Rowan Allistair ∞ You know you wouldn't want it any other way

Mes parents se sont rencontrés à Berlin au cours des années 80, mon père, citoyen britannique travaillait pour une entreprise de communication à Berlin ouest, dans le quartier ou vivait ma mère. Je suis née un an avant la chute du mur, et il faut le dire, ma mère avait tiré le bon numéro, mon père était un homme génial, aimant et bien que de condition modeste il faisait tout pour devenir quelqu'un. Elle son but c'était de se marier, de se faire engrosser, divorcer et réclamer une pension. Mon goût pour la manipulation, je sais de qui je le tiens, mais elle a mis trop de temps avant de mettre son plan à exécution. Je n'ai jamais eu aucune attention de la parte de ma mère, je crois qu'elle était jalouse qu'à la fin de sa journée de travail ou durant ses jours de congé, mon père me fasse passer en priorité. J'ai toujours aimé mon père et j'étais sa princesse, tout ce que je voulais ou presque, je l'avais d'une manière ou d'une autre. La véritable petite fille à papa, il me donnait de l'amour pour deux. J'avais dix ans quand elle a montré son vrai visage, mon père refusait de divorcer en lui laissant ma garde, disons qu'à cette époque, l'avis du gamin on s'en foutait royalement et c'était automatiquement ma mère qui aurait ma garde s'ils se séparaient. Elle ne l'a su que bien plus tard que j'avais entendu ses menaces envers mon père, lui imposant d'accepter le divorce et de lui verser une belle pension sans quoi, elle l'accuserait d'avoir abusé de moi, ce qui était totalement une invention de sa part, jamais mon père ne m'avait fait quoi que ce soit. Ce matin-là quand il est parti, je savais que je ne le reverrais pas avant longtemps, les seuls contacts que je pouvais garder avec lui étaient nos lettres, nos coups de téléphones.

J'ai continué de grandir en Allemagne, j'avais quelques amis, je trainais sur le chemin de l'école pour ne passer que le moins de temps possible avec ma mère et son nouveau mec, un connard qui vivait à ses crochets, et donc aux miens vu que l'argent de ma pension passait souvent dans ses poches. En grandissant j'ai rapidement compris que j'étais jolie, que je plaisais et que mes atouts était une arme puissante pour manipuler mon monde. Je savais que d'une manière ou d'une autre j'arriverai à trouver un moyen de lui échapper avant mes dix huit ans et pouvoir rejoindre mon père qui s'était installé aux USA. C'est quand j'ai eu quatorze ans, quand j'ai vu la manière dont son mec me regardait que j'ai décidé de faire les choses en grand, ce n'était pas ma première fois, j'avais déjà eu quelques flirts assez poussés et aventures avec certains garçons de mon âge, mais là je voulais mettre ma mère à terre, qu'elle n'ait pas le choix. Elle m'avait éloignée de la seule personne qui m'aimait vraiment, alors j'allais pourrir sa vie. Ma mère pensait être une manipulatrice, et bien elle ne s'attendait pas à ce que je sois encore plus douée qu'elle. Ça faisait quelques semaines que je mettais mon plan à exécution, laissant la porte de la salle de bain ouverte quand je me douchais, traversant l'appartement en sous-vêtements quand j'étais seule avec son mec. Jusqu'au jour ou il a osé s'approcher et poser ses mains sur moi, m'embrasser. Je lui ai promis que le lendemain, quand ma mère ne serait pas là, je m'offrirais à lui. C'est ce que j'ai fait, je l'ai laissé me baiser le lendemain, mais ce qu'il ne savait pas c'est que ce jour-là, ma mère rentrait plus tôt après avoir été chercher mes grands-parents à la gare. Je ne suis pas stupide, j'avais besoin de témoins. Ha ils ont tiré une sacrée tête papy et mamy en ouvrant la porte et voyant leur petite fille se faire tringler par un mec du double de son âge sur le canapé du salon. Les engueulades qui ont suivies étaient épiques et moi je me régalais. C'était mon tour de menacer ma mère, soit elle transférait ma garde à mon père et me laissait partir d'ici, soit son mec allait en taule pour avoir couché avec une mineure et elle aurait la honte de sa vie en étant celle qui avait laissé ça arriver sous son toit.

Si je vous dis que j'ai fêté mes quinze ans à San Diego avec mon père vous en déduirez très justement que j'avais eu ce que je voulais ! Retrouver mon père c'était ce que j'avais en tête depuis le jour où il était parti, et je m'étais donné les moyens d'y arriver. Bien sûr il n'a jamais su toute la vérité, j'étais sa princesse, il aurait été déçu de voir l'image de sa fille s'égratigner de la sorte. Je me suis rapidement fait à ma vie américaine, étant bilingue depuis toute petite, la langue n'a pas été un problème, et en cours aussi j'ai vite compris que mener mon entourage par le bout du nez c'était vraiment sympa, quelques baisers contre des devoirs de maths, me faire payer mes sorties, et rendre la vie insupportable aux pétasses qui pensaient arriver à me mettre des bâtons dans les roues, je suis une garce, mais m'écraser ce n'est vraiment pas mon genre. J'avoue je n'ai pas été tendre non plus avec les quelques compagnes de mon père, mais grâce à moi il est passé à côté de belles connasses jusqu'à ce que la bonne se présente. Je voulais qu'il soit heureux, avec quelqu'un de bien qui l'aime vraiment. On a vécu tous les trois dans un petit appartement d'Ocean Beach durant quelques années avant que mon demi-frère ne pointe le bout de son nez, j'avais dix-huit ans à l'époque, et bien que je l'adore, je le voyais principalement le week-end, je reste du temps j'étais sois en cours, soit je sortais. Non je n'avais pas l'âge, mais je ne vous l'ai pas déjà dit que j'arrive toujours à avoir ce que je veux ? Faire tourner les têtes des hommes et des femmes, multiplier les expériences, je suis une jeune femme libre et qui fait absolument tout ce qu'elle veut sans se soucier de ce qu'on peut dire de moi. Ce n'est pas en étant gentil et sage qu'on arrive au sommet.

Quand j'ai commencé mes études de médecine, mon père était ravi, que je fasse ce que je veux de ma vie tant que j'étais heureuse c'est tout ce qui comptait pour lui, mais savoir que j'allais sans doute mieux réussir que lui il était aux anges. Je ne vivais plus chez eux, j'avais pris un appart en coloc avec deux amis mais je passais toujours beaucoup de temps avec mon père, il m'a aidé pour mon permis moto, il voulait qu'on partage quelque chose rien que nous deux, et les balades le long de l'océan resteront sans doute dans mes meilleurs souvenirs avec lui. Lui et ses potes bikers m'avaient toujours intriguée, et petit à petit j'ai compris qu'il ne faisait pas simplement parti d'un groupe de motards, j'ai découvert l'existence des Hellhounds et au cours d'une balade, je lui ai balancé ce que je savais. Il a essayé de nier mais mon père, contrairement à moi ne sait pas très bien mentir, bon il a réussi à me cacher la vérité durant six ans, pour lui c'est déjà un exploit il faut l'avouer ! Petit à petit il m'a présenté à certains des membres, j'ai commencé à fréquenter le Down Alley, à me rapprocher de certains membres, j'avais l'impression d'être accueillie dans une famille que mon père s'était constituée en s'installant aux USA. Je ne sais pas si mon père était au courant de mes diverses aventures, ou s'il faisait semblant de ne rien en savoir, à vingt cinq ans j'ai lâché mes études, autant se l'avouer tout de suite, la médecine c'était sympa dans l'idée, mais même si je manipulais qui je voulais pour pouvoir passer mes testes et autres examens ce n'est pas comme ça que je sauverais des vies.

Un soir, au Down, on m'a proposé de remplacer une fille qui s'était barrée quelques jours plus tôt. Je suis passée de l'autre côté du bar, et j'y suis à ma place depuis, je connaissais déjà tout le monde, j'ai rapidement appris le job et à bien le faire, et je ne suis pas de celles qui rougissent facilement à une blague salace d'un client éméché, ni n'ai pas peur de mettre quelqu'un à la porte, j'aime cet endroit, je m'y sens chez moi. Deux ans plus tard, lors d'une mission des Hounds, mon père a perdu le contrôle de sa moto, traversé la glissière de sécurité et la chute ne lui a laissé aucune chance. Je perdais la personne que j'aimais le plus au monde et la seule qui m'aimait de manière inconditionnelle, ce qui me consolait c'était de savoir qu'il était mort sur sa moto, comme il l'avait toujours prédit. Je suis retournée vivre avec sa femme et mon demi-frère, lui filant un coup de main, on se soutenait et puis un jour un notaire est passé au bar. On vivait modestement tous les quatre, mais sans vraiment savoir comment, et je pense que je préfère ne pas savoir, il avait amassé un énorme paquet de fric qu'il laissait à ses deux enfants. C'est sûr que j'ai voulu me faire plaisir, mais certains membres du conseil m'ont fait garder les pieds sur terre, m'ont conseillé de placer mon argent pour le faire fructifier et je me félicite de les avoir écoutés, aujourd'hui je ne suis pas à plaindre mais jamais je n'abandonnerai mon job au Down, j'aime trop cet endroit. Pour ma belle-mère c'était trop difficile de rester ici, elle a préféré partir avec son fils à Chicago ou elle avait le reste de sa famille, moi San Diego c'est chez moi depuis que j'y ai mis les pieds, même si j'ai passé mes quinze premières années en Allemagne, c'est un passé oublié pour moi, ma vie est ici. Depuis des années je suis un membre à part entière de cette famille que sont les Hellhounds, je les aime ces bikers, je ferai n'importe quoi pour eux et même si avec certains on peut s'engueuler de temps en temps, chacun est là pour les autres, comme une véritable famille, comme la famille que j'ai toujours rêvé d'avoir. On peut se dire que faire entrer sa fille dans un gang de rue était une erreur, une aberration que mon père avait commise, mais au contraire, il m'a fait le plus beau des cadeaux.

Depuis six ans maintenant, ma vie ne tourne qu'autour de notre clan, mon quotidien au Down, mes amis, mes amours et mes emmerdes. Je ne suis pas du genre à me poser et fonder une famille, ma famille je l'ai déjà trouvée, non moi je m'éclate, j'aime, je n'aime plus, j'aime plusieurs personnes en même temps, j'enchaine autant les aventures charnelles que les crushs et histoires d'amours pour ceux qui arrivent à accepter le fait que le mot exclusivité ne fait pas partie de mon vocabulaire. J'ai quelques amis très proches que je peux compter sur les doigts d'une main et avec qui je peux être vraiment moi-même, mais ils m'apprécient tout de même dans tous mes excès et mon caractère pas toujours facile. Mais pour les miens je suis toujours là, aussi garce que je puisse être, avec certains privilégiés je suis un amour. Si, si, je vous jure que ça peut arriver !