa voix et sur son visage à avoir reçu ces ordres de ton père. Il dit avoir donné déjà un avertissement.

- Mon père est trop habitué à ce qu’on obéisse à ces ordres.

Tu reprends ton travail, non sans être inquiète face à la présence de Jahad. Cependant tu crois comprendre qu’il ne sait pas plus que toi le pourquoi il est là. Comment lui expliquer ? Pourrait-il comprendre ? Tu as déjà envisagé de parler de cette histoire à ton grand maître, tu as confiance en lui, tu penses même que peut être qu’il pourrait la comprendre. Après tout, il a toujours eu l’air de beaucoup t’apprécier, non ? Tu soupires, et si ce n’était pas le cas ? Tu entends la question de Jahad, qui cherche à savoir pourquoi il doit te protéger, et tu te mordilles la lèvre inférieure en inspirant et terminant le nœud du dernier point de Jahad, attrapant la colle pour totalement rendre hermétique sa blessure. Tu inspires et relève le regard sur lui. Peux-tu lui faire confiance ?

- J’ai bien peur que tu sois déçu par mon histoire…

Tu déposes ton matériel et retire tes gants en affaissant tes épaules comme résigné à compter ton récit.

- Quand j’étais plus jeune, j’ai rencontré un garçon. Je sais vomi pas tout de suite…

Tu étires un petit sourire en coin avant d’humidifier tes lèvres de ta langue.

- Je suis tombée follement amoureuse de lui. Je ne connaissais pas encore vraiment notre communauté, ni mon rôle dans notre famille. Quand j’étais avec lui, je me sentais… Je me sentais juste à ma place. Mon père voyait en lui une menace, une espèce de raison qui me détournerait de mon rôle auprès des Templiers, j’avais beau être d’une exemplarité totale, il n’entendait rien. Un jour je l’ai entendu dire à ces hommes que si cette situation continuait il tenait à ce que l’individu disparaisse. Alors j’ai tout arrêté. J’ai bousillé ma relation et ai fait en sorte de tout oublier. M’empêchant pendant plus de dix ans de ne serait ce que penser à lui. Il y a quelques semaines ce mec dont je te parle est arrivé aux urgences. Il allait mourir. Et je n’ai pas pu me résoudre à le laisser à son sort.

Tu hausses les épaules en regardant Jahad.

- Alors aujourd’hui, il te charge d’être le bon chien-chien qui empêchera sa fille de retomber dans les filets de ce mec. Il espère que tu me l’arracheras, afin de ne pas être responsable de ça… du moins pas directement. Il se sert de toi, afin que je reste sagement sa petite fille dévouée. Voilà ce que tu es pour lui… Une nouvelle marionnette.

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Je regarde faire Albane sur ma main. Je ressens la douleur, mais elle est si minime qu’il m’est inutile de réagir. Je reste sage et immobile, regardant ça comme si elle travaillait sur un morceau de bois. Je suis détaché et regarde ça distraitement. C’est marrant de la voir faire. Puis elle me parle de l’enfant et je suis touché par son geste avant de lui répondre sur la raison de ma présence près d’elle. Je suis là pour la protéger d’une menace sans savoir laquelle est-ce et Syrus a donné son aval. Mais cette « mission » est une énigme pour moi et je questionne la jeune femme sur ce mystère, surtout que je n’ai pas aimé la manière suffisante de son père de me parler et de me considérer et il est passé proche de la mort. Mon avertissement sera sans doute le dernier, la prochaine fois, je le tue pour lui rappeler qu’il ne me marche pas dessus en s’imaginant m’être supérieur au sein de l’ordre… C’est alors qu’Albane m’explique sa vision de la demande de son père. Attentivement, je l’écoute sans un mot. La colère monte en moi lentement. Alors, je suis ça ? Le garde-fou pour empêcher une nana toute jolie d’être heureuse et amoureuse ? Et en quoi ça peut servir ou non l’ordre, qu’elle soit ou non avec ce mec ? Et moi, il pense que je suis quoi là-dedans ? Un caniche bien dressé qu’on envoie faire de la merde juste parce qu’on s’imagine être la pierre angulaire d’une organisation qui n’a pas besoin de lui pour fonctionner ? On peut l’éliminer demain et donner sa place a n’importe qui d’un peu compétent et ça le ferait… J’ai bien envie d’aller dévisser une tête d’un cou moi… Je regarde la jeune femme en face de moi.

« Est-ce que ta relation avec cet homme menacerait l’ordre ? »

À réponse d’Albane n’est pas de nature à calmer ma colère. Je crois que j’ai très très très trèèèèèèèès envie de défoncer le crâne du papounet à mains nues… Je regarde la jeune femme en face de moi. Son père est une raclure sans envergure et j’ai subitement très envie de ne surtout pas lui donner satisfaction. Et j’ai l’audace d’imaginer que Maitre Syrus serait en total accord avec moi… Non le pire, c'est que ça réveille en moi l’envie d’aller le tuer. Oser me considérer comme inférieur alors que ce type n’est rien dans la hiérarchie de l’ordre et qu’il s’imagine fort et indispensable à cause de son compte en banque me fait horreur et me donne soudain l’irrépressible désir de lui ôter la vie. Je regarde Albane dans les yeux.

« Parfait, alors je vais effectivement te protéger et garder un œil sur toi. Tu vas retrouver cet homme et vivre ce que tu dois vivre avec lui. Et si ton père s’y oppose, je lui briserai les deux jambes. »

C’est décidé, je vais veiller sur la dame sans pour autant m’occuper de cet immense connard qui me prend pour un toutou bien dressé. On ne néglige pas le Loup solitaire quand il rôde. Il va l’apprendre à ses dépens. Désormais Albane va vivre sa vie à sa guise et si son père met la merde dans son histoire, je m’occuperai de lui faire regretter de s’immiscer dans la vie de sa fille. Je regarde ma main et la montre à la jeune docteure.

« Tu mets un truc dessus genre bandage ou ça reste comme ça ? »

L’art de passer du coq à l’âne. Mais ça, c'est moi en plein. Les choses sont posées pour moi. Je ne compte pas rendre service à papa Païs et je vais au contraire m’arranger pour que sa fille fasse ce qui bon lui semble et justement si ce type pouvait me « voler dans les plumes » rapidement ça me permettrait de mettre fin à sa vie plus vite.

❝ Surveillance Accrue ❞

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L'instinct te dicte de fuir, de ne pas affronter la montagne, mais pourtant... Il n'y a rien à faire, cette montagne tu comptes la gravir

Tu es désolé de lui apprendre ceci de cette manière. Tu regrettes qu’il ai eu à se faire du mal pour t’approcher, qu’il ai eu à obéir à ce genre d’ordre. Tu penses bien que Jahad a forte utilité bien ailleurs que de jouer le baby Sitter d’une nana telle que toi. Pourtant il est là, et tu supposes que si cela est le cas, cela veut dire que Syrus approuve cette requête ? Est-ce que tu déçois le grand maître aussi ? Est-ce qu’il pense devoir se méfier de toi ? Tu as toujours été une templière totalement dévouée à la cause, tu as toujours considéré que ton devoir été avant tout ta communauté. Si bien que même l’homme dont tu es encore d’une certaine manière emprunte ne sait même pas ce que tu es.

Tu soupires en sentant sans mal la montée d’énergie colérique qui déferle dans le corps de ton patient. Pas besoin d’être un médecin expert, ou une extralucide pour comprendre que ce que tu viens d’annoncer à Jahad concernant le fait qu’il te sert de nourrice aux yeux de ton père vient de mettre sa patience à rude épreuve. La raideur dans ces muscles est extrême, tu tapotes doucement le bras de ton frère templier, comme pour lui dire de se calmer. A cette allure il massacrera ton travail en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Tu sens sa main presque à se refermer d’un coup alors que ton travail est presque achevé. Tu l’écoutes te demander si Finn pourrait être une menace pour l’ordre, et tu noues ton dernier fil pensif à la question. Finn est un flic aujourd’hui, il doit être capable de trouver n’importe quelle information qu’il souhaite obtenir. Cependant tu as toujours été discrète, tu as toujours fait en sorte d’être la plus protectrice envers ton clan, alors si doute il peut avoir quant aux faits que tu ne sois pas seule à décider, il doit être à des milliers de kilomètres de penser que tu puisses être une membre des Black Templar. Tu reposes ta pince qui t’aider à la réalisation de la fermeture de la plaie faisant rouler ton tabouret un peu plus loin avant de revenir avec de la colle.

- Il ignore tous des templiers. Je ne lui ai strictement jamais parlé de l’ordre. Cependant je pense, qu’il pourrait. Si je lui donnais matière à creuser.

Tu déposes le liquide contre la pulpe de ton index ganté, tu appliques lentement la colle, en relevant tes yeux sur Jahad. Tu ne cherches pas à le convaincre, enfaite si c’est exactement ce que tu essayes de faire mais tu penses ce que tu dis. Tu es véritablement convaincue que sans raison de le faire, Finn ne cherchera jamais à savoir à l’éventualité que tu appartiennes à une communauté. Tu es une native de cet ordre, et même si tu penses être encore fortement attaché à lui, tu ne mettras jamais les tiens en danger.

- Tous ce qu’il veut, c’est moi. Et peut-être que je suis folle de le penser mais je suis presque certaine qu’il aurait même pu être un des nôtres si… Si mon père n’avait pas décidé qu’une balle dans la tête était favorable !

Tu termines ton soin, tu serais très étonné que Jahad soit de nouveau embêté avec cette plaie par la suite. Tu t’attends à une réaction qui risque de te déplaire, tu t’attends à un sermon, à une menace même d’écouter ton père et de t’éloigner de Finn. Si c’est le cas, tu sais déjà que tu devras de nouveau une guerre que tu n’es pas forcément en mesure de remporter cette fois. Finn n’était pas le seul à souffrir 10 ans auparavant, tu redoutes de ne plus être aussi forte cette fois. Mais le grand viking servant ton maître, prends pourtant un virage à 180° quand il t’expose sa façon de voir les choses. Tu fronces les sourcils en le regardant dire qu’il compte te protéger. Tes iris dans les siennes, tu l’entends dire qu’il désire que tu vives ce qu’il y a à vivre avec Finn. Tu as du mal à le croire mais est ce que le colosse de Jahad Fuller est en train de dire que tu es sous sa protection ? Tu as forcément du mal entendre. Il termine en disant que si ton père continue de te causer du tord il s’occupera de ces deux jambes et tu abandonnes un soupire presque euphorique. Ton regard est totalement surpris, comment ne pas l’être ? Tu as bien cru que tu allais y rester ce soir, que ce soit par ce père maltraitant, ou par les propres mains du bras droit de ton grand maître.

- J’ai pas du bien entendre… Tu… Tu es de mon côté ?

Tu hausses un sourcil en voyant le géant, se redresser en demandant si il aura un bandage ou autre chose. Tu inspires en revenant à la blessure du templier. Tu désapprouves en reprenant de ta prestance médicale.

- Tu n’as besoin d’aucun adhésif, la plaie devrait rester hermétique. Mais si cela venait à ne pas être le cas…

Tu choppes un bout de papier dans ta poche et ton crayon pour griffonner ton numéro. Tu lui tends le bout de papier et murmure plus bas.

- Appel moi. Je me déplacerais s’il le faut. Après tout je ne sais pas si je respirerais encore si tu n’étais pas là ce soir.

Tu sens que le départ de ton interlocuteur promet d’être proche si tu ne dis rien. Il avait beau te faire peur d’une certaine manière lors de son arrivée, à cet instant précis, tu aimerais faire plus pour le remercier.

- Jahad ? Ca te dit de… Prendre un verre avec moi ? Je finis dans quelques minutes et… Peut être que j’ai pas franchement envie de rester toute seule ?

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J’ai besoin d’analyser la situation. Mais je déteste le père d’Albane. Ce connard arriviste sans envergure qui pense que son fric et sa manière de roucouler auprès de Syrus lui assure de la puissance et de la protection… S’il me manque encore une fois de respect en me parlant comme si je lui étais inférieur, je jure que je libère les chaînes du loup de Ténèbres et que cet homme connaitra une mort aussi spectaculaire que douloureuse… Albane m’écoute et me parle de cet homme disant qu’il ignore tout des templiers et qu’elle ne lui a strictement jamais parlé de l’ordre… Mais cet homme selon Albane pourrait être une menace… ça me dérangerait de devoir le tuer. Je vais devoir probablement en référer à mon maître, car je dois me positionner. Mais je crois que Papa Païs n’est rien d’autre qu’un débile qui pense à lui avant de penser à l’ordre… Je dois d’ailleurs cesser de penser à lui, car je commence à me mettre en colère… Je respire doucement et regarde la jeune femme qui me dit que son amoureux serait probablement capable de nous rejoindre… J’aime l’idée et je confirme que je déteste papa Païs… Je décide alors que je demanderai à mon maitre quoi faire de l’amoureux d’Albane, s’il tolère que les deux se fréquentent, mais je vais empêcher ce connard de Tyron de faire chier sa fille. Je décide donc de me ranger du côté d’Albane tout en gardant à l’esprit que seul Syrus décidera ou non du danger ou du potentiel que représente l’homme qu’elle aime pour l’ordre… Changeant de sujet puisque pour moi, il est clos, je lui demande son avis pour ma main. Elle n’en revient pas de ma décision soudaine et me répond pour la main avant de prendre un papier pour me griffonner un numéro et me le tend. Puis, elle me dit de l’appeler, qu’elle se déplacera s’il le faut et me remercie à demi-mot de mon action de ce soir. Je hoche la tête. Effectivement pour ce soir, elle n’a plus besoin de moi. Et je vais probablement contacter mon maitre pour lui faire un rapport.

C’est alors, je bouge mes doigts sans trop de gênes, Albane me demande si ça me dirait de prendre un verre avec elle ? Elle termine dans quelques minutes et qu’elle n’a pas envie de rester toute seule. Je la regarde interloqué quand enfin, je réalise ce dont elle parle. C’est vrai qu’elle a été agressée et que si pour moi ça reste terriblement anecdotique comme situation, c'est vrai que pour les gens normaux, c'est assez déroutant ce genre de situation. Le plus marrant, c'est qu’elle ne doit pas se souvenir de combien de patient, elle a soigné dans sa carrière, moi, je ne saurais pas dire combien de personne, j'ai tapé ou tué dans ma vie… Je réalise combien je suis anormal, mais bon… C’est ainsi. Je hoche la tête et lui dit alors.

« Dis-moi où je dois t’attendre. »

C’est un oui. Je suis un loup solitaire, je ne décide pour personne. Je fais ce qu’on me dit quand je tolère les ordres ou les demandes de certaines personnes. À cette heure, Albane peut compter sur une tolérance accrue de ma part. En revanche, ça reste en place tant qu’elle ne me prend pas de haut ou qu’elle ne tentera pas de m’écraser dans ma posture au sein de l’organisation. Je ne considère à ce jour que seules trois personnes de l’ordre méritent de me donner des ordres et de se considérer supérieur. Mais Syrus reste le plus important. S’il m’ordonne de tuer quiconque, je le ferai, même s’il s’agit des personnes que je suis censé protéger. Il est le maitre, il ordonne et j’agis, car c’est lui qui a la vision globale et je ne le remets pas en question, car il est fort.

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L'instinct te dicte de fuir, de ne pas affronter la montagne, mais pourtant... Il n'y a rien à faire, cette montagne tu comptes la gravir

C’est véritablement la première fois que tu parles à quelqu’un de Finn. Ton entourage en dix années a évolué, tu es une femme qui a des amis, beaucoup de connaissances, une vie sociale assez épanouie, tu as même un meilleur ami formidable qui veille sur toit comme un frère. Même à Eden tu n’as pas été foutue de lui dire son prénom, ou à quel point tu as pu être amoureuse. Personne n’a jamais eu connaissance de l’homme qui a marqué ta vie à tout jamais, et que tu n’oublies pas malgré presque une décennie de séparation. Fleur bleue hein ? Oui, tu as beau avoir tout connu en matière de sexe, ça ne t’empêche pas de savoir à quoi ressemble un grand amour. Et Finn était le tien.

Quoi qu’il en soit, tu ne comprends pas réellement pourquoi c’est à Jahad, bras droit de ton grand maître que tu confies ton secret. Jahad est un fidèle de Syrus Payns, et même si tu voues une véritable dévotion à ton maître, tu es terrifié de ce qu’il pourrait penser de Finn. Jahad est à présent en position de te faire tomber. Il pourrait complètement -faire sa poucave- te dénoncer, et éventuellement mettre une cible dans le dos de ton ex petit ami pour l’anéantir au moindre ordre dans ce sens. Et t’anéantir au passage, tu sais que tu ne te relèverais pas si Finn venait à ne plus vivre dans le même monde que toi. Finn ignore tout de l’ordre, de ce que tu fais pour le grand maître, ou encore de la manière dont tu le fais. Finn te croit une charmante résidente en neurochirurgie, il sait que tu as fréquenté du monde en dix ans, tu ne te caches pas. Cependant il n’a aucunement conscience de ton statut de templière et ta dévotion pour cette manière de vivre. Tu es née templière et tu en demeureras une à jamais. La respiration de Jahad semble prendre de l’ampleur, comme s’il s’énervait ou comme si tu lui faisais du mal. Au vu de son comportement pendant tes soins, tu pencherais plutôt pour la première hypothèse. Est-il contrarié à cause de toi ? A cause de ce que tu viens de lui avouer ? Oui tu fréquentes un étranger à l’ordre mais… est ce que ça fait de toi quelqu’un de moins respectable ? Cette idéologie n’est plus celle des templiers actuels de manière générale, éventuellement celle de vos parents, comme les tiens en somme. Tu aventures un regard sur Jahad et chuchote.

- C’est à cause de moi que tu es contrarié ? A cause de ce que j’ai avoué ?

Est-ce qu’il possède cette même mentalité que vos anciens ? Tu soulèves ton sourcil et tend ton numéro de téléphone en te montrant soudainement bien plus fragile que tu ne l’es au quotidien. Peut être que ce taré dans la ruelle t’a plus endommagé que tu ne le pensais.

- Tes muscles sont contractés, ta mâchoire spasme et tu as la cage thoracique qui ventile plus qu’un rythme ordinaire.

Observatrice, intelligente et logique. Tu es toujours très attentive à ce qui t’entoure. Tu devrais remercier ton père d’avoir fait de toi un radar aux émotions des gens t’entourant. Tu sais que ça serait beaucoup lui demander mais tu lui proposes de prendre un verre avec toi ce soir. Loin de toi d’avoir une idée derrière la tête en réalité. Cela pourrait totalement être ton genre de séduire un homme pour X raisons, sauf qu’à cet instant, tu ne le fais que pour n’être pas seule. S’il refuse tu feras sans doute appel à ton colocataire. Tu sais qu’Eden ne te laissera pas seule, si tu lui expliques ce qui vient de se passer. Tu t’apprêtes à le laisser partir en te levant de ton siège, consciente que le bras droit de ton maître n’a sans doute pas de temps à t’accorder mais contre tout attente, il accepte. Tu reportes son regard sur lui, totalement surprise et retrouve un semblant de sourire alors qu’il demande où t’attendre. Tu pinces tes lèvres avant de chuchoter.

- Le hall principal, je me change rapidement et je t’y rejoins. Merci.

Tu n’as probablement jamais été aussi pitoyable, ou vulnérable que ce soir. Mais quoi qu’il en soit, tu ne seras pas seule. 10 petites minutes suffiront pour que tu te changes, legging imitation cuir noir, un tee shirt et une veste en jean et des escarpins. Le genre de look assez simpliste mais qui en générale plait. Tu rejoins le viking tatoué qui t’attends et lui offre ton plus beau sourire en murmurant.

- Une idée d’où aller ? Ou tu me laisses le champ libre ?

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Je suis au service des Templiers. Si quelqu’un touche à Albane qui est des nôtres, je le tuerai sans hésiter. En revanche, si son histoire d’amour peut faire tomber l’ordre ou le mettre en péril, son Finn devra mourir. Mais l’idée qu’elle puisse le convaincre de nous rejoindre est suffisant pour que je la laisse mener à bien sa tentative. Mais elle devrait être consciente qu’elle est vouée à la réussite. Si elle échoue et que le flic ne devient pas un des nôtres, je devrais le tuer pour notre propre sécurité. Le maitre sera mis au courant, car je suis le loup protecteur de l’ordre.

« Je suis énervé par ton père et j’ai envie de le tuer. Il est en dehors de sa place et je n’aime pas ce qu’il te fait subir et moi, je n’aime pas être traité comme un caniche. »

J’obéis au maitre suprême et aux maitres qui sont importants et irremplaçables. Les faibles qui tentent de monter la hiérarchie comme Tyrion Païs ne méritent pas de vivre. Pourtant, je suis calme et résigné. Si je ne croise pas cet homme, tout ira bien, mais si je le vois et qu’il ose me traiter comme un inférieur, il sera mort avant de toucher le sol. Pour couper court, je lui demande où l’attendre et elle me désigne le hall. Je hoche la tête et m’y rends. J’en profite pour écrire au grand maitre qui me répond. Il va prendre à son compte la situation par rapport à Finn, je vais veiller sur Albane et j’ai ordre de ne pas tuer son père pour le moment. Mais il n’a rien dit concernant les fractures ouvertes… C’est parfait. Quand elle arrive, elle me demande si j’ai une idée d’où aller ou si je lui laisse le champ libre ? Comme je ne suis pas le genre de personne à sortir ni à pouvoir organiser une soirée, je hausse les épaules.

« C’est mieux que tu décides toi. »

Je remarque sa tenue. En docteure, elle était différente. Là, avec ce cuir, ses escarpins et sa veste en jean, on dirait une tout autre personne. Le sourire qu’elle affiche me plait. Cette femme est belle et bien plus avenante et agréable que son débile de père. Non, je ne dois pas penser à lui sinon je vais devoir taper sur un truc et le débile de tout à l’heure a dû ramper loin de la ruelle. Je suis la jeune femme sans un mot me laissant guider par elle puisque je suis censé veiller sur elle au moins pour éviter que papa Païs ne la fasse chier avec son amoureux.

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- Albane Païs & @Jahad Fuller -

L'instinct te dicte de fuir, de ne pas affronter la montagne, mais pourtant... Il n'y a rien à faire, cette montagne tu comptes la gravir

Tu as toujours été assez fière de ton intelligence, de ta capacité de comprendre les choses avant même quelle ne se produise. Que ce soit dans le domaine médicale, ou dans la déduction de comportements, tu as toujours été très douée pour comprendre ce qui risquer de se tramer lors d’une situation posée. Comme à cet instant où tu comprends que certes Jahad n’est pas là pour te faire du mal mais pour ta protection mais qu’en revanche, il ne laissera pas vivre Finn si sa présence devient une menace pour l’ordre. Tu as bien conscience que ton histoire avec lui est dangereuse, pour lui d’abord mais aussi pour l’ordre maintenant qu’il est devenu Flic. C’est un brillant et tenace et nul doute que si le moindre indice lui parvient concernant un ordre secret, il fouinera. Il ne te reste donc pas quarante options. Si Finn ne peut être protéger en restant loin de toi, alors peut être que la solution réside en faisant de lui un templier. Ton père serait totalement fou de rage qu’une option pareille soit validée par le grand maître, mais si Finn est l’un des nôtres alors plus aucun danger ne serait à craindre. Même venant de ton paternel, vu l’énervement de Jahad à son sujet.

Le viking est énervé, colérique, pas besoin d’être une professionnelle du comportement pour comprendre qu’il est sur les nerfs. Il dit ne pas aimer être pris pour un caniche et tu souris en coin. Ton père est un homme ambitieux et malgré toutes ces manigances il a été pour toi un père aimant et présent. Tu sais que tu es la personne la plus importante à ces yeux, mais sa dictature pour ta vie et surtout pour ta descendance te rend littéralement la vie impossible.

- Un caniche ? J’ai beaucoup de mal à t’imagine en caniche peut être qu’un Doberman ou éventuellement un rottweiler aurait été plus adapté, non ?

Tu affiches ton regard bleuté dans le sien alors que tu lis la nervosité dans ces prunelles. Quoi ? Blague de mauvais goût ? Tu ne fais que tenter de le détendre un peu et par la même occasion oubliée pourquoi tu demandes sa présence ce soir. Tu t’enfuis pour te changer et une fois une tenue bien plus à ton image sur le corps tu rejoins celui a qui tu dois sans doute ta vie pour ce soir. Tu lui demandes s’il a une idée d’où aller et il te laisse choisir. Vous êtes tout deux des bons connaisseurs du Lipsticks mais peut être que pour cette fois vous pourriez aller vous aventurez dans un endroit un peu moins connu. Tu le guides vers un bar sympa où tu as pu aller une fois ou deux. De la musique, des filles et des hommes sympathiques et surtout de l’alcool ! Tu marches alors au côté du géant qui ne semble plus être très ouvert à la conversation à présent. Tu pinces tes lèvres en susurrant.

- Tu n’es pas du genre très bavard toi n’est-ce pas ?

Tu lui fais un petit sourire en coin en pointant ton regard azuré sur lui. Tu restes souriante, c’est dans ton naturelle de toujours sourire et masquer les apparences. Tu tentes de nouveau de détendre l’atmosphère avant que vous n’arriviez dans ce bar.

- Je t’ai déjà observé au Lips’ tu es souvent totalement muet, si bien que je me suis déjà demandé si tu avais une langue, peut être que tu devrais me la montrer pour être sure ! Ou peut être que c’était un problème de dents mais une fois tu as soulevé un type pour le foutre dehors et je les ai vu alors je me suis douté que ce n’était pas ça le problème.

Tu continus à le chercher avec ta discussion totalement folle. Tu es même obligée de te retenir de rire afin d’être un peu plus crédible. Vous arrivez en face du bar et ta main se glisse avec la plus grande délicatesse sous son bras pour l’accompagner à l’intérieur.

- Je sais je suis insupportable !

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Les choses sont à relativiser. Albane n’est pas une templière de haut grade, et son amoureux est sans doute un flic, mais pas forcément un de ceux qui ont le pouvoir de nous faire tomber. Certains flics haut placés dans la hiérarchie font partie des templiers et pour l’heure, il est bon de savoir pour mon maitre ce qu’il se trame entre elle et ce flic parce que le père de cette dernière fait aussi partie de l’équation et que c’est un connard arriviste qui pense monter l’échelle hiérarchique à coup d’esbroufe et de paroles mielleuse… Okay, je vais arrêter de penser à ce type sinon je vais encore me retrouver énervé. Avant qu’elle ne parte se changer, Albane trouve que le terme caniche ne me va pas et j’apprécie qu’elle le pense même si je ne suis pas sûr qu’être un chien soit la bonne description. Quelques templiers complotent en secret, pas pour faire tomber Syrus, mais pour accumuler du pouvoir afin d’un jour être en mesure de le faire tomber. C’est ce qu’on appelle des jeux de pouvoir. Sauf que beaucoup me voient comme un chien dressé. C’est une erreur. J’ai été dressé comme un loup. Un loup solitaire capable de rejoindre la meute et sa hiérarchie. Je tiens ma place auprès du grand maitre, je sais où je me trouve, je suis derrière le grand maitre et quelques chevaliers, si quelqu’un monte et veux s’attaquer à eux, il aura affaire à moi, car je suis celui qui garanti la puissance des Templiers. Par contre, si un chevalier ou le grand maitre deviennent faibles ou ne sont plus capables de tenir leur rôle comme avant, je ne ferais pas de cadeau. Seuls les forts peuvent me donner un ordre, mais seul le maitre peut me manquer de respect…

Albane est de retour et j’avoue que son allure est totalement différente. J’aime bien cette tenue, on peut mieux voir son corps et elle est très bien formée. C’est une belle femme et elle a de jolis yeux et un sourire très doux. Elle me fait remarquer que je ne suis pas très bavard. Je hausse les épaules. Je parle quand on me le demande. Si je n’ai rien à dire, je ne vais pas parler. Elle me fixe et me sourit. Je dois avouer que c’est plaisant de regarder ses yeux et c’est agréable quand elle sourit. C’est alors qu’elle me raconte ses observations sur moi. Je l’écoute sagement. Est-ce que c’est le moment où je lui dis que je l’ai déjà observée moi aussi. Sa manière de rire et de faire bouger ses cheveux, cette attitude calme et ce feu qui brille dans ses yeux ? Non, elle ne me pose aucune question alors, je ne réponds pas. Tandis que nous arrivons au bar, elle passe sa main sous mon avant-bras et se serre contre moi. Oh… C’est… Surprenant. J’avoue que je ne m’y attendais pas. Mais c’est loin d’être désagréable. Elle me regarde en m’entrainant dedans, me disant qu’elle est insupportable et qu’elle le sait.

« Non… Moi, j'aime bien. »

C’est vrai, c'est rafraîchissant et puis si on était deux comme moi, je crois qu’on pourrait dire qu’il y a plus d’ambiance dans un cimetière… Alors que nous rentrons dans le bar, ma stature attire les regards. Je dois passer pour un hipster accro aux tatouages ou à un gros musicien ou amateur de musique métal. Je ne suis rien de tout ça, mais c’est plus pratique de passer pour ce genre de personne aux yeux des gens plutôt que de leur faire comprendre ce que je suis. Alors que je cherche une table du regard, je capte les yeux d’un mec qui se sont posés sur le cul d’Albane. Je me racle la gorge et lui jette un regard noir et le mec s’écrase dans sa chaise à deux doigts de l’incontinence. Nous allons nous installer à une table. Je retire ma veste et reste en t-shirt à manches longues. Quelques tatouages dépassent de mes habits, car j’en ai sur le cou et les mains.

« Tu viens souvent ici ? »

❝ Surveillance Accrue ❞

- Albane Païs & @Jahad Fuller -

L'instinct te dicte de fuir, de ne pas affronter la montagne, mais pourtant... Il n'y a rien à faire, cette montagne tu comptes la gravir

Tu ne te forces en rien avec Jahad, tu ne cherches pas sa présence plus que nécessaire. Tu as parfaitement conscience que cet homme peut décider à tout moment de te supprimer, ou même de faire du mal à Finn. Tu sais que le viking qui marche à tes côtés pourrait détruire l’ensemble de ta vie en quelques secondes, et pourtant ton instinct te dicte de lui faire confiance. Tu ne prétends pas le connaître, ni même qu’il soit digne de te sincérité mais en toi quelque chose persiste à te pousser à rester à ces côtés. Finn te dirait sans doute que s’il connaissait toute l’histoire, il n’aurait besoin de personnes pour prendre soin de toi ou te protéger mais il se trompe. Ni n’a aucune idée du pouvoir de l’ordre, de la puissance et de l’intelligence de ton clan. De plus, ton amour encore intacte et puissant pour lui, tu refuses de renoncer à ta vie de templière. Ils sont d’une certaine manière ta famille, ta protection, ton échappatoire. Non ! Tu ne pourras jamais renoncer à eux, les mettre en danger ou faire quoi que ce soit contre eux. Ce qui te fait simplement peur c’est que tu n’es pas certaine de pouvoir renoncer à nouveau à Finn aujourd’hui. Tu n’as pas beaucoup d’options pour pouvoir allier les deux. Finn devra un jour découvrir les BT, et peut être s’y engager. Mais est il en mesure de comprendre l’ampleur de ce qu’est un templier et la valeur d’un ordre donné par le grand maître ?

Tu tentes de cesser de remuer tes pensées parasites. Tu trouveras une solution, tu n’as pas d’autres choix. En attendant, Jahad est là et tu es bien décidée à tenter d’en savoir un peu plus sur le bras droit du grand maître et ces silences bien trop pesants. Tu fais alors ton naturel baratin, tu sais être une véritable pie quand tu le veux. Mais bizarrement Jahad te surprend en disant qu’il apprécie ça, tu soulèves un sourcil en le regardant, ton bras enroulé autour du sien, tu élargis un large sourire avant de murmurer en t’approchant de son oreille.

- C’est très gentil.

Tu as marqué ta phrase par un soupire volontaire et tu recules doucement ton visage alors que vous vous dirigez à présent dans le bar. Tu fais signe au barman que tu connais un peu depuis le temps, et voit deux trois regards de nanas totalement en admiration devant la montagne de muscles que tu promènes -du moins avec son accord- dans l’endroit. Tu rejoins une table et observe la foule avec un petit air euphorique avant de revenir à ton compagnon de soirée. Tu t’approches de lui pour mieux entendre sa question et reviens contre son oreille pour lui donner ta réponse. La musique est assez forte et sans proximité difficile de s’entendre.

- Ma préférence est naturellement au Lips’ mais… certains hommes de chez nous sont… un peu collant alors je change parfois d’adresse.

Tu lui souris. Tu assumes le fait de séduire, de te laisser très souvent aller à des corps qu’ils soient féminins ou masculins d’ailleurs. Tu aimes séduire, donner du plaisir, en recevoir et faire dire des choses aux gens grâce à tes talents. Tu es d’ailleurs l’une des recrues les plus efficaces pour dénouer une langue. Cependant parfois tu fais du mal sans le vouloir. Des gens s’attachent à toi mais sans retour et ceux malgré les règles établies des le départ. Tu désapprouves cette pensée qui t’obscurcis et revient à Jahad.

- Et toi ? Tu restes toujours au Lips’ ou tu as d’autres adresses ?

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Je ne suis pas un fou dangereux. Je tue des cibles marquées et dans un certain contexte pour éviter de me faire attraper. Je suis aux services des templiers et si je n’ai aucun soucis à finir en prison, je serais moins efficace pour mon maître derrière des barreaux alors, je me dois de tuer avec efficacité. Si je suis du genre à fracasser sans considération un agresseur dans un combat de rue, je ne donne pas la mort sans raison ni à tout va. Je ne tuerai personne dans un lieu public sauf si j’en ai l’ordre. Alors personne ne craint rien en ma présence et surement pas une templière fidèle à l’ordre comme Albane. Et puis la protéger peut énerver son connard de père alors ça me va. Puis sérieusement, quel débile peut avoir envie de rendre cette jeune femme malheureuse ? D’ailleurs, si elle parvient à recruter son amoureux, ce dernier va probablement passer aussi sous ma protection et son père ne pourra rien leur faire. Enfin si il pourra toujours, mais il le payera tellement cher et rien ne le pourra le protéger… Cette femme est joyeuse, souriante, belle, solaire. Ma conviction est faite. Je vais la protéger c’est définitif et sauf contre-ordre de mon maitre personne ne m’en empêchera. J’apprécie sa manière de parler. Parce que si je ne suis pas bavard, j’apprécie qu’on me fasse la conversation. Ainsi, je lui avoue que j’aime bien qu’elle me parle et non, elle n’est pas insupportable, au contraire, elle est amusante et plaisante à vivre.

Alors qu’elle fait signe au Barman de venir nous voir, je lui demande si elle vient souvent ici et elle se penche vers moi pour me répondre à l’oreille que sa préférence est naturellement pour le Lips’ mais que les hommes sont parfois collants et qu’elle change d’adresse. Elle me demande où je sors ? En fait, je ne sors pas. Je travaille, je rentre, je m’entraine et je me couche et je recommence. Le plaisir ne fait pas partie de mon crédo. Il n’est pas ce que je recherche non plus. En général, il m’arrive par nostalgie de mon époque japonaise d’aller dans un restaurant de la baie où j’ai déniché un restaurant qui cuisine une vraie cuisine de là-bas.

« Je ne sors pas beaucoup. »

C’est moi qui suis triste à mourir non ? Je regarde autour de moi. Le barman prend la commande et je fais deux avec mes doigts pour lui indiquer que je prends comme la dame. Je ne sais pas ce qu’on boit ici et donc je ne veux pas commander un truc sans rapport. Je regarde les gens danser. Je me tourne vers elle.

« Mais la dernière fois, j’ai beaucoup bu et j’ai chevauché un taureau mécanique avant de danser des danses de cow-boy »

C’était avec ma brindille et j’avoue que j’ai passé un excellent moment. Complètement inattendu, mais génial et puis c’était à mon arrivée ici. Je crois que j’avais besoin de m’amuser, même si je n’aurais probablement jamais formulé cela ainsi. Je regarde la jeune femme, mon visage se trouvant près du sien.

« T’aimes danser toi ? »

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L'instinct te dicte de fuir, de ne pas affronter la montagne, mais pourtant... Il n'y a rien à faire, cette montagne tu comptes la gravir

Ce monument du Lips’ t’a toujours semblait très froid, distant. En général lorsqu’il débarque dans la boite sensuelle de l’ordre, tout le monde sait que ça craint et que quelqu’un va se retrouver remercier sans la moindre chance. Tu t’es parfois dit qu’il était d’une imposante brusquerie, au point de te demander s’il était si abrupt lors d’un corps à corps où s’il pouvait être plus doux. Tes questions sont souvent déplacées, il y a longtemps que tu ne culpabilises plus de tes égarements. Quoi qu’il en soit, tu es relativement étonnée de savoir qu’il sort peu. Vraiment ? Pourtant un vigile du Lips’ et surtout de ce type d’établissement tu pensais plutôt qu’il aimait les plaisirs de la vie et notamment sortir. Comme quoi… Le barman te reconnait et t’amène ta consommation, voyant donc une Vodka Bubble s’amenait sous tes yeux. Tu étires un petit sourire amusé en voyant la même consommation venir à Jahad. Tu te retiens de rire ouvertement, il est tendu et tu le vois. Même s’il fait l’impassible, cet environnement n’est pas naturel pour lui. Tu comptes bien le détendre.

- Tu ne t’amuses pas souvent toi, je me trompe ?

Tu le détailles de ton regard turquoise et à son annonce concernant une folie sur un taureau mécanique comme distraction et des danses country, tu ouvres de grands yeux pleins de surprise et d’amusement, un petit soupçon de moquerie aussi peut être. Tu apportes ta boisson contre tes lèvres, en tournant ton regard vers la foule sur la piste. Il y a de l’ambiance, pas mal de corps se trémoussant et tu souris en coin en sirotant encore un peu de ton alcool. Il demande si tu aimes danser et tu reportes ton attention sur lui, des yeux pleins d’envie.

- J’aimerais énormément ça… je te montre ?

Tu chuchotes tes dires au creux de son oreille avant de te reculer et de lui prendre la main. D’un regard tu lui fais signe de boire son verre, s’il ne sort pas beaucoup ça pourrait l’aider à avoir la fois. Tu affiches une petite mine pleine d’envie et l’attire vers la piste, tu as bien du mal à ne pas te déhancher avant même d’y être. Toujours ta main dans la sienne, tu l’amènes au centre de l’animation. Il semble gauche, un peu comme un éléphant dans un magasin de porcelaine mais qu’importe. Tu veux le voir sourire, qui sait même s’amuser. La musique devient latine, assez dynamique et ouverte au rapprochement. Tu te place face à lui et commence à bouger, devant le regard de ton sauveur qui semble se demander ce qu’il est sensé faire. Tu abandonnes un petit rire en déhanchant ton corps, lui prenant les mains pour l’aiguiller mais cela reste timide. Tu t’approches de lui et susurre alors à l’oreille du géant.

- Laisse toi aller… Tu verras.

Tu perces ces iris sombres des tiennes, et pivote sur toi-même, restant contre lui mais cette fois en lui présentant ta nuque. Tu déposes ces propres mains sur tes hanches qui ondule lentement au rythme de la musique. Tu remontes doucement ces mains sur toi, pour qu’il analyse les mouvements, tentant de lui apprendre à bouger.

- Bouge contre moi, suis moi.

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Alors que je regarde la salle autour de nous histoire d’envisager naturellement des menaces et pour assurer que tout aille bien pour nous, le barman nous dépose nos consommations. Je regarde le verre de Vodka d’une couleur de stabilo… Je soupire en réalisant que ça va encore avoir un gout de sucre. Pourquoi les gens dans le monde salopent en permanence cette boisson. C’est pur que c’est bon. J’ai passé une bonne partie de ma vie en Russie et je n’ai jamais bu d’aussi bonnes vodkas que là-bas. Ici, c'est encore un truc bizarre. Je prends le verre et le renifle et évidemment de la vodka ne reste que l’odeur d’alcool et pas la saveur de patate. Et ce truc fluo pas appétissant. Je n’ai jamais compris ce délire des Américains pour les plats et les boissons colorées. Ça donne la sensation de bouffer ou de boire du plastique… Albane me fait alors remarquer que je ne m’amuse pas souvent. Non, elle ne se trompe pas. Orphelin dans un orphelinat des Ardennes en France tenu par des connards de prêtre violent et libidineux, j’ai vite appris à encaisser. Puis j’ai perdu une personne et le mal s’est mis à exploser en moi. Ma vie n’est qu’un long périple au service des Templiers. Je ne vis pas pour avoir du plaisir, je ne vis que pour entrer au paradis en servant Dieu durant cette existence pour ensuite pouvoir faire la guerre à son monde. Le détruire pierre par pierre et réduire à néant toute son œuvre et lui faire payer au centuple le mal qu’on m’a fait en son nom. À moi et à Laura… Je crois que je peux compter les moments de plaisir de mon existence sur les doigts de ma main…

« J’ai une vie un peu formatée et pas prévue pour le plaisir non… »

C’est vrai, mais j’ajoute aussi que j’ai dansé la country et chevauché un taureau mécanique. Le plus drôle, c'est que c’était une de mes premières nuits ici à San Diego et que j’étais si mal à l’intérieur après avoir dû tuer une ennemie des Templiers qui avait un regard similaire à celui de Laura quand elle est morte. C’est ainsi que je me suis mis à déambuler dans la rue et trouver ma Brindille, Yaël, ce pilote génial et talentueux qui était si mal lui aussi. Nous avons combattu des connards ensemble, bu, gagné une course de voiture, puis dansé la country et j’ai chevauché un taureau mécanique et après, on a encore bu et on s’est réveillé dans son string à roulette et c’était bien sympa. Je crois que c’est une des rares fois de ma vie que je me suis vraiment amusé. Albane décide de me montrer comment danser. Ici ce ne sera pas de la country, je ne vois personne avec un chapeau. Je la suis sur la piste alors qu’on nous regarde. La belle et la bête sans doute. Le géant musclé et tatoué. L’avantage, c'est que tout le monde s’écarte sur mon chemin. Albane danse en marchant et j’avoue que j’adore le mouvement sensuel de ses hanches. La musique devient chaude et Latine et Albane se met à onduler devant moi. Elle se tourne et me fixe avant de prendre mes mains puis elle s’approche et je me penche sur elle quand elle me conseille de me laisser aller. Elle pivote et me présente sa nuque en posant mes mains sur ses hanches. Elle ondule au rythme de la musique et alors, elle me conseille de bouger et de la suivre.

Mes mains sur elle, je vois danser les gens. Je comprends le mouvement de ses hanches, le placement des pieds, le mouvement délicat de ses épaules. Comprendre des concepts métaphysiques, mon esprit n’est pas assez entrainé et formé pour ça. Je suis un gros neuneu très costaud, en revanche pour le corporel, c'est autre chose. Je mets en pratique mon entrainement physique au service de mes observations et au bout d’une minute, je comprends comment bouger. Je me mets à mon tour à onduler en miroir à elle. Je ne sais que faire de mes bras et doucement la fais tourner pour qu’elle se retrouve face à moi. Je bouge toujours mon bassin follement. Ça manque de fluidité et de ressenti, mais j’ai la sensation que ça bouge en rythme, un peu comme elle.

« Tu me trouves comment ? »

Évidemment, je parle en tant que danseur, je ne lui demande pas de me dire si je ressemble à un cageot de fruit ou une nature morte. Mais le souci avec moi, c'est que je ne visualise pas certains doubles sens que je peux utiliser dans des phrases. Je ne suis pas non plus d’une aisance folle verbalement parlant. Juste un gros machin très physique, c'est tout.

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L'instinct te dicte de fuir, de ne pas affronter la montagne, mais pourtant... Il n'y a rien à faire, cette montagne tu comptes la gravir

Jahad est une énigme, un homme secret l’un des templiers les plus craints, chaque membre faisant particulièrement attention en le voyant débarqué. Si tu ne la jamais craint avant aujourd’hui, c’est à cause de ton dévouement et de ta confiance absolue envers le maître. Syrus à beau être craint par beaucoup de gens, toi tu l’as toujours vu comme un homme exemplaire et fiable. Et pourtant, voila que Jahad se pointe aujourd’hui pour toi. S’il t’a avoué que sa mission est de te protéger, tu n’en restes pas moins nerveuse d’avoir osé parler de Finn. Inutile de comprendre ce que le silence de Jahad voulait dire lorsqu’il a compris l’importance de Wilson à tes yeux. Mais aussi sa fonction et sa dangerosité par conséquent pour l’ordre. Tout ça te stresse tellement, il faut être honnête tu ne sais pas vraiment où mènera ton histoire avec Finn. Quoi qu’il en soit, tu refuses de le mêler à l’ordre, en tout cas pour l’instant.

Tu as besoin d’oublier, de te vider la tête. D’oublier qu’une espèce de connard comptait te violer il y a à peine quelques heures. Que sans Jahad tu aurais été une victime de plus de violence et de viols en pleine rue. Et que tu sais également que cet homme respire encore parce que Jahad a fait un effort. Ton frère d’arme ta sauvé. Et pour le remercier tu l’emmènes boire un Vodka Bubble. Tu vois la tête de ton viking lorsqu’il découvre la boisson et tu te retiens littéralement de pouffer de rire. C’est encore plus difficile lorsqu’il se met à le renifler. Bon sang ! Tu ne comptes pas l’empoisonner. A ta remarque sur le fait qu’il ne s’amuse pas souvent, tu te rends rapidement compte que tes mots sont on ne peut plus vrais. Il te dit qu’il n’a pas l’habitude de prendre du plaisir, ou en tout cas c’est ainsi que tu l’interprètes et alors tu décides que ce n’est pas envisageable pour toi de le laisser avec aussi peu de folie dans la tête. Non ! Pour t’avoir épargné une vie bien plus compliquée ce soir, tu vas l’aider à se vider la tête, à s’abandonner et à prendre son pieds… Tu as vraiment pensé ça ?

- Alors ta vie est chiante à mourir et il est grand temps qu’elle rencontre Albane !

Tu l’attires sur la piste de danse, ondulant avant même d’avoir atteint la piste blindée de monde. Avec le géant qui t’accompagne tu as comme l’impression d’être Moise devant la mer. Rien ne semble vouloir se mettre sur le chemin de cet homme, et pour être honnête c’est assez plaisant. Tu aides Jahad à bouger, aussi moldu soit il sur les mouvements de danse, il semble apprendre rapidement. Ton corps bouge lentement contre lui, dictant des mouvements suaves destinés il faut le reconnaitre à attirer l’attention d’un partenaire. Si les mouvements sont hésitants au départ, rapidement il saisit le truc et tu élargis ton sourire en glissant tes mains dans tes cheveux, laissant ton corps être touché par le sien. Jahad rappelle ton corps à lui faire face et tu élargis un sourire chaleureux en le découvrant bougé et de façon assez excitante faut le reconnaitre. Il te demande comment tu le trouves et tu affiches un regard pétillant de malice.

- Si tu veux le savoir regarde les deux demoiselles à ta Droite.

A quelques mètres de vous, deux femmes assez jolies ont les yeux rivés sur la montagne de muscles que représente Jahad. C’est assez drôle à regarder. Mais tu es la maîtresse de la soirée ce soir et hors de question qu’on te largue à la moindre occasion. Tu déposes tes mains sur les pectoraux de Jahad, et approche de son oreille en continuant de bouger.

- Danser c’est un moyen de séduire comme un autre… Et tu sembles assez doué…

Tu mordilles doucement ta lèvre sous son nez et reporte ton regard en direction des deux nanas qui le mater il y a encore quelques secondes.

- Un véritable tombeur…

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Le plaisir ? C’est baisser la garde. Et puis je ne sais pas ce qui me ferait plaisir à dire vrai. Ma vie a été construite pour servir l’ordre et uniquement ça. Lubie d’un fou sadique qui se nommait Uriel. Que j’appelais maitre et dont la dévotion à l’ordre des templiers allait au-delà d’une simple dévotion. Cet homme était fou et sa folie a fait de moi ce que je suis. Je ne le tiens pas pour responsable. Il est ce qui s’apparente le plus à un père pour moi. Celui qui m’a armé pour la suite. Pour ce que je fais en ce moment. Je suis une arme. Je n’en porte que rarement, car comme j’attire les regards, on prend souvent l’habitude de me détailler et une arme que je peux utiliser est souvent visible et je dois savoir être vu, mais également être une ombre. C’est tout le paradoxe, mais toute la finesse et la force de mon entrainement. Alors quand elle me parle de plaisir et d’amusement, je ne comprends pas vraiment. Une toile peinte par Abby et qui trône chez moi m’apaise et calme mon âme quand je la contemple et me perds à la regarder. J’aime manger des plats d’un restaurateur japonais sur la marina. Une petite échoppe que j’ai découverte. Mais c’est tout. Je ne sors pas. Je n’en ai pas l’idée, car mon devoir et mon destin passent avant tout et avant toutes choses. Je passe encore pour un alien et j’en suis probablement un. Qu’importe. Je ne suis que de passage ici. Elle déclare qu’il était temps que je la rencontre et elle m’attire sur la piste de danse. Je lui emboite le pas et sur notre chemin les gens s’écartent. L’avantage de faire 2m10 et 100kg de muscles pur.

Rapidement, elle ondule contre moi et me montre sa manière de bouger. J’observe le va et viens de ses hanches cadencées sur la musique. Les basses pulsent et je parviens à comprendre le rythme. Les hanches sont la clef de la puissance lors des frappes et je comprends la manière de les solliciter. Rapidement, je crois que je trouve mes marques et je parviens à la suivre. Elle semble remarquer et souris. Elle remonte ses mains dans ses cheveux et je trouve le geste adorable et ça la rend encore plus belle. Ohhh c’est sans doute ce genre de technique que Sydney utilise quand elle charme des cibles pour les mener à moi. C’est une arcane secrète que les femmes magnifiques utilisent pour faire craquer les hommes qui les regardent. Enfin, je crois. Je suis nul pour ce genre de choses. En tout cas on nous regarde. Le géant tatoué et la petite femme aux jolis yeux et au déhanché suave. Je lui demande comment elle me trouve ? Et elle me répond que si je veux savoir, je dois regarder les deux demoiselles à ma droite. Je ne les regarde pas et me contente de fixer toujours Albane qui danse avec moi.

« Celles avec le haut jaune et l’autre le pantalon trop serré ? Y’a aussi les trois derrière toi à 2h qui boivent des cocktails colorés, le mec très beau avec des muscles et une chemise ouverte qui fixe tes fesses, et 4 mecs qui nous fixent et 3 femmes qui sortent à l’instant des toilettes et approchent de nous. »

Oui, je danse, mais sans détourner les yeux d’elle, j’observe et je balise les choses. Je n’aime pas ces lieux avec trop de monde et je suis au centre de la piste, donc exposé. Pas de danger immédiat cependant et je n’ai pas un physique à me faire embêter. Albane me regarde et m’explique que danser c’est un moyen de séduire comme un autre et me dit que je lui semble assez doué. Elle se mord la lèvre et avise du regard deux femmes qui me regardent aussi. Elle ajoute que je suis un véritable tombeur. Je crois surtout que je suis un géant perdu dans une boite de nuit et que je dépasse tout le monde et entre ma carrure et mes tatouages, j'attire les regards. Je me penche sur Albane.

« Tu essayes de me séduire en dansant ? »

C’est bizarre non ? Est-ce que je tente de la séduire en dansant moi aussi ? C’est une compétence et une connaissance que je n’ai pas, je dois l’avouer. Je la regarde, attendant sa réponse. Puis je me penche sur elle et lui demande à l’oreille.

« Est-ce que je suis en train d’essayer de te séduire sans m’en rendre compte ? »

Je ne suis pas au fait de ce genre de choses, je l’avoue, si j’ai découvert des choses sur le plaisir des femmes et des hommes et comment m’en servir (et bien que je manque encore de pratique) je dois avouer que l’art de la séduction comprends encore des inconnus selon moi. Je ne réalise pas qu’on puisse séduire en dansant. Curieux, je regarde autour de nous. Effectivement, les danseurs semblent pour certains chercher à se séduire. Je regarde Albane.

« Et pour ceux qui dansent seuls ? Ils séduisent qui ? »

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L'instinct te dicte de fuir, de ne pas affronter la montagne, mais pourtant... Il n'y a rien à faire, cette montagne tu comptes la gravir

Jahad semble être un homme bien plus complexe qu’il n’y parait. Sa manière de toujours tout analysé, son regard qui fixe la salle alors qu’il a une demoiselle juste sous son nez en train de se trémousser. Cette absence de cautionner de relâcher la pression même pour quelques minutes. Tu ignores par quoi cet homme a dû traverser mais tu es certaine qu’il a vécu quelque chose le rendant imperméable au monde. Tu le sens au plus profond de toi, sa maîtrise, son sang-froid, sa rigueur tout ça n’est pas simplement le fruit d’un job ou d’une assiduité au travail. Pourtant, peu importe la raison qui le pousse à le faire, il danse avec toi. Il se prête au jeu que tu lui proposes et son corps finit par acquérir l’ondulation que ton corps dicté au sein. Tu joues de tes charmes en glissant tes mains dans tes cheveux maintenant que le géant se font dans la masse en bougeant en rythme contre toi. D’ailleurs il n’émoustille pas que tes sens, d’autres personnes, notamment des femmes se questionnent sur la montagne de muscle qui t’accompagne. Tu continues de bouger alors que Jahad reste le regard rivé sur toi. Tu lui indique les jeunes femmes qu’il est en train de séduire sans même s’en rendre compte et il ne bouge pas d’un cil en te demandant des précisions sur leurs vêtements. C’est à cet instant que tu te rends compte du périmètre visuel de cet homme qui observe tout sans même qu’on puisse le croire. Il te cite alors bien des gens de la boite, qui vous observe lui mais aussi toi. Un petit sourire en coin émerge sur ton minois à sa manière sensuelle de te dicter cela dans l’oreille. Tu lui apprends que danser peut-être un moyen de séduire et alors ton regard est d’autant plus amusé lorsqu’il te demande naïvement si c’est ce que tu fais. Tu te colles un peu plus à lui. Tes iris devenant plus incendiaires, leur teinte bleutée devenant plus séductrices, appelant à bien plus de désir. Jouer de tes charmes, tu maîtrises cela sans trop de difficultés. C’est d’ailleurs pour cela que le maître t’utilise pour obtenir des informations à certaines personnes. Tu ne poses cependant jamais de questions, tu te contentes de fouiner en te foutant de ce que l’information provoquera. Si le maître juge cette information nécessaire alors tu lui fais confiance. Tu reviens à Jahad, est ce qu’il saisit la nuance ?

- As-tu l’impression d’avoir envie que je m’arrête ou que je continus ?

Ton bassin se presse l’espace d’un instant plus fort contre le sien, tes mains viennent se poser contre son torse et tu élargis un sourire à sa question concernant le fait que lui te séduise. Jahad a un charme qu’il ignore vraiment ou il se moque de toi ? Tu approches sensuellement de sa mâchoire, cela t’oblige à te mettre sur la pointe des pieds, malgré tes talons. Tes lèvres effleurent sa barbe alors que tu susurres.

- Tout est dans la subtilité du geste. Une main peut sans la moindre force soumettre un homme ou une femme… Un corps qui se mouve contre un autre peut ouvertement atteindre un cœur, créer de l’électricité. Qu’est ce que tu ressens quand par exemple je fais ça ?

Tu glisses ta main contre sa nuque, le bout de ton nez effleure sa mâchoire se glissant dans son cou, ton corps lui continue de se mouver mais en se pressant plus ouvertement contre le sien.

- Danser, c’est rendre subjectif certaines émotions.

Tu l’écoutes te demander qui séduise ceux qui sont seuls et tu élargis ton sourire en susurrant.

- Ca dépends. Actuellement je te séduis toi et en même temps je fais bander le barman qui nous regarde et qui essuis le même verre depuis plus de cinq minutes.

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Je suis un animal, un outil, une arme. On m’a forgé pour faire de moi une bête qui ne réfléchit pas, j’obéis à un maitre et je ne laisse rien au hasard. Uriel mon maître disait que le plaisir est une distraction, si on le trouve sans le chercher, on peut le prendre et l’apprécier, mais le rechercher est une erreur qui conduit à la faute et la faute est punie par les coups ou la mort. Je ne suis pas un être vivant, je suis un objet, j'ai fait don de mon humanité aux ambitions d’une cause qui m’ouvrira le chemin de la vengeance. C’est tout ce qui me motive à ce jour. Retrouver celui au nom de qui on m’a fait souffrir toute ma vie. Celui au nom de qui Laura est morte, mon enfance a été un enfer, mon adolescence un cauchemar. J’ai abandonné mon existence toute entière pour gagner le droit d’entrer au royaume de Dieu à ma mort et j’y entrerai. Je compte y entrer et je compte me venger. Et c’est pour cette raison que je suis devenu ce que je suis. Un monstre de force, de terreur, de puissance. Un combattant qui quand il se bat cherche à tuer le plus vite possible. Je n’ai aucun code moral, aucun plaisir. Je suis une arme, et je me dois d’être mortel et parfait pour ma mission. Le reste n’a jamais eu d’importance et ici. Depuis que je fais partie des templiers, maintenant que ma formation auprès de maitre Uriel est terminée et que je sers directement le grand maître, je me retrouve confronté à des gens qui me font me questionner sur ma propre vie. J’ai tellement découvert en quelques mois ici bientôt un an, je me retrouve face à des humains et je crois que je me sens parfois tellement différent. C’en est presque douloureux de voir que je leur ressemble, mais que je n’ai rien de semblable. Mais à cet instant, même si je fais attention à ce qui nous entoure puisque je suis censé garder un œil sur elle, je continue de calquer mes mouvements sur elle pour essayer de comprendre comment on danse ce genre de danse. Une chose est sûre, c'est totalement différent des danses de cowboys. Elle me demande alors si j’ai l’impression d’avoir envie qu’elle s’arrête ou que je continue ? Je hausse un sourcil et lui lance alors.

« Non, j’aime quand tu danses. Continue. »

Elle est gracieuse et son corps qui suit les mouvements du rythme, c'est particulièrement séduisant regarder. Son bassin semble animé d’une volonté propre et je me délecte de ses mouvements. Elle me donne une explication sur les choses et l’art de la danse. C’est intéressant puis elle me demande ce que je ressens quand elle fait ça et commence à me glisser la main sur la nuque. Je me crispe par réflexe et expire doucement pour chasser la sensation qui monte en moi. Le contact physique est compliqué, mais j’arrive à le dissimuler et l’armure d’encre tatouée sur mon corps aide à me garder calme quand on me touche. Heureusement, elle m’a prévenue avant de me toucher. Les réflexes ont parfois la vie dure. Son nez effleure ma mâchoire et je me penche sur elle alors qu’elle murmure que danser c’est rendre subjectif certaines émotions. Je lui demande alors qui séduisent les gens qui sont seuls ? Et elle me sourit de plus belle en m’expliquant qu’elle me séduit moi et aussi le barman… Je décale mon regard par-dessus mon épaule et souris.

« Donc en gros, on danse pour donner envie à un maximum de personne ? »

Je suis sans doute un peu candide, mais il est vrai que les subtilités humaines et sociales sont souvent pour moi un brin complexes à appréhender et j’ai des questions à poser. Mais j’ondule toujours autour d’elle et bien décider à montrer à ceux qui nous regardent que la dame est chasse gardée et que je suis capable de dissuader quiconque me la disputera, je glisse mes mains derrière elle et la rapproche, caressant ses reins et son dos pour la tenir près de moi en accompagnant ses mouvements. Quand le loup le plus dangereux du bois a décidé de s’octroyer un privilège, les autres ne viennent rien lui disputer. C’est animal et les humains ont aussi cette sensation. Je suis venu avec cette femme et si je la revendique de cette manière, rare seront ceux qui viendront me la disputer. Croisant son regard surpris, je lui dis simplement.

« C’est une technique pour dissuader les gens de nous regarder avec convoitise. »

❝ Surveillance Accrue ❞

- Albane Païs & @Jahad Fuller -

L'instinct te dicte de fuir, de ne pas affronter la montagne, mais pourtant... Il n'y a rien à faire, cette montagne tu comptes la gravir

Cet homme est une énigme pour toi. Il est imposant, droit, semblant être aveugle sur des choses que n’importe lequel de ces congénères verraient en tout premier. C’est comme si tout ces instincts étaient en alerte mais qu’il ne percutait pas, ou ne percevait pas la subjectivité des langages corporels. Tu es presque certaine qu’il détecterait une menace à l’autre bout de la boite, une lame cachée, ou un flingue dissimulé sous une veste mais, en revanche il est totalement incapable de distinguer le charme, la séduction ou encore l’évocation qu’un comportement peut engendrer. Ce n’est pas un jugement que tu émets mais simplement un questionnement qui te parait totalement aberrant. Il est capable de choses presque indétectable mais ce qui se déroule sous son nez il est incapable de le voir. Pour une raison que tu ignores tu es convaincue que Jahad à souffert dans sa vie. Difficile de dire pourquoi et comment mais tu parierais que ce colosse à autrefois été quelqu’un qui a souffert avidement. Est-ce sa retenue à aller vers les autres ? Sa manière de sursauter de façon presque imperceptible à chaque fois que tu le touches ? Ou peut-être son détachement envers chaque âme autour de lui ? Tu répètes… Tu ne sais absolument pas ce qu’il a pu traverser mais tu sais qu’il y avait de la douleur. Quoi qu’il en soit ce soir tu veux lui faire découvrir d’autres choses, d’autres émotions, d’autres subtilités de la complexité humaine.

Votre danse prend des tournants assez incendiaires, te concernant tu te réchauffes en tout cas assez plaisamment. Tu ignores si c’est le cas de Jahad mais quoi qu’il en soit lorsque tu lui demandes si tu dois t’arrêter ou continuer sa réponse est sans équivoque. Ton sourire s’élargit à sa réponse, tes iris le détaillent, il est temps qu’il découvre le pouvoir d’un regard sur lui. Alors maintenant qu’il s’habitue à ta gestuelle, tu déposes tes iris bleutées sur les siennes. Son regard est primaire, observateur et analysant. Il ne doit connaître que cela, sauf que toi par tes prunelles océaniques, tu tentes de faire naître bien d’autre chose, la passion, la joie, l’art de charmer même la plus forte des montagnes. Tu aimes beaucoup mettre cela en pratique pour appâter les cibles de ton maître. Tu as touché la nuque de Jahad et sa réaction est plus une tentative de maîtrise plus qu’une envie. Tu ne comptes pas te laisser avoir aussi facilement. Tu le regardes sensuellement, ne cachant pas le fait que ta main va approcher de lui, se poser sur son torse et descendre en suivant la courbure de ces muscles abdominaux pour rejoindre le bas de son ventre. Tes lèvres s’approches de son oreille pour susurrer cette fois sans le toucher.

- Tu n’as pas répondu à ma question… Qu’est ce que ça te fait lorsque je te touche ? Est-ce désagréable, dérangeant ? Ou tu veux que je continue ?

Tu l’écoutes te demander si par conséquent on danse pour donner envie aux autres. Tu fais une petite grimace en désapprouvant. Non, la danse n’est pas simplement un moyen de donner envie ou faire comprendre un désir. La danse est avant tout une échappatoire, une façon de pouvoir se perdre, se laisser aller au rythme d’un son, d’une mélodie et s’accorder un moment qui nous fait simplement du bien. Tu désapprouves en approchant de nouveau de son oreille.

- Non… La danse est simplement un moyen de t’évader, de… lâcher prise. Moi elle me donne envie de séduire, de voir dans les yeux des autres à quel point je peux les rendre fou voire… folle. Mais tout le monde n’a pas le même objectif ou la même envie.

Les mains de Jahad se déposent contre ton bas du dos et tu soulèves l’un de tes sourcils en mordillant ta lèvre inférieure, sans perdre ton rythme contre lui. Son mouvement te presse plus fort contre lui et tu presses un peu plus fort ton bassin contre le sien en observant chacune des réactions de ton partenaire. Tu aimes rechercher les limites chez quelqu’un, connaître ce qu’il aime et ce qu’il détestera. C’est un peu une déformation professionnelle que de tout vouloir savoir. Il explique son geste par une tentative de dissuasion et tu susurres alors.

- Oh alors je deviens une chasse gardée ? Une petite information… Plus tu exprimeras en dansant que je t’appartiens plus tu éveilleras le sens des mâles dans la pièce pour qu’il me convoite. Rien n’est plus attrayant que la proie d’un autre après tout…

Ca peut paraître assez dégradant comme manière d’être utilisé, mais pas pour toi. Tu as toujours été assez différente des autres nanas à ce sujet. Dans ta relation avec Finn, c’était déjà ainsi. Tu n’as jamais autant aimé être l’appartenance de quelqu’un que lorsque tu lui appartenais à lui.

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Le monde est étrange. Les gens sont étranges… Non… En fait, c'est moi qui le suis. J’ai beau regarder autour de moi. Je suis une sorte d’aberration et ça fait mal de le réaliser. J’aimerais parfois comprendre mieux ce monde qui m’entoure. Mieux comprendre mes semblables, mais j’ai grandi dans un autre monde. J’ai été éduqué, forgé et entraîné pour autre chose que tous ces gens-là. Mathématiquement dans cette pièce, on va trouver des gens qui pratiquent le combat, mais aucun a mon niveau à moi. Je pourrais leur donner l’impression d’être un surhomme. Je pourrais probablement broyer le crâne d’un homme de mes mains et pourtant je suis incapable de comprendre ne serait-ce que ce qui peut se jouer quand on danse. Est-ce donc la raison de pourquoi les gens vont danser ? Je me retrouve proche d’Albane qui crée de la proximité avec moi et entreprends visiblement de me montrer les subtilités de la chose en geste plutôt qu’en parole. Elle me dit que je n’ai pas répondu à sa question et me demande ce que ça me fait quand elle me touche. Si c’est désagréable ou dérangeant ? Si je veux qu’elle continue ? À une époque, me toucher signifiait se faire briser un membre parce que je ne supportais pas le moindre contact physique. Quand mon maitre a initié des rapports charnels avec des femmes pour moi, j’ai tué celle qui était avec moi. Je ne sais plus vraiment pourquoi, mais elle a crié. J’ai dû lui faire mal et plus, elle criait plus, j'ai serré son cou… Mon corps avait alors été tatoué pour m’armurer entièrement et éviter ce genre de chose…

« Quand ce n’est pas par surprise, ça va. J’aime bien, tu peux continuer… »

Elle continue de m’expliquer les choses sur la danse, les gens et leurs comportements. Je déteste qu’on me regarde de trop surtout qu’on est au milieu de la piste et que trop de regards sont sur nous. Je tente alors de jouer les possessifs pour dissuader les gens, mais selon les dires d’Albane, c'est pas forcément intelligent parce que je vais donner envie à certains mâles de la convoiter parce que rien n’est plus attrayant que la proie d’un autre. C’est moi ou c’est encore plus compliqué les humains ? Je regarde Albane et continue à danser avec elle quand un mec approche avec un sourire éclatant et tente de plaisanter en dansant.

« Salut le costaud, tu me laisses danser un peu avec la dame ? »

Je me tourne vers lui, le défiant d’un regard noir durant quelques secondes et lui lance.

« Tu veux baiser avec elle ? »

Le mec sursaute et devient rouge et la regarde en bafouillant.

« C’est moi qui te parle, réponds. »

Je suis sec et autoritaire et le mec se fait presque dessus.

« Heu non, je… Je ne… »

« Moi si, alors dégage. »

Le gars s’en va et je me tourne vers Albane, perdant mon air de sauvage pour un visage plus neutre et détendu. Je la regarde et lui demande en recommençant à danser.

« C’est convainquant pour marquer le territoire ou il faut que je te plaque contre le mur pour que les gens comprennent de pas venir nous faire chier ou nous regarder ? »

Quoi ? Faut bien être efficace non ? À un moment, c'est quand même plus simple quand on va à l’essentiel et qu’on fait les choses bien non ?

« Bon maintenant montre-moi comment on danse pour donner chaud à une femme avec qui on fait ça. »

Ça peut toujours me servir avec ce que j’ai appris sur le plaisir des femmes, si je peux ajouter la séduction ça pourrait me servir parfois. Il faut dire que j’ai réalisé que mon physique de démon avait tendance à plaire à certaines. Alors pourquoi pas ajouter cette carte à mon jeu ?

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