J'irais où tu iras - Valya

L’avion vient de se poser et avec lui tout ton avenir qui reste à être tracé ici. A San Diego. Qui aurait pu croire que toi, la jolie petite monégasque, membre de la jet set de part la fortune de tes parents, viendrait te perdre dans un autre continent pour une seule et unique raison que ne te concerne au fond, pas vraiment. Tu quittes Monaco, une ville que tu adores, des gens formidables parce que oui, ils sont existants, et une carrière au sein d’un casino de prestige pour rejoindre ton foutu frère qui te manque trop. A y repenser c’est une raison bien pitoyable. Quel genre de nana quitte une vie entière pour rejoindre son grand frère pour la simple et bonne raison qu’il est trop loin, trop distant de toi ? Ce genre de nana c’est toi, tu es déjà venu plusieurs fois sur ce continent pour lui rendre visite mais cette fois, c’est la première fois que tu sais que tu ne reviendras pas en France avant un certain temps. C’est ce à quoi tu penses en descendant les marches de l’avion et en rejoignant la zone de récupération des bagages.


Tu fixes ton téléphone aucun message de ton petit ami, du moins de ton ex petit ami. Ton frère à toujours pensé que c’était un connard, tu ne savais pas vraiment pourquoi, après tout il ne l’avait jamais vu de sa vie, il ne le connaissait que par tes dires. Brun ténébreux, motard, l’allure d’une véritable bad boy. A croire que ton frère cerne bien mieux les hommes qui t’entoure que toi car, quelques jours avant que tu ne décides de prendre ce changement de vie à 360°, tu l’as retrouvé au pieu avec une jolie demoiselle qui semblait vivre l’orgasme le plus fabuleux de sa vie. Trahison bien amère quand tu y songes, ce pauvre con n’avait jamais réussi à tenir ta cadence une seule fois en plusieurs semaines, te laissant après quelques minutes d’acte pantelante en s’excusant de ne pas avoir su se retenir. Tu désapprouves, tu ne tiens plus à y penser, ce mec n’était pas pour toi, mais c’est juste que tu arrives à un stade de ta vie où tu te demandes simplement si un jour quelqu’un sera assez à la hauteur pour toi, ou sera tout simplement t’aimer sans avoir besoin d’autre chose.


Tu récupères tes valises, l’aéroport est bondé notamment par des familles semble-t-il. Un petit message à ton frère « j’espère que tu n’es pas en retard, je vais sortir ». Tu n’es pas venue sans prévoir ton séjour en réalité tu as déjà réservé ton logement, un appartement que papa et maman ont naturellement payé cash pour ne pas laisser leur petite dernière débarquée dans un pays pour vivre une vie de hippie comme son frère. Tu t’avances vers le hall de l’aéroport, lunettes de soleil sur le nez, robe moulante jusqu’au milieu des cuisses et de jolies baskets blanches. Tu commences à regarder partout pour tenter de l’apercevoir, ca fait des mois que tu ne l’as pas vu. Tu l’as bien sur au téléphone très régulièrement mais là tout de suite tu sens l’adrénaline courir dans tes veines, tu veux le voir, tu veux l’avoir contre toi et savoir que ça va aller. Alors tu scrutes chaque homme qui semble se présenter, tu t’avances à tâtons puis finalement tu le vois. Et ton sourire s’étire instantanément. Tu fonces vers lui et tu l’attrapes dans tes bras, sautant au passage pour te pendre à son cou et embrasser sa joue à plusieurs reprises dans un petit cri d’euphorie.


- Ohhhh. Enfin !


Tu reposes pieds à terre, tu déposes tes mains sur ces joues et l’examine, c’est toujours ce que tu fais. Tu veux savoir s’il va bien et pas via l’air qu’il accepte de présenter au reste du monde. Non, tu veux savoir s’il va vraiment bien. Tu remarques un suçon à la base de son cou à peine pointant à l’extérieur de son tee shirt, et tu soulèves immédiatement un sourcil en l’interrogeant en silence.


- Hum… Dure soirée ?


Ton frère est tout l’inverse de toi dans une relation, tu le connais charmeur, sans attache, perpétuellement partant à l’aventure. Mais lors de son dernier séjour à Monaco il semblait différent. Tu ignores ce qu’il tente de te cacher mais aujourd’hui, tu comptes bien savoir ce qui se passe dans la vie de Valentin Flores.

--Outfit-- Je vivote depuis mon retour à San Diego. Incapable de vraiment me poser quelque part plus de quelques nuits. Ne plus avoir mon Van est compliqué à gérer mais je ne me vois pas en acheter un autre pour autant. Faudrait que je me décide à prendre un appart, mais je suis pas sur d'être prêt à réellement m'installer ici définitivement. Renoncer à mon tour du monde... pour l'amour d'un mec qui ne veut plus de moi. Ce serait quand même sacrément con, non ? Je me tourmente, à vivre et revivre cette soirée arrosée, qui a mis le feu aux poudres. La brulure incandescente de cette attirance est encore chevillée dans mon corps quand bien même je me suis vautré dans bien des draps depuis.

Mon impulsivité, m'a fait tout perdre... Ouvrir ma gueule et vouloir avouer à Loïs ma relation naissante avec Lincoln... J'ai pensé que c'était la meilleure chose à faire pour nous donner une chance. Mais maintenant, je regrette amèrement d'avoir pris cette décision. Je me rends compte que j'ai peut-être laissé passer ma chance avec l'homme que j'aime, et que je ne pourrai peut-être jamais le récupérer. Je me sens dévasté et triste à l'idée que mon impulsion et ma peur m'ont poussé à gâcher une opportunité qui ne se représentera peut-être jamais. Aucun autre mec ne m'a jamais fait vibrer... Dès qu'un mec tente de me draguer, ça me rend dingue. Je me rappelle de Lincoln, de ses sourires et de ses yeux étincelants. Son simple souvenir efface et supplante tout le reste. Je me dis que si j'avais été plus courageux et avait pris le risque d'assumer mes sentiments, en restant ici, après avoir foutu la merde... tout serait peut être différent.

Je soupire et me presse dans le terminal. En attendant l'arrivée d'Alya, je regarde autour de moi et observe les autres passagers qui sortent du terminal. Il y a des familles en vacances, des couples qui semblent heureux de se retrouver, d'autres horriblement tristes de devoir se dire adieu... Des voyageurs fatigués et d'autres qui semblent juste pressés de partir.

Je jette un oeil à l'écran d'affichage, pour voir si le vol de ma petite sœur est en retard priant pour qu'il n'ait pas été annulé. Elle me manque, j'ai besoin de la retrouver. Alya a toujours été un point de repère dans ma vie. Elle est surement bien plus compliante que moi aux codes sociaux désirés par nos parents. Mais elle ne m'a jamais donné l'impression d'être un alien ou un marginal pour autant. Je crois que la façon très libre que j'ai d'envisager la vie, lui plaît assez. Je commence à me faire du souci en réalisant que je suis un peu en retard et attrape mon téléphone. Pas de message... merde ! J'espère juste que tout va bien pour elle. En même temps ça vaut mieux pour le monde ! Parce que n'importe qui s'en prenant à ma sœur gagnerait le plus acharné des adversaires.

Enfin, j'aperçois Alya et mon cœur se met à battre plus vite. Le simple fait de la voir me donne l'impression que tout mon corps se remplit d'une énergie positive totalement folle. Je m'approche d'elle en souriant, mais elle se précipite et me saute dans les bras. Un gros câlin, moment de joie et d'un profond soulagement. Je savoure chaque seconde de cette étreinte avec l'impression d'être enfin rentré à bon port.

On a du temps à rattraper et je vais avoir pas mal de trucs à lui expliquer. Je suis resté super vague quand je suis rentré au pays. Surement pas près à assumer toutes les questions de mes vieux sur mon orientation sexuelle. Et puis Loïs elle en a tellement entendu parlé... lors de ses précédentes visites que je me suis senti un peu con, voire complètement illégitime. -"Pas spécialement." Un sourire et un clin d'oeil, avant de passer ma main sur la marque qu'elle a repéré dans mon cou. Je ne me souviens plus vraiment de comment je l'ai eu, tout juste de la chevelure blonde de la jeune femme qui me l'a infligée. Douce, câline, elle m'a permis de noyer un peu de ma tristesse... Séduire c'est un peu ma façon de me convaincre que je vais bien. C'est presque pitoyable, tant ça ne fonctionne pas... -"Je suis tellement heureux de te voir." Je passe mon bras autour de ses épaules et récupère sa valise avant de nous enligner sur la sortie. -"J'ai récupéré la voiture d'un pote qu'on ait pas à prendre un taxi. Tu as un chez toi où on se prend un hôtel? Je t'avoue que j'ai pas pris d'appart' depuis que j'ai lâché le van. C'est un peu le bordel ma vie en ce moment." Je ne sais pas du tout pour combien de temps elle est là, mais j'ai l'intention de profiter de chaque seconde de sa présence en terre Californienne. Elle a sans doute déjà tout prévu de toute manière, elle est bien plus douée que moi pour l'organisation.

Il est là. Juste là, dans tes bras et c’est un peu comme si enfin, tu retrouvais l’air après une trop grande période d’apnée. Ça peut paraître con, hein ? En générale, ce genre de manque on le décrit dans des relations amoureuses, des relations fortes et intenses où deux êtres finissent par écrire leur vie ensemble. Ce genre d’histoire à l’eau de rose que tu adores lire parce que tu restes une gamine rêveuse croyant malgré tes gamelles au prince charmant. Eh bien, quoi que la morale puisse en penser, c’est Val cette oxygène dont tu as besoin. En le sentant contre toi, en respirant enfin son parfum tu as simplement l’impression d’être enfin complète. Valentin, c’est un pilier de ta vie que tu es incapable de refouler. Au départ, lorsqu’il a décidé de partir pour son tour du monde, tu as cru que le manque qu’il procurerait serait passager. Tu ne voulais pas être égoïste, être ce genre de fille à coller aux basques de son frère en lui entachant la vie. C’était douloureux mais tu pouvais l’endurer si son besoin de liberté nécessité ton absence. Puis les mois ont passés et ça devenait de plus en plus pesant de ne pas l’avoir prêt de toi pour te conseiller, pour te faire sourire, pour tout simplement lui confier ta vie au quotidien.  


Valentin c’est une constante. C’est la condition pour que réellement tu puisses être certaine d’être Toi. Tes parents ont bien du mal avec cette notion, tu entends encore leurs mots lorsque tu arrivais à l’aéroport « Tu es vraiment certaine que c’est ce que tu veux chérie ? Enfin ma puce, tu sais comment est ton frère, un éternel rêveur, il n’a pas tout à fait la tête sur les épaules… Un jour il se réveillera en prenant conscience de tout ce temps perdu… Ne fait pas les mêmes erreurs que lui… » Blablabla… ça t’agace, que tes parents ne voient pas le besoin de liberté de Val comme simplement un mode de vie à part entière. Après tout quoi ? C’est un aventurier, un type libre, sociable, aimant, protecteur. En quoi ça ferait de lui une personne moins bien, que s’il gérait une multinationale ? Peu importe… Il est là et, en prenant ces joues tu ne peux que ressentir un soulagement de dingue. Tu remarques le suçon à l’abord de son cou et sourit en coin en l’écoutant dire que la soirée n’a pas été si dure que ça. Il sourit et te fait un clin d’œil mais tu n’es pas facile à duper. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Tu creuseras ça plus tard, tu l’écoutes te dire qu’il est content de te retrouver et tu glisses ta main dans son dos alors qu’il embarque ton sac et passe son bras libre sur tes épaules.


- Je sais. Ta tête d’abruti me manquait terriblement aussi.


Tu embrasses une nouvelle fois sa joue, avant de le suivre vers la sortie de l’aéroport. Il a prévu une bagnole pour repartir et tu apprécies l’attention, ces heures de vol été fatigantes même si un taxi aurait été toute aussi cordiales. Il tente de faire les choses bien pour toi. Même si visiblement il n’a toujours aucun logement fixe, et qu’il avoue qu’il y a du bordel dans sa vie. Un sentiment en toi se faufile, une impression de dérangement, une pesanteur. Sentiment qui renforce ce que tu as vu dans ces yeux il y a quelques minutes. Ok c’est confirmé, il n’est pas aussi heureux que son sourire de branleur veut le faire croire. Soit, tu n’en montres rien, et souris avant de chuchoter.


- Ok, alors… euh. Il se pourrait que j’ai omis quelques précisions lorsqu’on a discuté la dernière fois au téléphone. Tu sais… Hum… Quand je t’ai dis que je débarquais sur San Diego? Ouais, bah... J’aurais peut-être dû te dire que c’était… Eh bien, pour m’installer ?


Tu soulèves un sourcil en aventurant un regard faussement navré sur lui. Tu ne lui as pas tout dit de ton départ. Il a certainement dû penser que tu venais à nouveau pour un petit séjour afin de profiter de lui et des Etats unis, sauf que non. Pas cette fois. Disons que la fin de ta relation avec ton dernier petit ami à aussi fortement motivé ton départ. Tu pinces tes lèvres et reprends.


- J’ai organisé mon départ de France, et papa et maman m’ont trouvé un appartement dans Urban Side, alors… Peut être qu’on pourrait prendre un peu de temps ensemble pour que tu m’explique quel bordel fait en sorte de voiler la magnifique intensité qu’il y a d’habitude dans les yeux de mon frère… Et qui en est la personne responsable ?


Tu es une fouineuse, une personne curieuse et très observatrice et particulièrement tenace le concernant, mais ça… ton frère le sait déjà depuis longtemps.

Je suis enfin là, dans les bras de ma sœur Alya, après des semaines de séparation. Je sens son souffle sur ma peau, son odeur familière, et c'est comme si je retrouvais une partie de moi-même que j'avais laissée derrière moi. Elle est mon équilibre et je crois qu'en ce moment j'en ai foutrement besoin. Je souris en la serrant plus fort contre moi, me rendant compte à quel point ça me fait du bien de la retrouver.

Mes parents ont toujours eu du mal à comprendre mon besoin de liberté, mon mode de vie différent. Elle est la seule à me comprendre vraiment, à m'accepter tel que je suis, c'est assez exceptionnel ce sentiment que quoi qu'il puisse arriver, je peux compter sur elle. Elle me manque tellement quand je suis loin. Je lui ai manqué aussi, je le sens dans ses bras. Elle remarque le suçon à mon cou, et je ne peux pas lui cacher que la soirée n'a pas été de tout repos, sans avoir forcément envie de détailler le bordel de ma vie. Je ne veux pas inquiéter ma sœur, pas tout de suite. Je profite simplement de ce moment avec elle, de notre complicité retrouvée.

Elle m'annonce ensuite que son arrivée n'est pas tout à fait habituelle. Qu'elle n'est pas là pour des vacances comme je le croyais mais qu'elle vient s'installer à San Diego. Je la soulève dans mes bras pour la faire tournoyer. -"Vraiment ? Aly ? Vraiment?" Je suis heureux comme un gamin et je la repose sur le sol pour passer un bras possessif et protecteur autour de ses épaules. -"Je t'accompagne bien sur." Je la regarde alors que nous quittons l'aéroport, et je réalise à quel point elle a grandi, à quel point elle est forte et indépendante. Je suis fier d'elle, et je suis heureux d'être de retour dans sa vie. On grimpe dans la bagnole que j'ai récupéré et on roule une fois qu'elle m'a donné l'adresse, je connais bien la ville à force. -"Pourquoi tu penses que c'est quelqu'un?" Je reprends la parole en lui jetant un petit coup d'oeil alors que je conduis. -"Tu me connais beaucoup trop bien." Un petit rire et je reporte les yeux sur la route. -"Quoi que ça risque de te surprendre." Je prends une longue inspiration et je me décide à me lancer. -"Parce que figure toi... que... c'est... un mec." Froncement de nez et regard en coin. J'ai jamais été gay, ou bi, en tout cas à ses yeux, plutôt un séducteur avec les femmes. -"Comme tu sais, je me suis séparé de Loïs. Ce que j'ai omis de dire... c'est que la séparation a eu lieu parce que... je suis tombé amoureux de son frère." Un petit silence et je poursuis alors que je m'arrête au stop. -"Tu te souviens de Lincoln?" Elle l'a rencontré, lors d'un précédent voyage ici. -"Je suis fou de ce mec, mais j'ai... j'ai merdé sévère." Je pousse un soupir et passe la première pour tourner à droite, m'engageant dans ce qui sera sa rue. Plus qu'à trouver une place et... à affronter le regard de ma petite soeur. Coup de pot ou coup du sort, je trouve rapidement une place et je me gare, en bas d'un immeuble clairement moderne et huppé. En même temps pas de surprise là dedans, mes parents ne laisseraient pas leur princesse loger dans un taudis ou pire jouer les Sdf comme son foutu grand frère. Je suis un nomade, un vagabond, un aventurier. Je choisis de vivre libre, de ne pas être enchaîné par un travail de bureau monotone ou par une maison qui me retient à un seul endroit. Pour moi, la vie est une aventure à vivre pleinement, un voyage à travers le monde et à travers moi-même.

Je préfère voyager léger, avec seulement ce dont j'ai besoin. Mon sac à dos contient tout ce qui est essentiel pour moi : une tente, un sac de couchage, quelques vêtements et de la nourriture. J'aime la simplicité de la vie nomade, de ne pas être encombré par des possessions matérielles inutiles. Je suis libre de me déplacer où je veux, de découvrir de nouveaux endroits et de rencontrer des gens intéressants. Bon ça c'est la théorie, parce qu'en pratique je suis enchainé à cette ville par la force d'attraction d'un regard d'un bleu incroyablement beau.

Je n'ai pas de maison, pas de voiture, mais tout de même un vrai job, que j'aime. Pour certains, cela peut sembler imprudent ou instable, mais pour moi, c'est la liberté ultime. Je suis responsable de ma propre vie, de mes choix et de mes décisions. Je ne dois rendre de compte à personne, sauf à moi-même. Une fois garé je pousse un soupir et ose enfin me tourner vers Alya, un peu terrifié à l'idée de découvrir que je viens de me vautrer du piédestal sur lequel elle me place depuis des années.

Tu ne savais pas trop comment il réagirait à l’annonce que tu t’installes dans cette ville définitivement. Oh, tu étais presque sûre qu’il serait content mais un petit doute persisté, qui se dissipe immédiatement lorsqu’il te soulève, ces iris brillantes de sa folie naturelle en te demandant si c’est vraiment le cas. Tu as bien du mal à dissimuler l’amusement qu’il fait naître en toi, il semble réellement heureux de te savoir ici de façon définitive et toi, tu sais tout simplement que Monaco n’était pas la ville pour que tu puisses t’épanouir. Il t’aura fallut du temps pour le comprendre mais ta relation aura clairement conforté ton idée. Tu laisses ton frère couvrir tes épaules de manière possessive, comme pour marquer sa satisfaction à te savoir avec lui. Il propose de t’accompagner dans le logement que tes parents t’ont réservé et tu lui donnes l’adresse en grimpant dans la voiture d’âge certain qu’il t’a dégoté. Bordel, c’est quoi cette caisse ? Tu te souviens vaguement qu’il avait un van, il en était dingue et puis un jour il s’en est séparé. Mais cette voiture… Soit, tu ne vas pas commencer à exposer tes goûts de petites bourgeoises, tu n’es pas à pied et c’est déjà parfait. Tu profites du début du trajet pour enfiler tes lunettes de soleil, pianotant sur ton téléphone deux trois messages afin de rassurer tes proches en France, mais aussi dire à ta folle d’amie américaine que tu as posé les pieds sur San Diego. Ness, devrait accourir des ce soir et te faire une soirée aux petits oignons comme toujours. C’est à ce moment que ton frère te demande comment tu peux savoir que c’est quelqu’un ? Tu soulèves un sourcil en te demandant de quoi il parle, jusqu’à te souvenir du suçon, qui en réalité est difficile de manquer quand on est juste un chouia observateur.


- C’est une vraie question ?


Naturellement, il sourit en disant que tu le connais que trop bien. Evidemment que tu le connais. Ton frère est un séducteur, un cœur tout tendre mais qui enchaîne les femmes peut être un peu trop rapidement à ton goût. Il lui arrive de s’attacher mais jamais très longtemps, tu ignores ce qui fait qu’à chaque fois ça casse mais c’est le cas. A croire qu’hormis votre sœur aîné les gamins Flores sont condamnés à vivre des calvaires amoureux. Il reprend le fil de la conversation en disant que tu pourrais être surprise et tu penches doucement la tête en arrière en susurrant. Tes yeux sont toujours rivés sur ton écran où tu vois Ness répondre par un émoji fête.


- Avec toi je suis capable de tout entendre.


Tu prépares ta réponse à Ness, pourtant soudainement tu cesses de pianoter en écoutant les propos de Val’. Attends, attends, quoi ? Tu tournes ton visage vers lui, foutant tes lunettes de soleil par-dessus ton crâne en déposant des yeux curieux sur lui. Est-ce que tu as bien entendu ? Il te regarde difficilement fixant la route et n’aventurant que des regards en coin comme s’il avait peur de ce que tu puisses penser. Tu l’écoutes raconter pour sa rupture avec Loïs, effectivement tu te rappelles parfaitement mais encore une fois tu n’en connaissais pas la raison puisque tu estimes simplement que si ton frère ne te confie pas ce genre de détails c’est que cela le regarde. Mais il l’a fait pour son frère ? Par ces dires tu comprends que tu l’avais déjà rencontré et tu fouines tes souvenirs en tentant de remettre un visage sur un certain Lincoln. Lincoln… Lincoln, oui !


- Brun ténébreux, regard de braise, sourire ravageur. Impulsif, et profondément charmeur. Oui, je me souviens.  


Tu fais une petite moue désolée, alors que le véhicule s’arrête et que pour la toute première fois, tu entends ton frère dire qu’il est totalement épris de lui. Tu ne l’as jamais vu avec une telle expression sur le visage, à la fois de l’attachement et une sincère amertume d’avoir tout gâché. Et c’est probablement ce qui te choque le plus dans ce qu’il vient de dire. Qu’il soit gay, au fond tu t’en cognes même si, il aurait pu clairement t’en parler avant cet idiot. Mais qu’il soit amoureux… Tu tentes de rassembler tes idées.


- Tu es tombé amoureux ? Sérieusement ? Toi !


Tu désapprouves, ton regard sur lui n’est pas choqué ou outré, non tu affiches un véritable sourire d’amusement. Tu te renfonces dans ton siège, désapprouvant de ce que tu viens d’apprendre. Qui aurait pu croire que ton frère soit un jour raide dingue de quelqu’un et qui plus est d’un mec. Tu inspires et garde la tête tourné vers ton frère.


- Qu’est ce que tu as fait ? Tu as dit que tu avais tout gâché, alors… qu’est-ce que tu as fait ? Et avec qui ? Si je prends en compte ce suçon qui donc n’est pas de lui ?


Tu lui attrape le bras et le caresse doucement comme lui donner du courage. Evidemment parler de ça et ceux même à sa petite sœur ce n’est pas évident. Tu es la première en générale, à éviter de lui donner trop de détail sur tes ruptures et le fait que tu en souffres à chaque fois.


- C'est bon Val’, c’est moi ! Allez raconte...

Je suis heureux qu'elle soit là, mais clairement c'est pas simple de devoir lui annoncer que je suis tombé amoureux d'un mec, j'ai peur de sa réaction. Je respire profondément avant de lui demander si elle se souvient de Lincoln. Elle acquiesce, elle l'a rencontré lors d'un précédent voyage ici. -"Chatain, avec des yeux à se damner." Depuis quand ce genre de précision compte pour moi? Sérieusement?

Je me gare en bas de son immeuble et je me tourne vers elle alors qu'elle semble abasourdie, non pas par le fait que ce soit un mec mais par le fait que je sois amoureux fou. -"Hey ça va c'est pas un scoop. Je suis pas resté des mois avec Loïs pour rien... j'avais même parlé de lui présenter les parents. Mais comme ils viennent jamais, bah ça c'est pas fait." Je songe in petto que c'est plutôt une bonne nouvelle, finalement, vu les derniers évènements. Elle reprend la parole et j'ai beau être le grand frère, je me sens tout petit. -"Nan mais le suçon rien à voir." Qui me l'a fait d'ailleurs? J'en ai pas la moindre idée... ce qui est craignos au final. Essayer de chasser le fantôme de Lincoln ne marche pas du tout, alors pourquoi je continue comme le dernier des cons?

-"C'était en fin d'année dernière Aly, je... j'ai tout avoué à Loïs et évidemment elle a pété un câble. Elle m'a collé la plus belle tarte de ma vie et elle a dit que j'étais un poison... un putain de poison qui s'infiltre partout." Elle ne doit rien comprendre... forcément puis que je commence pas par le début. -"Attends viens on monte chez toi et on se pose." J'ai pas envie de résumer tout ça comme ça, dans la voiture, et j'ai besoin d'organiser mes pensées. Alors je quitte l'habitacle et je récupère ses affaires avant de trottiner derrière elle jusqu'à son nouveau chez elle. Une fois la porte refermée derrière nous je pousse un gros soupir, complètement conscient qu'elle ne me lâchera pas. -"J'étais en couple avec Loïs quand je suis sorti avec Link. C'était un soir en boite, on a dansé et j'ai vrillé, je lui ai sauté dessus. Bon il s'est rien passé à part quelques baisers. Et je me suis tiré." Me souvenir de tout ça me met à mal et je m'agite en faisant les 100 pas. -"Le lendemain j'ai quitté Loïs en lui disant que je l'avais trompée avec un mec... elle a été presque compréhensive, je crois qu'elle espérait que ce soit une tocade et qu'on passe à autre chose, mais moi je savais." Un soupir et ma main gagne ma nuque, signe chez moi d'une intense nervosité. -"On s'est revu... et enfin... je vais pas te faire un dessin." Est ce que je rougis comme le dernier des cons d'ados? Putain... -"Quand j'ai recroisé Loïs quelques semaines plus tard, j'ai pas pu résister et je lui ai dit que ce mec, ce soir là, c'était son jumeau. Alors déjà que Link par respect pour sa soeur voulait pas qu'on se voit... je pense que tu peux imaginer comment il a pris que j'ouvre ma gueule?" J'ai envie de crier, je serre les poings mais je me contiens. -"Je suis rentré pour des vacances d'abord." Et j'ai ressenti le besoin de revenir, pour respirer le même air que lui.-"Alors j'ai vendu le van et je suis rentré à Monaco, tu sais quand j'ai débarqué comme un dingue avec cette jolie rousse?" Becca, son souvenir me tire un sourire. -"Mais j'étouffais là-bas, papa a commencé à parler de me trouver un "vrai travail"." Je mime les guillemets avec mes doigts. -"C'était plus possible... j'ai vrillé et j'ai décidé de partir, de reprendre mon tour du monde, sauf que mes pas m'ont ramenés ici. Je peux pas partir... je veux le voir. Il me manque putain !" Je crois qu'elle ne m'a jamais vu dans un état pareil. Mais tant pis, j'assume, je suis amoureux comme un taré, d'un mec qui a clairement du passer à autre chose depuis le temps. -"Alors je sais qu'on se taquine tout le temps et tout, mais pas là... s'il te plaît Alya." J'affiche une vulnérabilité rare. -"Tu penses que j'ai la moindre chance qu'il me pardonne? Même si sa jumelle me hait?"

Ta mâchoire manque de se décrocher en l’entendant te reprendre sur la coloration des cheveux de ce cher donc Lincoln. Tes iris le fixent alors avec un air des plus interloqué. Non mais depuis quand Valentin Flores parle de couleur de cheveux avec précision, mais aussi d’yeux à rejoindre les enfers ? Pour le peu qu’il ajoute que son grain de peau est magnifique et tu pourrais faire un malaise. Tu es totalement abasourdie bien sûr que tu l’es ! Ton frère est tombé amoureux, et il ne t’a rien dit, il est venu te voir en France, il était tracassé, étrange et inhabituellement muet. Il semblait totalement à l’Ouest et tu as mis cela sur le compte de sa rupture, sa souffrance ricochant sur toi, tu aurais été prête à tout pour le soulager. Recevant son mal être comme une éponge, tu étais parfaitement en mesure de sentir que ça n’allait pas. Tu étais pourtant à des années lumières de te douter que c’était parce que cette fois il avait trouvé quelqu’un qui avait une véritable importance pour lui. Et pas à cause d’une pseudo rupture.


La voiture se gare devant le logement que tes parents ont prévus pour ton installation ici, à San Diego. Naturellement ce qu’ils font pour toi, ils l’auraient fait pour ton frère également s’il n’avait pas décidé de jouer les vagabonds. Tu cherches les clefs de la porte pendant que Val tente d’expliquer qu’il n’y a rien de fou dans son annonce, qu’il aimait aussi Loïs voulant la présenter à vos parents, et c’est plus fort que toi, tu l’interromps.


- Loïs n’était pas pour toi.  


Tu pinces tes lèvres en faisant une grimace, jouant doucement des clefs dans tes mains. Tu aventures un regard désolé vers ton frère et te reprends, faisant tapoter tes bouts de doigts sur ta cuisse.


- Elle était magnifique, rayonnante, amusante… Mais tu ne là jamais regardé comme quelqu’un qui importé. Pas comme quand t’évoque ce type en tout cas.


Tu l’observes, tu es sincère et tu es franche. Ton frère est l’une de ces personnes dans ta vie, essentielle pour que tu sentes entière. Et, tu ferais tout pour qu’il soit heureux. Il évoque ce suçon que tu as remarqué et tu fronces les sourcils tentant de comprendre ce qui cloche. Tu acceptes de le suivre pour qu’il t’éclaire et une fois dans le logement, qui au passage est plus que conséquent, tu te laisses tomber dans le canapé, alors que ton frère tourne en rond comme un lion en cage en disant que son ex a dit de lui qu’il était un poison. L’annonce te fait discrètement serrée le poing. La moindre personne critiquant ton frère, pourrait ne pas te reconnaître tellement tu es susceptible sur ce point. Val’ est à tes yeux intouchables, il t’a toujours énormément protégé et ce lien qu’il y a entre toi et lui est tellement fort que tu ne pourrais pas supporter qu’on dise le moindre mal sur lui. Néanmoins tu te tais, et tu écoutes ces dires en essayant de comprendre. Certaine que tu ne le lâcheras pas tant qu’il ne t’aura pas tout dit. Et alors il délit sa langue et accouche de ces conneries. Il dit avoir trompée Loïs avec son frère en vrillant un soir en boite et tu ouvres un peu plus grand les yeux mais reste silencieuse. Il a été sincère l’a avouée à sa petite amie, qui voulait même lui pardonner. Étonnement ça te fait penser à quelqu’un. Tu es de ce genre là toi aussi. A tenter de croire que les hommes sont bons et leurs erreurs sont pardonnables. Il est nerveux, sa main qui presse sa nuque le montre. Alors tu te lèves, tu lui prends la main et l’amène à te rejoindre dans le canapé. Tu t’installes de côté histoire de lui faire face et lui lance un regard encourageant pour qu’il poursuive. Il semble avoir compris très rapidement son attirance pour ce gars. Tu l’entends raconter toute cette histoire, ainsi que son arrivée avec une rouquine à Monaco dont tu ne te rappelles même plus le nom. Tu te souviens de l’insistance de votre père pour que Valentin se range et prends un poste plus « censé » aux yeux de vos parents. Sa détresse est perceptible, en toi une espèce de boule d’angoisse se forme dans ton ventre plat. Tu vois son visage se crispait et ces dires tortueux qui disent qu’il est revenu ici parce que Lincoln lui manque. En toi une sensation déchirante prend vie. Il te demande de ne pas le vanner et tu t’approches alors de lui et le prends dans tes bras. Tu l’attires contre toi, assise sur tes genoux, tu serres cet abruti en déposant ta joue contre sa chevelure.


- Ok, ça va on va trouver une solution. Je le promet, on va trouver.


Tu respires ces cheveux en te montrant pensive à ce qu’il a pu dire. Ok donc si on résume il a réussi à s’enticher d’un mec qui n’est autre que le jumeau de son ex petite amie, avec qui il l’a trompée. Le type aurait vu rouge quand Val’ a souhaité confesser ces sentiments et l’histoire à la cocue, et à présent ton frère souffre de cette séparation. Putain Val’ tu pouvais pas faire plus simple ?


- J’ai aucune idée de ce que ce Lincoln est capable de pardonner ou non. Mais ce dont je suis sûre c’est que mentir à sa sœur n’aurait rien apporter de bon. Tu la revue depuis ton retour sur San Diego ? Il sait pour tes sentiments pour lui ?


Tu tentes de savoir exactement où en est leur relation. Tu n’es pas certaine de pouvoir faire quoi que ce soit pour lui, mais ce qui est sûr c’est que tu n’abandonneras jamais ton frère.

Je ne sais pas si ce qu'elle dit est vrai ou non. Est ce que je regardais Loïs avec amour? Oui j'en suis convaincu... mais est ce que ça pouvait équivaloir à la passion qui me broie le ventre quand je pense à Link? Non... là dessus elle n'a pas tort. En même temps elle me connaît, mieux que quiconque. Cette idée me fait mal, parce que c'est ce dont j'ai privé Link... Comment j'ai pu faire ça? Me mettre entre un frère et sa soeur? Je ne me reconnais même pas. Mais j'ai besoin que ça sorte, besoin d'exorciser tout ce qui me ronge. Alors je parle, longtemps, la suppliant de ne pas me charrier parce que je suis trop vulnérable.

Alya me regarde avec compassion, ses yeux reflétant à la fois la préoccupation et l'amour fraternel. Elle pose doucement sa main sur mon épaule et elle m'attire dans ses bras en me disant qu'on va trouver une solution, ensemble. C'est tout ce que j'avais besoin d'entendre et je me serre contre elle, la serrant avec force en hochant la tête à la va vite comme un gamin perdu. C'est pourtant moi le grand frère...

"- J’ai aucune idée de ce que ce Lincoln est capable de pardonner ou non. Mais ce dont je suis sûre c’est que mentir à sa sœur n’aurait rien apporter de bon. Tu la revue depuis ton retour sur San Diego ? Il sait pour tes sentiments pour lui ?"

Les paroles d'Alya résonnent en moi, et je me sens à la fois effrayé et motivé par ses conseils. Elle a raison au fond... je peux pas juste continuer à me terrer comme un con, chez les différents potes qui m'hébergent. Il doit même pas savoir que je suis revenu.

-"Merci, Alya. Non il sait pas... enfin pas que je suis revenu. Je pense qu'il sait que je l'aime encore... enfin peut être qu'il se dit que non puisque je me suis cassé comme un connard. Mais... je lui ai dit que je l'aime, je l'ai supplié de nous donner une chance." Valentin Flores amoureux fou et suppliant, elle risque de ne même pas y croire. Je sais que c'est risqué, mais je dois essayer. Je ne peux pas vivre avec des regrets ou des 'et si' alors peut être que je vais devoir oser sauter le pas et aller le voir. -"Je t'aime, tu sais ? " Le soutien qu'elle représente m'est indispensable en ce moment. Elle me serre dans ses bras avec tendresse et je crois que je respire un peu mieux.

-"Quand même les parents se sont pas foutus de toi en t'installant ici." Je souris et j'essaie de faire bonne figure quand je me redresse pour la regarder. -"Et donc, ton frère te manquait trop pour que tu aies décidé de débarquer? Ou il y'a quelqu'un qui t'a poussé à partir et à qui je dois péter la gueule?" Faire un peu l'imbécile, profiter de ce lien fraternel, ça fait un bien fou et je lui fais un petit clin d'oeil. -"Je suis presque étonné, où est barbie salope? Elle devrait déjà être là à gratter à la porte non ?" Alya le sait, j'aime pas cette Ness et j'adore l'emmerder à son sujet. Je sais pas trop pourquoi d'ailleurs... je suis pas fan de ce genre de nana trop sure d'elle et croqueuse, qui se croit irrésistible. Mais ça me rend pas agressif non plus pour autant... mais celle là. Y'a un truc dans sa façon de regarder ma petite sœur qui ne me plait pas beaucoup. J'ai l'impression qu'elle... qu'elle mate une friandise qu'elle rêve de manger. C'est assez dérangeant, surtout quand elle pense que personne ne la regarde... M'enfin de toute manière je ne suis pas dupe, ce n'est qu'une question de temps, avant qu'elle ne refasse partie du paysage. Ces deux là sont inséparables.

Loïs était une chouette femme mais cela paraissait évident qu’elle l’aimait bien que ton frère l’aimait elle. Tu n’as jamais ressenti le besoin de partager ce sentiment à ton frère. A quoi bon ? L’essentiel pour toi c’était que ton frère soit heureux, et s’il était convaincu que c’était elle, la nana qui contribuerait à son bonheur alors tu n’aurais jamais rien fait pour interférer. Ton frère est un pilier de ton existence, et lorsque tu le vois ainsi parlant avec un certain désespoir dans la voix, ton petit cœur se fendille. Le voir amoureux, pour de vrai, c’est tellement inattendu. Si tu avais cru ça possible.


Tu l’amènes à toi, tu as autant besoin de cette affection fraternel que lui. Il t’a manqué, ton frère est un pilier de ta vie sans qui tu es totalement perdue. Beaucoup plus sans que tu saches pourquoi, que votre sœur, ou vos parents. Tu as beau les aimer fort eux aussi, ton frère est… juste indispensable dans ton monde. Alors si aujourd’hui son rôle de grand frère est plus faillible, tu peux sans aucun assumer ce rôle quelques instants. Même si son instinct protecteur n’est jamais très loin. Ce Link ne pourra pas rester indifférent à des sentiments pareils sans conséquence. Tu en es sur. Valentin explique qu’il ne sait pas pour son retour mais qu’il sait pour ces sentiments et qu’il l’a supplié d’avoir une seconde chance. Il faut laisser le temps au temps. Tu seras là quoi qu’il arrive. Ces mots sont tellement fort, sa détresse palpable alors tu affirmes un peu ta prise sur lui, et embrasse son crâne, respirant son parfum. Tu l’entends te dire qu’il t’aime et tu souris, soupirant contre sa chevelure folle.


- Je le sais crétin. Et moi aussi je t’aime.


Son état d’amoureux transi pourtant ne reste pas à l’affiche très longtemps. Observant le logement, il te fait rire en disant que les parents ne se sont pas moqués de toi pour cet endroit. C’est vrai, tu n’es clairement pas mal tombé. Tu inspires en repensant au fait que ton frère ai insinué qu’il vivait à droite et à gauche depuis quelque temps. Son van et son besoin de liberté semble tout de même assez loin à présent et tu pinces tes lèvres en murmurant.


- J’avoue que je pense que je vais me sentir bien ici… Cela dit, tu pourrais peut-être rester avec moi. D’après ce que je sais il y a 2 chambres.


Il se redresse et tu souris en coin. Qu’il le veuille ou non, t’importe. Loin de toi l’idée de l’obliger à se coltiner sa petite sœur H24 s’il n’en a pas l’envie. Mais s’il le souhaite, alors tu serais clairement au petit ange de vivre à nouveau avec lui. Il revient sur le fait de ta présence ici, et évidemment en fait des caisses pour justifier ton emménagement, tout en fouinant tout de même sur ce désir. Tu te laisses affaisser contre le dossier du fauteuil et inspire en haussant les épaules. Ton petit air de gamine sur le visage en reprenant.


- Tu me manquais beaucoup oui, mais ça tu le savais déjà.


Tu marques un temps d’arrêt et détourne un instant le regard en repensant à tes raisons de décoller de la France pour venir définitivement faire ta vie ici. Tu revois une dispute, une poupée blonde couchée dans le lit de l’homme qui était sensé être le tien, puis tes larmes. Tu baisses les iris et murmure.


- Disons que j’avais besoin de m’éloigner simplement de la France.


Val reprend quelque peu du poil de la bête et évidemment passe à votre sujet de discorde favoris, Ness. Instantanément tu attrapes un sourire aux lèvres. Ness, c’est ton rayon de soleil, elle est drôle, douce, totalement barrée mais sa folie te rend ivre de joie. Ness c’est la nana que tu as connue ici il y a quelques temps et que tu as apprécié dès qu’elle t’a souris. Une amie précieuse, une femme magnifique et avant tout la nana que tu considères comme ta meilleure amie. Il est prévu que tu la vois dans la soirée et tu as hâte de la retrouver. Evidemment Val lui déteste ton amie et ce n’est pas un scoop. Barbie Salope ! Tu lui donnes un coup d’épaule en le pointant du doigts.


- Hey ! Tu ne parles pas d’elle comme ça. Et elle ne gratte pas au porte espèce d’idiot. Je la retrouve dans la soirée. Tu es pas le seul à me manquer, excuse-moi oh grand Valentin !
 

Evidemment il ne faut jamais très longtemps pour que tu recommences à te chamailler avec lui autant que possible.

Alors que je me confie à ma sœur Alya, une sensation de réconfort m'envahit, les pièces du puzzle trouvent leur place. Elle est vraiment là pour moi, et ça fait un bien fou de retrouver ce lien fraternel, et le fait d'enfin mettre les choses en mots, m'oblige à faire le point et à réaliser dans quoi je m'agite. Sa présence est apaisante, et ses mots me donnent de l'espoir. Elle m'amène dans ses bras, et nous partageons ce moment de tendresse, qui me permet de lâcher un peu prise. C'est ce dont j'avais besoin, cette connexion qui me manquait tant.

On évoque Loïs, l'ancienne petite amie que j'ai laissée derrière moi et à qui j'ai clairement brisé le coeur. Pour moi, l'essentiel est désormais de faire la paix avec son frère. Qu'il soit heureux, et si je dois sacrifier mes propres sentiments pour cela, je le ferais, même si ça va être horrible. Elle m'attire encore plus près d'elle, sans doute consciente que je me torture à l'intérieur et je sens son affection fraternelle me remplir d'une chaleur réconfortante. Alya est l'une des personnes les plus importantes de ma vie, et je ne peux m'empêcher de sourire en l'entendant dire qu'elle m'aime aussi.

Après cette parenthèse émotionnelle, nous revenons à des sujets plus légers. Alya s'amuse de son nouvel appartement et me suggère de rester avec elle. L'idée me traverse l'esprit, mais je ne veux pas la contraindre à me supporter 24 heures sur 24. Alors je lui adresse un petit sourire complice. -"Je squatterais peut être un temps, mais je crois que je vais me retrouver un Van."

Elle revient sur les raisons de son déménagement aux États-Unis, et je sens qu'elle me cache quelque chose. Elle évoque simplement le besoin de s'éloigner de la France, mais il y a plus derrière cette décision. Je ne veux pas la forcer à se confier, alors je laisse le sujet de côté pour l'instant, même si elle ne perd rien pour attendre. Enfin, nous abordons le sujet de Ness, son amie insupportable. Alya défend chaleureusement Ness, et je ne peux m'empêcher de sourire en l'entendant la défendre avec tant de passion.

Je lui adresse un sourire en coin, amusé par notre complicité et notre capacité à nous chamailler comme des gamins. Et je me mets à la chatouiller quelques secondes. -"A croire que c'est ta meuf en fait !" Alya a toujours été ma confidente et ma meilleure amie, et je suis reconnaissant de l'avoir à mes côtés. Notre relation fraternelle est précieuse, et je suis prêt à tout pour la protéger et la soutenir. Je secoue la tête, feignant l'indignation tout en esquissant un sourire taquin. -"D'accord, d'accord, je vais faire un effort sur Ness. Mais tu sais combien elle m'énerve avec son air tout le temps joyeux et sa folie débordante. C'est un putain d'ouragan et je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter pour toi."

Je me lève du canapé et m'étire, jetant un coup d'œil sur l'appartement. -"Tu sais que tu viens clairement de me donner une raison de rester à San Diego ?" Amusant puisque je suis incapable de partir depuis quelques semaines déjà. Il y'a des gens que j'aime ici... c'est ainsi. -"Je suis tellement heureux." De la retrouver évidemment mais surtout de me dire que je vais pas avoir à lui dire au revoir. Elle va pas rentrer, je ne vais pas revivre ce déchirement. Je crois que je ne suis pas trop en mesure d'encaisser des au revoir dans le moment. -"Et la première soirée de ma petite soeur est pour barbie. Elle en a de la chance cette demoiselle Calloway." Clairement j'ai trouvé un bouton qui fonctionne, je vais pas me priver. J'appuie et youpi c'est parti pour un tour !

Cette ville te manquait, cette atmosphère aussi, cette effervescence qu’on ne trouve qu’ici. San Diego est une ville magnifique et tu t’y es senti bien immédiatement. Si tu n’y es pas resté les premières fois où tu as débarqué les réponses en était simple. Tu avais une vie en France. Monaco c’était ta ville, celle de la lumière, des réceptions, des casinos. Celle où tu brillais au côté de ta famille mais aussi de ton petit ami de l’époque. Tu as cru que tu pourrais envisager de construire quelque chose là-bas, même si ton frère manquait incontestablement à l’appel. Peut être que tu y serais resté en réalité si à son dernier passage il n’était pas reparti. A présent tu sais pourquoi. Un homme hante sa vie, son âme et il a royalement merdé. Valentin a certainement beaucoup de défauts mais c’est un homme passionné, c’est un grand frère aimant et protecteur, un ami fidèle. Ce qu’il a fait à Louise n’est pas correcte mais, l’est-on toujours quand on est amoureux ?


Tu tentes de consoler ton frère comme tu le peux, mais son grand ménage ne sera certainement pas de tout repos les temps prochains. Tu lui proposes de crécher chez toi quelques temps. Tu sais parfaitement qu’il doit vivre ci et là, et que se posait n’a pas dû faire partie de ces priorités. Et puis au fond toi ça te rassurerait de savoir qu’il habite avec toi quelques temps. Il accepte en tout cas pour quelques temps puisqu’il a comme projet de retrouver un van. Cette manie qu’il peut avoir pour ces voitures ambulantes. Tu lèves les yeux au ciel mais ne commente rien. Après tout ton frère est libre de vivre comme il l’entend. La séquence émotion se termine et rapidement Val’ cherche à en savoir plus sur les raisons t’amenant ici. Tu connais ton frère et dire que ton ex t’a fait du mal n’arrangera rien alors tu préfères rester évasive sur ta dernière relation et dire qu’il te manquait uniquement ainsi que la ville. Croit il à tes mensonges ? Tu dirais que non mais quoi qu’il en soit il ne creuse pas la piste.


Ce qu’il creuse en revanche c’est rapidement l’idée que tu vas revoir Ness, ton amie survoltée qui clairement ta tout autant manqué. Tu adores cette fille véritablement, tu ne sais pas pourquoi mais quand tu l’as vu la première fois ça a été une évidence. Le feeling est passée et ouais tu as aimée te confier à elle, pouvoir compter sur elle. Depuis c’est une évidence qu’en mettant les pieds ici tu cherches à la voir. Val te vanne en disant qu’on dirait que tu la considère comme ta meuf.


- Ma meuf ? N’importe quoi ! C’est ma pote c’est tout. Et on n’insulte pas les gens pour qui j’ai de l’affection même quand on a le même nom de famille que moi !


Tu l’écoutes te dire qu’il ne peut tout simplement pas, qu’elle l’énerve et tu souris en coin en l’écoutant dire que c’est sa bonne humeur et sa folie qui le dérange. Vraiment ? Toi c’est tout ce que tu adores c’est elle pourtant. Tu marques un temps d’arrêt face à ta pensée avant de reprendre le fils.


- Ness est une fille super ne t’en déplaise. Fait un effort ! Et que veux-tu qu’il m’arrive ?


Tu lui souris, faisant une petite moue moqueuse face à sa surprotection dont il le couvre toujours. Tu ignores s’il agissait aussi avec votre sœur aînée mais te concernant soit il te chassait soit il jouait les gros bras pour te protéger de tout. Il dit être heureux et tu affiches un sourire éclatant. Il dit avoir des raisons de rester sur San Diego et tu n’es pas dupe, tu n’es pas l’unique raison. Ton frère vivait à des milliers de kilomètres de toi et le manque ne l’a jamais empêché de vagabonder. Valentin ronchonne tout de même en sachant que tu sors des la première soirée et sans lui et tu soupires, te moquant de lui.


- Mohhh c’est qu’il est mignon à faire son jaloux… C’est l’enterrement de vie de jeune fille d’une de nos amies, Rose. La chanceuse à trouver l’homme de sa vie alors on va essayer de rendre ça mémorable !


Tu crois en l’amour, tu es foutue rêveuse malgré tous les connards qui ont traversés ta vie et qui t’ont fait du mal. Tu as beau être sensible et fleur bleue, t’espère qu’un jour quelqu’un sera prendre soin de toi. Et quoi de plus beau qu’un mariage pour trouver l’amour ?

Elle a raison au fond, je me fais du souci pour quoi au juste? Alya est une grande fille et elle a du par la force des choses apprendre à faire sans moi, quand je me suis barré à l'autre bout du monde... Je crois que lire la déception dans les yeux de mes vieux, ça m'était devenu insupportable. Mais je l'ai quittée elle aussi, même si on est restés en contact, le plus possible, malgré cette salope de géographie...

J'en avais besoin et je pensais vraiment faire le tour du monde, avant que la vie ne me pose à San Diego et ne me désigne clairement que j'ai des trucs à traverser ici. Je peux pas me détourner, j'ai essayé et ça a été un échec lamentable, alors je crois que je vais devoir prendre mon courage à deux mains et faire ce qui doit être fait. -"Il ne t'arrivera rien du tout, sinon je vais devoir être méchant." Clin d'oeil et sourire, en mode grand frère protecteur. Je suis pas du genre macho, à croire qu'elle peut pas se défendre toute seule, mais je sais que le rapport de force physique laisse croire à certains individus qu'ils ont droit de penser avec leur bite ou leurs poings, voire même les deux... et si quelques connards ont besoin qu'on leur colle les pendules à l'heure je serais ravi de m'en charger.

Je suis du genre à m'imposer quand un mec hausse le ton face à sa femme, ou à une femme de manière générale. Plutôt dans l'apaisement en général... mais en imaginant un couillon osant ce genre de show face à ma soeur? Là ça craint... j'ai le sang qui boue et je pense être tout à fait capable de passer en mode on cogne d'abord et on discute ensuite, si vraiment on s'emmerde, ou si il te reste des dents. -"Je fais pas mon jaloux d'abord !" C'est sur que dit de cette fois boudeuse d'adolescent... je manque chouya de crédibilité. Mais on s'en branle, de toute façon je râle que pour la forme. -"Rose ? Attend... Rose ? Je veux dire la même Rose que... que tu m'as présentée?" Je savais pas qu'elle allait se marier... Sinon j'aurais... enfin plutôt j'aurais pas. Oh merde ! Je ferme ma gueule? Ouais... mais je suis presque sur que c'est trop tard... que j'ai déjà excité la curiosité de miss Flores ! Je vais me retrouver les couilles sur le grill avant d'avoir eu le temps de compter jusqu'à 3 ! SHIT !

Vivre loin de lui était pesant. Vraiment pesant au point de te faire regretter chaque jour passant sans que tu ne décides de le rejoindre. Simplement, tu avais grandi, lui aussi. Et puis lorsqu’il avait décidé de repartir loin de toi, tu as essayé aussi d’intégrer le fait que ton grand frère n’avait pas forcément toujours l’envie de t’avoir dans ses pattes. Même si toi tu n’étais pas capable, ou peu, de faire sans lui dans les tiennes. Le résultat a été simple, des mauvais choix de plus, un cœur en miette une nouvelle fois, qu’il ne soupçonne même pas. Et un besoin viscéral de te construire loin de ce monde de paillettes qui finalement n’avait de beau que son apparence. San Diego était la ville dont ton frère était en train de tomber amoureux, et Ness y était, tout comme d’autres rencontres comme Mathis. Bref le choix était rapidement fait. Et tu souffles enfin, maintenant que tu y es.


Si tu n’imaginais pas une seule seconde que ton frère puisse être tomber amoureux d’une personne, tu étais encore plus loin de te douter que cela pouvait être d’un homme. Tu espère que son bonheur pourra être comblé. Tu l’espères vraiment, contrairement à ce que certains peuvent penser de part son tempérament volage, tu sais mieux que quiconque qu’il est un homme formidable lorsqu’il tient à quelqu’un. Tu élargis un sourire à sa possessivité concernant le fait qu’il ne t’arrivera rien au risque qu’il devienne méchant. Sa surprotection a toujours été un trait de caractère qui t’a attendrie. Ce besoin tellement constant de prendre soin de toi comme si tu étais une petite chose fragile. Est-ce c’est ce que tu es vraiment ? Tu le chari un peu sur sa jalousie. Tu aimerais vraiment que Val’ s’entende avec Ness. A tes yeux ces deux personnes sont des perles divines qui méritent qu’on puisse regarder au-delà de la facette extravagante qu’ils possèdent tout les deux. Mais pour ce soir, c’est à Ness que tu as promis du temps. Et puis sa présence te manque c’est indéniable.


- Je fais pas mon jaloux… nia nia !


Tu lui tires la langue te moquant gentiment de lui. Avant que tu n’expliques la motivation de votre sortie que, même si tu le souhaitais ne pourrait être annulé. Rose, se marie, tu es contente pour elle. Elle a trouvé la personne qui lui faut et tu espères que son bonheur durera toute sa vie. Trop idéaliste ? Ouais… on te l’a déjà dit. Tu zieutes ton téléphone un message de Ness qui te fait sourire au moment où Valentin te demande si c’est Rose, la Rose que tu lui as présenté. Si le début de ta phrase ne t’interpelle pas, tu baisses cependant rapidement ton écran pour déposer tes prunelles sur ton frère et le scruter.


- Rose, ma copine oui. Pourquoi ?


Tu le scrutes un peu plus, lui et son air d’innocent qui ne l’ai absolument pas. Tu fronces les sourcils en revenant en sa direction.


- Val !? Qu’est ce que tu as fait ?


Tu l’examines, cette bouille de petit con tu la connais par cœur. Tu as vu ton frère mentir comme un arracheur de dents à des dizaines de nanas, tu l’as vu raconter des histoires des plus attristantes juste pour se sortir de la panade. Tu es une experte en bluff. Et pour ce qui est de celui qui possède le même sang que toi, c’est encore plus évident. Quand ton frère ment, tu le sais instinctivement.


- Val !


Tu te pointes de nouveau face à lui, tes yeux perçant les siens avec détermination alors que tu croises les bras. Bien déterminé à savoir ce qu’il ne dit pas.

Non je fais pas mon jaloux, enfin pas vraiment... et puis merde ! Ouais je suis jaloux de cette dindasse qui a même pas besoin d'être siliconée pour être gaulée comme une déesse... parce qu'elle est toujours dans les pattes de ma frangine et que je finis par me demander qui elle a eu envie de venir retrouver ici. C'est petit, con et mesquin... j'en suis conscient ! Mais Alya ! C'est ma princesse, ma petite sœur évidemment, mais surtout mon repère et mon pilier. Je devrais être l'élément responsable et raisonnable, mais ça, il suffit de me connaître depuis un quart d'heure pour capter que ce sera la merde.

Elle me tire la langue et se fout clairement de moi, avant d'évoquer la personne qui va la réunir à son insupportable barbie pétasse et là... c'est vraiment la merde ! Je me trahis comme un putain de bleu, en deux phrases et évidemment elle lâche pas l'affaire et part directement du principe que j'ai merdé. Bon elle a raison ! Mais c'est pas une raison ! Si ? Ouais peut être ! Je baisse la tête trois secondes, penaud, avant de relever le nez, une moue boudeuse aux lèvres. -"A ma décharge je savais pas qu'elle allait se marier." Nouvelle grimace et j'ajoute en me marrant -"Et je crois pas qu'une fiancée soit sensée faire ce genre de trucs avec un autre mec que le sien." Je suis en train de partir dans un fou rire. Inadapté, probablement, mais tellement libérateur. Je ris, bruyamment en me tenant les côtes et plus elle affiche cette moue désapprobatrice, plus je me marre comme le dernier des couillons. -"Allez ça vaaaa je lui ai fait l'enterrement de vie de jeune fille !" Ma voix se brise sur une nouvelle tempête de rire et je finis littéralement par en chialer.

Rose je l'ai croisée un soir, à la plage, sur une soirée un peu hippie, organisée par Louise. Cette poupée blonde a un don pour des soirées mémorables, surtout quand on a la bonne idée de gouter à l'une ou l'autre de ses décoctions. J'ai fini torse nu en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, serrant la demoiselle contre moi. Elle s'appuyait de base assez innocemment et puis elle a commencé à me caresser. Maintenant que je sais qu'elle est sur le point de se marier, je suis content de me dire qu'elle avait rien bu des potions magiques. Au moins on pourra pas m'accuser d'avoir profité de la future mariée... Surtout que putain vu comme elle était déchainée, c'est clairement elle qui a profité de moi. Cette pensée me tire un nouveau sursaut de rire et je me tortille littéralement sur le canapé comme un gamin.

Ça fait un bien phénoménal ceci dit, surtout dans la morosité qui m'entoure depuis des semaines. Je sais pas ce qui se passe pour moi en ce moment... faut croire que j'ai des trucs à me faire pardonner et que la balance karmique a décidé qu'il était temps de payer l'addition. En même temps, j'ai fait de la merde... Je ne peux pas le nier. Ce qui est étrange c'est que ça ne me ressemble pas le moins du monde. Je suis un mec un peu chien fou et foutrement désorganisé par bien des aspects, mais je suis aussi un mec droit et franc... Je ne me reconnais pas et c'est surement le plus dur pour moi, dans tout ça. Peut être que je devrais juste me reprendre, tourner cette putain de page, voir même tout ce foutu tome, pour venir ouvrir le prochain.

Peu de gens se rende compte de qui est réellement ton frère. De prime abord il est comme ça, un clown ambulant, un séducteur en série, ce mec qui semble se foutre de tout, capable du meilleur comme du pire. Et bien souvent il choisi la deuxième option. Peu de gens cherche à savoir qui il est et le pourquoi il fait ce qu’il fait. Bien trop souvent, on ne lui laisse pas le temps de montrer qui il est. Tu es lucide le concernant tu sais qu’il peut être un effroyable connard, un abruti, responsable de bien des douleurs, bien des emmerdes. Mais jamais tu pourrais penser une seule seconde que ça fait de lui une mauvaise personne, ou un homme à proscrire. Valentin outre le fait qu’il soit de ton sang, est l’homme le plus attentionné de cette planète. L’être le plus protecteur de ce monde, ton frère est capable de foutre une ville à feu et à sang pour quelqu’un qu’il aime. Il est passionné, sans limite, rêveur, vagabond et tu l’aimes… Tu l’aimes au point de ne pas supporter de vivre à l’autre bout du monde sans lui. Tu l’aimes au point d’en abandonner ta vie, au point de vouloir être proche de lui quitte à t’éloigner des autres. Quoi qu’il advienne il sera toujours ton choix. Lui et personne d’autre.


Même si… Là tout de suite, ton amour pour lui semble soudainement en péril. En lui évoquant ton planning de la soirée, avec qui et en quelle occasion ton grand frère semble soudainement pris d’un malaise. Il ne te faut que quelques secondes à peine pour lire dans son regard, que cette « rose » que tu lui présentais et lui ça s’est produit. Tu te pointes devant lui, ton regard incendiaire en ayant peur de comprendre ce qu’il a pu faire.


- Tu as pas fait ça !


Il lève les mains en signe d’excuse, et tu lui attrapes le menton pour qu’il relève immédiatement ce visage qu’il tente de baisser. Putain, sérieux ! Il te confirme tes doutes, en avouant qu’il ne savait pas qu’elle allait se marier. Il affiche son regard penaud et sa bouille destinée à attendrir son monde, et tu connais bien trop ses stratagèmes pour t’y laisser prendre. Il dit qu’à sa décharge, il est presque sur qu’une femme qui doit épouser un homme, n’était pas censé faire ce genre de choses avec lui du coup. Il commence à se marrer, et ton désarroi atteint son summum.


- Non mais tu te fous de moi ! C’est possible que tu gardes ta queue plus de cinq minutes dans ton pantalon ?


Tu n’avais clairement pas besoin de dessin pour comprendre ce qu’il a pu faire avec elle. Bordel tu es son témoin à son mariage, tu es censée dire quoi devant cette putain de curé maintenant ? Alors que ton esprit s’égare à se demander ce que tu es censée faire maintenant que tu es au courant que la mariée a rendu son futur mari cocu, Val’ part dans un fou rire, tu relâches son menton alors que son hilarité redouble, probablement aussi à cause de la tronche que tu fais.


- Tu te rends compte de ce que tu as fait ? Je vais être témoin à son mariage ! Je suis censée dire quoi devant la curée ? Bénie soit ce jour où nous unissons la nana qui a baisée mon frère à quelques semaines de son mariage ?


Tu grognes en te laissant tomber dans le canapé prêt de Valentin. Tu désapprouves tentant de réfléchir à comment tu vas régler ça, alors que ton ainé lui s’écroule ouvertement et purement de rire. Se tenant les côtes tel l’abruti qu’il est. Ton coude tape gentiment dans son flanc alors qu’il dit qu’il a fait l’enterrement et tu répliques.


- Estime toi heureux que ce n’est pas le tien que j’organise, espèce d’idiot !


Tu soupires, ton air tellement sérieux sur le visage alors que ton regard croise celui de ton frère. Sa tête d’abruti avec ce sourire de petit con te contamine. Tu te retiens de rire, de réellement attraper ce fou rire qu’il a et qui doucement t’infecte. Tu secoues doucement la tête avant de finalement abandonner et éclater de rire à ton tour.

-"Heeey ça va ! C'est pas comme si elle avait pas envie !" Je me marre, tout en étant un peu vexé qu'elle me voit comme un satyre. Je suis du genre fidèle quand je suis en couple, même si on dirait pas vu le bordel que j'ai foutu entre les jumeaux récemment mais de base je suis pas du style à sauter sur tout ce qui bouge, mais étant célibataire j'allais pas non plus dire non à une nana superbe rêvant de me grimper dessus, faut pas être con ! Le rire s'installe entre nous comme une bulle de légèreté, dissipant temporairement les soucis et les conséquences de mes actes. Alya, assise à mes côtés, partage ce moment de folie, et je peux lire dans ses yeux qu'elle a décidé de temporiser plutôt que de sombrer dans la colère. Son regard croise le mien, une complicité silencieuse s'établissant entre nous. C'est l'un de ces jolis moments où nos mondes, malgré leurs différences, se rejoignent dans cette connexion fraternelle.

Pourtant, je sais que la tempête n'est pas loin. Alya rompt le silence entre deux éclats de rire, exprimant sa consternation devant la tâche qui l'attend en tant que témoin au mariage de Rose. -"Tu dis : félicitations. Et... et tu lui souhaites bon courage." Mon rire est totalement incontrôlable et je peine à placer mes punchlines qui me font encore redoubler d'hilarité. Elle grogne, s'effondre davantage dans le canapé, et je la sens déterminée à trouver une solution à ce dilemme. Je m'essouffle peu à peu, mes éclats de rire se transformant en sourires amusés alors que je la regarde faire face à cette nouvelle complication. Je lui dit avoir déjà enterré la vie de jeune fille et sa réponse me fait partir d'un nouvel éclat de rire joyeux.

Elle réplique avec sérieux, et je ne peux m'empêcher de lui lancer un regard malicieux. -"Peut-être que ça a été l'enterrement de vie de jeune fille le plus mémorable de l'histoire.", je rétorque, et part dans un nouveau fou rire. Elle soupire, réfléchissant à la manière dont elle va gérer cette situation délicate, tandis que je me bidonne. J'ai rien à voir là dedans. Si j'avais su qu'elle était engagée, je me la serait sans doute pas tapée, par respect ou une connerie comme ça. Pour pas mettre ma sœur dans l'embarras, surtout, mais j'en savais rien, donc celle qui a merdé c'est sa pote, pas moi. J'en profite pour la regarder, admirant la force tranquille qui émane d'elle, même dans les moments de crise. Alya, ma petite sœur, toujours là pour remettre de l'ordre dans le chaos que je peux créer. Prête à assumer les conséquences de responsabilités qui ne sont pas les siennes.

Je passe le bras autour d'elle posant une main sur son épaule quand elle se laisse contaminer et se prend à rire avec moi. -"Je suis vraiment désolé tu sais? Je l'aurais pas déglinguée si j'avais su." Je tente de retenir mon rire, mais ça me fait hoqueter et j'en chiale. Je sais que même si je suis loin d'être le frère parfait, elle sera là pour m'aider à réparer les pots cassés et ça a un côté hyper rassurant. Je ne suis plus tout seul dans cette foutue ville. Peut être que c'est enfin le nouveau départ dont j'ai tant besoin. Un silence paisible s'installe entre nous, nos rires s'apaisant progressivement. Alya semble plongée dans ses pensées, et je la regarde avec une certaine tendresse mêlée d'inquiétude. Malgré toutes mes facéties, je sais que notre lien fraternel est sacré. C'est le genre de relation que même mes conneries ne peuvent ébranler complètement. Je suis prêt à tout, quand il s'agit de ma petite sœur et je sais qu'il en est de même pour elle.

C’est un véritable idiot. Un abruti d’une puissance intergalactique, et c’est ton frère ! Ton propre sang qui est là, hilare, à l’agonie du fou rire alors qu’il t’avoue avoir baiser ton amie la veille de son mariage. Ton sentiment premier est la colère, l’animosité lorsqu’il fait fit de sa confession, et ton envie première est de le sermonner, de lui faire comprendre qu’il a merdé. Mais Valentin est ton grand frère, il est ouvertement le genre de type qui ferait souffrir une fille comme toi, et pourtant. Lorsque tu le regardes et que l’électricité de ces yeux euphoriques percutent tes iris sermonneuses, toute animosité s’évapore et malgré toi tu te laisses envahir par la folie de ton frère. Votre complicité prime sur tout le reste c’est indéniable. Et tu ne peux décidément rien y faire. Il se défend disant qu’elle en avait envie. C’est quoi cet argument ? L’angoisse d’être témoin de ce mariage alors que ton propre frère à fauté avec cette fille te percute. Jouer l’ignorante d’une situation comme celle-là, te rend mal à l’aise, toi qui détestes être porteuse d’un mensonge inavoué. Tu es le genre de femme fidèle que ce soit en amitié comme en amour. Tu es droite, et peu en importe la nature d’une relation tu l’aimes et l’embrasse sincère et sans faute. Même si les trahisons ont toujours clôturé tes relations passées. Val’ te conseille de souhaiter bon courage au futur marié, ton idiot de frère se moque de toi. C’était d’une évidence qu’il le ferait. Et évidement ces remarques ne font que le faire pouffer plus fort de son rire communicatif et puissant.


- Tu es qu’un foutu petit con !


Mais son hilarité te gagne et tu éclates de rire à ton tour, t’abandonnant à des éclats de rire fort et chantant qui te caractérise. C’est libérateur malgré cette annonce qui t’angoisse. Il t’a manqué. Même s’il t’arrive indirectement dans des situations complexes, il est indéniable qu’être à distance de lui te causer bien plus de peine que toute autre chose. Il dit avoir fait l’enterrement de vie de jeune fille et ta réplique est aussi incisive que tente de l’être sa punchline. A ta menace d’organiser son propre enterrement, il repart d’un éclat de rire vibrant et exubérant. Il pousse l’argumentation en se lançant quelques fleurs au passage et tu désapprouves en manquant de t’étouffer de ces dires. Bordel, il s’est tapé l’une de tes meilleures amies. Rose est le genre de fille qui te ressemble, droite, qui semble totalement éperdue par son futur mari alors qu’en réalité elle s’est laissé aller à des plaisirs sensuels avec ton frère. Des images te viennent en tête et tu attrapes ton crâne en suppliant.


- Non, pitié arrête je veux pas avoir ce genre d’images dans ma tête.


Tu reviens à toi doucement, tentant à analyser la situation et à comment la gérer. Tu es une femme pragmatique, tu encaisses toujours même si c’est douloureux et tu tentes toujours de trouver la meilleure solution pour le reste du monde. Rarement pour toi. Tu sens le bras de ton frère venir entourer tes épaules, et malgré toi ton corps se penche contre lui pour y trouver un semblant de réconfort dans ce chaos qu’il vient lui mettre à connaissance. Ton bras se dépose sur ton torse et tu soupires en l’écoutant dire qu’il ne l’aurait pas déglingué s’il avait su. Tu lui adresses une tape sur le torse. Qu’il soit un mec ne l’excuse pas à parler correctement des femmes qui se laisse aller à ses charmes. Parfois tu n’as franchement pas l’impression que c’est lui l’aîné entre vous deux.


- On ne déglingue pas une fille, Goujat ! Tu lui as fait l’amour… Bon sang j’en reviens pas que je dises ça !


Evidemment son corps se reprend de secousses, tout ça l’amuse beaucoup et tes réactions y sont pour beaucoup. Et naturellement tu exploses de rire à nouveau contre lui. Il est un emmerdeur finit, et tu regretterais presque de le retrouver s’il ne t’avait pas autant manqué. Non ! Tu as besoin de lui dans ta vie. Tu as besoin de savoir qu’il est toujours là, qu’il est là pour toi et surtout que tu es là pour là. Même si cela t’oblige à supporter qu’il courtise chacune de tes amies. Est-ce pour cela qu’il déteste Ness ? Est-ce qu’ils ont déjà… ? Oh putain, non ? Ca serait pour cela qu’ils se détestent autant tout les deux. Tu te redresses et soudainement ton regard vient dans le sien.


- Attends. Combien de mes amies tu t’es déjà tapé exactement ?


Si lui demander directement la question concernant Ness, ne t’es pas possible, tu sais qu’il ne pourra pas te mentir sans que tu ne le vois alors tu le fixes droit dans les yeux et attends qu’il accepte de te répondre. Au fond de toi, tu sais que savoir que ça serait le cas te dérangerait profondément. Alors tu as besoin de savoir.


- Est ce que Ness et toi vous... ?

Elle me traite de petit con, mais au fond ça l'a fait presque autant marrer que moi et ce simple fait suffit à me faire d'autant plus rire. C'est tellement bon de la retrouver, c'est con mais ça suffit à ce que je me sente chez moi. Marrant que cette sensation me fasse du bien, alors que je passe mon temps à vouloir me montrer sans attaches.... Enfin je ne suis sans doute plus à une contradiction près après tout. Elle se plaint des images que je lui mets en tête et je pouffe de nouveau avant de clairement éructer de rire quand elle me dit que je lui ai fait l'amour.

Elle me traite de goujat et me dit qu'on ne déglingue pas les filles. C'est juste impayable. -"Sérieusement? Quand tu la choppes par les cheveux en lui claquant le cul tu dis ohlala je lui ai fait l'amour?" Je grimace et me tient prêt à esquiver une tarte ou tout autre geste offensif. Mais c'est limite si elle ne reprend pas son sérieux. Pour poser une première question qui me fait écarter les mains en signe de pseudo innocence. -"On compte que San Diego où monaco entre en ligne?" Je plaisante, mais ça changera forcément un peu la donne.

Ici la seule c'est Rose... enfin à moins qu'on ait d'autres connaissances communes et que je l'ignore? Je suis fidèle de base et j'étais avec Lois donc avant notre rupture et mon joli pétage de plomb... j'étais plutôt sage. -"Rousse incendiaire, pilote, Rebecca ? Ah mais je suis con tu l'as vu quand papa et maman ont failli faire un malaise parce que je rentrais au pays avec cette divine créature dans mes bagages et nulle intention de me poser, mais seulement de la faire allègrement crier." J'en rajoute des caisses, juste parce que c'est drôle et que finalement ça a toujours été un peu ça. Je roule des mécaniques elle me calme le fion et on recommence.

Je fais aussi exprès de faire durer, alors que j'ai bien senti la pesanteur dans sa voix quand elle a mentionné barbie connasse que j'ai pas le droit d'appeler comme ça. Je penche la tête, la scrute au fond des yeux et je lui souris doucement. -"Non jamais et maintenant que je sais que ça pourrait te couter je t'assure que ça n'arrivera jamais." Gravité et amour au fond des yeux, avant qu'un sourire taquin ne fleurisse à mes lèvres et que j'ajoute -"elle est bien trop casse burnes." Cette fois je risque d'avoir du mal à esquiver, mais qu'importe, je crois que je l'ai pas volée. Je réfléchis toujours à tout ce qu'on a pu se confier et je commence je crois à y voir plus clair. Peut être que je dois voir Lincoln, surement même, pour poser les choses et construire ou tourner la page. Je ne peux pas me contenter de vivoter en faisant n'importe quoi. Clairement ça ne me ressemble pas. Et il faut que j'aille voir si Adam a pas une chambre de trop. Il est temps que je reprenne ma vie en main, que je me rappelle que c'est moi le grand frère et que je ne peux pas vivre comme un ado atardé ad vitam aeternam.

[...]

Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il sait passer quelques bouleversements dans ta vie depuis ton arrivée à San Diego. Ce qui devait être un changement de vie certes, où tu retrouverais entourée des personnes les plus chers de ta vie, n’a pas réellement tourné comme tu l’attendais. Bien sur tu as retrouvée ton frère, et c’est sans doute ce dont tu avais le plus besoin. Valentin est ton confident depuis toujours même en si grandissant, tu évoquais de moins en moins tes relations amoureuses. Tu sais que s’il avait su la moitié de ce que tu avais enduré à cause des hommes, plusieurs d’entres eux si ce n’est la totalité serait sous terre. Ton frère est un bout d’entrain, un homme plein de folie mais tu sais qu’il est aussi en mesure de vriller totalement s’il apprend qu’on a pu te faire du mal. Préserver ton aîné à souvent, non… toujours été ce que tu privilégiais, même quand tu allais mal.


Val’ n’a finalement pas emménagé avec toi, malgré votre besoin de vous retrouver. Il avait l’air de dire que ta deuxième ombre… Ness, était un peu trop encombrante pour lui. Si son aversion pour elle, t’a toujours amusée autant qu’agacée, tu aimerais qu’un jour il arrive à s’entendre. Même si tu doutes qu’un jour ça soit le cas. Il vit chez un de ces amis, de ce que tu as compris. Un dénommé Adam, tu ne sais quoi. Depuis son dernier passage quoi qu’il en soit, il s’est passé pas mal de choses. Un certain mariage où tu étais l’invitée ne s’est pas réellement déroulée comme tu l’envisageais. Tout comme tes sentiments pour la fille qu’il catégorise comme étant « ta deuxième ombre ». Tout a vrillé dans votre relation, vous êtes encore amies bien sûr mais… tu commences à avoir beaucoup de mal à ignorer ces regards parfois, et tu ne maîtrises pas toujours les tiens. La proximité avec elle est une douce torture que tu tentes de canaliser sans grand succès, maintenant… que tu as goûté à son corps et à ses délices. Votre fusion a laissé des traces en toi, indélébiles, envoutantes qui te rappellent à elle sans cesse. Mais la situation est complexe, tu n’assumes pas totalement tout ça et c’est ce qui crée de la discorde entre vous. C’est ce qui a fait qu’une soirée à bien faillit devenir un véritable traumatisme indélébile dans ta vie. Tu inspires en arrivant devant la porte du logement de cet Adam. Tu as échangé par message avec Valentin, il sait que tu débarqueras, que tu as besoin de le voir. A défaut de ne pas l’avoir vu depuis ton agression. Tu as bien été incapable de lui en parler jusqu’à là. Tout comme de ta relation ? Non… Ton amitié déviante avec Ness. Et encore moins de la suite avec le curé. Alors tu toques doucement, tentant de dissimuler toute trace de tes tracas véritablement assimilé à un déluge. Et dire que c’est toi, l’adulte responsable entre vous deux ! Tu entends un bruit de verrous et dépose ton regard brillant et ton sourire d’ange sur ton aîné.


- Salut…Je dérange pas au moins ?  


Tu approches vient doucement le prendre dans tes bras, tu en probablement besoin plus qu’habituellement, tu inspires son parfum avant de te résoudre qu’il va trouver ton attitude suspecte, si elle dure plus que nécessaire. Tu lui souris, tournant ton regard sur l’endroit pour découvrir où à nouveau ton frère a décidé de se loger. A première vue, ça semble totalement correcte, propre et pas un bordel sans nom.


- C’est donc ici que tu as décidé de te cacher ?  


Tu te permets d’avancer et d’observer la décoration de cet endroit qui a tout de la garçonnière en bon et dû forme. Tu inspectes le regard de ton frère, t’assurant qu’il aille bien avant de finalement susurrer.


- Je persiste à dire qu’on aurait pu vivre tout les deux, mais si tu te sens bien ici.